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Romances - Page 6

  • [Livre] Constance et séduction

    Un remake de Raison et Sentiments à l'époque moderne

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Après le décès de leur père, Isobel et Helen Westlake sont forcées d’abandonner la demeure dans laquelle elles ont grandi et déménagent à Chester dans le nord de l’Angleterre. Tandis qu’Isobel entretient une relation amicale avec Adam, tout en tentant de mener sa carrière et de veiller sur sa cadette, Helen fait la connaissance du flamboyant Oliver Vane… Amour, frustration et surtout vérités cachées sont au rendez-vous de cette réécriture moderne de « Raison et sentiments » de Jane Austen.

    Auteur : Jess Swann

    Edition : Artalys

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 14 février 2014

     

    Prix moyen : 19,80€

     

    Mon avis : Comment deux livres peuvent-ils être à la fois si semblables et si différents ? Tout y est le frère et la belle-sœur qui ne pensent qu’à l’argent et qui les jettent hors de chez elles, l’amoureux qui se voit obligé de rompre par honneur, la vieille matriarche imbuvable, les voisins excentriques et envahissants ne connaissant aucune limite et aucune discrétion, le tombeur, l’ami réservé…
    Et bien sûr les deux sœurs, Isobel la sage et réservée (Elinor dans le roman de Jane Austen) et Helen, impulsive et passionnée (Marianne).
    Au fil de ma lecture, j’ai retrouvé tous les éléments de « raisons et sentiments » sans que ce soit tout à fait les mêmes. L’auteur a réussi à reprendre quasiment d’un bout à l’autre le roman de Jane Austen et à lui donner une toute autre saveur en l’adaptant à notre époque. La technologie, des convenances différentes, cela n’a l’air de rien, mais change tout l’environnement de l’histoire.
    La mère et la sœur cadette du roman original ont été supprimées (elles ne faisaient que de la figuration de toute façon). La sœur aînée, Isobel, travaille, tandis que la cadette, Helen va à la fac.
    Là où Elinor et Marianne étaient bien contentes d’avoir des gens « respectables » à rencontrer et chez qui se rendre, Isobel regrette cette routine qui s’installe et aimerait sortir, rencontrer des gens, visiter des expositions, toutes choses qui auraient été impensables pour une jeune fille célibataire du 19ème siècle sans chaperon.
    Jess Swann a su adapter l’univers de Jane Austen à l’évolution des mœurs tout en gardant un coté guindé pour ceux issus de la « haute société » ou qui croient l’être simplement parce qu’ils ont une certaine fortune.
    Bien que je n’en aie pas encore lu, je sais que les romans de Jane Austen sont une véritable manne pour la folie de la réadaptation et réécriture de romans. J’ai vu passer une flopée de titres de cet auteur, légèrement modifiés et intégrant de nouveaux éléments (comme des zombies pour l’un d’eux me semble-t-il). Je n’ai jamais accroché avec l’idée, me disant que c’était ni plus, ni moins que du plagiat avec l’ajout d’un élément pour avoir l’air original.
    Mais j’ai été agréablement surprise par cette lecture. Le travail pour transposer toute cette histoire à notre époque (avec règles de succession modernes, règles des parts dans les sociétés) a été admirablement conduit.
    Le frère d’Isobel et Helen est plus présent que dans le roman original. Mais là où, dans « raison et sentiments » il n’est qu’un faible, qui n’ose pas « désobéir » à sa rapace de femme, au fil de « constance et séduction » on voit bien qu’il n’a rien à envier à son épouse, il est tout aussi pingre, hypocrite et mesquin qu’elle.
    Ce livre m’a réconciliée avec le genre et peut être que je tenterai de lire d’autres adaptations modernes ou fantasy des romans de Jane Austen en espérant qu’ils auront la même qualité que celui-ci.



    Un extrait : Le lendemain, Helen allait un peu mieux. Le fait de retrouver le cadre familier de notre maison y était sans doute pour beaucoup et je me réjouis de la voir manger avec appétit. À vingt ans, elle était trop jeune pour déprimer bien longtemps. Lauren et Lowell nous rejoignirent dans la salle à manger. Une angoisse sourde monta en moi devant la mine piteuse de notre frère et l’air triomphant de sa femme.

    « Isobel, Helen, quand vous aurez terminé votre petit-déjeuner, j’aimerais vous parler de l’avenir, déclara pompeusement Lowell.

    — Déjà ! s’exclama Helen. Mais, on vient à peine d’enterrer papa », acheva-t-elle d’une voix misérable.

    Je lui pressai la main tandis que Lauren lui lançait un regard glacial.

    « Nous avons des dispositions à prendre, Helen. De plus, Isobel et toi, vous n’êtes plus des petites filles et il serait temps que vous commenciez à agir en adultes. »

    Les épaules d’Helen se raidirent et j’intervins précipitamment pour ne pas laisser ma sœur répondre avec son impulsivité coutumière.

    « Tu as raison, Lauren. Plus vite nous aurons cette conversation, mieux ce sera. »

    Ma belle-sœur secoua ses cheveux éclaircis à grands renforts de teinture et m’adressa un regard aussi bleu que froid.

    « Nous vous attendrons dans la bibliothèque. »

    Je me contentai de hocher la tête tandis qu’ils nous laissaient seules.

    Helen me regarda d’un air furibond.

    « Pour qui elle se prend ? De quel droit nous donne-t-elle des ordres dans notre propre maison ? »

    Je m’efforçai de la calmer et lui masquai mes propres inquiétudes. Notre maison était en fait celle de la première femme de papa et, au vu du sourire de Lauren, je commençai à appréhender sérieusement la conversation que nous allions avoir.

     

    Lorsque nous rejoignîmes Lowell et Lauren dans la bibliothèque, ils étaient en pleine conversation et j’eus à peine le temps de saisir les derniers mots de ma belle-sœur : « Allons, c’est beaucoup trop, pense à notre petit Eddie », avant qu’elle ne s’aperçoive de notre présence. Je les regardais avec circonspection tandis qu’Helen, imperméable à tout ce qui n’était pas notre chagrin commun, se laissait tomber dans le fauteuil le plus proche.

    « Tu t’es assis à la place de papa », gronda-t-elle Lowell.

    Notre frère ébaucha le geste de se lever avant de se raviser. À la place, il se tourna vers sa femme.

    « Va installer Edward devant la télé puis rejoins-nous, chérie. »

    Lauren et notre neveu sortis, un silence lourd s’installa. J’en profitai pour observer cet étranger qu’était notre demi-frère.

    Les années n’avaient pas été clémentes avec lui. Le jeune homme élancé de mes souvenirs avait été remplacé par un homme à la taille épaissie et à l’expression sérieuse dans lequel je peinai à trouver un air de famille. Son embarras était palpable, ce qui me fit redouter d’autant plus la conversation qui allait suivre. Lauren nous rejoignit enfin et, après s’être inutilement éclairci la gorge, Lowell prit la parole d’un ton pompeux :

    « Comme vous le savez toutes les deux, j’ai pu prendre connaissance hier du testament de notre père et…

    — Quelle importance, le testament ! le coupa Helen. Nous avons bien le temps de penser à ces choses-là ! Papa vient à peine de nous quitter…

    — Ce n’est pas une raison pour ne rien faire », la reprit sans douceur Lauren.

    Je me tournai vers notre frère et intervint avec calme :

    « Lauren a raison. Continue, Lowell. »

    Il m’adressa un coup d’œil de gratitude puis reprit :

    « Comme vous le savez, cette maison ainsi que Westlake Agro appartenaient à ma mère. Papa a gardé l’usufruit de la maison et s’est chargé de l’entreprise après sa mort, mais il a toujours été entendu que tout ceci reviendrait un jour à ses héritiers. »

    Mon angoisse augmenta.

    « Je ne comprends pas, Lowell, intervint Helen d’une voix aigüe. Qu’est-ce que tu veux dire ? »

    Notre frère baissa les yeux et Lauren intervint :

    « C’est simple : cette maison, ainsi que l’entreprise familiale, sont désormais la propriété de Lowell, nous asséna-t-elle sans la moindre douceur.

    — Bien entendu, vous pouvez rester ici jusqu’à la fin de l’été, précisa notre frère. Je pense que les six prochaines semaines vous suffiront pour trouver un nouveau logement. »

    Mon cœur s’alourdit à la pensée qu’ils venaient bel et bien de nous jeter dehors et je me forçai à répondre d’une voix ferme :

    « En effet, c’est tout à fait faisable. »

    Lauren m’adressa un petit sourire supérieur tandis qu’Helen protestait :

    « Mais… Nous avons toujours vécu ici !

    — Et vous avez largement profité de l’héritage de la mère de Lowell, rétorqua Lauren.

    — Nous aimerions pouvoir vous garder près de nous, tempéra notre frère à nouveau. Mais c’est impossible. Nous avons prévu de nombreux travaux dans la maison et le bruit des ouvriers n’est pas l’idéal pour étudier, Helen. »

    Sa tentative tomba à plat et il reprit au bout d’un long silence :

    « Par ailleurs, vous n’êtes pas sans ressources. Papa a contracté une assurance vie à votre bénéfice, ce qui vous donnera de quoi subvenir à vos besoins comme vous pouvez le voir sur ce document », annonça-t-il en poussant une enveloppe vers nous.

    Helen détourna la tête avec une grimace horrifiée, quant à moi, je me refusai à en prendre connaissance devant eux. Lowell attendit quelques instants puis, voyant qu’aucune de nous ne paraissait décidée à l’ouvrir, il continua :

     « Je sais que c’est un grand bouleversement pour vous et j’aimerais pouvoir vous aider plus mais, malheureusement, la situation de l’entreprise est difficile et je ne suis pas en mesure de vous assister financièrement. »

    Lowell se tourna vers moi, le regard fuyant.

    « Isobel, je sais que papa t’avait promis une place dans la société mais pour l’instant, notre équipe de juriste est au complet.

    — Je comprends », lui assurai-je par automatisme.

    Une expression soulagée sur le visage, notre frère se redressa légèrement.

    « N’hésitez pas à me demander conseil ou de l’aide pour votre déménagement. Je ferai mon possible pour vous faciliter les choses. Après tout, vous êtes mes petites sœurs », finit-il avec un sourire.

    Estomaquée, je ne trouvai rien à répondre. Lauren reprit alors la parole :

    « Ne vous en faites pas. Comme vient de vous l’expliquer Lowell, votre père a été très généreux en faisant de vous les deux seules bénéficiaires de son assurance vie, déclara-t-elle avec une pointe d’acidité avant de se tourner vers moi. Isobel, si ça ne te dérange pas trop, on aimerait que tu libères ta chambre. Eddie la veut et on souhaiterait commencer les travaux le plus rapidement possible pour qu’il puisse s’y installer. Tu peux mettre tes affaires dans une des chambres d’amis en attendant. »

    Helen écarquilla les yeux mais je ne lui laissai pas le temps de protester. Lowell et Lauren étaient chez eux désormais et, comme je devrais de toute manière déménager, il était inutile d’envenimer la situation.

    « Je m’en occupe très vite. »

    Ma belle-sœur m’adressa un regard méprisant.

    « Autant faire ça aujourd’hui, la femme de ménage va t’aider. »

    Je n’arrivai pas à le croire. Comment Lowell pouvait-il la laisser agir ainsi après avoir promis à papa sur son lit d’hôpital qu’il veillerait sur nous ? Je cherchai à croiser les yeux de mon frère mais il évita mon regard.

    « Si ça ne te dérange pas trop, Isobel, ce serait gentil de ta part… Eddie adore la vue que tu as. »

    O.K., inutile de chercher de l’aide dans cette direction. Je m’en doutais déjà mais cela ne faisait que confirmer. Mes yeux s’embuèrent à la pensée de devoir abandonner la chambre dans laquelle j’avais grandi mais je me raisonnai : après tout, j’avais vingt-cinq ans et il était temps que je trace mon propre chemin.

     

  • [Livre] Petits paris entre ennemis

    Il n’y a pas d’âge pour être machiavélique

     Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

     

     

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    Résumé : Aristocrates dépravés, Agathe DuChatelet et Blaise de Brégny se préparent pour leur rentrée à l’université privée Saint-Marcus, mais avec d’autres préoccupations que leurs études. Agathe veut se venger de son ancien amant, qui compte se tourner vers la jeune Constance Chevalier. Son idée est de faire appel à Blaise pour dévergonder la jeune fille, mais celui-ci se lance un autre défi : séduire Éloïse Villiers, une roturière. Agathe ne peut ainsi compter que sur elle-même. Les paris sont lancés et le jeu pervers commence.

     

    Auteur : Camille C.

    Edition : Artalys

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 19 janvier 2015

     

    Prix moyen : 1,99€

     

    Mon avis : Quand j’ai lu le résumé de « petits paris entre ennemis », je me suis dis : « hmmm un remake de « cruel intention » qui est lui-même un remake adolescent de « Valmont » et de « Les liaisons dangereuses » eux-mêmes adaptés à partir des liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos…et tout ça en 61 pages…
    Comme le disait l’éléphant dans le Tarzan de Disney : « Je nage dans un océan de perplexité ».

    Dès les premières pages, j’ai apprécié de retrouver le style épistolaire (bon ici, la correspondance se fait par mail, adolescence et modernité obligent…)
    L’histoire avance vite (ben oui 61 pages pour tout dire !) mais cela ne donne pas l’impression d’aller trop vite du fait des « coupures » qu’apportent les échanges de mails entre Agathe et Blaise.

    La fin est bien différente de celle de l’œuvre originale mais aussi bien moins dramatique. Elle m’a cependant beaucoup rappelé la fin de sexe intention 2 avec quelques modifications, mais infimes.
    Peut être est-ce une coïncidence. Il est vrai qu’on ne peut pas faire 36 000 fins différentes en se basant sur la même œuvre.
    C’était toutefois une nouvelle très agréable à lire, grâce certes à une écriture fluide et agréable mais surtout grâce à l’alternance entre le récit et les mails qu’échangent Agathe (l’avatar de Mme de Merteuil) et Blaise (celui du Vicomte de Valmont).

    La longueur était parfaite, je ne pense pas qu’il y avait matière à faire un roman de 300 pages sans tomber dans la répétition ou être à la limite du plagiat des œuvres cinématographiques citées plus haut.
    L’auteur a vraiment su trouver un équilibre entre ce qui a déjà été fait sur le sujet et sa touche personnelle.

    J’ai passé un bon moment.

    Un extrait : Où il est dit qu’il faut se méfier de la vengeance d’une femme

     

     

    Agathe DuChatelet à Blaise de Brégny

     

    27 août.

    Mon cher Blaise.

    Je suis en rage. Six ans de bons et loyaux services, six ans d’efforts, de nuits agitées. Je lui ai tout consacré et cet ingrat ose me dire qu’il ne pourra plus « me fréquenter de façon intime » ! Tu le crois ça ? Et pour qui ? Pour quoi ? Pour cette... cette chose stupide et prude qui sert de sœur à Daphné. Hugo veut Constance. Et il veut lui faire croire qu’il est devenu un saint par-dessus le marché ! Il veut être le premier à ravir cette chère petite de son univers de conte de fées et lui faire découvrir les délices du monde.

    Comme tu le sais, Daphné est mon amie, et elle se plaint si souvent de la naïveté de sa cadette que je ne pouvais que saisir l’occasion. Quelle serait la réaction de Hugo s’il apprenait qu’il fait tant d’efforts pour paraître irréprochable alors que sa proie qu’il croyait si pure et jamais foulée n’est en fait qu’une petite garce en puissance ?

    Et c’est là que tu entres en scène, mon Blaise ! Tss tss je te vois déjà fermer les paupières d’agacement. Détends-toi, je sais que tu aimes être libre de tes mouvements et ne servir aucun dessein sinon les tiens. Mais tu connais Constance, elle a tout le packaging de base que requièrent tes critères de beauté. Sans compter que d’après Daphné, les hormones commencent sévèrement à travailler sa sœur.

    Elle prend même des photos polaroid d’elle à moitié nue, obsédée qu’elle est par les changements physiques dont elle se préoccupe seulement maintenant. J’étais chez elles l’autre jour et j’en ai subtilisé une (je t’envoie ladite photo par courrier).

    Je ne t’impose donc rien mais je suis certaine que tu seras plus qu’heureux de m’aider à dévergonder cette petite sotte qui ne demande de toute manière que ça. La débaucher avant que Hugo n’y parvienne, n’est-ce pas là un challenge digne du grand de Brégny ?

    Bien, j’espère que tu auras le temps de répondre à mon e-mail avant la rentrée, je sais quel homme occupé tu es.

    À bientôt sur le campus.

    Amitiés platoniques.

    Agathe.

    PS : Tu es prié de ne pas salir la photo de la jeune Constance, je dois me débrouiller pour la remettre à sa place sans qu’elle ne s’aperçoive de sa disparition.

    PS 2 : Amitiés platoniques ? Tu y as vraiment cru ?

     

  • [Livre] Les contes des royaumes de Sarah Pinborough

    La réalité sur les contes de notre enfance...On ne nous dit pas tout... Et bien maintenant nous allons tout savoir!

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    Résumé Prenez tous les éléments des contes de fées classiques que tout le monde connaît et ajoutez un côté moderne à tous les personnages, à leurs motivations et leurs désirs.

    Auteur : Sarah Pinborough

    Edition : Milady français collection fantasy

    Genre : on va dire Romance

    Date de parution : Entre le 24 mars et le 23 mai 2014

    Prix moyen : 12,90€

     

    Mon avis : Malgré ce que j'ai parfois pu lire sur la blogosphère, il s'agit bien d'une trilogie: Le tome 2, "Charme", suit directement le tome 1, "poison" et le Tome 3, "Beauté", est un préquel immédiat à "Poison" (le dernier paragraphe est similaire au début d'un des chapitres de "poison") et la réponse directe (et détaillée) à la dernière phrase de "charme". Ca va? Je vous ai pas perdu?

    J'ai bien aimé cette "refonte" des contes qui montre que les apparences peuvent être trompeuses et que les gentils ne sont pas toujours si gentils que ça et que les méchants sont parfois seulement de grands incompris (Tiens un peu comme Maléfique dans le film éponyme de Disney). 

    Avant d'entrer plus en détail dans chaque tome, je vais mettre un petit bémol: Je n'ai rien contre les scènes de sexe mais dans un livre qui ne se revendique pas comme érotique (ou pseudo-érotique) il faut que ça apporte quelque chose. Or, ici, les quelques scènes qu'il y a n'apportent rien à l'histoire et tombent un peu comme un cheveu sur un plat de cappellini, ce qui, vous en conviendrez, est aussi désagréable que sur la soupe.

    Détaillons donc un peu tout ça en essayant de ne pas trop spoiler (ça ne va pas être évident, donc ça va être court)

    Dans "poison", le tome 1, c'est Blanche neige qui est à l'honneur. La méchante reine n'est pas si méchante (enfin si, c'est une garce, mais on peut lui accorder quelques circonstances atténuantes), les nains, le chasseur... ils sont tous là mais celui qui réserve le plus de surprise est le prince (en même temps dans le conte original voire dans le disney: il arrive "oh quelle belle morte! Tiens je vais l'embrasser (donc il est nécrophile...) chouette elle se réveille!" Et que je te l'emmène sur mon cheval blanc dans le soleil couchant... il s'est pris pour lucky luke "I'm a poor lonesome cowboy..."...)
    D'ailleurs, vous avez remarqué? Le gars vient de traverser la forêt et de faire je sais pas combien de lieues (oui, ils comptent en lieues) depuis son royaume et lui, comme son cheval, sont immaculés...pas un débris de feuille morte dans leurs crinières respectives.

    Dans le Tome 2, "Charme", c'est Cendrillon qu'on suit. Déjà y'a pas de souris qui sautent partout (en chantant ou non), il n'y a qu'un rat, un seul rat (mais quel rat). Ensuite le père de Cendrillon n'est pas mort, il est juste "effacé". Cendrillon ne se coltine qu'une seule belle-soeur vu que l'autre est mariée, casée, envolée!
    Quand à la marraine la fée...elle est... particulière voilà! Particulière!
    On va également voir des personnages qui se sont trompés de plateau...pardon de conte.

    Enfin, comme je le disais, le Tome 3, "beauté" se passe juste avant le tome 1. Ici on voit la belle au bois dormant avec un peu de la belle et la bête et du petit chaperon rouge, un brin de Rumpelstiltskin et un chouia (mais vraiment un chouia) de Raiponce.
    C'est le conte revisité qui m'a semblé le plus original et qui ressemble le moins ...euh...ben à l'original pour le coup.

    En résumé, j'ai bien aimé, la lecture était agréable, j'ai passé un bon moment mais je ne pense pas que je vais avoir envie de les relire. En gros: sympa mais pas un souvenir impérissable.

    Un extraitDu sang. Partout. Une mare de sang, écarlate et épaisse, s’étalait sous elle, au point de cerner l’immense lit. La main droite de la jeune endormie dépassait du rebord du lit. À l’instant où le regard de Petra se posa sur elle, une minuscule goutte vermeille se décrocha du bout de son index pour tomber par terre.

    — C’est son doigt, murmura-t-elle. Regardez. Elle a dû se piquer le doigt.

    — Vous avez des bandes, des pansements ? demanda le chasseur. Un baume ?

    — Peut-être, répondit Petra en ôtant de son épaule le petit sac préparé par sa grand-mère.

    Elle enjamba la flaque, puis renversa le contenu de son balluchon sur le lit.

    — Elle est toujours vivante ? Elle a dû perdre pratiquement tout son sang.

    Le prince se pencha pour poser une main sur la poitrine de la jeune beauté.

    — Oui, s’exclama-t-il avec un sourire. Elle respire. Mais à peine, poursuivit-il en faisant courir sa main sur le corps de la jeune femme. Je n’ai encore jamais vu quelqu’un comme elle. Elle est parfaite.

    — Vous ne pouvez pas la toucher comme ça, dit Petra en tendant au chasseur un petit pot d’un onguent antiseptique de sa mère-grand. Elle est endormie. On ne touche pas les jeunes filles pendant qu’elles dorment.

    Le prince ne l’écoutait pas – ou bien, il choisit de ne pas l’entendre. Toujours est-il qu’il l’ignora, car il commença à caresser le visage de la jeune fille, pendant que le chasseur découpait un drap du lit pour en faire de longues bandes.

    — Je devrais l’embrasser, murmura le prince.

    — Non, vous ne devriez surtout pas faire ça, répliqua Petra en le fusillant du regard. Ce ne serait vraiment pas bien. Si quelqu’un m’embrassait sans me demander la permission, prince ou pas prince, je lui collerais un coup de poing dans le nez.

    — Elle n’a pas tort, intervint le chasseur en riant.

    — C’est une princesse et je suis un prince. Je suis censé l’embrasser.

    — Il faut aussi qu’on parle des cachots…, poursuivit le chasseur.

    À cet instant, deux faits survinrent simultanément. Le chasseur noua solidement le bandage autour de la minuscule coupure enduite de baume à l’extrémité de l’index, empêchant la goutte de sang suivante de s’écouler de la blessure. Et le prince ignora la mise en garde de Petra, approchant sa bouche de celle de la princesse endormie pour l’embrasser.

    Une sourde vibration traversa l’édifice, le secouant tout entier jusque dans la moindre de ses pierres. Comme le prince détachait ses lèvres de celles de la jeune fille, celle-ci inspira une grande goulée d’air et se mit à tousser. Puis elle ouvrit les yeux.

    — Elle se réveille, murmura Petra.

    Dans le verre à côté du lit, la rose était redevenue une fleur magnifique, dans toute la beauté de sa pleine floraison.

    Ils entendirent un grand fracas non loin, suivi d’une brève exclamation. Au dehors, un cheval hennit.

    — Elle n’est pas la seule, dit le chasseur en se levant. Ils se réveillent tous.

    — Nous avons vaincu le sortilège, dit le prince, la main de la princesse toujours dans la sienne.

    Pendant que la cité revenait à la vie autour d’eux, les trois voyageurs n’avaient d’yeux que pour la sublime jeune femme qui, tout doucement, s’asseyait sur le lit. Ses joues avaient déjà retrouvé leurs couleurs, comme si son corps recouvrait la santé la malédiction à peine levée. Elle les regarda à son tour, d’un œil encore un peu flou.

    — Qui êtes-vous ? demanda-t-elle de sa voix douce et mélodieuse. Que s’est-il passé ?

    Elle observa alors son doigt bandé, puis le sang répandu sur le sol. Ses yeux s’agrandirent, comme si la mémoire lui revenait.

    — Il y avait une quenouille. Rumplestiltskin !

    — Je suis le prince d’un royaume lointain, dit le prince. La légende du sort funeste qui avait frappé votre cité était parvenue aux oreilles de mon père. Nous sommes venus pour vous sauver.

    Petra voyait bien que le jeune prince était en train de tomber éperdument amoureux.

    — Je vous ai réveillée d’un baiser, ajouta-t-il.

    La jeune femme sur le lit lui sourit et choisit d’ignorer le fait que le bandage lui avait plus probablement sauvé la vie qu’un baiser volé. À moins qu’elle n’ait pas encore été suffisamment bien réveillée pour tout comprendre de la situation.

     

  • [Livre] Fifty Shades

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    Résumé:
    Cinquante nuances de Grey
    : Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête. 
    Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble. 
    Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets…

     

    Cinquante nuances plus sombres: Intimidée par les goûts singuliers érotiques et les sombres secrets du beau et tourmenté Christian Grey, jeune entrepreneur, Anastasia Steele a rompu avec lui pour commencer une nouvelles carrière dans une maison d’édition de Seattle.
    Mais son désir pour Christian domine encore toutes ses pensées, et quand il lui propose un nouvel arrangement, Anastasia ne peut pas résister. Ils ravivent leur brûlante et sulfureuse relation, et Anastasia en apprend plus sur le passé angoissant de ce meneur brisé et exigeant aux cinquantes facettes.
    Alors que Christian se bat contre ses propres démons, Anastasia doit affronter la colère et la jalousie des femmes qui l’ont précédée, et prendre la décision la plus importante de sa vie.

     

    Cinquante nuances plus claires: Enfin réunis, Christian et Ana ont tout pour être heureux : amour, passion, fortune, et un monde infini de possibilités. Mais bientôt, alors que tout semble leur sourire, le destin les rattrape jusqu'à ce que les pires cauchemars d'Ana deviennent réalité... Un "happy end" est-il possible pour Grey et Ana ?

     

    Auteur :E.L. James. E.L pour Erika Leonard, son nom de naissance

    Edition : J.C Lattès

    Genre : Romance

    Date de parution : 17 octobre 2012

    Prix moyen : 16€ (broché)

    Mon avis : Oui j'ai classé cette trilogie en romance et je l'assume totalement. Je n'aime ps cette appelation de "mommy porn", parce qu'il n'y a pas de porno dans cette trilogie! Il y a de l'érotisme, oui, de la sensualité, aussi... mais pas de porno. Si certaines scènes sont explicites, l'auteur ne bascule jamais dans la vulgarité.
    A l'origine, 50 shades était une fanfiction sur l'univers Twilight mettant en scène, comme on peut s'en douter Edward Cullen et Bella Swan, d'ailleurs la maladresse d'Ana nous rappelle bien celle de Bella. La fanfiction a donné lieu a un développement pour aboutir a 50 shades. Mais quoi qu'en dise les éditeurs américains, avides de choquer pour attirer du public, c'est avant tout une histoire d'amour! Une histoire d'amour entre un homme qui a tout en apparence, la beatué, la jeunesse, l'argent, mais qui souffre d'un profond manque de confiance en lui et qui lutte contre ce sentiment en voulant tout contrôler, ce qui l'a poussé à adopter une sexualité atypique. Christian est fragile dans un sens, même s'il ne le montre pas, même s'il peut régler a peu près tous les problèmes. Sa faiblesse c'est lui même, c'est de ne pas réussir a surmonter des traumatismes de sa petite enfance. Et pour ne pas paraître faible il se montre d'une dureté incroyable. Ce qui va être à l'origine de nombreuses incompréhension et disputes entre lui et Ana. Ana la jeune fille qui n'a pas vécu grand chose dans la vie, Ana qui a toujours été choyée par ses parents, qui n'a pas connu d'horreur, ni d'homme d'ailleurs... Ana qui par amour va explorer une sexualité qui ne l'attire pas d'emblé mais qui va finir par y prendre gout, dans des limites qu'elle finira par ne pas hésiter à poser de manière très claire. Christian de son coté, par amour aussi, va mettre un frein à son besdoin de domination (ou va essayer en tout cas).
    Là dedans, le coté SM, le coté sexuel passe très clairement au second plan.
    Les pseudo critiques littéraire, vous savez ceux qui ne jure que par les romans philoso-psychologique à la Guillaume Musso (c'est pas une critique envers Musso, j'aime bien aussi), ou qui considèrent que ne doit être publié que de la grande littérature, bien sérieuse, bien prise de tête et que ce qui est public est de la m**** (oui ben les gars, justement c'est le public qui les lis les romans, le monde tourne pas autour des critiques!), les pseudo critiques littéraire, donc, ont démoli le roman, disant que ce n'était pas de la grande littérature (vous voyez, qu'est ce que je disais!), que les personnages ne sont pas assez travaillés (notes pour les auteurs: merci de prévoir une biographie de 15 pages sur chaques personnages en début de livre), quand ils ne l'accusent pas tout simplement de pornographie (et s'ils lisent Sade, ils nous font une syncope?).
    Mais ceux qui comptent vraiment, à savoir les lecteurs, car c'est quand même eux qui font vivre auteurs, maisons d'éditions etc... ont réservé un accueil enthousiaste à la trilogie. 40 millions d'exemplaires vendus en 18 mois en angleterre et aux USA, il est resté 37 semaines 1er dans le classement des ventes de livres publié par le New York Times, 1.28 million vendu en australie, 900 000 en Italie, près de 450 000 en France (et ce sont les chiffres pour le premier tome seulement).
    Des produits dérivés (BO, livres, sex toys, jeux de société...) fleurissent partout dans le monde. Les droits cinématographiques ont été cédés pour 5 millions de dollars à universal pictures (casting encore inconnu).

    Alors les critiques diront-elles que tout ce beau monde n'a aucun gout? Ou peut être réaliseront-elle qu'on ne peut pas sans arrêt snober les romans populaires parce que c'est ce qui plait. Après une longue journée de travail, fatiguée et énervée, j'ai envie d'un livre facile à lire, qui me transporte dans une histoire et c'est ce que j'ai trouvé avec 50 nuance de Grey et ses suites.

     

    Un extrait: Samedi au magasin, c’est l’enfer. Nous sommes assiégés de bricoleurs qui veulent redonner un coup de frais à leurs maisons pendant les vacances d’été. Mais ça se calme vers l’heure du déjeuner, et Mme Clayton me demande de vérifier des commandes tandis que je grignote discrètement un bagel derrière la caisse. Ma tâche consiste à vérifier les numéros de catalogue par rapport aux articles commandés ; mon regard va du carnet de commandes à l’écran de l’ordinateur pour m’assurer que les entrées correspondent. Tout d’un coup, je ne sais pas pourquoi, je lève les yeux… et je me retrouve prisonnière du regard gris de Christian Grey.

    Crise cardiaque.

    — Mademoiselle Steele. Quelle agréable surprise.

    Alors là… Qu’est-ce qu’il fout ici, avec ses cheveux en bataille et sa tenue de baroudeur, gros pull irlandais, jean et bottes de randonnée ? Je pense que ma bouche s’est ouverte. Ni mon cerveau ni ma voix ne fonctionnent.

    — Monsieur Grey.

    Voilà tout ce que j’arrive à articuler.

    Un sourire erre sur ses lèvres et ses yeux pétillent comme s’il savourait une plaisanterie connue de lui seul.

    — J’étais dans le coin, j’avais besoin de faire quelques achats. Je suis ravi de vous revoir, mademoiselle Steele, m’explique-t-il d’une voix veloutée comme du chocolat noir.

    Je secoue la tête pour me ressaisir. Mon cœur bat la chamade, et sous son regard scrutateur, j’ai viré au rouge pivoine. Mes souvenirs ne lui rendaient pas justice. Non seulement il est beau, mais il représente le summum de la beauté masculine. Et il est là, devant moi. Chez Clayton’s. Allez savoir pourquoi. Mes fonctions cognitives se rétablissent enfin et mon cerveau se rebranche sur le reste de mon corps.

    — Ana. Mon nom, c’est Ana. Que puis-je faire pour vous, monsieur Grey ?

    Il sourit encore comme s’il gardait un mystérieux secret connu de lui seul. J’inspire profondément en me réfugiant derrière ma façade « je suis une pro du bricolage. » Allez, je vais m’en sortir.

    — J’ai besoin de quelques articles. Tout d’abord, des liens de serrage en plastique, murmure-t-il d’un air à la fois détaché et amusé.

    Des liens de serrage en plastique ?

    — Nous en avons différentes tailles. Voulez-vous les voir ? fais-je d’une petite voix tremblante.

    Reprends-toi, Steele. Un léger froncement de sourcils déforme le joli front de Grey.

    — S’il vous plaît. Montrez-les-moi, mademoiselle Steele.

    Je tente d’adopter une allure nonchalante en contournant le comptoir, mais en réalité je m’efforce de ne pas m’étaler, car mes jambes ont soudain pris la consistance de la gelée. Heureusement que j’ai passé mon plus beau jean ce matin.

    — Ils sont au rayon des accessoires électriques, allée huit.

    Ma voix est un peu trop guillerette. Je le regarde et le regrette aussitôt. Qu’est-ce qu’il est beau.

    — Après vous, dit-il avec un signe de sa main aux longs doigts manucurés.

    Mon cœur menace de m’étouffer – parce qu’il est dans ma gorge, en train d’essayer de me sortir par la bouche – tandis que je me dirige vers le rayon des accessoires électriques. Que fait-il à Portland ? Pourquoi est-il ici, chez Clayton’s ?D’une portion minuscule et sous-employée de mon cerveau – sans doute située à la base de mon bulbe rachidien, là où se niche ma conscience – une pensée surgit : Il est venu te voir. Impossible ! Pourquoi cet homme superbe, puissant, sophistiqué, voudrait-il me voir ? C’est une idée grotesque, que je chasse de mon esprit à coups de pied.

    — Vous êtes à Portland pour affaires ?

    Je couine comme si j’avais le doigt coincé dans une porte.Merde ! Du calme, Ana !

    — Je suis venu visiter le département agroalimentaire de la Washington State University, qui est situé à Vancouver. Je subventionne des recherches sur la rotation des cultures et la science des sols.

    Tu vois ? Il n’est pas du tout venu te voir, ricane ma conscience. Je rougis de ma stupidité.

    — Ça fait partie de vos projets pour nourrir la planète ?

    — Plus ou moins, reconnaît-il avec un sourire en coin.

    Il examine la sélection d’attaches en plastique. Qu’est-ce qu’il peut bien vouloir en faire ? Je ne le vois pas du tout en bricoleur. Ses doigts caressent les différents emballages et, sans savoir pourquoi, je suis obligée de détourner le regard. Il se penche pour choisir un paquet.

    — Ceux-là, ça ira, m’annonce-t-il avec son sourire qui dit « j’ai un secret ».

    — Autre chose ?

    — Je voudrais du gros scotch.

    Du gros scotch ?

    — Vous faites des rénovations ?

    Les mots me sont sortis de la bouche avant que je n’aie pu les retenir. Il doit sûrement payer des gens pour faire ça.

    — Non, pas de rénovations, réplique-t-il avec un petit sourire en coin.