Résumé : Dans le futur, les humains vivent dans des villes construites sur des vaisseaux spatiaux en orbite bien au-dessus de l'atmosphère toxique de la Terre. Personne ne sait quand, ou même si, cette planète abandonnée depuis bien longtemps sera habitable à nouveau un jour. Mais, confrontés à la diminution des ressources et à la croissance de la population, les chefs du gouvernement savent qu'ils doivent retrouver leur patrie... Avant qu'il ne soit trop tard.
Dès lors, cent délinquants juvéniles sont envoyés dans une mission à hauts risques pour recoloniser la Terre. Après un crash brutal au moment de l'atterrissage, les adolescents arrivent sur une planète sauvagement magnifique, qu'ils n'avaient vue jusqu'ici que depuis l'espace. Face aux dangers de ce nouveau monde indompté, ils se battent pour tenter de former une communauté.
Mais ils sont hantés par leur passé et doutent de leur avenir.
Pour survivre, ils vont devoir apprendre à faire confiance - et à aimer - de nouveau.
Auteur : Kass Morgan
Edition : Robert Laffont
Genre : Young Adult
Date de parution : 23 janvier 2014 au 26 mars 2015
Prix moyen : 18€
Tomes : T01 – Les 100
T02 – 21ème jour
T03 – Retour
Mon avis : La vie sur la colonie est une dictature sous couvert de démocratie. Le conseil est composé de collège de conseillers mais les lois arbitraires, les arrestations, les exécutions, tout désigne une dictature. Parmi les 100, les condamnés mineurs ont été arrêté pour des crimes allant de la simple connaissance d’une infraction non dénoncée au meurtre en passant par le vol de nourriture ou de médicaments ou le simple fait d’être tombée enceinte.
Le Chancelier Jaha semble croire réellement que ces lois sont nécessaires, et peut être le sont elles dans un monde en orbite où les réserves d’air, d’eau et de nourriture sont faibles. Mais dans le cas de la grossesse par exemple, un avortement obligatoire suffirait, pourquoi condamner à mort ? A part peut être pour faire baisser la population ?
Le vice-chancelier, Rhodes, cache quelque chose selon moi : tout dans sa description, de son comportement à son physique, laisse transparaître sa fausseté et son machiavélisme.
Il est impressionnant de constater que même sur une si petite colonie, les être humains réussissent quand même à établir des castes : Phoenix, celle des dirigeants et des riches, Walden et Arcadia sont réservés aux basses classes…
Du coté des 100, les tensions sont présentes. Ce sont des ados, ils sont furieux contre ce gouvernement qui condamne et exécute à tour de bras, et là que l’occasion leur est donnée de construire une nouvelle vie, leur premier mouvement est de reproduire ces pratiques arbitraires en se mettant dans la position de ceux qui décident.
A coté de ceux qui veulent s’imposer, il y a ceux qui veulent réellement saisir leur chance. Et puis toujours cette crainte de devoir se plier à nouveau aux ordres du conseil si ceux-ci viennent les rejoindre sur Terre.
Alors qu’ils tentent de s’acclimater sur Terre, ils se rendent compte que celle-ci recèle des dangers que personne n’avait imaginé.
Le T01 est relativement calme : l’auteur met en place son histoire, jette des bases solides pour préparer les T02 et T03…
J’ai eu un peu plus de mal à entrer dans le T02, j’avais l’impression que le style était différent, mais, en revenant au T01, je me suis rendu compte que c’était bien le même. Il m’a fallu un bon tiers du livre pour vraiment entrer dans l’histoire alors que pour le T01 j’y étais entrée quasi instantanément.
Les ennuis se multiplient pour les 100 : que ce soit les tensions entre eux qui augmentent ou les dangers extérieurs qui se multiplient.
La fin du T02 est sans réelle surprise, tout dans le tome nous amenait à cet événement.
Dans le tome 3, les choses s’accélèrent (et dégénèrent un peu). Les colons ont rejoint les 100 et les dirigeants sont bien décidés à conserver le même contrôle que sur la station spaciale, ce qui n’est pas du goût des jeunes « criminels » qui voient tout leur travail quasiment anéanti.
Si je dois regretter une chose, dans la fin du livre, c’est comment se termine les choses pour le Vice-Chancelier Rhodes.
Certains passages m’ont fait chouigner un peu, d’autres se sont passés un peu trop rapidement à mon goût. Et une des révélations m’a vraiment surprise. Je pensais bien que ce personnage avait quelque chose de louche, mais je n’avais pas deviné que c’était à ce point !
C’était tout de même une bonne lecture, même si je ne suis pas une grande fan d’une énième présentation en trilogie.
Un extrait : Lorsque la lourde porte coulisse, Clarke sait que l’heure est venue pour elle de mourir.
Les yeux rivés sur les bottes du gardien, elle se prépare mentalement au déferlement de peur panique qui ne va pas manquer de la submerger. Pourtant, tout ce qu’elle ressent lorsqu’elle se redresse sur son lit exigu et décolle de sa peau son chemisier trempé de sueur, c’est du soulagement.
Parce qu’elle a tué un garde, elle a été transférée à l’Isolement. Clarke n’est pourtant jamais vraiment seule. Où qu’elle soit, elle entend des voix. Ces dernières l’appellent de chaque coin de sa cellule sombre. Elles s’immiscent dans les silences qui séparent les battements de son cœur. Elles crient en permanence du tréfonds de son âme. Ce n’est pas qu’elle veuille mourir, mais si c’est la seule manière de faire taire ces voix, alors Clarke est prête à franchir le pas.
On l’a condamnée pour trahison. La vérité est toutefois bien pire. Même si, par miracle, elle était acquittée lors de son second procès, elle ne connaîtrait pas de véritable répit. Ses souvenirs sont plus oppressants que n’importe quelle prison.
Le gardien se racle la gorge, manifestement mal à l’aise.
— Prisonnier matricule 319, levez-vous s’il vous plaît !
Il est plus jeune que ce à quoi elle s’attendait. Son uniforme bleu trop large, pendouillant par endroits sur son corps maigre, trahit son statut de recrue récente. Quelques mois de rations militaires ne suffisent pas à gommer les effets de la malnutrition qui sévit à bord des deux vaisseaux extérieurs de la Colonie, Walden et Arcadia.
Clarke inspire à fond, puis se met debout.
— Tendez les mains ! lui ordonne le gardien en tirant de sa poche une paire de menottes métalliques.
Clarke ne peut s’empêcher de frissonner en effleurant sa main. Elle n’a vu personne depuis son transfèrement, et a encore moins été touchée.
— Elles ne sont pas trop serrées ? demande-t-il d’un ton bourru.
La note de pitié qui y affleure néanmoins lui donne un pincement au cœur. Cela fait si longtemps qu’à part Thalia, son ex-compagne de cellule et seule amie au monde, personne ne lui a témoigné ne serait-ce qu’un brin de compassion.
Elle fait non de la tête.
— Vous pouvez vous asseoir sur votre lit, le médecin ne va pas tarder à arriver.
— Ils… ils le font ici ? s’inquiète Clarke, la voix rauque – cela fait si longtemps, aussi, qu’elle n’a pas parlé.
Si le médecin vient directement dans sa cellule, cela signifie qu’ils ne vont même pas prendre la peine de la juger. Voilà qui ne devrait pourtant pas la surprendre. Selon la loi de la Colonie, les adultes sont exécutés dès la condamnation prononcée. Les mineurs, eux, sont isolés jusqu’à ce qu’ils atteignent dix-huit ans. On leur donne alors une ultime opportunité de plaider leur cause. Mais ces derniers temps, la peine de mort a été appliquée dans les heures qui suivent le verdict, pour des crimes qui valaient acquittement il y a quelques années à peine.
Elle a toutefois du mal à croire qu’ils vont passer à l’acte ici même. Dans un accès de nostalgie un peu masochiste, elle espérait marcher une dernière fois jusqu’à l’hôpital. Elle y a passé tellement de temps comme apprentie médecin… Ce serait sa dernière occasion de goûter à un environnement familier, ne serait-ce que pour sentir à nouveau l’odeur de désinfectant et entendre le bourdonnement de la ventilation, avant d’être privée de ses sens à tout jamais.
— Il faut que vous vous asseyiez, précise le gardien sans oser croiser son regard.
Il suffit de deux petits pas à Clarke pour atteindre le bord de sa couchette. Elle a beau savoir que l’Isolement altère la perception du temps, elle ne peut pas imaginer avoir vécu là durant presque six mois. L’année passée avec Thalia et leur troisième codétenue, Lise, une fille aux traits durs qui a souri pour la première fois lorsque Clarke fut transférée ici, lui paraît avoir duré une éternité en comparaison. Mais il n’y a pas d’autre explication qui tienne. C’est forcément son dix-huitième anniversaire aujourd’hui. En guise de cadeau, une seringue qui lui paralysera les muscles jusqu’à ce que son cœur s’arrête. Après, comme le veut la coutume au sein de la Colonie, son corps sera jeté dans l’espace où il dérivera à travers la galaxie jusqu’à la fin des temps…
Les 100 – T01