Résumé : Miss Dolly Green était complètement anéantie par la demande du vieux duc. Ce marché, bien qu’incroyablement culotté, était peut-être le seul moyen pour elle de survivre. Elle venait de perdre son petit domaine et n’avait plus que sa beauté pour elle. Elle n’avait donc plus les moyens de rêver. Le bel Anton ne serait plus, à jamais, qu’un souvenir qu’elle pourrait chérir en secret…
Auteur : Lhattie Haniel
Edition : Auto édition
Genre : Romance historique
Date de parution : 2015
Prix moyen : 10€
Mon avis : J’adore les romances historiques mais ce livre a été une grosse déception. L’idée de départ est bonne bien qu’assez classique dans ce genre de littérature. Cependant, l’écriture manque de fluidité avec une syntaxe, une grammaire et une conjugaison parfois approximative.
Entre autre l’emploi du mot « aussi », utilisé à tort et à travers, parfois à la place du mot « Ainsi », m’a dérangé, je trouve que lorsqu’on écrit un roman destiné à être publié, la moindre des choses est de vérifier le sens des mots que l’on emploie
Et est-ce qu’on parle des anachronismes ? Pour n’en citer que deux :
- Les femmes ne portaient rien sous leurs jupes avant le XIXème siècle où elles commencent à porter des pantalons, la petite culotte, elle, ne fait son apparition qu’en 1918, or, l’héroïne en porte une… En avance sur son temps la demoiselle…
- Le comte Anton qui couche avec l’héroïne alors qu’ils ne se sont adressés que deux mots et qui ne se pose pas la question de la virginité, sachant que les mœurs de 1810 n’étaient pas particulièrement libres en Angleterre… Alors qu’ils couchent ensemble, ok, mais il fallait l’amener, les faire peut-être hésiter, mais en tout cas, certainement pas faire que le monsieur tombe des nues en découvrant sa virginité !
Je n’ai pas compris les réactions de certains personnages comme par exemple le majordome qui se montre limite impoli, sans qu’aucune raison ne soit donnée, avec une visiteuse qui se présente pour rencontrer son maître... Un coup à se faire jeter sur le pavé, ça… Alors cette attitude peut passer, mais il faut que les actes des personnages soient motivés… Dans le cas contraire, on a l’impression que des noms de personnages ont été jetés sur le papier sans qu’ils n’aient été travaillés.
La fin est non seulement sans surprise mais beaucoup trop rapide. Tout ce que l’auteur n’a pas eu le temps ou l’envie de détailler, elle l’a collé pêle-mêle dans l’épilogue.
Etant une grande fan du genre, j’ai lu beaucoup de livres de romance historique, du coup, c’est vrai que je suis exigeante dans ce domaine, d’autant plus que ces livres sont légion dans le commerce. Alors quand je lis un livre comme ça, qui est une grande déception, j’ai du mal à dépasser cette déception pour tenter de lui trouver des points positifs.
La romance historique est un exercice difficile justement parce que beaucoup s’y sont essayé et qu’il y a beaucoup d’auteurs brillants tels que Julie Garwood ou Madeline Hunter.
Un extrait : Dans son énorme propriété située dans la ville de Sudbury, lord Henry Grey, duc de Clarence, se réveillait seul dans sa chambre comme tous les jours depuis ces vingt dernières années.
Alors, comme chaque matin que Dieu faisait, il se leva.
Puis, comme chaque matin après ce soir d’hiver où il avait perdu Cecilia, son épouse tant adorée, il se dévisagea dans l’imposant miroir apposé au mur.
— Eh oui, mon ami ! Encore une nouvelle journée à vivre, pour rien ni pour personne, se dit-il en regardant son pâle visage où se reflétaient, en même temps qu’une profonde mélancolie, les années passées, déjà pointées par l'empreinte du doigt qui décompose le corps.
Et cet homme bien né et bien éduqué se retrouvait aujourd’hui tout seul parce que sa tendre Cecilia n’avait pu lui donner de descendance.
Pourtant, ils s’étaient aimés, d’un amour ardent, bien avant leur mariage. Cecilia avait été une cousine éloignée avant d’être son épouse.
Chez les Grey, les épousailles entre cousins étaient d’usage, et lord Grey — 5e duc de Clarence — n’avait pas failli à cette tradition familiale.
Il se détourna alors de son reflet grisonnant et s’en alla tirer sur un épais bandeau de tissu suspendu au mur qui — relié à un long cordage — était muni en son extrémité d’une clochette en argent. Celle-ci, située dans les cuisines, se mit à tinter gracieusement. Alors, George — le valet de pied qui reconnut le tintement de la clochette qui lui avait été attribuée — se vêtit de sa veste, puis s’affaira à grimper les deux étages avant que M. Parker, le majordome, ne le lui en donne l’ordre.