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Selene raconte... - Page 189

  • [Film] Maléfique

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    Titre original : Maleficient

     

    Réalisé par : Robert Stromberg

     

    Date de sortie : 28 mai 2014

     

    Genre : Young Adult, Fantastique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h37

     

    Casting : Angelina Jolie Pitt, Elle Fanning, Sharlto Copley, Sam Riley, Juno Temple, Imelda Staunton, Lesley Manville…

     

    Résumé : Maléfique est une belle jeune femme au cœur pur qui mène une vie idyllique au sein d’une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l’harmonie. Un jour, une armée d’envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n’écoutant que son courage, s’élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son cœur pur en un cœur de pierre. Bien décidée à se venger, elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître, Aurore. Mais lorsque l’enfant grandit, Maléfique se rend compte que la petite princesse détient la clé de la paix du royaume, et peut-être aussi celle de sa propre rédemption…

     

    Mon avis : On nous a menti ! Maléfique n'est pas devenu la fée aigrie que l'on connaît par simple jalousie, envie, ou pure méchanceté. C'est juste une femme blessée qui a été trahie de la manière la plus ignoble qui soit par son premier amour au nom de son ambition dévorante et du pouvoir.
    Elle est blessée aussi bien physiquement que moralement et la blessure morale s'accroît lorsqu'elle apprend que celui qui lui a fait tant de mal accède à un nouveau niveau de bonheur en ayant un enfant.
    Le cœur brisé, elle n'aspire qu'à se venger et lance, sans réfléchir, une malédiction qu'elle-même ne pourrait pas briser.
    Mais contrairement à la Maléfique du dessin animé, celle du film ne se contente pas de se retirer du monde en attendant que sa malédiction agisse. Elle reste à proximité, observe, intervient parfois, bien décidée à ce qu'Aurore grandisse en bonne santé jusqu'à ce que le sort qu'elle a lancé s'accomplisse.
    D'ailleurs dans cette version ce n'est pas une autre fée qui adoucit la malédiction lancée par Maléfique mais elle-même qui décide que le sort sera rompu par un baiser d'amour sincère tout simplement parce qu'elle ne croit pas qu'un tel amour puisse exister (et vu sa tête, Stéphane n’y croit pas non plus… faut dire que s’il prend son cas pour des généralités…).
    Maléfique a, ici aussi, un corbeau, mais c’est un corbeau qu’elle a transformé en humain pour le sauver de paysans et de leurs chiens. Il est depuis ses yeux, ses oreilles et ses ailes, et elle n’hésite pas à lui faire prendre plusieurs formes animales selon ses besoins.

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    Maléfique est touchante même au plus fort de sa méchanceté car on sent bien que ce n'est pas sa nature profonde.

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    Les trois bonnes fées sont navrantes d'incapacité, de maladresse et d'inconscience.

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    Aurore est naïve, mais elle a bien remarqué la présence dans l'ombre de celle qui semble la protéger depuis sa naissance et dont elle se méprend sur l'identité.

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    Quant au roi Stéphane, c'est pour moi le véritable méchant de l'histoire, celui qui ne pense qu'à son propre intérêt, à son ambition, à son pouvoir; est prêt à tout sacrifier pour le conserver, quelques soient les conséquences.

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    Les décors sont magnifiques et Angelina Jolie a réussi à imposer (et elle a eu bien raison) un maquillage des yeux afin de conserver le regard hypnotique de Maléfique.
    Il était grand temps que la véritable histoire de Maléfique soit révélée et que cette fée protectrice de la nature et des créatures naturelles ou surnaturelles de la lande soit enfin réhabilitée.



     

  • [Cuisine] Dinde au curcuma, lait de coco et citron vert

    J’avais déjà fait une recette à base de dinde, de lait de coco et de vanille, ICI, mais les épices étaient différentes et le rendu très différent. Comme quoi, il suffit de changer peu de choses pour avoir une nouvelle recette.
    Cette version là, je l’ai vu dans un dîner presque parfait et j’ai un peu adapté les quantités des épices selon mes goûts.

     

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    Ingrédients

    800g de dinde coupé en lamelles
    1 oignon haché
    1 cc de gingembre (râpé ou moulu, comme vous préférez)
    1 cs de curcuma
    Le jus d’un quart de citron vert (j’ai mis 3 cc de jus de citron, mais c’est à adapter au goût de chacun)
    20cl de lait de coco + 2 ou 3 CS en plus
    1 gousse de vanille ou 1cc de vanille liquide
    sel, poivre

    Alors, comme toujours, comme je ne suis pas la version féminine de Philippe Etchebest, c’est pas bien compliqué :

    ¤ Faire revenir la dinde et l’oignon haché

    ¤ Une fois la viande cuite, ajouter les épices (gingembre et curcuma...c’est bien, vous suivez…) et bien mélanger pour bien imprégner la viande.

    ¤ Ajouter le citron, la vanille et le lait de coco.

    ¤ Laisser cuire une quinzaine de minutes à feu doux (perso, j’ai couvert en décalant juste un tout petit peu le couvercle, parce que la sauce réduit très vite)

    ¤ Quand les 15/20 minutes sont passées, ajouter les 2 ou 3 CS de lait de coco (j’ai utilisé les palets de lait de coco picard, c’est super pratique et ça évite d’ouvrir une briquette qu’on ne va pas utiliser en entier).

    ¤ Rectifier l’assaisonnement en sel et poivre selon le goût.

    Voilà, c’est tout. On peut servir avec du riz, bien entendu, mais je trouve que le curcuma se marie très bien avec une bonne purée de courgette.

     

    Bon appétit !

     

  • Mes sorties du mois #1

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Et pour rendre moins triste cette fin de vacances et l'arrivée de l'automne, voyons ce que nous réserve le mois de septembre.

    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

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    Les sorties Grand formats:

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    Les sorties poches:

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     Pas mal de nouveautés, hein? Et je n'ai relevé que les sorties qui m'intéressent!

     

  • [Livre] Petits goûters entre amies

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    Résumé : Callie élève seule sa fille de six ans. Elle est heureuse de pouvoir compter sur le soutien de Suzie, sa voisine et meilleure amie, mère modèle de trois garçons. Mais une nouvelle habitante au comportement étrange s’installe dans leur rue. Leur vie aux apparences bien tranquilles va basculer... 

     

    Auteur : Louise Millar

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Suspense

     

    Date de parution : 19 mars 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans le premier chapitre on se dit que franchement, si le plus gros problème de Callie est d’annoncer à sa meilleure amie qu’elle a l’intention de retourner travailler après 5 ans d’arrêt pour raison médicale (sa petite fille avait une malformation cardiaque à la naissance), et bien, nous, sa vie, on la veut bien.
    Quant à Suzie que dire de sa vie parfaite : trois adorables petits garçons, un mari issu de la haute société britannique…Bon les grands espaces de son Amérique natale lui manquent bien un peu, mais à part ça…
    en revanche cette nouvelle voisine, qui vient de s’installer et de trouver du travail à l’école des tous petits est franchement bizarre : paranoïaque, ne supportant pas le moindre bruit, on a envie de lui dire d’aller s’installer dans un igloo en Alaska et de faire attention sur quel ton elle demande aux ours polaires de grogner moins fort.
    Et puis au fil des chapitres, il semblerait que tout s’effrite : La vie de Suzie n’est pas si parfaite que ça : son petit garçon, l’ainé, n’est pas si mignon mais plutôt une vraie petite terreur, son mari la délaisse, il semble avoir l’intention de mettre ses petits anges dans l’horrible internat qu’il a pourtant lui-même tant détesté…
    Callie de son coté semble étouffer littéralement dans cet univers où il n’y a que sa fille et son amie. Son ex mari, Tom, bien que souvent odieux avec elle, prend en charge toutes les factures pour qu’elle puisse rester au foyer s’occuper de leur fille et n’apprécie pas qu’elle envisage de reprendre un travail (pendant que lui voyage aux 4 coins du monde pour effectuer des reportages). Et puis il y a aussi les autres mamans du quartier qui l’ont mise à l’écart sans qu’elle comprenne pourquoi.
    Quand les ennuis s’accumulent, l’évidence saute aux yeux de Callie : la nouvelle voisine est folle et tout est de sa faute.
    Après tout n’a-t-elle pas un passé douteux ?
    Mais au fil des incidents le doute s’installe. Chaque chapitre est raconté du point de vue de l’une des protagonistes : Callie, Suzie, et la nouvelle voisine : Debs. Et s’il est évident pour le lecteur que l’une d’elle est effectivement folle, impossible de savoir laquelle des trois. Chacune raconte l’histoire comme elle la perçoit et on se pose sans cesse des questions :
    - Les incidents sont-ils réels ou seulement dans la tête de Debs ?
    - Les incidents sont-ils réels ou bien Suzie les exagèrent-elle parce qu’elle se sent seule ?
    - Les incidents sont-ils réels ou exagérés par Callie, qui vit dans la peur que quelque chose n’arrive à sa fille ?
    Au fur et à mesure que les indices nous sont révélés, on cerne un peu plus chacune de ces trois personnalités. Mais ce n’est vraiment que dans les derniers chapitres que l’on est enfin face à la vérité. Une vérité qui force un peu trop sur les coïncidences, à laquelle on s’attendait un peu, sans avoir imaginer l’ampleur qu’elle revêtait.

     

    Un extrait : Le soleil chaud me picote le visage, ce qui m’est légèrement désagréable. Je tâche de me détendre en me focalisant sur les sons qui m’entourent. J’ai pris l’habitude de relever les bruits intéressants et de les garder pour plus tard, en cas de nécessité. Ils sont tous répertoriés dans ma tête, du plus faible fredonnement au plus charmant murmure du vent. Aujourd’hui, j’enregistre le chant d’un pinson, le bruissement des brasses de Suzy dans l’eau, le craquement d’une branche sous un écureuil. 

    Rien à faire. J’ai beau étirer mes jambes le plus possible, la tension qui noue mes fesses et mes hanches ne se relâche pas. Mon esprit mouline à toute vitesse. Il faut que j’en parle à Suzy. Je ne peux pas garder le silence plus longtemps; je lui cache déjà suffisamment de choses. Je me redresse une nouvelle fois et la cherche du regard. Elle a traversé l’étang et revient vers la rive.
    Oh, et merde ! Maintenant que je suis là… Je me lève et me dirige vers les marches, puis descends avec précaution dans les eaux sombres. Un panneau indique qu’il y a des tortues d’eau douce et des écrevisses là-dessous.

    — Bravo, c’est bien ! lance Suzy en applaudissant pour m’encourager.

    Je manifeste mon scepticisme en roulant des yeux. L’eau est froide et boueuse. Je frissonne, sentant le froid m’encercler au fur et à mesure que mon corps s’immerge.

    — Arrête d’hésiter et nage ! hurle mon amie.

    Son fort accent américain ricoche sur l’eau, si bien que la femme maître-nageur se tourne de son côté.
    Je m’élance loin du bord. La natation n’a jamais été mon fort. Suzy se rapproche de moi en dos crawlé, les yeux braqués vers le ciel et la cime des arbres.

    — C’est tellement agréable ! La semaine prochaine, je nous réserve une journée au spa dont tu m’as parlé à Covent Garden.

    Mes jambes sont attirées par le fond, je bois la tasse et tousse en me débattant.

    Je n’ai pas pied.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #19

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Film] Madeline

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    Titre original : Madeline

    Réalisé par : Daisy Von Scherler Mayer

    Date de sortie : 17 février 1999

    Genre : Comédie

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h29

    Casting : Frances McDormand, Nigel Hawthorne, Hatty Jones…

    Résumé : Madeline est une petite pensionnaire de l'institution que dirige sœur Clavel à Paris dans les années cinquante. Des douze enfants, c'est certainement la plus intrépide. A tel point que ses espiègleries l’entraînent dans la Seine où elle est sauvée par la chienne Geneviève, qui devient la mascotte du pensionnat. Quand la bienfaitrice de la pension s'éteint, la survie de l'établissement s'en trouve menacée ainsi que l'avenir des fillettes. Mais Madeline avec l'aide de Pepito, le fils de l'ambassadeur d'Espagne, va organiser un plan de sauvetage aussi audacieux que dangereux.

    Mon avis : Madeline est la plus petite des pensionnaires mais aussi la plus dégourdie. D’ailleurs quand Sœur Clavel prie pour ses élèves elle les énumère et rajoute toujours : particulièrement Madeline.

     

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    On voit que sœur Clavel se préoccupe énormément de ses élèves, puisqu’elle se réveille au milieu de la nuit, persuadée que quelque chose ne va pas et se précipite dans la chambre des filles pour découvrir Madeline en train de faire une crise d’appendicite.

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    Malheureusement, Lady Covington, la dame qui finance la pension tombe gravement malade et meurt et son mari n’est pas disposé à continuer à financer l’établissement. L’école avait été créée par la grand-mère de Lady Covington et elle-même y avait été élève mais son mari, froid et qui ne semble pas du tout aimer les enfants, se moque de ces considérations sentimentales. A moins que ce ne soit une sorte de vengeance mesquine, puisqu’il dit lui-même que l’école était le seul point sur lequel son épouse ne se rangeait pas sagement à son avis.

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    Et c’est une catastrophe pour Madeline car, au contraire des autres filles, elle est une pupille de l’église.
    On ne peut pas dire que Pepito ait fait une bonne impression à Madeline quand elle le rencontre. Il faut dire qu’il a roulé sur le chapeau adoré de Madeline, chapeau qu’elle ne cesse de perdre ou de laisser échapper…

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    Mais les deux enfants, l’orpheline et le fils d’ambassadeur délaissé par ses parents, finissent par devenir amis. Et quand Mr Covington décide de vendre la maison qui abrite l’école, ils sont prêts à tout pour déjouer ses plans.
    Madeline n’a pas l’air de trop souffrir de l’absence de famille, il faut dire que sœur Clavel, toute religieuse qu’elle soit, est très maternelle avec ses élèves et spécialement avec Madeline.
    Les douze gamines s’adorent visiblement, comme si elles étaient sœurs et ce, même quand il y a des petites rivalités et chamailleries.

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    Quand sœur Clavel leur permet de garder, dans le jardin, la chienne qu’elles ont trouvée dans la rue, et qui a sauvé Madeline de la noyade, elles sont aussi ravies que n’importe quelles gamines ayant convaincu leurs parents.

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    J’ai lu dans les commentaires que le film était très différent des livres, mais comme je ne les ai pas lus, je ne peux pas me prononcer, cependant, il semblerait que, coté littérature, il y ait un ensemble de petit tome fonctionnant comme les Martine (Madeline à Londres, Le noël de Madeline…) et il faut bien comprendre qu’il est difficile de faire un film sans s’éloigner un peu des livres.
    La petite Madeline est adorable et sœur Clavel est très drôle, ce qui suffit largement à en faire une comédie parfaite à voir en famille.

     

  • Le tiercé du samedi #19

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez tellement aimé que vous repoussez sans cesse le moment de voir l’adaptation ciné de peur d’être déçu(e).

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

     

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    Shutter Island

     

     

     

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    Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. 
    Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patiente, Rachel Solando, manque à l'appel.
    Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente.
    Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ?
    Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

    J'ai adoré ce livre et je ne me suis vraiment douté de rien jusqu'à la fin. J'ai peur que le livre ne retranscrive pas assez cette angoisse qui monte et que par des effets de manches ne finissent pas dévoiler la vérité trop tôt, ce qui prive du choc de la révélation.

     

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    Elle s'appelait Sarah

     

     

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    Lorsque Sarah, 10 ans, est brutalement tirée du sommeil pour être emmenée avec ses parents, elle pense revenir très vite et cache innocemment son petit frère dans le placard secret de l'appartement. Mais c'est au Vélodrome d'hiver que Sarah, comme des milliers d'autres juifs en cette nuit de juillet 1942, est conduite...
    Lorsque 60 ans plus tard, Julia, journaliste, se voit confier la rédaction d'un article sur les rafles du Vel d'Hiv, elle découvre avec horreur l'histoire de Sarah, et le visage de la petite fille ne la quitte plus.
    Contre l'avis des siens, Julia décide de faire la lumière sur des évènements qui ont à jamais changé des vies, et cela même au prix de ce qu'elle a de plus cher au monde...

    C'est un livre bouleversant et j'ai juste peur qu'il soit, comme de nombreux livres mal adapté, avec des scènes en trop pour faire "bien à l'écran" alors que ce qu'il y a dans le livre est parfait et ne doit pas être dénaturé.

     

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    La voleuse de livre

     

     

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    1939. En Allemagne nazie.
    Le pays retient son souffle.
    La mort n'a jamais été aussi occupée et jamais elle ne le sera autant.

    Un roman où il est question :
    d'une fillette
    de mots
    d'un accordéoniste
    de fanatiques
    d'un boxeur juif
    d'un certain nombre de vols...

    C'est la mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...

    Là encore, un livre bouleversant dont j'ai peur que l'adaptation ne soit pas à la hauteur pour deux raisons: d'abord dans le livre, la narratrice est la mort et prend un malin plaisir à nous dévoiler à l'avance ce que nous allons lire, et je ne vois pas bien comment faire ressortir cela correctement dans un film; la seconde, c'est que pour un livre qui n'est pas un pavé, il contient énormément de choses, beaucoup de détails et que je crains que beaucoup d'entre eux n'aient été supprimés au profit de ce qui passe le mieux à l'écran



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous avez si souvent prêté que vous avez à vous seule manquer causer la faillite de la maison d'édition

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Fashion victim

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    Résumé : Moi, une Fashion Victim ? Vous avez vu le look du mannequin-star de la couverture ? Vous ne croyez quand même pas que je vais me déhancher dans une robe rouge ultramoulante qui franchement ne cache rien, uniquement pour être in ? De toute façon, les potins de stars et les conseils bidon, ce n'est pas mon truc... Et il ne faut surtout pas croire ce que raconte ce magazine. Je suis bien placée pour le savoir, puisque je suis l'auteur de certains de ses articles ! Moi qui rêvais de gloire littéraire, me voilà réduite, pour faire mon trou dans cette boîte, à me battre bec et ongles avec des folles furieuses que le mot " complot " rend hystériques ! Et croyez-moi, sur la planète People, tous les coups sont permis

     

    Auteur : Lynn Messina

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 2004

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Fashion victim, c’est le titre du magazine pour lequel bosse l’héroïne de ce livre, Vig (apparemment, diminutif d’Hedwig) Morgan.
    Dès les premières pages, je fais deux constatations :
    La première, la description du magazine me rappelle furieusement « Grazia » : aucun article de fond, tout ramené aux peoples, articles conçus sur un seul modèle avec les noms des célébrités qui changent, aucune idée un tant soit peu originale… bref, un torchon dont les rédacteurs osent quand même se nommer journalistes.
    La seconde : Une jeune femme qui rêve d’être une vraie journaliste mais qui fait ses premières armes dans un magazine de mode, un passage obligé d’assistante pendant deux ans auprès de la rédactrice en chef avant de devenir rédactrice junior, une rédactrice en chef odieuse, une nouvelle rédactrice senior ennemie jurée de la rédactrice en chef… Oui oui, vous ne révez pas, c’est bien la base de « Le diable s’habille en Prada ».
    Alors, soyons juste : en France, Fashion victim est sorti avant le diable s’habille en Prada. Au USA, je ne sais pas… Alors savoir laquelle s’est « inspiré » de l’autre.
    Ce qui change, en revanche, entre les deux bouquins, c’est que là où l’héroïne du diable s’habille en Prada accepte plus ou moins de faire des concessions de plus en plus énormes, celle de fashion victim intègre joyeusement un complot visant à faire virer par les éditeurs (les big boss) la vilaine rédactrice en chef dans l’espoir de la faire remplacer par la gentille nouvelle rédactrice senior.
    Et c’est un peu là que le bât blesse dans ce livre : c’est qu’il n’y a quasiment pas de rebondissements. Il y a bien quelques scènes qui font sourire mais jamais l’impression que tout va être découvert que les conspiratrices vont se faire prendre sur le fait…
    Au final, ce n’est que dans les derniers chapitres que l’on a quelques « coups de théâtre » : la révélation du vrai visage d’une personne, un changement important pour une autre et bien sûr, le résultat du complot dont je ne vous dirait pas s’il a fonctionné, s’il a échoué ou s’il a réussi au-delà des espérances de notre héroïne.
    En résumé, c’est un livre qui se lit facilement, parfait pour la plage ou pour lire à la terrasse d’un café, mais sans plus.
    Pour le style, je ne sais pas lequel des deux romans a été écrit en premier, mais j’ai quand même préféré « le diable s’habille en Prada » que j’ai trouvé mieux écrit avec des personnages plus travaillés.


    Un extrait : —   Vig, elle ressemble à quoi, votre colocataire ?

    —   Une grande blonde aux yeux verts.

    —   Est-ce qu’elle a des allures de garçon, comme vous ?

    —   Euh... c'est-à-dire...

    —   Vous voyez ce que je veux dire... le look fil de fer et œufs sur le plat, la grande perche droite comme un I, le genre Twiggy des années 60...

    —   A vrai dire...

    —   En d'autres termes, plate comme une limande. Pas question de déceler sur elle l'ombre d’une courbe, même en mettant sur le coup les meilleurs cartographes de la planète.

    —   Eh bien...

    —   Parce que si jamais elle a des formes, vous savez que ça ne marchera pas. On ferait bien appel à vous, mais la déontologie maison nous empêche d'utiliser nos propres employés. Bien sûr, je pourrais vous virer, mais il faudrait que je fasse des pieds et des mains pour trouver une autre assistante et je n'ai pas vingt minutes à perdre en ce moment! Ecoutez, allez voir l'agence Ford à Soho, et dites-leur qu'on recherche une fille exactement comme vous pour notre papier sur les demoiselles d'honneur qui ont des silhouettes pas possibles... Insistez bien sur le fait que la fille doit faire vrai. Elle doit ressembler à l’une de nos lectrices, en moins tarte quand même. Dites-leur aussi qu'il nous faut une autre fille, du genre costaud — mais pas trop, un bon 44, par exemple — avec un joli visage. Surtout, assurez-vous qu’elle a un beau visage. Pas la peine de travailler dans le monde de la mode pour ouvrir nos colonnes à des laiderons. Allez, qu'est-ce que vous attendez? La fonte des neiges ? Je veux que vous soyez de retour dans une demi-heure, et n'oubliez pas de me prendre mon déjeuner en route. Du pain de seigle grillé avec du thon sur une feuille de laitue, ce sera parfait. Attention ! Qu'ils mettent bien la salade en dessous. Je suis incapable d'avaler un sandwich avec la laitue dessus ! Vous n'avez qu'à le commander chez Mangia. Vous avez leur numéro dans votre base de données. Bien, maintenant si vous arrêtiez de me regarder avec ces yeux de merlan frit ? Bougez-vous un peu... Vous n'êtes pas payée pour passer votre temps à papoter près du distributeur d'eau sur les derniers programmes télé. Ah, et n'oubliez pas mon café. Noir, bien entendu.

     

  • [Film] Polisse

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    Titre original : Polisse

     

    Réalisé par : Maïwenn

     

    Date de sortie : 19 Octobre 2011

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h07

     

    Casting : Karim Viard, Joey Starr, Marina foïs…

     

    Résumé : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.

     

    Les récompenses : En plus de ses 23 nominations, le film a obtenu une dizaine de prix dont
    Le prix du jury lors du Festival de Cannes, le César du meilleur montage, le grand prix du Cinéma ELLE.
    Karin Viard et Marina Foïs ont obtenu le Globe de Cristal de la meilleure actrice.
    Maïwenn a obtenu le prix du meilleur réalisateur lors des Lumières de la presse étrangère.
    Naidra Ayadi a reçu, pour sa part, le césar du meilleur jeune espoir féminin.

     

     

    Mon avis : Déjà le pire dans ce film, c’est qu’il est inspiré de faits réels. Dès le pré-générique, on voit que la première difficulté pour les policiers, psychologues et assistantes sociales est de démêler le vrai du faux. Est-ce que le père s’est livré à des attouchements ? Ou est-ce que la fillette raconte ce qu’on lui a dit de dire dans un divorce difficile ?

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    Non seulement il est très difficile pour les membres de cette brigade de comprendre les faits mais ils n’ont pas droit à l’erreur : s’ils croient l’enfant et que c’était un mensonge, ils ruinent la vie de l’adulte, s’ils ne le croient pas et que c’était vrai, ils font plus que ruiner la vie de l’enfant.
    En plus les auditions des enfants se déroulent comme s’ils marchaient sur des œufs, surtout pour les plus jeunes : il ne faut pas les brusquer, pas leur faire peur, pas les influencer non plus…
    Ce n’est pas le genre de travail qu’on peut oublier jusqu’au lendemain en rentrant à la maison.
    Et puis ils ne sont pas là uniquement pour protéger les enfants, ils doivent aussi faire face à ceux qui ont commis des délits, voire des crimes : du jeune pickpocket qui fait parti d’un réseau à l’adolescente qui a tendu un piège à une « copine » afin que ses copains puissent la violer….

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    Il y a aussi les situations encore plus injustes : les cas où les parents sont à la rue et viennent demander à la brigade de placer leurs enfants pour que eux, au moins, dorment au chaud. Même s’ils se démènent, les membres de la brigade, confrontés au manque de place dans les foyers et à l’indifférence et à l’insensibilité de leur hiérarchie, n’ont pas d’autre solution à proposer que la séparation. Ce qui les déchire autant que cela déchire les enfants.

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    A coté de leur travail, on voit les problèmes que la dureté de celui-ci entraîne dans leurs vies familiales.
    On peut aussi voir les moments de détente, les moments où ils décompressent, les moments où ils craquent (du coup de poing dans la figure du père pédophile qui vient de leur dire qu’il fait ce qu’il veut à sa fille parce qu’il connaît trop de monde haut placé pour aller en taule au fou rire irrépressible pendant l’audition d’une gamine prête à se prostituer pour récupérer son portable).

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    Tout le film est tourné comme un documentaire, comme s’il n’était pas scénarisé : tout est brut, sans effets de manches…jusqu’à la fin, aussi brutale qu’inattendue. Une brutalité que prolonge un générique sans musique.


     

     

  • [Livre] Cliente

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    Résumé : Fanny et Marco sont mariés depuis quatre ans. Ils s'aiment. Elle travaille dans un salon de coiffure, lui exécute de petits boulots sur des chantiers. Du moins, c'est ce qu'elle croit, jusqu'au jour où elle découvre son vrai métier : escort boy. Marco se prostitue. Il vend ses charmes à des femmes riches et solitaires. Parmi ces dernières, Judith, animatrice d'une émission de télé-achat, qui s'est prise d'affection pour le jeune homme au point de le recevoir chez elle... 

     

    Auteur : Josiane Balasko

     

    Edition : Livre de poche

     

    Genre : Inclassable

     

    Date de parution : 2005

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : J’ai lu ce livre par curiosité, pour voir ce que valait Josiane Balasko en tant qu’écrivaine. Le livre est court mais bien écrit. L’histoire est néanmoins sans surprise et les personnages un peu caricaturaux. La femme de Marco, Fanny, est une petite garce qui veut le beurre et l’argent du beurre : elle a plongé son couple dans des difficultés financières énormes en achetant un salon de coiffure sans tenir compte du marché, ce qui fait que non seulement elle croule sous les dettes, mais qu’elle a engagé également les biens de sa mère pour un salon qui, dans les meilleurs jours, fait 4 clientes.
    Marco, son mari, fait des chantiers avec son meilleur ami, mais cela ne suffit pas à éponger les dettes de sa femme et, par un concours de circonstance, il découvre le monde des escorts boys. Comme il présente bien, il peut gagner en une heure ce qu’on le paye pour plusieurs jours de chantier. Alors il se lance là dedans et le couple se porte mieux. S’ils ne peuvent toujours pas prendre un appartement à eux et doivent continuer à vivre chez la mère de Fanny, Marco peut payer les traites du salon et la menace de saisie s’éloigne.
    La mère de Fanny est comme sa fille, en plus de la participation de Marco aux frais de la maison, elle n’arrête pas de lui demander de l’argent sous forme de réflexions : « j’achèterais bien du thon, mais c’est hors de prix », « Je n’ai toujours pas pu payer le téléphone »… et à chaque fois, Marco sort des billets.
    Quand Fanny découvre son vrai métier, elle exige qu’il arrête mais, dès que l’argent cesse d’arriver, elle le prend mal, et fini par demander à son mari de reprendre le boulot.
    Fanny est une fille qui se veut moderne et sophistiquée mais qui ne dépasse pas le stade du vulgaire. Elle manque d’intelligence et de clairvoyance.
    Judith, de son coté, est une femme qui assume le fait qu’elle est seule et que de temps en temps, elle a recours aux services d’un gigolo. Oui mais elle n’avait pas prévu toute cette histoire. Pour elle, Marco lui rendait un service, assurait une prestation qu’elle payait et point barre, et elle est entraînée un peu malgré elle dans ses histoires avec sa femme.
    Honnêtement, j’aurais été elle, je l’aurais viré.
    Marco n’aime pas particulièrement ce qu’il fait, mais en période de crise, il était prêt à tout pour empêcher sa femme de perdre son salon et sa belle-mère de voir saisis ses biens. La méthode qu’il a employée est certes peu conventionnelle, mais pour commencer, si Fanny avait eu un peu plus de jugeote, il ne se serait pas trouvé dans cette situation.
    Mais au final, quand on lit la conclusion du roman, je me dis qu’on a les partenaires qu’on mérite. 

     

    Un extrait : La première, c’était sur un chantier, avec Tou-toune. C’était la proprio. Elle avait la quarantaine frétillante, on sentait qu’elle en voulait, toujours à plaisanter, mais classe. Et puis Toutoune a commencé un autre chantier, j’ai fini celui-là tout seul. Et elle est devenue plus précise. Elle me faisait du café, elle venait de plus en plus tôt. Elle était pas mal, un peu forte, avec une grande bouche prête à rigoler.

    C’était au moment où Fanny déprimait, le salon avait ouvert depuis six mois, ça démarrait pas, c’était limite on lâche tout. Le dernier soir, je rangeais mon matos, elle est arrivée, j’étais pas en forme ce soir-là, et je faisais rien pour le cacher. Elle m’a demandé ce qui n’allait pas, et je lui ai tout raconté, le salon de coiffure, les traites, tout, notre vie, quoi. Alors elle m’a proposé de me dépanner. Elle a dit exactement : « On pourrait peut-être faire un échange de services. » J’ai pas compris tout de suite, alors elle a posé sa main sur ma cuisse. Je l’ai regardée, mais à vrai dire je l’ai pas vue. Je pensais à Fanny.

    Elle m’a pris dans ses bras, elle était plus grande que moi, et elle m’a serré contre elle. Je me suis laissé faire. C’était confortable. Je me suis mis à bander sans effort. C’est elle qui m’a fait l’amour. Après elle m’a donné de l’argent. C’était pas le tarif que je demande maintenant, mais c’était correct. Elle s’appelait Liliane.

    Je suis sorti de là comme si j’avais la gueule de bois. Je suis rentré à la maison, j’ai dit à Fanny que j’avais chopé la crève et je suis resté une demi-heure sous la douche. Ça m’a calmé et je me suis mis à réfléchir, sous la douche. J’avais gagné en une heure deux jours de boulot. À l’école j’étais super fort en maths, la seule matière où je me défendais. C’est ça qui m’a sauvé. Le calcul mental. L’argent qu’on devait, ce qu’il fallait que je gagne, comment je pouvais me démerder.

    Si je voulais vraiment faire les choses sérieusement, il fallait que j’investisse. Je suis retourné voir Liliane, quatre ou cinq fois. C’était une femme sympa, facile à contenter. Je me suis acheté des fringues, un costard, une veste en daim, j’ai installé la mansarde chez Mémée, l’ordinateur, le site Internet. 

    En trois mois, Fanny était à jour, avec les traites du salon… Pour elle, je faisais des chantiers en solo.