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[Livre] Ma raison de vivre

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Résumé : Lycéenne parfaite, athlète accomplie aux notes maximales, Emma n’a pourtant qu’une amie, Sara, et ne sort jamais. Personne ne la connaît vraiment. C’est ce mystère qui attire immédiatement Evan, tout juste arrivé de San Francisco. En quelques jours, il va bouleverser le quotidien bien huilé de la jeune fille, et devenir sa raison de vivre. Mais il ignore qu’en tentant coûte que coûte d’entrer dans sa vie, il la menace directement. En effet, Emma vit chez son oncle et sa tante qui la maltraitent quotidiennement, parfois jusqu’au sang. Et si elle fait profil bas, c’est avant tout pour que personne ne remarque ses nombreux bleus…

Auteur : Rebecca Donovan

Edition : PKJ

Genre : Young Adult

Date de parution : 15 mars 2015

Prix moyen : 19,90€

Mon avis : Ce livre a failli être un coup de cœur ! Pourquoi non ? Tout simplement parce que, encore une fois, on se retrouve ici avec trois tomes sans que rien ne le laisse supposer avant de lire la fin, de se dire « keuwa ?  Ça finit comme ça ? » et de voir sur la page de l’auteur qu’en fait, il y a deux autres tomes à suivre… quand je dis que cette histoire de trilogie est une véritable épidémie.
Cependant, contrairement au précédent livre pour lequel j’ai eu cette mauvaise surprise, celui-ci est exceptionnellement bien écrit.
Il est aussi très dur. Malgré tout, même en n’ayant jamais vécu (dieu merci) ce que vit Emma, on n’a absolument aucun mal à s’identifier à elle tant l’auteur nous fait plonger au cœur de ses sentiments.
C’est clair qu’après ce livre j’ai intérêt à lire un bouquin léger, un truc de nana décérébrée qui fait idiotie sur idiotie parce que je ne crois pas que je puisse encaisser deux bouquins de ce style à la suite. Il est émotionnellement très difficile à gérer. Ce n’est pas compliqué j’ai passé un tiers des chapitres à pleurer et un autre tiers à vitupérer contre la tante d’Emma.
Car oui, contrairement au quatrième de couverture (c’est moi ou les quatrième de couverture sont de plus en plus bidons ? Soit ils dévoilent tout, soit ils ne reflètent absolument pas le contenu du livre), dès les premières pages, on voit bien que seule sa tante la maltraite.
Ce qui ne veut pas dire que son oncle soit blanc comme neige. Dans ces cas là, fermer les yeux est aussi criminel qu’être auteur de la maltraitance.
L’ouverture au monde d’Emma ne se fait pas sans difficulté, et elle se heurte d’un coté à la cruauté de sa tante, de l’autre à l’incompréhension de ceux qui veulent l’aider et ne comprennent pas ses réticences.
La fin est glaçante et rien que pour savoir ce qu’il s’est exactement passé, je lirai la suite qui doit normalement sortir en octobre.
Contrairement à ce qu’on peut reprocher, parfois, à certains auteurs, Rebecca Donovan ne se précipite pas, elle prend le temps d’écrire toutes les étapes qui mènent au but qu’elle s’est fixé, chapitre après chapitre.  A aucun moment je n’ai eu l’impression qu’un passage était bâclé, à part peut être la fin, mais je pense que c’était voulu et que les explications seront données au début du prochain tome. Tome que j’ai vraiment hâte de découvrir !

Un extrait : C’est un léger bruit à ma porte qui m’a réveillée, une heure plus tard. Je me suis redressée vivement et, scrutant l’obscurité de la chambre, je me suis efforcée de reprendre mes esprits.

— Oui ? ai-je dit, tendue.

— Emma ? a répondu une voix flûtée tandis que ma porte s’ouvrait tout doucement.

— Tu peux entrer, Jack.

Sa petite tête est apparue dans l’entrebâillement. Il a jeté un œil autour de moi avant de me regarder d’un air inquiet. Du haut de ses six ans, il avait déjà compris beaucoup de choses.

— Le dîner est prêt, a-t-il annoncé en baissant les yeux.

Il semblait presque malheureux d’être le messager de cette information.

— J’arrive, ai-je répondu avec un sourire forcé.

Tournant les talons, il est sorti de la chambre. De la salle à manger m’est parvenu le bruit des assiettes et des verres qu’on pose sur la table, accompagné du joyeux babillage de Leyla. Je connaissais la suite : dès que je rejoindrais la jolie petite famille, l’atmosphère se chargerait d’électricité. Comme si ma seule présence était un outrage à ce bonheur parfait.

Je me suis armée de courage et, à pas lents et l’estomac noué, je les ai rejoints. Les yeux baissés, je suis entrée. Heureusement, elle ne m’a pas vue tout de suite.

— Emma ! s’est écriée Leyla en se précipitant vers moi.

À l’instant où je me suis penchée pour la prendre dans mes bras, j’ai senti cette douleur à l’épaule. Je me suis mordu les lèvres pour ne pas crier.

— Tu as vu mon dessin ? m’a-t-elle demandé en montrant fièrement une grande feuille recouverte de coups de feutres roses et jaunes.

Dans mon dos, j’ai deviné son regard meurtrier.

— Maman, tu as vu mon tyrannosaure ! a lancé Jack pour attirer l’attention de sa mère.

— Il est très beau, mon chéri, a-t-elle répondu.

— C’est magnifique, ai-je glissé à Leyla. Va te mettre à table, maintenant, s’il te plaît.

À seulement quatre ans, elle était à mille lieues d’imaginer que sa démonstration de tendresse avait déclenché les hostilités. J’étais sa grande cousine qu’elle adorait, elle était mon soleil dans cette maison de malheur. Comment aurais-je pu lui en vouloir de son affection ? Mais j’allais le payer cher.

La conversation a repris et je suis redevenue invisible aux yeux de tous. Après avoir attendu qu’ils se soient servis, j’ai pris à mon tour du poulet et des pommes de terre. Sentant que chacun de mes gestes était épié, je n’ai pas levé les yeux de mon assiette. Ma maigre ration ne suffirait pas à calmer ma faim, je le savais. Mais je n’avais pas osé en prendre davantage.

Elle parlait sans cesse, racontant dans ses moindres détails sa journée au bureau. Sa voix me retournait l’estomac. George, comme toujours, la réconfortait avec des paroles gentilles. Lorsque j’ai demandé à voix basse si je pouvais sortir de table, il m’a lancé un de ses regards insaisissables et a hoché la tête en guise d’autorisation.

J’ai emporté mon assiette à la cuisine, ainsi que celles de Jack et Leyla qui avaient déjà filé dans le salon pour regarder la télé. Ma routine du soir commençait : débarrasser, rincer les assiettes avant de les mettre dans le lave-vaisselle, puis laver les plats et les casseroles que George avait utilisés pour préparer le dîner.

J’ai attendu que tout le monde soit dans le salon avant de prendre ce qui restait sur la table. Après avoir fait et rangé toute la vaisselle, sorti les poubelles et passé la serpillière dans la cuisine, je suis retournée dans ma chambre. Le plus discrètement possible, j’ai traversé le salon où les enfants riaient et dansaient devant la télévision. Personne ne m’a remarquée, comme d’habitude.

Je me suis allongée sur mon lit, j’ai mis mes écouteurs et ai monté le volume à fond pour laisser la musique m’envahir. Le lendemain, j’avais un match. Je rentrerais tard et n’assisterais donc pas à ce merveilleux dîner de famille. Une journée supplémentaire s’écoulerait, rendant plus proche le moment où, enfin, tout cela serait derrière moi. Quand je me suis tournée sur le côté, la douleur m’a cruellement rappelé ce que « tout cela » était. J’ai éteint la lumière et me suis laissé bercer par la musique pour trouver le sommeil.

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