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[Livre] Maximilienne Carpentier: journal intime

Quand une jeune femme qui ne connaît rien à la vie va devoir défendre la sienne

Je remercie les éditions « Mon petit éditeur » pour cette lecture

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Résumé originel : Suite à la mort de ses parents sur leur demeure en plein océan, Maximilienne Carpentier se retrouve face au plus fondamental des besoins - la survie. Débarque alors un étranger qui envahit son île et s'empare de son cœur.
Candide et vulnérable, Maximilienne se donne corps et âme à celui qui semble prêt à lui venir en aide, avant de se rendre compte que les apparences sont parfois trompeuses. Exposée pour la première fois aux rouages compliqués de la vie, l'héritière apprend à ses dépens la folie de son engagement hâtif.(a quel point celle-ci peut être impitoyable)
Cependant les dés sont jetés, et tandis qu'un mal plus grand encore (que le danger) se profile à l'horizon, Maximilienne se retrouve poussée à des extrêmes dont elle ne se serait jamais crue capable, engagée dans une lutte désespérée pour sauver son héritage et sa peau.
Qui était cette femme étrange? Où se trouve l'île dont elle parle? S'est-elle débarrassée de ses ennemis de la manière dont elle le dit? Qui est le mystérieux Claude Besson, son prétendu secours en temps de difficulté? Qu'en est-il du titre royal auquel elle fait allusion, et de son affirmation que Charles VII de France ratifia le précieux document?
Si certains détails s'attardent résolument dans l'instabilité des turbulences politiques du XIXe siècle, Maximilienne Carpentier n'en reste pas moins un des personnages les plus insaisissables et énigmatiques de l'histoire européenne récente.


Résumé que j’aurais mis : Suite à la mort de ses parents sur leur demeure en plein océan, Maximilienne Carpentier se retrouve face au plus fondamental des besoins - la survie. Exposée pour la première fois aux rouages compliqués de la vie, l'héritière apprend à ses dépens à quel point celle-ci peut être impitoyable.

Cependant les dés sont jetés, et tandis quele dangerse profile à l'horizon, Maximilienne se retrouve poussée à des extrêmes dont elle ne se serait jamais crue capable, engagée dans une lutte désespérée pour sauver son héritage et sa peau

Auteur : John Allen

Edition : Mon petit éditeur

Genre : Inclassable

Date de parution : 2013

Prix moyen : 20€

Mon avis : Alors tout d’abord laissez-moi vous dire que le proverbe est vrai : « Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture ». Non parce que le problème de ce livre, c’est que la couverture est trop sobre. 
Alors on tourne on vire, on lit le quatrième de couverture. Mouais ça a l’air pas mal… On le repose…On regarde avec envie le tome 7 d’une série dont on attendait la sortie depuis un bail…

Et puis au bout d’un moment, je me suis dis : « bon ça suffit Selene ! Ils ont eu la gentillesse de t’envoyer ce livre alors tu te mets un coup de pied aux fesses, tu poses ta série, elle ne va pas s’envoler, et tu LIS CE LIVRE !!!! »
(Bizarrement quand je m’engueule moi-même la voix dans ma tête est celle de ma mère…allez comprendre).
Bref, donc je lis. La première page…
Et bien merci « mon petit éditeur » ! J’ai éteins la lumière à 3h du matin !!! Si je suis bonne à rien aujourd’hui, je n’hésiterais pas à vous jeter en pâture aux loups affamés pour leur dire pourquoi j’ai pas dormi !
Ce livre est fantastique. Il n’y a qu’un seul petit bémol. On commence par le bémol ? Allez comme ça on s’en débarrasse.
Je n’ai pas vu de mention d’un quelconque traducteur (ou traductrice) donc j’en déduis que l’auteur a écrit directement en français ou a traduit lui-même son œuvre. Or le monsieur est d’origine anglaise. Ce qu’il fait qu’il y a parfois des tournures de phrases, un peu de syntaxe, voire des mots qui ne sonnent pas très bien. (Par exemple, il utilise à un moment le mot évidence, au lieu du mot preuve…ben oui « evidence » en anglais, c’est « preuve » chez nous). Mais franchement, c’est très dispersé dans le roman et ça n’empêche pas la compréhension du texte (Et j’aimerais écrire anglais comme il écrit français !!).
On oublie très vite qu’il s’agit d’un journal intime car il n’y a aucune mention de date, comme en général dans ce genre de style ce qui ne m’a gênée, au contraire. Il n’y a qu’à la fin, ou les « écrits » sont plus courts, plus hachés que l’on retrouve le style « journal intime.
Ce n’est en fait pas vraiment un journal intime en ce sens où la narratrice n’écrit au jour le jour qu’à la fin du livre, après avoir écris tous les événements qui se sont déroulés en une fois, comme des mémoires.

Le début est un peu lent, mais le rythme s’accélère très vite pour devenir effréné jusqu’à la conclusion.

Ah si il y a un second petit bémol, mais qui n’est pas dû au livre lui-même mais au quatrième de couverture. Il en dit un peu trop. En haut de page, une fois n’est pas coutume, j’ai mis le résumé que j’aurais mis. J’ai repris les termes du résumé originel mais j’ai enlevé ce qui, selon moi, en dévoile trop sur l’intrigue. C’est bien plus agréable d’être surpris que de s’attendre aux événements !

Mais ce livre reste quand même un excellent livre.


Un extrait 
: ELLE REPOSE COMME un bijou sous le soleil de l’après-midi, à bonne distance d’une chaîne d’îles plus importantes, dont aucune (d’après mon père) n’est aussi belle. Sur son pourtour poussent des petits buissons, et vers son sommet, un sous-bois et des arbres fruitiers. Sur ses pentes inférieures, là où vagabondent les chèvres sauvages, s’épanouit une abondance de palmiers cocotiers et dattiers. Du côté le plus à l’ouest on trouve quantité de bananes et de mangues qui ne demandent qu’à être cueillies. De nombreux sentiers battus relient les différents points de l’île, surtout ceux où je me rends fréquemment lors de mes promenades le long des sources qui courent de la paroi rocheuse de la cascade jusqu’à la mer. C’est là que l’eau limpide finit par disparaître, se jetant telle une offrande dans l’Atlantique salé.

Quand j’étais enfant, cela me faisait peine de voir l’eau douce se perdre ainsi, mais mon père se riait de mes larmes, affirmant que seul un tremblement de terre pourrait tarir la source.

— Qu’importe alors qu’elle se jette sans cesse dans la mer ? me disait-il. Tu ne peux te servir de toute cette eau de toute façon, et comme moi et ta mère, elle te reste fidèle, mon enfant, et toujours là.

Il passait alors ses grandes mains doucement dans ma chevelure, expliquant que l’eau provenait du plus profond de la terre, et qu’elle jaillissait ainsi depuis des milliers d’années.

— Il paraît que beaucoup de gens ont cherché à s’installer ici, me dit-il une fois, mais malgré leur désir de manger dattes et mangues et de pêcher le mérou et la dorée dans la baie, il n’y avait pas d’eau douce à part l’eau de pluie, alors leur espoir de résidence permanente se trouva contrarié. C’est ainsi que mon ancêtre parvint à obtenir l’île assez facilement car, sans source, elle était considérée sans valeur.

— Mais alors comment l’eau est-elle apparue ?

— Ah ! Il y eut un tremblement de terre sous la mer, dans les profondeurs de l’océan, et s’il provoqua sans doute d’importants ravages ailleurs, sur cette petite terre, il fit craquer les roches juste assez pour libérer la source alimentant ce qui est aujourd’hui ta cascade.

Il tendit le doigt vers l’horizon lointain au nord, où les îles plus grandes formaient une ligne sombre et souvent brumeuse.

— Regarde Fogo, ma chère petite. C’est un ancien volcan, mais de temps en temps il nous secoue encore avec ses grondements. En 1857, à peine deux ans après notre arrivée, il jeta de la roche en fusion suffisamment haut pour qu’on l’aperçoive même de cette distance.

La mémoire de l’événement amena un sourire à ses lèvres.

— La nuit, et pendant des semaines, Maximilienne, le ciel rougeoya. Quel spectacle ce fut.

— Alors, Fogo est dangereux ? demandai-je, les yeux grands ouverts.

— Seulement pour ceux qui sont tout près, m’assura-t-il, prenant ma main dans la sienne.

Alors son visage se fit grave.

— Méfie-toi plutôt des gens, ma petite, car ceux qui veulent cette île pourraient bien venir ici un jour afin de s’en emparer, et là se trouve le véritable danger. Alors profite de tout ce qui t’appartient tant que tu l’as, et ne t’inquiète pas du tarissement des sources. Il y a dans la vie des soucis de plus grande importance.

C’est mon père qui, au lendemain de mon quinzième anniversaire, me fit savoir que cette île m’appartenait en héritage, et il avait l’air très solennel lorsqu’il m’en expliqua les implications légales. Puis il me montra des papiers qu’il conservait, depuis des années semblait-il, dans une vieille boîte en fer reposant au bas de l’armoire de leur chambre.

— Nous gardons ces papiers sous verrou, mon enfant, avait-il prévenu, car cette île est ton héritage, comme elle le fut de mes propres parents, et ceci est probablement le seul document légal de la transaction encore en existence.

Avec ces paroles, il pausa la main tendrement sur la cassette en métal.

— La Révolution a beaucoup détruit, mais tout ce dont tu auras jamais besoin est sous ce couvercle. Souviens-toi de cela, et ne néglige jamais ce qui t’appartient. Tiens, regarde le titre de propriété.

Je ne savais que dire, alors j’ai serré mon père dans mes bras, puis je me suis emparée des papiers et suis partie embrasser ma mère. Elle comprenait ce qui se passait bien sûr, comme elle savait toujours tout, et elle sourit tendrement à mon innocence.

— Prends-en bien soin, dit-elle.

— Quoi ? dis-je en fronçant les sourcils. Cette liasse de papiers ?

— Pas que cela, ajouta-t-elle en riant. L’île, voyons. Elle est à toi, ne comprends-tu pas, et tu peux la détruire plus facilement qu’il n’y paraît. Fais attention à ce que tu plantes, et à quel endroit. C’est une question de gestion, ma petite. Bon, veux-tu me passer cette casserole sur l’étagère. Ton père a faim.

 

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