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Selene raconte... - Page 194

  • [Film] Clochette et la créature légendaire

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    Titre original : TinkerBell and the Legend of the neverbeast

    Réalisé par : Steve Loter

    Date de sortie : 8 avril 2015

    Genre : Animation

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h16

    Casting : Dans la version française, entre autres, Lorie prête sa voix à Clochette, Alizée à Nyx et Elisabeth Ventura à Vidia.

    Résumé : Peu après le passage d’une étrange comète verte dans le ciel, la tranquillité de la Vallée des fées se voit troublée par un énorme rugissement que même Nyx, la fée éclaireuse en charge de la sécurité des lieux, n’est pas capable d’identifier. En bonne fée des animaux, Noa décide de pousser un peu plus loin l’enquête et découvre que ce cri provient d’une gigantesque créature blessée à la patte et cachée au fond d’une grotte. Malgré son allure effrayante, cet animal qui ne ressemble à aucun autre et qu’elle baptise bientôt "Grognon", cache un vrai coeur d’or. En l’apprivoisant un peu plus chaque jour, Noa remarque l’attitude étrange de Grognon : il n’a de cesse en effet d’empiler de grandes colonnes de pierre dans chacun des endroits de la Vallée des fées où se prépare le passage des saisons. Intriguée, elle le laisse pourtant faire et tente de démontrer à Clochette et ses amies - mais aussi à Nyx et à l’ensemble des fées éclaireuses qui veulent le capturer avant qu’il ne détruise tout sur son passage -, que son nouvel ami vaut bien plus que l’aspect terrifiant qu’il inspire au premier abord... Qui sait d’ailleurs si cette créature ne pourrait pas être celle dont parle une vieille légende, celle-là même qui sauverait la Vallée d’un orage capable de la réduire à néant ?

    Mon avis : Je suis une grande fan des dessins animés et plus encore des dessins animés Disney (pas que, certes, mais Disney est mon premier amour). 
    Dans cette aventure de Clochette et ses amis, peut être pour coller avec le « légendaire » du titre, la narration qui ouvre l’histoire est en vers. Comme une légende justement.

    Le film aurait du s’appeler Noa et la créature légendaire, car pour une fois, l’histoire ne tourne pas autour de clochette, qui n’a qu’un rôle très secondaire, mais autour de son amie Noa, une fée des animaux, qui, comme sa copine Clochette n’aime pas trop respecter les règles, surtout quand celles-ci lui interdisent de soigner des créatures que les fées éclaireuses (des fées soldats, crées pour ce film. D’ailleurs quand Clochette nait, dans le premier film, il n’y a pas de coupe pour les fées éclaireuses. On peut imaginer que quelque soit les aptitudes d’une fée, qu’elle soit fée des animaux, fée des eaux, fée bricoleuse etc, celle-ci peut faire le choix de rejoindre les éclaireuses) jugent trop dangereuses.

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    Ce film de la saga « Clochette » me parait avoir plus de chansons que les précédents, se rapprochant ainsi plus des classiques Disney que les films Clochettes précédents.
    Même si elle m’a énervée pendant une grande partie du film, il est évident pour moi que Nyx n’est pas méchante, mais ses responsabilités font qu’elle refuse de prendre le moindre risque et d’accorder le bénéfice du doute.

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    La créature est un drôle de mélange, avec une queue d’opossum, des dents de requin et une apparence générale de félin, surtout dans sa manière de bouger. D’ailleurs, à part le nom que Noa lui donne « Grognon », aucun nom n’est donné à son espèce. Il reste la « créature légendaire ».

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    La fin m’a fait pleurer, car même s’il y a un bon coté des choses et que tout est parfaitement logique, j’ai trouvé très triste ce dénouement.
    Après, je suis une vraie madeleine, alors ce n’est pas bien difficile de me faire pleurer.
    Ce film est peut être fait pour les enfants à partir de 6 ans, mais il est très agréable à voir pour les adultes qui les accompagnent.

     

  • [Livre] Le temps d'un hiver

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Jenna est une jeune femme dévastée quand elle revient chez ses parents, Sibylle, une femme autoritaire et froide, et Patrice, un homme totalement effacé. En attendant que naisse cet enfant qui grandit en elle mais dont elle ne veut pas, elle se souvient de cet hiver, neuf ans auparavant, où sa mère la contraignit à passer Noël chez son amie Élisabeth. Là, elle fit la connaissance d’un jeune Américain, Ryan, de passage lui aussi dans cette maison. L’amour naquit entre eux, un amour désespéré car tout les séparait. Ryan était en couple et la France n’était pas son pays. Il ne restait plus à Jenna qu’à combattre son attirance, mais elle en était incapable, pas même dans les bras d’Alec, son ami de toujours.
    Et tandis qu’elle revit ces souvenirs et que son enfant vient au monde, elle entrevoit la possibilité d’un pardon et du retour de la lumière dans sa vie.

     

    Auteur : Jessica Lumbroso


    Edition
     : Artalys

    Genre : Romance

    Date de parution : 21 juin 2014

    Prix moyen : 19,80€

    Mon avis : L’histoire est intéressante. La relation entre Jenna et ses parents, une vraie relation toxique est bien décrite.
    J’aime bien aussi l’alternance entre le présent et le passé qui dévoile comment Jenna en est arrivée là où elle en est au début du roman.
    Quelques phrases sont mal tournées, il y a parfois quelques problèmes de concordance des temps, mais rien qui ne gène la lecture au point de la rendre impossible.
    J’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs dans le récit du passé, il y a plusieurs paragraphes que j’ai eu envie de sauter pour aller à l’essentiel.
    En revanche, il faut reconnaître à l’auteur un gros travail sur les personnages, ils ne sont pas superficiels et on voit qu’elle a pensé chacun d’eux avec beaucoup de soin.
    Au point où j’en suis du roman au moment où j’écris ces lignes, plusieurs options m’ont effleurées l’esprit quant au pourquoi de la grossesse de Jenna, de son rejet de l’enfant, de sa solitude et de son retour chez des parents qu’elle déteste.
    Un aspect de ce livre m’a profondément dérangée : c’est le fait que les garçons, que ce soit Ryan ou Alec (mais plus Ryan) sont focalisés uniquement sur leurs propres désirs sans jamais prendre en compte ceux de Jenna : « Et si ce n’est pas ce que je désire ? », « Comptait-elle aller quelque part ? Non, elle n’en avait pas le droit. »…

    Leur attitude confine à l’agression sexuelle. Même si cela ne va pas jusqu’au viol, ils s’imposent physiquement à elle alors qu’elle leur dit clairement NON. Même si c’est à contrecœur, elle dit non. Et ils refusent de respecter ça.
    Je ne sais pas bien ce que l’auteur a voulu faire passer, mais si c’est sa vision du romantisme et des relations de couples, c’est limite dangereux parce que cela donne aux adolescent(e)s qui lisent ce livre l’impression que ce comportement est normal. Que les relations entre hommes et femmes se fondent sur un rapport de force constant dans lequel le plus fort impose sa volonté à l’autre.
    Pour l’histoire en elle-même, comme je l’ai déjà dit, j’ai eu envie de sauter certains passages pour arriver plus vite au fin mot de l’histoire. Surtout que le doute s’installe quand même assez tôt sur ce qu’il s’est passé et que c’est dur de devoir attendre pour voir ces doutes confirmés.
    Je pense que la transcription systématique des chansons, suivie de leur traduction est de trop (c’est bon pour les fanfic d’ado, pas pour un roman), une phrase par ci, par là, avec un paragraphe pour en expliquer le sens, intégré à l’histoire aurait été plus judicieux.
    Mais ce roman a vraiment un fort potentiel. Il faut le reprendre, le retravailler, supprimer les longueurs et surtout les fautes de syntaxes et de français, mais l’histoire est bien conçue et l’alternance entre passé et présent tient en haleine.
    Malgré les quelques défauts du texte, je n’ai pas pu lâcher ce livre avant son terme et j’ai même versé une petite larme dans la dernière partie.

     
    Un extrait : L’air, en ce lundi 7 décembre 2010, embaume de senteurs hivernales. Cette date, à marquer au fer rouge, restera gravée en moi comme un malheureux retour aux sources, après huit ans d’absence. À chaque expiration, une brume de vapeur se forme devant mes lèvres, en un fin nuage que je m’amuse à chasser d’un mouvement rapide de la main. Le froid s’est installé depuis mi-novembre, anormalement tôt pour la saison. Et emmitouflée dans mon épais blouson, les mains, la tête et le cou enveloppés dans de chaudes laines, je remonte la rue bordée de neige. Le poids de mon corps m’impose un rythme lent et régulier tandis que j’avance courbée. Les muscles tendus, les membres courbatus, je suis fatiguée de ce trop-plein d’exercices. Mais cette lassitude physique, cette douleur du corps, vaut mieux que l’étau qui enserre violemment mon cœur et m’asphyxie. Cette douleur, je tente de la refouler par tous les moyens – l’apaiser serait impossible, voilà longtemps que je l’ai réalisé.

    Avancer, toujours plus loin, poursuivre un but fixé au préalable, trouver le courage de mettre un pied devant l’autre. Tout cela me donne la sensation de marcher jusqu’à la potence. Je me sens lourde, lourde de tout ce poids qui nous sépare, toute cette tristesse, lourde de toutes ces années révolues.

    La neige crisse sous mes pas, faisant resurgir de lointains et fugaces souvenirs d’une enfance trop tôt oubliée. Les maisons alentour, bordées d’arbres effeuillés, sont recouvertes d’une fine couche blanche, comme si la neige avait déposé son doux manteau sur le toit du monde.

    La rue, que j’empruntais si souvent par le passé, me semble aujourd’hui interminable. Longue et tortueuse, serpentant entre les demeures. Je traîne des pieds, incapable d’accélérer la cadence.

    Dans ma poitrine, mon cœur joue des timbales avec force. Je perçois presque le son qu’il fait : po-dom, po-dom, po-dom... ; tandis que le sang bat contre mes tempes et résonne à mes oreilles. J’inspire profondément puis ravale ce flot d’émotions, de sensations et de souvenirs qui m’envahit encore.

    Bientôt, je vois se dessiner les contours familiers de mon ancien foyer. Celui d’une enfance pas toujours facile – un père absent et effacé ; une mère autoritaire – mais qui m’a fuie sans prévenir, et qu’il m’arrive de regretter. Non pas que cette période me manque, bien au contraire, mais il m’arrive parfois d’avoir le sentiment désagréable de ne pas en avoir profité. Si on m’en avait donné l’occasion, j’aurais sûrement souhaité recommencer de zéro, tout effacer, gommer les imperfections de la vie et redessiner mon passé, en y changeant les règles.

    Je m’arrête. Je suis arrivée. Seule la grille en fer forgé du jardin me sépare de mon enfance. Cette maison, dans laquelle j’ai vécu durant presque treize ans, se détache victorieuse, droite sous la neige. Dix mètres d’une allée pavée, que l’herbe folle recouvrait d’ordinaire, me séparent d’elle, quatre marches de perron, et enfin le porche, la porte d’entrée, la chaleur du domicile...

     

    Malineski. Ce sont encore les mêmes neuf lettres qui ornent la boîte aux lettres, celles de mon propre nom que j’ai souhaité si souvent abandonner. Malheureusement, aujourd’hui encore, âgée de vingt-six ans, je m’en trouve affublée.

     

  • [Film] Stick it

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    Titre original : Stick it

    Réalisé par : Jessica Bendinger

    Date de sortie : 10 janvier 2007

    Genre : Jeunesse

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h40

    Casting : Missy Peregrym, Nikki Soohoo, Vanessa Lengies, Jeff Bridges…

    Résumé : Après un problème avec la justice de son pays, Haley Graham, une adolescente américaine de 17 ans, rebelle et ancienne gymnaste, est forcée de s'inscrire aux programmes de Burt Vickerman, des cours de gymnastique où elle retrouve beaucoup d'ennemies qu'elle s'était faite lorsqu'elle avait abandonné son équipe aux championnats du monde quelques années auparavant. Mais Haley va montrer qu'elle peut aller au bout des choses.

    Mon avis : « L’entrainement des gymnastes c’est pire que celui des marines, et nous on est même pas armés »… Ce n’est pas du mot à mot mais presque, et c’est tout à fait vrai…

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    Passé le point de départ de l’histoire (la délinquante qui a le choix entre le lycée militaire ou l’académie de gym de haut niveau…), le plus important à retenir de ce film est les sacrifices, le travail que doivent fournir quotidiennement les gymnastes pour se maintenir à un niveau qui leur permettra de se présenter aux sélections, concours, qui leurs permettront de participer aux compétitions avec, à la clef, le saint graal, l’espoir de chacune : être choisie pour les jeux olympiques.
    Et tout ça pour des notations totalement arbitraires. Les juges n’ont aucune explications à donner sur leur notation, il n’y a pas de ralentit, pas de visionnage de vidéo ou de photos comme dans les autres sports.
    Et les gymnastes, qui ont malmené leur corps pendant des mois, n’ont aucun recours, elles sont prisonnières de ce système.
    J’ai adoré le fait que la réalisatrice ait pris le parti de montrer une sorte de rébellion des gymnastes.
    Au-delà des figures époustouflantes que le film nous montre, il y a le coté humain, le fait de montrer que ce ne sont pas des machines qui montent sur les poutres ou les barres asymétriques, mais des jeunes filles qui méritent un peu de considération de la part des entraîneurs, des juges et même de leurs parents.
    J'ai aimé aussi le fait qu'Haley arrive à l'académie avec un lourd passé en matière de gym de haut niveau qui fait qu'elle n'est pas apprécié de ses camarades et de voir l'évolution qui va faire que ces jeunes filles ne vont plus seulement s'entraîner côte à côte, mais ensemble et devenir une équipe soudée.

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    Un film jeunesse qui vaut le coup d’œil.

      

  • C'est lundi que lisez vous? #12

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • [Livre] Ma raison de vivre

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    Résumé : Lycéenne parfaite, athlète accomplie aux notes maximales, Emma n’a pourtant qu’une amie, Sara, et ne sort jamais. Personne ne la connaît vraiment. C’est ce mystère qui attire immédiatement Evan, tout juste arrivé de San Francisco. En quelques jours, il va bouleverser le quotidien bien huilé de la jeune fille, et devenir sa raison de vivre. Mais il ignore qu’en tentant coûte que coûte d’entrer dans sa vie, il la menace directement. En effet, Emma vit chez son oncle et sa tante qui la maltraitent quotidiennement, parfois jusqu’au sang. Et si elle fait profil bas, c’est avant tout pour que personne ne remarque ses nombreux bleus…

    Auteur : Rebecca Donovan

    Edition : PKJ

    Genre : Young Adult

    Date de parution : 15 mars 2015

    Prix moyen : 19,90€

    Mon avis : Ce livre a failli être un coup de cœur ! Pourquoi non ? Tout simplement parce que, encore une fois, on se retrouve ici avec trois tomes sans que rien ne le laisse supposer avant de lire la fin, de se dire « keuwa ?  Ça finit comme ça ? » et de voir sur la page de l’auteur qu’en fait, il y a deux autres tomes à suivre… quand je dis que cette histoire de trilogie est une véritable épidémie.
    Cependant, contrairement au précédent livre pour lequel j’ai eu cette mauvaise surprise, celui-ci est exceptionnellement bien écrit.
    Il est aussi très dur. Malgré tout, même en n’ayant jamais vécu (dieu merci) ce que vit Emma, on n’a absolument aucun mal à s’identifier à elle tant l’auteur nous fait plonger au cœur de ses sentiments.
    C’est clair qu’après ce livre j’ai intérêt à lire un bouquin léger, un truc de nana décérébrée qui fait idiotie sur idiotie parce que je ne crois pas que je puisse encaisser deux bouquins de ce style à la suite. Il est émotionnellement très difficile à gérer. Ce n’est pas compliqué j’ai passé un tiers des chapitres à pleurer et un autre tiers à vitupérer contre la tante d’Emma.
    Car oui, contrairement au quatrième de couverture (c’est moi ou les quatrième de couverture sont de plus en plus bidons ? Soit ils dévoilent tout, soit ils ne reflètent absolument pas le contenu du livre), dès les premières pages, on voit bien que seule sa tante la maltraite.
    Ce qui ne veut pas dire que son oncle soit blanc comme neige. Dans ces cas là, fermer les yeux est aussi criminel qu’être auteur de la maltraitance.
    L’ouverture au monde d’Emma ne se fait pas sans difficulté, et elle se heurte d’un coté à la cruauté de sa tante, de l’autre à l’incompréhension de ceux qui veulent l’aider et ne comprennent pas ses réticences.
    La fin est glaçante et rien que pour savoir ce qu’il s’est exactement passé, je lirai la suite qui doit normalement sortir en octobre.
    Contrairement à ce qu’on peut reprocher, parfois, à certains auteurs, Rebecca Donovan ne se précipite pas, elle prend le temps d’écrire toutes les étapes qui mènent au but qu’elle s’est fixé, chapitre après chapitre.  A aucun moment je n’ai eu l’impression qu’un passage était bâclé, à part peut être la fin, mais je pense que c’était voulu et que les explications seront données au début du prochain tome. Tome que j’ai vraiment hâte de découvrir !

    Un extrait : C’est un léger bruit à ma porte qui m’a réveillée, une heure plus tard. Je me suis redressée vivement et, scrutant l’obscurité de la chambre, je me suis efforcée de reprendre mes esprits.

    — Oui ? ai-je dit, tendue.

    — Emma ? a répondu une voix flûtée tandis que ma porte s’ouvrait tout doucement.

    — Tu peux entrer, Jack.

    Sa petite tête est apparue dans l’entrebâillement. Il a jeté un œil autour de moi avant de me regarder d’un air inquiet. Du haut de ses six ans, il avait déjà compris beaucoup de choses.

    — Le dîner est prêt, a-t-il annoncé en baissant les yeux.

    Il semblait presque malheureux d’être le messager de cette information.

    — J’arrive, ai-je répondu avec un sourire forcé.

    Tournant les talons, il est sorti de la chambre. De la salle à manger m’est parvenu le bruit des assiettes et des verres qu’on pose sur la table, accompagné du joyeux babillage de Leyla. Je connaissais la suite : dès que je rejoindrais la jolie petite famille, l’atmosphère se chargerait d’électricité. Comme si ma seule présence était un outrage à ce bonheur parfait.

    Je me suis armée de courage et, à pas lents et l’estomac noué, je les ai rejoints. Les yeux baissés, je suis entrée. Heureusement, elle ne m’a pas vue tout de suite.

    — Emma ! s’est écriée Leyla en se précipitant vers moi.

    À l’instant où je me suis penchée pour la prendre dans mes bras, j’ai senti cette douleur à l’épaule. Je me suis mordu les lèvres pour ne pas crier.

    — Tu as vu mon dessin ? m’a-t-elle demandé en montrant fièrement une grande feuille recouverte de coups de feutres roses et jaunes.

    Dans mon dos, j’ai deviné son regard meurtrier.

    — Maman, tu as vu mon tyrannosaure ! a lancé Jack pour attirer l’attention de sa mère.

    — Il est très beau, mon chéri, a-t-elle répondu.

    — C’est magnifique, ai-je glissé à Leyla. Va te mettre à table, maintenant, s’il te plaît.

    À seulement quatre ans, elle était à mille lieues d’imaginer que sa démonstration de tendresse avait déclenché les hostilités. J’étais sa grande cousine qu’elle adorait, elle était mon soleil dans cette maison de malheur. Comment aurais-je pu lui en vouloir de son affection ? Mais j’allais le payer cher.

    La conversation a repris et je suis redevenue invisible aux yeux de tous. Après avoir attendu qu’ils se soient servis, j’ai pris à mon tour du poulet et des pommes de terre. Sentant que chacun de mes gestes était épié, je n’ai pas levé les yeux de mon assiette. Ma maigre ration ne suffirait pas à calmer ma faim, je le savais. Mais je n’avais pas osé en prendre davantage.

    Elle parlait sans cesse, racontant dans ses moindres détails sa journée au bureau. Sa voix me retournait l’estomac. George, comme toujours, la réconfortait avec des paroles gentilles. Lorsque j’ai demandé à voix basse si je pouvais sortir de table, il m’a lancé un de ses regards insaisissables et a hoché la tête en guise d’autorisation.

    J’ai emporté mon assiette à la cuisine, ainsi que celles de Jack et Leyla qui avaient déjà filé dans le salon pour regarder la télé. Ma routine du soir commençait : débarrasser, rincer les assiettes avant de les mettre dans le lave-vaisselle, puis laver les plats et les casseroles que George avait utilisés pour préparer le dîner.

    J’ai attendu que tout le monde soit dans le salon avant de prendre ce qui restait sur la table. Après avoir fait et rangé toute la vaisselle, sorti les poubelles et passé la serpillière dans la cuisine, je suis retournée dans ma chambre. Le plus discrètement possible, j’ai traversé le salon où les enfants riaient et dansaient devant la télévision. Personne ne m’a remarquée, comme d’habitude.

    Je me suis allongée sur mon lit, j’ai mis mes écouteurs et ai monté le volume à fond pour laisser la musique m’envahir. Le lendemain, j’avais un match. Je rentrerais tard et n’assisterais donc pas à ce merveilleux dîner de famille. Une journée supplémentaire s’écoulerait, rendant plus proche le moment où, enfin, tout cela serait derrière moi. Quand je me suis tournée sur le côté, la douleur m’a cruellement rappelé ce que « tout cela » était. J’ai éteint la lumière et me suis laissé bercer par la musique pour trouver le sommeil.

  • Le tiercé du samedi #12

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez lu un peu à contrecœur et que vous avez finalement adorés

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    Comment sauver un vampire amoureux de Beth Fantaskey

     

     

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    La découverte de son appartenance à une famille de vampires avait laissé Jessica Packwood un peu ébranlée l'an dernier. Et ce n'était que le début. À présent mariée au prince Lucius Vladescu, elle doit s'imposer en tant que souveraine devant une famille de vampires aux
    dents longues qui ne demandent qu'à l'écarter du trône. Autant dire que sa complète ignorance de la langue roumaine, des us et coutumes de la cour vampire et la terreur que lui inspire sa belle-famille ne l'aident pas. Quand on retrouve le corps d'un des Anciens, assassiné avec le pieu de Lucius, tout accuse le prince-vampire. Emprisonné dans le
    château, affaibli par le manque de sang, il dépérit peu à peu, laissant Jessica seule face à son destin. Bien décidé à sauver son mari, elle demande l'aide de ses seuls alliés : sa meilleure amie Mindy, venue des États-Unis, et le cousin de Lucius, Raniero Lovatu. Mais a-t-elle raison
    de leur accorder sa confiance ? Quels secrets cachent-ils ? Alors qu'elle est sur le point de perdre tout ce qui lui est cher, Jessica doit trouver un moyen de vaincre ses opposants et de s'affirmer en tant que souveraine.

    J'avais bien aimé le premier tome, mais les premières pages de celui-ci m'avaient poussée à le mettre de coté pour des livres plus prenant. Et puis, lors d'un challenge, ma binôme m'a choisi ce livre. Contrairement à d'autres, je met un point d'honneur à lire le livre qu'on m'a attribué sans rouspéter (trop long, trop court, pas envie de lire ça en ce moment etc...), donc je me suis attelé à la lecture. Et passé les dix ou quinze premières pages, je me suis retrouvée plongée dans l'histoire avec autant de plaisir que pour le premier tome!

     

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    Maximilienne Carpentier journal intime de John Allen

     

     

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    Suite à la mort de ses parents sur leur demeure en plein océan, Maximilienne Carpentier se retrouve face au plus fondamental des besoins - la survie. Débarque alors un étranger qui envahit son île et s'empare de son cœur.
    Candide et vulnérable, Maximilienne se donne corps et âme à celui qui semble prêt à lui venir en aide, avant de se rendre compte que les apparences sont parfois trompeuses. Exposée pour la première fois aux rouages compliqués de la vie, l'héritière apprend à ses dépens la folie de son engagement hâtif.(a quel point celle-ci peut être impitoyable)
    Cependant les dés sont jetés, et tandis qu'un mal plus grand encore (que le danger) se profile à l'horizon, Maximilienne se retrouve poussée à des extrêmes dont elle ne se serait jamais crue capable, engagée dans une lutte désespérée pour sauver son héritage et sa peau.
    Qui était cette femme étrange? Où se trouve l'île dont elle parle? S'est-elle débarrassée de ses ennemis de la manière dont elle le dit? Qui est le mystérieux Claude Besson, son prétendu secours en temps de difficulté? Qu'en est-il du titre royal auquel elle fait allusion, et de son affirmation que Charles VII de France ratifia le précieux document?
    Si certains détails s'attardent résolument dans l'instabilité des turbulences politiques du XIXe siècle, Maximilienne Carpentier n'en reste pas moins un des personnages les plus insaisissables et énigmatiques de l'histoire européenne récente.

    Franchement, le résumé ne me disait rien du tout. J'avais l'impression qu'une fois qu'on avait lu le résumé, ce n'était plus la peine de s’embêter à lire le livre. Et puis celui ci n'était pas du tout d'un genre qui me plaisait. Mais bon, c'était un SP et les éditions "mon petit éditeur" attendaient ma chronique alors je me suis forcée. Et finalement, j'ai beaucoup aimé ce livre (même si je continue à penser que le résumé est trop détaillé).

     

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    Raison et sentiments de Jane Austen

     

     

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    Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée.
    L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de coeur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît...

    Ici aussi, j'ai lu ce roman pour remplir un challenge, mais bon je ne m'attendais pas à des étincelles. Je pensais que j'allais m'ennuyer. Mais en fait non, au contraire, non seulement j'ai adoré, mais je suis devenu accro à ce roman (dont j'ai regardé l'une des adaptations ciné dans la foulée) mais aussi à l'auteur.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres pour lesquels vous avez fait ou feriez le planton devant la librairie une heure avant son ouverture le jour de leur sortie pour être sûre de les avoir en premier.

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Time out

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    Titre original : In time

    Réalisé par : Andrew Niccol

    Date de sortie : 23 novembre 2011

    Genre : action

    Pays d’origine : USA

    Durée : 1h41

    Casting : Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Olivia Wilde

    Résumé : Bienvenue dans un monde où le temps a remplacé l'argent. Génétiquement modifiés, les hommes ne vieillissent plus après 25 ans. Mais à partir de cet âge, il faut "gagner" du temps pour rester en vie. Alors que les riches, jeunes et beaux pour l’éternité, accumulent le temps par dizaines d'années, les autres mendient, volent et empruntent les quelques heures qui leur permettront d'échapper à la mort

    Mon avis : On dit souvent « le temps, c’est de l’argent » et bien cela n’a jamais été aussi vrai que dans Time out. On est payé et on achète en temps, un temps qui s’écoule en lettres vertes sur le bras et qui, lorsqu’il arrive à zéro, est comme un gong qui provoque la mort instantanée.
    Ceux qui vivent dans les zones résidentielles peuvent vivre à tout jamais, leur corps figé dans une éternelle jeunesse.
    Mais comme on nous le serine durant tout le film « pour une poignée d’immortels, beaucoup doivent mourir ». Les riches et puissants n’ont aucune envie que les pauvres, ceux qui travaillent dans les usines et vivent dans « le ghetto », ceux qui courent tout le temps parce qu’ils n’ont jamais en réserve plus de quelques heures, puissent bénéficier de temps… qu’ils meurent vite ! Ils sont remplaçables…
    Mais si l’immortalité est à leur portée, elle n’est pas totalement acquise car la mort violente est toujours possible. Aussi, les riches passent leur temps à avoir peur : peur de se faire agresser et de se faire voler leur temps, peur de l’accident, peur de tout. Ils 

    time out sylvia weis.jpgvivent dans une bulle, protégés par des gardes du corps, et d’après Sylvia Weis, l’héroïne, fille d’un des hommes les plus riches, ils ne vivent pas, ils survivent. Et cela ne lui convient pas.

    C’est peut être pour ça qu’elle décide de rester auprès de Will, à l’origine son kidnappeur, parce qu’auprès de lui, elle revit, même si, comme ceux du ghetto, dont Will est issu, elle doit à présent courir après le temps.
    Bien que le père de Sylvia soit un salopart de première classe, celui qui m’a le plus écœuré dans le film est le flic, enfin, le « gardien du temps ». Son travail n’est ni plustime out gardien du temps.png ni moins de s’assurer que les riches restent riches et que les pauvres restent bien à leur place : pauvres et aux portes de la mort. On voit la différence avec un de ses collègues, plus jeune, qui lui est gardien du temps pour traquer les meurtriers, ceux qui arrachent le temps aux autres, qui le leur volent, les condamnant à mort, mais qui remet clairement en cause ce système, qui n’apprécie pas que les gardiens fassent en sorte que le volume de temps reste identique aux normes établies par les puissants dans chaque Zone : quasi inexistant dans le ghetto, se comptant en million d’années en zone 12.
    time out will salas.jpgEt bien sur, il y a Will, le héros malgré lui dans cette histoire, qui se retrouve propulsé dans un rôle de Robin des Bois sans l’avoir recherché, après une rencontre étrange et inopinée qui va lui ouvrir les yeux sur les réalités de son monde.

     

     

     

    Bref, c’est un film d’action à voir, sympathique et qui fait passer une bonne soirée.


     

     

  • [Livre] Icones

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    Résumé : NOTRE CŒUR NE BAT QUE S'ILS L'AUTORISENT.

    Tout a changé depuis ce Jour.
    Ce jour où les fenêtres ont explosé.
    Ce jour où l'électricité a été coupée.
    Ce jour où la famille de Doloria a été frappée par la mort.
    Le jour des Icônes et de leur invasion.

    Dol a été épargnée.
    Elle vit une existence simple à la campagne.
    Son ami de toujours lui a préparé une fête pour son anniversaire.
    Son père adoptif lui a offert un livre unique.

    Mais Dol est différente. Elle a un point gris au poignet droit.
    Ce n'est pas un hasard qu'elle ait survécu.
    C'est une conspiration.
    Et elle ne pourra bientôt plus l'ignorer.

    Auteur : Margaret Stohl

    Edition : Hachette jeunesse

    Genre : Dystopie

    Date de parution : 2 octobre 2013

    Prix moyen : 18€


    Mon avis : J’ai un avis assez mitigé sur ce livre. D’abord, le point négatif que je ressens le plus vivement, c’est le fait que rien, ni dans le résumé, ni dans le titre, ni dans la couverture (voyez vous-même), ne laissait supposer qu’il y aurait un tome 2. Or quand on voit comment finit le livre, il est évident que c’était prévu dès le départ. Pour moi, il y a là tromperie sur la marchandise car j’avais choisi ce livre justement parce qu’il semblait être une livre à tome unique (un standalone). A croire que depuis 50 nuances de Grey, les auteurs se sentent obligés d’écrire des trilogies.

    Le bon point du livre est que l’histoire de départ était bien pensée : une dystopie où le monde n’est pas modifié par une élite mais par des aliens dont personne ne connaît le visage, puisqu’ils gouvernent à travers des humains, les ambassadeurs et assurent leur pouvoir avec les icones, éléments dont on ne sait pas vraiment s’il s’agit de technologie ou d’organisme vivant mais qui permet aux aliens, les seigneurs, de tuer instantanément.
    Le problème est venu de l’écriture. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, les personnages ne dégagent aucun charisme qui les rend attachants. Même les grands méchants laissent indifférents.
    Le seul personnage qui fasse ressentir un sentiment est Lucas, et le sentiment est l’exaspération. Et pourtant ses tergiversations sont bien compréhensibles, mais là encore la manière de les décrire, de les amener, ne nous permet pas de ressentir de l’empathie pour lui.

    Les choses se débloquent toujours trop vite, trop facilement, comme si des chapitres entiers manquaient ou que l’auteur voulait arriver à un but sans être capable d’accomplir le chemin nécessaire pour y parvenir.
    L’histoire des points sur les poignets des « héros » m’a un peu fait penser à la série des Lorients (numéro 4, titre du 1er tome et du film).
    La fin est presque bâclée, la dernière page ne veut carrément rien dire. Sans doute l’explication viendra dans le second, et espérons le, dernier tome, mais cette fin ne donne pas envie de le lire.
    Du coup je ne sais pas si je lirais la suite, « idoles », peut être par curiosité, si j’ai le temps, mais ce n’est pas une suite sur laquelle je vais me précipiter.

    Un extrait : Les sensations sont des souvenirs.

    C’est ce que je pense, debout dans la chapelle de la Mission, le matin de mon anniversaire. C’est ce que dit le Padre. Il soutient aussi que les sanctuaires transforment les personnes normales en philosophes.

    J’ai beau ne pas être une personne normale, je ne suis pas une philosophe non plus. Et puis, mes souvenirs et mes sensations sont les deux seules choses que je n’arrive pas à fuir, malgré l’envie que j’en ai.

    Malgré mes efforts.

    Pour l’instant, je m’exhorte à ne pas réfléchir. Je me concentre pour tenter d’y voir. La salle est sombre, mais la porte ouvre sur la clarté aveuglante de l’extérieur. Les matins ressemblent systématiquement à cela, ici. Les petites taches lumineuses picotent et brûlent mes yeux.

    Comme à la Mission, on peut, à la chapelle, faire semblant de croire que rien n’a changé depuis des centaines d’années. Pas comme dans la Chute où, paraît-il, les immeubles se sont effondrés, où les soldats Sympathisants font régner la terreur dans la rue, où l’on ne pense à rien d’autre qu’au Jour. Tous les jours.

    Los Angeles. C’est ainsi que s’appelait la Chute. Los Angeles pour commencer, puis la Cité des Anges, puis les Anges Déchus, puis la Chute. Petite, je m’imaginais les Seigneurs comme des anges. Plus personne ne les traite d’extraterrestres, désormais. Ils nous sont familiers. Bien que nous ne les ayons jamais vus, nous n’avons pas connu le monde sans eux. Ni Ro ni moi. J’ai grandi en pensant qu’ils étaient des anges parce qu’ils ont envoyé mes parents au paradis, le jour du Jour. Du moins, c’est ce que m’ont raconté les missionnaires Glaneurs quand j’ai été assez vieille pour les interroger.

    Au paradis. Pas au tombeau.

    Des anges, pas des extraterrestres.

    Cependant, ce n’est pas parce qu’une créature descend du ciel qu’elle est forcément un ange. Les Seigneurs ne sont pas venus nous sauver. Ils sont arrivés d’un système solaire très lointain afin de coloniser notre planète. Le jour du Jour. Nous ignorons à quoi ils ressemblent à l’intérieur de leurs vaisseaux, mais ce ne sont pas des anges. Ils ont anéanti ma famille l’année où je suis née. Quel ange digne de ce nom ferait un truc pareil ?

     

  • [Livre] Mémoire d'une nuit d'orage

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    Résumé : Jody n’était qu’une enfant lorsque ses parents furent assassinés. Vingt-trois ans plus tard, c’est pour elle un choc d’une grande violence quand elle apprend que leur meurtrier est libéré. Tandis que ses vieilles blessures se rouvrent, de nouvelles questions l’assaillent : Que s’est-il vraiment passé le soir du meurtre ? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé le corps de sa mère ? Et si la vérité n’était pas celle qu’elle avait toujours crue ?

    Auteur : Nancy Pickard

    Edition : France loisirs

    Genre : Thriller

    Date de parution : 7 juin 2012

    Prix moyen : 15€

    Mon avis : Ce roman est un assez bon thriller. On alterne entre ce qui s’est passé 23 ans plus tôt (mais sans savoir la vérité avant la fin bien entendue) et le présent.
    Pendant tout le bouquin, j’en suis venu à soupçonner trois personnes. Dans les trois cas, j’avais raison sur une partie de la vérité seulement mais la révélation de ce qu’il s’était réellement passé a été une vraie surprise. J’ai toutefois trouvé la fin un peu rapide et facile.
    Coté personnages, la famille a eu tendance à m’énerver avec le patriarche qui se croit plus ou moins tout permis et qui n’imagine même pas qu’on puisse lui tenir tête, les oncles qui débarquent chez Jody, l’héroïne et qui entrent chez elle sans s’annoncer, sans frapper, comme s’ils étaient chez eux, qui la somment de retourner s’installer chez ses grands parents alors qu’elle a 26 ans et une vie à elle. Elle aussi est agaçante parce qu’à cet âge là, si on est pas capable de dire à sa famille qu’on a besoin d’espace pour vivre sa vie, quand est-ce que cela arrivera ?
    Les habitants de la ville sont du même genre : certains doutent de la culpabilité de Billy, l’homme condamné pour le meurtre du père de Jody, mais ils n’ont rien dit, certains parce qu’ils pensaient que la place de cet homme était de toute façon en prison, d’autre pour ne pas contrarier la toute puissante famille Linder ; quant aux autres, de vrais moutons : si m’sieur Linder a dit ça, ben alors c’est qu’c’est vrai. Voilà à peu près leur seule capacité de réflexion. Leur attitude face à la femme et au fils de Billy est lamentable : avant le meurtre, ils les plaignaient (sans jamais rien faire pour eux), après le meurtre, il aurait presque fallu que la jeune femme et le gamin de sept ans aillent en prison avec leur mari et père.
    En gros, on a droit à tous les clichés que l’on imagine dans un petit village de campagne : le notable tout puissant, le mauvais garçon, le sheriff dévoué audit notable et les voisins qui bavent devant lui, parce que financièrement, il fait plus ou moins vivre le village.
    En dehors de ce travers, l’écriture reste fluide et agréable et le polar se lit rapidement tant on veut la réponse aux deux questions cruciales : Qui a tué Hugh-Jay Linder ? Qu’est-il advenu de sa femme, Laurie Jo ?
    Même si le dénouement m’a laissé un peu sur ma faim, j’ai passé un bon moment (et une nuit très courte…) avec ce polar.


    Un extrait : Certains affirmaient que le meurtre du père de Jody était la conséquence d’un incident isolé, une histoire déplaisante qui avait dégénéré jusqu’à atteindre des proportions inimaginables. Personne n’aurait pu le prévoir, soupiraient-ils. Mais d’autres prétendaient que le conflit fermentait depuis longtemps, que le grand-père de Jody aurait dû se méfier, bref qu’il l’avait bien cherché, pour dire la vérité crûment. Voilà ce qui arrivait quand on essayait de réformer des gens qui n’avaient aucune envie de changer, concluaient-ils. Enfin, c’était dans la nature de Hugh Linder senior, ajoutaient-ils aussitôt : un homme bon, intelligent, honnête et intransigeant, mais un tantinet trop sûr de lui. S’il avait fait preuve d’un peu plus d’humilité, peut-être le cours des choses aurait-il été différent…

    Quelle que fût la vérité – un soudain accès de fureur ou un ressentiment de longue date – tous s’accordaient sur un point : le dernier acte sanglant de cette tragédie s’était joué en ce jour fatidique où l’éleveur, en faisant le tour d’un enclos où les bêtes se bousculaient, avait surpris Billy Crosby en train de déchaîner sa rage contre une vache.

    C’était un mardi, en début d’après-midi.

    Les ouvriers de High Rock Ranch rassemblaient le bétail dans l’enclos au bord de la grand-route, afin de séparer de leurs mères les veaux âgés de six mois et de les vacciner contre les maladies qui pouvaient survenir au cours de la période si difficile du sevrage, avant de les transporter vers les parcs d’engraissement. Les bêtes adultes, de nouveau gravides, recevaient quant à elles des piqûres de rappel contre la fièvre charbonneuse.

    La vache en question était une énorme vieille bête habituée à ces manipulations et qui aurait donc dû savoir comment se comporter. Elle avait été une excellente reproductrice et une bonne mère pendant des années, mais peut-être était-elle devenue légèrement sénile et son cerveau s’était-il ramolli, sous ce long crâne dur. C’était relativement fréquent, chez les animaux comme chez les humains. Ce jour-là, elle refusait d’avancer, se tournait sans cesse dans la mauvaise direction, bloquant la progression des autres bestiaux à l’intérieur de l’enclos circulaire. Elle mugissait pour appeler son petit, en roulant des yeux fous, l’écume à la bouche. La chaleur, en cet après-midi du mois de septembre 1986, était infernale ; hommes et bêtes cuisaient sous le soleil comme dans un barbecue géant, et les deux espèces étaient énervées, malheureuses et irritées l’une contre l’autre. L’odeur de bouse fraîche et celle des bovins eux-mêmes saturaient l’air d’une moiteur animale. Le bruit des sabots sur le sol, les beuglements des veaux réclamant leurs mères, les hurlements des hommes tentant de les maîtriser, emplissaient d’un grondement de tonnerre le ciel sans nuages.

    « Avance, saloperie ! »

    Hugh senior vit son employé à mi-temps piquer à plusieurs reprises le flanc de l’animal avec son aiguillon électrique. Billy était l’un des « protégés » de l’éleveur, le dernier en date des innombrables gars du coin qu’il avait embauchés au fil des années, parce qu’il croyait qu’il n’y avait rien de tel qu’un dur labeur pour remettre dans le droit chemin ceux qui semblaient mal partis.

    Billy s’était révélé être plus difficile à « sauver » que tous ses prédécesseurs.

    Peut-être parce que ses parents étaient tous les deux alcooliques, et pas seulement l’un d’entre eux, comme c’était le cas pour deux ou trois des gamins qui avaient assez bien réussi dans la vie après avoir été pris en main par Hugh et Annabelle Linder. Peut-être parce que Billy n’était pas le plus intelligent des taurillons du troupeau, ou qu’il avait un tempérament tellement irascible qu’un rien pouvait l’enflammer. Toujours était-il que le régime de Hugh, à base de travail manuel et de sueur, ne donnait guère de résultats, de l’avis de ses concitoyens. Billy ne venait-il pas de se voir retirer son permis pour la seconde fois, après avoir été de nouveau arrêté pour conduite en état d’ivresse ? Et sa pauvre petite épouse n’avait-elle pas un sacré bleu à la mâchoire, l’autre jour ? Leur petit garçon de sept ans n’avait-il pas l’air trop grave et trop réfléchi pour son âge ? Et Billy Crosby ne continuait-il pas à boire autant, à se montrer plus agressif que jamais, à courir les filles et à ouvrir sa grande gueule à tort et à travers ? Les Linder auraient dû renoncer depuis longtemps, disaient les gens ; n’importe qui d’autre aurait jeté l’éponge, c’était certain.

     

  • [Film] J. Edgar

    L'histoire de l'homme qui a donné ses lettres de noblesse au FBI

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    Titre original : J. Edgar

    Réalisé par : Clint Eastwood

    Date de sortie : 11 janvier 2012

    Genre : Biopic

    Pays d’origine : USA

    Durée : 2h15

    Casting : Leonardo Dicaprio, Naomi Watts, Armie Hammer

    Résumé : Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.

    Les récompenses : Leonardo Dicarprio a été nommé deux fois dans la catégorie « meilleur acteur » et Armie Hammer a été nommé une fois dans la catégorie « meilleur acteur dans un second rôle ».

    Mon avis : Au travers des mémoires que J. Edgar Hoover dicte à un de ses agents pour « raconter la vérité », on découvre son parcours depuis l’assistant du procureur jusqu’au directeur du FBI qu’il fut pendant près de 50 ans.

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    On montre son combat obsessionnel contre les « radicaux » et ses méthodes plus ou moins avouables pour obtenir ce qu’il veut.
    Il se sert de l’affaire du bébé Lindbergh pour obtenir du congrès que les kidnappings deviennent des crimes fédéraux, que les agents du FBI aient le droit d’être armés et qu’ils puissent procéder à des arrestations. C’est à partir de cette affaire que le Bureau va commencer à pouvoir agir.
    C’est grâce à l’obstination de J. Edgar, et aussi grâce aux dossiers secrets et totalement illégaux avec lesquels il n’hésite pas à faire chanter des personnalités, que les méthodes médico-légales ont été mises en place systématiquement sur les scènes de crime. Hoover croyait à l’utilité d’un fichier central regroupant les empreintes digitales de tous les citoyens, ce qui permettrait, selon lui, d’arrêter plus facilement les criminels, il a également utilisé, dans les affaires qu’il a supervisées, outre les relevés d’empreintes,  la graphologie, la chimie et autres méthodes qui forment aujourd’hui le quotidien de la police scientifique.
    Si j’ai un reproche à faire au film, c’est d’avoir mis l’accent sur la supposée homosexualité de J. Edgar Hoover. Une homosexualité qui n’a jamais été prouvée, bien qu’elle ait été mise en avant par nombre des détracteurs de Hoover. Il faut dire qu’entre 1924 et 1972, période pendant laquelle il fut le directeur du FBI, une telle révélation aurait immédiatement mis un terme à sa carrière.
    Hoover était la personnalité la plus célèbre et la plus puissante de son époque, il avait des dossiers compromettants sur tous les hommes politiques et leur entourage, il a continué à « régner » sous le mandat de 8 présidents. D’ailleurs, après sa mort, le mandat maximum pour le directeur du FBI a été fixé à 10 ans… coïncidence ?
    En revanche s’il y a un point pour lequel on peut applaudir des deux mains, c’est le travail des maquilleurs. Leonardo Dicaprio est totalement méconnaissable lorsqu’il joue Hoover dans les années 60. Si on fait bien attention (et si on sait que c’est lui qui joue le rôle, ne nous voilons pas la face) on reconnaît ses yeux. Mais sinon, le maquillage est totalement époustouflant.

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    Si si, c'est le même!

    D’ailleurs pour l’anecdote, il parait que Clint Eastwood, en arrivant sur le tournage, a croisé Leonardo Dicaprio alors qu’il était grimé et est passé à coté de lui sans le saluer. Il ne l’avait pas reconnu. Quand on lui a signalé qui il venait de croiser il a été estomaqué (et sûrement ravi du talent de son équipe de maquilleurs).
    Le scénario est très bien ficelé et ça a du être l’avis de Leonardo Dicaprio car au lieu de son cachet habituel de 200 million d’euros, il a accepté de n’être payé « que » 2 millions… ce qui est un sacré rabais !
    Dans le film Hoover apparaît comme complètement paranoïaque et égocentrique, n’hésitant pas à renvoyer ou à mettre au placard un agent qui a arrêté un célèbre criminel pour la seule raison que cette arrestation a été publique et qu’il n’a pas pu s’en attribuer le mérite… Vérité ou exagération ? Je ne saurais le dire mais la version de Clint Eastwood est très convaincante !
    Ce n’est certes pas un film bourré d’action mais pour ceux qui aiment les biopic, c’est un film à voir.