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[Livre] Moi et Becca

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Résumé : La nouvelle, l'intruse - voilà tout ce que je suis pour les élèves de Manderley. On ne me pardonne pas d'avoir pris la place libérée par Becca. La belle, la parfaite, l'irremplaçable Becca ! Un véritable fantôme accroché à mes basques, auquel tout le monde me compare sans cesse. Il faut dire que Becca n'a pas vraiment « quitté » Manderley : un soir, elle a mystérieusement disparu. Et je crois bien que, si je veux qu'on m'accepte, il va falloir que je découvre ce qui lui est arrivé.

Auteur : Paige Harbison

Edition : Darkiss

Genre : Young Adult

Date de parution : 1er mars 2013

Prix moyen : 15€

Mon avis : Je viens de lire un tiers du livre et je commence à me faire une opinion sur les personnages.
Déjà, la première chose est que depuis le début du livre, l’héroïne est interrompue chaque fois qu’elle est sur le point de se présenter, ce qui fait qu’au moment d’aborder le chapitre 10, on ne connaît toujours pas son prénom. Les débuts de chapitres la concernant sont simplement intitulés « Moi ». Et je me dis que si l’auteur a pris autant de soin pour éviter de le donner, c’est qu’il doit y avoir une certaine importance.
Concernant les parents de « la nouvelle », ils pensent vraiment lui faire plaisir mais on peut dire qu’ils sont quand même un peu à la masse. Parce que s’acharner pour faire admettre leur fille en pension parce qu’à l’âge de 11 ans, et juste après avoir lu Harry Potter, elle voulait y entrer… pas une seconde ils se disent qu’une ado de 17 ans n’a peut être pas envie d’être enfermée dans une pension glaciale où on la prive d’ordi et de portable.
Les élèves l’accueillent assez mal, surtout sa camarade de chambre, Dana, mais on a plus l’impression que c’est parce qu’ils sont malheureux de la disparition de Becca.
Quant à Becca, c’est vraiment l’archétype de la petite fille riche habituée à avoir tout ce qu’elle veut, quitte à écraser tous ceux qui se dressent sur son chemin. Elle est allumeuse, arrogante, ne respecte aucun règlement, est de toute évidence folle de rage d’avoir été envoyée en pension…
Au vue de certaines choses qu’a laissé échapper Dana, j’ai une petite idée de pourquoi Becca aurait pu s’enfuir (si elle s’est enfuie) et cette raison est aussi valable si elle a été assassinée. Mais pour l’instant ce ne sont que de vagues suppositions.
A la fin de ma lecture, je constate que nous ne connaîtrons jamais le nom de l’héroïne, sans doute est-ce une volonté de l’auteur pour que l’amalgame que font les étudiants entre elle et Becca soit plus fort : l’héroïne est dépossédée de sa personnalité au profit des comparaisons que l’on fait avec Becca. J’avoue que, tout au long du roman, j’ai pensé qu’on connaîtrait son nom à la fin, j’ai même pensé que, par un concours de circonstances, elle se prénommait elle-aussi Rebecca et que c’était la raison pour laquelle ses camarades s’obstinaient à l’appeler « petite nouvelle ».
Concernant Becca, plusieurs hypothèses sont pensées par les élèves : assassinat, mort accidentelle, fuite, enlèvement, blague morbide de la part de Becca…
Pour ma part, j’avais pensé à deux options et il se trouve que j’avais en partie raison. En réalité les deux options qui me semblaient les plus probables étaient les bonnes : ce n’était pas l’une ou l’autre mais les deux combinées.
Mais le plus important dans ce livre c’est la quasi torture psychologique que subit la nouvelle, « moi » de la part de ses camarades qui semblent, pour certains, lui reprocher d’avoir pris « la place » de Becca. Ce qui m’a choquée, c’est qu’à aucun moment il n’y a une quelconque intervention de l’administration pour faire cesser les brimades, malgré le fait qu’ils en soient témoins à au moins deux reprises.
C’est ce qui fait la force de « Moi » : avoir réussi à mener cette année sans sombrer dans la dépression. Cette gamine a une volonté de fer, malgré les doutes qui l’assaillent et elle s’accroche au fait qu’elle doit réussir pour aller à l’université et construire sa vie.
C’est vraiment un livre bien construit et très prenant : je n’ai quasiment pas pu le lâcher dès la seconde où je l’ai ouvert.


Un extrait : Mes parents avaient appelé cela une « surprise ».

Les pauvres… Ils sont adorables, et cela partait d’un bon sentiment — seulement s’ils avaient su à quel point ils se trompaient, sur ce coup-là ! J’ai fini par comprendre qu’ils présentaient mon dossier à Manderley chaque année, depuis que je les avais suppliés de m’inscrire dans cette pension — j’étais en sixième à l’époque.

Je l’avais trouvée en surfant sur Google et, tout excitée, j’avais immédiatement appelé papa et maman pour qu’ils viennent voir d’eux-mêmes sur l’écran l’endroit où je rêvais de passer mes années de lycée. C’était bien simple : aucune école au monde ne me paraissait aussi irrésistible.

Je ne surprendrai personne en disant que je venais de lire toute la série des Harry Potter. A l’époque, j’aurais donné cher pour qu’on vienne m’annoncer que j’avais une destinée exceptionnelle sur cette Terre, avant de m’emmener sur un quai de gare fantomatique pour m’enseigner les bases de la magie. Au point que, lorsque ma première demande d’inscription avait été refusée, j’avais éclaté en sanglots. Et que lorsque j’étais entrée pour la première fois dans mon lycée de St. Augustine, j’avais eu bien du mal à surmonter ma déception. Dans mon esprit d’adolescente, je me racontais que j’aurais pu étudier ailleurs, et autre chose, de bien plus excitant.

Bref, je m’étais sentie terne, très ordinaire… pour ne pas dire franchement transparente.

Seulement le temps que mes parents me fassent la surprise de leur acharnement secret, je m’étais mise à l’apprécier, moi, ma vie « ordinaire ».

Principalement grâce à eux d’ailleurs, je dois l’avouer. Loin de m’assener des préceptes du genre : « On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait lorsqu’il s’en va », ils veillaient sur moi, m’entouraient de leur amour, en toute simplicité.

Et puis, j’avais une amie à qui je tenais beaucoup, Leah — qui sortait par intermittence avec un véritable nain, cinquante kilos tout mouillé ; une bande de copains dont j’étais beaucoup moins proche, mais avec laquelle je m’amusais bien, et j’étais toujours contente de rentrer chez moi, le soir venu.

Il faut dire que, quand tout allait de travers, maman parvenait toujours à me convaincre que ce dont j’avais besoin, au fond, c’était d’être bichonnée. Et donc d’être emmenée dans un salon de beauté illico ! Mon père, lui — connaissant ma tendance à me consoler avec des cochonneries sucrées — rentrait du supermarché avec une boîte de Maltesers ou d’After Eight. Lily, ma petite sœur, trouvait le moyen de me réconforter en m’offrant un beau dessin de toutes les couleurs. Parfois même, rien que le son de sa voix fluette de gamine de six ans, racontant des histoires à ses poupées dans la pièce voisine, suffisait à me remonter le moral.

Tout cela sans parler de la brise chaude qui s’engouffrait dans ma chambre la nuit venue, tandis que je m’endormais doucement, Jasper enroulé à mes pieds.

Bref, j’étais bien à l’abri, et je vivais dans un confort enviable. Au point que je commençais à redouter le moment où je devrais tout quitter pour entrer à l’université.

En clair, j’étais heu-reu-se.

Oh ! cette sensation de bien-être… Elle me manquait déjà.

Hier me semblait bien loin.

A des milliers de kilomètres de ce paysage lugubre.

 

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