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[Livre] La sixième

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Résumé : C'est officiel. Margot tient la lettre entre ses mains. Elle est admise en sixième au collège du Parc des Grands Pins. Enfin elle sera lycéenne, elle sera grande. D'abord les préparatifs, il faut acheter le carnet de correspondance, se munir de photos d'identité, il faut des photocopies des certificats de vaccination. Enfin, elle doit décider comment s'habiller pour ce premier jour. Sa sœur aînée est catégorique : jean et surtout pas de cartable ! Le premier jour arrive. Tout le monde avait un cartable et plein de filles étaient habillées en jupe ! 

 

Auteur : Susie Morgenstern

 

Edition : L’école des loisirs

 

Genre : jeunesse

 

Date de parution : 1er janvier 1985

 

Prix moyen : 5€

 

Mon avis : Ma première impression est qu’il ne faut pas faire lire ce livre à un enfant qui n’a pas encore fait sa sixième parce qu’il y a de grandes chances pour qu’il refuse tout net d’y aller. Il faut dire que ce livre n’est pas très engageant sur cette fameuse sixième, il est même carrèment flippant !
Car si au début Margot ressent une certaine joie à l’idée d’entrer dans le « monde des grands », elle déchante vite : élèves peu motivés, classe de chahuteur, enseignants assez particuliers, presque des caricatures des profs que l’on craint de voir attribués aux enfants. J’ai été particulièrement heurtée par les notations et méthodes d’enseignement du professeur de français et par l’attitude du professeur d’anglais.
Dès les premiers jours, Margot croule sous les devoirs. La cantine est aussi une véritable épreuve : bousculade, nourriture infecte, temps plus que limité pour manger avant la reprise des cours…
Margot est pleine de bonne volonté mais elle voudrait que tout change, tout de suite. Elle n’est pas non plus blanche comme neige : lors du voyage à Rome, où elle a insisté pour aller malgré que ses parents aient tiqué sur le prix, elle était plus intéressée par le menu que par les visites, ne faisant aucun effort pour s’y intéresser.
L’attitude d’Arthur, un de ses camarades de classe, à la fin du livre, m’a non seulement déplu mais j’ai en plus été choquée par le fait qu’il n’y ait aucune conséquence pour lui, aucune intervention d’adulte, aucune réaction de la part de Margot.
La seule prof qui semble s’intéresser un minimum à ses élèves est la prof d’histoire-géo.
Au début de l’année, le professeur principal oblige les élèves à désigner deux délégués de classes, mais lors des conseils de classe, ceux-ci n’ont pas droit à la parole, malgré qu’on leur ait dit que défendre leurs camarades feraient parti de leurs attributions.
La seule personne à prendre en compte les opinions des enfants et à tenir tête au corps enseignant, sans pour autant provoquer de scandale, est le père de Margot, j’ai beaucoup aimé son attitude.
En revanche, la mère de Margot m’a semblée complètement à coté de ses pompes : elle oublie les choses, ne prépare pas les papiers nécessaires pour la rentrée, semble incapable de rassurer sa fille.
La sœur de margot n’aide pas non plus, le summum étant quand elle lui dit qu’entre être bonne élève ou avoir des amis, il faut choisir. Quel exemple pour les enfants qui liront ce livre ! Quand on sait qu’à cet âge on est près à beaucoup de choses pour ne pas être sel.
En résumé, j’ai bien aimé ce livre, mais je pense qu’il n’est pas adapté pour des enfants en âge d’entrer en sixième. Il faut attendre un ou deux ans, qu’ils se soient fait leur propre opinion sur le collège pour le leur laisser lire. Sinon le danger est qu’ils prennent pour argent comptant ce qui est écrit et que soit, ils fassent de vraies angoisses au sujet de l’entrée en sixième, soit qu’ils se posent immédiatement en chahuteurs pour amuser la galerie dans l’espoir de se faire des amis.
Je trouve que l’auteur aurait pu alterner entre les mauvaises expériences de Margot et d’autres plus valorisantes. A moins que le but soit de dégouter les enfants du collège avant même qu’ils n’y entrent ?

Un extrait : Elle se leva et marcha avec la bande de fumeuses vers le terrain de sport pour le cours de gym. Elle avait autant envie de faire de la gym que de manger de la choucroute, mais elle était prisonnière de son emploi du temps, et, quand il y a écrit « Éducation physique et sportive », on saute, on court et on bouge.

Elle aimait bien l’enchaînement que la prof élaborait avec elles à chaque cours. Le modern jazz lui plaisait énormément. Mais aujourd’hui ses jambes étaient de plomb, ses bras de ploc et son corps de plouf. Ses pieds ne voulaient pas imiter la démonstration, sa tête les entraînait ailleurs. Et c’est à ce moment précis que la prof la désigna pour exécuter l’enchaînement du début à la fin devant la classe. Elle ne se souvenait pas du début, se perdit au milieu et n’arriva pas à la fin. La prof, étonnée, se sentant presque insultée, énervée, furieuse, le lui reprocha sévèrement :

— Il va falloir faire plus attention que ça, mon amie ! La gym ce n’est pas de la rigolade ! C’est sérieux d’éduquer le corps. Et ne croyez pas que vous n’aurez pas de zéros en gym. Il faut travailler en gym comme en maths, en français et en histoire. Il faut répéter l’enchaînement chez vous !

Comme une zombie, Margot s’achemina vers la salle du cours de français. Ici, elle se sentait en sécurité. Elle savait bien parler le français au moins. Elle n’avait pas la force d’encaisser une autre défaite.

Maldonné annonça d’un ton sombre et menaçant:

— Je vais vous rendre les interros de la semaine dernière. Je suis déçu. Vous n’êtes pas au niveau de la sixième. Vous n’êtes pas assez mûrs. Il faut vous réveiller ! Ce n’est plus l’école primaire. Votre avenir est en jeu.

Ce n’était pas la première fois qu’il tenait ce discours mais c’était la première fois que les mots voisinaient avec une note.

Margot était confiante. Elle avait peut-être fait des erreurs mais elle était sûre d’avoir bien répondu à la moitié des questions. Devant le bureau de Margot, la feuille avec les noms et les notes glissa des mains du prof et s’envola comme un papillon avant d’atterrir sur le plancher. Margot se baissa pour la ramasser. Elle vit : « Margot Melo 5 = 0 ». Un couteau dans le cœur.

« C’est pas possible ! » Est-ce qu’il existe un état d’esprit plus foncé que noir ? L’humeur de Margot était d’un noir bilieux, aigre, morne et funèbre.

— Je vais vous expliquer mon système de notation.

Maldonné écrivit sur le tableau ténébreux.

— Il y avait huit questions :

0 réponse juste = -1 donc punition

1 réponse juste = -1 donc punition

2 réponses justes = -1 mais sans punition

3 réponses justes = 0

4 réponses justes = 0

5 réponses justes = 0

6 réponses justes = + 1

7 réponses justes = + 2

8 réponses justes = + 3

Margot copia le système sur son cahier de brouillon en s’efforçant de comprendre. « J’ai cinq réponses justes donc j’ai zéro. » La logique de la chose lui échappa.

 

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