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[Livre] La reine de lumière - Elora

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 Résumé: 1494. Dans une sombre forêt du Vercors, la jeune Elora, fille adoptive de la baronne Hélène de Sassenage, découvre un cadavre décharné. Au lieu de s'enfuir terrorisée, Elora fouille sans sourciller le gilet de l'homme à terre pour récupérer le précieux message qu'il était venu porter. Car Elora n'est pas une enfant comme les autres : descendante de Mélusine, elle détient les savoirs et les pouvoirs d'une fée. En cet instant, Hélène de Sassenage est loin d'imaginer l'impact qu'aura ce meurtre sur sa destinée. Mais Elora, elle, le sait déjà : leur chemin tourmenté va les entraîner toutes deux jusqu'à Rome, et le temps du bonheur ne reviendra qu'après bien du sang et des larmes...

Auteur : Mireille Calmel

Edition: Pocket

Genre: Historique/ fantasy

Date de parution : 10 février 2011

Prix moyen : 7€

Mon avis :  Ce livre est mon livre lumière. Je m'explique, dans le cadre d'un challenge, il fallait lire un livre dont le titre contenait le mot lumière et garder ce titre secret jusqu'à la date où l'on devait publier nos avis.
Je n'avais qu'un ou deux livres lumières dans ma PAL et j'ai donc choisi celui-ci. Ce n'est qu'après l'avoir commencé que j'ai appris qu'il faisait suite à la trilogie "le chant de la sorcière". Cependant je n'ai eu aucun problème pour comprendre le récit, l'auteur rappelant les évènements clefs de la trilogie au fil du livre. Par contre, la lecture de ce livre m'a fait immédiatement mettre les trois tomes du chant des sorcière sur ma PAL!
J'aime beaucoup le style d'écriture de cette auteur, même dans les descriptions on ne s'ennuie pas une seconde.
J'ai bien aimé aussi le fait de passer d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, en lisant leur histoire qui semblent indépendantes les unes des autres et qui finissent par devenir indissociable malgré le fait que les différents personnages ne se rencontrent pas forcèment. C'est un peu la théorie du battement des ailes du papillon: chaque acte commis par l'un d'entre eux finit par affecter les autres plus ou moins directement, plus ou moins rapidement.
J'ai vraiment apprécié que l'histoire d'Elora se mêle à celle des Borgia, même si ce sont des Borgia sans aucun scrupules et d'une cruauté extrème, sans vraiment aucun bon coté, que Mireille Calmel nous dépeint.
La fin du récit est un peu triste mais donne envie de se ruer sur le tome 2 pour savoir comment tout cela va se terminer!

Un extrait : Sidonie était une femme comblée. Elle était la dame d’un des plus beaux et riches castels du Dauphiné. Son époux, Jacques de Sassenage, l’aimait comme au premier jour, sa fille Claude, âgée de dix ans, grandissait en joliesse et en sagesse et les enfants de Jacques et de Jeanne, au nombre de six, étaient établis. Les garçons, Louis et François, auprès du roi reparti en guerre, les filles en ménage ou au couvent pour la dernière, Françoise, qui ne s’était jamais remise de la mort d’un des compagnons du prince Djem. Quant à Marthe, la Harpie qui l’avait si longtemps malmenée, Sidonie n’en avait plus entendu parler depuis le tragique assassinat d’Algonde.

Oui, Sidonie était une femme comblée. D’attention, d’amour, de richesse et de beauté, malgré l’âge qui avançait. Sa seule tristesse venait de ses autres enfants. Les deux aînés qu’elle avait eus d’un premier mariage n’écrivaient ni ne la visitaient jamais, trop occupés à leurs affaires. Sidonie savait qu’ils n’avaient pas véritablement accepté ses frasques passées et lui battaient froid. Elle l’avait admis, même si elle en souffrait. Ce qu’elle supportait moins, c’était de n’avoir plus de nouvelles de son troisième fils, Enguerrand, qui s’était un jour décidé pour l’aventure. Si l’on exceptait une lettre de change que Jacques avait payée alors qu’Enguerrand se trouvait en Sardaigne, cela faisait rien de moins que neuf ans qu’il avait disparu sans laisser de traces.

Faire le deuil de quelqu’un sur la tombe duquel on a pleuré est toujours difficile, mais moins que d’attendre jour après jour un être dont on redoute qu’il ne revienne jamais.

Sidonie était une femme comblée. Mais au fond d’elle-même lui manquait l’essentiel. Cet enfant chéri qu’elle ne voulait pas enterrer.

 

Ce dix-neuf novembre, elle sortait de la chapelle contiguë au corps de logis lorsqu’un équipage s’annonça dans la cour principale.

Depuis que le roi Charles de France avait convaincu ses vassaux de venir grossir les rangs de l’host dans son ambition de croisade et de reconquête de Naples, les courtisans se trouvaient moins nombreux au château de la Bâtie. Seules les dames de compagnie de Sidonie, comme elles privées d’époux, y séjournaient encore. Là où autrefois des dizaines de litières allaient et venaient dans un ballet joyeux, on ne voyait plus guère que les charrettes de marchands franchir les portes du corps de garde.

Aussi, comme ses amies qui venaient d’assister à l’office, Sidonie s’arrêta-t-elle sur les marches du parvis pour détailler cette troupe frappée d’armes inconnues, un pincement d’angoisse au cœur.

Les guerres laissaient de nombreuses années durant les castels à la merci des audacieux. Les châtellenies changeaient de main par le biais d’attaques intestines. Même si Sidonie voyait mal qui aurait eu assez de cran pour oser investir la Bâtie, elle n’était pas à l’abri d’un fou venu d’une autre région.

Déjà, autour d’elles, ses compagnes s’étaient resserrées, saisies d’une même curiosité.

Sidonie fit taire leurs cancaneries en les abandonnant sur place.

Tout en descendant les marches pour s’en venir à la rencontre du visiteur, elle se convainquit du fait que les gardes en faction n’auraient pas autorisé l’accès du château à une vingtaine de soldats si la personne qui ouvrait la porte de la litière n’avait été d’importance et, qui plus est, sans intention belliqueuse.

 

Lui la reconnut à peine le pied posé à terre. Il s’immobilisa près de la portière, se fendit d’un large sourire et, d’une main zébrée de fines cicatrices, repoussa sa lourde cape de voyage vers l’arrière, révélant une cotte de velours frappée d’une femme-serpent que traversait une plume d’aigle.

Le cœur de Sidonie s’emballa. Elle s’avança plus vite, scrutant le visage mangé de barbe, refusant d’y croire, mais déjà des larmes lui brûlaient les yeux.

Lorsque Enguerrand de Sassenage ouvrit ses bras, elle poussa un cri de joie et se mit à courir, indifférente à tout pour serrer contre elle ce miracle vivant.

 

 

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