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[Livre] Partir

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Résumé : Un mari apparemment charmant. Un fils adorable. Une maison ravissante. Emily Coleman est une femme comblée. Pourtant, un beau matin, elle prend le train pour Londres, bien décidée à tout laisser derrière elle. C'est désormais sous l'identité de Catherine Brown qu'elle partage un appartement miteux avec des colocataires et occupe un travail sans avenir. Elle n'aspire désormais qu'à une seconde chance. Mais qu'est-ce qui a pu la pousser à abandonner une vie qui semblait si parfaite ? Quel est ce secret qu'elle protège avec tant de force ?

 

Auteur : Tina Seskis

 

Edition : Pocket

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 05 mars 2015

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : On est ici dans un thriller psychologique où on rencontre un véritable puzzle, alternant entre divers personnages et mêlant passé et présent.
Pour autant, on ne perd pas le fil de l’histoire.
En effet, les points de vue des personnages secondaires ainsi que le passé d’Emily/Cat sont racontés à la troisième personne.
Le récit au présent d’Emily/Cat, qui est le plus important, est à la première personne.
Au premier coup d’œil, on peut donc se situer dans le temps. Pour les personnages, c’est tout aussi facile, le nom du personnage concerné étant cité dès la première phrase du chapitre qui lui est consacré.
Dès le départ, on a certains indices sur les raisons qui ont pu conduire au départ d’Emily. Cependant, il est difficile d’avoir des certitudes car on a toujours l’impression d’être à deux doigts de la solution mais sans arriver à voir l’ensemble du tableau.
C’est un livre addictif, peut-être parce que les informations nous sont distillées au compte-goutte et qu’il est extrêmement difficile d’attendre pour en savoir plus.
Quand on a enfin la réponse à nos questions, j’avais deviné une petite partie mais j’étais loin du compte en réalité. Disons que j’avais un élément sur environ une centaine.
Je n’ai vraiment pas vu venir cette explication, il faut dire que l’auteur a su admirablement nous donner pleins d’infos tout en nous cachant un élément essentiel. On se rend d’ailleurs compte qu’elle ne nous induit pas vraiment en erreur, on le fait tout seul.
C’était donc une excellente lecture. Avec peut être un début un peu lent, mais un rythme qui s’accélère au fur et à mesure que l’on s’approche de la conclusion.

Un extrait : Le quartier est moche et la maison parfaitement minable. Non seulement je n’ai pas envie d’entrer mais je me demande ce que je fais ici. (J’ai peut-être fini par devenir folle. Ç’aura mis du temps, en tout cas.) J’ignore ce qui m’attend à l’intérieur mais ça ne peut pas être pire que ce que j’ai devant les yeux – une haie encombrée de broussailles que personne n’a taillée depuis une éternité, des caisses remplies de bouteilles vides empilées dans un coin, trois grosses poubelles à roulettes dégageant une odeur immonde, des rideaux à gros motifs suspendus de guingois derrière des fenêtres en alu, une façade en briques ébréchées, peintes à la va-vite, un porche en PVC. Je pense à notre magnifique cottage de Chorlton fleurant bon la lavande, à sa porte d’entrée vert bouteille, à ses fenêtres ornées de jardinières débordant de géraniums. Je revois notre quartier de bobos, paisible mais toujours animé. L’endroit idéal pour fonder une famille. C’est pour cela que nous l’avions choisi au départ. On avait tout sur place : des bistrots sympas, des marchés, des concerts en plein air, une grande brasserie avec une terrasse verdoyante et, bien sûr, de magnifiques sentiers de randonnée le long de la Mersey. Ben avait même dit qu’on pourrait acheter un chien. Je lui avais souri parce que nous avions eu la même idée au même moment, comme toujours.

À présent, je n’arrive pas à détacher mes yeux de cette baraque pourrie. Je devrai m’en satisfaire si je veux dormir avec un toit sur la tête, cette nuit – l’heure tourne, alors parons au plus pressé. Je respire à fond, redresse le dos, rajuste la sangle de mon fourre-tout qui me scie l’épaule et pose le pied sur le perron.

Une fille noire à la mine revêche ouvre la porte. « Oui ? dit-elle.

– Bonjour, je viens pour la chambre.

– Quelle chambre ? Il n’y a pas de chambre ici.

– Oh. J’ai discuté avec… » Je réalise que la fille de l’Essex ne m’a pas donné son nom. Je fais une deuxième tentative.

« J’ai discuté avec une personne au téléphone, cet après-midi. Elle disait que quelqu’un avait déménagé, qu’une chambre était libre…

– Vous devez vous tromper d’adresse, désolée. » Elle commence à repousser le battant.

« Non, s’il vous plaît, dis-je. C’était, euh, la chambre de Castro, je crois. Il est parti aujourd’hui, paraît-il. Est-ce que je peux parler à quelqu’un qui serait au courant ? »

La fille prend un air agacé. « Personne ne s’appelle Castro, ici. Je vous l’ai déjà dit, vous vous êtes trompée d’adresse. » Elle me claque la porte au nez.

Je tourne les talons, le visage baigné de larmes. Quelle humiliation ! Je vacille sous le poids de mon sac, alors je le pose sur le trottoir au pied de la haie et je m’assois dessus. Personne ne peut me voir depuis la maison. J’ai l’impression que je vais m’évanouir. J’ai chaud, j’ai faim, je n’ai nulle part où aller, tout me file entre les doigts. Je colle ma tête entre mes genoux en attendant que le manège cesse de tourner. Je veux rentrer chez moi, je veux mon mari. Soudain, j’entends la porte s’ouvrir, une fille courir dans l’allée en m’interpellant. Je garde la tête baissée sans répondre et, quand je m’aperçois qu’elle est debout devant moi, je me force à lever les yeux et je vois… un ange. « Tu es venue pour la chambre de Fidel ? Allons, trésor, ne pleure pas, cette nana est vraiment insupportable quand ça lui prend. Il ne faut pas faire attention. Viens, entre, je vais te préparer un verre, tu m’as l’air d’en avoir besoin. » Et c’est ainsi que je fais la connaissance d’Angel, mon ange gardien, mon salut.

 

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