Titre original : Les adieux à la reine
Réalisé par : Benoît Jacquot
Date de sortie : 21 mars 2012
Genre : Drame historique
Pays d’origine : France, Espagne
Durée : 1h40
Casting : Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen…
Résumé : En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.
Les récompenses : Le film a remporté le César de la meilleure photographie, celui des meilleurs costumes et celui des meilleurs décors. Léa Sédoux a obtenu de Swann d’Or de la meilleure actrice pour son rôle de Sidonie Laborde ; et le réalisateur, Benoît Jacquot, a obtenu le prix Louis Delluc.
Mon avis : Une fois n’est pas coutume, après avoir lu le livre et vu le film, je suis catégorique : j’ai préféré le film. Le livre est trop plein de descriptions à rallonges qui ennuient plus qu’elles n’expliquent.
Dès le début, La reine se montre très aimable envers Sidonie qui n’est pourtant qu’une sorte de « servante améliorée », bien que son attention ne semble pas pouvoir se fixer très longtemps sur le même sujet.
Le film débute le 14 juillet 1789 et, tous à la cour, même Sidonie, vivent dans l’ignorance la plus totale de ce qui se passe dans Paris. Quand la très âgée suivante de Gabrielle de Polignac parle du fait que Paris manque de plus en plus de pain, elle est accusée de colporter de fausses rumeurs. Sa réponse (Je suis trop âgée pour refuser de voir la vérité en face) n’ébranle les certitudes de personne.
Ce n’est que le lendemain, quand l’annonce de la prise de la Bastille par le peuple tombe, que l’affolement commence à monter.
La réception à Versailles du pamphlet intitulé « les 286 têtes qu’il faut couper pour opérer les grandes réformes nécessaires » crée la panique.
Et avec la panique, les réactions à Versailles s’enchaînent : des nobles fuient, d’autres se suicident, la reine veut partir à Metz pour lever une armée, le roi espère encore une résolution pacifique du conflit…
Sidonie a une loyauté indéfectible envers la Reine et lui pardonne tous ses caprices, toutes ses sautes d’humeurs. Elle aime tellement sa souveraine qu’elle est prête à tout pour lui plaire.
J’ai beaucoup aimé Léa Seydoux dans le rôle de Sidonie, avec son petit coté hautain qui dit, je ne suis qu’une servante, mais je côtoie la reine, moi !
Diane Kruger est très convaincante dans le rôle de la reine Marie-Antoinette, d’autant plus que l’actrice, d’origine germanique, s’exprime avec un petit accent allemand qui donne plus de corps au personnage même si on ne sait pas si Marie-Antoinette avait perdu son accent au fil des années. Tout au plus savons nous par la correspondance de sa mère qu’elle a eu grand mal à apprendre le français.
Le film dépeint aussi un Versailles plus proche de la réalité historique, un Versailles sale, infesté de vermines, où ceux qui n’ont pas d’appartement attitré se ruent dans les pièces vides et salons pour dormir quelques heures, dans des conditions déplorables, loin de leurs magnifiques demeures dans le seul espoir, souvent vain, d’apercevoir le roi. On voit même des personnes dormir à même le sol dans les couloirs. Sorti des appartements fastueux de la reine (on ne voit pas ceux du roi), les couloirs sont petits, sombres, repoussant de saleté et d’humidité. L’eau pour la toilette est puisée dans l’eau croupie d’un petit étang et les odeurs des égouts de Paris parviennent jusqu’à la cour, malgré son éloignement.
L’histoire se déroule sur 4 jours et le film ne dure qu’environ 1h40, on ressent donc bien la panique et l’urgence qu’on ressenti les habitants de Versailles, tous rangs confondus, pendant cette courte période.