Résumé : Noël. Kayla Green redoute cette date et, comme chaque année, elle prévoit de s’enfermer dans son bureau de Manhattan avec une surdose de travail. Mais un gros budget de relations publiques l’envoie en fait dans le Vermont : celui de Snow Crystal, apporté par Jackson O’Neil, qui dirige un groupe de stations de sports d’hiver de luxe. Pour Kayla, ce petit miracle de Noël ne va pas sans inconvénients : primo, la neige, le ski, les snow-boots, tituber sur la glace en talons hauts…, ce n’est vraiment pas son idéal ; secundo, Jackson O’Neil a une famille, une de ces familles aussi unies que les mailles d’un tricot bien serré qui rappellent douloureusement à Kayla qu’elle a toujours dû se débrouiller seule. Mais il y a pire encore pour elle que Noël, la famille et autres calamités : c’est Jackson. Jackson, qui a tous les atouts en main pour faire fondre le cœur de glace qu’elle s’est si difficilement façonné…
Auteur : Sarah Morgan
Edition : Harlequin
Genre : Romance
Date de parution : 01 octobre 2014
Prix moyen : 9€
Mon avis : Quand il fait froid, gris, qu’on part bosser avant le lever du jour, qu’on rentre du boulot alors qu’il décline déjà, quel est le meilleur moyen de se remonter le moral et qui n’implique pas du chocolat ? Des romances de Noël !
Y’a pas à dire, on a beau se douter de la fin alors qu’on n’a même pas attaqué le chapitre 2, ce type d’histoire a le don de nous mettre du baume au cœur.
Il y a tout : de la neige, des feux de cheminée, des calèches féériques, des chiens de traineau, et un beau mec au sourire ravageur et aux yeux hypnotiques (Oh hein, ça va, à qui vous voulez faire croire que ça vous laisse froides ?).
En face de lui, Kayla, une working girl allergique au romantisme, à la famille et à tout ce qui touche de près ou de loin à Noël.
Jackson O’Neil (le beau mec en question) n’est pas seulement un beau gosse mais aussi un homme d’affaire avisé qui essaie de sauver l’entreprise familiale malgré un grand-père qui ne semble pas comprendre pourquoi on ne peut pas « continuer comme avant ».
J’ai vraiment trouvé Jackson d’une patience olympique face à sa famille qui a clairement adopté la politique de l’autruche.
Et cette famille ! Ok, ils sont adorables, même le grand-père malgré sa brusquerie, mais ils sont aussi hyper intrusifs, super envahissants et semblent ne pas intégrer le fait qu’on puisse détester Noël.
Autant dire que Kayla va expérimenter les bouffées de chaleur bien avant l’âge de la ménopause.
Parmi les membres de la famille, c’est son représentant à quatre pattes qui m’a le plus fait craquer. Maple est une petite chienne, encore bébé, qui revient de loin et qui déborde d’affection. Un bon moyen de rapprocher les gens !
Parmi les membres bipèdes de la famille O’Neil, je crois que ma favorite est Elizabeth, la mère de Jackson.
Alors qu’elle est veuve depuis peu, et qu’elle doit déjà faire le tampon entre son fils et son beau-père, elle trouve encore moyen d’être à l’écoute et pleine de compassion pour Kayla.
Snow Cristal, la station familiale, est presque un personnage à part entière. Elle est omniprésente. Tout le monde parle snow cristal, mange snow cristal, respire snow cristal. La station se développe sous la direction de Jackson pour devenir une vraie destination de rêve.
On en regretterait presque de ne pas passer l’hiver sans le Vermont.
Vu la qualité de l’écriture et de l’histoire, avec ses personnages bien plus approfondis que dans les romances de noël lambda, je n’ai qu’un hâte : lire les deux autres tomes consacré chacun à un des deux autres frères O’Neil.
Un extrait : Kayla Green augmenta de quelques décibels le son de sa playlist préférée et fit abstraction de la musique festive et des éclats de rire qui filtraient sous la porte fermée de son bureau.
Etait-elle la seule personne au monde à haïr cette période de l’année ?
La seule à ne pas rêver sapins illuminés, cadeaux enrubannés et déco à tous les étages ? La seule à savoir que le gui et le houx étaient de dangereuses petites boules toxiques ?
Kayla contempla la chute paresseuse des flocons qui exécutaient leur danse silencieuse derrière les parois de verre de son luxueux bureau panoramique. Depuis des années, la poésie d’un « Noël blanc » ne la faisait plus rêver, mais tout laissait présager qu’elle y aurait droit quand même.
Loin en dessous d’elle, Manhattan grouillait de touristes attirés comme des mouches par la promesse d’un « Noël enchanté » à New York, avec ses rues illuminées, ses chants, ses guirlandes et son euphorie généralisée. Un épicéa géant brillait de mille feux devant le centre Rockefeller et le fleuve Hudson scintillait au loin, vaste ruban gris argenté glissant sous le ciel noir d’une nuit d’hiver.
Tournant le dos à la neige, au sapin trop illuminé et aux gratte-ciel brillant de tous leurs feux, Kayla se concentra sur son écran d’ordinateur.
Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit et Tony, son homologue de Sports et Loisirs, entra avec deux verres de champagne à la main.
Elle écarta ses écouteurs et fit la grimace.
— Qui a eu l’idée infernale de choisir cette musique ?
— Tu n’aimes pas les chants de Noël ?
La chemise de Tony était déboutonnée au col et, à en juger par l’éclat fiévreux de son regard, il n’en était pas à son premier verre.
— C’est parce que la musique ne te plaît pas que tu restes planquée dans ton bureau ?
— Je recherche la paix intérieure, mais je me satisferai de l’extérieure en attendant. Si tu voulais bien refermer la porte en sortant, ce serait super. A demain, Tony.
— Allez, Kayla, lâche-toi un peu ! On fête nos résultats record de cette année. Je croyais que c’était une tradition chez vous, les Britanniques, de boire immodérément, de chanter d’horribles karaokés et de draguer vos collègues à Noël.
— D’où sors-tu ces précieuses informations ?
— J’ai vu Le Journal de Bridget Jones.
— Ah, d’accord…
La musique lui donnait mal à la tête. C’était toujours pareil à cette époque de l’année. La sensation de panique qui lui serrait le ventre. La douleur vague dans sa poitrine qui ne se dénouait que le 26 décembre.