Résumé : « Tu l'as laissée mourir... »
Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d'une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l'accuse de n'avoir pas réagi, il n'est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu'un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption.
Dans les ténèbres qui s'emparent de sa vie, la seule lueur d'espoir pourrait bien venir d'un certain Martin Servaz.
Auteur : Bernard Minier
Edition : Pocket
Genre : Thriller
Date de parution : 12 février 2015
Prix moyen : 9€
Mon avis : Une petite chose m’a dérangée dans le livre, c’est la facilité avec laquelle il est fait du mal aux animaux, que ce soit dans les cauchemars des personnages ou en vrai. Je n’ai pas trouvé que ça apportait grand-chose à l’histoire, le même effet aurait pu être atteint en passant par d’autres moyens.
En dehors de ça, je suis vraiment happée par l’histoire.
Au début je n’ai pas compris le rapport entre Servaz et Christine mais au fil des pages, des indices se forment qui les rapprochent, même si je ne sais toujours pas, au moment où j’écris ces lignes, de quelle manière Servaz est impliqué (parce qu’il est flic, à cause d’une ancienne affaire ? Ou est-ce plus personnel ?).
Les personnes qui entourent Christine m’ont énervée du fait de la facilité avec laquelle ils croient les choses qui sont placées contre elle. Ce n’est pas possible d’être aussi crédules. Alors je veux bien que certaines personnes de son entourages, comme son patron ou l’imbécile orgueilleux auquel elle est fiancée (et qu’à mon avis, elle aurait dû virer à coup de pied dans le c** depuis des lustres) soient bien contents d’avoir des excuses pour lui mener la vie dure, mais le policier qu’elle rencontre dès le début de l’histoire est tout simplement odieux et irrespectueux. Je lui aurais collé une beigne à cet abruti ! Et ça ne va pas s’arranger avec lui et ses collègues de toute évidence !
Je commence à avoir des doutes sur certains personnages car je suis sûre que le harceleur agit sur ordre, comme un tueur à gages. Certains personnages se recoupent avec une autre affaire de suicide dont on pense qu’elle pourrait être la conclusion d’un même harcèlement que celui que subit Christine.
Mais comme toujours chaque page qui confirme mes doutes sur un est contrebalancée par une autre qui me fait dire : non, c’est pas lui.
Et si ça se trouve, c’est aucun des deux !
Certains de mes doutes semblent se confirmer : L’un de mes suspects a l’air d’être un vrai salopart, mais je ne suis plus sûre qu’il soit responsable de ce qui arrive à Christine. L’autre, a contrario, est remonté dans mon estime, mais peut être qu’il joue la comédie ? Ou encore que le responsable est une toute autre personne ?
Bref, tout est possible, et j’approche de la fin…
Et bien elle m’a surprise, et à plus d’un titre, cette fin. Il y a un tas d’évènements auxquels je ne m’attendais pas du tout.
Seul petit bémol, qui n’en est pas vraiment un, il y a une histoire secondaire concernant Servaz que je ne comprenais pas, jusqu’à ce que je me rende compte que l’auteur a écrit plusieurs livres mettant en scène Servaz. Il faudra non seulement que je les lise, mais que je les lise dans l’ordre pour comprendre enfin qui est cette fameuse Marianne qui n’a aucun rôle dans « n’éteins pas la lumière » mais qu’on cite à plusieurs reprises.
Pour en revenir à ce livre, j’ai beaucoup aimé la fin, même si elle manquait peut être un peu…disons de moralité !
Un extrait : — OÙ AS-TU TROUVÉ ça ?
Son ton était presque désapprobateur – comme s’il la tenait pour responsable d’avoir trouvé ce message dans sa…
— … dans ma boîte aux lettres.
Malgré la pénombre, elle lut une intense surprise derrière ses lunettes. Et de l’agacement : Gérald n’aimait pas l’imprévu.
— Alors ? voulut-elle savoir. Tu en penses quoi ?
Il haussa les épaules.
— C’est sans doute un canular. Que veux-tu que ce soit ?
— Je ne crois pas, non. Ça sonne plutôt vrai.
Il soupira, remonta ses lunettes sur son nez et posa de nouveau les yeux sur la feuille tenue entre ses doigts gantés, dans la faible lueur du plafonnier. Des flocons légers traversaient par dizaines le faisceau des phares ; une voiture passa près d’eux dans un chuintement assourdi – Christine eut l’impression d’être à bord d’un bathyscaphe dans cet habitacle obscur et froid cerné par la neige. Elle relut la lettre par-dessus l’épaule de Gérald. Les mots se déposaient dans son esprit comme des flocons.
— Dans ce cas, c’est une erreur, conclut-il. Cette lettre était destinée à quelqu’un d’autre.
— Exactement.
Il la regarda de nouveau.
— Bon, écoute, on résoudra ce mystère plus tard. Mes parents doivent déjà être en train de nous attendre.
Oui, oui, oui, bien sûr : tes parents… Noël… – qu’est-ce que ça peut faire si une femme tente de se suicider ce soir ?
— Gérald, tu te rends compte de ce que cette lettre signifie ?…
Il écarta ses mains gantées du volant, les posa sur ses cuisses.
— Je crois, oui, dit-il très sérieusement mais comme à regret. Que… que veux-tu qu’on fasse ?
— Je ne sais pas. Tu n’as pas une idée ? On ne peut quand même pas rester là sans rien faire…
— Écoute. (De nouveau, ce ton réprobateur, qui semblait dire : Il n’y a que toi pour te fourrer dans des guêpiers pareils, Christine.) On a rendez-vous chez mes parents, chérie : c’est la première fois que tu vas les rencontrer et on a déjà presque une heure de retard. Cette lettre est peut-être authentique – ou peut-être pas… On s’occupera de cette histoire une fois là-bas, je te le promets, mais là, il faut qu’on y aille.
Il avait parlé calmement, d’une voix raisonnable. Trop raisonnable : le ton qu’il employait quand elle le contrariait, ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. Celui qui disait : Note bien que je fais preuve d’une surnaturelle patience. Elle secoua la tête.
— Il n’y a que deux possibilités : soit c’est un appel au secours qui ne sera pas entendu puisque la personne censée le lire ne le lira pas, soit quelqu’un va vraiment se suicider ce soir – et, dans les deux cas, je suis la seule à le savoir.
— Quoi ?
— Tu m’as bien entendue : on doit prévenir la police.
Il leva les yeux au plafond.
— Mais cette lettre n’est même pas signée ! Et il n’y a aucune adresse ! Même si on va à la police, qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent ? Et tu imagines le temps que ça va prendre ? Ça va foutre notre réveillon en l’air !
— Notre réveillon ? Je te parle d’une question de vie ou de mort, là !
Elle le sentit se raidir d’exaspération. Il émit un soupir de pneu percé.
— Mais, bordel, QUE VEUX-TU QU’ON Y FASSE ? s’écria-t-il. On n’a aucun moyen de savoir de qui il s’agit, Christine ! AUCUN ! Et d’ailleurs, il y a de fortes chances pour que cette personne bluffe : on ne glisse pas une lettre dans une boîte quand on est au bout du rouleau, on laisse un mot chez soi ou sur soi ! C’est probablement juste une mytho qui est seule le soir de Noël et qui n’a trouvé que ce moyen-là pour attirer l’attention ! Elle appelle au secours, mais ça ne veut pas dire qu’elle va passer à l’acte !
— Alors, tu veux qu’on réveillonne comme si de rien n’était, c’est ça ? Qu’on fasse la fête comme si je n’avais jamais trouvé cette lettre ?
Elle vit les yeux de Gérald étinceler derrière les lunettes. Puis il regarda à travers le pare-brise – sur lequel les flocons commençaient à déposer une couche translucide –, comme s’il espérait que quelqu’un allait venir à son secours.
— Mais, bon Dieu, Christine, j’en sais rien, moi ! C’est ta première rencontre avec mes parents ! Tu imagines l’effet que ça va faire si on se pointe avec trois heures de retard !
— Tu me fais penser à ces connards qui disent : « Il ne pouvait pas aller se suicider ailleurs » quand leur train est bloqué.