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[Livre] Le tueur en série a onze ans

Une petite ville tranquille… Mais est-elle si tranquille que cela ?

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Résumé : Chantilly, une petite ville comme les autres, où les enfants jouent tranquillement dans une prairie et ce mercredi-là, c'est le drame.
Un terrible accident, sinistre épisode d'une longue série. Qui est le meurtrier ? Quel est ce prédateur démoniaque qui s'en prend à des enfants? Pourquoi?

Auteur : Alexandre Dupuis

Edition : ASA éditions

Genre : Thriller

Date de parution : 2009

Prix moyen : 10€

Mon avis : Je n’ai malheureusement que peu de bons points à relever sur cette nouvelle (oui, pour moi un livre de tout juste 100 pages est une nouvelle et non un roman).
Ecrire une nouvelle policière est un exercice difficile. En effet, il faut mettre en place au moins une scène de crime, montrer le déroulement de l’enquête avec assez d’hésitations pour qu’il reste crédible, et enfin il doit y avoir la découverte de l’assassin et, éventuellement, son arrestation.
L’idée de départ de l’auteur était excellente. Une enquête un peu à la Colombo puisque dès le titre, puis très vite dans la lecture, on a une idée de plus en plus précise du meurtrier. Malheureusement, cette idée n’est clairement pas assez exploitée.

Commençons par l’histoire elle-même : Comme je le disais, je trouve que l’idée, à savoir comme l’indique le titre, que l’assassin est un enfant, n’a pas été exploitée correctement. La fin est totalement bâclée, quoi qu’à peine plus que certains « chapitres ». On a l’impression que l’auteur savait où il voulait aller, mais ne savait pas comment s’y rendre.
Qu’à cela ne tienne, la fin prévue nous est livrée comme un cadeau surprise de tante Gertrude, sans la moindre explication.
Alors que tout au long du livre, on a le sentiment que le petit meurtrier souffre d’une pathologie particulière, pas un mot n’est donné en explication sur cette dernière : il agit comme « un dingue », il a des réactions totalement illogiques (si si, même pour un môme de 11 ans) mais ce n’est pas grave, c’est normal braves gens.
Au final, l’auteur nous offre un semblant d’épilogue, constitué d’une poignée de phrases qui font penser à ces brèves informations qui défilent à la fin d’un film historique pour instruire en quelques mots le spectateur du devenir des personnages après les événements du film.
Je suis restée sur ma faim, je n’ai pas eu l’impression de terminer une histoire et j’ai été horriblement frustrée !

Un autre point qui m’a beaucoup gênée dans ma lecture : ce sont les fautes d’orthographe.
Quiconque lit mon blog ou me connaît quelque peu aura aisément constaté que je suis loin d’être le Torquemada de l’orthographe.
Comme tout le monde, enfin pas mal de monde, je fais des erreurs d’inattention que soit le correcteur d’orthographe me signale, soit je réalise en faisant une seconde lecture (en général après avoir publié mon article, bien évidemment, ce ne serait pas drôle sinon…).
Mais dans le cas présent, je parle de très très grosses fautes. Quelques exemples ? Allez, juste pour qu’on ne m’accuse pas d’exabuser (non, là, ce n’est pas une faute, c’est un néologisme, nuance).
Donc, exemples :
- « Ces frères » au lieu de « Ses frères » (et oui dans le contexte, il n'y a pas de doutes)
- « Il se rangeait à la vie de ses camarades » au lieu de « il se rangeait à l’avis de ses camarades (celle là, elle est pas mal avouez)
- « Hermite » au lieu de « ermite »…

Quant à la ponctuation, elle est, au mieux, fantaisistes et les noms propres, eux, perdent parfois, sans raison une de leurs majuscules.

Alors je ne dis pas que cette nouvelle n’aurait pas du être publiée. Je dis qu’elle a été publiée trop tôt. L’histoire aurait mérité d’être retravaillée, étoffée, mûrie…
S’il s’agit d’une autoédition, l’auteur devrait, au minimum, se relire, voire, s’il en a la possibilité, se faire relire par un ami, quelqu’un qui pointerait d’une part les fautes d’orthographe mais aussi le coacherait pour développer son histoire.
S’il s’agit d’une édition classique là, c’est plus grave. Soit l’éditeur n’a même pas lu le livre et a publié pour publier, soit le correcteur n’a pas fait son travail, mais je n’arrive pas à imaginer une maison d’édition mettant en jeu ainsi sa réputation en publiant un livre aussi truffé de fautes et d’incohérences. N’importe quel éditeur digne de ce nom aurait, au minimum, demandé à l’auteur de corriger les fautes d’orthographe.

Honnêtement, ce livre n’est pas irrécupérable, loin de là. Si l’auteur le reprenait, le retravaillait en profondeur, peut-être avec de l’aide, le faisait corriger etc. je pense qu’il y a ici matière à avoir un bon petit polar.

Un extrait : Quentin était assis sur le bord du lit. Sa courte chevelure blonde et ses grands yeux bleus lui donnaient l’air d’un ange.

Son cœur battait dans ses tempes, sa respiration était saccadée. Avec le temps les crises étaient devenues plus fréquentes et semblaient gagner en intensité. Il serra les poings pour ne pas hurler et se mordit la lèvre supérieure jusqu'au sang.

Tout avait débuté un peu plus de trois mois auparavant, le quatorze Juillet exactement, une fête appréciée par les enfants de son âge. À onze ans les feux d'artifice fascinaient par leurs mille éclats colorés et tous les chérubins avaient rêvé au moins une fois dans leur vie de pouvoir en allumer un. Pour Quentin ce jour était devenu maudit et le resterait pour toujours.

— Tu viens avec nous ? avait insisté Morgan, son jumeau de quatre minutes.

— Non, avait répondu Quentin, que le match de foot de l'après-midi avait mis sur les rotules.

Son frère, dépité, avait tourné les talons. C’était la dernière fois qu'il l'avait vu vivant. Morgan, Antony et les autres avaient marché une bonne demi-heure avant d’arriver sur leur terrain de jeu favori, une ancienne voie de chemin de fer abandonnée. Morgan le rebelle, avait escaladé l’échelle, d’un vieux wagon. Arrivé sur le toit, il avait crié haut et fort qu’il était leur chef et que comme d'habitude tous allaient devoir se plier à ses ordres.

Olivier ne vit pas très bien ce qui avait provoqué l’irréparable, mais Morgan glissa et se rattrapa à une ligne haute tension sensée être hors service. Un millième de seconde plus tard, l’enfant gisait dix mètres plus loin, les mains encore fumantes. Depuis Quentin avait perdu son insouciance.

Juste avant de fermer le cercueil, il l'avait largement observé, tel un miroir qui lui renvoyait son reflet sans vie. Quentin était resté de marbre et c'est à ce moment que la première crise se déclencha. Au début rien d’alarmant, il eut très froid puis très vite, un besoin de mettre en lambeau les couronnes de fleurs l'obséda. C’était comme un ardent désir de tout casser autour de lui. Pour finir, cette sensation s'estompa rapidement laissant place à un grand vide.

— Tu peux pleurer si tu le désires, avait dit sa mère qui avait remarqué l'émotion soudaine de son petit.

Il s'était contenté de baisser la tête et de quitter la chapelle sans un mot, laissant ses parents à leur deuil qu'étrangement il ne partageait pas.

Morgan était son compagnon de chaque instant, son frère, sa moitié et pourtant ! C'était plus fort que lui, il n'était pas triste ni même malheureux. À onze ans la mort était abstraite et il avait toujours entendu dire qu'il existait autre chose après, un paradis ou du moins un endroit où tout le monde se retrouvait un jour. Qui pouvait savoir ?

Il pressa l'interrupteur, une lampe de chevet éclaira discrètement la chambre à coucher; son cœur s'était calmé et il respirait régulièrement.

< Orphée est malheureux ! >

Quentin regarda autour de lui, se frotta les yeux puis se leva. Sa première impression avait été la peur, car cette voix il l’avait entendu distinctement. Et maintenant, ce silence épais et pesant, seul, enfermé dans cette chambre deux fois trop vaste pour lui, à présent, incapable de bouger, il sentit un léger courant d'air lui parcourir l'échine. Il avait chaud, de plus en plus chaud, mais il n'avait plus peur. Une lumière intense avait jailli de nulle part et l'enveloppait complètement. Étonnamment il n'était pas aveuglé, sa clarté blanchâtre l'apaisa puis l'instant d'après plus rien.

Chaque partie du mobilier avait repris sa place, éclairée discrètement par la lampe de chevet. Avait-il rêvé ou perdait-il tout simplement la tête. Du coin de l'œil, il observa Orphée, son hamster, qui avait l'air calme, si calme qu'il semblait dormir à point fermé, donnant l'aspect d'une peluche aux poils roux totalement inanimée. Il décida de se remettre sous les draps et la fatigue accumulée durant cette interminable journée fit le reste.

< Tu as bien fait, c'est mieux pour lui. >

— Tu as raison, soupira Quentin juste avant de sombrer dans un profond sommeil.

 

 

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