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Romances - Page 3

  • [Livre] Flocons d'amour

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    Résumé : Un noël très enneigé, un train immobilisé par la tempête, et une " Maison de la gaufre " comme unique refuge… Entre rencontres amicales et amoureuses, rires et larmes, des adolescents découvrent et dévoilent leurs sentiments.


    Auteur : John Green

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 10 octobre 2018

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Ce livre n’est pas un seul roman, mais trois nouvelles, écrites par trois auteurs, qui ont des protagonistes vivant dans une petite ville et ayant donc tous les liens les uns avec les autres. Les trois histoires sont ainsi liées, d’autant plus qu’elles ont lieu chronologiquement parlant, soit au même moment, soit se chevauchant dans le temps.
    La première nouvelle nous fait rencontrer Jubilé, une adolescente de 16 ans, obligée de faire une croix sur sa soirée de noël avec son petit ami pour partir en catastrophe en Floride chez ses grands-parents, ses parents ayant été arrêté dans un magasin au cours d’une « émeute ».
    Collectionneurs de villages de noël, d’où Jubilé tire son nom, ils ont l’air de ne pas avoir grand-chose dans le crâne.
    Bloqué par la neige, le train doit s’arrêter à côté de la petite ville de Gracetown. Refusant de rester dans un train glacial, Jubilé se réfugie dans un café, où elle va rencontrer un certain Stuart.
    Stuart et Jubilé sont adorables, même s’ils n’arrêtent pas de se disputer. La mère de Stuart déborde d’amour et de gentillesse, mais elle est complètement cinglée.
    Cette première histoire introduit plein d’autres personnages qui ne sont pas utilisés dans cette nouvelles.
    En fait, les trois nouvelles sont écrites en cascade. Ainsi, les personnages introduits dans la première, tels que Deun, Jeb et les pompom girls, se retrouvent dans les deux autres, et une chose dite dans la seconde aura une grande importance dans la troisième.
    La seconde nouvelle commence peu de temps après le début de la première et se déroule du coup plus ou moins en même temps.
    Ici, trois amis, deux garçons et une fille, sont partis pour passer la soirée de noël devant un James Bond tandis que la tempête fait rage dehors.
    Mais là, leur ami Deun, qui tient le café où c’était réfugié Jubilé, les appelle pour leur dire que son établissement est envahi des pompom girls qui étaient aussi dans le train et les somme de venir le rejoindre.
    Pendant tout le trajet d’une vingtaine de kilomètres, trajet effectué dans 30 cm de neige, en pleine tempête, deux d’entre eux vont réaliser que les sentiments qu’ils se portent n’ont rien à voir avec l’amitié.
    Cette nouvelle est beaucoup plus accès sur l’humour que la première, ici la romance passe un eu au second plan.
    Dans la troisième nouvelle, enfin, on rencontre Addie, amie de Stuart, et petite amie, ou ex petite amie, ce n’est pas très clair, même pas pour elle, de Jeb, qui était dans le train avec Jubilé.
    L’histoire a lieu un peu après les précédentes.
    Addie est une fille égocentrique et superficielle qui exaspère tout le monde avec ses psychodrames continuels.
    Elle m’a vraiment exaspérée aussi, mais ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire, c’est toute l’aventure autour du cochon miniature destiné à l’amie de Addie.
    L’histoire d’amour en elle-même était plaisante à lire et le fait qu’elles s’imbriquent ainsi les unes dans les autres était vraiment un plus.
    C’était vraiment un recueil parfait pour noël !

     

    Un extrait : Tout a commencé la nuit de Noël.

    Enfin, pour être plus précise, l’après-midi du 24 décembre. Mais avant de vous plonger au cœur de mon récit palpitant, je tiens à me débarrasser tout de suite d’un problème. Je sais d’expérience que, s’il surgit plus tard, dans le cours de la narration, votre attention sera entièrement captée par lui et que vous serez incapable de vous concentrer sur ce que j'ai à vous raconter.

    Je m’appelle Jubilé.

    Prenez le temps de digérer cette information.

    Vous voyez, dit comme ça, ce n’est pas si terrible. Maintenant imaginez que je sois au beau milieu d’une longue histoire (telle que celle que je m’apprête justement à vous livrer) et que je lâche au détour d’une phrase :        « Au fait, je m’appelle Jubilé. » Vous ne sauriez pas comment réagir.

    J’ai conscience que ce prénom évoque immédiatement le nom de scène d’une strip-teaseuse. Certains d’entre vous ont sans doute même tiré la conclusion hâtive que j’en étais une. Et pourtant non. Si vous me voyiez, vous pigeriez assez vite que je suis même à mille lieues de ce genre de fille (enfin, je crois). J’ai un petit carré noir, je porte des lunettes la moitié du temps, des lentilles le restant. J’ai seize ans, je chante dans une chorale et je participe aux compétitions de maths dans mon lycée. Je joue au hockey sur gazon, qui exige des compétences très différentes de la souplesse et de la sensualité essentielles au savoir-faire des danseuses de charme. (Je n’ai aucun problème avec cette profession ; je tiens à le préciser au cas où l’une d’elles me lirait. Simplement je n’en suis pas une. Mon principal blocage, quant à ce métier, tient au latex. Je suis sûre que c’est mauvais pour la peau, que ça ne la laisse pas respirer.)

    Le problème que me pose Jubilé, c’est que ce n’est pas un prénom. Il s’agit d’une sorte de fête. Personne ne sait vraiment quel genre, d’ailleurs. Vous avez déjà entendu parler de quelqu’un qui organisait un jubilé ? Et, si c’était le cas, vous iriez ? Parce que moi, non. Je l’associe spontanément à la location d’un énorme objet gonflable, à des ribambelles de fanions et à une organisation très complexe du tri des déchets.

    À la réflexion, dans mon esprit, le jubilé se rapproche dangereusement du bal populaire.

    Mon prénom n’est pas étranger à l’histoire qui, comme je l’ai dit, a commencé la veille de Noël, dans l’après- midi.

     

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  • [Livre] La douce caresse d’un vent d’hiver

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    Résumé : Cet hiver, Tyler O’Neil, ex-champion de ski, ancien bourreau des cœurs et désormais père célibataire, n’a qu’une seule mission : tout faire pour que sa fille, Jess, passe le meilleur Noël de sa vie. Le fait que sa meilleure amie Brenna emménage temporairement dans son chalet n’est qu’une délicieuse distraction qu’il se doit d’ignorer. Leur relation est la seule qu’il n’ait jamais détruite, et il est hors de question d’y remédier.
    Brenna Daniels, skieuse professionnelle, connaît tout des risques et périls d’un amour non partagé : elle aime Tyler depuis des années. Vivre avec lui est une véritable torture : comment peut-elle se comporter en amie alors qu’il dort dans la chambre d’à côté ? C’est alors que Tyler l’embrasse. Soudain, la relation dont elle a toujours rêvé semble à portée de main. Se pourrait-il que ce Noël voit ses rêves de bonheur se réaliser enfin ?


    Auteur : Sarah Morgan

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 26 Octobre 2016

     

    Prix moyen : 8,50€

     

    Mon avis : Dans ce troisième tome, on se penche sur Tyler, le plus jeune des frères O’Neil.
    Contrairement à ses frères, Jackson qui vit son rêve en dirigeant Snow Cristal et Sean qui vit le sien en tant que chirurgien, Tyler, lui, a vu son propre rêve se briser. Après une chute qui a bien failli le tuer, il a dû dire adieu à sa carrière de skieur professionnel et il en souffre beaucoup, même s’il cache sa souffrance sous de l’humour et un petit côté rebelle.
    D’un côté, il est clair qu’il souffre de la situation, mais d’un autre, il semble conscient que sa carrière ne lui aurait pas permis de prendre soin de sa fille, Jess, comme il le fait.
    Cette gamine est absolument géniale. Vu la mère qu’elle se paye, on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit beaucoup plus abîmée que ce qu’elle n’est.
    Et c’est vrai que Janet, la mère de Jess, ne semble rien avoir pour elle et plus on en apprend sur son compte, plus elle devient antipathique.
    Brenna, elle, est l’amie d’enfance des frères O’Neil et aussi raide dingue de glisse que ses amis.
    Tout comme Tyler, le côté enseignement n’est pas la partie de son boulot qu’elle préfère, mais elle le vit quand même moins mal que lui, à moins qu’elle ne soit juste moins capable que Tyler d’exprimer son mécontentement.
    Ce tome est le premier où la fille souffre d’un amour qui semble non partagé. Brenna est amoureuse de Tyler depuis son plus jeune âge mais Tyler ne semble la voir que comme une amie.
    C’est très dur à vivre pour Brenna, et le fait que toutes les femmes de Snow Cristal se sont mises en tête de comploter pour rapprocher ces deux-là ne va pas rendre les choses plus faciles.
    Je dois avouer que Jackson m’a un peu déçue dans ce tome. Il est tellement obnubilé par le succès de Snow Cristal qu’il semble ne pas se rendre compte de la souffrance de son frère.
    Il exploite sans scrupule la célébrité de ce dernier, le louant littéralement ç des journalistes ou des amateurs de ski en mal de sensations fortes, sans se préoccuper de ce que peut ressentir son frère de se prêter à cette mascarade, le culpabilisant quand il ose protester.
    En fait, il se comporte exactement comme il reprochait à Walter, son grand-père, de se comporter : borné et tyrannique.
    Bien entendu, les péripéties et retournement de situations ne manquent pas mais, comme il s’agit d’une romance de noël, on se doute bien de comment tout ça va finir, pas vrai ?

     

    Un extrait : Tyler O’Neil tapa du pied sur le seuil pour retirer la neige sous ses bottes, poussa la porte de sa maison au bord du lac, et trébucha sur un blouson et une paire d’après-ski abandonnés en vrac dans l’entrée. Il retrouva son équilibre en plaquant une main contre le mur et jura avec force.

    — Jess ?

    Pas de réponse de la part de sa fille. Mais Ash et Luna, les deux huskys de Sibérie, bondirent hors du salon télé. Jurant à mi-voix, il vit les deux chiens se ruer sur lui.

    — Jess ? Tu as encore laissé la porte du salon ouverte. Ces chiens ne sont pas censés squatter le canapé. Descends tout de suite et ramasse ton manteau et tes bottes ! Et toi, le chien, si tu oses… Attention, je te préviens !

    Voyant Ash prendre son élan pour venir le saluer à sa manière, il se prépara à encaisser l’impact.

    — Peut-on m’expliquer pourquoi personne ne m’écoute jamais, dans cette maison ?

    Luna, plus douce que son compère, posa les deux pattes contre sa poitrine et essaya de lui lécher le visage.

    — C’est réjouissant de constater que ma parole fait loi, ici.

    Sans cesser de râler, Tyler frotta doucement les oreilles de la chienne. Il avait les doigts enfouis dans l’épaisse fourrure canine lorsque Jess émergea de la cuisine, une tartine dans une main et son téléphone dans l’autre, remuant la tête au rythme de la musique tout en écartant ses écouteurs. Tyler nota qu’elle portait un de ses sweats et que la médaille d’or qu’il avait gagnée en descente pendait à son cou.

    — Salut, p’pa. T’es content de ta journée ?

    — Disons que j’ai survécu jusqu’au moment où j’ai franchi le pas de cette porte. J’ai eu l’occasion de me jeter à skis du haut de falaises plus sûres que l’entrée de ma propre maison.

     

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  • [Livre] L’exquise clarté d’un rayon de lune

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    Résumé : Ca-tas-tro-phi-que. Voilà qui caractérise parfaitement bien l’été qui s’annonce pour Elise Philippe, chef de cuisine surdouée. L’ouverture à Snow Crystal du café qu’elle doit diriger – son bébé, le projet de sa vie – ne cesse d’être repoussée à cause d’une succession d’incidents rocambolesques. Comme si le destin complotait pour lui pourrir la vie ! Heureusement, telle la meringue sur la tarte au citron, voilà que Sean O’Neil rentre au domaine. Le beau, le charismatique et troublant Sean… dans les bras duquel elle a passé la plus belle des nuits, l’été dernier. Oui, là, tout de suite, Sean pourrait être une distraction bienvenue et très, très sympathique. Une distraction de quelques heures, sans attaches ni lendemain. Après tout, ce n’est pas comme si elle risquait de tomber amoureuse, non ?


    Auteur : Sarah Morgan

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 26 octobre 2016

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Snow Cristal continue d’exister pendant l’été ! Le VTT et la rando remplacent seulement le ski et les balades en traineaux.
    Même si la station se porte mieux, depuis le 1er tome, elle n’est pas encore tirée d’affaire.
    Le nouveau projet en date est une café-restaurant au bord du lac, le Boathouse, plus côté que les gargotes du village, mais plus abordable et moins chic, plus familial, que le restaurant gastronomique de la station.
    Cela dit, comme ce nouveau restaurant sera dirigé également par Elise, le chef français qui s’occupe déjà du restaurant gastronomique, Jackson O’Neil n’a aucun doute sur le succès de l’entreprise.
    Pourtant, quand Sean O’Neil, frère jumeau de Jackson, talentueux chirurgien, reçoit un coup de fil de son frère, ce n’est pas pour lui parler de la station, comme d’habitude, mais pour les annoncer que Walter, leur grand-père, a eu une crise cardiaque.
    Sean va, bien entendu, se précipiter à Snow Cristal.
    Et pourtant c’est bien le dernier endroit où il voudrait être.
    Côté famille, Sean est un peu le mouton noir de la famille, en ce sens qu’il refuse de s’impliquer dans l’affaire familiale.
    Sur ce coup-ci, je le comprends. Ce n’est pas parce que, un jour, un arrière-grand-père a eu un rêve que toutes les générations suivantes doivent se plier à ce rêve là en faisant une croix sur les leurs.
    Et cela, Walter a vraiment du mal à l’admettre et les relations entre lui et Sean sont des plus houleuses.
    Côté cœur, ce n’est guère mieux. On ne peut pas vraiment blâmer Sean parce qu’il est clair avec chacune de ses conquête : sa carrière passe avant tout et il ne veut pas s’engager. Et bien sûr, chacune pense qu’elle va le changer. En vain.
    Un an plus tôt, il a passé la nuit avec Elise qui semble partager son point de vue sur la question : pas d’engagement !
    J’ai beaucoup aimé Elise. Son passé douloureux l’a rendu sauvage et méfiante.
    Pour ne pas souffrir, elle a banni toute idée de relation sentimentale de sa vie.
    De plus, elle considère qu’elle a une dette envers Jackson (et elle n’a pas vraiment tort, même s’il ne lui demande rien) et se démène pour ne pas le décevoir. Ça tourne même à l’obsession cette affaire-là !
    L’ambiance estivale à Snow Cristal est très différente de l’ambiance hivernale mais elle ne manque pas de charme pour autant.
    J’aime toujours autant Elizabeth et Maple qui apportent toujours une touche de douceur à l’histoire, même si j’ai trouvé qu’on les voit un peu moins que dans le 1er tome.
    Malgré les problèmes évidents existants entre Sean et Walter, j’ai trouvé que ce tome était plus axé sur la romance que le tome 1 qui laissait une grande place au combat pour sauver Snow Cristal.
    J’ai beaucoup aimé les passages où Sean et Elise se confient l’un à l’autre. C’était très touchant de les voir ainsi baisser leur garde le temps d’une discussion.
    Il me reste l’histoire d’un dernier frère à découvrir, Tyler, dont les failles ont été un peu dévoilées dans les deux premiers tomes.

     

    Un extrait : Son portable personnel retentit. Sean pesta, convaincu qu’il s’agissait de Veronica. Mais l’écran affichait « Jackson ». Son jumeau. Il se mit à culpabiliser, comme toujours. Il avait beau le refouler, ce sentiment pénible revenait à la surface à la moindre occasion.

    Pourquoi son frère appelait-il si tard, un vendredi soir ?

    Une crise à la maison, encore ?

    Le Snow Crystal Resort était une station de ski qui appartenait aux O’Neil depuis quatre générations, et personne, dans la famille, n’avait envisagé qu’il puisse en être autrement pour les quatre générations à venir. La mort soudaine du père de Sean deux ans plus tôt avait révélé la vérité : l’affaire périclitait depuis quelques années et la famille risquait de tout perdre, même son foyer. Cette annonce avait mis chacun de ses membres en état de choc.

    C’était Jackson qui avait pris sur lui d’abandonner une entreprise florissante en Europe pour revenir dans le Vermont sauver Snow Crystal de ce désastre.

    Sean regarda le téléphone.

    La culpabilité gagnait du terrain parce qu’il utilisait ses responsabilités professionnelles comme excuse pour se tenir à distance.

    Avec un soupir, il se carra dans le siège, prêt à écouter les dernières nouvelles en se jurant que, la prochaine fois, ce serait lui qui appellerait. Il ne devait plus se contenter de donner des nouvelles de temps en temps. Il allait faire des efforts.

    — Salut, répondit-il avec un sourire. Tu t’es viandé, ton genou est en lambeaux, tu as besoin d’un bon chirurgien ?

    Il n’eut pas, comme il s’y attendait, de riposte sarcastique.

    — Il faut que tu rentres tout de suite, dit Jackson. C’est Gramps.

    La direction de Snow Crystal s’apparentait à un bras de fer permanent entre son frère Jackson et leur grand-père.

    — Qu’est-ce qu’il a fait, cette fois-ci ? Il veut que tu démolisses les chalets ? Qu’on ferme le spa ?

    — Il a fait une attaque. Il est à l’hôpital et on a besoin de toi.

     

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  • [Livre] La danse hésitante des flocons de neige

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    Résumé : Noël. Kayla Green redoute cette date et, comme chaque année, elle prévoit de s’enfermer dans son bureau de Manhattan avec une surdose de travail. Mais un gros budget de relations publiques l’envoie en fait dans le Vermont : celui de Snow Crystal, apporté par Jackson O’Neil, qui dirige un groupe de stations de sports d’hiver de luxe. Pour Kayla, ce petit miracle de Noël ne va pas sans inconvénients : primo, la neige, le ski, les snow-boots, tituber sur la glace en talons hauts…, ce n’est vraiment pas son idéal ; secundo, Jackson O’Neil a une famille, une de ces familles aussi unies que les mailles d’un tricot bien serré qui rappellent douloureusement à Kayla qu’elle a toujours dû se débrouiller seule. Mais il y a pire encore pour elle que Noël, la famille et autres calamités : c’est Jackson. Jackson, qui a tous les atouts en main pour faire fondre le cœur de glace qu’elle s’est si difficilement façonné…


    Auteur : Sarah Morgan

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 01 octobre 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Quand il fait froid, gris, qu’on part bosser avant le lever du jour, qu’on rentre du boulot alors qu’il décline déjà, quel est le meilleur moyen de se remonter le moral et qui n’implique pas du chocolat ? Des romances de Noël !
    Y’a pas à dire, on a beau se douter de la fin alors qu’on n’a même pas attaqué le chapitre 2, ce type d’histoire a le don de nous mettre du baume au cœur.
    Il y a tout : de la neige, des feux de cheminée, des calèches féériques, des chiens de traineau, et un beau mec au sourire ravageur et aux yeux hypnotiques (Oh hein, ça va, à qui vous voulez faire croire que ça vous laisse froides ?).
    En face de lui, Kayla, une working girl allergique au romantisme, à la famille et à tout ce qui touche de près ou de loin à Noël.
    Jackson O’Neil (le beau mec en question) n’est pas seulement un beau gosse mais aussi un homme d’affaire avisé qui essaie de sauver l’entreprise familiale malgré un grand-père qui ne semble pas comprendre pourquoi on ne peut pas « continuer comme avant ».
    J’ai vraiment trouvé Jackson d’une patience olympique face à sa famille qui a clairement adopté la politique de l’autruche.
    Et cette famille ! Ok, ils sont adorables, même le grand-père malgré sa brusquerie, mais ils sont aussi hyper intrusifs, super envahissants et semblent ne pas intégrer le fait qu’on puisse détester Noël.
    Autant dire que Kayla va expérimenter les bouffées de chaleur bien avant l’âge de la ménopause.
    Parmi les membres de la famille, c’est son représentant à quatre pattes qui m’a le plus fait craquer. Maple est une petite chienne, encore bébé, qui revient de loin et qui déborde d’affection. Un bon moyen de rapprocher les gens !
    Parmi les membres bipèdes de la famille O’Neil, je crois que ma favorite est Elizabeth, la mère de Jackson.
    Alors qu’elle est veuve depuis peu, et qu’elle doit déjà faire le tampon entre son fils et son beau-père, elle trouve encore moyen d’être à l’écoute et pleine de compassion pour Kayla.
    Snow Cristal, la station familiale, est presque un personnage à part entière. Elle est omniprésente. Tout le monde parle snow cristal, mange snow cristal, respire snow cristal. La station se développe sous la direction de Jackson pour devenir une vraie destination de rêve.
    On en regretterait presque de ne pas passer l’hiver sans le Vermont.
    Vu la qualité de l’écriture et de l’histoire, avec ses personnages bien plus approfondis que dans les romances de noël lambda, je n’ai qu’un hâte : lire les deux autres tomes consacré chacun à un des deux autres frères O’Neil.

     

    Un extrait : Kayla Green augmenta de quelques décibels le son de sa playlist préférée et fit abstraction de la musique festive et des éclats de rire qui filtraient sous la porte fermée de son bureau.

    Etait-elle la seule personne au monde à haïr cette période de l’année ?

    La seule à ne pas rêver sapins illuminés, cadeaux enrubannés et déco à tous les étages ? La seule à savoir que le gui et le houx étaient de dangereuses petites boules toxiques ?

    Kayla contempla la chute paresseuse des flocons qui exécutaient leur danse silencieuse derrière les parois de verre de son luxueux bureau panoramique. Depuis des années, la poésie d’un « Noël blanc » ne la faisait plus rêver, mais tout laissait présager qu’elle y aurait droit quand même.

    Loin en dessous d’elle, Manhattan grouillait de touristes attirés comme des mouches par la promesse d’un « Noël enchanté » à New York, avec ses rues illuminées, ses chants, ses guirlandes et son euphorie généralisée. Un épicéa géant brillait de mille feux devant le centre Rockefeller et le fleuve Hudson scintillait au loin, vaste ruban gris argenté glissant sous le ciel noir d’une nuit d’hiver.

    Tournant le dos à la neige, au sapin trop illuminé et aux gratte-ciel brillant de tous leurs feux, Kayla se concentra sur son écran d’ordinateur.

    Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit et Tony, son homologue de Sports et Loisirs, entra avec deux verres de champagne à la main.

    Elle écarta ses écouteurs et fit la grimace.

    — Qui a eu l’idée infernale de choisir cette musique ?

    — Tu n’aimes pas les chants de Noël ?

    La chemise de Tony était déboutonnée au col et, à en juger par l’éclat fiévreux de son regard, il n’en était pas à son premier verre.

    — C’est parce que la musique ne te plaît pas que tu restes planquée dans ton bureau ?

    — Je recherche la paix intérieure, mais je me satisferai de l’extérieure en attendant. Si tu voulais bien refermer la porte en sortant, ce serait super. A demain, Tony.

    — Allez, Kayla, lâche-toi un peu ! On fête nos résultats record de cette année. Je croyais que c’était une tradition chez vous, les Britanniques, de boire immodérément, de chanter d’horribles karaokés et de draguer vos collègues à Noël.

    — D’où sors-tu ces précieuses informations ?

    — J’ai vu Le Journal de Bridget Jones.

    — Ah, d’accord…

    La musique lui donnait mal à la tête. C’était toujours pareil à cette époque de l’année. La sensation de panique qui lui serrait le ventre. La douleur vague dans sa poitrine qui ne se dénouait que le 26 décembre.

     

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  • [Livre] Maybe someday

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    Résumé : À 22 ans, Sydney a tout pour être heureuse : des études passionnantes, le mec parfait, Hunter, et un superbe appartement en coloc avec sa meilleure amie Tori. Jusqu'au jour où elle apprend que ces deux êtres qui lui sont le plus chers lui cachent un secret impardonnable... Sydney décide alors de tout plaquer. Elle se rapproche de plus en plus de Ridge, son mystérieux voisin. Elle vibre lorsqu'il lui joue ses magnifiques mélodies à la guitare sur son balcon. Mais chacun a ses secrets, et Sydney va découvrir ceux de Ridge à ses dépens. Ensemble, ils vont comprendre que les sentiments qu'ils partagent ne leur laissent pas le choix dans leurs décisions.


    Auteur : Colleen Hoover

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 04 Mai 2016

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Depuis que j’ai découvert simultanément « Jamais plus » et « Too late », j’ai décidé de lire Colleen Hoover. Et systématiquement, je suis un peu déçue parce que je trouve que ses romans précédents ne sont pas à la hauteur de ces deux-là (Autant vous dire que j’ai très peur de lire « A première vue » car, soit il va confirmer que le style de l’auteur a évolué, soit il me laissera à penser que ces deux-là sont juste d’heureux incidents de parcours).

    Maybe someday ne fait pas exception à la règle.
    J’ai bien aimé l’histoire, la particularité de Ridge la rend originale, et Sydney est assez attachante, mais j’ai trouvé que l’histoire n’apporte pas grand-chose de plus que les centaines de romances qu’on trouve un peu partout.

    Personnellement, une chanson recopiée en entier était largement suffisante et j’ai fini par sauter ces « passages musicaux » qui n’apportent pas grand-chose au final, d’autant plus que la traduction est d’une part à la fin du livre ce qui oblige à des aller-retour si on ne comprend pas du tout l’anglais, et prête parfois à sourire quand on le comprend un peu et qu’on voit une phrase telle que « I’m in trouble now » être traduite par « Tu me trouble trop ». C’est risible et même insultant pour les lecteurs français quand on pense que l’auteur prétend que ces chansons sont essentielles pour le roman.
    Par contre, j’ai bien aimé que la trahison de Hunter et Tori, annoncée dès le quatrième de couverture, ne mette pas trois plombes à se produire. Rien de plus énervant pour moi de voir qu’on tourne en rond pendant 100p avant que l’évènement qui lance l’intrigue n’ait lieu. Ici, non. On entre très vite dans le vif du sujet et c’est vraiment un point positif.

    Un autre point positif : Colleen Hoover a vraiment approfondi ses personnages principaux. Ils ont un passé, une enfance, de la famille, qui expliquent leur réactions au fil de l’histoire. Bien sûr on en sait plus sur Sydney et Ridge, mais Warren et Maggie sont aussi bien travaillés.
    Je regrette juste qu’elle n’ait pas fait pareil avec Hunter, Tori et Bridgette qui ont du coup plus un rôle de faire valoir, sans même avoir vraiment le statut de personnage.

    Alors je ne vais pas dire que j’ai détesté ma lecture : l’écriture est agréable, ça se lit plutôt vite, mais j’ai eu l’impression de lire une fanfiction. Une fanfiction de qualité, mais une fanfiction tout de même.

    J’espère vraiment que « A première vue » sera à la hauteur de « jamais plus » et « too late » et qu’il confirmera une évolution du style de l’auteur car sinon je trouverais vraiment dommage que Colleen Hoover gâche ainsi son potentiel dans des romances sans grande consistance.

     

    Un extrait : J’ouvre la porte-fenêtre et sors sur mon balcon, contente que le soleil ait déjà plongé derrière l’immeuble d’en face. Du coup, il fait plus frais, un peu comme par une belle journée d’automne. Presque aussitôt, le son de la guitare s’élève à travers le parc et je m’assieds dans le transat. Je dis à Tori de venir faire ses devoirs ici, histoire de ne pas reconnaître que cet instrument est la seule raison qui me pousse à sortir tous les soirs à vingt heures, avec la régularité d’une pendule.

    Voilà des semaines que le type d’en face s’installe sur son balcon pour jouer au moins une heure. Et moi, tous les soirs, je sors l’écouter.

    J’ai remarqué que quelques voisins en faisaient autant, mais aucun n’est aussi assidu. Je ne vois pas comment on peut entendre ces chansons sans en tomber aussitôt accro. Bon, pour moi, la musique a toujours été une passion, alors peut-être que je me laisse un peu plus emporter par ses mélodies que la plupart des gens. Je joue du piano depuis toujours ou presque et, bien que je ne l’aie jamais avoué à personne, j’adore composer. Au point que j’ai orienté mes études sur l’enseignement de la musique, il y a deux ans. J’ai l’intention de devenir prof, au lieu de suivre les conseils de mon père qui me voyait plutôt faire du droit.

    – Une vie médiocre est une vie perdue, a-t-il commenté quand je lui ai annoncé que je changeais de spécialisation.

    Une vie médiocre. Je trouve ça encore plus drôle qu’insultant, de la part d’un homme qui semble aussi désabusé par tout ce qu’il a entrepris. Un avocat. Va comprendre !

     

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  • [Livre] Fangirl

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    Résumé : Cath ne vit que par et pour l’écriture. Elle est une inconditionnelle de la série à succès Simon Snow… au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant a parution du dernier tome ! Elle vit dans une bulle qu’elle ne partage q’avec Wren, sa jumelle, loin de toute vie sociale. 
    Pourtant, c’est désormais en solo qu’elle devra affonter le moonde extérieur. Wren vient de lui annoncer l’impensable : cette année, à la fac, elles feront chambre à part. 
    Cath saura-t-elle s’ouvrir aux autres et profiter de sa vie d’étudiante ?


    Auteur : Rainbow Rowell

     

    Edition : Castelmore

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 18 février 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dès le début de l’histoire, j’ai ressenti beaucoup d’affinités avec Cath. La première chose qu’on constate c’est qu’elle n’aime ni le changement, ni les gens. Au début, on se dit qu’elle est un peu introvertie et qu’elle avait juste l’habitude de n’intéragir avec les gens qu’avec le soutien de sa sœur jumelle, mais en fait assez vite j’ai eu la nette impression que Cath souffrait de phobie sociale.
    Les problèmes psychologiques semblent être courant dans cette famille : Wren, la sœur de Cath, est excessive en tout, leur mère semble les avoir abandonnée parce qu’elle avait peur d’être mère, bien qu’on ne sache pas exactement ce qu’il s’est passé, et leur père est clairement atteint d’une forme de maniaco-dépression, il semble faire des séjours assez régulier en hôpital psychiatrique et refuse de prendre son traitement.
    Avec un tel environnement, on ne peut pas s’étonner que Cath considère tout changement comme une menace pour l’équilibre fragile qui règne dans sa famille et dans sa vie.
    Si elle n’aime pas être en contact avec les gens, elle est par contre très présente pour son père, très attentive, et prête à tout laisser tomber pour s’occuper de lui.
    Sa sœur, Wren, est son exact contraire. Déjà, elle considère la fac plus comme l’occasion de se détacher de sa sœur, de prendre du bon temps et de faire des rencontres que comme la possibilité d’obtenir un diplôme. Elle passe énormément de temps dans des soirées où elle boit bien plus que de raison, alors qu’elle n’a pas l’âge légal pour boire. Si elle ne veut plus traîner avec sa sœur, ça ne l’empêche pas d’appeler celle-ci à la rescousse quand elle ne va pas bien. Je l’ai trouvé vraiment très égoïste pendant les trois quart du livre, mais elle fini par changer un peu d’attitude.
    En revanche, j’ai adoré Reagan, la colocataire de Cath. A première vue, elle semble hyper dure, voire même méchante, mais c’est vraiment une fille en or qui ne juge jamais Cath mais veille à ce qu’elle ne disparaisse pas complètement dans sa bulle.
    On peut clairement voir que l’écriture de la fanfic est pour Cath un refuge et elle réagit très mal quand on attaque ce refuse, le seul endroit au monde où elle se sent bien, où elle n’angoisse pas, où tout est sous son contrôle. C’est un monde où elle ne risque pas de voir quelqu’un s’effondrer sans prévenir comme le fait son père, c’est un monde dont elle connaît tous les code et où elle ne risque ni d’être déçue, ni d’être abandonnée.
    Cath en veut énormément à sa mère de les avoir quittées, sa sœur et elle, et quand cette femme, qui ne manque pas d’air quand même, décide un jour qu’elle a envie de connaître ses filles, mais sans pour autant prendre la moindre responsabilité envers elles, pour Cath, c’est un non définitif. Le fait que Wren soit plus ouverte sur ce sujet est une vraie trahison pour elle.

    Et puis il y a Levi. Levi est presque parfait. Il est gentil, serviable, intelligent… C’est vraiment un amour. S’il souffre un trouble de l’apprentissage : Quand il lit quelque chose, il ne le comprend pas et ne le retient pas, mais s’il écoute la même chose, il est doté d’une mémoire phénoménale !

    Entre Levi et Reagan, Cath est bien entourée et, si elle n’est pas encore prête à sauter dans le grand bain, elle s’ouvre doucement aux autres.

    J’ai vraiment adoré cette histoire et cette manière qu’à Rainbow Rowell de décrire la phobie sociale sans jamais la nommer et la stigmatiser. J’avais déjà lu Carry On qui est la fanfiction qu’écrit Cath et que Rainbow Rowell a écrite en entier, et ça ne m’avait pas du tout préparée à aimer autant cet auteur.

    Maintenant, je n’ai qu’une hâte, lire autre chose pour voir si mon coup de cœur pour Rainbow Rowell se confirme !

     

    Un extrait : Ce devait être une erreur. Il fallait que c’en soit une ! Elle savait que Pound Hall était un dortoir mixte, mais de là à s’imaginer qu’il pouvait exister des chambres mixtes…

    Le jeune homme saisit le carton qu’elle portait, puis le posa sur l’un des deux lits encore inoccupé. Le second, à l’autre bout de la pièce, croulait déjà sous un tas de vêtements et de boîtes en tout genre.

    — Tu as encore des affaires, en bas ? lui demanda-t-il. On vient de finir, nous. Je crois qu’on va filer se prendre un burger. Ça te dit un burger ? Tu connais Pear ? Tu y es déjà allée ? Ils font des burgers aussi gros que ton poing, là-bas.

    Il s’approcha, prit un des bras de Cath et le leva à hauteur d’épaule. Elle déglutit.

    — Ferme le poing pour voir…

    Elle s’exécuta.

    — Non : plus gros que ton poing, même, déclara-t-il, avant de lâcher son bras, puis de récupérer le sac à dos qu’elle avait déposé devant la porte. Tu as d’autres cartons ? Forcément, oui : tu ne peux pas être venue juste avec ça… Tu as faim, au fait ?

    Grand et mince, il avait la peau mate, et ses cheveux d’un blond sombre qui fuyaient en tous sens donnaient l’impression qu’il venait de retirer un bonnet de laine. Cath baissa de nouveau les yeux vers le document du secrétariat. C’était lui, Reagan ?

    — Reagan ! lança avec enthousiasme le jeune homme. Regarde ! Ta coloc vient d’arriver !

    Une jeune fille tout juste débarquée du couloir contourna Cath et lui adressa un regard détaché par-dessus l’épaule. Elle avait des cheveux auburn satinés, et une cigarette éteinte pendait à ses lèvres. D’un geste vif, le jeune homme s’en empara et la mit à sa bouche.

    — Reagan, Cather. Cather, Reagan, annonça-t-il.

    — Cath, répéta la jeune femme.

    Reagan lui adressa un hochement de tête, puis plongea la main dans son sac à la recherche d’une autre cigarette.

    — Je me suis posée de ce côté, dit-elle en désignant du menton la pile de cartons entassés dans la partie droite de la chambre. Cela dit, je m’en cogne un peu d’être ici ou là ; donc, si t’es du genre acharnée du feng shui, hésite pas à bouger mon bordel.

    Reagan se tourna vers son comparse.

    — Prêt ?

    Le jeune homme se tourna à son tour vers Cath.

    — Tu viens ?

    Elle fit « non » de la tête.

    Sitôt la porte refermée, Cath vint s’asseoir sur le matelas nu dont elle avait hérité – le feng shui, ce n’était pas tellement son truc –, puis posa la tête contre le mur de parpaing.

    Elle avait besoin de respirer un peu, d’épousseter l’anxiété qui s’était déposée en moutons crasseux sur sa rétine, puis de repousser dans sa poitrine le cœur tremblotant et fragile qui s’était réfugié dans sa gorge. Là, à sa juste place, elle aurait plus d’aisance à le tenir en laisse et à mater son angoisse : Arthur Avery, son père, et Wren, sa jumelle, n’allaient plus tarder à arriver, et elle n’avait aucune envie qu’ils remarquent qu’elle était sur le point de craquer. Si elle craquait, son père craquerait aussi ; et si l’un ou l’autre d’entre eux craquait, Wren prétendrait qu’ils le faisaient exprès pour saper la magie de la première journée de Cath sur le campus. Pour gâcher la fabuleuse aventure qui l’attendait !

     

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  • [Livre] Confess

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    Résumé : Auburn Reed a des plans très précis pour son avenir, et elle ne laissera personne se mettre sur son chemin. Lorsqu'elle franchit la porte d'une galerie d'art à Dallas pour un entretien, elle s'attend à tout sauf à l'irrésistible attraction qui la pousse vers Owen Gentry. Cet artiste énigmatique semble avoir beaucoup de choses à vouloir cacher à tout prix. Pour tenter de découvrir ses secrets les plus intimes, Auburn va baisser toutes ses barrières, pour comprendre qu'elle risque bien plus gros qu'elle ne pensait. Elle n'a qu'une solution : s'éloigner d'Owen au plus vite. Mais la dernière chose que souhaite Owen, c'est la perdre. Pour sauver leur relation, il devra tout confesser. Mais parfois, les mots peuvent être bien plus destructeurs que la vérité...


    Auteur : Colleen Hoover

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 27 Avril 2017

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Ce roman, que j’ai lu après November 9, m’a un peu plus plu que ce dernier, mais reste quand même très loin de « jamais plus » et « Too late ».
    J’ai trouvé l’histoire plus intéressante et plus aboutie que dans November 9, peut-être parce qu’on suit toujours alternativement les deux personnages mais sans les perdre de vue pendant des mois. Du coup, je me suis plus investie dans l’histoire d’Owen et Auburn.
    Je ne vais pas faire ma maligne et dire que j’ai compris très vite pourquoi Auburn était obligée de rester à Dallas parce que je n’ai compris que quelques pages avant que ce soit révélé.
    De la même façon, si je me doutais que quelque chose se cachait sous les problèmes d’Owen, je n’avais pas pensé à ça !
    Dès le prologue, j’ai trouvé que Lydia, le pseudo Belle-mère d’Auburn, était une vraie salope. J’ai essayé de lui trouver des excuses, au vue de la situation qu’elle vivait, mais en fait, non, je n’ai pu trouver aucune justification à son attitude que ce soit envers Auburn ou envers son propre fils.
    Quant à Trey, lui aussi, dès le début, je l’ai trouvé bizarre, malsain, prompt à abuser de son pouvoir de policier. Et j’étais loin du compte ! Jamais je n’aurais imaginé jusqu’où ce malade était capable d’aller.
    En revanche, j’ai compris les décisions d’Auburn. Vu sa situation : isolée, sans argent, sans relations, sans parents pour la soutenir, je crois qu’elle n’avait pas d’autres choix, ou en tout cas qu’elle ne voyait pas d’autres solutions.
    Mais c’est une battante, et quoi qu’il arrive, elle ne perd pas de vue son objectif.
    J’ai un peu regretté que certaines personnes n’aient pas ce que je pense qu’elles méritaient. J’ai trouvé que ces personnes s’en tiraient franchement à bon compte et qu’Auburn était vraiment sympa sur ce coup-là.
    Je n’ai certes pas eu un coup de cœur comme avec mes deux premier Colleen Hoover, mais j’ai passé un bon moment avec ce livre.
    Pour l’instant, je réserve encore mon jugement sur l’auteur. J’attends surtout de lire son dernier livre, qui sort en octobre, pour voir si « jamais plus » et « too late » étaient des exceptions ou s’ils résultent de l’évolution de l’auteur.

     

    Un extrait : Je sursaute sur ma chaise quand qu’il m’annonce le montant de ses honoraires. Ce n’est pas avec mes revenus que j’aurai les moyens d’y faire face. Je lui demande :

    – Vous avez un barème progressif ?

    Les rides autour de sa bouche se creusent alors qu’il s’efforce de ne pas froncer les sourcils. Il croise les bras sur le bureau en acajou, joint les paumes en pressant ses pouces l’un contre l’autre.

    – Auburn, ce que vous me demandez va coûter de l’argent.

    Sans blague !

    Croisant les bras, il se penche sur son siège.

    – Les avocats, c’est comme le mariage, on en a pour son argent.

    Je préfère ne pas lui raconter ce que de telles paroles évoquent chez moi. Je jette encore un regard sur la carte de visite qu’il m’a donnée. On me l’a chaudement recommandé et je savais qu’il serait cher, mais pas à ce point-là. Je vais devoir prendre un autre boulot. Peut-être même un troisième. Si ce n’est cambrioler une banque.

    – Et rien ne garantit que le juge statuera en ma faveur ?

    – La seule promesse que je puisse vous faire, c’est que je m’emploierai à ce que le juge statue en votre faveur. D’après vos dossiers de Portland, vous vous êtes mise dans une situation difficile. Cela prendra du temps.

    – Tout ce que j’ai, c’est du temps. Je reviendrai dès que j’aurai reçu mon premier chèque.

    Il m’envoie fixer un rendez-vous avec sa secrétaire, puis je me retrouve dehors, dans la chaleur du Texas.

    Voilà trois semaines que j’y vis et, jusque-là, tout se passe comme prévu : climat chaud et humide, solitude.

    J’ai grandi à Portland, en Oregon, et croyais bien y passer toute ma vie. Je n’étais allée qu’une fois au Texas, à l’âge de quinze ans, et, malgré les circonstances pénibles de ce voyage, j’en avais apprécié chaque instant. Au contraire d’aujourd’hui où je ferais tout pour pouvoir revivre à Portland.

     

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  • [Livre] November 9

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    Résumé : Fallon et Ben se rencontrent par hasard alors que leur vie est en train de changer.
    La jeune femme est sur le point d’aller s’installer à New York où elle espère poursuivre une carrière d’actrice au théâtre. Ben veut devenir écrivain.
    Ils se croisent comme des étoiles filantes mais l’intensité de ce qu’ils partagent les pousse à se fixer un rendez-vous annuel, le neuf novembre.
    Fallon devient alors la source d’inspiration du roman de Ben. Chaque rendez-vous est une mine d’informations pour lui et, pour tous les deux, c’est le moyen de faire le point sur leur vie.
    Jusqu’au jour, un neuf novembre évidemment, où Fallon se met à douter de ce que Ben lui raconte sur lui-même. Peut-il avoir inventé sa vie comme un roman ? Et pourquoi ferait-il une chose pareille ?


    Auteur : Colleen Hoover

     

    Edition : Hugo & cie

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 26 Octobre 2017

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’ai découvert Colleen Hoover avec les romans « Jamais plus » et « Too late ». L’auteur disant elle-même que ces deux romans sont très différents de ceux qu’elle avait écrit précédemment, je craignais un peu de ne pas autant aimer ses autres livres.
    Craintes malheureusement fondées pour le moment. Depuis « Jamais plus » et « Too late », j’ai lu deux livres de Colleen Hoover. November 9 est le premier des deux.
    Le résumé m’avait intriguée, et sans nul doute intéressée. Le fait de suivre deux personnages qui ne se rencontrent qu’une journée par an, sans aucun contact le reste de l’année, avait de quoi séduire. Je pensais que chaque chapitre allait nous raconter leurs vies pendant cette année de séparation. Mais en fait, non. C’est à peine si le sujet de leur vie en l’absence l’un de l’autre est évoqué.
    Du coup, j’ai eu en permanence l’impression de rater des passages, de me perdre dans l’histoire. Difficile de s’attacher quand les personnages n’existent quasiment pas en dehors des quelques heures représentées.
    Alors, bien sûr, l’écriture de Colleen Hoover est toujours aussi agréable à lire, bien sûr j’ai apprécié qu’elle mette en scène une héroïne qui veut se trouver elle-même et non pas se définir uniquement à travers le garçon dont elle est amoureuse, une héroïne qui a le cran de dire : oui ok, je l’aime, mais l’amour, à 18 ans, ce n’est pas tout, bien évidemment, je n’avais pas vu venir le retournement de situation…
    Mais il m’a manqué quelque chose. Le petit plus qui a fait que « jamais plus » et « too late » ont été des coups de cœur. J’ai trouvé que l’histoire de Fallon et Ben n’atteignait pas la profondeur des deux autres romans. Peut-être que c’est cette construction annuelle qui ne m’a définitivement pas séduite car les chapitres ne m’apportaient pas ce que j’attendais d’eux. Peut-être que j’ai eu le tort de commencer par les meilleurs romans de l’auteur et suis-je donc condamnée à être déçue par ses premiers livres. Je ne sais pas. Mais de ce roman-là, je dirais qu’il s’agissait d’une bonne lecture, sans plus.

     

    Un extrait : – Ainsi, tu es écrivain ?

    Sa question me permet juste de redescendre sur terre.

    – Disons que j’espère le devenir. Je n’ai encore rien publié, alors je ne suis pas sûr de pouvoir déjà dire que je le suis.

    Elle se tourne complètement vers moi, s’accoude au dossier du banc.

    – Pas besoin d’un chèque pour valifidier ta situation d’écrivain.

    – Ça n’existe pas, « valifidier ».

    – Tu vois ? Je ne le savais pas. Tu es donc bien écrivain. Chèque ou pas. Ben l’Écrivain. C’est comme ça que je penserai à toi, désormais.

    – Et moi, comment est-ce que je devrai penser à toi ?

    Elle réfléchit en mordillant le bout de sa cuillère.

    – Bonne question, dit-elle. Je vis une période un peu éphémère.

    – Alors, Fallon l’Éphémère ?

    – Ça marche !

    Elle se radosse au banc, étend les jambes devant elle.

    – Raconte, qu’est-ce que tu voudrais écrire ? Des romans ? Des scénarios ?

    – De tout, j’espère. Je ne me fixe aucune limite. À dix-huit ans, il faut tout essayer, mais je suis très attiré par les romans. Et la poésie.

    Elle laisse échapper un petit soupir avant d’avaler une autre bouchée. Mais on dirait que ma réponse l’a rendue triste.

    – Et toi, Fallon l’Éphémère ? Quel est le but de ta vie ?

    Elle me jette un regard en coin.

    – On parle des buts ou des passions de la vie ?

    – Ça ne fait pas une grosse différence.

    – Oh si ! Énorme. Ma passion, c’est la comédie, mais pas le but de ma vie.

     

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  • [Livre] La renaissance de Pemberley

     

    Je remercie Lise Antunes Simoes pour cette très belle lecture
    Lise, tu as une plume géniale, n’arrête jamais d’écrire ! Même si ça te prends des années pour décider d'écrire un nouveau roman.
    Après tout, entre les tomes 4 et 5 des enfants de la terre de Jean M. Auel, il s'est passé 12 ans! Alors on peut attendre ^^

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    Résumé : Alors qu’Elizabeth Bennet s’imaginait vieille fille, la voilà contre toute attente mariée à l’un des plus beaux partis du Derbyshire. Désormais, elle doit faire face à un défi de taille : assumer son rôle à Pemberley, l’immense et prestigieux domaine familial, où tout le monde exige qu’elle conduise sa maisonnée de main de maître. Elle n’a pas le droit à l’erreur, certains s’en réjouiraient beaucoup trop. Darcy est là, bien sûr, prêt à l’épauler, mais il ne peut pas la protéger de tout. Des mauvaises langues qui persiflent sur son passage. De l’isolement dans un pays où elle se sent étrangère. Des responsabilités, parfois lourdes, qu’elle doit apprendre à honorer. Du fantôme de Lady Anne, la mère de Darcy, à qui on la compare sans cesse.Heureusement, Elizabeth ne manque ni de volonté ni de courage. Un jour, elle en est sûre, elle triomphera des esprits les plus mesquins et prouvera à tous qu’elle est bien digne d’être la nouvelle maîtresse de Pemberley


    Auteur : Lise Antunes Simoes

     

    Edition : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 05 janvier 2019

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’ai découvert la plume de l’auteur avec sa trilogie « Les filles de joie » que j’avais beaucoup aimé, d’autant plus qu’elle explorait le même univers que la série « maison close » qui m’avait laissé sur ma faim en étant brutalement annulée.
    Alors, quand l’auteur m’a contactée pour me proposer de lise son nouveau roman : « La renaissance de Pemberley », je n’ai pas hésité une seule seconde.
    Et j’ai bien fait, parce que ce roman est mon premier coup de cœur de janvier (il était temps ! Je l’ai lu autour du 23 janvier), et du coup de l’année.
    Il m’a tellement emballé que je pardonne à l’auteur de m’avoir fait faire une nuit presque blanche (alors que je bossais le lendemain !).
    J’ai toujours fait partie de ces personnes qui ont du mal à voir une histoire se refermer. D’autant plus quand il reste encore tant de choses à dire !
    Alexandra Ripley m’avait déjà sauvée de la frustration que la fin d’« autant en emporte le vent » avait causé avec son roman « Scarlett ».
    Aujourd’hui, c’est au tour de Lise Antunes Simoes de prolonger la magie d’ « Orgueil et préjugés » avec « La renaissance de Pemberley ».
    J’ai vraiment adoré ma lecture. Si le style respecte bien les codes de l’époque de Jane Austen, Lise Antunes Simoes ne fait pas pour autant de ses personnages des êtres asexués ne faisant que se donner de chastes baisers et se reproduisant par génération spontanée.
    Non. Du tout. Darcy et Elizabeth sont bien mari et femme jusqu’au bout des ongles et, à ce titre, partagent le même lit (Ouh, scandale!!! Ne riez pas, j'ai vu un avis qui considère comme négatif que Darcy et Elizabeth n'essaient pas de se reproduire à la manière des poissons rouges... Je m'interroge...). Mais si vous êtes adeptes des scènes à la Hugo Romance, passez votre chemin, ici tout est suggéré (pour ma part, je préfère nettement ça !).

    Quant aux personnages, que ce soit Bingley, Darcy, Elizabeth, Jane ou autres, ils sont remarquablement fidèles à ceux qu’avaient décrits Jane Austen.
    L’auteur est même allée plus loin en tenant compte de l’évolution des personnages tels que Georgiana qui acquiert une personnalité plus complexe ou Kitty qui, libérée de l’influence de Lydia, est bien plus supportable.
    Le chemin que fait Elizabeth pour s’imposer comme Dame de Pemberley, ses doutes, ses hésitations, comme ses succès, sont très bien décrits également. Les choses ne vont ni trop vite ni trop lentement et sont tout à fait crédibles.
    Pour ne rien gâcher, je pense que Lise Antunes Simoes et moi avons appréhendés les personnages de Jane Austen de la même façon car l’évolution qu’elle leur fait subir est très exactement ce que j’aurais imaginé et ce que j’avais envie de lire.
    Les descriptions donnent vraiment l’impression d’y être. Sans être une seule seconde lourdes ou ennuyeuses, elles nous font découvrir le manoir, le domaine, les terres qui l’entoure en même temps qu’Elizabeth.
    Lise Antunes Simoes, au travers d’Elizabeth, apporte un vent de modernité subtil à l’histoire tout en respectant les us et coutumes et le langage de l’époque.
    Non, ce n’est pas contradictoire ! Comme je le disais, c’est très subtil.
    Ai-je un point négatif à dire sur ce livre ? Absolument ! Il se termine !

    J’ai poussé un grand cri en refermant le livre. Il se peut même que j’ai dit que je détestais l’auteur (Pardon Lise).
    Mais j’avais tellement envie de continuer cette histoire, surtout considérant la fin. Comment ne pas avoir envie de rester en compagnie de Darcy, Bingley, Jane et surtout Elizabeth !
    Même la compagnie de Lady Catherine ou de Mr Collins était plaisante, c’est dire !
    Peut-être que si on est très gentil, qu’on insiste beaucoup, qu’on pleure un peu, peut être que Lise Antunes Simoes pourrait envisager une suite ? Alors ok, non, ce n'est pas prévu. Mais bon, on peut rêver, non ?

     

    Un extrait : La berline n’était pas conçue pour accueillir cinq personnes, mais depuis peu, Mrs. Bennet refusait catégoriquement que l’une des filles monte s’asseoir avec leur père, quand bien même le temps clément le permettrait. « Que diraient les gens s’ils vous voyaient, cheveux au vent, comme de vulgaires filles de ferme ? » s’était-elle exclamée. Les sœurs Bennet, qui avaient pourtant toujours voyagé sur le siège du cocher lorsque cela était nécessaire, n’avaient pas insisté. Depuis que Jane et Elizabeth étaient fiancées, leur mère redoublait d’inventivité et de prétextes – pour ne pas dire de lubies – et il était moins épuisant de la laisser faire que de chercher à argumenter.

    _ Ah, mes enfants, quel fardeau que d’avoir à gérer tant d’invitations, croyez-moi ! déclara Mrs. Bennet en s’éventant le visage de la main pour se rafraîchir. Il faut penser à tout et l’on n’a plus une minute à soi ! Et Dieu sait que je pars en étant certaine, une fois encore, d’avoir oublié quelque chose d’absolument indispensable… Et quand nous reviendrons, tout à l’heure, ces messieurs seront avec nous et il sera trop tard pour rattraper les bêtises de Hill… Ce matin, au lieu du jambon, nous aurons de la dinde. Savez-vous seulement combien coûte une dinde ? Non, bien sûr. Avant-hier, au dîner, c’était du lapin, du veau et une pintade. Et il y a cinq jours, un petit porcelet et des cailles, avec du foie de mouton. Tout cela coûte une fortune ! C’est que je n’avais pas imaginé que nous aurions à recevoir ces messieurs si souvent !

    _ Vous vous donnez bien du mal, maman, mais je suis certaine que Mr. Bingley, tout autant que Mr. Darcy, se contenterait volontiers d’un repas plus simple et convivial, en particulier aujourd’hui, objecta doucement Jane. Ce n’est qu’un déjeuner, après tout, pas un dîner mondain.

    _ « Non ut edam vivo, sed ut vivam edo », cita Mary. Les maîtres le disent depuis l’Antiquité : nous ne devrions pas vivre pour manger, mais seulement manger pour vivre.

    _ C’est vrai, renchérit Elizabeth, qui pour une fois était d’accord avec sa cadette, pourquoi organiser de tels festins ? Je pense comme Jane : Bingley et Darcy ne viennent pas chez nous pour les plaisirs de la table, et même au dîner ils se satisferaient amplement d’une bonne soupe et de viandes froides.

    _ De la soupe ! Des viandes froides ! s’écria Mrs. Bennet, scandalisée. Détrompez-vous, mon enfant ! Ces grands hommes sont habitués dès l’enfance au plus grand raffinement et ils ont l’œil pour détecter les fautes de goût. Vous deviendrez comme eux, Lizzy, bien sûr, et Jane également. Je suis persuadée qu’un jour prochain vous jetterez sur votre pauvre maman et sur votre modeste maison le même regard critique.

    _ Maman ! protestèrent les deux sœurs.

    _ Si, si, mes chéries, vous verrez !

     

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  • [Livre] La fugitive

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    Résumé : Nome, 1900 : la plus importante ruée vers l'or de l'histoire. Près de cent mille hommes et femmes de tous les continents, enfiévrés par l'espoir de faire fortune, convergent vers les étendues glacées de l'Alaska. Dans leur quête effrénée du métal jaune, les prospecteurs, les aventuriers, les commerçants et les pionniers n'obéissent qu'à une seule loi : celle du plus fort. Laissant derrière elle les prairies du Minnesota, sa maison et son mariage malheureux, la jeune Esther tente de survivre dans cet environnement cruel. Pleine de ressources, elle s'acclimate rapidement à sa nouvelle existence et gagne sa vie en distribuant le courrier des mineurs. Mais quand son époux traverse l'océan pour la traquer, elle se retrouve confrontée au secret terrible qu'elle fuyait de toutes ses forces.


    Auteur : Peter C. Brown

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire. Toute la première partie, pendant laquelle on ne sait pas grand-chose du passé d’Esther et où les personnages principaux sont sur le bateau qui les conduit à Nome en Alaska, est très lente. Je l’ai trouvé sans beaucoup d’intérêt. Disons qu’une fois que les personnages étaient présentés, le reste de la traversée m’a paru être du remplissage et je me suis ennuyée. J’ai même failli abandonner le livre, mais j’ai décidé de m’accrocher et j’ai bien fait car dès la seconde partie, dans laquelle on raconte le passé d’Esther j’ai repris goût à l’histoire.
    Leonard, le mari d’Esther, est vraiment un type perturbé. Il ne sait vivre que de magouilles, d’arnaques. Il n’est pas intéressé par la vie d’agriculteur car c’est un travail sans cesse renouvelé et que lui, il veut de l’argent de manière rapide sans avoir à le réinvestir aussitôt. Alors qu’Esther et sa famille sont pieux et trouve leur bonheur dans le travail de la terre et une vie simple et laborieuse, lui veut vivre sans attaches et surtout sans responsabilités.
    Ses manigances pour se faire bien voir d’Esther me l’ont vraiment rendu antipathique.
    J’ai trouvé que le résumé du livre ne rendait pas justice au livre car il laisse présumer des faits, des secrets, qui n’existent pas dans le récit.
    Au début du livre et pendant la quasi-totalité de l’histoire, j’ai beaucoup aimé Esther que je trouvais courageuse, forte, indépendante, malgré les épreuves qu’elle a traversées. Mais son attitude dans la dernière partie du roman a fait retomber toute l’admiration que j’avais pour elle. Je n’ai pas compris son attitude. Je n’arrivais pas à savoir si elle voulait se poser en martyre ou si elle était finalement faible et sans constance.
    Nolan est un homme bien, mais il a pas mal d’idées reçues. C’est aussi le genre d’homme qui pense qu’il suffit de vouloir pour obtenir ce que l’on souhaite. Nul doute que son séjour à Nome va le faire grandir et murir. Mais il a bon fond et malgré certaines petites erreurs, on voit que c’est un homme fiable.
    Dans l’ensemble l’histoire était sympathique, même si je m’attendais à autre chose étant donné les sous-entendus du résumé.

     

    Un extrait : La cabine intérieure sans hublot qu’Esther partageait avec Léna Watson en deuxième classe, dans les profondeurs du bâtiment, était éclairée par une méchante ampoule nue qui n’arrêtait pas de clignoter. L’espace entre leurs couchettes superposées et le mur leur laissait à peine la place de se tenir debout toutes les deux en même temps. Une épaisse couche de crasse duvetait toutes les surfaces. Dans un coin, un caleçon sale gisait roulé en boule. La toile à matelas était maculée de tâches et les couvertures en laine puaient la transpiration.

    - Du moment qu’il n’y a pas de rat, fit observer Léna, philosophe, avant de ranger ses affaires sur l’étagère au pied de la couchette supérieure.

    Esther, moins conciliante ou moins résignée, se campa sur le seuil de leur cabine, le regard perdu dans le flot humain qui s’écoulait dans le couloir et réfléchit au moyen d’améliorer leur confort, tout ayant conscience que ses chances de réussite étaient fort minces. Lorsque surgirent deux officiers de l’équipage, elle les interpela aussitôt :

    - Nous avons besoin de draps ! Il n’y en a pas dans notre cabine !

    Les deux officiers ne firent même pas mine de ralentir, mais l’un d’eux tourna la tête vers elle et lui lança d’un ton impertinent :

    - Si c’est une question de literie, vous devriez plutôt sonner le steward, madame.

    Son compagnon ricana, et les deux hommes disparurent au tournant du corridor avec les autres.

     

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