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[Livre] Petits goûters entre amies

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Résumé : Callie élève seule sa fille de six ans. Elle est heureuse de pouvoir compter sur le soutien de Suzie, sa voisine et meilleure amie, mère modèle de trois garçons. Mais une nouvelle habitante au comportement étrange s’installe dans leur rue. Leur vie aux apparences bien tranquilles va basculer... 

 

Auteur : Louise Millar

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Suspense

 

Date de parution : 19 mars 2015

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Dans le premier chapitre on se dit que franchement, si le plus gros problème de Callie est d’annoncer à sa meilleure amie qu’elle a l’intention de retourner travailler après 5 ans d’arrêt pour raison médicale (sa petite fille avait une malformation cardiaque à la naissance), et bien, nous, sa vie, on la veut bien.
Quant à Suzie que dire de sa vie parfaite : trois adorables petits garçons, un mari issu de la haute société britannique…Bon les grands espaces de son Amérique natale lui manquent bien un peu, mais à part ça…
en revanche cette nouvelle voisine, qui vient de s’installer et de trouver du travail à l’école des tous petits est franchement bizarre : paranoïaque, ne supportant pas le moindre bruit, on a envie de lui dire d’aller s’installer dans un igloo en Alaska et de faire attention sur quel ton elle demande aux ours polaires de grogner moins fort.
Et puis au fil des chapitres, il semblerait que tout s’effrite : La vie de Suzie n’est pas si parfaite que ça : son petit garçon, l’ainé, n’est pas si mignon mais plutôt une vraie petite terreur, son mari la délaisse, il semble avoir l’intention de mettre ses petits anges dans l’horrible internat qu’il a pourtant lui-même tant détesté…
Callie de son coté semble étouffer littéralement dans cet univers où il n’y a que sa fille et son amie. Son ex mari, Tom, bien que souvent odieux avec elle, prend en charge toutes les factures pour qu’elle puisse rester au foyer s’occuper de leur fille et n’apprécie pas qu’elle envisage de reprendre un travail (pendant que lui voyage aux 4 coins du monde pour effectuer des reportages). Et puis il y a aussi les autres mamans du quartier qui l’ont mise à l’écart sans qu’elle comprenne pourquoi.
Quand les ennuis s’accumulent, l’évidence saute aux yeux de Callie : la nouvelle voisine est folle et tout est de sa faute.
Après tout n’a-t-elle pas un passé douteux ?
Mais au fil des incidents le doute s’installe. Chaque chapitre est raconté du point de vue de l’une des protagonistes : Callie, Suzie, et la nouvelle voisine : Debs. Et s’il est évident pour le lecteur que l’une d’elle est effectivement folle, impossible de savoir laquelle des trois. Chacune raconte l’histoire comme elle la perçoit et on se pose sans cesse des questions :
- Les incidents sont-ils réels ou seulement dans la tête de Debs ?
- Les incidents sont-ils réels ou bien Suzie les exagèrent-elle parce qu’elle se sent seule ?
- Les incidents sont-ils réels ou exagérés par Callie, qui vit dans la peur que quelque chose n’arrive à sa fille ?
Au fur et à mesure que les indices nous sont révélés, on cerne un peu plus chacune de ces trois personnalités. Mais ce n’est vraiment que dans les derniers chapitres que l’on est enfin face à la vérité. Une vérité qui force un peu trop sur les coïncidences, à laquelle on s’attendait un peu, sans avoir imaginer l’ampleur qu’elle revêtait.

 

Un extrait : Le soleil chaud me picote le visage, ce qui m’est légèrement désagréable. Je tâche de me détendre en me focalisant sur les sons qui m’entourent. J’ai pris l’habitude de relever les bruits intéressants et de les garder pour plus tard, en cas de nécessité. Ils sont tous répertoriés dans ma tête, du plus faible fredonnement au plus charmant murmure du vent. Aujourd’hui, j’enregistre le chant d’un pinson, le bruissement des brasses de Suzy dans l’eau, le craquement d’une branche sous un écureuil. 

Rien à faire. J’ai beau étirer mes jambes le plus possible, la tension qui noue mes fesses et mes hanches ne se relâche pas. Mon esprit mouline à toute vitesse. Il faut que j’en parle à Suzy. Je ne peux pas garder le silence plus longtemps; je lui cache déjà suffisamment de choses. Je me redresse une nouvelle fois et la cherche du regard. Elle a traversé l’étang et revient vers la rive.
Oh, et merde ! Maintenant que je suis là… Je me lève et me dirige vers les marches, puis descends avec précaution dans les eaux sombres. Un panneau indique qu’il y a des tortues d’eau douce et des écrevisses là-dessous.

— Bravo, c’est bien ! lance Suzy en applaudissant pour m’encourager.

Je manifeste mon scepticisme en roulant des yeux. L’eau est froide et boueuse. Je frissonne, sentant le froid m’encercler au fur et à mesure que mon corps s’immerge.

— Arrête d’hésiter et nage ! hurle mon amie.

Son fort accent américain ricoche sur l’eau, si bien que la femme maître-nageur se tourne de son côté.
Je m’élance loin du bord. La natation n’a jamais été mon fort. Suzy se rapproche de moi en dos crawlé, les yeux braqués vers le ciel et la cime des arbres.

— C’est tellement agréable ! La semaine prochaine, je nous réserve une journée au spa dont tu m’as parlé à Covent Garden.

Mes jambes sont attirées par le fond, je bois la tasse et tousse en me débattant.

Je n’ai pas pied.

 

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