Une prequel à la trilogie l'âme du mal où on découvre enfin ce qui est arrivé au mari d'Annabel
Résumé : New-York, hiver 2000.
La vie de Brady O’Donnel, journaliste indépendant, bascule le jour où il accepte de rencontrer une starlette de films X. Mais la jeune femme se tire une balle en pleine tête devant lui après avoir murmuré d’étranges mots. Brady s’enfuit. Sa femme, Annabel, flic à Brooklyn, se voit confier l’enquête sur ce qui pourrait être un homicide déguisé. Commence alors une course poursuite vers la vérité, une enquête qui va disséquer l’Homme dans ce qu’il a de plus primitif…
Auteur : Maxime Chattam
Edition : Pocket
Genre : Thriller
Date de parution : 12 mai 2011
Prix moyen : 7,70€
Mon avis : Pour ceux, qui comme moi, se sont demandés, tout au long des deux derniers tomes de « la trilogie du mal », du même auteur, « Mais qu’est il donc, bon sang de bois, arrivé à Brady ????? », ce livre est fait pour vous ! Maxime Chattam lève le voile sur la disparition du mari d’Annabel O’Donnel dans un thriller toujours aussi prenant et encore plus glauque, si cela est possible, que la trilogie citée plus haut.
Suivre Brady depuis la première décision qu’il prend au début du roman et qui va l’entraîner, malgré lui, dans un tourbillon dont l’issue m’a laissée sans voix ! J’avais imaginé plein de scénarii différents expliquant la disparation de Brady, mais je n’avais, à aucun moment, supposé celui-ci !
Comme toujours, l’écriture de Maxime Chattam est agréable et j’ai eu l’impression qu’il utilisait moins de changement intempestif de temps avec de pseudo cours de criminologie ou de médecine légale… à moins que je ne me sois tout simplement habituée à son style.
Mais il est difficile de parler plus de ce livre sans en révéler les détails, donc je vais vous laisser le découvrir ! Avec, comme toujours, un petit extrait, pour vous donner envie de l’ouvrir !
Un extrait :
La fin sera abrupte.
Violente.
C’est ainsi que Brady O’Donnel envisageait ses derniers instants. Depuis tout petit, il était convaincu qu’il mourrait tôt, et dans la douleur. Généralement, cette prédiction disparaît avec l’adolescence, mais, chez lui, elle avait perduré, avec insistance.
Elle rejaillissait de temps à autre, souvent après un film, lorsque les notes du générique de fin s’élançaient, et que les premiers noms blancs sur fond noir se déroulaient.
Brady était de ces cinéphiles sensibles qu’un long métrage pouvait influencer, la pellicule rendait son âme malléable. Combien de fois était-il ressorti d’une séance galvanisé ou au contraire bouleversé ?
Ce jour-là, il venait de revoir Casablanca. Ce couple fascinant, ce vain amour. L’adieu sur une passerelle d’embarquement et cette dernière phrase, à mettre au panthéon des plans finals du cinéma au même titre que Citizen Kane. Une émotion quasi mystique, qui ne manquait pas de faire ressurgir en lui la même certitude :
Je vais mourir jeune et ce sera brutal.
Que lui prenait-il de songer à pareille chose ?
Certes, la mélancolie d’une fin de film avait d’étranges pouvoirs sur l’esprit. Il l’avait souvent remarqué, et il suffisait d’aller voir un James Bond pour observer combien à la sortie les hommes bombaient le torse, ou combien les films de Meg Ryan faisaient briller les yeux des femmes, apportant un sourire particulier à leurs lèvres : entre espoir et résignation ; tandis qu’un bon Woody Allen provoquait la bonne humeur et lançait les débats entre amis.
Pour lui, c’était différent à présent, il n’avait plus le temps de courir les films et puis la prolifération des multiplexes au détriment du cinéma de quartier plein de charme l’avait peu à peu chassé des salles obscures.
Il s’était aménagé son antre.
Dans son vaste atelier de Brooklyn, Brady avait transformé une partie de l’espace en cinéma privé. C’était un ancien entrepôt aux pièces longues et larges, flanquées de hautes fenêtres en ogive, et Brady en occupait tout le dernier étage. Il fallait soulever la lourde grille d’accès du monte-charge pour regagner son repaire. Dès l’entrée, son immense salle de travail l’accueillait, où le moindre pas lançait un écho, où le port du pull, même en demi-saison, devenait obligatoire tant elle était impossible à chauffer.
Le lieu était pourtant idéal à ses yeux, spacieux et fonctionnel.
Le QG parfait pour un reporter indépendant.