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[Livre] Ne dis rien de Cathy Glass

Comment aider un enfant que la peur a muselé?

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Résumé : Cathy Glass, mère d’accueil, a l’habitude de recevoir chez elle des enfants au passé douloureux et compliqué. Et pourtant le sort de Reece, 7 ans, va la bouleverser. Placé depuis seulement quelques semaines, il enchaîne les familles d’accueil après n’avoir connu que violence et danger auprès de ses parents. Découvrant jour après jour les terribles secrets que cache ce petit garçon violent et perdu, Cathy va l’aider à se reconstruire.

Auteur : Cathy Glass

Edition : France Loisirs

Genre : Témoignage

Date de parution : 2012

Prix moyen : 8€

Mon avis :Cathy Glass n'est pas le vrai nom de l'auteur, qui, comme elle est famille d'accueil, doit tenir à garder son anonymat pour garantir celui des enfants qui lui sont confiés. D'autant plus que leurs histoires sont souvent très difficiles...
Je n'ai pas encore lu d'autres livres de cet auteur, mais comme j'adore les livres de Torey Hayden, qui sont sur un sujet assez proche (enfants en difficulté), quand j'ai trouvé celui-ci je lui ai littéralement sauté dessus.


C'était un livre rapide à lire avec une écriture fluide. L'auteur nous donne les informations dans l'ordre et au moment où elles lui ont été données et on vit en même temps qu'elle l’incompréhension face au comportement de ce petit garçon.
J'ai bien aimé qu'elle arrive, au fil de son écriture, à ne pas laisser entrevoir ce qu'elle sait, mais qu'elle a appris plus loin par rapport au déroulement du récit. Elle nous emporte vraiment dans son monde, un monde dur, mais plein de tendresse. Elle arrive merveilleusement à concilier la fermeté nécessaire pour "recadrer" ces enfants qui se sont souvent élevés seuls et n'ont eu que des mauvais exemples et une grande tendresse pour les reconstruire et leur rendre l'estime de soi qu'on leur a arrachée.

Contrairement aux témoignages "direct" d'enfants maltraités, abusés etc... ici l'enfant n'est plus dans un climat de violence puisqu'il est retiré à ses parents et placé par la justice chez Cathy.
Dans ce livre, on ne voit donc pas de scènes de violence parentale mais on en a des souvenirs, parfois à demi-mots, Reece ne se confiant pas facilement. Cathy met aussi en avant certaines incohérences du système entre assistant social trop nonchalant, directeur d'école hostile, enfant incompris, impossibilité pour elle de prendre certaines choses en main puisqu'elle n'a aucune autorité parentale. Chaque acte du quotidien, comme l'inscription scolaire, prend deux fois plus de temps car il faut passer par le juge, les services d'éducation, passer chercher des papiers à l'école et les envoyer à l'assistant social qui doit les signer puis les lui renvoyer pour qu'elle les ramène à l'établissement...
A coté de cela, cette mère célibataire ne doit pas négliger ses propres enfants, qui bien que grands adolescents et jeunes adultes vivent parfois assez mal certaines situations ou révélations.
Ici Cathy doit en plus composer avec une maman très agressive et qui vit à moins d'un kilomètre de chez elle et un enfant qui ne montre pas le même visage à la maison et à l'école sans qu'elle ne puisse comprendre pourquoi.
Et cette manière qu'a le petit Reece de répondre "j'sais pas" à chaque question qu'on lui pose sur sa famille lui laisse à penser qu'on lui a bien recommandé de se taire. Mais de taire quels secrets?
Et ce que va finir par découvrir Cathy dépasse tout ce qu'elle aurait pu imaginer...

Un extrait— Je ne suis pas content du tout, commença celui-ci. On m’oblige à prendre cet enfant dans mon école, or nous ne disposons pas des moyens adéquats. Ce qu’il lui faut, c’est un établissement spécialisé !

Il avait tout de même pris la peine de se présenter avant de commencer à se plaindre : Tom Fitzgerald.

— J’ai déjà dit au directeur des services de l’éducation que mon école ne convenait pas. Pour tout dire, j’ai perdu beaucoup de temps à rédiger un dossier dans ce sens, mais il a choisi de l’ignorer. D’après ce qu’on m’a dit, un juge a décidé que Reece devait être scolarisé sans délai, alors on ne me laisse pas le choix : je dois le prendre !

— Vraiment ? m’étonnai-je.

J’étais prise au dépourvu. La bonne surprise initiale que représentait le coup de téléphone d’un directeur d’école se transformait en choc. Nous attendions depuis si longtemps ce nouveau départ ! Et voilà que le directeur appelait pour dire qu’il était contraint d’accepter Reece mais ne voulait pas de lui. Je n’avais jamais rien vécu de tel. Tous les directeurs d’école à qui j’avais eu affaire jusqu’alors avaient toujours été très accueillants et s’étaient mis en quatre pour que l’intégration des enfants se déroule au mieux.

 

 

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