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Selene raconte... - Page 188

  • C'est lundi que lisez vous? #21

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Et vous que lisez vous?

     

  • [Livre] Aujourd'hui avant demain où je mourrai

     

    Je remercie les éditions Panthéon pour cette lecture

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    Résumé : « Bon, sérieux, l’heure n’est pas au rire. La situation de mes parents n’est pas des meilleures. La claque que j’ai reçue avait la simple mission de l’écrire physiquement dans ma chair. Mes parents se déchirent. Ils s’aiment, mais se déchirent. Pourquoi ne vivent-ils pas simplement heureux en faisant beaucoup d’enfants ? »

    En nous livrant ces deux nouvelles, l’auteur s’adresse autant à lui-même qu’à ses lecteurs. Avec malice, il initie son récit avec celui d’un enfant qui refait plus ou moins le film de sa vie. Entre imagination, réflexion et critique, entre sérieux et dérision, il nous entraîne dans une sinueuse balade au hasard des pas, des rencontres et des pensées. Quand, dans un jeu de miroir, le scénario se rejoue sur un air de déjà-vu, on vient à se demander si le hasard n’est pas qu’une question de point de vue. Il poursuit son récit avec l’histoire de lablind girl, écœurée de la vie et du monde depuis qu’elle a perdu la vue et son compagnon qui tente amoureusement de lui redonner des raisons de s’accrocher à la vie. Est-on est capable d’aimer quelqu’un d’autre lorsqu’on a que de la haine pour soi ?

     

    Auteur : Kevin Maganga

     

    Edition : Pantheon

     

    Genre : Inclassable

     

    Date de parution : 10 avril 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Logorrhée : nom féminin, littéralement diarrhée verbale, ou incontinence verbale. Trouble du langage caractérisé par un besoin irrésistible et morbide de parler.
    Je connaissais ce mot, je l’avais lu à plusieurs reprises dans des livres mais je n’avais jamais réussi à me faire une représentation du phénomène.
    Mais quand j’ai imaginé Kevin Maganga en train de lire sa première nouvelle à haute voix, j’ai immédiatement eu une compréhension parfaite de ce terme que je n’avais jamais réellement compris jusque là.

    Le style est parlé, mais pas simplement parlé, parlé dans le style du langage des jeunes dans les cités (langage quartiers nord, on dirait chez moi). On est même parfois à la limite du langage sms puisque l’auteur parsème son texte de petits smiley souriants (J). Mais certains mots, certains bouts de phrases montrent que c’est une histoire écrite par quelqu’un de cultivé. Le mélange des genres donne quelque chose de bizarre : un gamin des cités qui joue au grand en usant de termes piqués dans le livre de psycho de sa grande sœur.

    Autre chose qui m’a un peu rebutée, c’est une écriture au kilomètre : peu d’aération du texte, de longs paragraphes qui forment des blocs compacts et très difficiles à lire.
    A deux reprises, une fois en anglais et une fois en espagnol, l’auteur met au milieu de son texte une phrase en langue étrangère sans que celle-ci ne soit traduite en note de bas de page. Il oublie que tout le monde ne comprend pas d’autres langues que la sienne. Ici, le lecteur qui n’a pas de notions d’anglais et/d’espagnol doit interrompre sa lecture pour regarder dans un dictionnaire, pour autant qu’il en ait la possibilité.
    L’histoire en elle-même est décousue : on avance, on revient en arrière, des phrases sont répétées…c’est très déconcertant.

    Le contenu est très certainement très intéressant, mais cela demanderait un trop gros travail d’interprétation pour l’atteindre. Malgré plusieurs relectures, je n’ai pas réussi à comprendre où voulait en venir l’auteur.

    La seconde nouvelle présente la même caractéristique au niveau de la forme, mais l’écriture est plus fluide et donne moins l’impression d’avoir était écrite par un psychopathe sous amphétamines armé d’un stylo.
    Il s’agit d’une petite histoire un peu (beaucoup) moralisatrice mais très divertissante.
    Si la première nouvelle m’a laissée froide et a été très difficile à lire, la seconde a été une bonne lecture.


    Un extrait : Aujourd'hui avant demain où je mourrai, je pense à ma mère que je n'ai pas vu depuis hier. Je me revois dans mon enfance, genre l'âge où ta mère est la reine de tous les royaumes et que toi, tu es son « petit prince adoré ». J'ai envie d'elle, là, maintenant. J'ai envie de la sentir près de moi. Envie de l'embrasser tendrement. Envie d'elle, quoi ? M'en fiche si tu as l'esprit tordu. J'ai envie d'elle, loin de tes idées qui respirent les théories freudiennes de l'inceste. L’histoire de l'enfant Oedipe qui tombe dans les sensations avec sa mère, je crois que ça lui vient pour se soulager la conscience des envies qu'il avait lui-même eues de soulager son roseau bandant dans la soupe maternelle. Ma phrase à moi n'a pas ce sens-là. Moi, j'ai envie de ma mère, envie de lui dire que je l'aime. C'est tout. Mais elle, elle est tellement imprévisible que je ne sais pas comment elle va prendre ça. Elle pourrait être toute contente et me dire « Oh, mon chéri, c'est très gentil ! C'est vraiment mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon ! Surtout que tu n'as pas l'habitude J ».

    (En fait, ce que je dois signaler, c’est que je suis un entrecoeuriste. Je garde souvent mes sentiments à sensations pour moi. Tout comme je vis le plus souvent dans ma tête - j'adooore !!! Mes émotions franchissent donc difficilement les frontières de mon cœur. « El corazòn tiene màs cuartos que un hotel de putas », je suis le principal locataire de la majorité des mis cuartos du corazòn. Quand j'étais gamin, beaucoup avaient du mal à identifier quelques émotions à travers mon pauvre petit corps. « Tu as le vampire, me lançaient certains. C'est le plus maboul des mabouls du monde et du non-monde mélangés », déposaient d'autres. Aussi, ce qui me fait sourire d'ailleurs, beaucoup ne comprennent pas que je parle seul. Haha ! Ce qu’ils comprennent encore moins, c’est qu'il ne s'agit pas de monologue, mais carrément de dialogue, man. Quelqu'un qui dialogue avec lui-même, c'est bizarre, non ? Je me parle, je me réponds, je me tutoie comme si j'étais deux. Roguy, une amie qui fait la psychologie, me dira un jour que je lui fais peur avec quelque chose comme schizophrénie ou quoi qu'elle dira, je ne sais plus. Moi, ça m'amuse quand je m’y mets et quand je pense à comment j'y vais. Je suis presque convaincu moi-même que je parle à un autre moi et non à moi-même J. C'est dingue ! C'est pas facile à expliquer. Ou plutôt si. Il y a moi et moi dans moi, en fait. C'est ça qu’ils n'ont pas encore compris, les gens, je ne suis pas seul en moi J. Je m’entends parler et je me parle, c'est ambigu pour beaucoup, assez clair pour moi. Bon, c'est vrai que ça n'a pas toujours été aussi clair. Je me souviens qu'au début, quand je commençais à parler, je répondais, et je parlais, et là, je me disais directement, avec la voix de l'extérieur emballée dans une certaine exaspération « Tu parles à qui même ? ». Et j'avais ensuite le sourire qui se moquait de cette voie exaspérée qui interrompait un moi et l'autre moi. Ouais, c'est vrai, je trouvais quand même un peu drôle de me parler à moi-même comme à un étranger.  Un moi et un autre moi dans moi, c'est pas du tout une évidence pour le monde, non ? Ils ne peuvent pas imaginer que je te parle à toi J. Même si toi c'est moi, moi je sais que tu es toi à côté de moi avec ta voix bien à toi et tes idées qui ne sont pas forcément de moi. Que ce ne soit pas évident pour les autres, je le comprends. Mais je sais que je ne parle pas seul. Mais bon, fermons là la parenthèse).

    Ma mère pourrait donc être contente et me dire « Oh, mon chéri, c'est très gentil ! C'est vraiment mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon ! Surtout que tu n'as pas l'habitude J. Le sourire dans le visage elle me planterait alors un lourd baiser sur le front, baiser pesant de toute sa tendresse sur mon esprit. « L'habitude », comprenons bien qu'il s'agit de n'avoir pas l'habitude de dire à ma mère que je l'aime et non pas « l'habitude » être gentil. Etre gentil, j'en ai « l'habitude ». Parfois, je suis même tellement gentil qu'on me prend pour un petit ange. Je suis gentil avec Mukambi, je suis gentil avec la grand-mère de Maurice, même avec Mukandjo que tout le monde déteste dans le barrio parce qu’ils disent qu’il est brigand, moi, je suis gentil. Je ne comprends même pas pourquoi tous les grands du barrio ne l'aiment pas, sauf ceux qui, comme lui, ont le corps bien tagué comme les murs du barrio et les cheveux attachés-attachés. Il est bien mal vu par beaucoup des gens du barrio, et presque personne n’est gentil avec lui. Ils l’appellent brigand de première bande. Mais moi, je ne vois pas comment il est brigand, il n'est pas au gouvernement et il ne fait même pas la politique. Qui sont ceux qui, des années après d'autres années, puis des années encore, avant d'être remplacés par leurs semblables, passent leur temps à briguer un poste stratégique pour finir par nous brigander notre petite vie de droit-à-une-misère-un-peu-plus-digne-de-notre-espèce ? Même pas besoin de répondre. Alors, Mukandjo, brigand de première bande, moi, je n’y crois pas du tout. En tout cas, moi, je suis gentil avec lui comme je suis gentil avec tout le monde, et y en a même qui finissent par me prendre pour un petit ange. Allez ! Je vais être franc, hein ? On est entre nous. En réalité, je n'aime pas beaucoup. Je n'aime pas beaucoup qu'on me prenne pour un ange, non pas que je n'aime pas être gentil. Etre gentil, j'aime beaucoup, ça me permet de me convaincre que j'existe en dehors de moi. Je n'aime pas beaucoup qu'on me prenne pour un ange, car ça me donne le sentiment que les gens nient ainsi l'obscurité de ma face que j'essaie de laver à coups de gentillesse répétée.

     

  • Le tiercé du samedi #21

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez acheté sur une impulsion juste parce que la couverture vous a attirée comme un aimant… 

     

    Alors ça reste quand même assez rare car je repère la plupart de mes achats lors de conversations sur les forums, dont sur le résumé et le ressenti de ceux qui l'ont lu, mais parfois, lorsque je vais faire un tour à la fnac, il peut arriver qu'une couverture attire mon œil et me pousse à lire le résumé pour finir par conduire à un achat... tout ça grâce à une belle couverture.

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    Queen Betsy Tome 1

     

     

     

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    Mourir, ça fait réfléchir ... Par exemple, cette semaine, j'ai perdu mon boulot, je suis morte dans un accident, et quand je me suis réveillée à la morgue, j'étais devenue vampire. Bon, il y a des côtés positifs : je suis désormais super forte et les hommes semblent bien plus sensibles à mon charme de suceuse de sang. Il faut juste que je m'habitue à mon nouveau régime liquide.... Aucun problème. Mes amis du monde de la nuit disent que je suis une sorte de reine annoncée par une prophétie ridicule. Ils ont besoin de moi pour renverser un vampire assoiffé de pouvoirs, au look trop ringard ! Le cadet de mes soucis ! Sauf qu'ils ont des moyens de pression efficaces, comme la nouvelle collection Manolo Blahnik ; une fille qui se respecte ne peut pas dire non ...

    Les couleurs, le dessin, la forme du titre, tout cela m'a attiré comme un aimant et dès que j'ai lu le résumé, bingo, c'était dans le panier (bon j'avais pas prévu qu'on en serait à plus de 10 tomes aujourd'hui...)

     

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    Geisha

     

     

     

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    A neuf ans, dans le Japon d’avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, aune maison de plaisir de Kyoto. Dotée d’extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu’il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l’initiation difficile qui en fera une vraie geisha.
    Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l’amour : Sayuri va peu a peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs. Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d’une rivale. Elle rencontrera finalement l’amour…
    Ecrit sous la forme de mémoires, ce récit a la véracité d’un exceptionnel document et le souffle d’un grand roman. Il nous entraîne au cœur d’un univers exotique où se mêlent érotisme et perversité, cruauté et raffinement, séduction et mystère.

    Oui j'avais vu le film avant et non, je n'ai absolument pas fait le rapprochement avant de lire le résumé (je suis un kinder...). Mais j'ai été irrésistiblement attiré par ce contraste entre le noir, le rouge et le bleu. Et dès que j'ai compris que c'était le roman qui avait inspiré le film que j'avais adoré, hop, à la caisse!

     

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    Que ta chute soit lente

     

     

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    « N'accepte pas ce rôle. Crois-moi. Tu l'acceptes, tu crèves. »
    Pour Gaia Lafayette, hors de question de prendre ces menaces de mort au sérieux. La vedette américaine vient tout juste de décrocher le rôle de ses rêves dans une superproduction qui doit être tournée à Brighton et savoure sa chance. Pourtant, quelques jours avant de rejoindre le tournage, Gaia est victime d'une tentative d'assassinat. Le commissaire Roy Grace, qui travaille avec son équipe sur le meurtre d'un homme dont le cadavre vient d'être retrouvé dans une exploitation agricole, se voit alors chargé de la protection de la star lors de son séjour dans le Sussex. Entre une actrice poursuivie par un fan menaçant, et son enquête en cours, le commissaire devra être sur tous les fronts, d'autant que la situation vire au cauchemar quand il apprend la libération prochaine d'un membre de la mafia qu'il avait contribué à faire condamner, plusieurs années auparavant...

    Celui-ci est un achat récent, je n'ai pas encore eu le temps de le lire! De loin, je n'avais vu que le titre et la rose, je n'avais pas remarqué le paysage en surimpression. Mais l'association de ce titre et de cette simple rose blanche m'a fait ressentir une sonnette d'alarme: ding! Thriller! J'ai foncé dessus comme un missile à tête chercheuse! Le résumé m'a convaincu, espérons que la lecture me convaincra aussi!


    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui nous on donné envie de visiter un endroit (ville, pays, monuments…)

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Il était 2 fois dans l'ouest

     

    Je remercie les éditions Sarbacane  pour cette lecture

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    Résumé : Cet été, quand Luna arrive avec sa mère à Monument Valley, en territoire indien, elle ne sait pas...qu'elle vient de mettre les deux pieds dans l'aventure !
    Ça commence par sa rencontre avec Josh, un garçon navajo, et ça continue avec de la magie, des croyances indiennes, des animaux sauvages…
    Bref : Luna et Josh vont tester les "mille façons de frémir en Arizona" !!!

     

    Auteur : Séverine Vidal

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : jeunesse

     

    Date de parution : 26 août 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Ma première impression sur ce livre est venue de sa couverture. J'ai beaucoup aimé le style des illustrations qui m'ont rappelé celle des "je bouquine" de mon enfance.
    Ensuite mais alors là ça n'a absolument rien à voir avec le livre mais plutôt de la maison d'édition, et je vous préviens c'est complètement idiot, j'ai adoré le tampon service de presse sur la tranche du livre et qu'on ne peut ainsi voir correctement que lorsque le livre est fermé. Je trouve ça vraiment plus original qu'un simple tampon sur la page de garde et j'aime bien me rappeler d'où est-ce que je tiens certains livres.

    Concernant le livre, il est écrit sur le site de la maison d'édition qu'il peut-être lu à partir de 8 ans. Alors soit c'est moi qui sous-estime les enfants de 8 ans soit c'est la maison d'édition et l'auteur qui les surestiment mais j'ai trouvé que les subtilités de l'histoire étaient peut-être hors de portée pour les enfants de cet âge-là. Bien que l'histoire en elle-même peut plaire à tout âge, je pense que les enfants de moins de 10 ans (environ l'âge des personnages d'ailleurs) ne la comprendront pas tout à fait.

    Pour ma part, j'ai beaucoup aimé le style et l'humour de l'auteur ainsi que les bonus intégrés à l'histoire.
    Chaque chapitre est raconté du point de vue de Josh ou de Luna, ce qui est précisé non pas par une mention écrite mais par une petite illustration au-dessus du titre du chapitre (avec parfois une petite bulle pour que le personnage puisse faire un petit commentaire).
    Les notes de bas de page (traduction des mots anglais ou Navajo, explications de certains termes) sont également écrites comme si elles étaient de la main du personnage du point de vue duquel est écrit le chapitre.

    J'ai commencé à lire ce livre dans la soirée, dans l'idée d'en lire quelques chapitres afin de me faire une idée du style d'écriture et finalement, je l'ai lu d'une seule traite sans pouvoir le lâcher.

    On s'attache immédiatement aux personnages, l'histoire est pleine de rebondissements et jusqu'aux dernières pages, on n'est pas bien sûr de comment elle va se terminer (même si on se répète comme un mantra que comme c'est un livre pour enfant, il n'est pas censé se finir mal… mais bon…allez savoir…).

    Dans tous les cas une chose est sûre, ce livre m'a donné envie de cuisiner de nouveau du Sloppy Joe, et ça, il faudra le lire pour savoir pourquoi.

     

    Un extrait : Sans prévenir, Solal m'a sauté dans les bras. Et puis il m'a serrée comme si on n’allait plus jamais, jamais, jamais se revoir. Il m'a chuchoté « notre » phrase au creux de l'oreille, et moi j'ai simplement laisser sa petite haleine mi-sieste, mi-Nutella faire le chemin jusqu'à mo :
    « Je t'aime ma sœur la Lune du fin fond de l'univers des étoiles du monde de la Terre entière jusqu'à l'infini ! »

    - Allez, lâche ta sœur, mon chéri. murmure maman en essayant de l'arracher de moi. On va rater l'avion !

    Mais Solal sait très bien qu’un mois, c'est long : il a converti en nombre de dodos. Alors il me serre encore plus fort.

    - Allez bonhomme ! Se marre papa en tirant son tour. Arrête de faire le koala sur sa branche !

    La branche, c'est moi : Luna.  Et cet été, notre arbre familial en prend un sacré coup, puisque je pars un mois aux États-Unis avec maman pendant que mon petit frère reste ici avec papa. C'est la première fois qu'on fait « vacances séparées » mais on n'avait pas le choix. Maman est maquilleuse pour le cinéma : un tournage en Arizona, ça ne se refuse pas. D'ailleurs, elle avait des milliards d'arguments pour m'emmener avec elle. Moi, j'aurais préféré faire comme d'hab : une semaine en Bretagne chez papy et deux semaines avec les parents de Julia dans les Landes, ça m'allait très bien. Mais non, elle est restée ferme :

    - Ne râle pas trop, Luna : un mois aux US, tout le monde en rêve ! Tu vas parler anglais, découvrir une autre culture, voir du pays…

    - Mouais. Je vais surtout explorer l’intérieur de ta caravane, non ? Parler anglais, au mieux, ce sera avec Odette…qui est loin d’être bilingue, je te rappelle !

    Elle a souri ; faut dire qu’Odette est ma poule en peluche (enfin ce qu'il en reste, après onze ans de bons et loyaux services, dont au moins quatre passés à lui téter les plumes… On dirait plutôt la version « nuggets » d’Odette).
    Viviane Aigly-Sibelius - alias ma mère – a clos le débat à sa manière : un simple « Luna, tu exagères », suivi d’un rapide double claquement de mains qui veut dire « point final » (ma mère est experte en ponctuation mimée).
    Comme je restais là sans bouger, elle a ajouté un petit mouvement de menton en direction de l'escalier, qui signifiait : « Monte dans ta chambre et commence à faire tes valises ! » (bon, en fait ma mère est experte en mime tout court).

     

  • [Livre] Les grands crimes de l'histoire Tome 01

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    Résumé : "Comment devient-on le plus grand criminel de tous les temps ? Le hasard ? Le destin ? Il y a les deux dans la vie de Gilles de Rais, une vie qu'aucun romancier n'aurait osé inventer".

     

    Auteur : Pierre Bellemare et Jean-François Nahmias

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 03 juillet 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : La manière de raconter de Pierre Bellemare est toujours aussi prenante.
    Dans ce premier tome des histoires criminelles il nous fait découvrir, ou redécouvrir, 15 histoires, du Moyen-âge à nos jours.
    J'ai apprécié de découvrir complètement des affaires telles que celle de Gérard Hauser ou des époux Rosenberg, de découvrir le déroulement d’affaire que je connaissais de nom comme Sacco et
    Vanzetti ou Robert François Damiens, ou encore de connaître plus en détails des affaires plus connues comme Mata Hari, l'enlèvement du bébé Lindbergh ou encore l'affaire de Gilles de Rais.

    Parfois j’ai trouvé que Pierre Bellemare rentrait même trop dans le détail, notamment lorsqu'il nous décrit le supplice de Robert François Damiens qui avait tenté de poignarder Louis XV. La description précise de ce qu’on lui a fait subir m’a soulevé le cœur, et pourtant, il est bien accroché.

    La dernière histoire centrée sur Jack l'éventreur m'a semblé superflue tant celle-ci a été vue et revue au point que presque tout le monde puisse la citer par cœur.
    J'aurais préféré que l’auteur choisisse de nous faire découvrir ou redécouvrir une affaire plus méconnue. Sur celle ci, il donne les détails de chaque meurtre (sans parler pour autant des fameuses lettres que Jack adressait à l’inspecteur et qui commençaient toutes par « patron », ni des inscriptions mettant en cause les juifs et qui ont été probablement faites pour entraîner les policiers sur une fausse piste).
    Malgré cette « erreur de casting » à mon avis dans le choix de cette dernière histoire, c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui m'a donné envie de rechercher et de lire le deuxième tome de ces histoires criminelles.


    Un extrait : Un homme fend la file des laquais, pose une main sur l'épaule du souverain, le frappe de toutes ses forces du côté droit et disparaît dans la nuit…

    Cela a été si rapide que personne n'a bougé. Louis XV porte la main à sa poitrine.

     Cet ivrogne m'a donné un coup de poing en passant !

    Il s'aperçoit alors qu'il saigne et se met à crier d'une voix blême :

     Je suis blessé ! C'est ce coquin ! Qu'on l'arrête mais qu'on ne le tue pas.

    Le coquin en question ne s'est pas enfui. Il est là, à contempler le spectacle. Il se laisse maîtriser. Dans ses poches, il a un canif à deux lames et trente-cinq louis d'or. Il ne fait aucune difficulté pour dire son nom : il s'appelle Robert François Damiens…

    C'est l'émoi à Versailles. Transporté dans sa chambre, Louis XV n'a qu'une pensée, qu'un cri :

    « Un confesseur »

    Louis XV se confesse donc, et ce n'est qu'ensuite que les chirurgiens examinent sa plaie. C'est à peine plus qu'une égratignure : la lame a pénétré d'un centimètre environ, entre la quatrième et la cinquième côte. S'il le voulait, le roi pourrait se lever tout de suite après avoir été pansé. Comme l'a dit son ministre Choiseul : « Une telle blessure n'aurait pas empêché l'homme au courage le plus médiocre d'aller souper normalement le soir même… »

    Mais dans la chambre du roi, le mélodrame continue. Louis XV fait venir sa femme et son fils. A l'arrivée de la reine, il s'écrie :

     Je suis assassiné, madame !

    Il promet solennellement de mettre fin à sa vie dissolue, c'est-à-dire à sa liaison avec Mme de Pompadour, puis ce sont les ultimes recommandations au dauphin qu'il prononce d'une voix mourante… 

    Le roi garde la chambre dix jours et puis, comme les médecins lui disent qu'il est décidément guéri, il oublie sa terreur. Le 15 janvier, Louis XV rejoint les appartements de Mme de Pompadour et signe le décret traduisant Robert François Damiens devant le Parlement de Paris pour crime de régicide…

     

  • [Livre] Je ne suis pas un serial killer

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    Résumé : 1) Ne pas regarder les gens trop longtemps.
    2) Ne pas éviscérer les animaux.
    3) Ne nourrir que des pensées positives.
    Son psy en convient, John Wayne Cleaver est sociopathe.
    À 15 ans, le charmant jeune homme fait de son mieux pour contrôler ses pulsions homicides, règles à l'appui. Ce qui n'a rien d'évident : sa mère tient le funérarium local. Là justement où finissent les victimes du «démon», serial killer décomplexé en pleine furie meurtrière dans sa ville. 
    John est peut-être le mieux placé - et pour cause ! - pour l'arrêter...

     

    Auteur : Dan Wells

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 14 avril 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce thriller raconté du point de vue d’un adolescent qui se sait sociopathe, qui sait qu’il a tout pour devenir un tueur en série mais qui fait tout pour que cela n’arrive pas en suivant des règles de vie très strictes.
    A la place de John, je pense que j’aurais déjà pété un plomb avec la mère qu’il a : elle est intrusive, limite méchante dans ses remarques, elle semble manquer clairement d’intelligence… Elle demande quand même à son fils de faire un effort et d’arrêter d’être un sociopathe… et lui, comme son psy, ont beau lui expliquer qu’on ne choisit pas d’être sociopathe, elle ne veut rien entendre. A 15 ans, John n’a pas le droit de choisir ses déguisements pour Halloween, ni le droit de ne pas aller à une fête du lycée. Elle le harcèle littéralement, ce qui rend très difficile pour lui le respect de ses règles destinées à l’empêcher de plonger dans la psychose (et quand on sait que la sœur de John est partie de la maison à 17 ans et n’adresse quasiment plus la parole à sa mère, on se dit que ce n’est pas d’hier que cette dernière est ainsi).
    Ce qui dérange, que ce soit sa mère ou les autres personnes qu’il côtoie, c’est que John est fasciné par les serials killer : il les étudie, se documente, est quasiment incollable sur eux. Il explique d’ailleurs à son psy que son obsession pour eux n’a d’autre but que de lui montrer le comportement à ne pas suivre. Etudier les tueurs lui permet d’éviter d’en devenir un.
    Quand un tueur en série commence à faire des ravages dans la minuscule ville de John, il ne peut s’empêcher de l’étudier…et de le chercher…
    J’ai un peu regretté que l’histoire bascule dans le fantastique, je pense que l’histoire aurait été tout aussi exaltante et la situation dangereuse pour John s’il avait eu affaire à un tueur particulièrement tordu. Le recours au fantastique m’a donc un peu déçue, mais je comprends ce choix.
    On peut dire que l’enquête est en deux parties : d’abord John doit identifier le tueur, puis une fois cela fait, il doit trouver comment le mettre hors d’état de nuire.
    Les évènements s’enchainent assez vite et on n’a pas le temps de s’ennuyer. En parallèle à la traque du tueur qui sévit en ville, on se demande sans cesse si John va réussir à contenir celui qui sommeille en lui ou s’il va basculer.
    Lorsqu’on referme la dernière page, on n’a qu’une envie, se jeter sur la suite !

    Un extrait : Mrs Anderson était morte.

    Rien de spectaculaire, la vieillesse, voilà tout : un soir, elle était allée se coucher et ne s’était jamais réveillée. Aux infos, ils avaient parlé d’une mort paisible et digne, ce qui, certes, techniquement n’était pas faux, toutefois les trois jours qu’il avait fallu pour se rendre compte qu’on ne la voyait plus depuis un bout de temps retiraient beaucoup de dignité à la situation. Après s’être enfin décidée à lui rendre visite, la fille de Mrs Anderson avait trouvé son cadavre qui pourrissait et puait la charogne. Mais le pire, ce n’est pas le pourrissement, c’est les trois jours : trois jours pleins avant que quelqu’un finisse par se demander : «Au fait, elle est passée où, la vieille dame qui habite au bout de la rue, près du canal ? »

    Pour la dignité, on repassera.

    Paisible, en revanche… Sans aucun doute. D’après le coroner, elle était morte doucement dans son sommeil, le 30 août, autrement dit deux jours avant que le démon ne laisse Jeb Jolley les tripes à l’air dans une flaque derrière la laverie. À ce moment-là, on ne le savait pas encore, mais sur une période de près de six mois, cela faisait de Mrs Anderson la dernière personne de Clayton County à mourir de causes naturelles. Le démon se chargea de toutes les autres.

    Toutes… à une exception près.

    Nous réceptionnâmes le corps de la vieille dame le samedi 2 septembre, quand le médecin légiste en eut fini avec elle. Enfin, je devrais plutôt dire que c’est ma mère et tante Margaret qui réceptionnèrent le corps, pas moi. Ce sont elles qui dirigent le funérarium ; moi je n’ai que quinze ans. Après avoir passé presque toute la journée en ville à regarder la police nettoyer le merdier laissé par Jeb, je revins à la tombée de la nuit et rentrai discrètement par l’arrière au cas où ma mère se serait trouvée à l’entrée : je n’avais pas vraiment envie de la voir.

    Personne n’était encore arrivé dans la chambre mortuaire, il n’y avait que moi et le cadavre de Mrs Anderson. Il gisait, parfaitement immobile sur la table, recouvert d’un drap. Ça sentait la viande pourrie et l’insecticide ; l’unique ventilateur à hélices qui tournait furieusement au plafond n’aidait pas beaucoup. Sans bruit, je me lavai les mains à l’évier tout en m’interrogeant sur le temps dont je disposais, puis, doucement, je me mis à toucher le corps. La vieille peau, c’était ma préférée : sèche et ridée, avec la texture d’un parchemin. L’équipe de légistes ne s’était pas foulée pour nettoyer, sûrement trop occupée par Jeb, mais à l’odeur je savais qu’ils avaient au moins pensé à tuer les insectes. Après trois jours dans une chaleur de fin d’été, il devait y en avoir eu un paquet.

    Une femme ouvrit à la volée la porte de devant et entra, toute de vert vêtue, comme un chirurgien, avec sa blouse et son masque. Je me raidis, croyant qu’il s’agissait de ma mère, mais la femme se contenta de me jeter un regard avant de se diriger vers une table.

    « Salut, John », dit-elle en rassemblant quelques compresses stériles.

    Ce n’était pas ma mère, mais sa sœur Margaret  – elles étaient jumelles et lorsqu’elles portaient un masque, j’arrivais à peine à les distinguer.

     

    Cependant ma tante avait une voix un peu plus claire, un peu plus… tonique. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais été mariée.

     

  • [Livre] Nymphéas noirs

    Une fois n'est pas coutume, voici ici l'avis de ma très chère Yas sur ce livre. Moi, ça m'a donné envie de le lire!

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    Résumé : Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.

     

    Auteur : Miche Bussi

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 20 janvier 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    L’avis de Yas : Commençons par le commencement : je n'avais pas l'intention de lire ce livre. J'avais déjà dévoré et adoré trois autres livres de Michel Bussi, mais, pour celui-ci, j'avais eu des échos selon lesquels il fallait être calé en peinture et en histoire de l'art pour le comprendre. Et puis on m'a assuré que non, et puis on me l'a proposé alors que je n'avais plus rien à lire… Et puis je l'ai dévoré en trois jours.

    Il y a beaucoup de personnages, mais on en suit trois en particulier : Fanette, 11 ans, déjà considérée par son entourage comme une grande artiste, qui rêve de faire un tableau suffisamment impressionnant pour remporter un concours de jeunes talents et partir dans une grande école d'arts à l'autre bout du monde. Stéphanie, institutrice du village, mariée sans être heureuse, qui rêve de s'enfuir loin avec un homme dont elle tomberait éperdument amoureuse. Et enfin, la narratrice, une vieille femme toujours habillée en noir, qui répond parfaitement au stéréotype de la personne âgée qui espionne tout, voit tout, entend tout, sait tout et se fond dans le paysage tellement bien que personne ne la voit. Puis, au milieu de tout ça, il y a un meurtre, celui de Jérôme Morval, un homme marié mais infidèle qui avait deux grandes passions : les femmes et les tableaux de Monet.

    On suit donc la vie de ces trois personnages ainsi que l'enquête concernant le meurtre de Jérôme. Celle-ci avance à pas hésitants, les enquêteurs essayant toutes les pistes possibles, en privilégiant certaines par instinct, d'autres grâce à de minces preuves. En bon lecteur, nous aussi, on enquête ! On recoupe les éléments, on se pose des questions, on fait des déductions et on tombe la tête la première dans les quelques fausses pistes et impasses que l'auteur s'est amusé à glisser dans cette enquête, tout fier que l'on est de penser avoir tout compris avant tout le monde. Pour la première fois dans un livre de Bussi, j'avais trouvé qui était le meurtrier, et je peux vous assurer que j'étais sacrément fière de moi ! Sauf qu'il y a autre chose à comprendre, un élément clé qui bouleverse toute l'histoire et qui, lorsqu'il nous est révélé, nous donne l'envie d'arrêter de lire pour recommencer depuis le début en ayant connaissance de cet élément. Sur cet élément clé, les indices sont relativement minces : quelques incohérences auxquelles on trouve rapidement une explication un peu bancale, une remarque ou deux qui nous font tiquer, puis hausser les épaules en nous disant "je vais continuer à lire, on verra si c'est fait exprès…". Sur ce point là, je me suis complètement fait avoir, je ne l'avais pas vu venir et suis restée sciée pendant un moment en le découvrant. Était-il possible de le deviner par soi-même ? Peut-être. C'est uniquement sur ce point là que je rejoins l'avis qu'on m'avait donné avant que je commence à le lire : être calé en histoire de l'art nous permet d'avoir les connaissances nécessaires pour repérer le plus gros indice de cet élément. Pour le reste, je ne suis pas d'accord, il n'y a pas besoin d'avoir une bonne culture générale pour lire, comprendre et apprécier ce livre.

    En conclusion, c'est un policier exactement comme je les aime : Une enquête hésitante qui avance tout doucement et permet au lecteur d'avancer en même temps, un meurtrier et un dénouement pas simples à trouver sans pour autant être impossibles et des personnages attachants pour lesquels on espère de toutes nos forces qu'ils arriveront au bout de leur rêve. Le contexte est magnifique et la précision, dès le début, que tous les lieux cités sont bien réels, nous donne envie de nous ruer à Giverny pour voir le moulin de la sorcière, la rivière, l'école, puis de filer au musée Marmottant à Paris pour admirer les fameux "Nymphéas" de Monet qui y sont exposés. Un policier poignant et attachant que l'on referme le cœur un peu serré et qui, mine de rien, nous trotte dans la tête pendant plusieurs jours après l'avoir reposé.


    Un extrait
     : Trois femmes vivaient dans un village.

    La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.

    Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.

    La première habitait dans un grand moulin au bord d’un ruisseau, sur le chemin du Roy ; la deuxième occupait un appartement mansardé au-dessus de l’école, rue Blanche-Hoschedé-Monet ; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs se décollait, rue du Château-d’Eau.

    Elles n’avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n’avait jamais trompé son mari. Pour l’instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d’elle pour amoureuse. La première s’habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu’ils volent au vent.

    Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de partir. Oui, de quitter Giverny, ce si fameux village dont le seul nom donne envie à une foule de gens de traverser le monde entier juste pour s’y promener quelques heures.

    Vous savez bien pourquoi. A cause des peintres impressionnistes.

    La première, la plus vieille, possédait un joli tableau, la deuxième s’intéressait beaucoup aux artistes, la troisième, la plus jeune, savait bien peindre. Très bien, même.

    C’est étrange, vouloir quitter Giverny. Vous ne trouvez pas ? Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin, mais grillagé. Comme le parc d’un asile. Un trompe-l’œil. Un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. En réalité, la troisième, la plus jeune, cherchait un père. Ailleurs. La deuxième cherchait l’amour. La première, la plus vieille, savait des choses sur les deux autres.

    Une fois pourtant, pendant treize jours, pendant treize jours seulement, les grilles du parc s’ouvrirent. Très précisément, du 13 mai au 25 mai 2010. Les grilles de Giverny se levèrent pour elles ! Pour elles seules, c’est ce qu’elles pensaient. Mais la règle était cruelle, une seule d’entre elles pouvait s’échapper. Les deux autres devaient mourir. C’était ainsi.

    Ces treize jours défilèrent comme une parenthèse dans leur vie. Trop brève. Cruelle, aussi. Cette parenthèse s’ouvrit par un meurtre, le premier jour, et se termina par un autre, le dernier jour. Bizarrement, les policiers ne s’intéressèrent qu’à la deuxième femme, la plus belle ; la troisième, la plus innocente, dut enquêter toute seule. La première, la plus discrète, put tranquillement surveiller tout le monde. Et même tuer !

    Cela dura treize jours. Le temps d’une évasion.

    Trois femmes vivaient dans un village.

    La troisième était la plus douée, la deuxième était la plus rusée, la première était la plus déterminée.

    A votre avis, laquelle parvint à s’échapper ? 

    La troisième, la plus jeune, s’appelait Fanette Morelle ; la deuxième s’appelait Stéphanie Dupain ; la première, la plus vieille, c’était moi.

     

     

  • C'est lundi que lisez vous? #20

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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     Et vous, que lisez vous?

  • [Livre] Trois pas de deux

     

    Je remercie les éditions Mon petit éditeur pour cette lecture

     

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    Résumé : Pas de deux: entrée de ballet dansée par deux personnes... Alma et Samuel, Alma et Elie, Alma et Noé. Une danse en trois mouvements, comme un voyage initiatique, une quête des origines, au rythme des passions de la danseuse et de ses partenaires.

     

    Auteur : Marie Cosimo

     

    Edition : mon petit éditeur

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : Le livre est bien écrit. La plupart des phrases sont courtes et vont droit au but, il n’y a pas de longues descriptions lyriques. Les descriptions sont toujours courtes et efficaces, afin de ne pas casser le rythme du roman.
    Le roman est séparé en trois parties, chacune tournant autour d’Alma et de ses relations avec l’un des trois autres personnages principaux. Tous les personnages ne sont pas présents dès le début, ils s’ajoutent au « casting » au fur et à mesure des parties.
    Il y a donc 4 personnages principaux qui par ordre d’apparition sont Samuel, Alma, Elie et Noé.
    Le fil conducteur est Alma puisque tout ou presque tourne autour d’elle.
    Le problème que j’ai rencontré avec ce livre est, qu’à part Elie, je n’ai ressenti aucune empathie pour aucun des personnages. Alma et Samuel me sont profondément antipathiques. Ils sont égoïstes : Alma est une gamine capricieuse qui veut tout, tout de suite, qui fait des crises de colère dès qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut dans la seconde. Samuel est instable, il ne veut rien qui puisse déranger sa petite vie, il prend des décisions qu’il regrette et qu’il fait payer aux autres.
    Au final, je n’ai pas eu l’impression de lire un roman construit avec un début, un milieu et une fin (on dirait qu’on a qu’un milieu).
    On a surtout l’impression d’assister à une tranche de vie des personnes qui n’ont pas grand-chose d’intéressant, rien qui justifie l’écriture d’un roman.


    Un extrait : Samuel claque la porte du taxi et franchit en courant les quelques mètres qui le séparent du portail, sous une pluie battante. Il s’arrête un instant sous le porche, reprend son souffle et essore la masse dégoulinante de ses cheveux. Il pousse la porte de la maison, tend l’oreille, surpris du silence qui règne dans la cuisine. Ce soir, la musique d’Alma, qui d’habitude jaillit du sous-sol et gravit un à un les trois étages, est absente. Samuel défait les boutons de son imperméable, se débarrasse de ses chaussures, pose son journal sur une chaise. Un chausson de danse traîne sous la table. Alma est là. Elle ne l’a pas entendu rentrer. Samuel monte les marches qui mènent au premier étage. Pas un bruit. Tout est sombre. Il n’est pourtant que dix-neuf heures. Samuel appuie un instant son front contre la vitre de la fenêtre du palier du premier étage. La blancheur des façades, de l’autre côté de la rue, est devenue grise, battue, griffée par la pluie qui s’obstine. L’été en Angleterre a parfois l’allure d’une nuit de novembre. À cet étage aussi, le silence règne. Samuel sait déjà où il va la trouver. Alma. Pourtant, un doute discret, léger, diffus, l’étreint. L’angoisse de la solitude non choisie, celle de l’attente déçue. Et si elle n’était pas là ? Si elle ne rentrait plus ? Une maison déserte et mutique. Une maison sans elle. L’inquiétude douce-amère qu’il sent s’immiscer en lui, à l’instant, parfois très bref, où l’absence est une possibilité, a fini de le surprendre. Elle noue l’estomac une seconde, se mue en un souffle joyeux à la suivante. Le souffle qui guide le pas enjoué franchissant la porte. Le souffle qui porte la voix lançant un bonsoir comme une interrogation. Samuel franchit la dernière marche, celle qui mène au troisième étage, sous les toits. La télévision est allumée, le son coupé. Un documentaire sur les danses d’Afrique. Couleurs tapageuses, mouvements déchaînés, scènes de liesse auxquelles le silence fait injure. Samuel s’agenouille près du canapé sur lequel Alma semble endormie. Des rubans de cheveux bruns encadrent son visage impassible, la peau très blanche même en plein été, les lèvres placides. Samuel se penche et pose un baiser sur la petite pierre de lune qui orne le lobe de l’oreille d’Alma. Une pierre brute, taillée dans les souvenirs d’une vie indienne. Le foulard soyeux noué autour du cou de Samuel vient caresser sa joue.

    — Bonsoir Alma ! Samuel a chantonné.
    Alma sourit, les yeux toujours clos.

    — Tu croyais que je dormais ?
    — Point du tout…
    Samuel hoche la tête. Alma est debout. Elle esquisse trois pas d’une danse tribale farfelue avant de se jeter au cou de Samuel. Une seconde d’immobilité. Une seconde, dont on ne peut jamais prévoir s’il va en jaillir la colère ou l’hilarité. La seconde d’Alma. Samuel a appris à soutenir ce regard absorbant. Il sait deviner si le coin des lèvres va s’affaisser dans une moue chagrine ou s’élever vers une pommette arrondie. Sourire. Elle agrippe les pointes de son foulard et approche le visage de Samuel du sien. Dans un éclat de rire qui dévoile ses dents imparfaites, elle saisit à pleines mains les cheveux bouclés qui tombent dans le cou de Samuel.
    — J’ai toujours l’air de dormir, peut-être ?

     

     

  • Le tiercé du samedi #20

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez si souvent prêté que vous avez à vous seule manquer causer la faillite de la maison d'édition

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    La reine soleil

     

     

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    Dans la Cité du Soleil brûlent les derniers feux du règne d'Akhénaton et de Néfertiti. L'Egypte est au bord du gouffre et s'inquiète : qui succédera à ces souverains exceptionnels ? 
    Les regards se tournent vers Akhésa, troisième fille du couple royal, à l'extraordinaire beauté, déterminée à poursuivre l'oeuvre de paix de son père. Tous les obstacles tombent devant sa volonté farouche et son sens inné du pouvoir : Akhésa a le profil d'une reine. Elle montera sur le trône aux côtés d'un jeune homme follement amoureux, le célèbre Toutankhamon. La destinée de l'Empire égyptien est entre les mains de ces deux adolescents. 
    Admirés mais isolés, sauront-ils préserver la destinée de l'Empire égyptien et braver le puissant général Horemheb, éminence grise du pouvoir qui rêve d'être Pharaon?

    Je ne sais plus à combien de personnes j'ai prêté ce livre, la dernière ne me l'a pas rendu d'ailleurs.

     

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    Twilight, tome 1, fascination

     

     

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     Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine.

    Alors celui là, on me l'a toujours rendu. A chaque fois que quelqu'un veut lire la série, et qu'il apprend que j'ai les 4 tomes, il m'emprunte le premier. Je le comprend, acheter un tome 1 sans savoir si on va aimer l'histoire, c'est un peu hasardeux, surtout qu'ils ne sont pas donnés. Du coup, comme il y a encore plein de gens qui découvrent (ou qui ont des pré-ados qui découvrent) la série (si si y'en a encore qui connaissent pas) je le prête régulièrement...

     

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    Autant en emporte le vent

     

     

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    En pleine guerre de Sécession, la ravissante et très déterminée Scarlett O'Hara voit le bel avenir qui lui était réservé à jamais ravagé. Douée d'une énergie peu commune, elle va se battre sur tous les fronts, dans la Géorgie en feu, pour sauver la terre et le domaine paternels: Tara. Ses amours? Le fragile et distingué Ashley Wilkes et Rhett Butler, forceur de blocus et séduisante canaille, attiré par Scarlett parce qu'elle n'a pas plus de scrupules que lui...Amours romantiques, violentes, impossibles, rythment ce grand moment de l'histoire américaine, le drame du Sud.

    Celui là aussi, on me la déjà emprunté et pas rendu (soi disant perdu dans un déménagement). Je l'ai racheté depuis et prêté plusieurs fois sans aucun soucis. Il est d'ailleurs en prêt actuellement. Une de mes collègues de travail a vu le film mais n'avait jamais vu le film...



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous avez acheté sur une impulsion juste parce que la couverture vous a attirée comme un aimant…

     

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!