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Livres - Page 93

  • [Livre] La dame aux papillons

    Les apparences sont importantes dans l’Angleterre Victorienne, pourtant elles peuvent être si trompeuses…

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Port Royal, 1815.
    Violet Sorrow, née d’une Créole et d’un Anglais, ne se tient plus de joie ! Elle va enfin rencontrer la famille de son défunt père et visiter la lointaine Angleterre, dont son père lui a tellement parlé. Mais quand elle arrive sur place, elle reçoit un accueil mitigé. Son cousin germain Andrew, ce jeune homme exécrable qui passe ses journées à boire, semble la détester, alors que sa cousine Constance l’enchante par son caractère joyeux et spontané. La société anglaise est-elle aussi parfaite qu’elle l’avait pensé ? Et quel secret cache aux yeux du monde William, l’oncle de Violet ?


    Auteur : Jess Swann

    Edition : Artalys

    Genre : Fantasy

    Date de parution : 26 mai 2014

    Prix moyen : 12,90€

    Mon avis : Parce qu’il a épousé une métisse, le père de Violet a été déshérité et renié par son propre père. Après sa mort, sa veuve, Amara, et la jeune fille se retrouve dans une situation délicate puisque complètement ruinées. La seule solution serait de donner Violet en mariage au vieux gouverneur dont elle attise la convoitise. Mais Amara est réticente à vendre ainsi sa fille.
    Le grand père étant décédé, Amara écrit au frère cadet de son défunt mari qui a hérité du titre et de la fortune familiale.
    A sa grande surprise il lui envoie de l’argent et invite Violet à venir rencontrer la branche anglaise de la famille.

    Dès le début, mes sentiments ont été mitigés vis à vis de cette famille. Constance, la cousine, m’a mise immédiatement mal à l’aise, de même que William, l’oncle.

    Quant au cousin Andrew, clairement alcoolique, il m’a semblé qu’il voulait dire quelque chose d’important, de primordial, mais sous couvert de rejet et d’agression.
    William souffle le chaud et le froid et Constance semble parfaitement instable.
    Au début je soupçonnais quelque chose de trivial, du genre se débarrasser de la cousine « impure », de la créole. Puis le coté fantastique a commencé à faire tout doucement son apparition et mes soupçons ont changés de nature.
    Je soupçonnais toujours les même personnes et je ne me suis pas vraiment trompée sur les rôles de chacun d’eux. Mais je suis totalement passée à coté de leur but et de leurs motivations… j’étais partie dans une toute autre direction et j’ai été agréablement surprise.
    Seul bémol, qui n’en est pas vraiment un car il est bien écrit et bien menée, c’est la fin…

    Sans trop en dévoiler, je dirai simplement que j’espérais un autre dénouement.

    Un extrait : La cloche de l’église sonnait onze heures lorsque Violet, hors d’haleine, gravit quatre à quatre les marches qui menaient à la grande porte de sa maison. Ana, l’unique femme de chambre qui faisait également office de cuisinièrelui adressa un regard désapprobateur et la jeune fille grimaça. Elle était censée être rentrée depuis vingt minutes au moins et n’aurait sans doute pas le temps de se changer. Comme pour confirmer cette pensée, la voix de sa mère l’appela depuis le salon.

    « Violet ? Viens donc nous rejoindre. »

    La jeune fille lissa du plat de la main sa robe de percale rose et obéit. Embarrassé par son retard, elle ne remarqua pas la tension légère du visage de sa mère et se tourna vers leur visiteur, le gouverneur Ross.

    « Monsieur », salua-t-elle le vieil homme, accompagnant ses paroles d’une rapide révérence.

    Les yeux porcins du gouverneur se posèrent sur le buste de Violet que nul corset n’emprisonnait :

    « Votre fille grandit chaque jour un peu plus, Amara.

    — Certes, mais elle n’est encore qu’une enfant », rétorqua la mère en faisant signe à Violet de s’asseoir.

    Mal à l’aise, la jeune fille sentit le regard du gouverneur s’appesantir sur elle tandis qu’elle rejoignait sa place.

    La conversation, interrompue par son arrivée tardive, reprit son cours et la jeune fille écouta avec une inquiétude grandissante monsieur Ross exposer l’étendue de leurs difficultés financières. Certes, elle n’ignorait pas que la mort de son père, survenue deux ans plus tôt, les avait placées dans une situation délicate, mais elle était loin de soupçonner qu’elle soit si grave. Amara, quant à elle, ne bronchait pas. Droite sur son siège, elle s’appliquait à conserver un visage impassible et la jeune fille ressentit une bouffée de fierté devant son attitude.

    « Croyez bien que je n’ignore rien de notre situation, finit par déclarer sa mère. Je n’ai pas attendu votre visite pour chercher un moyen d’y remédier. »

    Un léger sourire incurva les lèvres du gouverneur devant cette affirmation.

    « Ma chère Amara, déclara-t-il avec onctuosité, en vérité, la solution est simple : toutes ces difficultés pourraient être aplanies si vous et votre fille bénéficiez de l’appui et du soutien d’un homme. »

    Tout en parlant, il reposa ses yeux sur Violet et la mère crispa les mâchoires.

    « J’ai écrit au frère de mon défunt époux pour l’avertir de notre situation, je ne prendrai aucune décision tant que je n’aurai pas reçu sa réponse. »

    Le gouverneur reporta son attention sur elle.

    « Comme vous le savez, mon beau-père s’est éteint l’année dernière, poursuivit Amara, et…

    — Vous espérez que le fils sera moins strict que le père, la coupa grossièrement le gouverneur. Je suis navré d’être celui qui brise vos illusions mais, à votre place, je n’y compterais pas. Je connais un peu le frère de votre époux et la réputation de William n’est plus à faire. À l’instar de son père, il ne reconnaîtra jamais l’union de son frère et d’une indigène. »

    Les joues d’Amara se marbrèrent de rouge et Violet hoqueta devant la rudesse des termes employés par le gouverneur. La jeune fille tendit la main pour la poser sur celle de sa mère mais avant qu’elle ait pu finir son geste de soutien, Amara releva fièrement le visage.

    « Je suis certes métisse, gouverneur Ross, mais cela ne fait pas de moi votre inférieure. »

    L’homme leva les bras en signe d’apaisement.

    « Loin de moi cette idée, ma chère, mais mes compatriotes sont loin de tous partager cette opinion et William Sorrow fait partie des plus farouches défenseurs de la pureté du sang anglais. »

    Cette fois, Amara se redressa et avança vers l’homme.

    « Nous verrons bien, gouverneur. Pour ma part, je préfère attendre la réponse de Mr Sorrow avant de prendre une décision qui engagerait l’avenir de Violet, affirma-t-elle d’un ton sec. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je sais à quel point vous êtes un homme occupé, aussi ne vous retiendrai-je pas plus longtemps. »

    Les yeux vicieux du gouverneur s’étrécirent encore un peu plus mais il masqua sa rage sous un sourire affable.

    « Bien entendu, chère Amara, cette décision vous appartient. Cependant, si d’aventure les choses ne tournaient pas en votre faveur, sachez que je serais heureux de vous prendre sous ma protection, votre fille et vous. »

    Amara le remercia d’un sourire forcé tandis que Violet fronçait les sourcils. En dépit de sa curiosité, la jeune fille attendit que le gouverneur ait pris congé pour interroger sa mère.

    « Que veut-il dire, ce vieux fossile ? Vous a-t-il demandé de l’épouser ? » s’enquit-elle avec une moue.

    Les yeux sombres et las de sa mère se posèrent sur elle.

    « Non Violet. À ses yeux, je suis sans doute trop indigène et trop âgée pour faire une bonne épouse, ironisa-t-elle. C’est ta main qu’il est venu solliciter. »

    La jeune fille ne put retenir une grimace de dégoût à cette idée et Amara la regarda avec un mélange de pitié et de fermeté.

    « Rassure-toi, il est hors de question que je vende mon unique fille à cet homme. Je préférerais encore en être réduite à la mendicité. »

    L’expression du visage de Violet s’altéra tandis que l’inquiétude prenait le pas sur ses autres considérations.

    « Sommes-nous devenues si pauvres que ses paroles laissent à penser ? »

    Amara hésita. Elle envisagea un instant de mentir mais son honnêteté naturelle l’emporta.

    « Oui.

    — Mais… je ne comprends pas, je croyais que les revenus de père nous mettaient à l’abri du besoin ! »

    L’aînée exhala un long soupir.

    « Lorsque ton père était en vie et menait ses affaires, c’était le cas. Malheureusement sa disparition brutale nous a laissées dans une situation difficile. Son associé en a profité pour mettre la main sur son commerce et prétend que celui-ci a périclité.

    — Mais la fille de John passe son temps à exhiber de nouvelles toilettes dans toute la ville !

    — Je sais. Seulement, je ne suis qu’une femme, non anglaise de souche qui plus est, et à cause de cela, je peine à faire valoir nos droits. Je comptais sur le gouverneur pour nous aider, mais le prix qu’il demande est trop élevé pour que je l’accepte. »

    Violet baissa les yeux.

    « Pensez-vous que mon oncle nous aidera ?

    — Je l’ignore… Comme tu le sais, ton grand-père a renié ton père après notre mariage et même après que je l’ai averti de sa mort, il n’a pas tenté de nous connaître ou même de nous approcher. Mon seul espoir est que William soit moins buté que son père. Georges disait toujours qu’ils étaient proches avant notre rencontre. »

    Violet secoua la tête.

    « Je ne comprends pas… pourquoi réagissent-ils ainsi ? Ils n’ont même pas essayé de nous rencontrer, comment peuvent-ils nous condamner sans savoir qui nous sommes ? »

    Amara caressa sa joue avec tendresse et expliqua avec une pointe d’amertume :

    « Parce qu’à leurs yeux, je ne suis qu’une indigène, une exotique que l’on prend comme maîtresse, pas pour femme. Ma mère était une esclave au service d’un Anglais, c’est une chose qui ne s’oublie pas facilement. Surtout chez les Sorrow.

    — Mais père s’en moquait lui ! Il vous aimait ! »

    Le visage d’Amara s’adoucit alors qu’elle se perdait dans ses souvenirs.

    « Georges était différent. »

    La jeune fille ne répondit pas et sa mère écarta une mèche de son visage.

    « Ne t’inquiète pas. Nous ferons face le moment venu. »

     

  • [Livre] Amour, Orgueil et Préjugés

    Une adaptation moderne très réussie du roman de Jane Austen.

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    Résumé : Cassandra Nothfield est étudiante à la faculté de Lettres de Limerick, Irlande. Si elle a une tendresse particulière pour son père, professeur retraité de Lettres, et une grande complicité avec sa sœur aînée, au caractère pourtant radicalement opposé au sien, Cassandra se sent en décalage avec sa mère et ses autres soeurs. Toutefois, aussi exubérantes que ces dernières puissent être, elle ne tolère pas qu'on les raille.
    Pour qui se prend ce grand brun aussi séduisant qu’arrogant qui se tient aux côtés du jeune directeur Lorley, lors de la présentation de la nouvelle filiale commune à leurs deux groupes ?
    Toutefois, les apparences sont souvent trompeuses et la fierté mauvaise conseillère.
    Les actes se révèleraient-ils plus éloquents que les mots lorsqu’il s’agit d’amour ?


    Auteur : Jess Swann

    Edition : Les roses bleues

    Genre : romance

    Date de parution : 25 octobre 2013

    Prix moyen : 14€

    Mon avis : Bon j’avoue, je n’ai pas encore lu Orgueil et préjugés (remarquez il a été publié en 1813, on est plus à quelques années près, hein). Du coup, je ne peux pas faire de comparaison entre le roman de Jane Austen et celui-ci, qui en est une adaptation moderne.
    Ce que je peux en dire, en revanche, c’est qu’une fois que j’ai ouvert ce livre, j’ai été incapable de le refermer avant la dernière page (ou presque, ok, j’ai bien été obligé de m’interrompre pour dormir, je ne voyais même plus les lettres).

    J’ai beaucoup aimé les clins d’œil au roman original comme le fait qu’au début du roman, Cassandra, étudiante en littérature, étudie Orgueil et préjugés à la fac, ou plus tard quand elle reproche à son amie de faire des choix de vie comme si elle était dans un roman de Jane Austen…
    Brittany, l’aînée, et Cassandra, la seconde, sont sans contexte les plus équilibrées de la famille. Brittany est peut être trop réservée et Cassandra un peu trop prompte à juger les gens mais elles savent toutes deux se remettre en question. Le père est trop effacé et, s’il avait tapé du poing sur la table, sans doute que beaucoup de choses ne se seraient pas passées…
    Les deux personnages que j’ai le plus détesté sont Stanley qui est obséquieux avec ceux qu’il juge au-dessus de lui (comprendre : plus riche que lui) et pédant et moralisateur envers tous les autres, et Doralee, la mère qui est tout bonnement odieuse. Elle vit dans un monde de fiction (j’ai d’ailleurs appris qu’amour gloire et beauté était un spin off des feux de l’amour… ben quoi ? Y’a pas de petites connaissances), ne pense qu’à l’argent, surtout celui des autres, est bavarde, stupide et vulgaire… Honnêtement je ne sais pas comment Cassandra peut garder son calme face à elle. Pour ma part, je lui aurais dit ses quatre vérités depuis longtemps.
    Une chose est sure c’est qu’il m’a donné envie de lire le roman original pour voir si l’impression que j’ai eue en lisant « Constance et Séduction » du même auteur (adaptation de « raison et sentiments ») se confirmait sur ce roman à savoir que la trame était respectée mais que pour autant, on avait l’impression de lire un tout autre roman…
    J’ai commencé ce livre avec une petite pointe d’angoisse, car j’avais tellement aimé « constance et séduction » que j’avais peur d’en attendre trop de l’auteur et d’être déçue mais ça n’a absolument pas été le cas.
    Et même si l’auteur elle-même m’a mise en garde sur le genre totalement différent qu’était le 3ème roman que j’ai de sa plume, je ne suis pas inquiète et j’attends avec impatience de le lire.


    Un extrait : Comme à chaque fois que j’ouvrais ce livre, je ne pus m’empêcher de songer à la justesse des premiers mots de l’auteure. Si Jane Austen avait vécu à notre époque, elle aurait sans doute commencé son roman par une mise en garde à l’intention du célibataire riche et célèbre, proie d’élection des starlettes qui s’étalaient dans les télé-réalités ou les journaux que ma mère dévorait à longueur de journée.

    Justement quand on parlait de Maman…

    — Tu te rends compte, Francis ? Le journal dit que Matthew Lorley lui-même sera présent !

    Je n’avais pas besoin que ma mère précise sa pensée pour comprendre de quoi elle parlait. C’était l’événement de Limerick, le retour de l’enfant prodigue après son exil dans la si lointaine Angleterre.

    — Pourquoi ne serait-il pas là, Doralee ? C’est son magasin, après tout, répondit mon père avec placidité.

    Cher Papa, toujours si calme. Je me demandais souvent ce qui avait poussé deux personnes aussi dissemblables que mes parents à se marier. Maman, elle, continua à jacasser, comme il fallait s’y attendre.

    — Tu savais qu’il avait un magasin à Londres maintenant ? Est-ce que tu le savais Francis ?

    En vérité, Lorley’s Store possédait une trentaine de magasins à travers le monde si on en croyait leur site internet, mais elle était déjà assez excitée comme ça pour que quiconque ne souhaite en rajouter.

    — Et toi Cassandra ? m’interpella-t-elle. Avec toutes les études que tu fais, tu dois bien savoir ça !

    Je soupirai.

    — J’étudie la littérature Maman, pas le commerce.

    — Pff, qui s’intéresse encore à de vieux bouquins poussiéreux ?

    Moi. Et Papa aussi, mais Maman m’avait déjà oubliée pour revenir au sujet qui l’occupait depuis trois jours.

    — Riche et célibataire, c’est écrit dans la Gazette de Limerick : Matthew Lorley n’a hélas toujours pas trouvé l’Amour !

    — Et alors ? s’enquit Papa.

    Je retins difficilement mon envie de rire pendant que Maman s’empressait de l’éclairer.

    — Il est jeune, riche et beau. Il ne lui manque qu’une femme !

    — Et qu’est ce qui te permet de penser qu’il compte la trouver à Limerick ?

    Maman soupira qu’il ne comprenait rien tandis que mes sœurs entraient à leur tour dans le salon. Ma tranquillité était désormais bel et bien enterrée et je me résignai à reposer mon livre sur l’accoudoir de mon fauteuil.

    *

    — De quoi parlez-vous ? demanda Nikki, une de mes cadettes.

    Comme si elle ne le savait pas ! Mais, aux vues de ses dernières notes, Nikki avait tout intérêt à inciter les parents à parler d’un autre sujet.

    — De Matthew Lorley, voyons !

    — Votre mère s’est mise en tête qu’il allait épouser une fille du coin, précisa Papa.

    — Et pourquoi pas ? Ça arrive tous les jours ce genre d’histoire, regardez Nikki ! Elle était strip-teaseuse, quand elle a rencontré Victor.

    Et c’était reparti… Victor et Nikki Newman de The Young & The Restless 1Les héros de ma mère. Tout en parlant, elle jeta un coup d’œil à l’affiche publicitaire qu’elle avait fait encadrer, et je songeai une fois de plus que je haïssais cette horreur. Comme si ce n’était déjà pas suffisant que l’on doive toutes nos prénoms à ce soap stupide.

    — Maman, ce n’est qu’un feuilleton, des choses pareilles n’arrivent pas dans la vraie vie, tentai-je.

    Mais, une fois lancée sur son sujet favori, Maman avait toujours du mal à s’interrompre.

    — Ça arrive quand une fille se donne les moyens d’atteindre son but. Je compte particulièrement sur toi pour ne pas me décevoir, Brittany ! J’espère bien que tu vas aller te présenter à Mr Lorley. Après tout, il organise cette soirée pour rencontrer ses employés, non ?

    Mon aînée, déstabilisée, baissa les yeux. La partie était perdue d’avance : Britt n’avait jamais eu le courage de s’opposer à qui que ce soit et encore moins à notre mère.

    — Mais, je ne suis qu’en contrat temporaire, alors je ne suis pas sûre de devoir m’y rendre.

    Au moins, elle avait essayé.

    — Ah non, pas de ça Brittany ! Tu iras même si je dois t’y trainer par la peau du dos. D’ailleurs nous irons tous.

    Maman avait parlé, fin de la discussion.

     

  • [Livre] Le Père Noël à Monaco

    Quand le Père Noël cherche à découvrir ce qu’est la bonne volonté, c’est en découvrant la mauvaise volonté qu’il va comprendre.

     

    Je remercie les éditions Société des écrivains pour cette lecture

     

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    Résumé : Branle-bas de combat pour le Père Noël et son lutin Fil de Fer! Et pour cause, un jeune Monégasque vient de passer commande d'un singulier présent absent de leur stock: de la Bonne Volonté. La seule solution pour eux: se rendre auprès de ce garçon afin de comprendre de quoi il retourne... Le traîneau transformé en navire, direction Monaco! Toutefois, ce voyage ne sera pas de tout repos. Le Père Noël et Fil de Fer feront au cours de leur périple mouvementé un constat effarant et inquiétant.
    Un conte de Noël pas comme les autres que ce texte composé par Aline et Miguel. À travers ce récit, de mésaventures en mésaventures, d'accidents en accidents, le Père Noël va découvrir une autre réalité sur les mers et océans. Un conte d'actualité qui pose cette question: "la Bonne Volonté" suffira-t-elle à sauver le monde?


    Auteur : Miguel Dey

    Edition : La société des écrivains

    Genre : Jeunesse

    Date de parution : 2013

    Prix moyen : 14,95€

    Mon avis : Le narrateur est un petit garçon de Monaco, en classe de 10ème (apparemment l’équivalent de notre CE1), qui a tout, n’est jamais grondé ni puni par ses parents, et ne voit pas l’intérêt de travailler en classe puisque la télé et ses parents ont dit qu’il n’y avait plus de travail et que bientôt il n’y aurait plus de retraite. Alors le voilà bien embêté quand il doit écrire sa lettre au père Noël (la dernière, promis, après il n’y croit plus) sur sa tablette graphique dernier cri. Et puis, il se rappelle que son professeur, qui essaie désespérément de le faire travailler en classe, dit toujours qu’il a de l’imagination mais qu’il manque de bonne volonté.
    Et bien pourquoi ne pas en demander au père noël ? C’est le père Noël, il a de tout ! (Et vu le message qu’il écrit, il devrait aussi demander un Bescherelle…)

    Le gamin n’est pas attachant du tout, il est plutôt du genre tête à claque (Avec ses copains de facebook, il a décidé que l’orthographe c’était un truc de vieux). Remarquez, vu les deux lignes qui décrivent les parents, on comprend qu’il soit devenu comme ça…élevez des enfants-roi…vous élèverez surtout des cancres qui n’arriveront à rien dans la vie parce qu’ils attendront que tout leur tombe tout cuit dans le bec (Je sens que les auteurs se sont éclatés à inventer ce gosse…).
    Dès que la fameuse lettre, pardon le fameux mail, est envoyé, on change de point de vue pour se trouver du coté de ce pauvre père noël qui n’avait rien demandé à personne et qui se retrouve soudain avec des warning partout !
    Et notre père noël (un peu distrait dirons-nous) décide de partir à Monaco pour essayer de comprendre ce que ce petit morveux ce charmant enfant peut bien vouloir exactement.
    Ensuite, le voyage du père Noël pour Monaco, qui se fait par la mer, lui permet de se rendre compte de la pollution des océans, et par là d’expliquer au lecteur cette pollution.
    Les explications sur le sous sol du musée océanographique de Monaco sont passionnantes et racontées de manière amusante.
    Je pense que ce livre est à la portée de tous, les adultes prendront plus conscience des problèmes profonds soulevés sur l’environnement et les enfants seront enchantés par le petit périple du père Noël et de son fidèle lutin fil-de-fer, un personnage adorable qui, l’air de rien, commencera leur sensibilisation à la protection de la nature.

    Il est à noter que les bénéfices de la vente de ce livre sont intégralement reversés à la fondation Albert II de Monaco qui lutte pour la protection de l’environnement.

    Un extrait : « Alerte. Alerte. Problème. Problème. »
    Une lumière rouge scintillante ponctuait ce message sonore. Un lutin épais comme un fil de fer agitait ses bras dans tous les sens à la vitesse de l’éclair, donnant l’impression qu’il avait au moins huit bras et il courait si vite que ses chaussures fumaient.
    Il allait dans tous les sens et revenait toujours au même endroit, si bien qu’à la fin on se demandait s’il avait bougé.
    Soudain, il leva les bras, les mit en croix au-dessus de sa tête pendant au moins cinq secondes sans bouger, ce qui parut être une éternité, puis l’alarme se tut. La lumière rouge s’éteignit, toutes les lumières s’éteignirent et deux cent quatre-vingt-treize millions six cent quatre-vingt-dix-huit mille quatre cent quatre lutins reçurent au même moment un message :

    « Suite à une commande non honorée, l’atelier est mis au chômage technique. »

    Fil de Fer, le lutin responsable de l’atelier de fabrication, décroisa les bras, ferma l’immense porte du bâtiment et partit comme une flèche.
    Quand il atteignit sa destination, malgré le fait qu’il se soit arrêté de courir cinq kilomètres avant d’arriver, à cause du brusque freinage, ses chaussures avaient accumulé sous leurs semelles au moins cinquante centimètres de glace et son nez s’écrasa lourdement contre la sonnette du Père Noël. Avec le gel, Fil de Fer n’arrivait pas à enlever son nez.
    Le bruit de la sonnette en continu dérangea le Père Noël dans sa sieste à moitié endormi, il poussa la porte d’entrée de sa demeure mais ne vit personne, alors il la referma, sans se douter un instant que le malheureux Fil de Fer était collé derrière. L’infortuné lutin était maintenant aussi accroché par les mains et les pieds.
    Ses pieds, il avait dû les poser sur la porte pour ne pas se faire écraser les orteils quand le Père Noël avait ouvert.

    Ses mains, il les avait mises sur la porte quand il avait voulu retirer son nez de la sonnette, mais la transpiration et le froid, c’est comme la Super Glue de la pub à la télé ; ça vous colle à vie en moins d’une seconde.
    Le Père Noël était en train de fouiller dans son tableau électrique pour chercher le fusible qui débrancherait la sonnette quand Fil de Fer éternua. La porte d’entrée vibra comme une feuille morte en automne.

    - Oh ! Oh ! Il y a beaucoup de vent ce soir, dit le Père Noël et il coupa le bruit de la sonnette.

    Au deux cent soixante-huitième éternuement, le Père Noël qui regardait la météo se posa une question.
    La présentatrice, une charmante otarie, affirmait qu’il n’y avait pas de vent et elle insistait même du regard, comme si elle s’était adressée directement au Père Noël.
    Cela faisait bien deux minutes qu’elle fixait le Père Noël en lui répétant qu’il n’y avait pas de vent dehors, mais ce n’est qu’au trois cent vingtième éternuement très précisément que le Père Noël intrigué se gratta la tête, se leva de son siège et se dirigea vers la porte d’entrée, puis il colla son oreille contre la porte. A chaque fois, le vent criait :

    - Père Noël, c’est une catrastchoum… une catrastchoum !

    - Oh ! Oh ! Il est bizarre le vent ce soir, il parle ! pensa le Père Noël.

    Il allait retourner sur son siège, malgré les yeux furibonds de l’otarie météo, quand un vacarme épouvantable le fit se retourner. La porte venait de se dégonder et tournait sur elle-même, comme une tortue sur sa carapace.

    - Bizarre, bizarre, c’est pas le vent qui parle, c’est la porte !

     

    Quelques minutes plus tard, muni d’un sèche-cheveux, le Père Noël décollait délicatement son brave Fil de Fer. 

     

  • [Livre] Sous emprises

    Vos pires cauchemars n’en sont pas…

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    Résumé : À l’université de Cambridge, Evi Oliver, la psychiatre responsable des services de soutien psychologique, contacte Scotland Yard : une vague de suicides inquiétante frappe les étudiantes. Lacey Flint, jeune et jolie policière, est alors envoyée infiltrer les bancs de l’université. Une mission qu’elle compte remplir au plus vite : jouer les fragiles jouvencelles ne lui correspond guère. Mais, petit à petit, l’enquêtrice sûre d’elle et inébranlable vacille. D’étranges rêves peuplent ses nuits. D’ailleurs, s’agit-il bien de chimères ? Alors que les frontières de la réalité se brouillent et que le doute l’assaille, les griffes de l’angoisse l’étreignent et la portent au bord du gouffre. À croire que, dans l’ombre de son sommeil, quelqu’un joue de ses peurs pour mieux étendre son emprise sur elle…

    Auteur : Sharon Bolton

    Edition : Fleuve noir

    Genre : Thriller


    Date de parution
     : 08 janvier 2015


    Prix moyen
     : 21€


    Mon avis : Commençons par un avis de mi-lecture. Je suis approximativement à la moitié du roman et, tout comme l’héroïne, je comprends rien ! J’ai trouvé un fil conducteur entre les étudiantes, certes, mais pas de coupable en vue pour l’instant. Pire encore je ne sais toujours pas si les vagues de suicides et les ennuis qu’a Evi, la psychiatre qui a initié l’enquête (pardon l’observation, son chef le dit assez à Lacey : elle n’est pas là pour enquêter…) sont liés ou pas… Y a-t-il un seul coupable ? Ou sommes nous face à deux affaires totalement différentes qui arrivent en même temps par pure coïncidence ?

    Moui, je crois aux farfadets (sinon comment expliquer tout ce que je suis capable de perdre à l’intérieur de mon appartement) mais nettement moins aux coïncidences dans les polars.

    D’autant plus que celui-ci est très bien écrit et, s’il ne « fous pas les jetons » comme d’autres, il sait très bien doser ses effets et plus j’avance dans la lecture, plus l’angoisse monte petit à petit. Ce n’est pas brutal, il n’y a pas de chapitre qui fait sombrer dans l’angoisse la plus totale. Non, d’un coup on se rend compte qu’on est angoissé (par exemple on se lève pour fermer la fenêtre parce que bon ok, on est au deuxième étages mais entre les pierres anciennes de la façade et cette saleté d’arbre juste devant la fenêtre…bon ben…juste au cas où quoi…et tiens on va fermer les volets en prime…). Et on réalise que ça fait un bout de temps qu’on est angoissé sans même s’en rendre compte. La preuve ? L’oreille de la peluche (qui est mystérieusement passée du dossier du canapé à vos genoux) ressemble à un tire-bouchon tellement vous la malmenez depuis une demi-heure.
    Bon, je retourne à ma lecture, ça a été une torture de poser le livre 10 minutes pour écrire ces lignes. Je vais comprendre ! Je vais trouver ! Et avant la révélation par l’auteur s’il vous plait ! Il en va de mon honneur !
    Je tiens quand même à préciser : Je ne le sens pas du tout le médecin généraliste… Il est gentil, serviable, un brin dragueur et chasseur…Oui pour moi, il est louche ! Si, c’est cohérent ! Il tue des petites bêtes innocentes…rien que pour ça on devrait tout lui coller sur le dos !!

    Une bonne heure et demie plus tard….j’ai terminé…Alors à environ 100 pages de la fin j’avais compris une bonne partie de la solution. D’ailleurs il y a un élément que j’aurais du comprendre bien avant, mais il était tellement bien enfoui au milieu d’autres éléments, certains sans importance et d’autres qui semblaient d’une importance capitale que je n’y ai pas fait attention.
    Il y a un élément en revanche que j’ai carrément loupé et je me dis que j’aurais du me méfier. Ca ne m’aurait pas donné un nom mais ça m’aurait permis de m’orienter un peu mieux.

    Au début, j’ai eu du mal à lire ce livre, un peu à cause de la fatigue (Ben oui quand on ouvre un livre à 22h30, forcément), un peu à cause du changement de point de vue entre Lacey et Evi… Mais dès la 50ème page, j’étais mordue, totalement accro et il a fallu que je me force à refermer le livre pour me coucher à une heure décente.

    Ca c’est un policier comme je les aime. Je n’aime pas quand on ne trouve pas du tout la solution parce que plein d’indices nous sont cachés et qu’on ne nous les donne qu’à la fin. Du genre : Le coupable c’est lui parce qu’en fait j’avais remarqué dans la maison qu’il manquait un verre dans le buffet et… oui si tu nous l’avais dit, nous aussi on aurait compris !
    Je n’aime pas non plus quand on comprend absolument tout à la moitié du livre : on a l’impression de perdre son temps sur la moitié de la lecture.

    Là c’était parfait, une bonne partie de la solution était, pas facile, mais possible à découvrir avec les indices et l’autre partie était plus difficile mais logique quoique inattendue !

    J’espère que le prochain polar que je lirai sera de ce niveau !

    Un extrait : Evi balaya du regard le mur de briques qui entourait son jardin, les bâtiments alentour, les coins sombres sous les arbres, tout en se demandant si la peur allait la poursuivre pour le restant de ses jours.
    Peur d’être seule. Peur des ombres qui prenaient forme. Des murmures surgis de l’obscurité pour se précipiter à sa rencontre. D’un beau visage qui n’était qu’un masque. Peur des quelques pas, trois, quatre, pas plus, entre l’abri que lui procurait sa voiture et sa maison.
    Tôt ou tard, il faudrait bien y aller. Elle verrouilla son véhicule et se dirigea vers le portail. L’ouvrage en fer forgé était ancien mais avait été équipé de façon à s’ouvrir d’une infime poussée.
    Le vente d’est descendant des Fens soufflait fort ce soir-là et les feuilles des deux lauriers bruissaient en se frottant les unes contre les autres, comme du vieux papier. Même celles, minuscules, de la haie de buis, dansaient allègrement.
    Des massifs de lavande flanquaient l’allée de part et d’autre. En juin, leur parfum lui souhaiterait la bienvenue. Pour l’heure, les tiges non rabattues étaient nues.

    La maison datant de l’époque de la reine Anne, construite près de trois cents ans plus tôt pour le doyen principal de l’une des plus anciennes facultés de Cambridge, était bien le dernier logement qu’Evi pensait se voir proposer quand elle avait accepté son nouveau poste.
    Vaste édifice de briques à la teinte chaude et douce, aux ornements de calcaire blond, c’était l’une des maisons les plus prestigieuses de la dotation de l’université. Son précédent occupant, un professeur de physique à la renommée internationale qui avait à deux reprises manqué de peu le prix Nobel, y avait vécu près de trente ans.
    Quand une méningite l’avait privé de l’usage de ses membres inférieurs, l’université avait aménagé les lieux pour les convertir en un logement adapté aux handicapés.
    Le professeur était décédé neuf mois auparavant.
    Quand Evi s’était vu proposer le poste de directrice de soutien psychologique aux élèves, avec des responsabilités à mi-temps d’enseignement et de tutrice chargée des travaux dirigés, l’université avait vu là une chance de rentabiliser en partie ses investissements.

    L’allée dallée de pierres était courte. Cinq mètres à peine à parcourir au milieu des parterres, et elle aurait atteint l’élégant porche. Des lanternes de style ancien de part et d’autre de la porte éclairaient tout le sentier. Normalement, elle s’en réjouissait. Ce soir, elle n’était plus trop sûre.
    Parce que, sans elles, elle n’aurait sans doute pas remarqué l’alignement de pommes de pin menant du portail à la porte.

  • [Livre] Les yeux de l'esprit

    Quand on ne trouve aucune réponse rationnelle, peut être faut-il se tourner vers d'autres voies

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Un soir d’hiver, la jeune Lina Ben Slimane et son professeur de physique s’attardent dans leur lycée pour revoir une leçon. C’est alors qu’un violent orage se déchaîne et plonge la ville dans le noir. Pendant qu’ils essaient de quitter l’établissement, des monstres sortent de la remise et agressent le professeur. On le retrouve sérieusement blessé le lendemain matin. La police mène l’enquête mais n’y comprend rien. Lina, qui a été retrouvée endormie dans la remise, ne peut pas l’aider car elle a perdu la mémoire. Un peu plus tard, par une nouvelle nuit d’orage, une paire d’yeux maléfiques apparaît dans sa chambre. C’est pour la jeune fille le début d’une plongée dans l’épouvante.

    Auteur : Ahlem Elj

    Edition : Artalys

    Genre : fantastique

    Date de parution : 10 décembre 2014

    Prix moyen : 14,90€

    Mon avis : On m’a informée que l’auteur ne parle pas très bien le français et, bien que l’éditeur ait fait un travail formidable de correction, le style est un peu lourd, très scolaire. Le récit semble être écrit par un adolescent surtout du fait du peu de naturel des dialogues et l'irrationalité des situations.
    L’histoire en elle-même est bien trouvée et intéressante même si le scénario aurait nécessité une reformulation complète pour être vraiment prenant.

    Mais justement, parlons de l’histoire. Dès le départ j’ai trouvé le flic en charge de l’enquête inutilement agressif avec le pauvre gosse qui remplace le concierge et qui a rien demandé à personne (en plus un flic qui s’appelle Chrerif…Sheriff… vous suivez ? Non ? Y’a que moi ?…Remarquez on m’a toujours dis que j’avais un sens de l’humour aussi tordu qu’un bouclier après un duel…). Par la suite, il se calme (enfin un peu, parce que des fois ça lui reprend… un peu lunatique le bonhomme).
    Ce qui m’a étonnée, c’est qu’au vu des blessures du professeur, et du fait qu’il crie au monstre, personne ne s’interroge sur un éventuel traumatisme suite à une rencontre houleuse avec une sale bête (l’auteur parle de loups, de sanglier… et il doit bien avoir des chiens errants…). Quant à la gamine, personne ne met vraiment en doute sa parole alors que ce qu’elle dit au début du livre est clairement impossible.
    Et plus l’histoire avance, plus on a l’impression que tout le monde a des œillères… Bon les flics, ok, c’est normal (Mais non, j’ai rien contre les flics….) mais les parents bon sang ! Les parents ! Ils voient bien que quelque chose ne va pas et que ce quelque chose est tout sauf naturel, leur fille leur parle de choses effrayantes. Ils ne peuvent que constater que son attitude devient de plus en plus « bizarre » mais non, tout va bien, on n’envisage pas le coté surnaturel parce que « ça va contre nos principes »….

    Bref, il va leur falloir un sacré moment pour ouvrir les yeux, et encore si on peut dire ouvrir… Disons soulever très légèrement une paupière en maintenant l’autre œil obstinément fermé.
    Quant à la fin, mais la fin « FIN » The end quoi, les dernières phrases du livre… (Non je précise parce que la fin pas tout à fait fin, j’avais rien vu venir), je le voyais venir gros comme un 38 tonnes lancé à 130km/h sur l’autoroute à contresens… Faut dire que je suis très perspicace… Une Sherlock Holmes en jupon, Bones et Castle peuvent aller se rhabiller et je vous parle même pas de l’équipe d’esprit criminel… Des petits joueurs…
    Et… Oui OK… Aussi parce que le livre est un tome 1 et qu’il faut bien qu’il y ait matière à un tome 2 !


    Un extrait : « Dites-moi, s’il vous plaît monsieur. Qui d’habitude arrive le premier au lycée ?

    — Le concierge, évidemment ! répondit l’homme aux cheveux blancs.

    — Pouvez-vous nous l’appeler ?

    — Oui, bien sûr. Tout de suite. »

    Sur ces mots, le directeur s’éloigna de quelques mètres. On le vit faire un signe de main à un jeune homme qui se tenait loin, tout proche de la porte d’entrée des élèves. Celui-ci arriva en courant. Il avait certainement entendu parler de la nouvelle. 

    « Bonjour monsieur l’inspecteur, dit-il en reprenant son souffle.

    — Vous êtes bien le concierge ? » demanda le policier étonné.

    En fait, il ne s’était pas attendu à voir un jeune garçon d’une vingtaine d’années. Il portait un jean et une veste en cuir noir.

    « Non, monsieur. Je suis son fils, Brahim. Je suis étudiant à la faculté de droit à Tunis. »

    Et devant l’air interrogateur du policier, il expliqua pourquoi il se trouvait à la place de son père.

    « Mon père est gravement malade, monsieur l’inspecteur. Il est à l’hôpital aujourd’hui. Je suis actuellement ici pour le remplacer et l’aider, jusqu’à ce qu’il se rétablisse. »

    Brahim n’avait pas encore terminé de justifier sa présence lorsqu’un surveillant arriva et interrompit leur conversation :

    « On vous appelle au téléphone, monsieur l’inspecteur.

    — De la part de qui ?

    — L’hôpital.

    — Oh ! Veuillez m’excuser un moment, s’adressa-t-il à Brahim. Je ne serai pas long.

    — Prenez votre temps, monsieur l’inspecteur », dit le jeune homme en haussant les épaules.

    Le surveillant le conduisit au bureau du directeur. Il trouva le combiné du téléphone décroché. Il le mit à son oreille et s’assit devant la table.

    « Allô ! L’inspecteur Chérif est à l’écoute.  

    — Bonjour monsieur. Docteur Béchir à l’appareil.

    — Bonjour docteur. Comment va le professeur Karim Dhaouadi ? Je suis impatient d’entendre des nouvelles. Cela m’aidera à progresser dans mon enquête. 

    — Je vous comprends, monsieur l’inspecteur. On peut dire que son état est stable jusqu’à présent. Nous avons vu qu’il a été frappé hier soir par un objet contondant.

    — Ah bon ! Pouvez-vous me dire l’heure exacte ?

    — Euh... j’ai peur que non, je suis désolé. Pas maintenant, en tout cas ! Mais je peux confirmer que cela a dû se passer entre dix-huit heures et dix-neuf heures.

    — C’est au moment de la coupure de courant !

    — Je présume, oui.

    — Merci, répondit l’inspecteur en prenant des notes dans son petit carnet de poche. Et cet objet contondant, pourrait-il être un bâton ou une barre de fer ?

    — Je pense que c’est plus lourd. Il a quelques fractures dans ses côtes. De même, il a certainement reçu des coups sur le crâne. Son état est grave mais il survivra.

    — C’est affreux !

    — Oui. J’avoue que ses radios m’ont étonné.

    — Quand est-ce que je pourrai l’interroger ?

    — Je vous tiendrai au courant dès qu’il reprendra connaissance. Il est encore sous le choc.

    — Merci encore une fois, docteur. »

    Avant de raccrocher, le médecin se rappela une chose qui lui parut importante.

    « Ah, écoutez, monsieur l’inspecteur ! dit-il en tirant une feuille de la poche de son tablier blanc. Il s’est à moitié réveillé pendant quelques secondes. Il a juste prononcé le nom d’une femme, Lina Ben Slimane.

    — Lina Ben Slimane ! répéta l’inspecteur pour s’assurer que le nom était correct et le noter dans son carnet.

    — Oui. C’est ça. Il s’est forcé à prononcer son nom deux ou trois fois. Cela me semble important. Enfin, peut-être.

    — Sûrement, oui. Il n’a rien dit d’autre ?

    — Non, rien. Je ferai de mon mieux pour qu’il reprenne conscience le plus tôt possible.

    — D’accord. J’attends un coup de téléphone de votre part, si jamais il y a des nouvelles.

    — Oui, bien sûr. Au revoir !

    — À tout à l’heure ! »

    Chérif raccrocha puis rejoignit son adjoint et le fils du concierge qui l’attendaient dans le hall.

    « Eh bien, vous allez avouer la vérité ou non ? dit-il d’un ton menaçant au jeune Brahim.

    — Mais, quelle vérité voulez-vous savoir ? Est-ce que vous me suspectez ?

    — Non. Pas encore. Vous êtes, bien sûr, le dernier à avoir quitté le lycée, ou je me trompe ?

    — Oui, c’est vrai, affirma Brahim éberlué.

    — Quand êtes-vous parti hier ?

    — Juste après la panne d’électricité.

    — Vers dix-huit heures dix, à peu près ?

    — Oui, environ.

    — Vous n’avez laissé personne derrière vous?

    — Personne, à ce que je sache. Il faisait si noir et froid ! J’ai seulement pu balayer le sol de l’administration car il y avait une lampe de secours qui l’éclairait. Et puis, j’ai verrouillé les deux grandes portes du lycée et je suis rentré chez moi.

    — Qui pourra confirmer vos paroles ?

    — Ma mère, mes voisins… Demandez-leur si vous voulez.

    — On verra ça plus tard. Quand êtes-vous arrivé aujourd’hui ?

    — Vers sept heures. J’ai eu un coup de téléphone m’annonçant que mon père a eu une crise. J’ai nettoyé quelques salles au rez-de-chaussée puis je suis parti dès que le directeur est arrivé.

    — Il vous a autorisé à partir ?

    — Oui, c’est un homme compréhensif et très humain. »

    L’inspecteur se frotta le menton tout en contemplant le jeune étudiant, puis ajouta :

     

    « Bien, vous pouvez partir. Mais avant cela, laissez vos coordonnées à mon adjoint. »

     

  • [Livre] J'ai rencontré Victor-Terreur

    Quand on vous dit qu'il ne faut pas faire de stop!

    Je remercie les éditions « Mon petit éditeur » pour cette lecture

     

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    Résumé : C'est l'histoire d'un dernier lieu où une improbable litanie d'individus est venue solder ses comptes. Marc est l'un d'eux. Scénariste pour séries télé, il croise, huit ans après l'avoir vu abattre deux hommes, celui qu'il a surnommé Victor-Terreur. 
    Condamné à fuir, courant dans Paris, Marc tombe sur une affichette qui lui soumet l'idée de se faire passer pour un pasteur au sein d'une clinique Évangélique. 
    Marc, y voit là le moyen d'échapper à cet homme et un clin d'œil surgi de l'enfance. Il accepte l'étrange proposition et débarque dans une curieuse clinique située à tout juste dix km du village où sa mère et sa grand-mère ont trouvé la mort six ans plus tôt, dans un étrange accident de voiture en bordure de Loire. 
    Dans cette demeure, Marc va, au détour des couloirs, croiser d'improbables personnages. La femme à la double vue, la fille à l'œil de verre, l'infirmière décolletée, la chanteuse de comptine, l'artiste peintre, l'archer, l'improbable neveu, le tueur retraité, l'alpiniste soupçonneux, et puis l'enfant qui ne dormait pas. Lui qui croyait échapper à son passé et à la peur, va finalement rencontrer un truc inimaginable, inintelligible et dingue.

    Auteur : Laurent Bernard

    Edition : Mon petit éditeur

    Genre : Thriller

    Date de parution : 2013

    Prix moyen : 19€

    Mon avis : L’idée de départ est intéressante dans ce livre, l’écriture est agréable bien que le découpage en longs paragraphes plutôt qu’en chapitres soit inhabituel.
    Tout était réuni pour que le livre soit génial, et, comme on dit, il se laisse lire. Mais quelque chose me chiffonnait et j’ai mis un bon moment à mettre le doigt dessus et cela tient en une phrase : trop de coïncidences tue la coïncidence.
    C’est exactement cela, il y a trop de coïncidences à un point de cela devient invraisemblable.
    Bon, 8 ans plus tôt, le narrateur, Marc, se fait prendre en autostop sur la route de Carcassonne. Mauvais endroit, mauvais moment, mauvaise personne, il se retrouve complice et témoin d’un double meurtre assorti de cette menace : si je te revois un jour, je te tue.
    Jusque là, ok, il faut bien un commencement.
    8 ans passent et, en sortant du bureau de son patron, paf, voilà-t-il pas que Marc tombe nez à nez avec le même sale type qui bien sûr le reconnait tout de suite.
    Suite à un certain nombre événements, Marc se fait passer pour un pasteur, quitte Paris, et va s’enterrer dans une clinique au fin fond de la Drôme… Et là re Paf, il se trouve que le tueur a des connaissances dans cette même clinique, est responsable d'événements dont Marc n’avait pas connaissance mais qui le touchent de près…
    Bref, trop de coïncidences pour être crédible. La fin aussi est complètement inimaginable. Les événements du dernier chapitre sont comme effacés, comme s’il ne s’était rien passé, ce qui est plus qu’improbable.
    Bref, ce qui domine ce livre c’est l’invraisemblance et une invraisemblance que je n’ai même pas rencontré dans des romans de fantasy (qui pourtant pourraient se le permettre).
    Cela a quelque peu gâché le plaisir de la lecture. J’aurais préféré une traque en bonne et due forme. Une raison plausible de l’arrivée du tueur dans ce village perdu (travail de recherche, intimidation, voire torture de l’entourage…).
    Ici rien n’est expliqué, rien ne se finit vraiment.

     

    Un extrait : Il y a huit ans, j’en avais 22, nous venions de gagner une coupe du monde, et durant ce même été, j’avais fait un truc qu’il ne fallait pas parce que j’avais été là où il ne fallait pas.
    Et aujourd’hui que je suis assis dans un compartiment de train face à un homme d’église, je ne peux m’empêcher de penser que la vie a le chic pour que ce qui était prévisible n’arrive jamais.

     

    Je monte dans une BMW grise, 22 degrés

    Lorsque la voiture s’était arrêtée au bord de la route, j’avais été soulagé. La première chose que je remarquai fut que vu le modèle, il devait y avoir la clim à l’intérieur. Une belle berline, classique, une marque allemande, gris métallisé. Je marchais déjà depuis un bon moment, depuis le matin très tôt, avec un sac à dos bien chargé et ce depuis trois semaines. Et comme tous les jours, arrivé le cœur de l’après-midi je crevais de chaud et je commençais à en avoir marre.
    Le type au volant allait certainement m’avancer plus vite qu’à pied. Peut-être pas jusqu’à Carcassonne mais m’avancer quand même.

    — Merci de vous arrêter, lui dis-je une fois sa voiture garée sur le bas-côté.

    — Pas de souci, montez, me répondit-il.

    L’homme, la quarantaine, un polo bleu uni, une veste légère posée sur son dossier, semblait en pleine forme. Un corps alerte, fort, une fine barbe soignée et un visage sec qu’on pouvait associer à ces écrivains aventuriers du début du XXe siècle.

     

    Et l’aventure se dessinait sur ses avant-bras. Un bronzage net, des muscles saillants et deux cicatrices qui laissaient imaginer des coups de couteaux.
    Alors que je montais dans sa voiture, l’homme me délivra un sourire que je jugeai à la fois bienveillant, apaisant et en même temps intimidant.
    Il était d’autant plus impressionnant qu’il semblait l’ignorer. Lui et sa voiture étaient impeccables mais n’avaient pas l’air totalement à leur place sur cette route.
    Je fis gaffe à ne rien salir et déposai mon sac à l’arrière. L’homme enclencha la première. Il y avait la clim, 22 degrés.

    — Qu’est-ce que vous faites sur cette route, me demanda-t-il après quelques secondes.

    — Je parcours le GR de château en château depuis maintenant trois semaines.

    — Super, beau projet, et vous allez où comme ça ?

    — Idéalement jusqu’à Carcassonne si cela vous est possible.

    — Oui, mais pourquoi remonter aussi haut et aussi vite ?

    — Je commence à trouver le temps long, trois semaines, et puis j’ai envie de rentrer.

    — Et où ça ?

    — Paris, et puis de toute façon la rentrée approche.

    — Vous êtes étudiant ?

    — Oui, en fac de lettres.

    Le type sourit.

    — Moi aussi j’aurais bien aimé faire des études de lettres, ajouta-t-il.

    — Oh, pas de regrets à avoir, ça sert à rien.

    — Pas sûr puisque vous êtes là.

    C’est alors moi qui souris. Puis l’homme introduisit un disque dans son autoradio. The Band, Long Black Veil. Je connaissais le groupe et le morceau, des héros de mon père. Il était parti quand j’avais dix ans, une drôle de maladie, me laissant ses disques et le souvenir de deux parties de chasse alors qu’il n’aimait pas ça. Le type tapotait sur son volant. 

     

  • [Livre] Le tueur en série a onze ans

    Une petite ville tranquille… Mais est-elle si tranquille que cela ?

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    Résumé : Chantilly, une petite ville comme les autres, où les enfants jouent tranquillement dans une prairie et ce mercredi-là, c'est le drame.
    Un terrible accident, sinistre épisode d'une longue série. Qui est le meurtrier ? Quel est ce prédateur démoniaque qui s'en prend à des enfants? Pourquoi?

    Auteur : Alexandre Dupuis

    Edition : ASA éditions

    Genre : Thriller

    Date de parution : 2009

    Prix moyen : 10€

    Mon avis : Je n’ai malheureusement que peu de bons points à relever sur cette nouvelle (oui, pour moi un livre de tout juste 100 pages est une nouvelle et non un roman).
    Ecrire une nouvelle policière est un exercice difficile. En effet, il faut mettre en place au moins une scène de crime, montrer le déroulement de l’enquête avec assez d’hésitations pour qu’il reste crédible, et enfin il doit y avoir la découverte de l’assassin et, éventuellement, son arrestation.
    L’idée de départ de l’auteur était excellente. Une enquête un peu à la Colombo puisque dès le titre, puis très vite dans la lecture, on a une idée de plus en plus précise du meurtrier. Malheureusement, cette idée n’est clairement pas assez exploitée.

    Commençons par l’histoire elle-même : Comme je le disais, je trouve que l’idée, à savoir comme l’indique le titre, que l’assassin est un enfant, n’a pas été exploitée correctement. La fin est totalement bâclée, quoi qu’à peine plus que certains « chapitres ». On a l’impression que l’auteur savait où il voulait aller, mais ne savait pas comment s’y rendre.
    Qu’à cela ne tienne, la fin prévue nous est livrée comme un cadeau surprise de tante Gertrude, sans la moindre explication.
    Alors que tout au long du livre, on a le sentiment que le petit meurtrier souffre d’une pathologie particulière, pas un mot n’est donné en explication sur cette dernière : il agit comme « un dingue », il a des réactions totalement illogiques (si si, même pour un môme de 11 ans) mais ce n’est pas grave, c’est normal braves gens.
    Au final, l’auteur nous offre un semblant d’épilogue, constitué d’une poignée de phrases qui font penser à ces brèves informations qui défilent à la fin d’un film historique pour instruire en quelques mots le spectateur du devenir des personnages après les événements du film.
    Je suis restée sur ma faim, je n’ai pas eu l’impression de terminer une histoire et j’ai été horriblement frustrée !

    Un autre point qui m’a beaucoup gênée dans ma lecture : ce sont les fautes d’orthographe.
    Quiconque lit mon blog ou me connaît quelque peu aura aisément constaté que je suis loin d’être le Torquemada de l’orthographe.
    Comme tout le monde, enfin pas mal de monde, je fais des erreurs d’inattention que soit le correcteur d’orthographe me signale, soit je réalise en faisant une seconde lecture (en général après avoir publié mon article, bien évidemment, ce ne serait pas drôle sinon…).
    Mais dans le cas présent, je parle de très très grosses fautes. Quelques exemples ? Allez, juste pour qu’on ne m’accuse pas d’exabuser (non, là, ce n’est pas une faute, c’est un néologisme, nuance).
    Donc, exemples :
    - « Ces frères » au lieu de « Ses frères » (et oui dans le contexte, il n'y a pas de doutes)
    - « Il se rangeait à la vie de ses camarades » au lieu de « il se rangeait à l’avis de ses camarades (celle là, elle est pas mal avouez)
    - « Hermite » au lieu de « ermite »…

    Quant à la ponctuation, elle est, au mieux, fantaisistes et les noms propres, eux, perdent parfois, sans raison une de leurs majuscules.

    Alors je ne dis pas que cette nouvelle n’aurait pas du être publiée. Je dis qu’elle a été publiée trop tôt. L’histoire aurait mérité d’être retravaillée, étoffée, mûrie…
    S’il s’agit d’une autoédition, l’auteur devrait, au minimum, se relire, voire, s’il en a la possibilité, se faire relire par un ami, quelqu’un qui pointerait d’une part les fautes d’orthographe mais aussi le coacherait pour développer son histoire.
    S’il s’agit d’une édition classique là, c’est plus grave. Soit l’éditeur n’a même pas lu le livre et a publié pour publier, soit le correcteur n’a pas fait son travail, mais je n’arrive pas à imaginer une maison d’édition mettant en jeu ainsi sa réputation en publiant un livre aussi truffé de fautes et d’incohérences. N’importe quel éditeur digne de ce nom aurait, au minimum, demandé à l’auteur de corriger les fautes d’orthographe.

    Honnêtement, ce livre n’est pas irrécupérable, loin de là. Si l’auteur le reprenait, le retravaillait en profondeur, peut-être avec de l’aide, le faisait corriger etc. je pense qu’il y a ici matière à avoir un bon petit polar.

    Un extrait : Quentin était assis sur le bord du lit. Sa courte chevelure blonde et ses grands yeux bleus lui donnaient l’air d’un ange.

    Son cœur battait dans ses tempes, sa respiration était saccadée. Avec le temps les crises étaient devenues plus fréquentes et semblaient gagner en intensité. Il serra les poings pour ne pas hurler et se mordit la lèvre supérieure jusqu'au sang.

    Tout avait débuté un peu plus de trois mois auparavant, le quatorze Juillet exactement, une fête appréciée par les enfants de son âge. À onze ans les feux d'artifice fascinaient par leurs mille éclats colorés et tous les chérubins avaient rêvé au moins une fois dans leur vie de pouvoir en allumer un. Pour Quentin ce jour était devenu maudit et le resterait pour toujours.

    — Tu viens avec nous ? avait insisté Morgan, son jumeau de quatre minutes.

    — Non, avait répondu Quentin, que le match de foot de l'après-midi avait mis sur les rotules.

    Son frère, dépité, avait tourné les talons. C’était la dernière fois qu'il l'avait vu vivant. Morgan, Antony et les autres avaient marché une bonne demi-heure avant d’arriver sur leur terrain de jeu favori, une ancienne voie de chemin de fer abandonnée. Morgan le rebelle, avait escaladé l’échelle, d’un vieux wagon. Arrivé sur le toit, il avait crié haut et fort qu’il était leur chef et que comme d'habitude tous allaient devoir se plier à ses ordres.

    Olivier ne vit pas très bien ce qui avait provoqué l’irréparable, mais Morgan glissa et se rattrapa à une ligne haute tension sensée être hors service. Un millième de seconde plus tard, l’enfant gisait dix mètres plus loin, les mains encore fumantes. Depuis Quentin avait perdu son insouciance.

    Juste avant de fermer le cercueil, il l'avait largement observé, tel un miroir qui lui renvoyait son reflet sans vie. Quentin était resté de marbre et c'est à ce moment que la première crise se déclencha. Au début rien d’alarmant, il eut très froid puis très vite, un besoin de mettre en lambeau les couronnes de fleurs l'obséda. C’était comme un ardent désir de tout casser autour de lui. Pour finir, cette sensation s'estompa rapidement laissant place à un grand vide.

    — Tu peux pleurer si tu le désires, avait dit sa mère qui avait remarqué l'émotion soudaine de son petit.

    Il s'était contenté de baisser la tête et de quitter la chapelle sans un mot, laissant ses parents à leur deuil qu'étrangement il ne partageait pas.

    Morgan était son compagnon de chaque instant, son frère, sa moitié et pourtant ! C'était plus fort que lui, il n'était pas triste ni même malheureux. À onze ans la mort était abstraite et il avait toujours entendu dire qu'il existait autre chose après, un paradis ou du moins un endroit où tout le monde se retrouvait un jour. Qui pouvait savoir ?

    Il pressa l'interrupteur, une lampe de chevet éclaira discrètement la chambre à coucher; son cœur s'était calmé et il respirait régulièrement.

    < Orphée est malheureux ! >

    Quentin regarda autour de lui, se frotta les yeux puis se leva. Sa première impression avait été la peur, car cette voix il l’avait entendu distinctement. Et maintenant, ce silence épais et pesant, seul, enfermé dans cette chambre deux fois trop vaste pour lui, à présent, incapable de bouger, il sentit un léger courant d'air lui parcourir l'échine. Il avait chaud, de plus en plus chaud, mais il n'avait plus peur. Une lumière intense avait jailli de nulle part et l'enveloppait complètement. Étonnamment il n'était pas aveuglé, sa clarté blanchâtre l'apaisa puis l'instant d'après plus rien.

    Chaque partie du mobilier avait repris sa place, éclairée discrètement par la lampe de chevet. Avait-il rêvé ou perdait-il tout simplement la tête. Du coin de l'œil, il observa Orphée, son hamster, qui avait l'air calme, si calme qu'il semblait dormir à point fermé, donnant l'aspect d'une peluche aux poils roux totalement inanimée. Il décida de se remettre sous les draps et la fatigue accumulée durant cette interminable journée fit le reste.

    < Tu as bien fait, c'est mieux pour lui. >

    — Tu as raison, soupira Quentin juste avant de sombrer dans un profond sommeil.

     

     

  • [Livre] Constance et séduction

    Un remake de Raison et Sentiments à l'époque moderne

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Après le décès de leur père, Isobel et Helen Westlake sont forcées d’abandonner la demeure dans laquelle elles ont grandi et déménagent à Chester dans le nord de l’Angleterre. Tandis qu’Isobel entretient une relation amicale avec Adam, tout en tentant de mener sa carrière et de veiller sur sa cadette, Helen fait la connaissance du flamboyant Oliver Vane… Amour, frustration et surtout vérités cachées sont au rendez-vous de cette réécriture moderne de « Raison et sentiments » de Jane Austen.

    Auteur : Jess Swann

    Edition : Artalys

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 14 février 2014

     

    Prix moyen : 19,80€

     

    Mon avis : Comment deux livres peuvent-ils être à la fois si semblables et si différents ? Tout y est le frère et la belle-sœur qui ne pensent qu’à l’argent et qui les jettent hors de chez elles, l’amoureux qui se voit obligé de rompre par honneur, la vieille matriarche imbuvable, les voisins excentriques et envahissants ne connaissant aucune limite et aucune discrétion, le tombeur, l’ami réservé…
    Et bien sûr les deux sœurs, Isobel la sage et réservée (Elinor dans le roman de Jane Austen) et Helen, impulsive et passionnée (Marianne).
    Au fil de ma lecture, j’ai retrouvé tous les éléments de « raisons et sentiments » sans que ce soit tout à fait les mêmes. L’auteur a réussi à reprendre quasiment d’un bout à l’autre le roman de Jane Austen et à lui donner une toute autre saveur en l’adaptant à notre époque. La technologie, des convenances différentes, cela n’a l’air de rien, mais change tout l’environnement de l’histoire.
    La mère et la sœur cadette du roman original ont été supprimées (elles ne faisaient que de la figuration de toute façon). La sœur aînée, Isobel, travaille, tandis que la cadette, Helen va à la fac.
    Là où Elinor et Marianne étaient bien contentes d’avoir des gens « respectables » à rencontrer et chez qui se rendre, Isobel regrette cette routine qui s’installe et aimerait sortir, rencontrer des gens, visiter des expositions, toutes choses qui auraient été impensables pour une jeune fille célibataire du 19ème siècle sans chaperon.
    Jess Swann a su adapter l’univers de Jane Austen à l’évolution des mœurs tout en gardant un coté guindé pour ceux issus de la « haute société » ou qui croient l’être simplement parce qu’ils ont une certaine fortune.
    Bien que je n’en aie pas encore lu, je sais que les romans de Jane Austen sont une véritable manne pour la folie de la réadaptation et réécriture de romans. J’ai vu passer une flopée de titres de cet auteur, légèrement modifiés et intégrant de nouveaux éléments (comme des zombies pour l’un d’eux me semble-t-il). Je n’ai jamais accroché avec l’idée, me disant que c’était ni plus, ni moins que du plagiat avec l’ajout d’un élément pour avoir l’air original.
    Mais j’ai été agréablement surprise par cette lecture. Le travail pour transposer toute cette histoire à notre époque (avec règles de succession modernes, règles des parts dans les sociétés) a été admirablement conduit.
    Le frère d’Isobel et Helen est plus présent que dans le roman original. Mais là où, dans « raison et sentiments » il n’est qu’un faible, qui n’ose pas « désobéir » à sa rapace de femme, au fil de « constance et séduction » on voit bien qu’il n’a rien à envier à son épouse, il est tout aussi pingre, hypocrite et mesquin qu’elle.
    Ce livre m’a réconciliée avec le genre et peut être que je tenterai de lire d’autres adaptations modernes ou fantasy des romans de Jane Austen en espérant qu’ils auront la même qualité que celui-ci.



    Un extrait : Le lendemain, Helen allait un peu mieux. Le fait de retrouver le cadre familier de notre maison y était sans doute pour beaucoup et je me réjouis de la voir manger avec appétit. À vingt ans, elle était trop jeune pour déprimer bien longtemps. Lauren et Lowell nous rejoignirent dans la salle à manger. Une angoisse sourde monta en moi devant la mine piteuse de notre frère et l’air triomphant de sa femme.

    « Isobel, Helen, quand vous aurez terminé votre petit-déjeuner, j’aimerais vous parler de l’avenir, déclara pompeusement Lowell.

    — Déjà ! s’exclama Helen. Mais, on vient à peine d’enterrer papa », acheva-t-elle d’une voix misérable.

    Je lui pressai la main tandis que Lauren lui lançait un regard glacial.

    « Nous avons des dispositions à prendre, Helen. De plus, Isobel et toi, vous n’êtes plus des petites filles et il serait temps que vous commenciez à agir en adultes. »

    Les épaules d’Helen se raidirent et j’intervins précipitamment pour ne pas laisser ma sœur répondre avec son impulsivité coutumière.

    « Tu as raison, Lauren. Plus vite nous aurons cette conversation, mieux ce sera. »

    Ma belle-sœur secoua ses cheveux éclaircis à grands renforts de teinture et m’adressa un regard aussi bleu que froid.

    « Nous vous attendrons dans la bibliothèque. »

    Je me contentai de hocher la tête tandis qu’ils nous laissaient seules.

    Helen me regarda d’un air furibond.

    « Pour qui elle se prend ? De quel droit nous donne-t-elle des ordres dans notre propre maison ? »

    Je m’efforçai de la calmer et lui masquai mes propres inquiétudes. Notre maison était en fait celle de la première femme de papa et, au vu du sourire de Lauren, je commençai à appréhender sérieusement la conversation que nous allions avoir.

     

    Lorsque nous rejoignîmes Lowell et Lauren dans la bibliothèque, ils étaient en pleine conversation et j’eus à peine le temps de saisir les derniers mots de ma belle-sœur : « Allons, c’est beaucoup trop, pense à notre petit Eddie », avant qu’elle ne s’aperçoive de notre présence. Je les regardais avec circonspection tandis qu’Helen, imperméable à tout ce qui n’était pas notre chagrin commun, se laissait tomber dans le fauteuil le plus proche.

    « Tu t’es assis à la place de papa », gronda-t-elle Lowell.

    Notre frère ébaucha le geste de se lever avant de se raviser. À la place, il se tourna vers sa femme.

    « Va installer Edward devant la télé puis rejoins-nous, chérie. »

    Lauren et notre neveu sortis, un silence lourd s’installa. J’en profitai pour observer cet étranger qu’était notre demi-frère.

    Les années n’avaient pas été clémentes avec lui. Le jeune homme élancé de mes souvenirs avait été remplacé par un homme à la taille épaissie et à l’expression sérieuse dans lequel je peinai à trouver un air de famille. Son embarras était palpable, ce qui me fit redouter d’autant plus la conversation qui allait suivre. Lauren nous rejoignit enfin et, après s’être inutilement éclairci la gorge, Lowell prit la parole d’un ton pompeux :

    « Comme vous le savez toutes les deux, j’ai pu prendre connaissance hier du testament de notre père et…

    — Quelle importance, le testament ! le coupa Helen. Nous avons bien le temps de penser à ces choses-là ! Papa vient à peine de nous quitter…

    — Ce n’est pas une raison pour ne rien faire », la reprit sans douceur Lauren.

    Je me tournai vers notre frère et intervint avec calme :

    « Lauren a raison. Continue, Lowell. »

    Il m’adressa un coup d’œil de gratitude puis reprit :

    « Comme vous le savez, cette maison ainsi que Westlake Agro appartenaient à ma mère. Papa a gardé l’usufruit de la maison et s’est chargé de l’entreprise après sa mort, mais il a toujours été entendu que tout ceci reviendrait un jour à ses héritiers. »

    Mon angoisse augmenta.

    « Je ne comprends pas, Lowell, intervint Helen d’une voix aigüe. Qu’est-ce que tu veux dire ? »

    Notre frère baissa les yeux et Lauren intervint :

    « C’est simple : cette maison, ainsi que l’entreprise familiale, sont désormais la propriété de Lowell, nous asséna-t-elle sans la moindre douceur.

    — Bien entendu, vous pouvez rester ici jusqu’à la fin de l’été, précisa notre frère. Je pense que les six prochaines semaines vous suffiront pour trouver un nouveau logement. »

    Mon cœur s’alourdit à la pensée qu’ils venaient bel et bien de nous jeter dehors et je me forçai à répondre d’une voix ferme :

    « En effet, c’est tout à fait faisable. »

    Lauren m’adressa un petit sourire supérieur tandis qu’Helen protestait :

    « Mais… Nous avons toujours vécu ici !

    — Et vous avez largement profité de l’héritage de la mère de Lowell, rétorqua Lauren.

    — Nous aimerions pouvoir vous garder près de nous, tempéra notre frère à nouveau. Mais c’est impossible. Nous avons prévu de nombreux travaux dans la maison et le bruit des ouvriers n’est pas l’idéal pour étudier, Helen. »

    Sa tentative tomba à plat et il reprit au bout d’un long silence :

    « Par ailleurs, vous n’êtes pas sans ressources. Papa a contracté une assurance vie à votre bénéfice, ce qui vous donnera de quoi subvenir à vos besoins comme vous pouvez le voir sur ce document », annonça-t-il en poussant une enveloppe vers nous.

    Helen détourna la tête avec une grimace horrifiée, quant à moi, je me refusai à en prendre connaissance devant eux. Lowell attendit quelques instants puis, voyant qu’aucune de nous ne paraissait décidée à l’ouvrir, il continua :

     « Je sais que c’est un grand bouleversement pour vous et j’aimerais pouvoir vous aider plus mais, malheureusement, la situation de l’entreprise est difficile et je ne suis pas en mesure de vous assister financièrement. »

    Lowell se tourna vers moi, le regard fuyant.

    « Isobel, je sais que papa t’avait promis une place dans la société mais pour l’instant, notre équipe de juriste est au complet.

    — Je comprends », lui assurai-je par automatisme.

    Une expression soulagée sur le visage, notre frère se redressa légèrement.

    « N’hésitez pas à me demander conseil ou de l’aide pour votre déménagement. Je ferai mon possible pour vous faciliter les choses. Après tout, vous êtes mes petites sœurs », finit-il avec un sourire.

    Estomaquée, je ne trouvai rien à répondre. Lauren reprit alors la parole :

    « Ne vous en faites pas. Comme vient de vous l’expliquer Lowell, votre père a été très généreux en faisant de vous les deux seules bénéficiaires de son assurance vie, déclara-t-elle avec une pointe d’acidité avant de se tourner vers moi. Isobel, si ça ne te dérange pas trop, on aimerait que tu libères ta chambre. Eddie la veut et on souhaiterait commencer les travaux le plus rapidement possible pour qu’il puisse s’y installer. Tu peux mettre tes affaires dans une des chambres d’amis en attendant. »

    Helen écarquilla les yeux mais je ne lui laissai pas le temps de protester. Lowell et Lauren étaient chez eux désormais et, comme je devrais de toute manière déménager, il était inutile d’envenimer la situation.

    « Je m’en occupe très vite. »

    Ma belle-sœur m’adressa un regard méprisant.

    « Autant faire ça aujourd’hui, la femme de ménage va t’aider. »

    Je n’arrivai pas à le croire. Comment Lowell pouvait-il la laisser agir ainsi après avoir promis à papa sur son lit d’hôpital qu’il veillerait sur nous ? Je cherchai à croiser les yeux de mon frère mais il évita mon regard.

    « Si ça ne te dérange pas trop, Isobel, ce serait gentil de ta part… Eddie adore la vue que tu as. »

    O.K., inutile de chercher de l’aide dans cette direction. Je m’en doutais déjà mais cela ne faisait que confirmer. Mes yeux s’embuèrent à la pensée de devoir abandonner la chambre dans laquelle j’avais grandi mais je me raisonnai : après tout, j’avais vingt-cinq ans et il était temps que je trace mon propre chemin.

     

  • [Livre] Maximilienne Carpentier: journal intime

    Quand une jeune femme qui ne connaît rien à la vie va devoir défendre la sienne

    Je remercie les éditions « Mon petit éditeur » pour cette lecture

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    Résumé originel : Suite à la mort de ses parents sur leur demeure en plein océan, Maximilienne Carpentier se retrouve face au plus fondamental des besoins - la survie. Débarque alors un étranger qui envahit son île et s'empare de son cœur.
    Candide et vulnérable, Maximilienne se donne corps et âme à celui qui semble prêt à lui venir en aide, avant de se rendre compte que les apparences sont parfois trompeuses. Exposée pour la première fois aux rouages compliqués de la vie, l'héritière apprend à ses dépens la folie de son engagement hâtif.(a quel point celle-ci peut être impitoyable)
    Cependant les dés sont jetés, et tandis qu'un mal plus grand encore (que le danger) se profile à l'horizon, Maximilienne se retrouve poussée à des extrêmes dont elle ne se serait jamais crue capable, engagée dans une lutte désespérée pour sauver son héritage et sa peau.
    Qui était cette femme étrange? Où se trouve l'île dont elle parle? S'est-elle débarrassée de ses ennemis de la manière dont elle le dit? Qui est le mystérieux Claude Besson, son prétendu secours en temps de difficulté? Qu'en est-il du titre royal auquel elle fait allusion, et de son affirmation que Charles VII de France ratifia le précieux document?
    Si certains détails s'attardent résolument dans l'instabilité des turbulences politiques du XIXe siècle, Maximilienne Carpentier n'en reste pas moins un des personnages les plus insaisissables et énigmatiques de l'histoire européenne récente.


    Résumé que j’aurais mis : Suite à la mort de ses parents sur leur demeure en plein océan, Maximilienne Carpentier se retrouve face au plus fondamental des besoins - la survie. Exposée pour la première fois aux rouages compliqués de la vie, l'héritière apprend à ses dépens à quel point celle-ci peut être impitoyable.

    Cependant les dés sont jetés, et tandis quele dangerse profile à l'horizon, Maximilienne se retrouve poussée à des extrêmes dont elle ne se serait jamais crue capable, engagée dans une lutte désespérée pour sauver son héritage et sa peau

    Auteur : John Allen

    Edition : Mon petit éditeur

    Genre : Inclassable

    Date de parution : 2013

    Prix moyen : 20€

    Mon avis : Alors tout d’abord laissez-moi vous dire que le proverbe est vrai : « Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture ». Non parce que le problème de ce livre, c’est que la couverture est trop sobre. 
    Alors on tourne on vire, on lit le quatrième de couverture. Mouais ça a l’air pas mal… On le repose…On regarde avec envie le tome 7 d’une série dont on attendait la sortie depuis un bail…

    Et puis au bout d’un moment, je me suis dis : « bon ça suffit Selene ! Ils ont eu la gentillesse de t’envoyer ce livre alors tu te mets un coup de pied aux fesses, tu poses ta série, elle ne va pas s’envoler, et tu LIS CE LIVRE !!!! »
    (Bizarrement quand je m’engueule moi-même la voix dans ma tête est celle de ma mère…allez comprendre).
    Bref, donc je lis. La première page…
    Et bien merci « mon petit éditeur » ! J’ai éteins la lumière à 3h du matin !!! Si je suis bonne à rien aujourd’hui, je n’hésiterais pas à vous jeter en pâture aux loups affamés pour leur dire pourquoi j’ai pas dormi !
    Ce livre est fantastique. Il n’y a qu’un seul petit bémol. On commence par le bémol ? Allez comme ça on s’en débarrasse.
    Je n’ai pas vu de mention d’un quelconque traducteur (ou traductrice) donc j’en déduis que l’auteur a écrit directement en français ou a traduit lui-même son œuvre. Or le monsieur est d’origine anglaise. Ce qu’il fait qu’il y a parfois des tournures de phrases, un peu de syntaxe, voire des mots qui ne sonnent pas très bien. (Par exemple, il utilise à un moment le mot évidence, au lieu du mot preuve…ben oui « evidence » en anglais, c’est « preuve » chez nous). Mais franchement, c’est très dispersé dans le roman et ça n’empêche pas la compréhension du texte (Et j’aimerais écrire anglais comme il écrit français !!).
    On oublie très vite qu’il s’agit d’un journal intime car il n’y a aucune mention de date, comme en général dans ce genre de style ce qui ne m’a gênée, au contraire. Il n’y a qu’à la fin, ou les « écrits » sont plus courts, plus hachés que l’on retrouve le style « journal intime.
    Ce n’est en fait pas vraiment un journal intime en ce sens où la narratrice n’écrit au jour le jour qu’à la fin du livre, après avoir écris tous les événements qui se sont déroulés en une fois, comme des mémoires.

    Le début est un peu lent, mais le rythme s’accélère très vite pour devenir effréné jusqu’à la conclusion.

    Ah si il y a un second petit bémol, mais qui n’est pas dû au livre lui-même mais au quatrième de couverture. Il en dit un peu trop. En haut de page, une fois n’est pas coutume, j’ai mis le résumé que j’aurais mis. J’ai repris les termes du résumé originel mais j’ai enlevé ce qui, selon moi, en dévoile trop sur l’intrigue. C’est bien plus agréable d’être surpris que de s’attendre aux événements !

    Mais ce livre reste quand même un excellent livre.


    Un extrait 
    : ELLE REPOSE COMME un bijou sous le soleil de l’après-midi, à bonne distance d’une chaîne d’îles plus importantes, dont aucune (d’après mon père) n’est aussi belle. Sur son pourtour poussent des petits buissons, et vers son sommet, un sous-bois et des arbres fruitiers. Sur ses pentes inférieures, là où vagabondent les chèvres sauvages, s’épanouit une abondance de palmiers cocotiers et dattiers. Du côté le plus à l’ouest on trouve quantité de bananes et de mangues qui ne demandent qu’à être cueillies. De nombreux sentiers battus relient les différents points de l’île, surtout ceux où je me rends fréquemment lors de mes promenades le long des sources qui courent de la paroi rocheuse de la cascade jusqu’à la mer. C’est là que l’eau limpide finit par disparaître, se jetant telle une offrande dans l’Atlantique salé.

    Quand j’étais enfant, cela me faisait peine de voir l’eau douce se perdre ainsi, mais mon père se riait de mes larmes, affirmant que seul un tremblement de terre pourrait tarir la source.

    — Qu’importe alors qu’elle se jette sans cesse dans la mer ? me disait-il. Tu ne peux te servir de toute cette eau de toute façon, et comme moi et ta mère, elle te reste fidèle, mon enfant, et toujours là.

    Il passait alors ses grandes mains doucement dans ma chevelure, expliquant que l’eau provenait du plus profond de la terre, et qu’elle jaillissait ainsi depuis des milliers d’années.

    — Il paraît que beaucoup de gens ont cherché à s’installer ici, me dit-il une fois, mais malgré leur désir de manger dattes et mangues et de pêcher le mérou et la dorée dans la baie, il n’y avait pas d’eau douce à part l’eau de pluie, alors leur espoir de résidence permanente se trouva contrarié. C’est ainsi que mon ancêtre parvint à obtenir l’île assez facilement car, sans source, elle était considérée sans valeur.

    — Mais alors comment l’eau est-elle apparue ?

    — Ah ! Il y eut un tremblement de terre sous la mer, dans les profondeurs de l’océan, et s’il provoqua sans doute d’importants ravages ailleurs, sur cette petite terre, il fit craquer les roches juste assez pour libérer la source alimentant ce qui est aujourd’hui ta cascade.

    Il tendit le doigt vers l’horizon lointain au nord, où les îles plus grandes formaient une ligne sombre et souvent brumeuse.

    — Regarde Fogo, ma chère petite. C’est un ancien volcan, mais de temps en temps il nous secoue encore avec ses grondements. En 1857, à peine deux ans après notre arrivée, il jeta de la roche en fusion suffisamment haut pour qu’on l’aperçoive même de cette distance.

    La mémoire de l’événement amena un sourire à ses lèvres.

    — La nuit, et pendant des semaines, Maximilienne, le ciel rougeoya. Quel spectacle ce fut.

    — Alors, Fogo est dangereux ? demandai-je, les yeux grands ouverts.

    — Seulement pour ceux qui sont tout près, m’assura-t-il, prenant ma main dans la sienne.

    Alors son visage se fit grave.

    — Méfie-toi plutôt des gens, ma petite, car ceux qui veulent cette île pourraient bien venir ici un jour afin de s’en emparer, et là se trouve le véritable danger. Alors profite de tout ce qui t’appartient tant que tu l’as, et ne t’inquiète pas du tarissement des sources. Il y a dans la vie des soucis de plus grande importance.

    C’est mon père qui, au lendemain de mon quinzième anniversaire, me fit savoir que cette île m’appartenait en héritage, et il avait l’air très solennel lorsqu’il m’en expliqua les implications légales. Puis il me montra des papiers qu’il conservait, depuis des années semblait-il, dans une vieille boîte en fer reposant au bas de l’armoire de leur chambre.

    — Nous gardons ces papiers sous verrou, mon enfant, avait-il prévenu, car cette île est ton héritage, comme elle le fut de mes propres parents, et ceci est probablement le seul document légal de la transaction encore en existence.

    Avec ces paroles, il pausa la main tendrement sur la cassette en métal.

    — La Révolution a beaucoup détruit, mais tout ce dont tu auras jamais besoin est sous ce couvercle. Souviens-toi de cela, et ne néglige jamais ce qui t’appartient. Tiens, regarde le titre de propriété.

    Je ne savais que dire, alors j’ai serré mon père dans mes bras, puis je me suis emparée des papiers et suis partie embrasser ma mère. Elle comprenait ce qui se passait bien sûr, comme elle savait toujours tout, et elle sourit tendrement à mon innocence.

    — Prends-en bien soin, dit-elle.

    — Quoi ? dis-je en fronçant les sourcils. Cette liasse de papiers ?

    — Pas que cela, ajouta-t-elle en riant. L’île, voyons. Elle est à toi, ne comprends-tu pas, et tu peux la détruire plus facilement qu’il n’y paraît. Fais attention à ce que tu plantes, et à quel endroit. C’est une question de gestion, ma petite. Bon, veux-tu me passer cette casserole sur l’étagère. Ton père a faim.

     

  • [Livre] Hex Hall Tomes 2 et 3

    Amis ou ennemis ? Les rôles, si clairs autrefois, commencent à se mélanger. A qui accorder sa confiance ? Sophie n’aura qu’une seule chance…

     

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    Résumé : Bien plus puissante qu’une simple sorcière, Sophie a appris qu’elle est en réalité un démon, comme son père et sa grand-mère. Pour supprimer ce
    maléfice, elle décide de subir le Rituel. Son père essaie de l’en dissuader et la persuade de passer l’été à Londres, à Thorne Abbey, magnifique résidence d’où il dirige le Conseil. Sophie y rencontre d’autres adolescents mi-humains mi-démons, comme elle. 
    Mais voilà qu’Archer prend contact avec elle. Même s’il l’a trahie, elle l’aime toujours. Lorsqu’il la sauve de la menace de L’Occhio di Dio, la secte qui poursuit les siens depuis des siècles, Sophie est déchirée entre la loyauté envers son père et le Conseil et son amour pour Archer, leur ennemi absolu…
    Et quand les choses s’aggravent brusquement, i
    l n'y a plus qu'à retourner là où tout a commencé. S'il y a un endroit où il est possible de trouver une solution, ce ne peut être que Hex Hall !

     

    Auteur : Rachel Hawkins

    Edition : Albin Michel

    Genre : Bit lit


    Date de parution
     : 01 septembre 2011 et 29 août 2012

    Prix moyen : 13€

    Mon avis : Comme je l’avais supposé à la fin du tome 01, les choses ne sont pas toujours telles qu’on les croit.
    Bon, je l’admets, je n’avais pas imaginé autant de révélations et de retournements de situation.
    Tous, qu’ils soient les « gentils » ou les « méchants » me donnent envie de leur taper sur le crâne avec un objet très lourd tant ils sont embourbés dans leur arrogance.
    Chacun est sûr de détenir la vérité universelle et Sophie, prise au milieu de tout cela doit faire preuve d’une sacrée patience.
    Ici nous avons l’exemple typique du livre où on ne pouvait pas déduire ce qui allait se passer parce qu’on ne nous donne les indices qu’au moment des révélations. Alors forcément, si on ne nous dit que la moitié des choses…
    Pour résumer les trois tomes, on pourrait dire que le 1er est la présentation de l’univers et des personnages, le 2nd le tome où tout se dégrade et le 3ème, celui où tout « s’arrange ». Mais comme on dit, parfois les choses s’arrangent, mais en mal ? Comment vont s’arranger les choses ici ?

    Ne comptez pas sur moi pour vous le dire.
    Je ne dirais que deux choses : la 1ère : un des personnages, dans le 3ème tome ne trouve pas de « conclusion » : dans quel camp est-il, comment cela se termine-t-il pour lui ? Oubli de l’auteur ? Ou n’a-t-elle pas jugé utile de s’attarder sur la question ? Je trouve dommage de ne pas pouvoir mettre de point final sur cette personne.
    La 2nd : Oui j’ai pleuré à un moment… Ok, ça ne vous en dit pas beaucoup, il m’arrive de pleurer devant les pubs, mais là je vous promets qu’il y avait des raisons, enfin une raison, et une bonne.
    Bon ben il ne vous reste plus qu’à lire le livre pour en savoir plus !

     

    Un extrait : Non, ça ne peut pas être Archer, me suis-je dit tandis que mon agresseur me reposait à terre et me délivrait. Il devait s’agir de quelqu’un d’autre. Puis je me suis retournée.

    La lumière était faible dans cette partie de l’allée, mais c’était bien Archer Cross qui se tenait devant moi. Un Archer endurci, avec des cheveux plus longs et une barbe de quelques jours. Il paraissait fatigué et faisait plus âgé.

    Parmi les émotions qui me submergeaient, il y avait la peur, bien sûr, la stupéfaction, et aussi autre chose, un sentiment qui me gênait.

    Cela ressemblait à de la joie.

    Je me suis empressée de l’étouffer. Me rappelant soudain du couteau qu’il avait sorti lorsque nous étions seuls dans le cellier d’Hécate, je ne tenais pas à m’attarder pour découvrir ce qu’il me réservait.

    J’ai rassemblé mes dernières forces. L’énergie me manquait pour me téléporter, mais j’étais certainement en mesure de lui décocher un éclair foudroyant. Le flux magique a commencé à monter en moi. Trop faible, hélas. Si j’arrivais à lui envoyer quelques étincelles à la figure, j’aurais de la chance.

    Je n’en ai pas eu le temps. Il m’a saisie par les poignets et m’a clouée contre le mur de l’allée. J’ai levé un genou qu’il a esquivé et, tandis que je me débattais, il a chuchoté :

    – Je ne vais pas te faire de mal. Mais les autres n’ont pas les mêmes intentions que moi.

    En songeant au nombre de membres de L’Occhio qui avaient envahi leShelley’s, j’ai cessé de lutter.

    – Cross ! a braillé une jeune voix masculine.

    Archer a tourné la tête et s’est positionné afin qu’on ne puisse pas voir mon visage.

    – Ce n’est pas elle ! a-t-il lancé. C’est simplement une humaine qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment.

    Le garçon s’est adressé à lui dans une langue étrangère. Ça ressemblait à de l’italien. Naturellement, je n’ai pas compris ce qu’il disait, mais Archer a marmonné entre ses dents une insulte que je connaissais avant de répondre dans la même langue que son interlocuteur. J’ai entendu un bruit de pas qui s’éloignait.

    Archer m’a lâché les poignets et a appuyé ses deux mains au mur. Je n’osais pas me détendre de crainte que mon corps ne touche le sien.

    – Ça fait combien de fois que je te sauve la vie ? Deux ? Ou plutôt trois si on compte l’incident durant le cours de la Vandy. Et à ce sujet, tu continues à lever le coude trop haut quand tu appliques la technique 9.

    J’ai dégluti.

    – Je m’entraînerai.

    J’ai attendu qu’il se déplace. J’avais besoin qu’il s’écarte de moi car j’avais déjà commencé à trembler. Il est resté où il était, si près que je pouvais voir ses cernes violets et combien ses joues étaient creuses. Je me suis efforcée de fixer un point au-dessus de son épaule droite. Tant de fois, je m’étais figuré le moment où je reverrais Archer, et j’avais des milliers de questions à lui poser, comme, par exemple, pourquoi il m’avait sauvé la vie ce soir et depuis combien de temps il travaillait pour L’Œil. S’il avait fait semblant d’être attiré par moi. À la place, j’ai demandé :

    – Est-ce que les membres de L’Œil ont débarqué au Shelley’s parce qu’ils me cherchaient ?

    – En fait, nous sommes venus parce qu’on nous avait dit qu’il y avait des beignets de hot-dogs gratuits. Imagine notre déception.

    J’ai bougé la tête pour le regarder. Erreur. Nos nez se touchaient presque. J’ai donc tendu le cou vers la droite et déclaré :

    – La dernière fois qu’on s’est vus, tu as sorti un couteau. Alors si tu pouvais garder tes bonnes blagues pour toi, ça m’arrangerait.

    Bien sûr, la dernière fois, nous avions aussi échangé un baiser, si brûlant que mes cheveux s’étaient presque enflammés, mais je ne tenais pas à l’évoquer. En sentant le poids de son regard sur mes lèvres, je me suis demandé s’il pensait également à cela.

    – Très bien, a-t-il dit. Oui, c’est toi qu’on cherchait. Qu’est-ce que tu fabriques en Angleterre ?

    – Et toi ? Le Conseil veut t’éliminer et tu as choisi de te cacher où ? Près de chez eux !

    – Je ne me cache pas. J’ai été affecté à Londres. Et tu n’as pas répondu à ma question.

    Je l’ai regardé.

    – Je suis ici avec mon père.

    Il a haussé un sourcil, ressemblant soudain à l’Archer dont je me souvenais.

    – Pour une réunion familiale de démons ?

    J’étais sur le point de lui parler du Rituel quand au loin, j’ai entendu la voix du garçon qui s’était adressé à Archer un moment plus tôt. Archer a fermé les yeux puis a crié quelque chose en italien. Ensuite, il a mis la main dans sa poche et je me suis raidie.

    – Détends-toi, a-t-il murmuré, et entre ses doigts, j’ai vu une pièce d’or. C’est Raphaël, le plus jeune des membres de L’Œil et également le plus idiot. Il voulait savoir ce qui me prenait autant de temps. Je lui ai dit que j’effaçais le contenu de ta mémoire avant de te libérer.

    – Tu peux faire ça ?

    Il a souri.

    – Non, mais il l’ignore. C’est la raison pour laquelle il n’ose pas s’approcher de nous.

    Pour la millième fois, je me suis demandé comment un sorcier avait pu devenir membre de L’Occhio di Dio. Il a glissé la pièce d’or dans ma main.

    – Tu es logée à Londres ? s’est-il enquis.

    – Non, à l’abbaye Thorne. C’est…

    – Je te retrouverai. Garde cette pièce avec toi.

    J’ai saisi la manche de sa veste.

    – Non. Archer, le Conseil s’est installé à Thorne. Et mon père a donné l’ordre de t’exécuter.

    – Il y a beaucoup de choses dont nous devons parler, Mercer. Je suis prêt à prendre ce risque.

    J’ai secoué la tête mais il a ajouté :

    – Reste dans l’ombre et sors d’ici. Et surtout, ne mets plus les pieds dans les boîtes de nuit de Prodigium, d’accord ? Ces gens ne sont pas tes amis.

    – Comment ça ? ai-je questionné.

    Sans me répondre, d’un pas brusque, Archer s’est éloigné vers le Shelley’s. J’ai aperçu Raphaël. Archer avait raison : il était jeune. Très jeune même. Pas plus de quatorze ans. Archer a posé une main sur son épaule et dit quelque chose d’une voix enjouée. Raphaël a secoué la tête et regardé dans ma direction. Puis une explosion de lumière bleue provenant de l’ouverture du mur du Shelley’s a attiré leur attention, et j’en ai profité pour quitter l’allée en courant. Après avoir tourné à gauche, les jambes flageolantes, je me suis appuyée un instant au mur de la rue. Je ne savais plus où se trouvait l’Itinerarius. J’ai poursuivi mon chemin, espérant que Daisy ou Nick avaient laissé des miettes de démon à suivre, et quand je suis arrivée au bout de la rue, je les ai vus qui m’attendaient avec Jenna devant un bâtiment en béton. Daisy et Nick fumaient. Les crocs toujours sortis, les prunelles rouges, Jenna arpentait le sol de long en large.

    À ma vue, elle s’est illuminée, ressemblant davantage à une gosse le jour de Noël qu’à une vampire. D’un pas chancelant, j’ai avancé jusqu’à eux, et Jenna m’a prise dans ses bras.

    – J’ai cru qu’ils t’avaient capturée, a-t-elle dit d’une voix émue.

    La gorge nouée, je l’ai étreinte. Je m’étais promis qu’il n’y aurait plus de secrets dans ma vie, mais je ne pouvais pas lui confier que j’avais revu Archer. Même si Jenna était ma meilleure amie, il y avait certaines choses qu’elle ne pouvait pas comprendre.

    – C’est à cause de ces bottes ridicules, ai-je déclaré avec un rire tremblant. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour courir.

     

     

    Hex Hall T02 – Le maléfice