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[Livre] Parfaite

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Résumé : Je sais tout de toi. Tu es parfaite. Je t'aimerai à la vie, à la mort. Tu es à moi pour toujours. Lorsque Beck pousse la porte de sa librairie, Joe est immédiatement sous le charme. Ravissante, effrontée, sexy, elle est tout simplement tout ce qu'il cherche chez une femme. Et quand Joe aime, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins... Quelques semaines plus tard, la vie de Beck n'a plus de secrets pour Joe. Il a trouvé son nom, son adresse, s'est procuré accès à ses emails, il la suit virtuellement sur les réseaux sociaux et physiquement dans les rues de New York. Avec un peu d'organisation, une " vraie " rencontre est vite provoquée, et comment résister à un garçon qui devance vos moindres désirs, semble deviner vos pensées les plus intimes ? Et lorsque des personnes de l'entourage de Beck sont victimes d'accidents macabres, c'est tout naturellement dans les bras de Joe que se réfugie la jeune femme. Mais si Beck ignore l'ampleur de l'obsession de son nouveau petit ami, Joe ne connaît pas non plus toutes les facettes de sa bien-aimée...

 

Auteur : Caroline Kepnes

 

Edition : Kéro français

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 9 avril 2015

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : Je ne suis qu’au chapitre 3 et je n’en peux déjà plus de la vulgarité de ce roman. Alors je veux bien que le narrateur soit un psychopathe, mais il y a quand même des limites, d’autant plus que ça n’apporte rien à l’histoire.
Pour l’instant, j’ai plus l’impression d’être dans l’introduction d’un roman érotique que d’un thriller (et si j’avais voulu lire une roman érotique, ben j’aurais lu un roman érotique, ce n’est pas ce qui manque depuis 50 nuances de Grey).
En plus, je trouve que ça ne cadre pas avec le personnage de Joe. Certes c’est clairement un psychopathe mais c’est aussi un homme cultivé, féru de lecture et de poésie, qui parle de manière très correcte par ailleurs. Je l’aurais plus vu se dire qu’il faudra qu’il corrige le langage de Beck lorsqu’ils seront ensemble.
Il y a des coquilles (comme le « pie de vache » ou « la musique est trop fort ») ce qui est plus un problème d’éditeur que d’auteur puisque celui-ci est anglophone: quand on fait traduire un texte, on le corrige.
Pour la suite, j’ai réussi à occulter au maximum la vulgarité récurrente pour me concentrer sur l’histoire.
Celle-ci est intéressante, mais c’est un peu long. Je ne suis qu’à la moitié du roman et j’ai un peu l’impression de tourner en rond. Pour chaque personnage, l’auteur nous explique et réexplique sa psychologie des pages durant, sans autre action que l’analyse du comportement de la personne par Joe.
Alors que le résumé laisse entendre que Beck puisse être encore plus dangereuse et psychopathe que Joe, pour l’instant, je ne vois qu’une gamine inconsciente, gâtée, inconstante, qui veut tout sans avoir à faire le moindre effort, qui se plaint sans arrêt de ne pas être reconnue à sa juste valeur, bref une tête à claque. J’espère presque qu’elle va déclencher une phase de violence chez Joe et qu’il la tue, ça ferait un peu d’action (mais comme je l’ai dit, je n’en suis qu’à la moitié, les choses vont peut-être changer).
Certaines personnes de l’entourage de Beck ne sont que superficiellement présentées, mais il y a une exception pour son amie Peach qui, au point de l’histoire où j’en suis, tient une place importante.
Le problème de ce livre est que l’auteur semble penser que tout le monde est psychopathe à des degrés plus ou moins élevés. Des situations qui sembleraient normales par ailleurs (une personne qui a envie d’en voir une autre sans ses amis, un frère qui veut une explication avec le mec qui a quitté sa sœur, un gosse qui se fait virer parce qu’il fout rien au boulot…) deviennent ici incontrôlables (obsession, manipulation, violence, abus de pouvoir…). Et ce n’est pas que la manière de voir de Joe puisqu’il relate des faits. Au vu de l’entourage, proche ou moins proche, Joe semble normal, équilibré, et c’était peut-être le but de l’auteur, mais pour ma part, j’ai trouvé ça complètement incohérent (et encore une fois, dans la plupart des cas, cela n’apporte strictement rien à l’histoire).
Bon dire que Joe est équilibré est exagéré, c’est vraiment un taré, mais il ne se voit pas comme ça et plusieurs scènes sont assez impressionnantes du fait de la façon dont il analyse et retourne une situation, se faisant passer presque pour une victime.

L’histoire commence vraiment à bouger dans les 15 derniers chapitres (sur 53 quand même). Je pense que si on épurait de tout ce qui n’apporte rien à l’histoire, on pourrait en enlever un bon tiers, mais le reste est bien écrit et on plonge vraiment dans la psychologie des personnages.

La fin est sans grande surprise. Je ne sais pas si c’est parce que ce genre de psychopathe est prévisible, mais je l’ai vu venir comme un camion.
Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai perdu mon temps avec cette lecture car c’était tout de même divertissant mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Un extrait : Je nous imagine baiser dans ce restaurant. L’air est saturé d’odeurs de bière, de bacon et d’huile. Je respire, j’inhale tout cela. Tu poses tes mains sur ta tête et Dieu existe car à ce moment-là, ils passent une chanson de Bowie et tu souris. Je te regarde sourire et je t’imagine nue. Je suis un peu ivre et je me lève et tu entends ma chaise bouger. Tu ouvres les yeux.

– Ferme les yeux, Beck.

Tu obéis et commences à parler.

– J’allais te raconter un truc à propos de cet album.

– Je ne veux rien savoir à propos de cet album.

Je vais t’apprendre à me traiter différemment. Je ne suis pas un de ces connards d’étudiants qui va te respecter parce que tu connais un obscur album de David Bowie. Je brûlerais en enfer plutôt que te laisser me raconter les mêmes histoires que celles que tu racontais aux mecs de Yale. Tu es à moi et tu feras comme je te l’ordonnerai. Bowie chante à propos d’étrangers qui viennent à sa rencontre et tu fredonnes tout le long pour me montrer que tu connais les paroles. Pauvre chérie, comme tu as dû être malheureuse avec tous les Benjis du monde que ce genre de connerie impressionnait.

Je fais le tour de la table et m’assieds juste à côté de ta tête. Tu glousses et tu gardes les yeux fermés. Tu as cessé de fredonner. Tu n’es plus que désir. Je pose mes pieds sur une chaise en face. Ma queue est à quelques centimètres de ton visage, de ta bouche et tu peux la sentir, tes petites narines la flairent et tu déglutis, nerveusement. Je me penche au-dessus de toi. Tes paupières restent closes et ta bouche entrouverte. Bowie se lamente car les humains l’ont déçu. Il ne nous connaissait pas, Beck.

– On est bien, là, tu dis avant que la chanson ne se termine. Peut-être qu’ils vont nous oublier et nous enfermer ici.

– Oui.

Et je hais Benji parce que je veux rester ici avec toi pour toujours quand je dois pourtant aller nourrir ce petit animal. Même enfermé, il continue à se mettre en travers de notre route.

– Hé !

Tu t’es redressée et tes yeux sont grands ouverts. La chanson est terminée et c’est Led Zeppelin, maintenant. La musique est soudain trop fort. Tu m’ordonnes :

– Raccompagne-moi.

– Oui, mademoiselle.

Nous marchons deux blocs sans dire un mot. Nous avons les mains dans les poches parce que nous savons qu’elles doivent y rester ou sinon. Nous sommes tous les deux trop excités pour faire semblant d’avoir une conversation. La nuit est silencieuse et il n’y a pas âme qui vive. Nous arrivons devant ton perron, tu gravis deux marches et nous nous faisons face. Même si je ne t’avais pas vue le faire, je devinerais que ce n’est pas la première fois que tu fais cela. C’est ton petit manège habituel. Je ne vais pas t’embrasser, Beck. Ce n’est pas toi qui vas me dire quoi faire avec ton corps.

 

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