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[Livre] Cliente

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Résumé : Fanny et Marco sont mariés depuis quatre ans. Ils s'aiment. Elle travaille dans un salon de coiffure, lui exécute de petits boulots sur des chantiers. Du moins, c'est ce qu'elle croit, jusqu'au jour où elle découvre son vrai métier : escort boy. Marco se prostitue. Il vend ses charmes à des femmes riches et solitaires. Parmi ces dernières, Judith, animatrice d'une émission de télé-achat, qui s'est prise d'affection pour le jeune homme au point de le recevoir chez elle... 

 

Auteur : Josiane Balasko

 

Edition : Livre de poche

 

Genre : Inclassable

 

Date de parution : 2005

 

Prix moyen : 6€

 

Mon avis : J’ai lu ce livre par curiosité, pour voir ce que valait Josiane Balasko en tant qu’écrivaine. Le livre est court mais bien écrit. L’histoire est néanmoins sans surprise et les personnages un peu caricaturaux. La femme de Marco, Fanny, est une petite garce qui veut le beurre et l’argent du beurre : elle a plongé son couple dans des difficultés financières énormes en achetant un salon de coiffure sans tenir compte du marché, ce qui fait que non seulement elle croule sous les dettes, mais qu’elle a engagé également les biens de sa mère pour un salon qui, dans les meilleurs jours, fait 4 clientes.
Marco, son mari, fait des chantiers avec son meilleur ami, mais cela ne suffit pas à éponger les dettes de sa femme et, par un concours de circonstance, il découvre le monde des escorts boys. Comme il présente bien, il peut gagner en une heure ce qu’on le paye pour plusieurs jours de chantier. Alors il se lance là dedans et le couple se porte mieux. S’ils ne peuvent toujours pas prendre un appartement à eux et doivent continuer à vivre chez la mère de Fanny, Marco peut payer les traites du salon et la menace de saisie s’éloigne.
La mère de Fanny est comme sa fille, en plus de la participation de Marco aux frais de la maison, elle n’arrête pas de lui demander de l’argent sous forme de réflexions : « j’achèterais bien du thon, mais c’est hors de prix », « Je n’ai toujours pas pu payer le téléphone »… et à chaque fois, Marco sort des billets.
Quand Fanny découvre son vrai métier, elle exige qu’il arrête mais, dès que l’argent cesse d’arriver, elle le prend mal, et fini par demander à son mari de reprendre le boulot.
Fanny est une fille qui se veut moderne et sophistiquée mais qui ne dépasse pas le stade du vulgaire. Elle manque d’intelligence et de clairvoyance.
Judith, de son coté, est une femme qui assume le fait qu’elle est seule et que de temps en temps, elle a recours aux services d’un gigolo. Oui mais elle n’avait pas prévu toute cette histoire. Pour elle, Marco lui rendait un service, assurait une prestation qu’elle payait et point barre, et elle est entraînée un peu malgré elle dans ses histoires avec sa femme.
Honnêtement, j’aurais été elle, je l’aurais viré.
Marco n’aime pas particulièrement ce qu’il fait, mais en période de crise, il était prêt à tout pour empêcher sa femme de perdre son salon et sa belle-mère de voir saisis ses biens. La méthode qu’il a employée est certes peu conventionnelle, mais pour commencer, si Fanny avait eu un peu plus de jugeote, il ne se serait pas trouvé dans cette situation.
Mais au final, quand on lit la conclusion du roman, je me dis qu’on a les partenaires qu’on mérite. 

 

Un extrait : La première, c’était sur un chantier, avec Tou-toune. C’était la proprio. Elle avait la quarantaine frétillante, on sentait qu’elle en voulait, toujours à plaisanter, mais classe. Et puis Toutoune a commencé un autre chantier, j’ai fini celui-là tout seul. Et elle est devenue plus précise. Elle me faisait du café, elle venait de plus en plus tôt. Elle était pas mal, un peu forte, avec une grande bouche prête à rigoler.

C’était au moment où Fanny déprimait, le salon avait ouvert depuis six mois, ça démarrait pas, c’était limite on lâche tout. Le dernier soir, je rangeais mon matos, elle est arrivée, j’étais pas en forme ce soir-là, et je faisais rien pour le cacher. Elle m’a demandé ce qui n’allait pas, et je lui ai tout raconté, le salon de coiffure, les traites, tout, notre vie, quoi. Alors elle m’a proposé de me dépanner. Elle a dit exactement : « On pourrait peut-être faire un échange de services. » J’ai pas compris tout de suite, alors elle a posé sa main sur ma cuisse. Je l’ai regardée, mais à vrai dire je l’ai pas vue. Je pensais à Fanny.

Elle m’a pris dans ses bras, elle était plus grande que moi, et elle m’a serré contre elle. Je me suis laissé faire. C’était confortable. Je me suis mis à bander sans effort. C’est elle qui m’a fait l’amour. Après elle m’a donné de l’argent. C’était pas le tarif que je demande maintenant, mais c’était correct. Elle s’appelait Liliane.

Je suis sorti de là comme si j’avais la gueule de bois. Je suis rentré à la maison, j’ai dit à Fanny que j’avais chopé la crève et je suis resté une demi-heure sous la douche. Ça m’a calmé et je me suis mis à réfléchir, sous la douche. J’avais gagné en une heure deux jours de boulot. À l’école j’étais super fort en maths, la seule matière où je me défendais. C’est ça qui m’a sauvé. Le calcul mental. L’argent qu’on devait, ce qu’il fallait que je gagne, comment je pouvais me démerder.

Si je voulais vraiment faire les choses sérieusement, il fallait que j’investisse. Je suis retourné voir Liliane, quatre ou cinq fois. C’était une femme sympa, facile à contenter. Je me suis acheté des fringues, un costard, une veste en daim, j’ai installé la mansarde chez Mémée, l’ordinateur, le site Internet. 

En trois mois, Fanny était à jour, avec les traites du salon… Pour elle, je faisais des chantiers en solo.

 

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