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Livres - Page 76

  • [Livre] Beaux mecs et sac d'embrouilles

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    Résumé : Mentir, ça n'a vraiment rien de compliqué. En tous cas, cela n'a jamais été un problème pour moi. Jusqu'à l'arrivée d'un certain Tommy Sullivan, fraîchement débarqué en ville danse seul but de me gâcher l'existence. Bon, d'accord, j'ai trahi sa confiance quand on était au collège, mais c'était il y a quatre ans ! Sans compter qu'il en a profité pour devenir un vrai canon !
    Entre mes deux petits copains et mes gros mensonges, le concours "miss Clam" et mon job au restaurant, je ne sais plus où donner de la tête. Et je crois que le retour de Tommy ne va pas arranger les choses...

    Auteur : Meg Cabot

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Je trouve que ce genre de livre est un livre fait pour être lu au bord de l’eau ou dans son bain. C’est une petite histoire sympathique mais on ne se frappera pas la poitrine de désespoir s’il y a du sable entre les pages ou s’il fait une chute aquatique.
    Comme souvent dans les livres de Meg Cabot, l’histoire est légère et l’héroïne un poil énervante.
    Il faut quand même avouer qu’elle est moins insupportable que d’autres héroïnes de Chick lit. D’abord, elle n’a que 17 ans, ce qui lui donne l’excuse de l’âge. Ensuite, ses mensonges ne sont pas bien graves : elle sort avec deux garçons, elle ne dit pas à ses parents qu’elle économise pour un appareil photo pour ne pas leur faire de la peine, vu qu’ils lui en ont offert un à noël (un appareil familial alors qu’elle veut un professionnel)… Il n’y a pas de quoi se jeter des pierres.
    En revanche, ce que j’ai beaucoup apprécié c’est le thème qui est à mes yeux le plus important dans ce livre : la quasi impunité qu’on, dans les petites villes, les membres des équipes sportives du lycée.
    On sait bien qu’aux Etats-Unis le sport scolaire et universitaire est très important et rassemble de nombreux supporter, mais on constate, surtout dans les villes de province, que les joueurs, surtout si leur équipe remportent les matches, sont souvent considérés comme des demi-dieux : notes revues injustement à la hausse par les professeurs, passe-droits, indulgence des habitants de la ville et des autorités locales… Tout un tas de choses dont ne bénéficient pas les autres jeunes, même s’ils sont tout aussi remarquables dans d’autres domaines.
    J’ai beaucoup aimé que l’auteur nous montre à quel point cette vénération peut aller loin (dans les actes comme dans le ridicule) à travers les yeux de personnes qui ne sont pas des fans aveugles et prêt à tout pardonner et accepter sous prétexte que quelqu’un sait taper dans un ballon.
    Bien sur ce contexte, même s’il est pour moi le point le plus important et le plus intéressant du livre, n’est qu’une toile de fond pour l’intrigue qui est celle de tout bon roman de chick lit qui se respecte : l’héroïne va-t-elle sortir indemne des mensonges dans lesquels elle s’enferre et avec quel garçon (question Ô combien importante) finira-t-elle (quoi que, quiconque ayant un QI dans la moyenne et ayant déjà lu un livre de ce genre, tout auteur confondu, devrait pouvoir répondre à cette question très vite).

    Un extrait : — Mais qu’est-ce qu’elle fiche ici, celle-là ? s’est écriée ma meilleure amie, Sidney van der Hoff, alors que je m’approchais de la banquette du coin pour distribuer les menus.

    Sidney, bien sûr, ne parlait pas de moi, mais dévisageait une fille à une table voisine. Je ne pris pas la peine de jeter un œil pour voir à qui elle faisait allusion, car mon petit ami, Seth, assis à côté d’elle, me contemplait avec son beau sourire… Un sourire qui fait craquer toutes les filles depuis le CM2, année où nous avons remarqué pour la première fois sa dentition parfaite et immaculée, ses lèvres à croquer.

    Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi, entre toutes les filles de l’école, c’est sur moi qu’il a choisi de poser ces lèvres.

    — Salut, bébé ! m’a-t-il lancé dans un battement de cils – lesquels, longs et sexy, ont fait dire à ma mère lors d’une conversation téléphonique avec la mère de Sidney qu’ils étaient du gâchis, parfaitement inutiles à un garçon.

    Seth a enroulé un bras autour de ma taille et m’a serrée contre lui.

    — Salut ! ai-je répondu, un peu essoufflée, pas simplement à cause de son étreinte, mais aussi de la table douze couverts dont les convives célébraient le quatre-vingt-dix-septième anniversaire de Mme Hogarth et m’éreintaient à force de siroter leurs verres de thé glacé qu’il me fallait reremplir toutes les deux minutes et à volonté. C’était comment, votre film ?

    — Nul ! a tranché Sidney pour tout le monde. T’as rien raté. Les cheveux blonds ne vont pas du tout à Lindsay ; je la préfère en rousse. Non mais sérieusement, qu’est-ce que Morgan Castle fait ici ? (Sidney s’est servie du menu que je venais de lui donner pour pointer une table que servait Shaniqua.) Elle est drôlement gonflée, vous ne trouvez pas ?

    J’ai d’abord cru que Sidney se trompait car Morgan Castle n’était pas du genre à mettre les pieds à La Mouette rieuse en pleine saison, lorsque les touristes affluent. Les gens du coin comme elle savent très bien qu’il vaut mieux éviter cet endroit l’été. En tout cas, quand on n’a pas réservé. En haute saison, sans réservation, il faut compter une heure d’attente minimum les soirs de semaine comme ce mardi et deux heures le week-end.

    Ça n’a pas l’air de gêner les touristes. Mais il faut préciser que Jill, notre hôtesse d’accueil, leur distribue à chacun un de ces énormes bipeurs, trop grands pour entrer dans leur poche ou pour qu’ils partent avec par erreur, en leur disant qu’elle les bipera dès qu’une table se libère.

    Vous seriez étonné de l’impact positif que cette information a sur les touristes. J’imagine qu’ils sont habitués parce que c’est pareil dans les chaînes de restaurants là où ils habitent. Ainsi, ils repartent avec leur bipeur et tuent le temps en flânant sur la jetée. Ils jettent, par-dessus la rambarde, un œil aux bars rayés qui nagent dans l’eau claire. (Là, il y a toujours un gamin pour s’exclamer : « Regarde, maman ! Des requins ! ») Certains poussent jusqu’au Vieux-Port – ses rues pavées, ses boutiques pittoresques – avant de rebrousser chemin en lorgnant au passage la jet-set estivale occupée à regarder la télévision par satellite ou à siroter un gin-tonic à bord de ses yachts.

    Alors, leur bipeur retentit soudain et ils s’empressent de regagner le resto pour prétendre à leur table.

    Parfois, tandis que Jill conduit les touristes à une de mes tables, j’en surprends un qui demande : « On ne peut pas plutôt s’asseoir LÀ ? », en pointant du doigt une longue table avec banquette dans un coin.

    Dans ce cas, Jill sort toujours un truc dans le genre : « Je suis vraiment désolée. Cette table est réservée. »

    Sauf que c’est n’importe quoi parce que la table n’est pas réservée. Enfin, pas vraiment. On la garde tous les soirs au cas où un VIP débarquerait.

    Ce n’est pas qu’il y ait tant de VIP que ça à Eastport, Connecticut. Bon d’accord : il n’y en a pas. De temps à autre, pourtant, au moment du creux entre le déjeuner et le dîner, avec Jill et Shaniqua, on s’assoit et on se met à délirer en imaginant qu’une VRAIE célébrité passe la porte du restaurant. Chad Michael Murray par exemple (bien qu’il ait baissé dans notre estime depuis qu’il a divorcé) ou Jared Padalecki, ou même le prince William (qui sait ? Son yacht pourrait très bien s’être perdu…).

     

  • [Livre] Des bleus au cœur

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    Résumé : Rebecca et Hephzibah sont soeurs jumelles.
    Elles viennent d'entrer au lycée, c'est la première fois qu'elles ont le droit de sortir.
    Ce qu'elles partagent : un secret terrible, des parents violents et l'envie de s'enfuir.
    Une seule d'elles réussira, mais jusqu'au bout elles resteront unies: le reflet l'une de l'autre dans le miroir, l'une dans la lumière, l'autre dans l'ombre.

    Auteur : Louisa Reid

     

    Edition : Plon

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 10 Mai 2012

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Le livre s’ouvre avec l’enterrement d’Hephzibah, l’une des deux jumelles.
    L’histoire alterne ensuite entre Rebecca, timide, effrayée, effacée, amoureuse de la lecture, qui raconte sa vie après la mort de sa sœur et Hephzibah, plus délurée, qui raconte comment c’était, avant.
    La situation n’a guère changée entre les deux, mais chacune a un point de vue légèrement différent sur la situation.
    Haphzibah est plus rebelle, plus déterminée à changer sa vie. Elle se montre aussi très égoïste, utilisant sa sœur sans aucun scrupule que ce soit pour la couvrir lors des instants de libertés qu’elle se procure ou pour la protéger quand les choses risquent de tourner mal.
    Elle ne lui donne rien en échange, se moquant d’elle ou l’ignorant, allant jusqu’à faire semblant de ne pas la connaître au lycée, puisqu’elles ne se ressemblent pas.
    Quand l’orage gronde, elle s’enfuit, laissant sa sœur l’affronter seule.
    Rebecca désapprouve beaucoup sa sœur, mais je crois que c’est par peur de se retrouver seule. Pourtant, elle n’hésite jamais à faire en sorte que la colère de leur père se porte sur elle pour protéger sa sœur qui, franchement ne le mérite pas.
    Elle est plus effacée, atteinte d’un syndrome qui rend son visage différent ce qui la complexe. Et comme elle est confrontée aux moqueries ou aux gens qui la dévisagent et que son père lui a seriné depuis sa naissance que c’était là l’œuvre du diable, elle ne peut pas accepter sa différence.

    Les parents sont de vrais monstres, il n’y a pas d’autres mots. Le père est un fanatique religieux ayant sa propre vision des écritures et j’ai eu l’impression qu’il n’était guère apprécié par sa hiérarchie. C’est lui le plus violent. Hephzibah parle de lui en disant papa ou Saint Roderick, Rebecca l’appelle Le Père.
    La mère est plus effacée mais n’est pas en reste, sa haine envers ses filles suinte de tous ses pores. Parfois je me suis même demandée si elle n’était pas plus coupable encore que son époux.

    Mais les plus coupables, à mon sens, ce sont les gens : l’oncle et la tante qui ont désertés, les paroissiens, les voisins, tous ceux qui n’ont pas pu ne pas se rendre compte que quelques chose clochait, que ce n’était pas normal que deux jeunes filles ne sortent jamais de chez elles sauf pour nettoyer l’église et assister aux offices. Tous ceux qui n’ont pas trouvé anormal qu’elles ne soient scolarisées qu’au moment d’entrer au lycée. Tous ceux, enfin, qui se sont contenté de se dire qu’un vicaire ne pouvait qu’être un bon parent.
    Personne ne leur tend la main, tout le monde croit les mensonges du père, aussi énormes soient-ils.

    Dès les premières pages, donc, on sait qu’Hephzi est morte et on sait aussi que les sœurs sont victimes de maltraitance. Mais ce n’est qu’au fil des pages que l’ampleur de cette maltraitance se dévoile et ce n’est qu’à la presque fin que l’on connaît les circonstances de la mort de l’adolescente.

    C’est un livre très dur dans lequel on est révolté la majorité du temps. C’est aussi un livre qui se lit vite, car une fois qu’on est plongé dans l’histoire, on veut en savoir plus. On veut savoir si Rebecca va réussir à se sortir de cette spirale de violence, si le vicaire va enfin payer pour ses crimes, et comment est réellement morte Hephzibah.

    Un extrait : Aujourd’hui, ils m’ont obligée à aller à l’enterrement de ma sœur. J’ai fini par céder, je n’avais pas tellement le choix. La robe noire qu’Hephzibah avait portée l’année dernière, aux funérailles de Mamie, retombait lourdement sur mes os. Je l’ai portée comme on porte une armure. Elle a toujours été la plus grande. La première-née, la plus forte, la plus jolie, la plus aimée des jumelles. J’avais marché dans son ombre pendant seize ans et j’avais appris à aimer cette douce obscurité ; c’était une cachette sûre. Je frissonnais, maintenant, dans l’air saisissant du mois de janvier. Nous étions le premier jour de la nouvelle année et cela faisait une semaine que ma sœur était morte.

    Mamie était si gentille, nous guettions nos séjours chez elle, comme d’autres enfants guettent Noël. Enfin une occasion de manger du chocolat et de regarder la télévision. De lire des livres jusque tard, bien plus tard que l’heure d’éteindre la lumière. Chez Mamie, on avait le droit d’éclater de rire et de se déguiser, elle nous laissait même essayer son maquillage. Hephzi adorait se maquiller, plus ça scintillait et plus elle aimait. C’est Mamie qui s’est arrangée pour qu’Hephzi ait un soutien-gorge quand elle a commencé à avoir de la poitrine, à douze ans. Parfois, elle nous emmenait au cinéma et on regardait des films inconvenants : les princesses Disney, les dessins animés, Harry Potter. Elle était la maman de La Mère et elle nous aimait. Elle m’embrassait, elle me disait que j’étais adorable. Que j’étais son petit cœur. Personne d’autre ne m’avait jamais dit ça. Mais nous avons grandi et plus nous grandissions, moins nous allions lui rendre visite. Cela n’en valait pas la peine, disaient Les Parents, nous serions plus utiles dans leur église qu’à traînasser chez Mamie. Les années ont passé, béantes de son absence. Je savais que nous manquions à Mamie. Quand elle appelait et que l’une d’entre nous parvenait à décrocher le combiné, sa voix semblait faible et très éloignée, comme un avion de papier qui disparaîtrait peu à peu au loin, en tourbillonnant. Et puis elle est morte.

    J’ai classé la journée d’aujourd’hui comme une nouvelle journée noire. Cette histoire est profondément gravée dans mon cœur. J’ai beaucoup d’histoires au fond de moi ; si on ouvrait mon corps, on pourrait en lire les manuscrits. Si on regardait en moi après avoir épluché ma peau, sous la chair et les os, on trouverait une bibliothèque entière de souffrance. Peut-être qu’on me demanderait des explications. Après tout, je suis la gardienne de ce passé. Mais certaines choses sont trop terribles à raconter et j’ai enfoui ces mots tout au fond de moi. Ce sont des mots que je n’ai pas même murmurés à ma sœur, des mots que je n’ose pas prononcer à voix haute. Je voudrais tellement qu’ils cessent de gémir entre les quatre murs de ma chambre, qu’ils arrêtent de me hanter jusque dans mes rêves.

    Sur le cœur je porte une cicatrice pour la mort de Mamie et une autre pour le premier jour où Hephzi n’a pas voulu rentrer à la maison avec moi, après l’école. J’ai dû mentir pour expliquer son absence quand je suis arrivée seule au presbytère ; j’ai dit qu’elle était en cours de soutien de maths. Ça, c’était au début, quand on est allées au lycée pour la première fois, en septembre dernier, il y a cinq mois. À l’école, tout le monde s’est vite aperçu à quel point ma jumelle était jolie, mignonne et drôle. Elle n’a pas tardé à être invitée à des fêtes, à parler à des garçons. Comme je suis sa sœur, on ne m’a pas trop embêtée mais je crois qu’ils se moquaient de moi derrière mon dos. Peut-être qu’Hephzibah se joignait à eux, d’ailleurs. Tout le monde évitait mon regard. Les profs eux-mêmes avaient du mal à me regarder.

     

  • [Livre] Célibataire? Faut pas t'en faire!

    Je remercie Babelio et sa masse critique, les éditions Jourdan et Alexandra Le Dauphin pour cette excellente lecture

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    Résumé : Un témoignage intemporel qui touche une large population, un thème universel qui parle tant aux hommes qu'aux femmes : le célibat. Laissez-vous embarquer dans les folles aventures sentimentales de Célibette, riez, compatissez et suivez ses judicieux conseils. Son histoire peut vous surprendre ... Malheureuse en amour, Isabelle, alias Célibette, a décidé de se prendre en main pour redresser son baromètre sentimental. Celui-ci indiquant une météo capricieuse, Célibette espère voguer vers un ciel plus clément. Mais pour cela, elle doit réagir, revaloriser son image et arrêter d'être le paillasson que les hommes piétinent allégrement. Quel sera son plan d'action ? Comment parviendra-t-elle à se reconstruire ? Trouvera-t-elle l'amour sur les sites de rencontres ou au supermarché avec une courgette comme alliée ?

     

    Auteur : Alexandra Tressos – Le Dauphin

     

    Edition : Jourdan

     

    Genre : humour comédie

     

    Date de parution : 28 janvier 2016

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : On a ici un petit livre très drôle sur le célibat et surtout sur la recherche de l’âme sœur.
    On sourit souvent. Pour ma part, je n’ai pas vraiment éclaté de rire, car les situations présentées sont trop proches de celles que j’ai vécues (si si un mix de Guillaume et David, c’est possible !!!!). Mais je suis sûre et certaine que celles qui n’ont jamais été aux prises avec un PNI (Pervers Narcissique Immature), ou qui n’ont jamais eu affaire aux perles de Meetic ont bien rit en lisant les (més)aventures d’Isabelle alias Célibette.
    J’ai passé mon temps à dire : Oh purée oui (bon ok, soyons honnête, purée n’est pas précisément le mot qui est sortit de ma bouche), Oh la la c’est tout à fait ça (quoi que le coup ou plutôt les coups du supermarché, j’ai pas osé !).
    Cela dit, chapeau à l’auteur qui arrive à mettre en garde contre un élément toxique au possible : la mère…euh non pardon le pervers narcissique (quoique dans certain cas, la mère aussi, surtout la sienne… au pervers narcissique…vous suivez ?) avec beaucoup d’humour.
    Il faut dire que ce n’est pas précisément un sujet qui prête à rire, mais que, dans ce cas, on aura peut être moins de mal à admettre qu’on a bien affaire à ce genre de vermine vicieuse (et pour laquelle Raid n’a pas encore inventé de produit efficace…quoique, dans les yeux, l’anti cafard peut peut-être marcher) que lorsqu’on lit un article bien sérieux sur le sujet qui laisse entendre, en plus (sûrement écrit par un mec), qu’on l’a bien cherché…
    Mais je m’égare, revenons au livre.
    Célibette, Isabelle de son petit nom, n’a pas du tout l’intention de rester une vieille fille, même si ses charmantes copines ont l’air de laisser entendre que c’est déjà le cas (oui c’est sous entendu quand on commence à essayer de vous caser).
    Le livre est émaillé de conseils que l’on peut suivre (ou non, bien sûr, on n’a pas signé de contrat, mais bon, il y a de bons conseils…moi je dis ça…je dis rien…).
    Quand on lit les diverses expériences relatées dans la recherche de l’âme sœur de Celibette, on se dit : pfff n’import’nawak, l’auteur a vraiment une imagination débordante… Et bien non ! (enfin si, elle a une imagination débordante, ce n’est pas la question, ne changeons pas de sujet) Tout ce qu’elle raconte est vrai !!! Promis, juré craché (euh peut être pas craché, la femme de ménage vient de passer). J’en ai vécu certaines… et mes copines d’autres…. Bref à nous toute, on dit bien avoir couvert toutes les situations présentées, et même davantage… (et c’est vrai que celles qui ne sont arrivées qu’aux autres m’ont bien fait rire… ben quoi, je suis humaine, hein).
    En bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre (et je vais prendre le train plus souvent…)
    (Et vous avez qu’à le lire pour savoir pourquoi !)

    Un extrait : Je discute avec « Louis XIV » (ah…la finesse des pseudos) qui me raconte ses déboires amoureux. Il s’épanche sur le comportement des filles qui, visiblement, le malmènent. Il me paraît méfiant, prêt à détaler à la moindre alerte. Une intuition vérifiée, d’ailleurs, malheureusement pour moi.

    Pourtant, la magie d’Internet opère : poudre virtuelle aux yeux, j’échange sur ma vie en général et me prends (encore) à rêver que c’est lui, mon prince charmant. Comme d’habitude, je veux tellement y croire que je ne vois pas les signes avant-coureurs annonçant une catastrophe imminente.

    Nous nous rencontrons après deux mois et demi de conversation soutenue à raison d’au moins deux heures par soir, étalée sur six soirs (le dimanche, on se repose), le tout multiplié par deux mois et demi, donc. Autant dire que nous ne nous découvrons pas et qu’en toute logique, nous allons discuter en toute sérénité. Pourtant…Il faudra exactement 6 minutes 24 secondes pour qu’enfin j’ouvre la conversation verbale, nourrie jusqu’alors de jeux de regards extrêmement bizarres où chacun essaie de décrypter l’autre.
    Sourcils arqués, sourire figé, « Louis XIV » fait moins le malin que derrière son écran, visiblement. On dirait même que quelqu’un lui écrivait son texte tant le discours qu’il tente de tenir s’avère sans envergure et construit sur des bases plus que bancales.

    J’essaie de cacher ma déception, ce qui est loin d’être gagné étant donné que j’ai une fâcheuse tendance à laisser mes émotions transpirer sur mon visage jusqu’à ce qu’elles explosent. Est-ce cela qui a déstabilisé le Roi Soleil ? Il s’attendait peut-être à ce que sa Cour (donc moi) se mette à applaudir ses pensées archaïques du genre « femme = ménage » ? Forcément, avec moi, il est mal tombé. Non seulement je ne cautionne pas ce genre d’équation, mais en plus, je le clame. J’y suis peut-être allée un peu fort en lui rétorquant que pour moi, l’homme doit manier le balai ; une condition sine qua non pour entrer dans ma vie.

    « Louis XIV » pâlit, prétexte un rendez-vous urgent et s’enfuit à toutes jambes. Je tente de le contacter le soir même pour obtenir un semblant d’explication ce qui s’avère peine perdue : « Louis XIV » a complètement disparu de la circulation. Compte supprimé. Tel un phénix, j’imagine qu’il renaîtra de ses cendres le lendemain. « Louis XV » ?, « Charles X » ?, « Henri IV » ? La lignée des rois de France, bien qu’éteinte, regorge de possibilités de pseudos.
    Dorénavant, j’éviterai Mérovingiens, Carolingiens (et Capétiens aussi tant qu’à faire) sévissant sur la Toile. Ils ont visiblement gardé un esprit aussi étriqué que leurs tenues.

     

  • [Livre] Partir

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    Résumé : Un mari apparemment charmant. Un fils adorable. Une maison ravissante. Emily Coleman est une femme comblée. Pourtant, un beau matin, elle prend le train pour Londres, bien décidée à tout laisser derrière elle. C'est désormais sous l'identité de Catherine Brown qu'elle partage un appartement miteux avec des colocataires et occupe un travail sans avenir. Elle n'aspire désormais qu'à une seconde chance. Mais qu'est-ce qui a pu la pousser à abandonner une vie qui semblait si parfaite ? Quel est ce secret qu'elle protège avec tant de force ?

     

    Auteur : Tina Seskis

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 mars 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : On est ici dans un thriller psychologique où on rencontre un véritable puzzle, alternant entre divers personnages et mêlant passé et présent.
    Pour autant, on ne perd pas le fil de l’histoire.
    En effet, les points de vue des personnages secondaires ainsi que le passé d’Emily/Cat sont racontés à la troisième personne.
    Le récit au présent d’Emily/Cat, qui est le plus important, est à la première personne.
    Au premier coup d’œil, on peut donc se situer dans le temps. Pour les personnages, c’est tout aussi facile, le nom du personnage concerné étant cité dès la première phrase du chapitre qui lui est consacré.
    Dès le départ, on a certains indices sur les raisons qui ont pu conduire au départ d’Emily. Cependant, il est difficile d’avoir des certitudes car on a toujours l’impression d’être à deux doigts de la solution mais sans arriver à voir l’ensemble du tableau.
    C’est un livre addictif, peut-être parce que les informations nous sont distillées au compte-goutte et qu’il est extrêmement difficile d’attendre pour en savoir plus.
    Quand on a enfin la réponse à nos questions, j’avais deviné une petite partie mais j’étais loin du compte en réalité. Disons que j’avais un élément sur environ une centaine.
    Je n’ai vraiment pas vu venir cette explication, il faut dire que l’auteur a su admirablement nous donner pleins d’infos tout en nous cachant un élément essentiel. On se rend d’ailleurs compte qu’elle ne nous induit pas vraiment en erreur, on le fait tout seul.
    C’était donc une excellente lecture. Avec peut être un début un peu lent, mais un rythme qui s’accélère au fur et à mesure que l’on s’approche de la conclusion.

    Un extrait : Le quartier est moche et la maison parfaitement minable. Non seulement je n’ai pas envie d’entrer mais je me demande ce que je fais ici. (J’ai peut-être fini par devenir folle. Ç’aura mis du temps, en tout cas.) J’ignore ce qui m’attend à l’intérieur mais ça ne peut pas être pire que ce que j’ai devant les yeux – une haie encombrée de broussailles que personne n’a taillée depuis une éternité, des caisses remplies de bouteilles vides empilées dans un coin, trois grosses poubelles à roulettes dégageant une odeur immonde, des rideaux à gros motifs suspendus de guingois derrière des fenêtres en alu, une façade en briques ébréchées, peintes à la va-vite, un porche en PVC. Je pense à notre magnifique cottage de Chorlton fleurant bon la lavande, à sa porte d’entrée vert bouteille, à ses fenêtres ornées de jardinières débordant de géraniums. Je revois notre quartier de bobos, paisible mais toujours animé. L’endroit idéal pour fonder une famille. C’est pour cela que nous l’avions choisi au départ. On avait tout sur place : des bistrots sympas, des marchés, des concerts en plein air, une grande brasserie avec une terrasse verdoyante et, bien sûr, de magnifiques sentiers de randonnée le long de la Mersey. Ben avait même dit qu’on pourrait acheter un chien. Je lui avais souri parce que nous avions eu la même idée au même moment, comme toujours.

    À présent, je n’arrive pas à détacher mes yeux de cette baraque pourrie. Je devrai m’en satisfaire si je veux dormir avec un toit sur la tête, cette nuit – l’heure tourne, alors parons au plus pressé. Je respire à fond, redresse le dos, rajuste la sangle de mon fourre-tout qui me scie l’épaule et pose le pied sur le perron.

    Une fille noire à la mine revêche ouvre la porte. « Oui ? dit-elle.

    – Bonjour, je viens pour la chambre.

    – Quelle chambre ? Il n’y a pas de chambre ici.

    – Oh. J’ai discuté avec… » Je réalise que la fille de l’Essex ne m’a pas donné son nom. Je fais une deuxième tentative.

    « J’ai discuté avec une personne au téléphone, cet après-midi. Elle disait que quelqu’un avait déménagé, qu’une chambre était libre…

    – Vous devez vous tromper d’adresse, désolée. » Elle commence à repousser le battant.

    « Non, s’il vous plaît, dis-je. C’était, euh, la chambre de Castro, je crois. Il est parti aujourd’hui, paraît-il. Est-ce que je peux parler à quelqu’un qui serait au courant ? »

    La fille prend un air agacé. « Personne ne s’appelle Castro, ici. Je vous l’ai déjà dit, vous vous êtes trompée d’adresse. » Elle me claque la porte au nez.

    Je tourne les talons, le visage baigné de larmes. Quelle humiliation ! Je vacille sous le poids de mon sac, alors je le pose sur le trottoir au pied de la haie et je m’assois dessus. Personne ne peut me voir depuis la maison. J’ai l’impression que je vais m’évanouir. J’ai chaud, j’ai faim, je n’ai nulle part où aller, tout me file entre les doigts. Je colle ma tête entre mes genoux en attendant que le manège cesse de tourner. Je veux rentrer chez moi, je veux mon mari. Soudain, j’entends la porte s’ouvrir, une fille courir dans l’allée en m’interpellant. Je garde la tête baissée sans répondre et, quand je m’aperçois qu’elle est debout devant moi, je me force à lever les yeux et je vois… un ange. « Tu es venue pour la chambre de Fidel ? Allons, trésor, ne pleure pas, cette nana est vraiment insupportable quand ça lui prend. Il ne faut pas faire attention. Viens, entre, je vais te préparer un verre, tu m’as l’air d’en avoir besoin. » Et c’est ainsi que je fais la connaissance d’Angel, mon ange gardien, mon salut.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T06 - Crime et baby-sitting

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    Résumé : Quand le livreur de bois se met à lancer en chantant des bûches à la tête d’Aurora, avant de se déshabiller dans son jardin, la bibliothécaire la plus atypique et sympathique de Géorgie entrevoit de nouveaux ennuis. Regina, la nièce de son mari Martin, débarque à l’improviste avec un nourrisson dont la naissance ne leur avait même pas été annoncée. À peine arrivée, la jeune mère disparaît en laissant l’enfant sous un lit et le père sur le pas de la porte, assassiné… Sur les traces de Regina, Aurora et Martin retournent jusqu’en Ohio pour y découvrir, à leurs risques et périls, les méandres de l’instinct maternel et de sordides secrets de famille.

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 24 Septembre 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Ce tome est le dernier traduit en français et, Dieu merci, il ne se termine pas en laissant des questions ouvertes parce que j’aurais alors maudit les éditeurs français plus que je ne le fait déjà.
    Ce tome m’a énervée. Ou plutôt ce sont la majorité des personnages qui m’ont énervée.

    J’ai trouvé Aurora egocentrique et immature. Elle qui ne cesse de se plaindre de ne pas avoir d’enfant se met immédiatement à se plaindre de devoir s’occuper de celui de la nièce de son mari. Elle regrette presque de ne pas pouvoir ranger le gamin sur une étagère jusqu’à ce qui lui prenne l’envie de s’en occuper de nouveau.
    D’ailleurs son amie Sally résume ça parfaitement, et, même si Aurora est choquée et n’admet pas les critiques qui lui sont faites, j’ai trouvé l’analyse de la journaliste parfaitement juste.
    Martin continue avec ses cachotteries permanentes et, même s’il y a toujours beaucoup d’amour entre eux, j’ai l’impression qu’Aurora atteint la limite de ce qu’elle est capable de supporter avec lui. De plus son indifférence devant la stérilité de sa femme, révélée dans le tome précédent, est vraiment horrible. Dans la mesure ou lui-même a un fils, dont il ne s’est apparemment pas occupé en dehors de mettre la main au porte-monnaie, et dans la mesure ou il n’était pas certain d’avoir envie d’autres enfants, il fait comme si la stérilité d’Aurora n’était pas un problème. De toute évidence, le fait qu’elle puisse en souffrir ne lui traverse même pas l’esprit.
    Les quelques détails que donne Aurora sur ses relations avec la famille de son mari donne envie de leur mettre des claques à tous, tous autant qu’ils sont. Au final celle qui se montre la plus amicale avec elle, c’est Cindy, l’ex-femme de Martin, c’est quand même un comble.
    Regina, la nièce de Martin est insupportable de stupidité et d’immaturité et Rory, son « ami », est louche et semble non seulement avoir un sens moral plus que douteux mais prendre clairement tout le monde pour des imbéciles.
    Pour une fois, j’avais trouvé à l’avance qui était le coupable (bon ok, seulement quelques pages avant que ce ne soit révélé).
    En revanche, il y a une intrigue secondaire dans ce tome, et celle là je n’aurais jamais pu trouver la solution. Je lui reproche quand même de ne pas être aboutie, j’aurais aimé une vraie conclusion sur ce sujet.
    Il y a aussi quelque chose de différent dans ce tome, c’est que c’est le premier de la série qui m’ait fait pleurer.
    Je ne m’attendais pas du tout à l’épilogue, je ne pensais vraiment pas que les choses s’enchaineraient de cette façon.
    Bien que le tome ne se termine pas, comme je l’ai dis plus haut, sur des questions restées en suspend, j’aurais aimé lire le tome 7 avant de connaître les retombées des derniers évènements de ce tome. Mais comme je ne suis pas bilingue, je resterais frustrée !

    Un extrait : Le début de la fin, ce fut le jour où le livreur de bois devint fou, dans mon jardin.

    Darius Quattermain apparut soudain au volant de son vieux pick-up bleu brinquebalant, qui traînait une remorque remplie de bûches de chêne. Mère et John Queensland étaient sur le point de partir. Aida Brattle Teagarden Queensland – ma mère, en d’autres termes – revenait d’un séminaire destiné aux professionnels de l’immobilier, catégorie « Mon CA dépasse le million ». Très occupée, elle s’était malgré tout donné la peine de m’apporter une robe qu’elle m’avait achetée là-bas, en Floride. Retraité, son mari John l’avait accompagnée, simplement parce qu’il aime bien passer du temps avec elle.

    Alors que Darius descendait de son véhicule, Mère me serrait dans ses bras.

    — John ne se sent pas très bien, Aurora. Nous allons reprendre la route et rentrer.

    Elle s’exprimait toujours comme si nous vivions à la lisière de toute civilisation. En réalité, notre propriété se situe à deux kilomètres de Lawrenceton et par temps clair, j’aperçois la sienne, nichée aux abords de la plus jolie banlieue de la ville.

    John n’avait en effet pas bonne mine et je trouvais cela inquiétant. C’est un golfeur et, à 64 ans, il rayonne de santé et d’énergie. Il est bel homme d’ailleurs, et pour ne rien gâcher, il est vraiment gentil. À ce moment précis néanmoins, son âge se voyait cruellement et il avait l’air gêné – les hommes ne supportent pas la maladie.

    — Rentre donc te coucher, lui conseillai-je, préoccupée. Et n’hésite pas à m’appeler, quand Maman sera au bureau, d’accord ?

    — Oui, ma chérie, ne t’inquiète pas, me répondit John, l’air grave.

    Tandis qu’il s’installait du côté passager de la Lincoln de Mère, celle-ci frôla ma joue de ses lèvres et je la remerciai de nouveau pour la robe. Pendant qu’elle faisait demi-tour et redescendait notre allée, je suivis la voiture des yeux, avant de marcher tranquillement vers Darius, qui enfilait ses gants de travail.

    Cette journée parfaitement ordinaire avait commencé par le départ de Martin pour l’usine. Puis j’étais allée travailler à la bibliothèque. À mon retour, j’avais décidé que je ne ferais pas grand-chose.

    Je n’en avais pas la moindre idée, mais cette journée parfaitement ordinaire allait prendre un tour catastrophique.

    Tout commença très lentement.

    — Vous le voulez où, votre bois, madame Bartell ? me demanda Darius Quattermain.

    — Ici, sous les marches, s’il vous plaît.

    Nous nous tenions près du garage, qu’un passage couvert relie à la maison. De ce côté-là, un escalier monte le long du mur et mène à un studio aménagé sous le toit.

    — Vous n’avez pas peur que les insectes abîment votre parement ?

    Darius me fixait d’un œil dubitatif et je haussai les épaules.

    — C’est Martin qui a choisi l’endroit. Si ça ne lui plaît pas, il peut toujours déplacer le tout.

    Il me toisa d’un regard étrange, presque comme s’il me voyait pour la première fois. Conservateur dans l’âme, il estimait certainement que mon attitude n’était pas appropriée pour une bonne épouse.

    Malgré tout, après m’avoir demandé la permission d’approcher la remorque aussi près que possible, il se mit au travail et déchargea rapidement dans le froid. Le ciel était gris et la météo avait annoncé de la pluie. Le vent se leva, soufflant mes cheveux longs dans mes yeux et me faisant frissonner. J’enfonçai mes mains dans les poches de mon épais gilet rouge et me tournai pour rentrer à l’intérieur. J’avais planté des rosiers au coin de la véranda, derrière la maison, côté cuisine. Ils avaient besoin d’une bonne taille. Je me demandais si je pouvais m’en charger maintenant ou s’il fallait plutôt attendre le mois de février, lorsqu’une bûche vint frapper le sol devant moi, manquant ma tête de peu.

    Je fis volte-face en m’écriant.

    — Monsieur Quattermain ? Ça va ?

    Darius Quattermain, diacre de la Sainte Église d’Antioche, entonna soudain « Elle descend de la montagne à cheval » en s’égosillant. Il ne s’était pas interrompu dans sa tâche. Toutefois, au lieu d’empiler sagement les bûches, il les envoyait voler en tous sens avec frénésie.

    — Ho là ! m’exclamai-je d’une voix forte, luttant contre la panique.

    Le rondin suivant faillit atteindre mon épaule et je battis en retraite chez moi, refermant à clé aussitôt le seuil passé. Une minute plus tard, je risquai un œil par la fenêtre. La situation ne montrait aucun signe d’accalmie et Darius avait encore une belle quantité de munitions dans son pick-up – je n’y pensais même plus en termes de combustible.

    Je composai alors le numéro du shérif.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T05 - La Mort en Talons Aiguilles

    aurora teagarden tome 5 la mort en talons aiguilles.jpg

    Résumé : Il faut bien le dire, Aurora Teagarden n’avait jamais porté le sergent détective Jack Burns dans son cœur. Mais le jour où elle voit atterrir son cadavre, largué par avion, au beau milieu de son jardin, le souffle lui manque. Par chance, Roe ne figure pas sur la liste des suspects : elle n’a apparemment rien à voir avec ce meurtre. Pourtant, d’autres phénomènes étranges se produisent révélant un message à elle seule destiné, un code qu’elle a intérêt à déchiffrer avant qu’il ne soit trop tard…

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 04 Juin 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Petit bond dans le temps et nous voilà deux ans après les évènements du tome précédent.
    Aurora file le parfait amour avec Martin tandis qu’autour d’elle les couples qu’elle enviait jadis semblent se déliter : son amie Sally s’est séparée de Paul, son second mari qui est aussi le frère de son premier mari, son ex petit ami Arthur s’est séparé de son épouse Lynn, une des amie dont elle avait été la demoiselle d’honneur a divorcé et est revenu vivre à Lawrencetown…
    Aurora a pris ses habitudes en tant qu’épouse et le couple que son mari a engagé pour servir à la fois de gardes de corps et de jardiniers est devenu des amis.
    La vie est donc bien tranquille.
    Ca ne pouvait pas durer.
    Et pour une fois, ce n’est pas Aurora qui cherche les ennuis, mais bien les ennuis qui la trouvent.
    Le corps de Jack Burns, l’inspecteur de la criminelle qui n’a jamais caché son hostilité envers la jeune femme, tombe littéralement dans son jardin, largué apparemment d’un avion.
    Puis des phénomènes étranges se produisent : un ruban noué autour du coup de sa tigresse de chatte, des fleurs livrées anonymement, l’agression d’une personne avec qui Aurora et Angel, sa garde du corps, s’étaient disputées….
    Mais qui donc est visée ? Aurora ? Ou Angel qui est présente à chaque fois ? Les messages pourraient s’appliquer aussi bien à l’une qu’à l’autre.
    En parallèle de tout ça, deux personnes, dont on ne sait exactement si elles sont policiers, marshalls, agents fédéraux, mais qui sont clairement antipathiques, semblent s’intéresser d’un peu trop près à la mort de Jack Burns et par ricochet à Aurora et son entourage.
    Je sens une certaine tension entre Aurora et son mari. Pas forcément quelque chose de grave, mais Aurora a appris une chose sur elle et Martin ne semble pas comprendre l’importance que cette révélation a sur son épouse.
    Encore une fois, je n’ai pas vu venir le coupable, et encore une fois, quelques indices permettaient de le soupçonner mais j’étais tellement partie sur une autre piste que je ne les ai remarqués que quand Aurora l’a elle-même pointé du doigt.
    L’air de rien, cette série est addictive et je vais de ce pas me plonger dans le dernier tome apparemment traduit en français (les tomes 7 et 8 sont respectivement sortis en 2002 et 2003 en anglais. Encore une série abandonnée par nos « chers » éditeurs français !) des (més)aventures d’Aurora Teagarden.

    Un extrait : Lorsque l’homme tomba du ciel, mon garde du corps tondait la pelouse en bikini rose.

    De mon côté, j’avais déplié une chaise longue tant bien que mal sur ma terrasse et j’essayais de régler son dossier, luttant pour obtenir un compromis entre la position allongée et l’angle droit. Le bourdonnement de l’avion m’agaçait depuis un moment déjà.

    Quant à Angel, elle avait bouclé un baladeur à sa taille – la ceinture en plastique détonnait avec son joli maillot – et posé des écouteurs sur ses oreilles. Entre sa musique et le vacarme de la tondeuse, elle n’avait pas remarqué le ronronnement insistant.

    Fait inhabituel, l’appareil volait très bas. Un pilote avait sans doute repéré Angel et profitait de la vue. Entre-temps, alors que je me battais toujours avec cette fichue chaise longue, les glaçons fondaient dans mon café et je rongeais mon frein, impatiente d’attaquer mon livre, posé sur ma petite table.

    J’avais enfin réglé le siège en position à peu près confortable lorsque je levai les yeux au ciel.

    À cet instant précis, un objet de grande taille tomba la tête la première de la cabine, décrivant un mouvement de rotation qui me pétrifia d’horreur.

    Mon instinct reconnut immédiatement les signes avant-coureurs d’un désastre imminent, tandis que ma conscience, plus civilisée, se bornait encore à des sons hébétés. Obéissant au premier, je me ruai sur la haute silhouette d’Angel pour la projeter à terre, à l’écart de la tondeuse et sous les branches d’un chêne.

    À la seconde suivante, un choc mat et ignoble retentit.

    Le bruit du moteur s’éloigna.

    — Nom de Dieu ! s’exclama Angel. C’était quoi, ça ?

    Ses écouteurs étaient tombés et elle avait entendu l’impact. L’angoisse au ventre, je tournai la tête, effrayée d’avance par ce que j’allais découvrir.

    Fort heureusement, il avait atterri face contre terre.

    Malgré tout, je faillis céder à la nausée. Ma comparse, elle, ne put se retenir.

    — Je me demande ce qui t’a pris de me jeter à terre, fit-elle remarquer ensuite. Il m’aurait sûrement ratée. D’au moins… allez, trente centimètres.

    Nous nous relevions avec précaution.

    — Je n’avais pas envie d’acheter une nouvelle tondeuse, lui répondis-je, les dents serrées.

    L’un des compartiments de mon cerveau m’informait d’ailleurs qu’il était heureux que la machine en question soit équipée d’une sécurité, et qu’elle se soit arrêtée de fonctionner quand Angel avait lâché sa poignée.

    Angel avait raison en disant « il ». À en juger par les vêtements et la coupe de cheveux, c’était un homme. Il portait une chemise écossaise violet et blanc ainsi qu’un pantalon marron. Mais la police de la mode ne le poursuivrait plus. Sous mes yeux, une tache de sang apparut sur les carreaux du tissu. Ses membres étaient écartés en croix, et l’une de ses jambes formait avec son corps un angle qui n’avait rien de normal. Ni de vivant. De même que son cou… Je détournai les yeux aussitôt et respirai profondément pendant quelques secondes.

    — Il s’est enfoncé dans le sol d’au moins dix centimètres, fit observer Angel d’une voix tremblante, toute son attention décidément polarisée sur les mesures.

    Paralysées par ce cataclysme foudroyant, nous nous tenions côte à côte dans l’ombre du chêne, les yeux braqués sur le cadavre étendu sous le soleil, incapables de l’approcher. Autour de la tête, une auréole sombre s’étendait dans l’herbe et la terre.

    — Forcément, les mecs ne sont pas là aujourd’hui, regrettai-je d’un ton amer. Jamais là quand on a besoin d’eux.

    Interloquée, Angel se tourna vers moi et se mit soudain à rire aux éclats. Je ne savais pas ce que j’avais dit de drôle et je la repris d’un ton de bibliothécaire offusquée.

    — Franchement, Angel ! Bon, on arrête de bavasser. Il faut faire quelque chose.

    — Tu as entièrement raison. Il faudrait y mettre des oignons de tulipe et recouvrir le tout de terreau. L’an prochain, elles seront fabuleuses.

    — Il est bien trop tard, pour les tulipes. Non, je crois qu’un appel au shérif s’impose.

    — Bon, d’accord, fit Angel en adoptant la mine boudeuse d’une gamine de six ans qu’on vient d’appeler à table alors qu’elle est en train de jouer.

     

  • [Livre] Il faut qu'on parle de Kevin

    Les lectures de Gribouille et moi-même participons à un challenge.
    Ce challenge consiste à sélectionner trois livres dans la PAL de notre binôme. Celui-ci choisi lequel des trois il lira et chroniquera. Les lectures de Gribouille et moi avons choisi de lire les trois livres que chacune a choisis pour l'autre (c'est qu'on a une PAL assez conséquente à faire descendre!)

    Ce livre est le second que m'a choisi Les lectures de Gribouilles dans le cadre du challenge Livra'deux sur livraddict. Pour sa part je lui avais choisi Des souris et des hommes de John Steinbeck dont vous trouverez la chronique ICI


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    Résumé : À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la cafétéria et un professeur. Dans des lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva, sa mère, retrace l'itinéraire meurtrier de Kevin.

     

    Auteur : Lionel Shriver

     

    Edition : J'ai lu

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 1 Mai 2008

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : L’auteur écrit à la première personne, se mettant dans la peau de la mère de Kevin, Eva. Le récit commence après l’acte meurtrier de Kevin et c’est au travers d’une trentaine de lettres adressée à son mari qu’on découvre l’histoire de Kevin et de sa famille depuis le couple que formaient ses parents avant sa naissance jusqu’au drame et au-delà.
    En général, je n’aime pas les romans épistolaires mais dans ce cas précis, même si on a effectivement la date au début de chaque lettre et souvent la signature à la fin, il n’y a pas d’échange de lettres puisque celles-ci sont à sens unique. Le style épistolaire ne m’a donc pas gênée car il sert plus à dater et donc à donner une chronologie dans le récit d’Eva. On aurait pu tout à fait avoir ces mêmes dates comme titres de chapitres.

    Comme souvent, j’ai un avis contraire à la majorité des lecteurs. J’ai beaucoup aimé ce livre, oui, mais je n’ai pas trouvé qu’Eva soit particulièrement égoïste. Il s’agit d’une jeune femme qui n’a jamais ressenti le besoin ou l’envie d’avoir un enfant et qui fini par céder à la pression à la fois de la société mais aussi de son mari. Et même là, on sent une différence dans la conception de l’existence de parent : pour Eva, ils sont un homme et une femme qui sont aussi des parents. Pour son mari, ils ne sont rien d’autre que des parents. Et c’est une situation très lourde pour Eva, d’autant plus que son mari continue à travailler et donc à avoir une vie sociale tandis qu’Eva a été priée de mettre sa carrière entre parenthèse.

    Le conflit entre Eva et son fils est quasi immédiat. Eva dit que son fils n’est pas un sociopathe (ce qui reste à prouver) mais dès sa plus tendre enfance on voit qu’on a affaire à un gamin manipulateur, calculateur et profondément méchant.
    Mais en ce qui me concerne, il aurait pu être remis sur le droit chemin. Mais, il y a un MAIS, comme on dit. Et ce MAIS c’est son père.
    Franklin est un personnage qu’on ne connaît qu’au travers les yeux d’Eva, mais qui m’est apparu comme profondément antipathique depuis qu’il est devenu père.
    Un père aveugle au point d’en être coupable. Rien ne le convaincra que son fils puisse faire ne serait-ce qu’une bêtise. Il lui passe tout, refuse d’admettre que le gamin puisse faire preuve de méchanceté. Tout est toujours la faute des autres : les nounous sont incompétentes et n’aiment pas les enfants, les voisins sont jaloux, les institutrices ont pris son fils en grippe parce qu’il est trop intelligent…bref Kevin est un enfant roi.
    Son attitude va jusqu’à d’abord refuser de faire un second enfant parce que « Kevin n’aimerait pas ça », puis, quand leur fille est là, et se montre une enfant tout à fait normale, quoique qu’un peu effacée, il la rejette complètement. Peut être que la normalité de sa fille lui montre avec plus d’acuité le monstre qu’est devenu Kevin.
    Si Eva pressent assez vite qu’il faut agir, elle est sans cesse contrée par son mari qui refuse la moindre sévérité envers son fils. Et à un moment, il ne faut pas se leurrer, quand on ne fait rien pendant des années, qu’on laisse un enfant dicter sa loi, à un moment donc, il est trop tard pour le sauver de lui-même. Il ne peut que mal tourner et finir par faire quelque chose de grave.
    Ici bien sûr on est dans le pire scénario, ce que les américains appellent le mass murderer. Mais il aurait pu tout aussi bien voler une voiture, provoquer un accident en conduisant en état d’ivresse, braquer une station service… n’importe quoi que papa n’aurait pas pu balayer d’un revers de la main parce que l’affaire aurait été placée entre les mains de la justice.
    Bien sûr, un drame de ce genre peut arriver à n’importe qui, mais, contrairement à ce que j’ai pu lire, un gamin bien élevé, équilibré, faisant la différence entre le bien et le mal, respectueux des autres, tourne rarement aussi mal sans raison. Soit un élément déclencheur lui fait péter les plombs, soit le problème remonte bien plus loin dans l’enfance.
    J’ai remarqué que tout le monde, d’Eva jusqu’aux journalistes, en passant par les familles des victimes, les autorités et les gens en général cherchent sans cesse à comprendre pourquoi. Pourquoi Kevin a-t-il fait ça ?
    En ce qui me concerne, je pense que lui, comme tous les adolescents tueurs qui sont cités dans ce livres, et ce quelques soient les raisons qu’ils ont invoqué pour justifier leurs actes, n’ont tous qu’une seule vraie réponse à ce pourquoi : Ils l’ont fait parce qu’ils pouvaient le faire. C’est aussi simple que ça.

    L’auteur a situé la date du drame, qu’Eva nomme comme LE JEUDI, une douzaine de jours avant le massacre du lycée de Columbine. Le texte est d’ailleurs émaillé des drames de ce genre, comme pour noyer le geste de Kevin dans celui des autres, comme pour montrer que son acte n’est pas si extraordinaire dans une société où il est plus difficile à un adolescent de se procurer un paquet de cigarette ou une bière qu’une arme.

    La fin est une véritable claque, même si je le savais déjà, ayant été honteusement spoilée. Mais même en sachant à l’avance, le lire, avec les détails, en le voyant par les yeux d’Eva, était vraiment à couper le souffle.

    J’ai peut être eu un peu de mal, dans les premières lettres, soit les 50 premières pages, à entrer dans l’histoire, surtout du fait du style d’écriture, mais une fois plongée au cœur du récit, il était impossible de lâcher ce livre !

    Un extrait : Il m'est encore difficile de m'aventurer en public. On pourrait croire que, dans un pays aussi dépourvu de « sens de l'Histoire », comme le prétendent les Européens, j'allais pouvoir tabler sur la célèbre amnésie américaine. Je n'ai pas cette chance. Personne au sein de cette « communauté » ne montre le moindre signe d'oubli, après un an et huit mois - jour pour jour. Il faut donc que je m'arme de courage quand les provisions s'épuisent. Oh, pour les employées du 7-Eleven de Hopewell Street, j'ai perdu un peu de l'attrait de la nouveauté, et je peux prendre un demi-litre de lait sans me faire foudroyer du regard. Mais notre Grand Union traditionnel demeure une épreuve.
    Je me sens toujours en situation irrégulière là-bas. Pour compenser, je me force à me tenir droite, à baisser les épaules. Je comprends maintenant l'expression « garder la tête haute », et il m'arrive d'être surprise par la transformation intérieure que peut procurer une certaine raideur dans l'attitude. Quand j'affiche physiquement de la fierté, je me sens un tout petit peu moins mortifiée.
    Hésitant entre les oeufs gros ou moyens, j'ai lorgné du côté des yaourts. À quelques pas de là, les cheveux d'un noir roussi d'une autre cliente avaient pris deux bons centimètres de blanc à la racine, et la frisure ne tenait plus que sur les pointes : une vieille permanente fatiguée. L'ensemble jupe et haut lavande avait peut-être connu des jours meilleurs, mais à présent le chemisier tirait aux emmanchures et le plissé ne servait qu'à souligner les hanches lourdes. Le tout avait besoin d'un coup de pressing, les épaules garnies d'épaulettes et légèrement passées portaient la trace d'un long séjour sur un cintre métallique. Un truc sorti du fin fond d'une penderie, ai-je diagnostiqué, ce qu'on décroche quand tout le reste est sale, ou chiffonné par terre. Elle a tourné la tête pour s'intéresser au fromage et j'ai remarqué le sillon d'un double menton.
    N'essaie pas de deviner : impossible de la reconnaître dans ce portrait. Elle était jadis d'une minceur névrotique, toujours tirée à quatre épingles, impeccable comme un paquet-cadeau. Bien qu'il soit plus romantique de conjuguer le deuil avec l'extrême maigreur, j'imagine que les chocolats peuvent efficacement remplacer l'eau du robinet pour accompagner la détresse. Sans compter que certaines femmes font moins attention à leur silhouette et à leur tenue pour plaire à un mari que pour soutenir la comparaison avec leur fille, et, grâce à nous, cette motivation lui fait désormais défaut.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden – T04 - La Maison des Julius

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    Résumé : Depuis qu'elle a rencontré son fiancé Martin Bartell, Roe Teagarden connaît le bonheur. S'ils n'ont pas le même âge et proviennent de milieux différents, Martin semble savoir exactement ce qu'elle désire... comme la Julius House. La joie de Roe ne connaît plus de limites quand Martin lui offre cette maison comme cadeau de mariage. Elle aime les mystères et a toujours été intriguée par le passé mystérieux de cette demeure. En effet, six ans auparavant, la famille qui y habitait a mystérieusement disparu. Aucun de ses membres n'a plus été revu depuis. Alors que Roe se lance dans des travaux de rénovation, ses doutes quant au passé plutôt trouble de Martin disparaissent. Cependant, quand elle est attaquée par un fou furieux armé d'une hache, elle réalise que les secrets contenus dans la Julius House, ainsi que ceux que recèle son union avec Martin, pourraient bien la détruire.

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 23 Avril 2014

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Voilà notre Aurora enfin sur le point de convoler, plutôt que de préparer les maris pour les autres ! Et quel mari ! Ce n’est pas n’importe qui qui vous offre la maison de vos rêves en cadeau de mariage !
    Pour une fois, Aurora n’a pas encore trouvé de cadavre (je dis encore parce qu’avec elle, je me méfie) mais un ami mystère que son fiancé souhaite héberger dans le studio attenant à la maison qu’il vient d’acheter pour elle. Il faut dire que Martin n’est guère bavard sur son passé. Je serais Aurora, ça m’agacerais prodigieusement. Va bien qu’il n’ait pas envie de parler de certaines choses, mais faire venir un « ami » dont on ne sait rien s’installer à deux mètres… faut pas pousser. J’aurais refusé s’il refusait de m’en dire plus sur l’ami en question.
    Surtout quand, comme Aurora, on attire les assassins en puissance comme une lampe attire les moustiques !
    Mais bon, je comprends aussi qu’elle n’ait pas envie plus que ça de contrarier son homme juste avant qu’il ne parte en voyage d’affaire alors qu’il y a tant de choses à penser : les préparatifs du mariage, la restauration de la maison, l’organisation de la lune de miel…ça occupe tout ça !
    Je ne suis qu’au début du livre, mais je me demande combien de temps la demoiselle va mettre avant de commencer à chercher à savoir ce qui est arrivé à la famille Julius, les propriétaires de la maison, disparus mystérieusement avec leur fille six ans plus tôt.
    Finalement, elle a mis plus de temps que prévu mais ça n’a pas raté, cette nana cherche vraiment les ennuis.
    Remarquez, avec les révélations que vient de lui faire son mari, on comprend qu’elle ait envie de s’occuper l’esprit mais quand même, elle n’a vraiment aucune notion du danger, aucun instinct de conservation.
    Du coup quand les choses tournent mal (comme on pouvait s’en douter) difficile de dire si c’est à causes des activités de Martin ou de celles d’Aurora !
    Je n’avais vraiment pas vu venir la fin. J’avais imaginé toutes sortes de théories pour expliquer la disparition des Julius, soupçonnés certaines personnes ou certaines explications, mais je ne m’approchais même pas un peu de la vérité.

    Et ce n’était pas frustrant, car la vérité est telle qu’aucun indice ne permettait de la trouver et qu’Aurora ne la découvre que par hasard.

    A la fin de ce tome, je reste toujours interrogative face à Martin, et j’espère en apprendre plus sur lui dans le prochain !

     

    Un extrait : La famille Julius disparut six ans avant que je n’épouse Martin Bartell.

    T.C., Hope et Charity Julius s'étaient tout simplement évaporés. Certains habitants de Lawrenceton avaient même appelé le National Enquirer1 pour rapporter aux journalistes qu'ils avaient été enlevés par des extraterrestres.

    À l'époque, j'avais terminé mes études supérieures depuis quelques années et je travaillais à la bibliothèque municipale de Lawrenceton. Avec le temps, aucun élément nouveau n'ayant éclairé la disparition, j'avais fini par ne plus me poser de questions. Seul un vague frisson d'angoisse me parcourait encore le dos lorsque l'on mentionnait le nom « Julius » au cours de la conversation.

    Puis Martin m'offrit leur maison comme cadeau de mariage.

    Dire que je fus surprise serait un euphémisme. Renversée serait plus exact. Installés tous les deux à Lawrenceton, ville du Sud traditionnelle et malheureusement en passe de devenir une banlieue d'Atlanta, nous souhaitions acquérir une maison en commun. Tentés par des biens spacieux dotés de grandes salles de réception, nous avions visité un certain nombre de demeures luxueuses et « comme il faut », dans les quartiers contemporains en périphérie.

    J'estimais pour ma part que ces surfaces étaient bien trop grandes pour un couple sans enfant. Martin ressentait néanmoins le besoin irrésistible d'afficher des signes extérieurs de prospérité. Il conduisait une Mercedes, par exemple, et pour lui, notre maison devait s'harmoniser avec sa voiture.

    Nous avions vu celle des Julius car j'avais demandé à mon amie et agent immobilier Eileen Norris de la mettre sur la liste - je l'avais moi-même visitée quelque temps plus tôt, quand j'étais célibataire.

    Martin n'était pas tombé sous le charme comme moi. Bien au contraire, il s'était étonné de mon penchant pour la propriété. Ses sourcils sombres et bien dessinés s'étaient arqués et ses yeux d'ambre m'avaient fixée d'un air interrogateur.

    — C'est un peu isolé, avait-il fait remarquer.

    — A peine deux kilomètres de la ville. Je peux presque voir la maison de ma mère, d'ici.

    — C'est plus petit que celle de Cherry Lane.

    — Ce qui fait que je pourrais m'en occuper toute seule.

    — Tu ne veux pas qu'on prenne quelqu'un pour t'aider ?

    — Je ne vois pas pourquoi.

    « Je n'ai rien d'autre à faire », avais-je précisé en mon for intérieur. Ce qui n'était pas de sa faute mais entièrement de la mienne : j'avais donné ma démission à la bibliothèque avant même de l'avoir rencontré. Je le regrettais chaque jour un peu plus.

    — Et l'appartement au-dessus du garage, tu voudrais le louer ?

    — Pourquoi pas, en effet.

    — Le garage ne donne pas directement dans la maison.

    — Il y a un passage couvert entre les deux.

    Pendant notre petite conversation, Eileen s'était discrètement occupée ailleurs.

    — C'est vrai, on se demande vraiment ce qui a bien pu leur arriver, fit-elle observer plus tard en refermant la porte, avant de glisser la clé dans son sac.

    Les yeux de Martin s'illuminèrent soudain d'une brève lueur de compréhension.

    Et c'est ainsi qu'au moment des échanges de cadeaux de mariage, je fus stupéfaite en recevant de sa main l'acte de propriété de la maison Julius.

     

  • [Livre] Le train des orphelins

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    Résumé : Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d'orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d'être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d'autres une vie de labeur, ou de servitude.
    Vivian Daly n'avait que neuf ans lorsqu'on l'a mise dans un de ces trains. Elle vit aujourd'hui ses vieux jours dans une bourgade tranquille du Maine, son lourd passé relégué dans de grandes malles au grenier.
    Jusqu'à l'arrivée de Mollie, dix-sept ans, sommée par le juge de nettoyer le grenier de Mme Daly, en guise de travaux d'intérêt général. Et contre toute attente, entre l'ado rebelle et la vieille dame se noue une amitié improbable. C'est qu'au fond, ces deux-là ont beaucoup plus en commun qu'il n'y paraît, à commencer par une enfance dévastée...

     

    Auteur : Christina Baker Kline

     

    Edition : Belfond français

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 1 octobre 2015

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce que j’ai le plus apprécié dans ce livre, outre le fait que l’écriture est très agréable, c’est qu’on apprend, en balançant entre passé et présent, un épisode de l’histoire des Etats-Unis dont on parle rarement : les trains qui sillonnaient l’Amérique, en partance de New York, pour y distribuer, comme du bétail, des orphelins dans les villes du Midwest. La plupart du temps, ce n’est pas une famille aimante qu’allaient trouver ces enfants, mais un véritable esclavage. Main d’œuvre gratuite, ils étaient soumis au bon vouloir des personnes qui les emmenaient (leur « placement » était d’ailleurs qualifié de « tractation »).
    En voyant les histoires respectives de Molly et Vivian, on se raconte que tout a changé pour les orphelins et qu’en même temps, tout est resté pareil.
    Du temps de Vivian, on trouvait normal de les exposer comme du bétail, de les donner à des gens qui cherchaient des bras pour travailler gratuitement à la ferme ou dans les maisons. On prévenait bien les « parents adoptifs » qu’il était obligatoire de les envoyer à l’école, mais s’ils ne le faisaient pas, personne ne se donnait la peine de venir rectifier la situation. Peu importe également qu’ils soient maltraités ou privés de nourriture. De toute façon, ils étaient considérés comme des êtres inférieurs, voués à la délinquance, sans aucun droit à la parole et qu’il fallait remettre dans le droit par la force, comme si le fait de perdre leurs parents étaient de leur faute.
    80 ans plus tard, à l’époque de Molly, il y a des lois plus strictes. Les enfants vont à l’école et les travailleurs sociaux s’en assurent ; on ne peut plus changer leur prénom à n’importe quel âge sous prétexte qu’il ne plait pas… Mais le suivi est peu scrupuleux par ailleurs. Dans les familles d’accueil, alcoolisme, abus, maltraitance sont monnaie courante et les enfants placés apprennent vite à mentir pour ne pas être catalogués « à problèmes ». L’entourage se montre bien plus intransigeant avec eux qu’avec les « enfants avec famille ».
    Molly est condamné à des heures d’intérêt général pour avoir volé un vieux livre dans la bibliothèque. Si elle avait eu des parents, elle aurait pris une tape sur les doigts, là on la menace du centre de détention pour mineur.
    En fait on se rend compte que les parents adoptifs de l’époque de Vivian ressemblent aux familles d’accueil de l’époque de Molly. Alors même si, de nos jours, les parents adoptifs sont triés sur le volet, il semble qu’il y ait encore des progrès à faire pour le bien être des enfants à la merci du système.
    Jack, le petit ami de Molly, et Terry, sa mère, m’énervent. Terry a décidé qu’elle voulait que le grenier soit débarrassé, mais elle n’est qu’une employée de maison. Pour qui se prend-t-elle ? Quant à Jack, il montre qu’il considère lui aussi Molly comme étant « à problème » quand il lui dit qu’elle doit sauver les apparences.
    Molly devrait dire la vérité à Vivian sur la raison de sa présence, à savoir les heures d’intérêt général qu’elle doit faire. Ainsi Terry ne pourrait plus rien dire.
    Dina, la mère d’accueil de Molly, ressemble aux femmes à qui Vivian a été confronté : elle ne veut pas être famille d’accueil, elle ne veut pas donner de son temps et se sens supérieure à ceux qui ont perdu leur famille. Ralph, le père d’accueil, qui est celui qui a voulu se lancer dans cette aventure, ne semble pas être capable de tenir tête à sa femme, ou à qui que ce soit d’ailleurs : un mollusque, voilà ce qu’il est.
    Vivian qui a connu plusieurs familles désastreuses avant de trouver enfin un équilibre, est la plus à même de comprendre ce que peut ressentir Molly, bien que l’adolescente cache sa détresse derrière une carapace de dure à cuire.
    Et Molly, avec sa connaissance des technologies modernes, va aider Vivian a trouver un certain nombre de réponses sur son passé.
    Un livre qui ne contient presque aucune longueur et qui se dévore en un temps record.

    Un extrait : « Eh toi, l’Irlandaise ! Par ici. » De son maigre doigt recourbé, une matrone efflanquée à l’air sévère et coiffée d’un béguin blanc me fait signe d’avancer. Elle doit savoir quelle est ma nationalité grâce aux papiers remplis par M. Schatzman quand il m’a amenée à la Société d’aide aux enfants il y a quelques semaines. À moins que ce ne soit mon accent, toujours aussi épais que de la tourbe. « Hum ! Une rousse, dit-elle en faisant la moue, lorsque je me tiens devant elle.

    — Quel dommage ! commente la femme rondelette à son côté, avant d’ajouter avec un soupir : Et ces taches de rousseur. Déjà qu’à cet âge c’est difficile de leur trouver une famille d’accueil… »

    La maigre humecte son pouce et repousse les cheveux de mon visage. « Tu ne veux pas les faire déguerpir, n’est-ce pas ? Assure-toi que ton visage est dégagé. Si tu es soignée et bien élevée, peut-être qu’ils ne tireront pas de conclusions hâtives. »

    Elle reboutonne mes manches et, lorsqu’elle se penche pour renouer les lacets de mes chaussures noires, une odeur de moisissure se dégage de son béguin. « Il faut absolument que tu aies l’air présentable. L’air d’une fille qu’on aimerait avoir chez soi. Propre, polie, mais pas trop… » – elle échange un regard rapide avec l’autre femme.

    « Pas trop quoi ?

    — Certaines femmes n’aiment pas qu’une fille trop gracieuse dorme sous le même toit qu’elles. Non pas que tu sois si… Mais quand même. Et ça, qu’est-ce que c’est ? » me demande-t-elle en désignant mon pendentif du doigt.

    Je porte la main à la petite croix celtique en étain surmontée du symbole de Claddagh que je porte depuis que j’ai six ans. Du bout des doigts j’effleure le contour du cœur.

    « C’est une croix irlandaise.

    — Tu n’as pas le droit d’emporter de souvenirs avec toi dans le train. »

    Mon cœur bat si fort qu’elle doit sûrement l’entendre. « Elle appartenait à ma grand-mère. »

    Les deux femmes étudient le bijou, hésitent. Elles doivent décider quoi faire.

    « Elle me l’a donnée quand j’étais en Irlande, avant notre départ. C’est… C’est la seule chose qui me reste. » Ce qui est vrai. Mais je le dis aussi parce que je pense que cela va les attendrir. Et ça marche.

     

    Nous entendons le train avant de le voir. Un bourdonnement sourd, un grondement sous nos pieds, un sifflement grave, d’abord à peine audible puis de plus en plus sonore à mesure que le train s’approche. Tendant le cou, nous nous penchons au-dessus des voies pour essayer de le voir (un de nos chaperons, Mme Scatcherd, crie d’une voix aiguë : « Les enfants, reprenez place, les enfants ! »). Tout à coup, le voilà : la locomotive nous surplombe de toute sa masse, obscurcissant le quai, et laisse s’échapper un jet de vapeur stridulant, comme un gigantesque animal à bout de souffle.

    Nous sommes vingt enfants, de tous âges. Nous avons été récurés et portons des vêtements qui nous ont été donnés : robes, tabliers blancs et collants épais pour les filles, culottes boutonnées sous le genou, chemises blanches, cravates et vestes de costume en lourd drap de laine pour les garçons. Il fait incroyablement chaud en ce jour d’octobre et, debout sur le quai, nous étouffons. Mes cheveux sont collés dans ma nuque, ma robe est raide et inconfortable. D’une main, je tiens une petite valise marron qui, à l’exception de ma croix celtique, contient tout ce que je possède en ce monde, toutes choses récemment acquises : une bible, deux changes de vêtements, un chapeau, un manteau beaucoup trop petit pour moi, une paire de chaussures. Mon nom a été brodé à l’intérieur du manteau par une bénévole de la Société d’aide aux enfants : Niamh Power.

    Oui, Niamh. Cela se prononce « Niv ». C’est un prénom assez répandu dans le comté de Galway et pas complètement inhabituel parmi les Irlandais de New York. Cependant, il y a peu de chance qu’il le soit à l’endroit, quel qu’il soit, où le train m’emmènera. La femme qui brodait ces lettres il y a quelques jours a claqué la langue : « J’espère pour toi, jeune demoiselle, que tu n’es pas trop attachée à ce prénom, parce que je te garantis que, si tu as la chance d’être adoptée, tes parents le changeront immédiatement. » Mon père m’appelait « ma petite Niamh ». Mais je n’y tiens pas tant que ça. Je sais qu’il est étranger et difficile à prononcer, qu’il ne sonne pas bien à l’oreille de ceux qui ne le comprennent pas. Comme un curieux assemblage de consonnes mal assorties.

    Personne ne me plaint d’avoir perdu ma famille. Chacun d’entre nous a vécu une histoire triste. Autrement, nous ne serions pas ici. En général, nous préférons ne pas évoquer notre passé, conscients du fait que seul l’oubli peut apaiser notre peine. L’association elle-même nous traite comme si nous venions de naître, comme si nous étions des insectes qui, ayant brisé leur cocon, ont laissé leur passé derrière eux et, par la grâce de Dieu, s’apprêtent à entamer une nouvelle vie.

     

  • [Livre] Aurora Teagarden - T03 - A vendre: trois chambres, un cadavre

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    Résumé : Aurora avait décidé de devenir agent immobilier, et c’est lors de sa première visite organisée qu’elle découvre dans la maison, un cadavre. Fait du hasard ? Soit. Mais, alors qu’elle retente l’expérience, elle fait à nouveau une macabre rencontre. C’est bien la preuve qu’un serial-killer, sévit dans la petite ville de Lawrencetown. Mais il semble très bien renseigné sur la vie de Roe…

     

    Auteur : Charlaine Harris

     

    Edition : J’ai lu 

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 09 Octobre 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : C’est alors qu’elle rend service à sa mère en faisant patienter les acheteurs potentiel d’un bien de luxe, qu’Aurora tombe sur un cadavre dans la chambre principale, celui d’un agent immobilier concurrent qui a fait visiter la maison la veille. L’inspecteur Jack Burn est, comme vous l’imaginez, ravi de croiser encore une fois Roe sur une scène de crime !
    Puis c’est en visitant des maisons pour un achat personnel que Roe découvre le second cadavre. A ce rythme là, la police de Lawrencetown va bien finir par l’embaucher comme chien renifleur de cadavre !

    Autant vous dire que Roe va vite oublier son envie de devenir agent immobilier !
    Coté cœur, la voilà qui s’encanaille. Alors qu’elle sort, sans grande conviction, avec le pasteur épiscopalien de la ville, une révélation de ce dernier va précipiter leur rupture (et de toute évidence, le père Scott ne va pas rester seul bien longtemps). Mais Roe va vite s’en remettre. Il faut dire qu’au premier regard, elle a craqué sur le richissime client en compagnie duquel elle a découvert le premier cadavre. Un chef d’entreprise bilingue, de 15 ans son aîné, ancien Marine au viet Nam… Elle aurait tort de s’en priver, certes, mais elle nous avait habitués à plus de retenue… Je pense qu’être avec un homme qui se contente d’un bisou par ci par là et vous fait bien comprendre qu’il n’ira pas plus loin avant le mariage (tout en ne laissant aucunement penser qu’il a l’intention d’aller jusqu’au dit mariage) ça a de quoi provoquer certaines frustrations !
    Voilà qui aurait de quoi largement occuper Miss Teagarden, mais non, elle ne peut pas s’empêcher de poser des questions à tout le monde sur les meurtres commis…
    On sait qu’elle va s’attirer des ennuis ! Il faudrait presque la tenir en laisse !
    Et la voilà maintenant qui craque sur une maison dont les propriétaires se sont évaporés dans la nature quelques années plus tôt (le plus gros mystère de Lawrencetown).
    On ne sait pas trop qui de Roe ou des ennuis cherche l’autre !
    Encore une fois, le coupable n’est dévoilé qu’à la fin, mais cette fois, il m’a moins surpris que les précédents. Je me suis même reprochée de ne pas y avoir pensé plus tôt car plusieurs indices pointaient vers lui avec un peu de réflexion.
    Et vu comment se termine le livre, malgré une enquête bouclée, je n’ai pas pu résister à commencer immédiatement le tome 4 !

    Un extrait : Cet homme avait au moins quinze ans de plus que moi et venait d'un monde qui m'était parfaitement étranger. Sa proximité me rappelait silencieusement néanmoins que depuis quelque temps, je sortais avec un pasteur pour qui le sexe avant le mariage n'était pas envisageable. Et avant le père Aubrey Scott, je n'étais sortie avec personne depuis des mois.

    Bien. Il n'était pas judicieux de faire mariner mes interlocuteurs dans l'entrée tandis que je passais en revue ma vie sexuelle (désertique). J'administrai un coup de baguette à mes hormones et me sermonnai en silence : les vagues de désir qui déferlaient sur moi n'étaient certainement que le fruit de mon imagination.

    — En haut de cet escalier se trouve l'une des plus belles pièces de cette demeure, déclarai-je avec détermination. La suite parentale.

    Je m'adressai au menton de M. Bartell plutôt qu'à ses yeux. Je pris les marches et ils me suivirent docilement. Je le sentais juste derrière moi et dus prendre plusieurs respirations pour me calmer. La situation devenait proprement ridicule.

    — La maison ne comporte que trois chambres, mais elles sont toutes merveilleuses. Ce sont des suites, en réalité. Chacune a au moins un dressing, un boudoir pour s'habiller et une salle de bains.

    — Fantastique ! s'exclama Barby.

    Frère et sœur ? C'était peut-être vrai.

    — La suite parentale se trouve derrière cette porte à double battant en haut des marches. Elle comporte deux dressings. La chambre bleue se trouve sur la droite du palier, et la rose est à gauche. La porte supplémentaire à gauche donne sur une petite pièce que la famille Anderton avait consacrée aux enfants. C'est là qu'ils faisaient leurs devoirs et regardaient la télévision. Elle pourrait servir de bureau, ou d'atelier de couture, ou...

    Je ne savais plus que dire. La pièce serait utile, point final. Elle conviendrait parfaitement comme salle de musculation pour Martin Bartell, bien mieux que celle du bas.

    — La porte supplémentaire à droite ouvre sur l'escalier qui monte depuis la cuisine.

    Toutes les portes des chambres étaient closes, ce qui me sembla un peu curieux.

    D'un autre côté, cela me permettrait un bel effet théâtral : je m'avançai vers la suite parentale, tournai les deux boutons de porte en même temps et les poussai d'un grand geste, tout en m'effaçant immédiatement pour offrir aux clients de mère le meilleur point de vue. Je m'étais retournée en même temps pour observer leur réaction.

    — Ah, mon Dieu ! fit Barby.

    Ah bon ?

    Martin Bartell, lui, affichait une mine sinistre.

    Lentement et à contrecœur, je me retournai pour comprendre.

    Au milieu du lit immense, la femme était assise contre le dosseret. Les draps de soie blanche étaient remontés jusqu'à sa taille. Ses seins nus constituaient le premier détail le plus choquant. Le second, c'était son visage, noirci et boursouflé. On avait tenté de lisser sa chevelure crêpée et hirsute pour lui donner un semblant de normalité. Et entouré ses poignets, disposés le long de ses jambes, de lanières de cuir.

    — Ça, c'est Tonia Lee Greenhouse, fit remarquer ma mère, debout derrière ses clients. Aurora s'il te plait, va t'assurer que Tonia Lee est décédée.