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Livres - Page 90

  • [Livre] Moi et Becca

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    Résumé : La nouvelle, l'intruse - voilà tout ce que je suis pour les élèves de Manderley. On ne me pardonne pas d'avoir pris la place libérée par Becca. La belle, la parfaite, l'irremplaçable Becca ! Un véritable fantôme accroché à mes basques, auquel tout le monde me compare sans cesse. Il faut dire que Becca n'a pas vraiment « quitté » Manderley : un soir, elle a mystérieusement disparu. Et je crois bien que, si je veux qu'on m'accepte, il va falloir que je découvre ce qui lui est arrivé.

    Auteur : Paige Harbison

    Edition : Darkiss

    Genre : Young Adult

    Date de parution : 1er mars 2013

    Prix moyen : 15€

    Mon avis : Je viens de lire un tiers du livre et je commence à me faire une opinion sur les personnages.
    Déjà, la première chose est que depuis le début du livre, l’héroïne est interrompue chaque fois qu’elle est sur le point de se présenter, ce qui fait qu’au moment d’aborder le chapitre 10, on ne connaît toujours pas son prénom. Les débuts de chapitres la concernant sont simplement intitulés « Moi ». Et je me dis que si l’auteur a pris autant de soin pour éviter de le donner, c’est qu’il doit y avoir une certaine importance.
    Concernant les parents de « la nouvelle », ils pensent vraiment lui faire plaisir mais on peut dire qu’ils sont quand même un peu à la masse. Parce que s’acharner pour faire admettre leur fille en pension parce qu’à l’âge de 11 ans, et juste après avoir lu Harry Potter, elle voulait y entrer… pas une seconde ils se disent qu’une ado de 17 ans n’a peut être pas envie d’être enfermée dans une pension glaciale où on la prive d’ordi et de portable.
    Les élèves l’accueillent assez mal, surtout sa camarade de chambre, Dana, mais on a plus l’impression que c’est parce qu’ils sont malheureux de la disparition de Becca.
    Quant à Becca, c’est vraiment l’archétype de la petite fille riche habituée à avoir tout ce qu’elle veut, quitte à écraser tous ceux qui se dressent sur son chemin. Elle est allumeuse, arrogante, ne respecte aucun règlement, est de toute évidence folle de rage d’avoir été envoyée en pension…
    Au vue de certaines choses qu’a laissé échapper Dana, j’ai une petite idée de pourquoi Becca aurait pu s’enfuir (si elle s’est enfuie) et cette raison est aussi valable si elle a été assassinée. Mais pour l’instant ce ne sont que de vagues suppositions.
    A la fin de ma lecture, je constate que nous ne connaîtrons jamais le nom de l’héroïne, sans doute est-ce une volonté de l’auteur pour que l’amalgame que font les étudiants entre elle et Becca soit plus fort : l’héroïne est dépossédée de sa personnalité au profit des comparaisons que l’on fait avec Becca. J’avoue que, tout au long du roman, j’ai pensé qu’on connaîtrait son nom à la fin, j’ai même pensé que, par un concours de circonstances, elle se prénommait elle-aussi Rebecca et que c’était la raison pour laquelle ses camarades s’obstinaient à l’appeler « petite nouvelle ».
    Concernant Becca, plusieurs hypothèses sont pensées par les élèves : assassinat, mort accidentelle, fuite, enlèvement, blague morbide de la part de Becca…
    Pour ma part, j’avais pensé à deux options et il se trouve que j’avais en partie raison. En réalité les deux options qui me semblaient les plus probables étaient les bonnes : ce n’était pas l’une ou l’autre mais les deux combinées.
    Mais le plus important dans ce livre c’est la quasi torture psychologique que subit la nouvelle, « moi » de la part de ses camarades qui semblent, pour certains, lui reprocher d’avoir pris « la place » de Becca. Ce qui m’a choquée, c’est qu’à aucun moment il n’y a une quelconque intervention de l’administration pour faire cesser les brimades, malgré le fait qu’ils en soient témoins à au moins deux reprises.
    C’est ce qui fait la force de « Moi » : avoir réussi à mener cette année sans sombrer dans la dépression. Cette gamine a une volonté de fer, malgré les doutes qui l’assaillent et elle s’accroche au fait qu’elle doit réussir pour aller à l’université et construire sa vie.
    C’est vraiment un livre bien construit et très prenant : je n’ai quasiment pas pu le lâcher dès la seconde où je l’ai ouvert.


    Un extrait : Mes parents avaient appelé cela une « surprise ».

    Les pauvres… Ils sont adorables, et cela partait d’un bon sentiment — seulement s’ils avaient su à quel point ils se trompaient, sur ce coup-là ! J’ai fini par comprendre qu’ils présentaient mon dossier à Manderley chaque année, depuis que je les avais suppliés de m’inscrire dans cette pension — j’étais en sixième à l’époque.

    Je l’avais trouvée en surfant sur Google et, tout excitée, j’avais immédiatement appelé papa et maman pour qu’ils viennent voir d’eux-mêmes sur l’écran l’endroit où je rêvais de passer mes années de lycée. C’était bien simple : aucune école au monde ne me paraissait aussi irrésistible.

    Je ne surprendrai personne en disant que je venais de lire toute la série des Harry Potter. A l’époque, j’aurais donné cher pour qu’on vienne m’annoncer que j’avais une destinée exceptionnelle sur cette Terre, avant de m’emmener sur un quai de gare fantomatique pour m’enseigner les bases de la magie. Au point que, lorsque ma première demande d’inscription avait été refusée, j’avais éclaté en sanglots. Et que lorsque j’étais entrée pour la première fois dans mon lycée de St. Augustine, j’avais eu bien du mal à surmonter ma déception. Dans mon esprit d’adolescente, je me racontais que j’aurais pu étudier ailleurs, et autre chose, de bien plus excitant.

    Bref, je m’étais sentie terne, très ordinaire… pour ne pas dire franchement transparente.

    Seulement le temps que mes parents me fassent la surprise de leur acharnement secret, je m’étais mise à l’apprécier, moi, ma vie « ordinaire ».

    Principalement grâce à eux d’ailleurs, je dois l’avouer. Loin de m’assener des préceptes du genre : « On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait lorsqu’il s’en va », ils veillaient sur moi, m’entouraient de leur amour, en toute simplicité.

    Et puis, j’avais une amie à qui je tenais beaucoup, Leah — qui sortait par intermittence avec un véritable nain, cinquante kilos tout mouillé ; une bande de copains dont j’étais beaucoup moins proche, mais avec laquelle je m’amusais bien, et j’étais toujours contente de rentrer chez moi, le soir venu.

    Il faut dire que, quand tout allait de travers, maman parvenait toujours à me convaincre que ce dont j’avais besoin, au fond, c’était d’être bichonnée. Et donc d’être emmenée dans un salon de beauté illico ! Mon père, lui — connaissant ma tendance à me consoler avec des cochonneries sucrées — rentrait du supermarché avec une boîte de Maltesers ou d’After Eight. Lily, ma petite sœur, trouvait le moyen de me réconforter en m’offrant un beau dessin de toutes les couleurs. Parfois même, rien que le son de sa voix fluette de gamine de six ans, racontant des histoires à ses poupées dans la pièce voisine, suffisait à me remonter le moral.

    Tout cela sans parler de la brise chaude qui s’engouffrait dans ma chambre la nuit venue, tandis que je m’endormais doucement, Jasper enroulé à mes pieds.

    Bref, j’étais bien à l’abri, et je vivais dans un confort enviable. Au point que je commençais à redouter le moment où je devrais tout quitter pour entrer à l’université.

    En clair, j’étais heu-reu-se.

    Oh ! cette sensation de bien-être… Elle me manquait déjà.

    Hier me semblait bien loin.

    A des milliers de kilomètres de ce paysage lugubre.

     

  • [Livre] Cendrillon relookée

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    Résumé : Francesca est une pro du relooking. Elle intervient dans une émission de télé réalité dans laquelle des experts en look ont pour défi de transformer des ringards en fashion victims. Son ennemie jurée assure que Greg est un cas désespéré et qu'elle ne peut rien pour lui. Bien décidée à triompher, Francesca accepte de relever le défi. Greg est charmé par Francesca, mais il voudrait être aimé tel qu'il est. Il devra lui prouver que l'habit ne fait pas le moine.

    Auteur : Hope Tarr

    Edition : Milady Romance

    Genre : Chick lit

    Date de parution : 23 janvier 2015

    Prix moyen : 8€

    Mon avis : A la fin du premier tome, l’épilogue nous annonçait les filles qui devaient encore bénéficier de la « magie » des chaussures rouges. Star, la patronne de Macie, l'héroïne du 1e tome, était l'une d'elles. Or quand on commence ce tome, on voit, dès le début, Star donner ses chaussures à Francesca en lui disant qu’elles ont marché pour elle.
    Et on se demande bien ce qu’on a raté. En réalité, ce qu’on a raté, c’est une nouvelle intermédiaire, située entre les tomes 1 et 2, qui relatait l’aventure de Star et que ces génies des éditions Milady, toujours aussi respectueux des lecteurs, n’ont pas jugés utile de publier (après ils viendront se plaindre d’une baisse des ventes…ben à force de prendre les gens pour des buses…)
    Ici, donc, nous avons sauté l’histoire de Star et venons directement découvrir celle de Francesca, l’ex femme de Ross, personnage central du 1er tome.
    J’ai préféré ce tome au 1er car Francesca et Greg sont plus sympathiques que Ross et Macie.
    Greg est plus enclin à se remettre en question que Ross qui campe sur ses positions ridicules pour le XXIème siècle jusqu’à la presque fin.
    Quant à Francesca, elle est moins retorse que Macie, qui avait des intentions malveillantes au début de sa rencontre avec Ross. Le but initial de Francesca, quand elle accepte de participer à l’émission, est de gagner assez d’argent pour pouvoir se permettre de ne pas travailler de l’été afin de voir sa fille (qui vit avec Ross et Macie).
    Si au début de l’émission ses relations avec Greg sont tendues, cela peut se comprendre car ils ont eu une rencontre professionnelle difficile.
    Francesca va faire un pari avec son ennemie de toujours, Deirdre, mais ce n’est pas un pari qui joue contre Greg, bien au contraire. A aucun moment, elle n’a l’intention de le blesser ou de l’utiliser. Le fait de l’aider pour gagner son pari reste dans les intérêts de Greg puisque cela doit lui permettre de gagner le jeu.
    De son coté Greg est un peu plus pénible : il participe à une téléréalité mais refuse de jouer le jeu, il a des a priori sur Francesca (il ne lui est jamais venu à l’idée que son attitude lors de leur rencontre professionnelle avait pu porter préjudice à la jeune femme) mais l’un dans l’autre, il ne reste pas campé sur ses positions et accepte assez facilement de changer son attitude sans pour autant se forcer à devenir un autre.
    Bref, en tout point, Francesca et Greg, que ce soit individuellement ou en tant que couple, m’ont plus convaincue que leurs prédécesseurs.

    Un extrait : — Monsieur Knickerbocker, je vous en prie, soyez raisonnable. Quand vous avez accepté l’interview de GQpour leur numéro de février, vous vous doutiez bien qu’ils voudraient une photo de vous, non ?

    Francesca St. James, célèbre photographe de mode anglaise, marqua une pause pour reprendre son souffle. Cela faisait dix minutes qu’elle parlait à un mur – un mur muni de larges épaules, quoiqu’un peu maigrichonnes.

    — J’ai accepté de donner une interview, point.

    Gregory Knickerbocker, fondateur et P.-D.G. de Cloud Flyer, lui tournait le dos, assis face à son ordinateur. Son langage corporel était si ouvertement impoli qu’il la faisait grincer des dents.

    Certes, sa start-up dans l’industrie de pointe était le nouveau réseau social le plus en vue depuis Facebook, et lui-même avait fait son entrée dans le top 10 des P.-D.G. les plus riches de l’année, son poids en dollars avoisinant les 30 milliards. Mais pour l’instant, il n’était qu’une personne à photographier. Sa mission, qui consistait à faire son portrait pour GQ, était la seule raison pour laquelle elle avait pris un vol de nuit depuis New York. À part avoir sa photo pour la couverture du magazine, rien ne comptait. Rien.

    Depuis son arrivée, il avait tout fait pour la contrarier, à commencer par les faire attendre dans l’entrée, son équipe et elle, même s’ils avaient pris rendez-vous depuis des semaines. Souffrant du décalage horaire et lasse d’attendre, Francesca avait contourné la réception, sa réceptionniste en tongs et la petite fête en cours, et s’était rendue d’elle-même dans les bureaux, à l’étage. Depuis, elle s’épuisait à parlementer pour le faire céder.

    — Aucun magazine ne fait de portrait sans photo, insista-t-elle, déterminée.

    Surnommé le « magnat fuyant les médias », Gregory Knickerbocker avait jusqu’à présent refusé de donner des interviews ou d’apparaître à l’écran. Son directeur financier, une firme de relations publiques coûteuse et son entourage personnel de programmeurs servaient de visage collectif à sa marque. Néanmoins, lorsque la compagnie avait atteint le jalon des cent millions d’utilisateurs, il semblait avoir changé d’avis. Cette interview pour GQ, ses premiers pas dans le monde médiatique, était un très joli coup, non seulement pour le magazine, mais également pour Francesca, à condition que ses photographies et son nom figurent dans l’article.

    — Pourquoi pas ? demanda-t-il, les yeux toujours rivés sur son écran.

    Voulait-il vraiment continuer de guerroyer ainsi contre elle ? Ravalant sa frustration, Francesca se passa la main dans les cheveux, se rappelant, un peu tard, qu’elle les avait tirés en arrière en vue de sa séance photo.

    — Parce que ça… ça ne se fait pas, répondit-elle, agacée.

    Il fit pivoter son fauteuil pour lui faire face. Était-elle enfin en bonne voie ? 

    — Alors faites une exception, rétorqua-t-il.

     

  • [Livre] Les 100

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    Résumé : Dans le futur, les humains vivent dans des villes construites sur des vaisseaux spatiaux en orbite bien au-dessus de l'atmosphère toxique de la Terre. Personne ne sait quand, ou même si, cette planète abandonnée depuis bien longtemps sera habitable à nouveau un jour. Mais, confrontés à la diminution des ressources et à la croissance de la population, les chefs du gouvernement savent qu'ils doivent retrouver leur patrie... Avant qu'il ne soit trop tard.
    Dès lors, cent délinquants juvéniles sont envoyés dans une mission à hauts risques pour recoloniser la Terre. Après un crash brutal au moment de l'atterrissage, les adolescents arrivent sur une planète sauvagement magnifique, qu'ils n'avaient vue jusqu'ici que depuis l'espace. Face aux dangers de ce nouveau monde indompté, ils se battent pour tenter de former une communauté.
    Mais ils sont hantés par leur passé et doutent de leur avenir.
    Pour survivre, ils vont devoir apprendre à faire confiance - et à aimer - de nouveau.

    Auteur : Kass Morgan

    Edition : Robert Laffont

    Genre : Young Adult

    Date de parution : 23 janvier 2014 au 26 mars 2015

    Prix moyen : 18€

    Tomes : T01 – Les 100
                  T02 – 21ème jour
                  T03 – Retour

    Mon avis : La vie sur la colonie est une dictature sous couvert de démocratie. Le conseil est composé de collège de conseillers mais les lois arbitraires, les arrestations, les exécutions, tout désigne une dictature. Parmi les 100, les condamnés mineurs ont été arrêté pour des crimes allant de la simple connaissance d’une infraction non dénoncée au meurtre en passant par le vol de nourriture ou de médicaments ou le simple fait d’être tombée enceinte.
    Le Chancelier Jaha semble croire réellement que ces lois sont nécessaires, et peut être le sont elles dans un monde en orbite où les réserves d’air, d’eau et de nourriture sont faibles. Mais dans le cas de la grossesse par exemple, un avortement obligatoire suffirait, pourquoi condamner à mort ? A part peut être pour faire baisser la population ?
    Le vice-chancelier, Rhodes, cache quelque chose selon moi : tout dans sa description, de son comportement à son physique, laisse transparaître sa fausseté et son machiavélisme.
    Il est impressionnant de constater que même sur une si petite colonie, les être humains réussissent quand même à établir des castes : Phoenix, celle des dirigeants et des riches, Walden et Arcadia sont réservés aux basses classes…
    Du coté des 100, les tensions sont présentes. Ce sont des ados, ils sont furieux contre ce gouvernement qui condamne et exécute à tour de bras, et là que l’occasion leur est donnée de construire une nouvelle vie, leur premier mouvement est de reproduire ces pratiques arbitraires en se mettant dans la position de ceux qui décident.
    A coté de ceux qui veulent s’imposer, il y a ceux qui veulent réellement saisir leur chance. Et puis toujours cette crainte de devoir se plier à nouveau aux ordres du conseil si ceux-ci viennent les rejoindre sur Terre.
    Alors qu’ils tentent de s’acclimater sur Terre, ils se rendent compte que celle-ci recèle des dangers que personne n’avait imaginé.
    Le T01 est relativement calme : l’auteur met en place son histoire, jette des bases solides pour préparer les T02 et T03…
    J’ai eu un peu plus de mal à entrer dans le T02, j’avais l’impression que le style était différent, mais, en revenant au T01, je me suis rendu compte que c’était bien le même. Il m’a fallu un bon tiers du livre pour vraiment entrer dans l’histoire alors que pour le T01 j’y étais entrée quasi instantanément.
    Les ennuis se multiplient pour les 100 : que ce soit les tensions entre eux qui augmentent ou les dangers extérieurs qui se multiplient.
    La fin du T02 est sans réelle surprise, tout dans le tome nous amenait à cet événement.
    Dans le tome 3, les choses s’accélèrent (et dégénèrent un peu). Les colons ont rejoint les 100 et les dirigeants sont bien décidés à conserver le même contrôle que sur la station spaciale, ce qui n’est pas du goût des jeunes « criminels » qui voient tout leur travail quasiment anéanti.
    Si je dois regretter une chose, dans la fin du livre, c’est comment se termine les choses pour le Vice-Chancelier Rhodes.
    Certains passages m’ont fait chouigner un peu, d’autres se sont passés un peu trop rapidement à mon goût. Et une des révélations m’a vraiment surprise. Je pensais bien que ce personnage avait quelque chose de louche, mais je n’avais pas deviné que c’était à ce point !
    C’était tout de même une bonne lecture, même si je ne suis pas une grande fan d’une énième présentation en trilogie.


    Un extrait : Lorsque la lourde porte coulisse, Clarke sait que l’heure est venue pour elle de mourir.

    Les yeux rivés sur les bottes du gardien, elle se prépare mentalement au déferlement de peur panique qui ne va pas manquer de la submerger. Pourtant, tout ce qu’elle ressent lorsqu’elle se redresse sur son lit exigu et décolle de sa peau son chemisier trempé de sueur, c’est du soulagement.

    Parce qu’elle a tué un garde, elle a été transférée à l’Isolement. Clarke n’est pourtant jamais vraiment seule. Où qu’elle soit, elle entend des voix. Ces dernières l’appellent de chaque coin de sa cellule sombre. Elles s’immiscent dans les silences qui séparent les battements de son cœur. Elles crient en permanence du tréfonds de son âme. Ce n’est pas qu’elle veuille mourir, mais si c’est la seule manière de faire taire ces voix, alors Clarke est prête à franchir le pas.

    On l’a condamnée pour trahison. La vérité est toutefois bien pire. Même si, par miracle, elle était acquittée lors de son second procès, elle ne connaîtrait pas de véritable répit. Ses souvenirs sont plus oppressants que n’importe quelle prison.

    Le gardien se racle la gorge, manifestement mal à l’aise.

    — Prisonnier matricule 319, levez-vous s’il vous plaît !

    Il est plus jeune que ce à quoi elle s’attendait. Son uniforme bleu trop large, pendouillant par endroits sur son corps maigre, trahit son statut de recrue récente. Quelques mois de rations militaires ne suffisent pas à gommer les effets de la malnutrition qui sévit à bord des deux vaisseaux extérieurs de la Colonie, Walden et Arcadia.

    Clarke inspire à fond, puis se met debout.

    — Tendez les mains ! lui ordonne le gardien en tirant de sa poche une paire de menottes métalliques.

    Clarke ne peut s’empêcher de frissonner en effleurant sa main. Elle n’a vu personne depuis son transfèrement, et a encore moins été touchée.

    — Elles ne sont pas trop serrées ? demande-t-il d’un ton bourru.

    La note de pitié qui y affleure néanmoins lui donne un pincement au cœur. Cela fait si longtemps qu’à part Thalia, son ex-compagne de cellule et seule amie au monde, personne ne lui a témoigné ne serait-ce qu’un brin de compassion.

    Elle fait non de la tête.

    — Vous pouvez vous asseoir sur votre lit, le médecin ne va pas tarder à arriver.

    — Ils… ils le font ici ? s’inquiète Clarke, la voix rauque – cela fait si longtemps, aussi, qu’elle n’a pas parlé.

    Si le médecin vient directement dans sa cellule, cela signifie qu’ils ne vont même pas prendre la peine de la juger. Voilà qui ne devrait pourtant pas la surprendre. Selon la loi de la Colonie, les adultes sont exécutés dès la condamnation prononcée. Les mineurs, eux, sont isolés jusqu’à ce qu’ils atteignent dix-huit ans. On leur donne alors une ultime opportunité de plaider leur cause. Mais ces derniers temps, la peine de mort a été appliquée dans les heures qui suivent le verdict, pour des crimes qui valaient acquittement il y a quelques années à peine.

    Elle a toutefois du mal à croire qu’ils vont passer à l’acte ici même. Dans un accès de nostalgie un peu masochiste, elle espérait marcher une dernière fois jusqu’à l’hôpital. Elle y a passé tellement de temps comme apprentie médecin… Ce serait sa dernière occasion de goûter à un environnement familier, ne serait-ce que pour sentir à nouveau l’odeur de désinfectant et entendre le bourdonnement de la ventilation, avant d’être privée de ses sens à tout jamais.

    — Il faut que vous vous asseyiez, précise le gardien sans oser croiser son regard.

    Il suffit de deux petits pas à Clarke pour atteindre le bord de sa couchette. Elle a beau savoir que l’Isolement altère la perception du temps, elle ne peut pas imaginer avoir vécu là durant presque six mois. L’année passée avec Thalia et leur troisième codétenue, Lise, une fille aux traits durs qui a souri pour la première fois lorsque Clarke fut transférée ici, lui paraît avoir duré une éternité en comparaison. Mais il n’y a pas d’autre explication qui tienne. C’est forcément son dix-huitième anniversaire aujourd’hui. En guise de cadeau, une seringue qui lui paralysera les muscles jusqu’à ce que son cœur s’arrête. Après, comme le veut la coutume au sein de la Colonie, son corps sera jeté dans l’espace où il dérivera à travers la galaxie jusqu’à la fin des temps…

     

    Les 100 – T01

     

  • [Livre] Opération Cendrillon

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    Résumé : Rédactrice dans un célèbre magazine, Macie Graham est bien décidée à se venger de Ross Mannon, star de la radio, qui a critiqué son dernier article. Pour dénicher des dossiers compromettants, la jeune femme s’introduit incognito dans la vie de Ross en se faisant passer pour la gouvernante dont il a besoin pour éduquer sa fille délurée. L’animateur n’avait pas prévu de tomber sous le charme de son employée en talons aiguilles. Lorsque Macie découvre enfin le secret qui pourrait détruire sa réputation, elle ne sait plus si elle doit étouffer l’affaire au risque de perdre son travail ou la rendre publique, au risque de gâcher ce qui pourrait être un conte de fées…

    Auteur : Hope Tarr

    Edition : Milady Romance

    Genre : Chick lit

    Date de parution : 22 août 2014

    Prix moyen : 8€

    Mon avis : Ross m’a énervée sur le fond. Alors oui il est beau, il est charmant, c’est un bon père, tout ce que vous voudrez, mais je n’ai pas pu dépasser le fait qu’il n’ait pas l’air de supporter que les autres aient d’autres opinions que lui. Ce que sa fille de 15 ans ne va pas se priver de lui faire remarquer.
    Essayer de couler un magazine qui énonce une vérité qui le dérange est extrême. S’il ne veut pas que sa fille le lise, c’est son droit, même s’il est ridicule de penser qu’une gamine de 15 ans a besoin d’un article dans un magasine pour apprendre que les ados ont des relations sexuelles de plus en plus tôt. Je veux dire qu’elle ne vit pas sous cloche, elle va au lycée, elle parle avec ses copines…
    Ross se dit conservateur, mais on peut être conservateur sans en être ridicule. Pour lui une femme doit passer sa journée à la cuisine ou au ménage et surtout ne pas avoir de vie personnelle.
    Du coté de Macie, j’ai compris son envie de se venger, de montrer au monde que cet homme n’est qu’un hypocrite, même si j’ai trouvé qu’elle allait un peu loin.
    J’ai trouvé que la fin était un peu rapide. En quelques pages hop hop, tout est découvert, expliqué etc… J’aurais préféré que ce soit plus progressif.
    J’ai bien aimé l’épilogue qui est là plus ou moins pour annoncer les prochains tomes dans lesquels les femmes que l’on a découvert autour de Macie seront à l’honneur.

    Au final c’est un livre de plage : agréable à lire mais pas inoubliable.

    Un extrait : L’enfoiré, le chroniqueur radio et très conservateur Ross Mannon, lui sourit dans le cadre de la vidéo qu’elle avait mise sur pause. Si l’on considérait ses courts cheveux blonds, ses traits ciselés et ses yeux d’un bleu céruléen, il ne fallait pas beaucoup d’imagination pour comprendre pourquoi une journaliste féminine du Newsweek l’avait qualifié de « Robert Redford de la droite ». Le sociologue texan avait fait les gros titres l’année précédente grâce à la publication d’une étude montrant la forte corrélation entre les heures que passaient les adolescents américains sur Internet et leur probabilité à se livrer à des attitudes à haut risque, y compris à avoir des rapports sexuels non protégés. Les médias conservateurs s’étaient jetés sur les conclusions de l’étude comme des sangsues affamées sur une banque de sang de la Croix-Rouge. En une semaine, le « docteur Ross » avait été invité dans de nombreuses émissions télévisées, où il dénonçait « la culture de l’éducation à temps partiel basée sur le déni et un discours hypocrite politiquement correct ». Six mois auparavant, il avait créé sa propre émission de radio quotidienne, diffusée depuis Washington. Depuis, trois cents stations de radio à travers tout le pays avaient intégré L’heure de Ross Mannon à leur programmation, et le site Internet de l’émission comptait environ cent mille visites par jour.

    Jusque-là, Macie avait laissé Mannon tranquille. On Top avait beau faire des numéros plutôt francs – bon d’accord, carrément provocants –, s’en prendre au dernier messie conservateur des médias aurait été une manœuvre stupide.

    Mais Mannon avait mis fin à leur coexistence paisible. Il avait mis la main sur un exemplaire du dernier numéro d’On Top, repéré l’article de Macie sur le nombre croissant de parents choisissant d’éviter les grossesses non désirées en faisant prendre la pilule à leurs filles avant même qu’elles aient des rapports (« Oubliez les contes de fées : le sexe chez les ados n’est pas une fiction mais la réalité ») et fait du magazine sa cible du Coup de Gueule de Ross du jour. Il avait terminé sa chronique en donnant l’adresse postale du siège d’On Top, l’adresse mail du magazine ainsi que son numéro de téléphone gratuit, invitant ses auditeurs à se faire entendre. En quelques minutes, le serveur informatique du magazine, surchargé, était tombé en panne, et le standard s’était illuminé comme un panneau lumineux de Times Square. 

    Les appels, certains simplement hostiles et d’autres carrément dérangés, avaient été accompagnés de nombreux mails adressés aux « personnes responsables » et condamnant l’article de Macie. Elle ne s’en était pas souciée. Le lectorat d’On Top et le public radiophonique de Ross Mannon étaient diamétralement opposés, deux espèces différentes de consommateurs de divertissement et d’actualité. Seulement, le problème venait d’ailleurs : la marque Beauté, fabricant de produits capillaires haut de gamme ciblant les adolescents, qui représentait une part majeure des recettes publicitaires du journal, avait demandé à mettre fin à leur partenariat, invoquant la clause morale du contrat et son inquiétude quant à son image.

  • [Livre] Un avion sans elle

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    Résumé : 23 décembre 1980. Un crash d'avion dans le Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd'hui, elle a 18 ans, la vie devant elle mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment ? 
    Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu'il s'apprête à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu'il referme aussitôt, assassiné. 
    Il ne reste plus qu'un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité...


    Auteur : Michel Bussi

    Edition : Pockett

    Genre : Thriller

    Date de parution : 12 janvier 2012

    Prix moyen : 8€

    Mon avis : Ce livre est à déconseiller aux inconditionnels de Columbo. En effet, pas question ici de connaître la solution avant les dernières pages. Difficile aussi de la deviner, puisque l’indice principal, primordial, connu de certains protagonistes, ne nous est dévoilé qu’à la presque toute fin. Un peu plus Poirot que Columbo donc.
    J’avoue que c’est parfois un peu agaçant de n’avoir pas les indices nécessaires pour essayer de comprendre, comme si l’auteur ne se pensait pas capable de distiller des indices susceptibles de résoudre l’intrigue mais sans trop de facilité non plus. Alors il préfère attendre les dernières pages pour sortir l’As de sa poche, l’indice, qui est tellement éclairant qu’on ne peut même plus, en fait, l’appeler un indice.
    Pour ceux qui aiment résoudre les énigmes en lisant, c’est frustrant.
    Cependant, l’écriture de Michel Bussi fait que, malgré cela, le roman devient très vite addictif.
    Au fil de la lecture, on passe de certitudes en incertitudes. La justice s’est trompée, le bébé est Lyse-Rose ; Ah oui mais non, finalement c’est bien Emilie… Quoi que…
    Et ainsi de suite…

    On suit l’enquête de Marc avec impatience, on n’arrive pas à tourner les pages assez vite pour assouvir notre soif de vérité, de réponses.
    Nos sentiments pour les personnages balancent entre compassion, indignation, espoir…
    Je suis incapable de parler vraiment du style d’écriture ce qui veut dire qu’il est bon : Je n’aurais pas pu me plonger aussi profondément dans un roman s’il avait été truffé de fautes de syntaxe, si les dialogues n’avaient pas été crédibles, si le style avait été lourd… C’est comme ça, je ne remarque vraiment le style que s’il ne me plait pas.
    Bussi a décidé de faire dans la caricature : les riches sont odieux, les pauvres sont humbles, vaillants et gentils, le détective est limite obsessionnel, et Lylie « la libellule » est limite parfaite… Avec un auteur moins doué, cet étalage de stéréotypes aurait été rédhibitoire… Mais ici, ça passe comme une lettre à la poste.

    Lylie, même si elle est au centre de l’intrigue est quasi absente du livre : d’elle, on n’a que quelques messages, de très brefs passages, des souvenirs… Elle est quasi absente mais omniprésente.

    Au final c’est un roman dont le point fort est le style prenant mais j’ai regretté de ne pas avoir les indices nécessaires pour résoudre l’enquête et le coté caricatural des personnages.

    Un extrait : 23 décembre 1980, 00 h 33

    L’Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquement, avec la sensation terrifiante de s’être assoupis sur le fauteuil d’un manège de foire.

    Ce furent les hurlements qui brisèrent net le fragile sommeil d’Izel, pas les soubresauts de l’avion. Les bourrasques, les trous d’air, elle en avait l’habitude, depuis presque trois ans qu’elle enchaînait les tours du monde pour Turkish Airlines. C’était son heure de pause. Elle dormait depuis moins de vingt minutes. Elle avait à peine ouvert les yeux que sa collègue de garde, Meliha, une vieille, penchait déjà vers elle son décolleté boudiné.

    — Izel ? Izel ? Fonce ! C’est chaud. C’est la tempête, dehors, il paraît. Zéro visibilité, d’après le commandant. Tu prends ton allée ?

    Izel afficha l’air lassé de l’hôtesse expérimentée qui ne panique pas pour si peu. Elle se leva de son siège, réajusta son tailleur, tira un peu sur sa jupe, admira un instant le reflet de son joli corps de poupée turque dans l’écran éteint devant elle et avança vers l’allée de droite.

    Les passagers réveillés ne hurlaient plus, mais ouvraient des yeux plus étonnés qu’inquiets. L’avion continuait de tanguer. Izel entreprit de se pencher avec calme sur chacun d’entre eux.

    — Tout va bien. Aucun souci. On traverse simplement une tempête de neige au-dessus du Jura. On sera à Paris dans moins d’une heure.

    Le sourire d’Izel n’était pas forcé. Son esprit vagabondait déjà vers Paris. Elle devait y rester trois jours, jusqu’à Noël. Elle était excitée comme une gamine à l’idée de jouer les Stambouliotes libérées dans la capitale française.

    Ses attentions rassurantes se posèrent successivement sur un garçon de dix ans qui s’accrochait à la main de sa grand-mère, sur un jeune cadre à la chemise froissée qu’elle aurait volontiers recroisé le lendemain sur les Champs-Elysées, sur une femme turque dont le voile, sans doute mal ajusté à cause du réveil brutal, lui barrait la moitié des yeux, sur un vieil homme recroquevillé sur lui-même, les mains coincées entre ses genoux, qui lui jetait un regard implorant…

    — Tout va bien. Je vous assure.

    Izel progressait calmement dans l’allée quand l’Airbus pencha à nouveau sur le côté. Quelques cris fusèrent. Un jeune type assis sur la droite d’Izel, qui tenait à deux mains un baladeur-cassette, cria d’un air faussement enjoué :

    — C’est pour quand, le looping ?

    Quelques rires timides lui répondirent, immédiatement couverts par les cris d’un nourrisson. L’enfant était allongé dans un cosy juste devant Izel. A quelques mètres. Le regard de l’hôtesse de l’air se posa sur la petite fille âgée à peine de quelques mois, elle portait une robe blanche à fleurs orange qui dépassait d’un pull de laine écru en jacquard.

    — Non, madame, intervint Izel. Non !

    La mère, assise juste à côté, détachait sa ceinture pour se pencher vers sa fille.

    — Non, madame, insista Izel. Vous devez rester attachée. C’est impératif. C’est…

    La mère ne se donna même pas la peine de se retourner, encore moins de répondre à l’hôtesse. Ses longs cheveux dénoués tombaient dans le cosy. Le bébé hurla, plus fort encore.

    Izel hésita sur la conduite à tenir, se rapprocha.

    L’avion décrocha encore. Trois secondes, mille nouveaux mètres, peut-être.

    De brefs cris explosèrent, mais la plupart des passagers gardèrent le silence. Muets. Conscients que le mouvement de l’avion n’était plus simplement provoqué par de simples rafales hivernales. Sous l’effet de la secousse, Izel tomba sur le côté. Son coude enfonça le baladeur-cassette dans la poitrine de son propriétaire, sur sa droite, lui coupant le souffle. Elle ne prit même pas le temps de s’excuser, se redressa. Juste devant elle, la fillette de trois mois pleurait toujours. Sa mère se penchait à nouveau vers elle, commençait à détacher la ceinture de sécurité de l’enfant…

    — Non, madame ! Non…

    Izel pesta. Elle tira machinalement sa jupe relevée sur son bas filé. Quelle galère ! Elle les aurait bien mérités, ses trois jours et deux nuits de plaisirs à Paris !

    Tout alla alors très vite.

    Un bref instant, Izel crut entendre, en écho, un autre cri de nourrisson, quelque part dans l’avion, un peu plus loin sur sa gauche. La main troublée du type au baladeur frôla le nylon gris de ses cuisses. Le vieil homme turc avait passé une main autour de l’épaule de la femme voilée et levait l’autre vers Izel, suppliante. La mère, juste devant elle, debout, tendait les bras pour serrer sa fille libérée des sangles de son cosy.

    Ce furent les dernières images avant la collision, avant que l’Airbus ne défie la montagne.

    Le choc propulsa Izel dix mètres plus loin, contre l’issue de secours. Ses deux adorables petites jambes gainées de noir se tordirent comme les membres d’une poupée de plastique entre les mains d’une fillette sadique ; sa mince poitrine s’écrasa contre le fer-blanc ; sa tempe gauche explosa contre l’angle de la portière.

    Izel fut tuée sur le coup. En cela, elle fut la plus chanceuse.

    Elle ne vit pas les lumières s’éteindre. Elle ne vit pas l’avion se tordre comme une vulgaire canette de soda au contact d’une forêt d’arbres qui semblaient un à un se sacrifier pour ralentir la course folle de l’Airbus.

    Quand tout s’arrêta, enfin, elle ne sentit pas l’odeur de kérosène se répandre. Elle ne ressentit aucune douleur lorsque l’explosion déchiqueta son corps, ainsi que ceux des vingt-trois passagers les plus proches. 

    Elle ne hurla pas lorsque les flammes envahirent l’habitacle, piégeant les cent quarante-cinq survivants.

     

  • [Livre] 48h pour mourir

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    Résumé : Le téléphone sonne: une voix étrange vous pose une devinette. Vous avez 48h pour trouver la réponse, sinon quelqu'un mourra...
    Une série de meurtres abominables est perpétrée : un maniaque fait subir à des femmes les plus terribles tortures puis les tue après 48 heures... si personne n'apporte de réponse à l'énigme qu'il a posée. 
    La jeune inspectrice Sabine Nemez se retrouve cruellement mêlée à l'affaire : sa mère est une des victimes du tueur fou. Sneijder, un profiler aussi génial qu'insupportable, l'associe à l'enquête. Quel esprit dérangé, s'interrogent-ils, est capable de commettre de tels crimes ? 
    C'est alors que Sabine découvre qu'un livre pour enfants sert de modèle aux crimes...


    Auteur : Andreas Gruber

    Edition : France loisirs

    Genre : Thriller

    Date de parution : 2014

    Prix moyen : 21€

    Mon avis : Ce bouquin est flippant ! Sérieusement ! Après avoir lu le prologue, j’ai fais le tour de la maison pour vérifier que le tueur ne s’était pas introduit chez moi (et j’exagère à peine).
    L’intrigue est bien menée et des indices disséminés dans tout le bouquin. On sait assez vite qui est le tueur, quasiment dès le début, ce qui nous maintient en haleine est sa motivation, l’élément déclencheur de sa violence…
    Malgré les indices, je n’ai pas compris la relation entre deux personnages, Anne et Rose, avant d’avoir le nez dessus et à ce moment là, je me suis dit qu’en fait c’était évident et que l’auteur nous avait mis des indices gros comme une maison, mais à ce moment là, on se pose tellement de questions sur un autre aspect de l’intrigue qu’on ne fait absolument pas attention… Enfin, moi en tout cas !
    L’angoisse monte au fil du roman encore plus une fois que les enquêteurs connaissent l’identité du tueur, ce qui se comprend, quoi de plus frustrant que de connaître l’identité du meurtrier, de savoir pourquoi il fait cela, et de ne pas réussir à lui mettre la main dessus parce qu’on a « raté » un élément ?

    J’ai beaucoup aimé Sabine, la flic et Sneijder, le profiler, même s’il déteste ce titre qu’il juge bon pour les séries TV américaines et qu’il est plein de névroses et d’arrogance.
    Je ne peux pas en dire plus sur les personnages sans en dévoiler plus sur l’intrigue mais disons qu’au moins une des victimes n’a eu, à mon sens, que ce qu’elle méritait.
    Une chose est sure, si ce livre est le premier de l’auteur à être traduit en français, je n’hésiterais pas à lire d’autres titres si on a la chance de les voir traduits à leur tour.


    Un extrait : Le miroir tourna, si bien qu’elle aperçut son propre visage un instant.
    Et elle ne voyait…que son visage !
    La peur, la panique et la folie montèrent en elle.

    - Non ! cria-t-elle. Non, je vous en prie…Oh mon Dieu, non !

    Ses pensées s’entrechoquèrent. Soudain, tout prenait sens : ce qu’il avait dit à propos de sa peau, de ses reins, de sa colonne vertébrale, de la claustrophobie et de l’accès à ses veines. On n’avait effectivement plus accès à ses veines.
    Elle voyait, dans le miroir devant elle, un coffrage en bois, haut de deux mètres et large de soixante centimètres environ, à l’intérieur duquel avait été coulé du béton. Seul son visage émergeait de la surface grise, du front jusqu’au menton…plus deux tuyaux à hauteur des hanches.

    - Non ! hurla-t-elle. Non, je vous en prie !

    Elle se mit à pleurer. Ses muscles se contractèrent involontairement, comme pour faire sauter le béton, mais plus elle essayait de bouger, plus elle s’essoufflait. Elle était dans l’incapacité de faire bouger sa cage thoracique.

    - Au secours !

    Il fallait que quelqu’un vienne casser le bloc de béton à coups de marteau avant qu’elle ne perde la raison.

    - Au secours ! cria-t-elle le plus fort possible, cherchant à reprendre haleine. Je vous en prie, libérez-moi. S’il vous plait !

    Elle ne lui ferait rien. Elle lui promit que, s’il la libérait tout de suite, elle ne le dénoncerait même pas. Elle oublierait et pardonnerait tout.

    - Je vous en prie !

    Il revint devant elle. Elle remarqua, à la lueur de la lampe frontale, qu’il hochait la tête.

    - A titre préventif, je t’ai injecté un antibiotique à large spectre. Et puis, à l’occasion, je t’apporterai des cachets de vitamines, mais ça ne t’empêchera pas de souffrir de rachitisme. (Il lui éclaira la figure) Et tes yeux vont être atteints de photophobie.

    Elle ne comprit tout d’abord pas ce qu’il voulait dire, car elle n’entendait que son propre halètement et, en pensée, ne cessait de contempler son visage. Mais il répéta ce qu’il venait de dire.
    Carence en vitamines et photosensibilité ? Ces deux phénomènes ne se manifesteraient qu’au bout de plusieurs semaines. Combien de temps comptait-il la tenir prisonnière de ce bloc de béton ?

  • [Livre] Les fleurs sauvages

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    Résumé : Misty, Star, Jade et Cathy : ces quatre jeunes inconnues ne se seraient jamais rencontrées sans les tragiques événements qui ont bousculé leur vie et les ont conduites dans le cabinet d'une psychiatre. Tout les différencie et, pourtant, au terme de leur thérapie de groupe, chacune connaît les autres mieux que quiconque au monde. Ces liens vont-ils se rompre, passée la porte du docteur Marlowe ?
    Les quatre jeunes filles ont envie de se revoir. Elles formeront même une sorte de club : les orphelines avec parents. Une nuit, Géraldine, la mère de Cat, s'effondre sans vie. Que s'est-il passé ? Cat ne le sait pas mais elle appelle les filles au secours. Inconscientes mais déterminées, les quatre amies décident d'enterrer Géraldine au fond du jardin et de tout oublier, de recommencer une nouvelle vie. 

    Auteur : Virginia C. Andrews

    Edition : France Loisirs

    Genre : Drame

    Date de parution : 2003

    Les tomes : Tome 1 : Misty
                      Tome 2 : Star
                      Tome 3 : Jade
                           Tome 4 : Cat
                      Tome 5 : Au fond du jardin

    Prix moyen : 8€ par tome

    Mon avis : Les quatre premiers tomes sont le récit, par chacune d’elle, de ce que les filles ont vécu et quels sont les événements qui les ont conduits dans le cabinet du Dr Marlowe.
    De toutes, c’est clairement Cat qui a vécu l’histoire la plus horrible et la plus traumatisante, car, même s’ils s’y prennent mal, même s’ils les font souffrir, les parents de Jade et de Misty ainsi que la grand-mère de Star les aiment. Cat est aux prises avec une mère qui la hait. Et d’ailleurs, quelque ait été le passé de sa mère, Géraldine, son comportement est pathologique. Elle est hystérique et méchante, profondément méchante. Je me demande même comment, après les événements qu’a racontés Cat, on a pu lui laisser la garde de sa fille sans même un suivi des services sociaux.
    Mais comme on dit : il n’y aurait pas eu de suite alors.
    Parce que le dernier tome réunit les 4 filles mais est quand même focalisé sur Cat. Depuis qu’elle a raconté son histoire, sa mère est pire encore qu’avant, ce qui semblait impossible.
    Quand elle s’écroule au milieu de la nuit, on n’est pas étonné que Cat soit, certes, choquée mais qu’elle ne semble éprouver aucun chagrin. Comment pourrait-elle en éprouver alors qu’elle a vécu toute sa vie dans un tel climat de haine, de rejet ?
    Quand les filles décident, sur un coup de tête d’enterrer le corps et de ne rien dire, cela part d’un bon sentiment : éviter à Cat d’être placée en famille d’accueil puisqu’elle n’a plus personne.
    Mais ensuite, je les ai trouvé plus qu’inconscientes : alors que Géraldine était, disons les choses comme elles sont, pingre, les filles font des dizaines d’achats avec la carte de crédit de cette dernière pour « relooker » la maison, sans se demander une seule seconde ce que le conseiller financier de Géraldine pourrait penser de ce comportement anormal pour sa cliente.
    J’ai trouvé Jade, Misty et Star un peu égoïste, leur seule préoccupation semble être d’avoir une maison à elles, sans adulte, dans laquelle elles peuvent faire ce qu’elles veulent.
    A l’instar de sa mère, elles n’hésitent pas à culpabiliser Cat, voire à la forcer à faire ce qu’elles jugent bon (faire une soirée, nager, voir des garçons, repeindre la maison…)…
    Malgré leurs promesses, elles laissent Cat seule face à ses angoisses lorsqu’elle est persuadée que son père adoptif va revenir.
    Mais comme dans toute amitié, malgré leurs différences et leurs bisbilles, elles peuvent quand même compter les unes sur les autres.
    J’ai bien aimé suivre les évolutions de ces quatre adolescentes jusqu’à leur entrée dans l’âge adulte.

    Un extrait : En dépit de mes nombreuses et fréquentes visites dans son cabinet, je n’avais jamais remarqué l’horloge miniature qui trônait au centre de la dernière étagère, à gauche du bureau du Dr Marlowe. Avec son coffre de merisier et son cadran à chiffres romains, elle n’avait certes rien de très remarquable. Elle ne sonnait pas, ne carillonnait pas, ne marquait l’heure d’aucune façon. Mais le mouvement régulier de son petit pendule avait attiré mon regard et je demeurais figée, hypnotisée par ce balancement obstiné, pendant que les autres attendaient en silence que je voulusse bien commencer.

    Les battements de mon cœur semblaient synchronisés avec l’oscillation du petit balancier et j’ai songé : Et si notre cœur n’était qu’une simple horloge décomptant le temps qui nous est imparti ? Avant même que nous ne soyons nés, par la magie de leur amour, nos parents en auraient remonté le mécanisme. Peut-être la durée de notre vie dépendait-elle de la force avec laquelle ils nous avaient désirés ? Peut-être quelque comportementaliste devrait-il entreprendre une étude comparée sur le sujet : d’un côté, les enfants indésirables, et de l’autre, la bien-aimée progéniture de parfaites petites familles unies ? Aucune, dans cette pièce, ne serait heureuse du résultat, je le crains.

    Je sentais les yeux des autres filles fixés sur moi et n’avais nul besoin de les regarder pour deviner ce qu’elles pensaient : mais que venais-je donc faire ici, moi qui semblais tout droit sortie d’une de ces familles idéales, justement ? Qu’avais-je bien pu vivre de si horrible ? Pourquoi aurais-je donc eu besoin d’un psychiatre ?

    Oh ! Je comprenais parfaitement pourquoi elles se posaient toutes ces questions. Quoi qu’il arrive, aussi violents que soient les orages qui éclataient entre ma mère et mon père, aussi dévastatrices qu’en soient les conséquences pour moi, je conservais mon calme souverain et mon port de reine. Je savais comment me comporter en toutes circonstances : sang-froid, retenue et assurance à toute épreuve, tel était mon credo. Je suppose que je tiens cela de ma mère – ce qui ne veut pas dire que mon père manque de confiance en lui, bien au contraire. Le fait est que ma mère ne laissera jamais quiconque soupçonner quelle pourrait se trouver en position d’infériorité. Même quand elle est dans son tort, elle s’arrange toujours pour que le vainqueur ne puisse jamais être tout à fait certain d’avoir remporté la bataille. Elle ne capitule jamais. Jamais elle ne laissera le désespoir assombrir ses prunelles ; jamais elle ne courbera le dos sous les coups de l’adversaire ; jamais elle ne baissera la tête dans la défaite.

    Mère se met en colère, mais Mère ne perd jamais son self-control. La maîtrise est au cœur même de son système vital : son essence. Mon père veut d’ailleurs me faire croire que c’est cette volonté obsessionnelle de toujours tout maîtriser qui est à l’origine de ce qu’il appelle leur « apocalypse conjugale ».

    Il a probablement raison – quant à sa façon de voir les choses, du moins. En un sens, c’est effectivement la fin du monde ; de mon monde, en tout cas ; d’un monde que j’ai été assez naïve pour croire, si ce n’est éternel, du moins aussi immuable que le balancement du pendule dans la poitrine de mes parents, et tout aussi durable. Je les croyais si épris qu’à mes yeux le pendule de l’un ne pouvait s’arrêter sans que celui de l’autre n’en fasse autant, à très brève échéance.

    Ce qui, bien entendu, ne pourrait survenir que dans un futur très très lointain ; pas avant que je ne fusse moi-même parvenue au seuil de la sénilité, assurément. Notre monde était si préservé que je m’imaginais vivre à l’intérieur d’une grosse bulle qui nous protégeait de tout : accident grave, maladie mortelle, crime, malheur, etc. Je quittais une luxueuse propriété de Beverly Hills pour monter dans une limousine capitonnée et me rendre dans une école privée aux couloirs immaculés et aux bureaux flambant neufs. Je n’étais sortie du cocon maternel que pour entrer dans un autre cocon tout aussi sûr et douillet, de sorte que je n’eusse jamais ni trop chaud ni trop froid. 

    T03 - Jade

     

  • [Livre] Maman a tort

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    Résumé : Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
    Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide.
    Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent.
    Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche.
    Le compte à rebours a commencé.
    Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent.
    Qui est Malone ?


    Auteur : Michel Bussi

    Edition : Presse de la cité

    Genre : Thriller

    Date de parution : 7 mai 2015

    Prix moyen : 21€50

    Mon avis : Autant le dire de suite, je me suis complètement fait avoir. Enfin pas tout à fait mais presque.
    Disons que j’avais un soupçon sur l’identité de la maman de Malone, puis j’ai douté, puis j’ai soupçonné quelqu’un d’autre. Je n’avais pas tort, ni dans mon premier soupçon, ni dans le second. La vérité était juste plus complexe que je ne l’avais soupçonnée.
    En revanche, j’avais assez rapidement compris qu’il y avait un lien entre les diverses affaires que mène Marianne, mais il m’a fallu un moment pour comprendre exactement quel lien.
    Il y a eu des points que je n’avais pas du tout anticipés, mais, et ça fait partie d’un des seuls reproches que j’ai à faire à ce livre, les indices ne nous sont pas donnés au moment où les divers enquêteurs, professionnels ou non, les découvrent. On nous dit qu’un indice vient de leur faire comprendre quelque chose de fondamental et c’est au moment où ils révèlent ce quelque chose qu’on nous dit : ils avaient compris ça parce que à ce moment là, rappelez vous, ils avaient trouvé un indice et bien cet indice c’était ça ! Et je n’en démords pas, si j’avais connu l’indice, j’aurais compris aussi, non mais !
    Au début du livre, j’ai été un peu déroutée par le style d’écriture, d’autant plus qu’on commence (ou presque) par un long dialogue sans phrase narrative. Mais très vite, on se fait à l’écriture et une fois dans l’histoire, ce qui se produit très vite, une vingtaine de pages tout au plus, on ne fait plus attention au style (et puis il reprend un récit plus classique, passé ces premières pages qui ont pour but, je pense, de nous faire voir Malone par les yeux du psy).
    J’avais un soupçon, pas sur quelqu’un en particulier, qui ne s’est pas concrétisé, et je n’ai pas été satisfaite de l’explication donnée sur ce point. Pas parce qu’elle est mal tournée, mais parce que les indices qui ont éventuellement pu être semés étaient dans des passages qui semblaient être là pour meubler, pour donner du corps au personnage de Marianne. Alors pour les futurs lecteurs, retenez bien cela : tout, absolument tout, même la chose la plus insignifiante au premier abord, a une importance !
    Je pense qu’à l’occasion, je relirai ce livre avec ça à l’esprit…
    Au final, c’est un excellent polar, avec une tension qui monte doucement et qui est accentuée par le fait que l’on sait dès le départ que le livre débute 4 jours avant les événements du prologue… et le fait que Malone se repère grâce à la position des aiguilles sur la pendule accentue cette tension…
    Parfois on a l’impression que tout va trop lentement, on a envie de hurler aux flics, mais c’est là ! Allez-y ! N’attendez pas !!! Mais on est pas dans du fantastique, les preuves ne tombent pas du ciel, les enquêteurs doivent les trouver… Et si c’est très frustrant, c’est aussi ce qui fait qu’on ne peut pas lâcher ce livre avant les dernières lignes.


    Un extrait : Petite aiguille sur le 8, grande aiguille sur le 7

    — Maman marchait vite. Je lui tenais la main et ça me faisait mal au bras. Elle cherchait un coin pour qu’on se cache tous les deux. Elle criait mais je l’entendais pas, parce qu’il y avait trop de monde.

    — Il y avait trop de monde ? C’était qui, tous ces gens autour de vous ?

    — Bah… des gens qui faisaient les courses.

    — Il y avait des magasins autour de vous, alors ?

    — Oui. Plein. Mais nous, on n’avait pas de Caddie. Juste un grand sac. Mon grand sac Jack et les pirates.

    — Mais toi et ta maman, vous faisiez aussi les courses ?

    — Non. Non. Je partais en vacances. C’est ce que maman disait. Des grandes vacances. Mais moi je voulais pas. C’est pour ça que maman cherchait un coin pour se cacher avec moi. Pour pas que les gens me voient faire ma crise.

    — Comme tu l’as fait à l’école ? Comme celle dont Clotilde m’a parlé ? Pleurer. Te mettre en colère. Vouloir tout casser dans la classe. C’est ça, Malone ?

    — Oui.

    — Pourquoi ?

    — Parce que je voulais pas partir avec l’autre maman.

    — C’était juste ça ?

    — …

    — D’accord, on va en reparler après, de ton autre maman. Essaye d’abord de te rappeler le reste. Tu peux me décrire ce que tu voyais ? L’endroit où tu marchais vite avec ta maman.

    — Il y avait des magasins. Plein de magasins. Il y avait un McDo aussi, mais on y avait pas mangé. Maman voulait pas que je joue avec les autres enfants.

    — Tu te souviens de la rue ? Tu te souviens des autres magasins ?

    — C’était pas dans une rue.

    — Comment ça, pas dans une rue ?

    — Si, c’était comme une rue, mais on voyait pas le ciel !

     

  • [Livre] L'évangile selon Satan

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    Résumé : 2006, Hattiesburg, dans le Maine.
    Rachel, l’assistante du shérif du comté, enquête sur la disparition de quatre jeunes serveuses.
    Elle disparaît a son tour. Marie Parks, profileuse au FBI qui possède des dons de médium et s'est spécialisée dans la traque des cross-killers -les tueurs qui voyagent-, est chargée d'enquêter sur la disparition de Rachel. Elle retrouve son corps torturé et la dépouille des quatre disparues crucifiées dans une crypte. Le tueur, abattu par le FBI, est un moine qui porte les signes du Diable.
    Quelques jours plus tard, au Vatican, le cardinal Oscar Camano, patron de la congrégation des Miracles, apprend que les quatre jeunes femmes assassinées sont les religieuses qu'il avait envoyées aux États-Unis pour enquêter sur la vague de meurtres qui frappent l'ordre des Recluses, un ordre très ancien, chargé depuis le Moyen-âge de protéger et d'étudier les manuscrits interdits de la chrétienté. Il confie au meilleur de ses exorcistes, le père jésuite Carzo, le soin de retrouver la trace de cet évangile que l’Église a perdu six siècles plus tôt...
     

    Auteur : Patrick Graham

    Edition : France Loisirs

    Genre : Thriller

    Date de parution : 09 janvier 2008

    Prix moyen : 9€

    Mon avis : Qu’une chose soit claire : je ne relirai jamais un livre pareil la nuit !!! Parce qu’il y a vraiment des passages carrément flippants.
    En général je n’aime pas trop qu’il y ait du surnaturel dans les polars. J’aime les bouquins surnaturels avec des loups garous, des vampires, des fantômes, des démons etc… j’aime les thrillers qu’ils soient gores ou psychologiques… mais j’aime rarement le mélange des deux.
    Ici, le coté surnaturel ne m’a pas dérangé. Au contraire, il a apporté un surplus d’angoisse qui a fait que je ne pouvais plus lâcher le roman (et il fait plus de 700 pages).
    Je n’ai commencé à avoir des doutes sur l’identité du « grand maître », le grand méchant, celui qui orchestre tout ou presque qu’une centaines de pages avant la fin, mais on ne peut pas dire qu’il y ait eu des indices. Je me suis plutôt basée sur l’intuition découlant du classique « qui semble le moins susceptible d’être un salopart ? »
    Dans la deuxième parti du roman on part un peut en vrille avec le FBI, la mafia, le Vatican, les sociétés secrètes…j’ai trouvé que ça faisait peut être un peu trop….mais ça ne change pas la dynamique du roman et au final, même si certaines choses n’ont pas de vraies réponses, on y trouve quand même son compte.
     

    Concernant les dons de Marie Parks, on n’est pas vraiment dans le domaine surnaturel. Le principe est que son cerveau utilise des zones que le genre humain n’utilise pas, on revient sur la théorie selon laquelle nous n’utilisons que 10 % des capacités de notre cerveau. Alors fiction ou réelle possibilité scientifiques ? Je pense que la réponse à cette question ne cessera de changer au fil des découvertes scientifiques (après tout, on a bien pensé pendant des siècles que la terre était plate !).
    Je sais que l’auteur a écrit un autre roman mettant en scène Marie Parks mais les critiques sont unanimement mauvaise et font état de la déception des lecteurs. Alors je pense que je vais m’abstenir pour garder un bon souvenir de cet auteur grâce à ce roman vraiment excellent.


    Un extrait :
    Le pape lève son verre et avale un gorgée d’eau. Le goût de terre a disparu. Lorsqu’il se remet à parler, sa voix semble brisée de fatigue.

    - Quelques heures après que les disciples de Janus eurent volé le cadavre du Christ, un homme appelé Joseph d’Arimathie a retrouvé au pied de la croix un des clous qui avait servi au supplice. Un clou plein de sang qu’il a enveloppé dans un linge avant de le glisser dans sa tunique.

    Un silence.

    - Nous savons que Joseph d’Arimathie a remis ce linge à Pierre, le chef des apôtres, qui avait reçu du Christ le titre de premier pape de la chrétienté. C’est comme ça que le clou a rejoint Rome et qu’il a traversé les siècles, de pape en pape.

    - Mon Dieu, vous voulez dire que ce clou est encore en votre possession ?

    - Il est en lieu sûr avec d’autres reliques secrètes récupérées par Marie et l’apôtre Jean, qui se tenaient au pied de la croix au moment de l’agonie du Christ. Nous avons fait analyser dans le plus grand secret l’ADN qui se trouvait sur ce clou.
     Quelques fibres de chair solidifiée et du sang très ancien. Puis nous avons comparé ces résultats à l’ADN du squelette de Janus.

    - Alors ?

  • [Livre] La voleuse de livres

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    Résumé : 1939, en Allemagne nazie. Liesel et son jeune frère sont envoyés par leur mère dans une famille d'adoption en dehors de Munich. Sur la route, la Mort s'empare du frère de Liesel et remarque la petite fille. Ce sera la première d'une longue série d'approches. Durant l'enterrement de son frère, la vie de Liesel va basculer : elle trouve un objet singulier, partiellement caché sous la neige, un livre intitulé Manuel du fossoyeur. Avec son père adoptif, elle décide d'apprendre à lire, d'abord le Manuel du fossoyeur, puis, plus tard, des trésors volés, dont un livre banni qu'elle sauve, malgré les dangers, d'un autodafé. Les vols que commet Liesel viennent de sa faim intense de comprendre ce qui se passe autour d'elle. Sans argent pour acheter des livres, elle les subtilise.

    Auteur : Marcus Zusak

    Edition : Pockett

    Genre : Drame

    Date de parution : 20 mars 2008

    Prix moyen : 8€10

    Mon avis : La première chose qui m’a frappée dans ce livre c’est que la narratrice est particulière. Dans un certain sens, il n’est pas faux de dire que c’est un personnage à part entière du livre. Mais c’était, en tout cas, inattendu.
    Au delà de cet aspect narratif, j’ai apprécié de lire une histoire sur la guerre du point de vue allemand. Une histoire qui montre que non, tous les allemands n’adhéraient pas aux idées nazies mais que, s’ils n’avaient pas la carte du parti, si leurs enfants n’étaient pas inscrits aux jeunesses hitlériennes, alors on commençait à les regarder d’un sale œil et si ils persistaient à ne pas rentrer dans le rang, leur vie devenait vite impossible.
    Le livre nous montre les enfants qui, parce qu’ils sont trop « bons » à l’école, sont emmenés pour aller dans des écoles spécialisées, chargées de faire d’eux de futurs officiers du troisième Reich.
    Liesel se retrouve dans une famille adoptive qui n’approuve pas les idées nazies et qui les combattent à leur manière, discrètement. S’ils ne peuvent pas le faire plus ouvertement, c’est uniquement parce que leur vie s’en trouverait aussitôt menacée. Liesel est inscrite aux jeunesses hitlériennes même si elle y va à contrecœur.
    Et si « Papa », son père adoptif, fini par se résigner à demander sa carte du parti, cela ne l’empêche pas de laisser Liesel se procurer des livres interdit ou de cacher un juif dans sa cave.
    Ce livre est bouleversant et il n’est pas conseillé aux amateurs de happy end. Il n’est pas non plus conseillé pour les amateurs de suspense parce que la narratrice n’hésite pas à nous dire à l’avance ce qu’il va se passer.
    Mais je l’ai lu d’une traite, même quand je pleurais comme une madeleine en tournant les pages.
    En revanche, je n’ai toujours pas vu le film, parce que j’ai tellement aimé ce livre que j’ai peur d’être déçue…


    Un extrait : Il y avait aussi un homme dans la voiture. Il resta avec Liesel pendant que Frau Heinrich disparaissait à l'intérieur de la maison. Il ne disait pas un mot. Elle pensa qu'il était là pour l'empêcher de s'enfuir ou pour la faire entrer de force le cas échéant. Pourtant, quand un peu plus tard le problème se posa, il ne leva pas le petit doigt. Peut-être n'était-il que l'ultime recours, la solution finale.

    Au bout de quelques minutes, un homme de très haute taille sortit de la maison. C'était Hans Hubermann, le père nourricier de Liesel. Il était encadré par Frau Heinrich, qui était de taille moyenne, et par la silhouette trapue de sa femme, qui ressemblait à une petite armoire sur laquelle on aurait jeté une robe. Rosa Hubermann marchait en se dandinant et l'ensemble aurait été plutôt sympathique si son visage, qui ressemblait à du carton ridé, n'avait eu une expression agacée, comme si elle avait du mal à supporter tout ça. Son mari avait une démarche assurée. Il tenait entre ses doigts une cigarette allumée. Il roulait lui-même ses cigarettes.

    * * *

    L'ennui, c'est que Liesel ne voulait pas descendre de voiture.

    « Was ist los mit dem Kind? » demanda Rosa Hubermann. Elle répéta sa phrase. « Qu'est-ce qui se passe avec cette enfant?» Elle glissa la tête à l'intérieur de la voiture. « Na, komm. Kornm. »

    Le siège de devant fut repoussé et un couloir de lumière froide invita Liesel à sortir. Elle ne bougea pas.

    À l'extérieur, grâce au cercle qu'elle avait dessiné sur la vitre, elle pouvait voir les doigts de l'homme de haute taille. Ils tenaient toujours la cigarette, au bout de laquelle la cendre formait un mince boudin qui pencha vers le sol et se redressa à plusieurs reprises avant de tomber enfin. Il fallut presque un quart d'heure d'efforts pour persuader la fillette de quitter la voiture. C'est Hans Hubermann qui y parvint.

    En douceur.

    Ensuite, il fallait passer le portail. Elle s'y accrocha. 

    Les larmes traçaient des sillons sur ses joues. Un attroupement commença à se former tandis qu'elle refusait d'entrer. Au bout d'un moment, Rosa Hubermann envoya les gens au diable et ils repartirent comme ils étaient venus.