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Livres - Page 95

  • [Livre] Violentée de Cathy Glass

    Quand une petite fille a vécu l'horreur, la patience d'une mère d'accueil suffira-t-elle à la sauver?

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    RésuméQuand Cathy Glass, mère d’accueil, se voit confier Jodie, huit ans, elle ignore encore qu’elle va vivre le cas le plus terrible de sa carrière. Jodie, qui est extrêmement violente, a le niveau mental et moteur d’une enfant de quatre ans, et souffre de dédoublement de la personnalité... Quelles atrocités ses parents ont-ils bien pu lui faire subir pour la détruire à ce point ? Sa mère d’accueil va découvrir l’horreur absolue...


    Auteur
    : Cathy Glass

     

    Edition: France Loisirs

     

    Genre: Témoignage

     

    Date de parution: 2011

     

    Prix moyen: 7,65€

     

    Mon avis:C'est le deuxième livre de Cathy Glass que je lis. D’ailleurs, j'ai pris les choses à l'envers car ce livre ci a été écrit avant "Ne dis rien" que j'ai pourtant lu en premier (ce qui ne gêne absolument pas la lecture cela dit).
    Dans ce livre on sent bien que l'enfant a de gros problèmes et pendant toute la lecture, on se demande si Cathy va pouvoir l'aider.
    Avec la petite Jodie, à chaque fois que Cathy fait un pas en avant, elle en fait deux en arrière et trois sur le coté. 
    Quand la fillette commence à s'ouvrir, à demi-mots d'abord, puis plus franchement, on commence à reprendre espoir.
    Mais les révélations de la gamine se font par bribes, et vont crescendo...à chaque fois qu'elle s'ouvre, elle décrit un cran supplémentaire dans l'horreur.
    Les vingt ans d'expérience de Cathy semble la laisser désemparée face à cette petite boule de nerfs dont elle est la 5ème ou 6ème famille d'accueil en 4 mois. Après maintes demandes, questionnements, ruses parfois, Cathy finit par comprendre que la fillette a été virée de ses autres foyers parce que les parents nourriciers en avaient peur.
    8 ans, et qui effraie tout le monde. Le challenge est de taille.

    Comme pour "Ne dis rien" Cathy pointe les défaillances du système et celles du personnel. Aucune surcharge de travail, aucun manque de personnel, aucune fatigue, ne justifie l'indifférence coupable de l'assistante sociale censée suivre le cas de Jodie. Une assistante sociale qui ne répond pas même à ses obligations légales en venant voir comment se passe le placement.

    On espère de toutes nos forces un "happy end" pas un "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" mais presque.
    Et puis pas de happy end. Parce qu'on est pas dans Cendrillon. Mais plutôt une fin douce-amère. Certes on a retiré cette petite fille au monde d'horreur dans lequel elle vivait. Mais va-t-elle pour autant être heureuse? Trouver le bonheur? Vivre? A vous de le découvrir...

     

    Un extraitIl nous fallut presque deux heures pour terminer les achats de la semaine, et lorsque nous arrivâmes enfin aux caisses, Jodie aperçut l’étalage de confiseries, tentation suprême au coin de l’allée. Je commençai à poser les marchandises sur le tapis roulant, et lui dis de choisir un paquet de bonbons en cadeau, parce qu’elle avait été très gentille et m’avait aidée.

    — Un seul, répétai-je tandis que les sachets de sucreries se mettaient à pleuvoir dans le caddie.

    Mais je voyais son désir de coopérer fondre comme neige.

    — Prends les bonbons au chocolat, tu les aimes bien.

    — Je les veux tous ! cria-t-elle.

    Puis elle s’assit par terre d’un air de défi. La femme derrière nous dans la file, manifestement peu impressionnée par mes qualités de pédagogue, me décocha un regard dédaigneux. Je finis de poser les marchandises sur le tapis, bonbons inclus, et replaçai les sachets sur le présentoir. J’observai Jodie du coin de l’œil. Sa colère montait alors qu’elle repliait les jambes, croisait les bras et prenait un air sarcastique. Elle donna un coup de pied dans le chariot, qui me heurta les côtes. Je serrai les dents, feignant de n’avoir rien senti. Je tirai le caddie entre les caisses, tout au bout, prêt à recevoir les sacs.

    — Tu vas m’aider à ranger les affaires ? demandai-je à Jodie, essayant de la distraire. Tu m’as beaucoup aidée dans les rayons et tu me serais bien utile à présent.

    Elle fuyait mon regard ; je commençais à m’interroger sur la manière de la déloger de l’allée, mais j’étais résolue : elle n’obtiendrait pas satisfaction par une scène en public.

    — Je veux pas ces bonbons ! hurla-t-elle soudain. Je les aime pas.

    Je fixai mes yeux sur elle.

    — Ne crie pas, s’il te plaît. Je t’ai dit que tu pouvais en choisir un, mais dépêche-toi. Nous allons partir.

    Les gens nous dévisageaient ouvertement, désormais. De mauvaise grâce, Jodie se hissa sur ses pieds, empoigna un énorme sachet de berlingots et le jeta à la caissière.

    — Jodie !

    Je me tournai vers la caissière, occupée à échanger des regards éloquents avec la femme derrière nous.

    — Je suis vraiment navrée.

    Je payai, renouvelai mes excuses, et nous sortîmes.

     

  • [Livre] Ne dis rien de Cathy Glass

    Comment aider un enfant que la peur a muselé?

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    Résumé : Cathy Glass, mère d’accueil, a l’habitude de recevoir chez elle des enfants au passé douloureux et compliqué. Et pourtant le sort de Reece, 7 ans, va la bouleverser. Placé depuis seulement quelques semaines, il enchaîne les familles d’accueil après n’avoir connu que violence et danger auprès de ses parents. Découvrant jour après jour les terribles secrets que cache ce petit garçon violent et perdu, Cathy va l’aider à se reconstruire.

    Auteur : Cathy Glass

    Edition : France Loisirs

    Genre : Témoignage

    Date de parution : 2012

    Prix moyen : 8€

    Mon avis :Cathy Glass n'est pas le vrai nom de l'auteur, qui, comme elle est famille d'accueil, doit tenir à garder son anonymat pour garantir celui des enfants qui lui sont confiés. D'autant plus que leurs histoires sont souvent très difficiles...
    Je n'ai pas encore lu d'autres livres de cet auteur, mais comme j'adore les livres de Torey Hayden, qui sont sur un sujet assez proche (enfants en difficulté), quand j'ai trouvé celui-ci je lui ai littéralement sauté dessus.


    C'était un livre rapide à lire avec une écriture fluide. L'auteur nous donne les informations dans l'ordre et au moment où elles lui ont été données et on vit en même temps qu'elle l’incompréhension face au comportement de ce petit garçon.
    J'ai bien aimé qu'elle arrive, au fil de son écriture, à ne pas laisser entrevoir ce qu'elle sait, mais qu'elle a appris plus loin par rapport au déroulement du récit. Elle nous emporte vraiment dans son monde, un monde dur, mais plein de tendresse. Elle arrive merveilleusement à concilier la fermeté nécessaire pour "recadrer" ces enfants qui se sont souvent élevés seuls et n'ont eu que des mauvais exemples et une grande tendresse pour les reconstruire et leur rendre l'estime de soi qu'on leur a arrachée.

    Contrairement aux témoignages "direct" d'enfants maltraités, abusés etc... ici l'enfant n'est plus dans un climat de violence puisqu'il est retiré à ses parents et placé par la justice chez Cathy.
    Dans ce livre, on ne voit donc pas de scènes de violence parentale mais on en a des souvenirs, parfois à demi-mots, Reece ne se confiant pas facilement. Cathy met aussi en avant certaines incohérences du système entre assistant social trop nonchalant, directeur d'école hostile, enfant incompris, impossibilité pour elle de prendre certaines choses en main puisqu'elle n'a aucune autorité parentale. Chaque acte du quotidien, comme l'inscription scolaire, prend deux fois plus de temps car il faut passer par le juge, les services d'éducation, passer chercher des papiers à l'école et les envoyer à l'assistant social qui doit les signer puis les lui renvoyer pour qu'elle les ramène à l'établissement...
    A coté de cela, cette mère célibataire ne doit pas négliger ses propres enfants, qui bien que grands adolescents et jeunes adultes vivent parfois assez mal certaines situations ou révélations.
    Ici Cathy doit en plus composer avec une maman très agressive et qui vit à moins d'un kilomètre de chez elle et un enfant qui ne montre pas le même visage à la maison et à l'école sans qu'elle ne puisse comprendre pourquoi.
    Et cette manière qu'a le petit Reece de répondre "j'sais pas" à chaque question qu'on lui pose sur sa famille lui laisse à penser qu'on lui a bien recommandé de se taire. Mais de taire quels secrets?
    Et ce que va finir par découvrir Cathy dépasse tout ce qu'elle aurait pu imaginer...

    Un extrait— Je ne suis pas content du tout, commença celui-ci. On m’oblige à prendre cet enfant dans mon école, or nous ne disposons pas des moyens adéquats. Ce qu’il lui faut, c’est un établissement spécialisé !

    Il avait tout de même pris la peine de se présenter avant de commencer à se plaindre : Tom Fitzgerald.

    — J’ai déjà dit au directeur des services de l’éducation que mon école ne convenait pas. Pour tout dire, j’ai perdu beaucoup de temps à rédiger un dossier dans ce sens, mais il a choisi de l’ignorer. D’après ce qu’on m’a dit, un juge a décidé que Reece devait être scolarisé sans délai, alors on ne me laisse pas le choix : je dois le prendre !

    — Vraiment ? m’étonnai-je.

    J’étais prise au dépourvu. La bonne surprise initiale que représentait le coup de téléphone d’un directeur d’école se transformait en choc. Nous attendions depuis si longtemps ce nouveau départ ! Et voilà que le directeur appelait pour dire qu’il était contraint d’accepter Reece mais ne voulait pas de lui. Je n’avais jamais rien vécu de tel. Tous les directeurs d’école à qui j’avais eu affaire jusqu’alors avaient toujours été très accueillants et s’étaient mis en quatre pour que l’intégration des enfants se déroule au mieux.

     

     

  • [Livre] Les contes des royaumes de Sarah Pinborough

    La réalité sur les contes de notre enfance...On ne nous dit pas tout... Et bien maintenant nous allons tout savoir!

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    Résumé Prenez tous les éléments des contes de fées classiques que tout le monde connaît et ajoutez un côté moderne à tous les personnages, à leurs motivations et leurs désirs.

    Auteur : Sarah Pinborough

    Edition : Milady français collection fantasy

    Genre : on va dire Romance

    Date de parution : Entre le 24 mars et le 23 mai 2014

    Prix moyen : 12,90€

     

    Mon avis : Malgré ce que j'ai parfois pu lire sur la blogosphère, il s'agit bien d'une trilogie: Le tome 2, "Charme", suit directement le tome 1, "poison" et le Tome 3, "Beauté", est un préquel immédiat à "Poison" (le dernier paragraphe est similaire au début d'un des chapitres de "poison") et la réponse directe (et détaillée) à la dernière phrase de "charme". Ca va? Je vous ai pas perdu?

    J'ai bien aimé cette "refonte" des contes qui montre que les apparences peuvent être trompeuses et que les gentils ne sont pas toujours si gentils que ça et que les méchants sont parfois seulement de grands incompris (Tiens un peu comme Maléfique dans le film éponyme de Disney). 

    Avant d'entrer plus en détail dans chaque tome, je vais mettre un petit bémol: Je n'ai rien contre les scènes de sexe mais dans un livre qui ne se revendique pas comme érotique (ou pseudo-érotique) il faut que ça apporte quelque chose. Or, ici, les quelques scènes qu'il y a n'apportent rien à l'histoire et tombent un peu comme un cheveu sur un plat de cappellini, ce qui, vous en conviendrez, est aussi désagréable que sur la soupe.

    Détaillons donc un peu tout ça en essayant de ne pas trop spoiler (ça ne va pas être évident, donc ça va être court)

    Dans "poison", le tome 1, c'est Blanche neige qui est à l'honneur. La méchante reine n'est pas si méchante (enfin si, c'est une garce, mais on peut lui accorder quelques circonstances atténuantes), les nains, le chasseur... ils sont tous là mais celui qui réserve le plus de surprise est le prince (en même temps dans le conte original voire dans le disney: il arrive "oh quelle belle morte! Tiens je vais l'embrasser (donc il est nécrophile...) chouette elle se réveille!" Et que je te l'emmène sur mon cheval blanc dans le soleil couchant... il s'est pris pour lucky luke "I'm a poor lonesome cowboy..."...)
    D'ailleurs, vous avez remarqué? Le gars vient de traverser la forêt et de faire je sais pas combien de lieues (oui, ils comptent en lieues) depuis son royaume et lui, comme son cheval, sont immaculés...pas un débris de feuille morte dans leurs crinières respectives.

    Dans le Tome 2, "Charme", c'est Cendrillon qu'on suit. Déjà y'a pas de souris qui sautent partout (en chantant ou non), il n'y a qu'un rat, un seul rat (mais quel rat). Ensuite le père de Cendrillon n'est pas mort, il est juste "effacé". Cendrillon ne se coltine qu'une seule belle-soeur vu que l'autre est mariée, casée, envolée!
    Quand à la marraine la fée...elle est... particulière voilà! Particulière!
    On va également voir des personnages qui se sont trompés de plateau...pardon de conte.

    Enfin, comme je le disais, le Tome 3, "beauté" se passe juste avant le tome 1. Ici on voit la belle au bois dormant avec un peu de la belle et la bête et du petit chaperon rouge, un brin de Rumpelstiltskin et un chouia (mais vraiment un chouia) de Raiponce.
    C'est le conte revisité qui m'a semblé le plus original et qui ressemble le moins ...euh...ben à l'original pour le coup.

    En résumé, j'ai bien aimé, la lecture était agréable, j'ai passé un bon moment mais je ne pense pas que je vais avoir envie de les relire. En gros: sympa mais pas un souvenir impérissable.

    Un extraitDu sang. Partout. Une mare de sang, écarlate et épaisse, s’étalait sous elle, au point de cerner l’immense lit. La main droite de la jeune endormie dépassait du rebord du lit. À l’instant où le regard de Petra se posa sur elle, une minuscule goutte vermeille se décrocha du bout de son index pour tomber par terre.

    — C’est son doigt, murmura-t-elle. Regardez. Elle a dû se piquer le doigt.

    — Vous avez des bandes, des pansements ? demanda le chasseur. Un baume ?

    — Peut-être, répondit Petra en ôtant de son épaule le petit sac préparé par sa grand-mère.

    Elle enjamba la flaque, puis renversa le contenu de son balluchon sur le lit.

    — Elle est toujours vivante ? Elle a dû perdre pratiquement tout son sang.

    Le prince se pencha pour poser une main sur la poitrine de la jeune beauté.

    — Oui, s’exclama-t-il avec un sourire. Elle respire. Mais à peine, poursuivit-il en faisant courir sa main sur le corps de la jeune femme. Je n’ai encore jamais vu quelqu’un comme elle. Elle est parfaite.

    — Vous ne pouvez pas la toucher comme ça, dit Petra en tendant au chasseur un petit pot d’un onguent antiseptique de sa mère-grand. Elle est endormie. On ne touche pas les jeunes filles pendant qu’elles dorment.

    Le prince ne l’écoutait pas – ou bien, il choisit de ne pas l’entendre. Toujours est-il qu’il l’ignora, car il commença à caresser le visage de la jeune fille, pendant que le chasseur découpait un drap du lit pour en faire de longues bandes.

    — Je devrais l’embrasser, murmura le prince.

    — Non, vous ne devriez surtout pas faire ça, répliqua Petra en le fusillant du regard. Ce ne serait vraiment pas bien. Si quelqu’un m’embrassait sans me demander la permission, prince ou pas prince, je lui collerais un coup de poing dans le nez.

    — Elle n’a pas tort, intervint le chasseur en riant.

    — C’est une princesse et je suis un prince. Je suis censé l’embrasser.

    — Il faut aussi qu’on parle des cachots…, poursuivit le chasseur.

    À cet instant, deux faits survinrent simultanément. Le chasseur noua solidement le bandage autour de la minuscule coupure enduite de baume à l’extrémité de l’index, empêchant la goutte de sang suivante de s’écouler de la blessure. Et le prince ignora la mise en garde de Petra, approchant sa bouche de celle de la princesse endormie pour l’embrasser.

    Une sourde vibration traversa l’édifice, le secouant tout entier jusque dans la moindre de ses pierres. Comme le prince détachait ses lèvres de celles de la jeune fille, celle-ci inspira une grande goulée d’air et se mit à tousser. Puis elle ouvrit les yeux.

    — Elle se réveille, murmura Petra.

    Dans le verre à côté du lit, la rose était redevenue une fleur magnifique, dans toute la beauté de sa pleine floraison.

    Ils entendirent un grand fracas non loin, suivi d’une brève exclamation. Au dehors, un cheval hennit.

    — Elle n’est pas la seule, dit le chasseur en se levant. Ils se réveillent tous.

    — Nous avons vaincu le sortilège, dit le prince, la main de la princesse toujours dans la sienne.

    Pendant que la cité revenait à la vie autour d’eux, les trois voyageurs n’avaient d’yeux que pour la sublime jeune femme qui, tout doucement, s’asseyait sur le lit. Ses joues avaient déjà retrouvé leurs couleurs, comme si son corps recouvrait la santé la malédiction à peine levée. Elle les regarda à son tour, d’un œil encore un peu flou.

    — Qui êtes-vous ? demanda-t-elle de sa voix douce et mélodieuse. Que s’est-il passé ?

    Elle observa alors son doigt bandé, puis le sang répandu sur le sol. Ses yeux s’agrandirent, comme si la mémoire lui revenait.

    — Il y avait une quenouille. Rumplestiltskin !

    — Je suis le prince d’un royaume lointain, dit le prince. La légende du sort funeste qui avait frappé votre cité était parvenue aux oreilles de mon père. Nous sommes venus pour vous sauver.

    Petra voyait bien que le jeune prince était en train de tomber éperdument amoureux.

    — Je vous ai réveillée d’un baiser, ajouta-t-il.

    La jeune femme sur le lit lui sourit et choisit d’ignorer le fait que le bandage lui avait plus probablement sauvé la vie qu’un baiser volé. À moins qu’elle n’ait pas encore été suffisamment bien réveillée pour tout comprendre de la situation.

     

  • Perspectives de looongues soirées

    Bon c'est vrai, je l'avoue, il est vrai que depuis que j'ai ma liseuse, ma kobo d'amour, je lis presque exclusivement en numérique. Il faut dire que c'est plus pratique (et moins lourd) que les livres papiers.
    Ce qui ne m’empêche pas de craquer parfois sur des "vrais" livres (ou qu'on m'en offre pour les anniversaires/noël/fêtes etc...)

    Il y a quelques temps, une copinaute a lancé sur facebook l'idée de photographier notre PAL papier... Je me disais que je devais en avoir une dizaine... alors oui, j'en ai bien une dizaine disséminé dans ma biblio et que j'ai eu a flemme de sortir mais j'ai aussi ça:

     

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    Alors ça c'est ceux que j'ai eu la flemme (encore) de sortir de la bibliothèque. Je me suis dis qu'on voyais assez facilement le nombre sans que j'ai besoin de me taper le rangement post photo...

    Et puis:

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    Et ça c'est le second lot, celui qui a pas encore de place officielle dans ma bibliothèque (en fait, c'est surtout que je sais pas où les ranger, j'ai plus de place... j'ai déjà presque toutes mes étagères pleines en double rangée... )

    Allez on va reprendre les bonnes habitudes et tenter de chroniquer un peu! Dans un prochain post!

     

  • [Livre] Coeurs-Brisés.com

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    Résumé : Abandonnée par son fiancé, Rob, pour la troisième fois à la veille de leur mariage, Vivienne Summers, une londonienne d'une trentaine d'années, imagine alors un site Internet, coeurs-brisés.com, où tous les coeurs en perdition pourraient trouver refuge. Ses déboires l'amènent à abuser un peu trop du Chardonnay, ce qui déclenche toute une série de situations cocasses et embarrassantes.

    Auteur : Emma Garcia

    Edition : MA Editions

    Genre : Chick lit

    Date de parution : 16 mai 2012

    Prix moyen : 6,84€

    Mon avis : J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Il est génial, bien écrit et tout ça mais il me rappelait tellement ma propre vie, du moins dans la première partie, que je n’arrivais pas à lire plus de deux ou trois chapitres d’affilés sans me sentir mal. J’ai quand même tenu à aller jusqu’au bout et je ne le regrette pas parce qu’il était vraiment très bien.
    Bon après, c’est de la chick lit, donc pas de la grande littérature, donc les snobs qui ne lisent que du Flaubert ou du Balzac, passez votre chemin. Mais tous ceux qui ont envie de passer un bon moment avec un bouquin léger et bourré d’humour peuvent se jeter dessus !

    Un extrait : Me voilà en compagnie de Lucy B.C.B.G., dans son appartement de Battersea, un lundi soir. Nous venons de chercher sur le Net d'autres histoires de rupture pour le site web.
    - Il y avait une fille, à mon boulot...
    - Hum ? marmonne Lucy sans lever les yeux.
    - Elle a surpris son fiancé au lit avec leur voisine de dix-huit ans.
    - C'est moche.
    - Du coup, elle allait tous les soirs rôder du côté de chez lui.
    - Pourquoi ?
    - Pour le voir.
    - Ce n'est pas du harcèlement ?
    - Elle lui laissait des petits messages anonymes... des tas, scotchés sur sa porte.
    - La pauvre !
    - Ça représente un sacré investissement, ne serait-ce qu'en temps. Imagine un peu... tous les soirs !
    J'envisage un instant d'en faire autant ; sauf que Rob habite une rue particulièrement passante et que je connais tous ses voisins, puisque j'ai moi-même vécu là cinq ans.
    Je jette un coup d'oeil à mon portable, au cas où j'aurais reçu un texto.
    - Appelle-le, me conseille Lucy.
    - Impossible. Comme je te l'ai expliqué : j'attends que lui m'appelle.
    - Tu t'apprêtais à l'épouser et là, tu n'oses même plus lui adresser la parole ?
    - Je ne peux quand même pas l'appeler après que j'ai décidé de vivre seule, si ? Qu'est-ce que je vais lui dire : «Hé, salut ! Je ne te manque pas encore ? Ça te dirait, que je revienne ? Si on se mariait ?»
    - Et s'il ne t'appelle pas ?
    - Il le fera. Il serait d'ailleurs temps. Il a eu une semaine pour accuser le coup, une autre pour profiter de sa liberté, aller à la salle de muscu, mater le rugby à la télé et tout le reste, et une autre encore pour se rendre compte qu'il se sentait perdu, sans moi. Il va m'appeler d'un instant à l'autre ; c'est couru d'avance.
    Je lance à Lucy un regard noir. Il est impératif de la rallier à ma théorie.
    - Si tu le dis ! cède Lucy en haussant les épaules, avant de vider son verre.
    Le mien, je l'ai terminé il y a dix minutes. Je fumerais bien une cigarette, tout à coup. Quelle soirée, avec ces histoires de largage ! Je me réjouis d'autant plus de ne pas avoir été larguée. Lucy ramasse nos verres.
    - Tu en veux un autre ? me propose-t-elle en se rendant à la cuisine de sa démarche au-dessus de tout soupçon.

     

  • [Livre] Le pacte du silence

    Des vies gâchées, un pacte diabolique... le mal se cache là où on ne s'y attend pas

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    Résumé : Jumelles, Sarah et Kate ont été séparées à l'adolescence. Elles ont aujourd'hui vingt-six ans. Sarah est missionnaire en Amérique du Sud. Kate, condamnée pour meurtre à l'âge de treize ans, a passé sa jeunesse dans un pénitencier en Angleterre mais vient d'être libérée pour bonne conduite. Soudain, Sarah tombe gravement malade et doit être rapatriée dans un couvent anglais. Ses troubles semblent d'origine psychique et Michael Falcone, un jeune prêtre, est chargé d'enquêter sur son passé. Ayant découvert l'existence de Kate, il pressent que les jumelles sont liées par un terrible secret.

    Auteur : Marcelle Bernstein

    Edition : France Loisirs

    Genre : Drame

    Date de parution : 1998

    Prix moyen : 6€

    Mon avis : L’écriture est directe et agréable. Je n’ai pas trouvé qu’il y ait de réelles longueurs, mais il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas un thriller, il n’y a pas de suspense haletant. Très vite, on se doute de ce qu’il s’est passé. Mais en réalité, on ne devine que la partie émergée de l’iceberg ! J’avais imaginé tout un scénario et il s’est révélé que si j’avais en partie raison, tout un pan de la vie des jumelles, le plus important, m’avait totalement échappé ! C’est un livre très dur à lâcher !

    En préparant cet article, j'ai appris que ce livre a été adapté au cinema en 2003 avec Depardieu dans le rôle de Michael Falcone, qui dans le film se nomme Joachim et est médecin (ce qui n'est pas le cas de Falcone) et Elodie Bouchez dans le rôle de soeur sarah (sarah devenu soeur gideon dans le livre) et de sa jumelle, dont je ne sais s'ils ont aussi changé le nom.
    Déjà, je trouve anormal qu'en adaptant un roman en film on change le nom des protagonistes, je ne vois pas l'intérêt. Et puis, bien que j'aime bien le jeu de Depardieu (plus celui qu'il avait avant, que celui qu'il peut avoir aujourd'hui d'ailleurs), je trouve qu'embaucher un homme de 55 ans alors que le personnage du livre en a tout juste 36, c'est dénaturer tout un pan du livre.

    C'est souvent le cas remarquez, voyez Harry Potter, Severus Rogue et Sirius Black sont censés avoir 20 ans de plus qu'Harry, soit 33 ans dans le tome 3, et on ne peut pas dire qu'Alan Rickman et Gary Oldman, aussi talentueux soient-ils aient été dans le bon rapport d'age. De même que pour les fantôme des parents de Harry, qui sont morts à 21 ans et qui sont joués par des quadragénaires portant bien leur âge!
    Je trouve tout ça un peu pénible, car ce n'est pas comme si nous avions une pénurie de "jeunes" acteurs dans l'industrie du cinéma!

    Un extrait : Il y avait dans ce journal intime des pages blanches aussi minces que du papier de soie. Il était fermé par une serrure, de telle sorte que personne ne pouvait lire ce qu'on y avait écrit.
    Elle passait sa main sur la couverture, dont le cuir bleu était piqué de fleurs d'or. Sa grand-mère les nommait fleurs de lys. C'était de l'or véritable.
    Mais il lui fallait le faire. Avec un couteau de cuisine, elle entailla profondément le cuir pour y graver des mots. Elle brûla les lettres avec le bout ardent d'allumettes à peine éteintes pour noircir son message et le rendre menaçant.
    Cela lui demanda beaucoup de temps.

    NE REGARDEZ PAS

    NE LISEZ PAS

    FAITES DEMI-TOUR ET PARTEZ

     

  • [Livre] Soeurs sorcières

    Femmes, libres, sorcières...trois crimes qui pourraient leur coûter la vie.

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    Résumé: Cate, Maura et Tess vivent dans une Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. À 17 ans, les femmes doivent normalement choisir entre se marier et rejoindre les ordres. Mais en plus d’être femmes, elles sont sorcières. Si quelqu’un le découvre, les Frères les enverront à l’asile ou les feront disparaître, comme toutes les autres. Depuis la mort de leur mère, Cate vit dans la peur, avec la mission de protéger ses sœurs. Mais ses 17 ans approchent et tout s’accélère : son ami d’enfance la demande en mariage, alors qu'un autre jeune homme fait chavirer son cœur. Et bientôt, Cate doit se rendre à l’évidence : malgré tous ses efforts, le danger se referme sur elle et ses sœurs comme un étau… 


    Auteur : Jessica Spotswood

    Edition : Nathan

    Genre : Jeunesse

    Date de parution : 06 juin 2013

    Prix moyen : 12€

    Mon avis : Il faut vraiment que j'arrête de lire de la dystopie avant de faire un ulcère! J'ai passé la quasi-totalité du livre à vouloir entrer dans le bouquin pour prendre les frères pour taper sur les soeurs...
    L'écriture est agréable mais le contenu est à rendre dingue. Certes, il s'agit d'une angleterre imaginaire, avec les frères et tout ça, mais dans une certaine mesure, c'est ce qui est arrivée dans les colonies américaines lors de la chasse aux sorcières où les femmes un peu trop indépendantes, un peu trop directes, un peu trop rousse même, étaient arrêtées sans la moindre preuve, parce qu'être une femme suffisait presque a être suspect.
    Ici le sort des jeunes filles est décidé à leur 17 ans, ce jour là elles font une déclaration publiques où elles s'engagent soit à entrer dans les ordres, soit à se marier avec une personne déterminée. Pour celles qui ne veulent pas entrer dans l'ordre des soeurs mais qui n'ont pas de fiancé quelques semaines avant le date de leur déclaration d'intention, ce sont les frères qui désigneront un mari pour elles.
    Celles reconnuent coupables de sorcelleries, lors de pseudo-procés à huis-clos devant les frères, et souvent sans la moindre preuve, sont envoyées sur un navire prison, dans un asile ou encore disparaissent sans laisser de trace et sans que l'ont ait la moindre idée de ce qu'elles peuvent bien devenir (peut être en saurons nous plus dans les tomes suivant...) 
    J'ai bien aimé Cate mais sans plus, en revanche j'aime beaucoup la petite dernière Tess, et j'ai la vague impression qu'elle est destinée a devenir bien plus puissante que ses soeurs.
    La fin, même si elle donne envie de tuer certains personnages, donne vraiment envie d'en savoir plus et de lire la suite... A quand le prochain tome? Enquête en cours...

    Un extraitDimanche est jour de congé pour Lily. Je demande à Tess de m’aider à nouer mon corset, puis je m’habille seule. Pour aller à l’église, je vais mettre une de mes robes neuves : bleu roi, avec un laçage crème, une jupe à godets, très évasée mais sans fanfreluches, et une large ceinture assortie, élégamment nouée sur l’arrière. Je souris à mon reflet dans le miroir : je me sens presque jolie. Et Finn, va-t-il me trouver jolie ?

    Plus bas dans le couloir, Maura rit aux éclats. Elena et elle doivent être en train de se pomponner ensemble. Ces derniers jours, elles ressemblent plus à deux amies qu’à une gouvernante et sa pupille, et leur intimité m’agace.

    Il faut absolument que je parle à Elena. Pour la confronter à ce que je sais d’elle.

    Elles approchent ; je réfléchis avec fièvre. Demander à Elena si nous pouvons parler en tête-à-tête ne fera qu’éveiller la curiosité de Maura. Il me faut un prétexte. J’arrache les épingles de mon chignon et secoue la tête pour m’ébouriffer. Maura pointe le nez à ma porte.

    « Bientôt prête ? John a avancé la calèche.

    — Presque. Elena, voudriez-vous m’aider pour mon chignon ? Je ne suis vraiment pas douée avec ces coiffures à la Pompadour.

    — Bien sûr », répond-elle, manifestement surprise – et elle se tourne vers Maura. « Nous vous rejoignons dans un instant. Vous savez, reprend-elle pour moi tandis que mes sœurs descendent l’escalier, j’ai apporté de New London tout un stock de magazines féminins qui indiquent étape par étape comment se coiffer. Je peux vous les prêter, si vous voulez.

    — Ce serait gentil, merci. »

    Je m’assieds à ma coiffeuse. Elena, debout derrière moi, me brosse les cheveux puis les crêpe sur le haut de la tête. Je croise ses yeux sombres dans le miroir. Ses boucles brunes sont gracieusement remontées en arrière, seules quelques anglaises encadrent son visage. Pour avoir ce genre de bouclettes, il me faudrait des heures d’effort au fer à friser.

    « Vous souhaitiez discuter de quelque chose, peut-être ? » s’enquiert-elle, choisissant ses mots.

    Autant aller droit au but.

    « Je sais que vous êtes sorcière. »

    Elle ne marque même pas une hésitation ; ses mains continuent de s’affairer dans mes cheveux.

    « Depuis quand le savez-vous ?

    — Peu importe. Vous n’avez pas été honnête avec nous. Votre venue chez nous ne doit rien au hasard. On vous a envoyée ici pour nous espionner.

    — Vous espionner, non. Vous protéger. Le fait qu’au moins l’une de vous a des dons avait déjà été confirmé, mais les Sœurs tenaient à…

    — Confirmé ? dis-je, me retournant vivement. Par qui ? »

    J’ai toujours su que les Frères avaient des espions à Chatham. Les Sœurs en auraient-elles aussi ? Y a-t-il d’autres sorcières ici, outre Maura, Tess et moi ?

      

  • [Livre] La promesse des ténèbres

     

    Une prequel à la trilogie l'âme du mal où on découvre enfin ce qui est arrivé au mari d'Annabel

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    Résumé : New-York, hiver 2000.
    La vie de Brady O’Donnel, journaliste indépendant, bascule le jour où il accepte de rencontrer une starlette de films X. Mais la jeune femme se tire une balle en pleine tête devant lui après avoir murmuré d’étranges mots. Brady s’enfuit. Sa femme, Annabel, flic à Brooklyn, se voit confier l’enquête sur ce qui pourrait être un homicide déguisé. Commence alors une course poursuite vers la vérité, une enquête qui va disséquer l’Homme dans ce qu’il a de plus primitif…

    Auteur : Maxime Chattam

    Edition : Pocket

    Genre : Thriller

    Date de parution : 12 mai 2011

    Prix moyen : 7,70€

    Mon avis : Pour ceux, qui comme moi, se sont demandés, tout au long des deux derniers tomes de « la trilogie du mal », du même auteur, « Mais qu’est il donc, bon sang de bois, arrivé à Brady ????? », ce livre est fait pour vous ! Maxime Chattam lève le voile sur la disparition du mari d’Annabel O’Donnel dans un thriller toujours aussi prenant et encore plus glauque, si cela est possible, que la trilogie citée plus haut.
    Suivre Brady depuis la première décision qu’il prend au début du roman et qui va l’entraîner, malgré lui, dans un tourbillon dont l’issue m’a laissée sans voix ! J’avais imaginé plein de scénarii différents expliquant la disparation de Brady, mais je n’avais, à aucun moment, supposé celui-ci !
    Comme toujours, l’écriture de Maxime Chattam est agréable et j’ai eu l’impression qu’il utilisait moins de changement intempestif de temps avec de pseudo cours de criminologie ou de médecine légale… à moins que je ne me sois tout simplement habituée à son style.
    Mais il est difficile de parler plus de ce livre sans en révéler les détails, donc je vais vous laisser le découvrir ! Avec, comme toujours, un petit extrait, pour vous donner envie de l’ouvrir !

    Un extrait :

    La fin sera abrupte.
    Violente.
    C’est ainsi que Brady O’Donnel envisageait ses derniers instants. Depuis tout petit, il était convaincu qu’il mourrait tôt, et dans la douleur. Généralement, cette prédiction disparaît avec l’adolescence, mais, chez lui, elle avait perduré, avec insistance.

    Elle rejaillissait de temps à autre, souvent après un film, lorsque les notes du générique de fin s’élançaient, et que les premiers noms blancs sur fond noir se déroulaient.
    Brady était de ces cinéphiles sensibles qu’un long métrage pouvait influencer, la pellicule rendait son âme malléable. Combien de fois était-il ressorti d’une séance galvanisé ou au contraire bouleversé ?
    Ce jour-là, il venait de revoir Casablanca. Ce couple fascinant, ce vain amour. L’adieu sur une passerelle d’embarquement et cette dernière phrase, à mettre au panthéon des plans finals du cinéma au même titre que Citizen Kane. Une émotion quasi mystique, qui ne manquait pas de faire ressurgir en lui la même certitude :
    Je vais mourir jeune et ce sera brutal.
    Que lui prenait-il de songer à pareille chose ?

    Certes, la mélancolie d’une fin de film avait d’étranges pouvoirs sur l’esprit. Il l’avait souvent remarqué, et il suffisait d’aller voir un James Bond pour observer combien à la sortie les hommes bombaient le torse, ou combien les films de Meg Ryan faisaient briller les yeux des femmes, apportant un sourire particulier à leurs lèvres : entre espoir et résignation ; tandis qu’un bon Woody Allen provoquait la bonne humeur et lançait les débats entre amis.
    Pour lui, c’était différent à présent, il n’avait plus le temps de courir les films et puis la prolifération des multiplexes au détriment du cinéma de quartier plein de charme l’avait peu à peu chassé des salles obscures.
    Il s’était aménagé son antre.
    Dans son vaste atelier de Brooklyn, Brady avait transformé une partie de l’espace en cinéma privé. C’était un ancien entrepôt aux pièces longues et larges, flanquées de hautes fenêtres en ogive, et Brady en occupait tout le dernier étage. Il fallait soulever la lourde grille d’accès du monte-charge pour regagner son repaire. Dès l’entrée, son immense salle de travail l’accueillait, où le moindre pas lançait un écho, où le port du pull, même en demi-saison, devenait obligatoire tant elle était impossible à chauffer.
    Le lieu était pourtant idéal à ses yeux, spacieux et fonctionnel.
    Le QG parfait pour un reporter indépendant.


     

  • [Livre] La rose d'ébène

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    Résumé : Un escort-boy. Une danseuse de revue : tous deux ont été assassinés à une semaine d'intervalle. Des crimes manifestement commis par des tueurs distincts, mais étrangement reliés par une mise en scène troublante. Car les victimes ont toutes deux été retrouvées tatouées d'un coeur sur la poitrine... Pour Sophie Anderson, profileuse au FBI, comme pour son ami, l'inspecteur Darren Carter, aucun doute possible : il existe un lien entre ces homicides. Et les tueurs ne s'arrêteront pas là. En effet, ce n'est pas seulement son expérience d'agent du FBI qui conduit Sophie à cette conclusion. Ce sont aussi des visions - des visions atroces remontant à un drame de son enfance, qui la font entrer tour à tour dans la peau du tueur et dans celle de ses proies. Un terrible don qui, cette fois-ci encore, va la guider pas à pas sur les traces de l'assassin, et qui déjà l'oriente vers un petit tatouage, étrangement familier, sur l'une des victimes : une rose d'ébène.

    Auteur : P.D. Martin

    Edition : harlequin collection MIRA

    Genre : Thriller

    Date de parution : 1er septembre 2011

    Prix moyen : 10€

    Mon avis : Thriller bien ficelé, ce n’est que dans les tous derniers chapitres que j’ai compris l’identité d’American-psycho (je ne vous apprends rien de fondamental, il est cité dès la première page ou presque), mais quand même avant qu’il ne soit révélé par l’auteur ce qui a un peu fait tomber à plat l’effet de surprise qu’à voulu générer l’écrivain. Mais bon, c’est moi, peut être que d’autres ne verrons rien venir…
    En ce qui concerne les histoires, disons annexes à l’enquête, je n’ai pas trop aimé de ne pas avoir de détails sur le passé de Sophie. Il y a sans cesse des allusions sur ce que « l’écorcheur » (ou l’étrangleur, je ne sais plus), un criminel qu’elle a traqué avant le début du roman, lui a fait, mais on reste sur sa faim, car ça reste ça : des allusions. Et vagues qui plus est ! Et personnellement, ça m’énerve. Qu’on veuille donner de la profondeur à un personnage en parlant de son passé, ok. Mais laisser comme ça des tas de questions en suspens, c’est pénible. D’autant plus que Sophie voit un psychologue de la police suite à cette histoire, qu’elle se confie pas mal à Darren, son coéquipier sur cette nouvelle affaire et que donc, au travers de confidences, on aurait pu avoir le fin mot de l’histoire.
    C’est typiquement le genre de chose qui fait que, si je l’avais su à l’avance, je n’aurais pas lu le livre, dans la mesure où l’histoire est bien mais sans plus.
    Pour ceux, moins pénibles que moi, qui se fiche complètement du passé des personnages, ça reste un bon thriller et un bon moment lecture.

     

    Un extrait: Veuve-Noire vient d’entrer dans le salon.
    American-Psycho : Soyez la bienvenue, Veuve-Noire. Vous êtes la dernière arrivée dans notre petit groupe… et la seule femme.
    Veuve-Noire : Désolée pour le retard. Ai-je raté quelque chose ?
    American-Psycho : Non. Nous ne sommes en ligne que depuis une minute environ.
    Veuve-Noire : Très bien !
    Presque-Parfait : Bon, comment procède-t-on ?
    Jamais-Pris : C’est ça, passons aux réjouissances.
    American-Psycho : Aujourd’hui, ce sera surtout une journée d’introduction.
    Jamais-Pris : D’accord, allons-y !
    American-Psycho : Avant tout, nous devons aborder les problèmes de sécurité. J’ai mis au point un système capable de garantir notre protection, mais je dois m’assurer que vous avez bien suivi mes consignes. Avez-vous tous respecté les instructions données dans votre pack de bienvenue ?
    Presque-Parfait : Tout à fait.
    Jamais-Pris : Bien sûr.
    Veuve-Noire : Oui.
    American-Psycho : Excellent ! Ces consignes constituent notre première ligne de défense — vos ordinateurs portables sont tous spécialement équipés à cette fin.
    Jamais-Pris : Ouaip, les instructions sont très claires.
    American-Psycho : Pour le reste, je m’en suis occupé moi-même. On n’est jamais trop prudent.
    Jamais-Pris : Bien. Je tiens à rester jamais pris.
    American-Psycho : J’ai également installé un programme de filtrage permettant de détecter certains mots-clés, tels que votre métier, votre véritable nom, votre ville et Etat d’origine, etc., et de remplacer toute chaîne de caractères suspects par un nombre aléatoire de ***. Il faut prévoir un délai de deux secondes pour le déroulement du processus.
    Jamais-Pris : Génial !
    American-Psycho : La confidentialité doit être notre préoccupation primordiale à tout moment. Interdiction de parler ou d’aller se vanter auprès de qui que ce soit en ligne, sauf bien sûr entre vous. Ici, vous êtes en sécurité, vous pouvez dire tout ce que vous voulez. N’hésitez pas à donner libre cours à vos fantasmes les plus inavouables. Notre petit salon virtuel est très fermé et vous garantit un refuge sûr. Les contacts ne doivent s’établir qu’au sein de ce groupe de discussion. N’essayez jamais de vous mettre en rapport avec moi, ou les uns avec les autres, par un autre moyen, y compris les autres forums de discussion que vous fréquentez. J’afficherai régulièrement des informations, et vous pourrez également consulter les profils en ligne. Plus, cela va de soi, le clou du spectacle : la vidéo en flux continu. Avez-vous des questions ?
    Presque-Parfait : Merci, American-Psycho. Tout cela semble suffisamment clair.
    Veuve-Noire : Le FBI peut-il accéder à ce site ?
    American-Psycho : Notre site utilise les techniques les plus sophistiquées en matière de sécurité et de cryptage des données, et il sera pratiquement impossible à qui que ce soit, y compris le FBI, de le pirater… du moins, sans que j’en sois alerté. Mais rien n’est totalement hermétique. Si les choses devaient en arriver là, je dispose de toutes sortes de barrières de sécurité. Et n’oubliez pas — s’il arrivait quoi que ce soit, suivez les consignes d’urgence qui se trouvent dans votre pack.
    Jamais-Pris : Compris.
    American-Psycho : Okay, nous en avons terminé avec la partie la plus ennuyeuse. Maintenant, nous n’avons plus qu’à attendre… quelques semaines seulement. Les travaux de construction sont presque achevés.
    Jamais-Pris : Excellent !
    American-Psycho : D’autres questions ? Des commentaires ?
    Jamais-Pris : Juste une chose : vous connaissez nos noms !
    American-Psycho : Oui, et moi seul. Mais vos secrets seront bien gardés avec moi. Je suis le président du Club.

     

     

  • [Livre] La reine de lumière - Elora

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     Résumé: 1494. Dans une sombre forêt du Vercors, la jeune Elora, fille adoptive de la baronne Hélène de Sassenage, découvre un cadavre décharné. Au lieu de s'enfuir terrorisée, Elora fouille sans sourciller le gilet de l'homme à terre pour récupérer le précieux message qu'il était venu porter. Car Elora n'est pas une enfant comme les autres : descendante de Mélusine, elle détient les savoirs et les pouvoirs d'une fée. En cet instant, Hélène de Sassenage est loin d'imaginer l'impact qu'aura ce meurtre sur sa destinée. Mais Elora, elle, le sait déjà : leur chemin tourmenté va les entraîner toutes deux jusqu'à Rome, et le temps du bonheur ne reviendra qu'après bien du sang et des larmes...

    Auteur : Mireille Calmel

    Edition: Pocket

    Genre: Historique/ fantasy

    Date de parution : 10 février 2011

    Prix moyen : 7€

    Mon avis :  Ce livre est mon livre lumière. Je m'explique, dans le cadre d'un challenge, il fallait lire un livre dont le titre contenait le mot lumière et garder ce titre secret jusqu'à la date où l'on devait publier nos avis.
    Je n'avais qu'un ou deux livres lumières dans ma PAL et j'ai donc choisi celui-ci. Ce n'est qu'après l'avoir commencé que j'ai appris qu'il faisait suite à la trilogie "le chant de la sorcière". Cependant je n'ai eu aucun problème pour comprendre le récit, l'auteur rappelant les évènements clefs de la trilogie au fil du livre. Par contre, la lecture de ce livre m'a fait immédiatement mettre les trois tomes du chant des sorcière sur ma PAL!
    J'aime beaucoup le style d'écriture de cette auteur, même dans les descriptions on ne s'ennuie pas une seconde.
    J'ai bien aimé aussi le fait de passer d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, en lisant leur histoire qui semblent indépendantes les unes des autres et qui finissent par devenir indissociable malgré le fait que les différents personnages ne se rencontrent pas forcèment. C'est un peu la théorie du battement des ailes du papillon: chaque acte commis par l'un d'entre eux finit par affecter les autres plus ou moins directement, plus ou moins rapidement.
    J'ai vraiment apprécié que l'histoire d'Elora se mêle à celle des Borgia, même si ce sont des Borgia sans aucun scrupules et d'une cruauté extrème, sans vraiment aucun bon coté, que Mireille Calmel nous dépeint.
    La fin du récit est un peu triste mais donne envie de se ruer sur le tome 2 pour savoir comment tout cela va se terminer!

    Un extrait : Sidonie était une femme comblée. Elle était la dame d’un des plus beaux et riches castels du Dauphiné. Son époux, Jacques de Sassenage, l’aimait comme au premier jour, sa fille Claude, âgée de dix ans, grandissait en joliesse et en sagesse et les enfants de Jacques et de Jeanne, au nombre de six, étaient établis. Les garçons, Louis et François, auprès du roi reparti en guerre, les filles en ménage ou au couvent pour la dernière, Françoise, qui ne s’était jamais remise de la mort d’un des compagnons du prince Djem. Quant à Marthe, la Harpie qui l’avait si longtemps malmenée, Sidonie n’en avait plus entendu parler depuis le tragique assassinat d’Algonde.

    Oui, Sidonie était une femme comblée. D’attention, d’amour, de richesse et de beauté, malgré l’âge qui avançait. Sa seule tristesse venait de ses autres enfants. Les deux aînés qu’elle avait eus d’un premier mariage n’écrivaient ni ne la visitaient jamais, trop occupés à leurs affaires. Sidonie savait qu’ils n’avaient pas véritablement accepté ses frasques passées et lui battaient froid. Elle l’avait admis, même si elle en souffrait. Ce qu’elle supportait moins, c’était de n’avoir plus de nouvelles de son troisième fils, Enguerrand, qui s’était un jour décidé pour l’aventure. Si l’on exceptait une lettre de change que Jacques avait payée alors qu’Enguerrand se trouvait en Sardaigne, cela faisait rien de moins que neuf ans qu’il avait disparu sans laisser de traces.

    Faire le deuil de quelqu’un sur la tombe duquel on a pleuré est toujours difficile, mais moins que d’attendre jour après jour un être dont on redoute qu’il ne revienne jamais.

    Sidonie était une femme comblée. Mais au fond d’elle-même lui manquait l’essentiel. Cet enfant chéri qu’elle ne voulait pas enterrer.

     

    Ce dix-neuf novembre, elle sortait de la chapelle contiguë au corps de logis lorsqu’un équipage s’annonça dans la cour principale.

    Depuis que le roi Charles de France avait convaincu ses vassaux de venir grossir les rangs de l’host dans son ambition de croisade et de reconquête de Naples, les courtisans se trouvaient moins nombreux au château de la Bâtie. Seules les dames de compagnie de Sidonie, comme elles privées d’époux, y séjournaient encore. Là où autrefois des dizaines de litières allaient et venaient dans un ballet joyeux, on ne voyait plus guère que les charrettes de marchands franchir les portes du corps de garde.

    Aussi, comme ses amies qui venaient d’assister à l’office, Sidonie s’arrêta-t-elle sur les marches du parvis pour détailler cette troupe frappée d’armes inconnues, un pincement d’angoisse au cœur.

    Les guerres laissaient de nombreuses années durant les castels à la merci des audacieux. Les châtellenies changeaient de main par le biais d’attaques intestines. Même si Sidonie voyait mal qui aurait eu assez de cran pour oser investir la Bâtie, elle n’était pas à l’abri d’un fou venu d’une autre région.

    Déjà, autour d’elles, ses compagnes s’étaient resserrées, saisies d’une même curiosité.

    Sidonie fit taire leurs cancaneries en les abandonnant sur place.

    Tout en descendant les marches pour s’en venir à la rencontre du visiteur, elle se convainquit du fait que les gardes en faction n’auraient pas autorisé l’accès du château à une vingtaine de soldats si la personne qui ouvrait la porte de la litière n’avait été d’importance et, qui plus est, sans intention belliqueuse.

     

    Lui la reconnut à peine le pied posé à terre. Il s’immobilisa près de la portière, se fendit d’un large sourire et, d’une main zébrée de fines cicatrices, repoussa sa lourde cape de voyage vers l’arrière, révélant une cotte de velours frappée d’une femme-serpent que traversait une plume d’aigle.

    Le cœur de Sidonie s’emballa. Elle s’avança plus vite, scrutant le visage mangé de barbe, refusant d’y croire, mais déjà des larmes lui brûlaient les yeux.

    Lorsque Enguerrand de Sassenage ouvrit ses bras, elle poussa un cri de joie et se mit à courir, indifférente à tout pour serrer contre elle ce miracle vivant.