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[Livre] The book of Ivy

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Résumé : Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.
Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.


Auteur : Amy Engel

 

Edition : Lumen

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 5 mars 2015

 

Prix moyen : 11€

 

Mon avis : Depuis le temps qu’on me parle de cette dystopie, il était temps que je la sorte de ma PAL.
Au vue du résumé (toujours trop détaillé, comme d’habitude) et du genre, je n’en attendais pas grand-chose et ce malgré les commentaires plus que positifs.
J’ai été agréablement surprise. Même si une grande partie de l’histoire est cousue de fil blanc, j’ai quand même été surprise par une partie de la fin parce que je ne m’attendais pas à ce qu’Ivy fasse ce choix là précisément.
Au niveau des personnages, j’ai beaucoup aimé Ivy, cette jeune fille révoltée par bon nombres de lois de leur société et clairement manipulée par son père et sa sœur aînée. D’ailleurs, une fois soustraite à leur influence, elle commence à se poser des questions.
Je suis plus mitigée vis-à-vis du Président, j’ai du mal à le cerner. Il se livre peu et du coup on ne sait pas grand-chose de la force de ses convictions personnelles : agit-il uniquement pour poursuivre l’œuvre de son père sans trop se poser de question ou agit-il vraiment selon ses convictions ?
Mme Lattimer est odieuse et semble oublier qu’elle vient du même côté de la ville qu’Ivy.
S’il y a bien deux personnes opposées, c’est bien Bishop, qui est compatissant, intelligent et à clairement envie de faire bouger les choses même s’il ne sait pas vraiment comment, et Claire, la sœur d’Ivy, qui est obnubilée par la « cause » mais en réalité simplement avide de pouvoir à mon avis.
Les personnages secondaires sont également bien décrits, même lorsque ce n’est que succinct : Victoria, David, Meredith, Dylan, pour ne citer qu’eux.
L’écriture est facile à lire, le style de l’auteur est vraiment agréable et il est difficile de lâcher le livre avant la fin. D’ailleurs, à peine le premier tome achevée, j’ai entamé le second tome, ne m’interrompant que le temps d’écrire cet avis.
Le roman reste une dystopie, donc rien de très original on reste dans le schéma : une société injuste mais censée être parfaite, une héroïne (oui dans les dystopie ce sont souvent les demoiselles qui jettent un pavé dans la mare) qui se rebelle contre le destin tracé pour elle, un beau mec responsable du changement de comportement ou de la prise de conscience de la demoiselle, une rébellion qui couve… mais au travers de cette société, l’auteur essaie de sortir du lot en abordant des sujets rarement abordé dans ce genre comme la violence conjugale, l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore la place des femmes dans la société.
La fin est frustrante, même si on a aimé que moyennement le livre (ce n’est pas mon cas, j’ai beaucoup aimé ce livre), si on est curieuse comme moi, impossible de ne pas lire la suite.
Si j’ai une chose à reprocher, curieusement, c’est la couverture. Entendons nous bien, elle est superbe. Mais elle montre une femme en robe de mariée blanche alors que la première phrase du livre est « De nos jours, plus personne ne porte de robe blanche à son mariage. » 
Alors, aussi belle que soit cette couverture, on a l’impression que celui qui s’est chargé de la choisir n’a même pas pris la peine de lire un minimum le livre.
Mais bon, comme je ne suis pas obnubilée par les couvertures, ce n’est qu’anecdotique (et elle n’en demeure pas moins magnifique).
Si vous aimez les dystopies, n’hésitez pas et si vous ne connaissez pas ce genre, ce livre est un moyen de s’y initier.


Un extrait : De nos jours, plus personne ne porte de robe blanche à son mariage. Trop difficile de trouver du tissu de cette couleur, trop coûteux et compliqué de s'en procurer assez pour fabriquer des robes par dizaines. Y compris pour la cérémonie d'aujourd'hui — à laquelle participe pourtant le fils de notre leader, puisqu'il est l'un des futurs mariés. Mais même lui ne sort pas assez du lot pour se permettre d'épouser une fille vêtue de blanc.

— Tiens-toi tranquille ! râle ma sœur derrière moi.

De ses mains glacées, elle tente de boucler le laçage récalcitrant au dos de ma robe bleu pâle. Confectionné pour le mariage auquel elle n'a jamais eu droit, le vêtement est un peu serré pour moi.

— Voilà ! conclut-elle lorsqu'elle parvient enfin à le fermer jusqu'en haut. Retourne-toi.

Je m'exécute à contrecœur en tapotant du bout des doigts le tissu soyeux. Je n'ai pas l'habitude de porter des robes. J'ai l'impression d'être presque nue en dessous et, déjà, je n'ai plus qu'une envie : remettre un pantalon et me débarrasser du corsage trop étroit qui m'empêche de respirer normalement. Comme si elle lisait dans mes pensées, ma sœur baisse les yeux sur le corset.

— Tu as des formes plus généreuses que les miennes, constate-t-elle avec une moue amusée. Mais ça m'étonnerait qu'il s'en plaigne...

— C'est bon, Callie... Tes remarques, tu peux te les garder.

Ma réponse manque cruellement de conviction. Je n'aurais jamais cru être aussi nerveuse. Ce n'est pas comme si cette journée était inattendue, en plus ! J'ai su toute ma vie qu'elle s'annonçait à l'horizon — j'ai même passé chaque minute des deux dernières années à m'y préparer. Et à présent que le grand jour est arrivé, je ne parviens ni à maîtriser le tremblement de mes mains, ni à dompter mon estomac révulsé. Serai-je capable d'accomplir mon devoir ? Je n'ai pas le choix, je le sais.

Callie rabat une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

— Tout va bien se passer, me promet-elle d'un ton ferme. D'accord ? Tu sais quoi faire.

Je relève la tête et je réponds simplement :

— Je sais, oui.

Ses paroles me font me sentir plus forte : elle a raison, je n'ai pas besoin d'être traitée comme une enfant.

Elle me regarde un long moment, les lèvres pincées. Est-elle mécontente que je prenne la place qui lui revenait de droit, ou se sent-elle au contraire libérée de son fardeau ? Soulagée de ne plus être celle sur qui reposent tant d'espoirs ?

— Les filles ! appelle mon père depuis le rez-de-chaussée. C'est l'heure !

— Vas-y, dis-je à ma sœur. Je te suis...

J'ai besoin d'un dernier instant de calme, d'une dernière occasion de contempler la chambre qui ne sera plus jamais la mienne. Callie sort, mais laisse la porte entrouverte. J'entends mon père qui s'impatiente en bas, elle qui le rassure à voix basse.

Sur mon lit se trouve une valise usée aux roulettes cassées depuis longtemps — je vais devoir la porter. Je la soulève et je fais lentement un tour sur moi-même. Je sais que je ne dormirai plus jamais dans ce lit étroit, ne me brosserai plus jamais les cheveux devant la coiffeuse, ne m'endormirai plus jamais au son de la pluie contre cette vitre. Je respire un grand coup et je ferme les yeux pour retenir les larmes que je sens monter. Quand je les rouvre, ils sont secs. Je sors de la pièce sans un regard en arrière.

 

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