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[Livre] Trois pas de deux

 

Je remercie les éditions Mon petit éditeur pour cette lecture

 

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Résumé : Pas de deux: entrée de ballet dansée par deux personnes... Alma et Samuel, Alma et Elie, Alma et Noé. Une danse en trois mouvements, comme un voyage initiatique, une quête des origines, au rythme des passions de la danseuse et de ses partenaires.

 

Auteur : Marie Cosimo

 

Edition : mon petit éditeur

 

Genre : roman contemporain

 

Date de parution : 2010

 

Prix moyen : 25€

 

Mon avis : Le livre est bien écrit. La plupart des phrases sont courtes et vont droit au but, il n’y a pas de longues descriptions lyriques. Les descriptions sont toujours courtes et efficaces, afin de ne pas casser le rythme du roman.
Le roman est séparé en trois parties, chacune tournant autour d’Alma et de ses relations avec l’un des trois autres personnages principaux. Tous les personnages ne sont pas présents dès le début, ils s’ajoutent au « casting » au fur et à mesure des parties.
Il y a donc 4 personnages principaux qui par ordre d’apparition sont Samuel, Alma, Elie et Noé.
Le fil conducteur est Alma puisque tout ou presque tourne autour d’elle.
Le problème que j’ai rencontré avec ce livre est, qu’à part Elie, je n’ai ressenti aucune empathie pour aucun des personnages. Alma et Samuel me sont profondément antipathiques. Ils sont égoïstes : Alma est une gamine capricieuse qui veut tout, tout de suite, qui fait des crises de colère dès qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut dans la seconde. Samuel est instable, il ne veut rien qui puisse déranger sa petite vie, il prend des décisions qu’il regrette et qu’il fait payer aux autres.
Au final, je n’ai pas eu l’impression de lire un roman construit avec un début, un milieu et une fin (on dirait qu’on a qu’un milieu).
On a surtout l’impression d’assister à une tranche de vie des personnes qui n’ont pas grand-chose d’intéressant, rien qui justifie l’écriture d’un roman.


Un extrait : Samuel claque la porte du taxi et franchit en courant les quelques mètres qui le séparent du portail, sous une pluie battante. Il s’arrête un instant sous le porche, reprend son souffle et essore la masse dégoulinante de ses cheveux. Il pousse la porte de la maison, tend l’oreille, surpris du silence qui règne dans la cuisine. Ce soir, la musique d’Alma, qui d’habitude jaillit du sous-sol et gravit un à un les trois étages, est absente. Samuel défait les boutons de son imperméable, se débarrasse de ses chaussures, pose son journal sur une chaise. Un chausson de danse traîne sous la table. Alma est là. Elle ne l’a pas entendu rentrer. Samuel monte les marches qui mènent au premier étage. Pas un bruit. Tout est sombre. Il n’est pourtant que dix-neuf heures. Samuel appuie un instant son front contre la vitre de la fenêtre du palier du premier étage. La blancheur des façades, de l’autre côté de la rue, est devenue grise, battue, griffée par la pluie qui s’obstine. L’été en Angleterre a parfois l’allure d’une nuit de novembre. À cet étage aussi, le silence règne. Samuel sait déjà où il va la trouver. Alma. Pourtant, un doute discret, léger, diffus, l’étreint. L’angoisse de la solitude non choisie, celle de l’attente déçue. Et si elle n’était pas là ? Si elle ne rentrait plus ? Une maison déserte et mutique. Une maison sans elle. L’inquiétude douce-amère qu’il sent s’immiscer en lui, à l’instant, parfois très bref, où l’absence est une possibilité, a fini de le surprendre. Elle noue l’estomac une seconde, se mue en un souffle joyeux à la suivante. Le souffle qui guide le pas enjoué franchissant la porte. Le souffle qui porte la voix lançant un bonsoir comme une interrogation. Samuel franchit la dernière marche, celle qui mène au troisième étage, sous les toits. La télévision est allumée, le son coupé. Un documentaire sur les danses d’Afrique. Couleurs tapageuses, mouvements déchaînés, scènes de liesse auxquelles le silence fait injure. Samuel s’agenouille près du canapé sur lequel Alma semble endormie. Des rubans de cheveux bruns encadrent son visage impassible, la peau très blanche même en plein été, les lèvres placides. Samuel se penche et pose un baiser sur la petite pierre de lune qui orne le lobe de l’oreille d’Alma. Une pierre brute, taillée dans les souvenirs d’une vie indienne. Le foulard soyeux noué autour du cou de Samuel vient caresser sa joue.

— Bonsoir Alma ! Samuel a chantonné.
Alma sourit, les yeux toujours clos.

— Tu croyais que je dormais ?
— Point du tout…
Samuel hoche la tête. Alma est debout. Elle esquisse trois pas d’une danse tribale farfelue avant de se jeter au cou de Samuel. Une seconde d’immobilité. Une seconde, dont on ne peut jamais prévoir s’il va en jaillir la colère ou l’hilarité. La seconde d’Alma. Samuel a appris à soutenir ce regard absorbant. Il sait deviner si le coin des lèvres va s’affaisser dans une moue chagrine ou s’élever vers une pommette arrondie. Sourire. Elle agrippe les pointes de son foulard et approche le visage de Samuel du sien. Dans un éclat de rire qui dévoile ses dents imparfaites, elle saisit à pleines mains les cheveux bouclés qui tombent dans le cou de Samuel.
— J’ai toujours l’air de dormir, peut-être ?

 

 

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