Résumé : Dans la petite ville de Lawrenceton, en Géorgie, Aurora "Roe" Teagarden, a la surprise d’être désignée seule héritière d’une vieille femme qui n’était qu’une connaissance. La voilà à la tête d’une somme d’argent rondelette, de bijoux et surtout d’une maison. Mais lorsqu’elle découvre, dans cette demeure, un crâne humain caché sous une banquette, elle comprend qu’elle a surtout hérité d’un meurtre à résoudre. Mais comment mener l’enquête auprès du voisinage, sans éveiller leurs soupçons ?
Auteur : Charlaine Harris
Edition : J’ai lu
Genre : Thriller
Date de parution : 03 juillet 2013
Prix moyen : 9€
Mon avis : J’ai trouvé l’histoire mieux menée que dans le tome 1. Depuis la fin du tome précédent, un an s’est écoulé et, dans les premiers chapitres, on apprend tout ce qui s’est passé pendant cette année. Le plus important de ces évènements est la mort de Jane Engle qui va léguer tous ses biens à Roe : sa maison, son argent, ses bijoux… et un crâne humain caché dans une banquette. Bien qu’elles aient toujours entretenu d’excellents rapports lorsqu’elles faisaient toutes deux partie du club des amateurs de meurtres, elles n’étaient si proches que ça et Roe est vraiment étonnée d’être son héritière.
Comme dans le premier tome, Roe oscille entre excitation devant cet argent qui tombe du ciel et culpabilisation d’être heureuse alors que Jane est morte.
Pour une raison que je ne m’explique pas, Roe n’appelle pas la police quand elle découvre le crâne. Elle le dissimule et cherche à qui il peut appartenir.
Enfin, cherche… c’est un bien grand mot car elle ne fait aucune enquête, elle passe plus de temps à se demander ce qu’elle va faire qu’à agir de quelque manière que ce soit.
Bien qu’on nous vende cette saga comme des livres policiers, pour l’instant je ne vois aucun travail d’enquête amateur qui justifierait le classement de cette saga dans cette catégorie.
La lecture n’en est pas moins agréable et l’écriture toujours aussi fluide.
Roe parait moins écervelée par moment et l’instant d’après elle prend des décisions ahurissantes qui me feraient presque douter de sa santé mentale.
Aurora a également un nouveau soupirant, bien qu’elle pense beaucoup à Robin, l’écrivain et qu’elle vienne à peine de se remettre de sa rupture avec Arthur, l’inspecteur, qui vient d’épouser la rivale d’Aurora : Lynn.
J’ai beaucoup aimé voir Aurora s’affirmer face à sa mère et se laisser beaucoup moins marcher sur les pieds.
Bien qu’on ne soit pas vraiment dans un roman policier, j’ai hâte de lire la suite, en espérant qu’Aurora sera plus active dans les prochaines enquêtes.
Un extrait : Le jour du premier mariage, celui du mois de janvier précédent, je m'armai comme pour partir au combat. Je relevai ma tignasse brune en un chignon de tresses sophistiqué - c'était du moins l'effet que je souhaitais obtenir -, je choisis le soutien-gorge qui optimisait au mieux mes atouts les plus visibles et enfilai une robe à épaulettes or et bleu, flambant neuve. Les escarpins étaient ceux que j'avais achetés pour aller avec une tenue portée lors d'un dîner avec Robin Crusoe. Je poussai un long soupir en les chaussant. Je ne l'avais pas vu depuis des mois. Ce n'était pas une bonne idée de penser à lui. Je trouvais la journée déjà suffisamment déprimante. Au moins, les talons me donneraient de la hauteur. Je me maquillai ensuite, mon nez touchant presque le miroir : sans mes lunettes, je ne vois pas grand-chose. Après avoir appliqué autant de fard que possible, j'en rajoutai encore un peu : mes yeux ronds s'arrondirent encore et mes cils s'allongèrent. Puis je recouvris le tout de mes grosses lunettes rondes.
Après avoir glissé un mouchoir dans mon sac - simple mesure de précaution -, je m'examinai dans la glace avec inquiétude. J'étais déterminée à projeter une image digne et assurée. Enfin, je descendis l'escalier de ma maison pour prendre mes clés et mon plus beau manteau, avant de partir vaillamment me jeter dans la fosse aux lions que représentent les noces d'un ex-petit ami.
Arthur Smith et moi nous étions rencontrés au club des Amateurs de meurtres. L'un de nos membres avait été assassiné puis toute une série de meurtres s'était ensuivie et il avait prêté son assistance pour l'enquête. Après la résolution de ces affaires, j'étais sortie avec lui pendant des mois. Brûlante et passionnelle, notre relation avait constitué pour moi une expérience unique. Ensemble, nous crépitions littéralement d'une ardeur qui éclipsait nos personnages ordinaires - une bibliothécaire trentenaire et un policier divorcé.
Ensuite, aussi brusquement qu'il était né, le feu était retombé pour s'éteindre. De son côté de l'âtre en premier. J'avais finalement compris le message : « Je poursuis cette relation jusqu'à ce que je trouve un moyen de me défausser sans tapage. » Rassemblant tous mes efforts, je m'étais drapée dans ma dignité pour mettre fin à la relation moi-même - et sans tapage. Ce qui m'avait coûté toute mon énergie et ma volonté. J'avais pleuré dans mon oreiller pendant six mois environ.
Je commençais à me sentir mieux et n'étais pas même passée devant le commissariat depuis une semaine, lorsque j'aperçus l'annonce des fiançailles dans le Sentinel.
Un kaléidoscope de couleurs passa devant mes yeux : vert, pour la jalousie, rouge, pour la rage, et bleu pour le blues. Jamais je ne me marierais. Jusqu'à la fin de ma vie, je me contenterais d'aller aux cérémonies nuptiales des autres. J'allais m'arranger pour ne pas être en ville ce jour-là et ne pas être tentée d'emprunter le chemin de l'église.
Puis le faire-part arriva dans ma boîte aux lettres.
Lynn Liggett, fiancée et collègue d'Arthur, m'avait jeté son gant à la figure. C'est du moins ainsi que j'interprétai l'invitation.
Je relevai le défi. Je choisis une assiette impersonnelle et coûteuse dans la liste de mariage de Lynn et laissai ma carte dessus. À présent, armée de ma robe or et bleu et de ma coiffure extravagante, je me rendais à la fête.