Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Marion, 13 ans pour toujours

marion, 13 ans pour toujours.jpg

 

Résumé : Marion Fraisse était une bonne élève gaie, charmante, généreuse, pleine d’avenir. Elle rêvait de devenir architecte, et vivait heureuse avec ses parents, son frère et sa sœur en banlieue parisienne. À 13 ans, le 13 février 2013, elle s’est suicidée en se pendant à un foulard, dans sa chambre. Elle a laissé une lettre adressée à ses camarades de classe pour leur expliquer que, cette fois, ils étaient allés trop loin dans les insultes et les violences. Une lettre d’une douceur poignante, dans laquelle la collégienne s’excuse presque de ne pas être à la hauteur : « OK, je n’ai pas réussi à dire tout ce que j’avais sur le cœur mais maintenant je le fais, même si mon cœur ne bat plus ». L’absurdité effroyable de ce geste aurait-elle pu être évitée ? Nora Fraisse, la mère de Marion, en est convaincue. Elle avait demandé à ce que sa fille, qui s’était fait huer pour avoir demandé le silence pendant un cours et lui avait fait part du mauvais climat qui régnait à l’école, change de classe. Mais le système scolaire ne sait gérer les problèmes de harcèlement scolaire que lorsque des adultes, enseignants ou administratifs, sont assez courageux ou responsables pour les endosser.

 

Auteur : Nora Fraisse

 

Edition : Calmann-Levy

 

Genre : Témoignage

 

Date de parution : 21 janvier 2015

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : Je ne sais plus qui m’a parlé de ce livre en me disant : « lis le, tu vas pas en revenir ». Et c’est vrai, je n’en suis pas revenue.
Autant le suicide de Marion, je le comprends, car, s’il est vrai que c’est un drame, cette petite a été poussée à bout et malheureusement, le suicide des plus jeunes est en constante augmentation, autant ce que je ne comprends pas, c’est l’attitude des adultes.
Que les parents veuillent protéger leurs enfants, d’accord, mais ont-ils conscience que non seulement leurs enfants ont provoqué la mort de quelqu’un mais que ce genre d’attitude finira par leur revenir en pleine figure ? Ma mère m’a toujours dit : « On trouve toujours plus fou que soi ». Un jour, ils s’en prendront à la mauvaise personne, quelqu’un qui se foutra de discuter, de parler au principal, d’avoir affaire à des jeunes, quelqu’un qui leur fera passer l’envie de jouer à la petite Mafia.
Et ces parents qui ont osé reprocher à Nora Fraisse sa recherche de la vérité, ne voudraient-ils pas comprendre, si la même chose arrivait à leur enfant ? Se contenteraient-ils de se terrer dans un coin et de ne pas faire de vague ?
Cette bande de petits cons ne semble même pas avoir conscience de la gravité de leurs actes et de la situation. Quel genre d’adultes vont-ils devenir ? Voulons-nous vraiment de ce genre de personnes dans notre société ?
J’ai lu plusieurs témoignages de parents qui affirment que les choses se sont mieux passées dès lors que les professeurs et le principal avaient clairement fait savoir à tous que le harcèlement serait sanctionné par un renvoi immédiat. Etait-ce si compliqué à faire ? Les appels à l’aide de la maman de Marion qui a demandé à plusieurs reprises à ce que sa fille soit changée de classe étaient-ils si durs à satisfaire ? Une question d’effectif vaut-elle la vie d’une jeune fille ?
Non seulement le collège n’a rien fait, mais il a mené une vrai campagne de terreur auprès des élèves, des professeurs, du personnel, pour que personne ne tende la main à Nora et sa famille. Comme quoi, quand il veut faire cesser un comportement, le principal y arrive très bien, avec l’appui inqualifiable de l’Education Nationale.

Je ne peux même pas imaginer le calvaire de Nora Fraisse, de son époux et de leurs deux enfants, qui, non contents de devoir vivre avec la mort de Marion, ont du entendre les calomnies et le fiel déversés sur leur fille et leur famille.
C’est un livre très court, mais dont on ne ressort pas indemne.

Un extrait : Le pire du pire est survenu ce jour-là, le mercredi 13 février 2013. Je suis passée au tri, comme prévu, puis chez Zahia, qui habite à dix minutes. Comme elle était en train de déjeuner avec ses enfants, mon amie a rajouté deux assiettes pour ton frère et ta sœur. On a papoté toutes les deux. Je lui ai parlé des méfaits de Facebook, de l’invasion du portable. Ton compte recensait 3 000 SMS rien que pour le mois de janvier ! J’en étais encore sidérée.

Soudain, j’ai pensé à toi seule dans ton lit, à ces horribles messages que nous avions trouvés dans ton téléphone, neuf jours plus tôt, quand nous avions insisté pour avoir ton code secret alors que tu serrais ton appareil entre les mains, l’air bouleversé. Soudain, j’ai eu besoin de te parler, de vérifier si tout allait bien. Et si tu étais tombée de la mezzanine ? Et si tu avais glissé dans la douche ? Ton portable ne répondait pas, le fixe non plus.

La panique m’a saisie. Il n’était pas 13 heures quand j’ai foncé dans ma voiture avec les petits. Un mauvais pressentiment m’étreignait. J’ai téléphoné comme une folle en conduisant. J’ai laissé les enfants dans la voiture en marche devant la maison et j’ai couru jusqu’à la porte, qui était bien fermée à clé, comme je l’avais laissée, ça m’a rassurée. Une fois à l’intérieur, je t’ai appelée. Le silence m’a répondu.

J’ai grimpé les escaliers quatre à quatre. Tu n’étais pas dans la salle de bains. La porte de ta chambre était fermée, quelque chose empêchait d’entrer. J’ai cru que tu étais recroquevillée derrière, pour m’empêcher de pénétrer sur ton territoire. Mais j’ai poussé plus fort, c’était ta chaise de bureau qui bloquait. Ces secondes-là ont duré une éternité. Pousser encore, dégager l’accès… Et je t’ai vue.

 

Écrire un commentaire

Optionnel