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[Livre] La voleuse de livres

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Résumé : 1939, en Allemagne nazie. Liesel et son jeune frère sont envoyés par leur mère dans une famille d'adoption en dehors de Munich. Sur la route, la Mort s'empare du frère de Liesel et remarque la petite fille. Ce sera la première d'une longue série d'approches. Durant l'enterrement de son frère, la vie de Liesel va basculer : elle trouve un objet singulier, partiellement caché sous la neige, un livre intitulé Manuel du fossoyeur. Avec son père adoptif, elle décide d'apprendre à lire, d'abord le Manuel du fossoyeur, puis, plus tard, des trésors volés, dont un livre banni qu'elle sauve, malgré les dangers, d'un autodafé. Les vols que commet Liesel viennent de sa faim intense de comprendre ce qui se passe autour d'elle. Sans argent pour acheter des livres, elle les subtilise.

Auteur : Marcus Zusak

Edition : Pockett

Genre : Drame

Date de parution : 20 mars 2008

Prix moyen : 8€10

Mon avis : La première chose qui m’a frappée dans ce livre c’est que la narratrice est particulière. Dans un certain sens, il n’est pas faux de dire que c’est un personnage à part entière du livre. Mais c’était, en tout cas, inattendu.
Au delà de cet aspect narratif, j’ai apprécié de lire une histoire sur la guerre du point de vue allemand. Une histoire qui montre que non, tous les allemands n’adhéraient pas aux idées nazies mais que, s’ils n’avaient pas la carte du parti, si leurs enfants n’étaient pas inscrits aux jeunesses hitlériennes, alors on commençait à les regarder d’un sale œil et si ils persistaient à ne pas rentrer dans le rang, leur vie devenait vite impossible.
Le livre nous montre les enfants qui, parce qu’ils sont trop « bons » à l’école, sont emmenés pour aller dans des écoles spécialisées, chargées de faire d’eux de futurs officiers du troisième Reich.
Liesel se retrouve dans une famille adoptive qui n’approuve pas les idées nazies et qui les combattent à leur manière, discrètement. S’ils ne peuvent pas le faire plus ouvertement, c’est uniquement parce que leur vie s’en trouverait aussitôt menacée. Liesel est inscrite aux jeunesses hitlériennes même si elle y va à contrecœur.
Et si « Papa », son père adoptif, fini par se résigner à demander sa carte du parti, cela ne l’empêche pas de laisser Liesel se procurer des livres interdit ou de cacher un juif dans sa cave.
Ce livre est bouleversant et il n’est pas conseillé aux amateurs de happy end. Il n’est pas non plus conseillé pour les amateurs de suspense parce que la narratrice n’hésite pas à nous dire à l’avance ce qu’il va se passer.
Mais je l’ai lu d’une traite, même quand je pleurais comme une madeleine en tournant les pages.
En revanche, je n’ai toujours pas vu le film, parce que j’ai tellement aimé ce livre que j’ai peur d’être déçue…


Un extrait : Il y avait aussi un homme dans la voiture. Il resta avec Liesel pendant que Frau Heinrich disparaissait à l'intérieur de la maison. Il ne disait pas un mot. Elle pensa qu'il était là pour l'empêcher de s'enfuir ou pour la faire entrer de force le cas échéant. Pourtant, quand un peu plus tard le problème se posa, il ne leva pas le petit doigt. Peut-être n'était-il que l'ultime recours, la solution finale.

Au bout de quelques minutes, un homme de très haute taille sortit de la maison. C'était Hans Hubermann, le père nourricier de Liesel. Il était encadré par Frau Heinrich, qui était de taille moyenne, et par la silhouette trapue de sa femme, qui ressemblait à une petite armoire sur laquelle on aurait jeté une robe. Rosa Hubermann marchait en se dandinant et l'ensemble aurait été plutôt sympathique si son visage, qui ressemblait à du carton ridé, n'avait eu une expression agacée, comme si elle avait du mal à supporter tout ça. Son mari avait une démarche assurée. Il tenait entre ses doigts une cigarette allumée. Il roulait lui-même ses cigarettes.

* * *

L'ennui, c'est que Liesel ne voulait pas descendre de voiture.

« Was ist los mit dem Kind? » demanda Rosa Hubermann. Elle répéta sa phrase. « Qu'est-ce qui se passe avec cette enfant?» Elle glissa la tête à l'intérieur de la voiture. « Na, komm. Kornm. »

Le siège de devant fut repoussé et un couloir de lumière froide invita Liesel à sortir. Elle ne bougea pas.

À l'extérieur, grâce au cercle qu'elle avait dessiné sur la vitre, elle pouvait voir les doigts de l'homme de haute taille. Ils tenaient toujours la cigarette, au bout de laquelle la cendre formait un mince boudin qui pencha vers le sol et se redressa à plusieurs reprises avant de tomber enfin. Il fallut presque un quart d'heure d'efforts pour persuader la fillette de quitter la voiture. C'est Hans Hubermann qui y parvint.

En douceur.

Ensuite, il fallait passer le portail. Elle s'y accrocha. 

Les larmes traçaient des sillons sur ses joues. Un attroupement commença à se former tandis qu'elle refusait d'entrer. Au bout d'un moment, Rosa Hubermann envoya les gens au diable et ils repartirent comme ils étaient venus.

 

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