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[Livre] Mais t’as tout pour être heureuse !

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Résumé : Assaillie plus que de coutume par ses compagnes des mauvais jours, «soeur angoisse» et «pieuvre géante», Madame réalise qu'il est grand temps de consulter. Que faire de sa vie lorsque ses enfants sont grands et que son mari est parti planter des pommiers ? La dépression est un mal bourgeois, peut-être ?

 

Auteur : Nicole de Buron

 

Edition : J’ai lu

 

Genre : humour

 

Date de parution :

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : J’ai toujours bien aimé la plume de Nicole de Buron, sa façon particulière d’écrire à la seconde personne du pluriel, ce « vous » qui donne l’impression au lecteur qu’il fait lui-même l’action ou du moins qu’il pourrait la faire.
Dans ce roman, l’auteur s’attaque à un mal qui peut frapper n’importe qui, n’importe quand : la dépression.
Et avec la dépression, bien sûr, vient immanquablement les avis, plus ou moins désirés, de l’entourage.
Avez-vous remarqué ? Quand vous avez une maladie bénigne (rhume, coup de froid, mal de tête…), ou qui ne se voit pas (dépression, fibromyalgie…), ou encore que vous êtes enceinte, subitement, les 4/5ème de votre entourage ont fait médecine.

Entre ceux qui conseillent des médicaments, ceux qui vous disent « mais non tu n’as rien », et ceux qui vous conseillent charlatans et « médecines parallèles »…on ne sait plus où donner de la tête.
La dépression est sûrement (avec la grossesse) celle qui provoque le plus d’avis indésirables.
Alors que ce soit clair : oui c’est une vraie maladie, oui elle se soigne aussi avec des médicaments et non, elle n’est pas réservée à ceux qui ont vécu des malheurs abominables.
Nicole de Buron traite avec humour la honte d’être malade alors qu’« on a tout pour être heureuse », le désir de voir un psy mais la crainte de ne pas savoir quoi lui dire, cette ingérence de l’entourage, leur incrédulité face à la maladie également, illustrant ainsi parfaitement le proverbe : Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.


Un extrait
 :
Ce matin, vous vous extirpez de dessous la couette avec fougue parce que l'Homme n'est pas là.

Parti à la campagne planter une centaine de pommiers.

Qu'il a dit.

Vous faites deux pas sur la moquette.

Et d'un bond, vous vous recouchez.

Un monstre vous a attaquée.

Une Pieuvre Géante qui vous enlace de tous ses tentacules, vous serre la poitrine avec une force inouïe, vous empêche de respirer.

Vous cloue dans votre lit aussi molle qu'une poupée de chiffon.

Dans vos veines, ne coule pas du sang mais des flots de fatigue.

Allons bon, vous avez la grippe. Une bonne grosse grippe. Vous vous tâtez le front. Il est frais. Votre pouls ? Normal.

Inquiétant à reconnaître mais ce n'est pas la grippe. Du reste, vous êtes vaccinée. Alors quoi ?

Difficile de téléphoner à SOS Médecins : « J'ai une Pieuvre Géante enroulée autour de moi qui m'étouffe. Rrraaggg ! Vite, le Samu !... »

Un autre mal vous foudroie. Un lingot de plomb brûlant s'est introduit dans votre estomac qui, mécontent, se tord comme une serpillière.

Au secours ! Vous êtes empoisonnée.

Qu'avez-vous mangé hier soir?

Votre plat préféré : jambon/nouilles.

Ce n'est pas un pauvre jambon/nouilles qui vous détruit l'estomac.

... Mais un ulcère.

... Peut-être même un cancer.

Vous éclatez en sanglots.

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