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[Livre] Criminal loft

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Résumé : Etats-unis. Kentucky.
Sanatorium de Waverly Hills.
Ils sont huit.
Six hommes, deux femmes, condamnés à la peine capitale et sélectionnés pour participer au reality show le plus brûlant qui ait jamais existé : « CRIMINAL LOFT » !
Chaque semaine, les votes du public élimineront un candidat afin qu’il reprenne sa place dans le couloir de la mort.
Un seul d’entre eux recouvrera la liberté…
Mais lorsque huit dangereux criminels se retrouvent prisonniers du lieu dit « le plus hanté des Etats-Unis », l’aventure tourne au cauchemar...
Quelles terribles épreuves leur réservent les créateurs du loft ?
Jusqu’où iront-ils pour prouver qu’ils méritent de vivre ?
A vous de juger…

 

Auteur : Armelle Carbonel

 

Edition : fleurs sauvages

 

Genre : Thriller

 

Date de parution :

 

Prix moyen : 20€

 

Mon avis : Le narrateur est un des criminels condamnés à mort qui participent à Criminal loft. Au fil des pages, on découvre la nature des crimes et les personnalités de chacun de ses « adversaires » mais lui, se dévoile à travers les flashs back de sa vie passée et les réflexions qu’il se fait.
Il est le seul à ne pas chercher d’excuses à ses crimes, dot on sait qu’ils concernent des femmes et ont été particulièrement sanglants, sans qu’on en ait, pour l’instant, une vision globale (ça viendra peut être plus tard).
Pour l’instant une réflexion de John a attiré mon attention. Il parle de sa vie dans son pénitencier et dit que tout le monde se méfiait du prisonnier surnommé John T. J’en viens donc à me demander : John est-il son vrai nom ? Parle-t-il de surnom parce qu’on dit T. au lieu de dire son nom complet ? Cela a-t-il une importance ou n’est ce qu’une anecdote destinée à nous égarer un peu plus ?
Les scènes, le plus souvent des rêves, dans lesquelles on en apprend plus sur le passé de John sont toujours très frustrante car lorsque le rêve s’achève, le récit s’interrompt, souvent brusquement, ce qui nous laisse sur notre faim.
Au fil des pages plusieurs questions se posent, et il est impossible à dire si elles sont indépendantes ou si elles sont imbriquées entre elles.
La première question est bien sur de savoir qui va gagner le jeu et être libéré.
La seconde question concerne un évènement qui a lieu assez rapidement dans le livre. On se demande logiquement qui est responsable de cet évènement et si cette personne a agit seule.
La troisième question est : qui se cache derrière « la voix » ?
J’avais trouvé une partie des réponses, parfois bien avant leur révélation, parfois juste quelques pages avant. En revanche, j’ai été incapable de prédire la réponse à la première question (mais cette révélation m’a fait comprendre une autre réponse à une question « secondaire »).
Le seul bémol que je trouve à ce livre c’est que la fin m’a parut un peu fade au regard de la tension qui monte tout au long du roman. Je me suis dit : tout ça pour ça ?
Ayant lu pas mal de commentaires sur ce livre qui le disait terrifiant, je m’attendais à une fin en apothéose et j’ai été un peu déçue. J’ai trouvé que le rythme, au lieu d’atteindre son paroxysme, retombait d’un seul coup, comme un pétard mouillé.
C’est un peu le problème de ce genre de livres : l’angoisse monte tellement progressivement qu’on s’attend à une fin explosive, ce qui n’est pas souvent le cas. Je rencontre en général ce genre de « déception » avec les romans de Stephen King, dont j’ai toujours l’impression qu’il a bâclé la fin pour passer plus vite au prochain.
L’exercice est difficile, mais pas impossible, en témoigne les deux tomes du « chuchoteur » de Donato Carrisi, dans lesquels l’épilogue apporte toujours un surplus de terreur.

Un extrait : Je me nomme John. Le hasard a voulu que je sois le premier à relever ce défi… Avouons-le, exercice difficile que de se présenter sous son meilleur jour lorsque votre réputation vous précède ! Je ferai cependant toutce qu’on attend de moi. Donc, c’est l’histoire d’un gamin ordinaire. Sa mère l’appelait Johnny, dans ses bons jours. La pauvre était mariée à un alcoolique notoire, qui la battait à la première occasion. Elle était bien impuissante face à cette brute épaisse qui la malmenait sans vergogne, comme on corrige une bête indisciplinée. Lorsqu’elle s’interposait pour éviter qu’il ne larde son gosse à coups de batte, le petit Johnny la suppliait de se taire, de cesser ses hurlements qui attisaient inexorablement l’excitation de son paternel. 

» Du haut de ses sept ans, il fixait le ceinturon comme un point de repère entre la vie et la mort. Je me souviens très précisément du motif de la boucle en argent. Il s’agissait d’une tête de serpent en métal. Une interminable langue fourchue s’enroulait autour du cuir usé. L’enfant avait la sensation d’observer un ennemi invincible approcher, menaçant, dangereux et machiavélique. Bien sûr, il ne comprit le sens réel de ces mots que bien plus tard, lorsqu’il fut en âge de se défendre et d’incarner ce même ennemi qui l’avait terrorisé durant de longues années.

» Cela excuse-t-il ses crimes ?

(Je marque une pause et accentue l’effet théâtral de mon récit par une moue pensive.)

» Je n’ai jamais trouvé d’épilogue convenable à ce conte macabre. Aurais-je la prétention de rejeter la responsabilité de mes actes ? Non. Bien sûr que non. Mon père avait sombré dans la boisson et j’ai terriblement souffert de l’injustice de son régime disciplinaire. Quand j’avais six ans, il m’a enchaîné une semaine entière aux barreaux de mon lit, pour me punir d’avoir désobéi à l’un de ses innombrables commandements. J’ai très mal vécu cette période d’isolement forcé. C’est là que les cauchemars ont commencé… Ils me visitaient toutes les nuits en projetant des scènes effroyables. Je me réveillais en hurlant, espérant entendre la clef tourner dans la serrure tandis que je me débattais entre mes draps souillés. Les conséquences dramatiques de certains traumatismes ne figurent dans aucun manuel. Chacun est libre d’en écrire un chapitre, mais le livre ne se referme jamais… J’ai passé les quarante et une années de ma vie à lutter pour survivre, comme vous, dans un monde régi par la normalité, le pouvoir, l’argent, les médias et l’Église. Ces fléaux nous conduiront bientôt à notre perte, mais peu d’entre nous en ont conscience. L’instinct de survie représente la seule valeur commune à notre espèce. Nous empruntons des chemins différents, et pourtant, nous sommes tous prédestinés à connaître l’enfer.

(Je sens monter l’adrénaline par vagues successives, mon cerveau bouillonne d’émotions contradictoires tandis que je poursuis publiquement l’étalage de mes pensées. Tout est pesé, calibré, dans le moindre détail.)

» Ce jeu lui-même n’est-il pas la preuve de ce que j’avance ? Avant d’être converti en plateau-télé, Waverly Hills fut un sanatorium où la souffrance était omniprésente. Des milliers de tuberculeux sont morts dans des conditions parfois douteuses. Sans doute certains ont-ils agonisé de longues heures dans cette même pièce. Vous trouvez ça moral ? Parce que personnellement, je serais à votre place, j’estimerais cela déplacé… Mais personne n’est à votre place ! Et la mienne est des moins confortables. Je suis un condamné à mort qui lutte pour survivre. Quel qu’en soit le prix. La rédemption nécessite des compromis et…

— Votre temps imparti est écoulé, John. Veuillez quitter le parloir.

La Voix interrompt mon exposé.

Je maudis cette intonation métallique en me jurant de trancher les cordes vocales éraillées de son détenteur. Pour l’heure, je n’ai d’autre option que de me plier à ses exigences en la gratifiant de mon plus beau sourire.

À peine ai-je abandonné ma place encore brûlante de souvenirs que le nom d’Aileen résonne gravement dans les haut-parleurs.

 

Commentaires

  • dommage pour la fin mais je vois bien ce que tu veux dire. Stephen King me fait le même effet qu'à toi. Même celui que j'ai préféré "Dôme" m'a fait cet effet.
    Celui ci est dans ma wish list. mais pour l'instant j'ai une pal immense donc ma wish attendra lol. Merci de ton avis

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