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Livres - Page 57

  • [Livre] Quand l'imprévu s'en mêle

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    Résumé : Après une semaine magique en Grèce, l’heure du retour à Paris et à la réalité a sonné pour Emma, Alice, Andréa et Chloé, nos quatre femmes formidables. Mais pas question pour autant de retomber dans les travers du quotidien. Leur séjour a été l’occasion de nombreuses remises en question, et chacune est bien décidée à reprendre sa vie en main. Pour leurs hommes aussi, cette grève a été l'occasion de réfléchir, et tous semblent prêts à prendre un nouveau départ. Pourtant, pas si simple d’appliquer ses bonnes résolutions lorsque l’imprévu s’en mêle… Nos héroïnes vont devoir modifier leurs plans, d’autant plus que l’une d’elles s’apprête à vivre une terrible épreuve. C’est le moment pour les quatre amies de se serrer les coudes. Et qui sait, l’imprévu, bon comme mauvais, leur réservera peut-être de belles surprises?

     

    Auteur : Alex Riva

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Chick it

     

    Date de parution :

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Cette suite de « la grève des femmes formidables » commence là où c’était arrêté le premier tome : à l’aéroport, pour le retour des filles, où leurs hommes les attendent de pied ferme, ayant découvert le pot aux roses.
    Avant le début du livre, Alex Riva nous fait un petit rappel des faits s’étant produits, ce qui fait qu’on replonge sans problème dans l’histoire.
    Si pour certaines la grève a eu des effets plus que bénéfiques comme notamment sur Emma qui a fait une rencontre et sur Andréa qui a décidé de mettre son traitement pour avoir un nouveau bébé de côté, il n’en est pas de même pour toutes.
    Chloé a vécu une vrai déception avant de quitter la Grèce, mais cela l’a rendue encore plus déterminée à ne plus être la bonne poire de l’histoire et à devenir plus exigeante sur ce qu’elle désire, que ce soit professionnellement ou sentimentalement.
    Une nouvelle amie va venir se greffer au groupe et fait preuve de beaucoup de courage face à une situation difficile. J’ai beaucoup aimé cette Laurence et j’ai regretté qu’on ne la voie pas un peu plus.
    Encore une fois, comme dans le 1er tome, c’est le couple Paul/Alice qui m’a le plus énervée. Entre Paul qui a fait un effort et pense qu’il s’est acquitté à vie de ses devoirs de mari et retombe dans sa routine confortable et Alice qui ne fait que se plaindre et qui n’apprécie ni que les choses restent telle qu’elles sont, ni qu’elles changent, chaque passage de ce couple m’a exaspéré.
    Concernant l’épreuve que doit subir l’une des filles, j’ai été « déçue ». Déjà je trouve que cette épreuve a été trop survolée et qu’on n’a pas pu avoir le temps de ressentir une empathie pour celle qui la subit. Peut-être que ce second roman n’aurait pas dû être raconté du point de vue d’Emma, ou en tout cas pas uniquement.
    Ensuite, je ne trouve pas que cette épreuve ait tant que ça modifié les plans que font les filles au début de l’histoire.
    J’ai bien aimé cette suite, et j’ai été contente de voir comment les filles agissaient pour changer leurs vies après leur petite grève, mais j’ai été déçue par la narration à la première personne que j’ai trouvé peu adaptée.
    Dans le 1er tome, les filles étant toujours ensemble ou presque, Emma nous racontait quotidiennement leurs aventures, ici, les filles ont chacune leurs vie et ne se voient pas tous les jours. Parfois, elles n’arrivent à se retrouver que lors de leur diner mensuel et se raconte tout ce qui s’est passé entre temps, ce qui fait que la narration prend des allures de compte rendu qui fait perdre beaucoup de son charme à l’histoire. J’aurais préféré soit une narration classique, à la troisième personne avec un narrateur omniscient, soit une narration à la première personne alternant entre les points de vue de chacune des filles.

     

    Un extrait : Encore sous le choc de ce comité d’accueil surprise, nous nous dirigeons vers le parking de l’aéroport. Andréa rayonnait d’avoir retrouvé Vincent, son homme, celui qu’elle avait décidé de demander en mariage. Chloé, encore sous le choc et en pleine confusion sentimentale, avait le visage fermé. Elle avait fui le hall de l’aéroport, ne sachant ni si elle devait se réjouir de la présence et de la déclaration de Thomas. Quant à Alice, j’aurais adoré être une petite souris pour l’observer durant le trajet du retour avec Paul. Comment allait-elle aborder ce premier face-à-face avec lui après le baiser échangé avec Olivier ? Ce comité d’accueil avait été des plus étonnants et je me doutais que nous n’étions pas au bout de nos surprises.
    Un SMS de Mike me tira de mes pensées. Sourire aux lèvres, je songeais à notre rencontre, aux doux moments partagés durant la grève et à notre dernière nuit en Grèce. Cette semaine m’avait fait le plus grand bien. J’avais quitté une vie dont je me sentais prisonnière. Je la retrouvais sereine, avec de beaux projets en perspective et le désir d’avancer. Mike venait d’entrer dans ma vie. J’allais devoir apprendre à dompter mes angoisses pour ne pas reproduire, une fois de plus, le scénario qui régissait mes relations amoureuses.

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  • [Livre] La grève des femmes formidables

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    Résumé : Chères femmes formidables,(et chers messieurs curieux…),

    Si vous vous dites souvent que :

    Vous êtes fatiguée de tout gérer, pour tout le monde, tout le temps,

    Vous répétez à vos enfants chaque jour la même chose sans effet,

    Vous vous retenez de donner votre démission à chaque crise de votre patron,

    Vous aimeriez bien avoir une vingt-cinquième heure juste pour vous,…

    Alors il est temps de venir découvrir mes aventures et celles de mes amies Alice, Andréa et Chloé. Elles vous rappelleront sûrement des moments que vous avez déjà vécus, des rires, des larmes, des colères, des moments de blues… Bref, tous les instants de la vie d’une femme formidable parce que, vous aussi, vous en êtes une !

    Si vous prenez autant de plaisir à lire notre histoire que nous en avons eu à la vivre, c’est que j’ai bien fait de vous écrire.

     

    Auteur : Alex Riva

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution :

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : 4 copines se retrouvent dans un même esprit de ras-le-bol, malgré des situations différentes : ras-le-bol du mari, des enfants, du boulot…bref d’un quotidien qui ne leur correspond plus et qui les étouffe.
    Quand j’ai ouvert le livre, je me suis dit : bon, encore un énième bouquin écrit sous forme d’une sorte de journal intime, qui va nous présenter, à la première personne, une accumulation d’anecdotes qui n’ont entre elles qu’un vague lien.
    Et puis finalement non. Même si Alex Riva ne révolutionne pas le genre (on reste dans la Chick Lit), l’histoire tient la route et l’écriture est agréable. Quel que soit notre situation, on se retrouve forcément dans au moins un des « problèmes » d’une des filles, que ce soit un mari qui croit que tout est acquis, une lassitude au boulot, des conflits avec les enfants…
    Plutôt que de se contenter de soupirer de concert, les filles, lors de leur dîner mensuel, ont l’idée de tout planter pendant une semaine : elles posent une semaine de congé et, pour celles qui ont mari et enfants, les laissent livrés à eux-mêmes.
    Chez les conjoints, les réactions sont diverses : si l’un s’inquiète de ce ras-le-bol en se reprochant de n’avoir rien vu, l’autre, égoïste, ne pense qu’à son petit confort et se demande de quoi son esclave conjugale pourrait bien se plaindre.
    Lors de cette semaine de détente, libérée de toutes contraintes, les filles vont m’être à plat, et par écrit, ce qu’elles aimeraient voir changer dans leur vie, et franchement, elles ne demandent pas la lune !
    Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé les deux sœurs ; Chloé et Andréa ainsi que leur amie Emma, qui nous raconte toute l’affaire. J’ai eu plus de mal avec Alice qui refuse de jouer le jeu, se fait tirer l’oreille pour mettre les choses à plat, se plaint de tout sans jamais rien faire pour changer. En réalité, je l’ai trouvée très assortie avec son mari, aucun d’eux ne veut se remettre en question. Et jusqu’à la dernière page du livre je vais avoir ce sentiment concernant Alice : elle m’exaspère. Son mari ne change pas, elle ne le supporte pas ; il change, elle n’est pas contente non plus parce que sa routine est perturbée…
    Sous ses couverts de roman facile de plage, ce livre pose la question de l’épanouissement personnel. Jusqu’à quel point doit-on se fondre dans le moule qu’on a construit pour nous ? Une femme peut-elle se contenter d’être une employée, une épouse, une mère ? N’y-a-t-il pas autre chose au-delà de ces rôles ?

     

    Un extrait : Alice, Andréa, Chloé et moi avions instauré le rituel du dîner des filles le troisième jeudi du mois. Nos vies nous laissaient peu de répit et cette pause commune mensuelle était notre bouffée d’oxygène. C’était l’occasion de faire le point sur la période qui venait de s’écouler, de partager nos petits bonheurs, nos scoops, nos rencontres, nos galères, nos pétages de plombs respectifs… Bref, une vraie soirée de filles ! Nous organisions le dîner à tour de rôle. Ce soir-là, c’était mon tour. J’avais choisi un bar à vins cosy.
    Comme d’habitude, j’étais la première. Installée dans mon large fauteuil, rêveuse, je parcourais la salle du regard avec curiosité lorsque j’entendis : « Hello, ma belle ! » L’arrivée de Chloé me ramena à la réalité.
    J’aimais sa jeunesse et son enthousiasme. Elle n’était plus la petite fille que j’avais connue, mais je désirais toujours la protéger et l’aider pour lui éviter de commettre les mêmes erreurs que les nôtres. Autant que nos expériences lui servent.


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  • [Livre] Gravé dans le sable

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    Résumé : A la veille du débarquement de Normandie, les soldats américains se réunissent dans la cale du navire. Aucun n’est prêt à s’élancer le premier sur la plage, le lendemain matin. Pour déterminer qui sera le premier à risquer sa vie, les gradés décident d’organiser un tirage au sort. Lucky, avec sa chance du diable, tire le numéro 148. Il semble sauvé. Pourtant, vingt ans plus tard, la belle Alice Queen pleure toujours la disparition de son premier amour. Lorsqu’elle découvre une parcelle de vérité, Alice décide d’enquêter. Pourquoi Lucky s’est-il élancé en quatrième position ce matin-là? Qu’est ce qui a pu le pousser à échanger sa place et à risquer sa vie? Et surtout, pourquoi n’en a-t-elle jamais rien su?

     

    Auteur : Michel Bussi

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 1 octobre 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’adore Bussi depuis que j’ai lu « Maman a tort ». Ce livre, rebaptisé « gravé dans le sable » est la réédition d’« Omaha Crimes », le tout premier livre de l’auteur. Et il avait déjà ce petit côté sadique qu’on aime tant chez lui.
    Tout au long de ma lecture, je n’ai fait que douter ou presque. A chaque fois que je pensais avoir compris ce qu’il se passait exactement, il se passait quelque chose qui me faisait tout remettre en question. Très frustrant. Et qui oblige à tourner les pages de plus en plus vite pour « savoir » !
    Pourtant on sent bien que ce livre est le premier car, à un moment, j’ai eu un doute. Je me suis dit : Et si… et puis j’ai secoué la tête en me disant, meuh non… Et ben si !
    Depuis, l’auteur a pris de l’assurance et on a de moins en moins d’illuminations quand on lit ses livres (enfin si on en a…mais on est souvent à côté de la plaque… au mieux, on a un orteil dessus).

    L’histoire se déroule sur 3 périodes : 1944, 1964 et 1975. Au fil des différentes périodes, on est témoins de certaines choses et un puzzle se forme sous nos yeux. Mais jusqu’à la presque toute fin, il nous manque une pièce, une pièce centrale.
    Centrale parce que sans cette pièce, venue gripper la machine, rien ne se serait passé.
    Les personnages ont de multiples facettes. Certains qui semblent pourris jusqu’à la moelle se révèle animé par une juste cause (même si on peut remettre en question leurs choix pour atteindre leur but).
    D’autres, qui semblent gentils et bienveillant, ne sont pas si gentils et inoffensif que ça (pas toujours pour le pire, paradoxalement).

    Difficile d’en dire plus sur ce livre sans risque de dévoiler l’intrigue tant chaque action de chaque personnage a une importance dans le final.
    Je me contenterais donc de vous encourager à le lire. Pour moi, ça a été un coup de cœur !

     

    Un extrait : « Ils montèrent au ciel d’un jour où il tombait des cordes. » Cette phrase hantait Oscar. Il avait dû lire ça quelque part, il n’y a pas longtemps. Ou bien il l’avait entendu quelque part, de la bouche d’un con. Ça ne manquait pas de cons capables de dire cela, sur cette péniche. De cons se prenant pour des prophètes. De cons devenus mystiques, deux ou trois jours avant le Jugement dernier.

    Oscar enfonçait sa grosse tête ronde dans le hublot et regardait les cordes tomber. On ne distinguait plus rien dehors, ni l’eau du port, ni le ciel, ni les bâches grises dissimulant les péniches, à peine la lumière clignotante d’un phare, ou d’un bar, enfin juste d’une vie quelconque dehors, loin.

    Sûr qu’il en tomberait, des cordes, ce putain de 6 juin, sur cette putain de plage, là-bas en face. Sûr que l’eau serait glacée, que le sable serait lourd et lui collerait aux bottes, si jamais il l’atteignait, ce sable… Sûr qu’il ferait un temps pourri, histoire qu’ils ne quittent pas cette terre avec trop de regrets.

    Sûr qu’il tomberait des cordes !

    Oscar pensa alors bêtement que de toute sa vie, il n’était jamais parvenu à monter à une corde, ni à l’école, ni lors des entraînements avec le commando. Il était toujours resté planté à un mètre du sol comme un gros cochon suspendu. Il sourit. Cela prouvait bien qu’il n’avait rien à faire ici, dans cette péniche, parmi ces héros inconscients…

    Ces héros étaient exactement cent quatre-vingt-huit, cent quatre-vingt-sept sans compter Oscar Arlington. Cent quatre-vingt-sept jeunes Américains composant le 9e Rangers, tous serrés dans cette péniche, tous supportant sur leurs épaules le poids de l’une des missions les plus délicates du débarquement de Normandie : se rendre maîtres de la Pointe-Guillaume.

    La Pointe-Guillaume se présentait comme un piton rocheux dominant la falaise normande, coiffé d’un blockhaus et hérissé de canons ; elle était considérée par les stratèges comme l’un des sites les plus importants de l’opération Overlord. Dans la péniche s’entassaient donc cent quatre-vingt-sept jeunes volontaires américains enthousiastes, pétant de santé à grimper et redescendre depuis un mois les falaises anglaises, facilement maintenant, ayant désormais la main ferme, sans vertige, bruyants le soir au bar, buvant et riant, fiers et confiants, en eux, en leur étoile, dans les étoiles de ce drapeau protecteur qu’ils devaient aller planter en haut de la Pointe-Guillaume.

    Pourtant, dans la plus grande salle de la péniche, la salle qu’on utilisait habituellement comme bar, un silence absolu régnait. On avait rangé les cartes, les bières, les dés, tout ce qui servait à tuer le temps sous la bâche. Les cent quatre-vingt-huit rangers s’y tenaient serrés. Certains, comme Oscar, appuyés contre un hublot, d’autres ayant réussi à s’asseoir sur un coin de table ou de tabouret, quelques-uns par terre, la plupart restaient simplement debout. Ces cent quatre-vingt-huit jeunes Américains, le crâne rasé à faire peur, ordinairement pleins d’histoires salaces et de pensées cochonnes, se regardaient muets. Ça puait l’humidité, ça puait la promiscuité suante, ça puait la respiration forte, ça puait comme dans un vestiaire de football. Mais pas un ne disait un mot…

    Le vestiaire de l’équipe qui aurait perdu. Où chacun attendrait la punition, où chacun espérerait qu’elle tomberait sur un autre. Les cent quatre-vingt-huit paires d’yeux regardaient au centre de la pièce un petit tabouret tout bête avec dessus un casque posé.

    Simplement un casque, fixé par tous comme la statue d’un diable.

    Mais qu’est-ce que je fous là ? pensait Oscar.

     

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  • [Livre] Les crevettes ont le cœur dans la tête

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    Résumé : Les tribulations sexuelles d’une trentenaire parisienne délurée, déterminée à trouver, malgré les embûches, l’amour, le vrai.

    Marion cherche son Mr Big sans obligation de résultat (elle est une adepte du « CDI sexuel »…), enchaînant les aventures, tantôt calamiteuses, tantôt extatiques. Quand ce n’est pas elle qui s’emballe, c’est une de ses trois meilleures copines…

     

    Auteur : Marion Michau

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 13 juillet 2016

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Le format journal intime est assez intéressant et aurait pu donner une lecture agréable. Malheureusement, j’ai été très déçue par ce livre.
    Le roman est une compilation de scénettes, qui sont liées les unes aux autres, mais qui donnent une impression décousue, comme si chaque anecdote n’était pas finie.
    Mais le plus gros problème que j’ai eu avec ce livre c’est que ce genre de livre est censé être léger et plein d’humour et là, j’ai ressentie une ambiance pesante. J’ai fini ce livre complétement déprimée.
    J’ai eu l’impression de lire l’histoire d’une érotomane : elle rencontre un homme, lui dit bonjour : ça y est c’est l’homme de sa vie et elle est sûre qu’il ressent la même chose mais qu’il ne le sait pas encore.
    J’ai ris bien trop peu pour un roman de ce genre.
    Marion m’a exaspérée surtout sur le côté « je ne supporte pas que les autres que j’ai jeté refassent leur vie ». Une fois ça va, mais systématiquement ça fait lourd.
    Tout le livre est comme ça, une grande hésitation entre deux types, dont un qui clairement se fiche d’elle. Des potes gays, des copines certaines casées d’autres non…bref rien de neuf, rien d’inédit et vu l’écriture, rien de vraiment intéressant.

    A zapper sans regret.

     

    Un extrait : SIGNES AVANT-COUREURS... DE JUPONS Sans nouvelle de l’amour, j’ai accepté de dîner en tête à tête avec un ami de ma fournisseuse officielle de tocards (Sophie, toujours, on ne change pas une équipe qui gagne). Cette fois, elle m’avait vendu le mec comme ouvert et fantaisiste, et c’est en effet avec beaucoup de fantaisie qu’il est arrivé avec ses sacs de courses (du Destop et des rouleaux de PQ, il y a vraiment des gens qui ne s’emmerdent pas avec le romantisme) et qu’il a descendu ses trois vodkas-pomme, la quasi-totalité de la bouteille de vin pendant le dîner, son cognac et le mien. À part ça, on s’est découvert des tas de points communs, autant de signes qui auraient dû me pousser à l’embrasser (au risque de choper une cirrhose fulgurante), mais je ne me laisse plus avoir par les signes.

    Comment ai-je atteint ce degré de sagesse bouddhique ? Laissez-moi remonter le cours du temps tel un saumon de Norvège.

    À vingt ans, une tarologue m’a dit que l’homme de ma vie s’appellerait « Bertrand ». À l’époque, j’étais serveuse et le seul « Bertrand » que je connaissais était un vieux postier pinté à la Leffe du matin au soir. Autant vous dire que je n’y ai prêté aucune attention, jusqu’à ce que, quelques années plus tard, je sois frappée par la foudre en arrivant dans une soirée. Je ne vais pas engraisser plus longtemps le suspense, l’élu s’appelait Bertrand. Le souci, c’est qu’il n’avait pas qu’un prénom, il avait aussi une femme et un petit garçon. J’allais fuir, mais imaginez ce qu’il restait de mes principes quand j’ai su qu’il s’appelait Michau comme moi (véridique, je le jure sur le dernier catalogue Louboutin).

    J’en ai pris pour deux ans de baises mémorables avec un homme marié, d’attentes éternelles et de promesses en toc. Bertrand Michau... Aujourd’hui, j’ai beau regarder sous mon lit, derrière mon rideau de douche, dans ma penderie : rien à faire, il ne fait plus partie de ma vie. Alors pardon, mais les signes, à d’autres.

    J’ai laissé l’ami de Sophie vaciller sur le trottoir et j’ai sauté dans un taxi. Dommage, on avait tellement d’affinités, mais en amour, on sait comment ça se termine quand on conduit bourré : on finit toujours par perdre tous ses points communs.

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  • [Livre] Le Crépuscule des rois – T01 - La Rose d'Anjou

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    Résumé : 1465. La fin du Moyen-Age, l'aube de la Renaissance. Entre l'Angleterre, la France et les Flandres, rois, reines, grands seigneurs et aventuriers se déchirent pour le pouvoir. Une époque sombre et mystique, fastueuse et violente que hantent des personnages hors du commun: des femmes jolies et ambitieuses, comme Marguerite d'Anjou, fille du roi René, et la parvenue Elizabeth d'York, des enfants à la dramatique destinée, comme les deux fils du roi Edouard IV, étouffés à la Tour de Londres sur ordre de leur oncle, le très controversé Richard III. La mort tragique de l'ultime descendant des York met un terme à la sanglante guerre des Deux Roses qui opposa de 1455 à 1485 les cousins ennemis, les Lancastre et les York.

     

    Auteur : Catherine Hermary-Vieille

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 02 juin 2004

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Un bon récit romancé de l’histoire de la guerre des deux roses, même si les évènements sont parfois survolés et que, d’un chapitre à l’autre, on saute parfois plusieurs années.
    Ici l’auteur a pris le parti de se ranger « du côté » de Marguerite d’Anjou et d’Henri VI qu’elle décrit comme des victimes des Yorks.
    Elle dresse un portrait peu flatteur d’Edward IV, roi volage et préférant le vin et les orgies à l’exercice du pouvoir, présente Richard III comme un véritable monstre ayant fait exécuter ses neveux à la tour, ce qui n’a jamais été prouvé (les deux cadavres d’enfants trouvés en 1674 sous un escaliers de la tour n’ayant jamais été formellement identifiés comme étant les jeunes princes), dépeins Elizabeth Grey comme une arriviste et sa fille Elizabeth d’York comme une manipulatrice sans scrupules.
    Bref, l’auteur n’est clairement pas convaincue par les York.
    J’ai trouvé un peu dommage que certains évènements soient aussi survolés et que l’auteur ait pris le parti de rendre chacun de ses personnages antipathiques, calculateurs, manipulateurs… Je veux bien qu’il y ait eu beaucoup de trahison et de conspiration, mais ces personnes n’étaient pas pourries jusqu’au trognon (enfin pas toutes). J’aurais apprécié un portrait plus nuancé.
    Cela dit, cela reste une bonne entrée en matière pour qui veut découvrir cette période sombre et incertaine de l’histoire d’Angleterre. Je suis impatiente de lire la suite (surtout le 3ème tome), qui s’attache plus à Henry VIII, période que je connais mieux, ce qui me permettra de me faire une idée plus précise de la manière de l’auteur de rapporter l’histoire d’Angleterre.

     

    Un extrait : Seul dans sa chambre au château de Baynard qui se dressait sur les bords de la Tamise, à Londres, Richard d’York fixait les flammes qui crépitaient dans la cheminée.
    A sept ans, il connaissait déjà la signification de la mort. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il avait connu les fuites, les batailles, des femmes en pleurs. Un instant, il tenta d’imaginer son père, la tête tranchée couronnée de papier plantée sur un piquet, son frère Edmond et son oncle Neville morts.
    Quoique Richard Warwick, son cousin et parrain, et sa mère eussent chuchoté, il avait tout entendu. Combien de temps mettrait ce visage tant respecté à se décomposer ? A moins que les corneilles ne s’en repaissent entre-temps.
    L’enfant serra les dents. Son père et Edmond seraient vengés par Edward, son frère ainé qu’il vénérait.
    Sur la Tamise qui coulait derrière les fenêtres, des barges passaient, de lourds bateaux à voile prêts à accoster. La brume effaçait l’autre rive. Richard eut l’impression d’être lui-même sur un navire perdu au milieu de l’océan. Vers qui se tourner ? Ses angoisses, son isolement étaient indifférents aux siens. Sa mère Cecily préférait ses ainés, Edward, George et surtout Edmond. Elle allait pleurer ce fils mort sans s’inquiéter des vivants. Avec anxiété, Richard quitta le coin de la cheminée. Qui le défendrait désormais ? Faudrait-il fuir à nouveau, passer la mer ? Des larmes montèrent aux yeux de l’enfant. Il les refoula. Un jour ou l’autre, ses ennemis le rattraperaient, il lui faudrait alors les affronter ou mourir.
    D’une barge montait le son sinistre d’une corne de brume. Le vent s’engouffrait dans la cheminée, ployant les flammes. Dans la cour, des ouvriers s’affairaient à poser des tentures noires sous les fenêtres et dans le léger brouillard les sombres morceaux d’étoffe ressemblaient à des voiles de navires amenant des âmes sur les berges de l’autre monde. ‘Je veux devenir un chevalier, pensa l’enfant, me battre aux côtés de mon frère Edward. »
    Sur les murs de pierre suintant l’humidité, la frêle silhouette vêtue de noir ressemblait à un rameau dérisoire arraché d’un arbre par la tempête.

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  • [Livre] Les cœurs fêlés

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    Résumé : Brit, 16 ans, en pleine rébellion adolescente, est envoyée par son père dans une institution pour adolescents difficiles (enfermée pour guérir d'une maladie qu'elle n'a pas), Red Rock, aux méthodes aussi musclées que cruelles. Organisée par niveaux de brimades, encourageant la délation, la méthode a pour objectif de briser les caractères rétifs et fait vivre un enfer aux pensionnaires. Dans ce cauchemar sans issue, éperdue par son impuissance, Brit manque de sombrer. Mais l'amitié secrète (car interdite) qui se noue avec trois jeunes filles enfermées ici elles aussi pour des raisons disproportionnées lui redonne l'espoir... et la force de résister. Une force difficile à puiser en soi quand on a 16 ans.

     

    Auteur : Gayle Forman

     

    Edition : OH éditions

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 03 mars 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : A chaque fois (ou presque) que je lis un roman de Gayle Forman, c’est un coup de cœur. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
    Comme dans « J’étais là » l’accent est mis sur l’amitié mais ici, contrairement au précédent, l’amitié est au présent, on la vit en même temps que les héroïnes et nous ne rencontrons pas les personnages au travers de simples souvenirs.
    Leur amitié est d’autant plus forte qu’elle se fait face à l’adversité. Un réel adversaire cette fois, qui n’est pas, comme souvent, une petite peste de l’école, mais une maison de redressement pour fille se faisant passer pour un internat strict.
    Cette « école » fait froid dans le dos. Tout y passe, des humiliations aux quasi-tortures psychologiques et physiques. Les cours y sont quasi inexistants, d’un niveau bien trop faible pour les élèves.
    Celles-ci se retrouvent dans cette école sur inscription de leurs parents pour des « infractions » telle qu’avoir un petit ami mexicain, être homosexuelle ou avoir du poids à perdre.
    Quand je vois la fréquence de l’apparition de telles institutions dans les livres et les séries, je me dis qu’il ne peut pas y avoir de fumée sans feu et je me demande comment des établissements qui violent avec autant d’arrogance les plus élémentaires des droits humains peuvent encore exister (Un peu comme les couvent des sœurs Madeleine, en Irlande, qui n’ont fermés qu’en 1996).
    Le sentiment qui m’a dominée, pendant toute ma lecture, a été la colère : colère contre les surveillants, la psy et le directeur de l’école, mais surtout colère contre les parents qui enferment leurs enfants parce qu’ils sont différents (pas indisciplinés ou délinquants) sans jamais se donner la peine de vérifier les conditions dans lesquelles ils vivent. Le père de Brit m’a particulièrement donné envie de lui coller de grandes baffes (et un petit tour en taule ne lui aurait pas fait de mal…Je suis dure ? Peut-être, mais je n’ai aucune compassion pour ce genre de mec… Lisez le livre, et que celle qui n’a pas envie de lui arracher les yeux me jette le premier harlequin !).
    Même si j’ai été en colère contre beaucoup de personnages, j’ai éprouvé toutes sortes d’émotions, et à plusieurs reprises, j’ai eu une boule dans la gorge devant ce à quoi doivent faire face les sœurs du club fermé des fêlés.
    Encore une fois, le titre français n’est pas à la hauteur du titre anglais, on se demande même comment l’éditeur français en est arrivé à ce titre puisque littéralement, sisters of sanity veut dire : « sœurs de la santé mentale »… Je pense qu’un titre plus adéquat que les cœurs fêlés aurait pu être trouvé, non ?
    Même si ce livre est un coup de cœur, j’ai deux petits reproches à lui faire : La fin est, à mon sens, trop rapide. J’aurais aimé voir plus en détail cette fin, en voir les conséquences, qu’elles soient judiciaires ou personnelles.

     

    Un extrait : Ce devait être une excursion au Grand Canyon et je n’avais aucune envie d’y aller. En plein été, il devait bien faire trois mille degrés dans ce désert. Entre le climat et les deux jours de trajet en voiture avec mon père et le Monstre, sa seconde femme, j’étais sûre d’y laisser ma peau. Le Monstre est toujours après moi. Tout y passe : mes cheveux, rouges avec des mèches noires, ou noirs avec des mèches rouges, si l’on préfère ; mes tatouages — un brassard celtique, une guirlande de pâquerettes sur la cheville, et un cœur situé à un endroit qu’elle ne risque pas de voir ; ma prétendue mauvaise influence sur Billy, mon demi-frère, qui n’est encore qu’un bébé et doit prendre mes tatouages pour de la BD, si même il les a remarqués.

    En plus, c’était mon dernier week-end de liberté avant l’entrée en première et il s’annonçait d’enfer. Je joue de la guitare dans un groupe, Clod, et on devait se produire au Festival de l’été indien d’Olympia parmi des orchestres top niveau, le genre qui est sous contrat avec des producteurs. Rien à voir avec les cafés et les soirées particulières où l’on jouait d’habitude. Mais, bien sûr, le Monstre s’en fichait. Elle considère le rock punk comme une sorte de culte diabolique. D’ailleurs, après la naissance de Billy, elle m’a interdit de continuer à répéter dans le sous-sol pour protéger le petit trésor. Du coup, je dois me replier chez Jed, qu’elle n’aime pas non plus parce qu’il a dix-neuf ans et qu’il habite — horreur! — non pas avec ses parents, mais en colocation.

    J’ai donc refusé poliment. Bon, d’accord, peut-être pas si poliment que ça. J’ai dit que je préférais bouffer du verre pilé, ce qui a fait se précipiter le Monstre vers papa, lequel m’a demandé d’un air las la raison de ma mauvaise humeur. J’ai expliqué l’histoire du concert. Dans une vie antérieure, mon père s’est s’intéressé à la musique, mais, là, il s’est contenté d’ôter ses lunettes et de se masser la cloison nasale en déclarant que c’était comme ça et pas autrement. On allait au Grand Canyon en famille, point final. Comme je n’avais pas l’intention de me laisser faire, j’ai sorti tout mon arsenal d’arguments : pleurs, silence obstiné, vaisselle fracassée. Pour rien. Le Monstre a refusé de discuter et je me suis retrouvée face à papa, à qui je n’aime pas faire de la peine. Résultat, j’ai cédé.

    J’ai dû annoncer la nouvelle au groupe. Erik, le batteur, amateur de fumette, s’est contenté de lâcher mollement un juron, mais Denise et Jed étaient contrariés. « On a tellement bossé, tu as tellement bossé », s’est lamenté Jed. J’étais désolée de le voir si déçu. D’autant qu’il avait raison. J’étais sur le point de participer à un méga-concert alors que, trois ans plus tôt, j’étais incapable de faire la différence entre un accord de do et un fa. J’allais devoir tirer un trait dessus et Clod serait réduit à un trio lors du festival. Ça me ravageait de ne pas pouvoir y aller, mais, en même temps, la réaction de Jed me réchauffait le cœur.

    J’aurais dû me douter qu’un coup tordu se préparait quand, le vendredi matin, j’ai vu papa en train de charger seul le monospace marronnasse que le Monstre lui a fait acheter à la naissance de Billy. Ni elle ni mon petit frère n’étaient présents.

     

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  • [Livre] Colorado Train


    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé : Durango, 1949

    La poussière rouge. Les sombres rocheuses. L'Amérique profonde, tout juste sortie de la Deuxième Guerre mondiale.

    C'est dans ce monde-là que grandissent Michael et ses copains: le gros Donnie, les inséparables Durham et George, Suzy la sauvage.

    Ensemble, ils partagent les jeux de l'enfance, les rêves, l'aventure des longs étés brûlants...

    Jusqu'au jour où un gosse de la ville disparaît. Avant d'être retrouvé, quelques jours plus tard... à moitié dévoré.

    Aussitôt, la bande décide d'enquêter.

    Mais dans l'ombre, le tueur- la chose? - les regarde s'agiter.

    Et bientôt, les prend en chasse...

     

    Auteur : Thibault Vermot

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 septembre 2017

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Ce roman est plus long que la moyenne dans la collection X’prim : près de 400 pages de pur régal.
    J’ai beaucoup aimé le côté plus sombre de l’histoire que ce que l’on trouve d’habitude (ici il est quand même question de meurtre d’enfants et de cannibalisme) avec un petit côté thriller quand les enfants se lance à la recherche du tueur.
    Au début de ma lecture, j’ai eu un peu de mal à me faire au style d’écriture de l’auteur que j’ai trouvé un peu trop familier à mon goût, mais, une fois prise par l’histoire, je n’y ai vraiment plus fait attention.
    Dans ce roman, le point fort est l’amitié qui lie les protagonistes. Ce ne sont pas non plus des héros, ce sont des enfants normaux qui se retrouvent confrontés à une situation anormale, à une époque où il n’y avait pas de portables pour appeler à l’aide et où il fallait souvent plusieurs heures pour aller prévenir quelqu’un.
    J’ai beaucoup aimé le côté course contre la montre qu’il y a dans toute la seconde partie du livre et qui tient en haleine.
    En revanche, j’ai été frustrée de ne pas savoir qui est « la chose » comme l’appelle les enfants. Aux indices laissés dans le livre, on sait que l’on n’est pas en présence d’un roman fantasy et qu’il n’y a pas de surnaturel, on peut même dresser un portrait du tueur, mais on n’a aucune certitude et ça m’a vraiment manqué. De même, on parle à plusieurs reprises d’un tueur d’adolescentes, père de l’un des enfants, et qui s’est enfui avant d’être pris à parti par le sheriff de la ville, mais au final, on reste encore sur notre faim, n’ayant pas de conclusion concernant cette personne.
    J’ai été un peu déçue de cette fin, mais peut-être que les adolescents n’accordent pas autant d’importance que moi à comprendre le pourquoi du comment des agissements du « méchant » de l’histoire.

     

    Un extrait : Il connaissait Durango par cœur… mais là, c’était la nuit…
    En plein jour, Don avait pas peur ; il voyait les choses, il voyait les gens. Il voyait la tronche à Butler, derrière ses courges. Mais dans la nuit, Donnie… la nuit opaque… épaisse… épaisse et vide… Dans la nuit sans fin, on frôle des choses épouvantables, un danger flotte tout près…
    Lequel ?
    Bon, il en savait foutre rien.
    Peut-être que c’était pareil ailleurs, dans les autres villes.
    « Mais que fout un gosse de cet âge dehors à une heure pareille ? »
    - Je t’en pose moi des questions, trouduc’ ? il mimait avec sa bouche.
    Des vacheries d’idées le tenaient debout toute la nuit, ces temps-ci. Ces idées de nanas. Ca le rendait dingue. Ca lui faisait sauter le cerveau. Alors il attendait que tout le monde pionce, et puis il se mettait à gamberger en marchant à travers la ville. Au moins ça te fera perdre un peu de gras, hein, Donnie. Les filles elles aiment pas les gros, Donnie. Cette nuit comme d’autres avant celle-là, il marchait pour se débarrasser des filles à poil qui dansaient dans sa tête.
    Ca commençait toujours pareil. L’une d’elles sortait la tête d’un buisson, dans un recoin de son crâne. Elle regardait si y avait pas de danger, puis elle sortait… Comme les ballerines, elle faisait une petite révérence… Puis elle donnait la main à la deuxième, qui bondissait elle aussi hors du buisson, les jambes longues, fines… Puis une troisième pointait le bout de son nez… et venait les autres… Une ribambelle de filles sans un centimètre carré de tissu pour cacher quoi que ce soit ! Et elles dansaient. Leurs sourires fendaient leurs visages ; leurs dents blanches scintillaient…
    Mec, tu vas pas y croire. J’les vois à poil !!

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  • [Livre] Sois belle-mère et tais-toi

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    Résumé : « Savez-vous ce qu’est une belle-mère ? »

    Réponse de Raphaëlle, 5 ans :

    « Oui, c’est une méchante femme qui veut tuer la fille de son nouveau mari ou qui la prend pour une bonniche ! »...

    Dix ans de vie conjugale, un mariage, un bébé et un divorce plus tard, Lola, la trentaine flamboyante, savoure enfin une liberté qu’elle est fermement résolue à ne plus jamais abandonner.

    Mais c’est sans compter sur les hasards de l’amour… Amour qui va la projeter, bien malgré elle, dans l’univers de près d’un million de ses congénères : celui de la famille recomposée !

    Prise dans le tourbillon de ce nouveau schéma parental sans mode d’emploi, Lola va alors tenter de trouver sa place, entre crises de rire avec ses copines et crises de nerfs à la maison.

     

    Auteur : Sarah Farri

     

    Edition : Createspace

     

    Genre : Chick Lit

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Le moins qu’on puisse dire c’est que ce livre ne donne pas envie de se caser avec un type qui a déjà des enfants !
    Alors certes, être belle-mère n’est pas une chose facile, mais là, en plus d’une situation assez compliquée à gérer s’ajoute un père « branleur », laxiste, je-m’en-foutiste et qui a plus envie d’avoir une nounou chargée de veiller sur ses enfants, mais sans jamais lever la voix, que d’avoir une compagne à qui il faut faire une place dans la famille. Ajoutez à ça un meilleur ami à qui on peut décerner le titre de « pourriture 1er », une première ex hystérique et lamentable dans son rôle de mère, une seconde ex vraiment très désolée pour nous (ce qui ne donne pas franchement confiance), une armée de gosses plus mal élevés les uns que les autres, et vous obtenez la situation dans laquelle se retrouve Lola.
    Franchement, « Pourriture 1er » aurait essayé de me faire les coups qu’il fait à Lola, je pense que tout le quartier m’aurait entendu lui dire ses quatre vérités. Quant au coup du « j’ai une urgence » toutes les cinq minutes, j’aurais manu militari déposé les charmantes têtes blondes au boulot du père démissionnaire et je me serais barrée avec ma tête blonde à moi à la campagne en tête à tête !
    Non mais sérieux, un mec comme ça, ça ne se garde pas. C’est une vraie larve qui joue au chevalier ! Un m’as-tu-vu incapable de prendre ses responsabilités.
    Entre lui (Lucas), Samuel et Philippe (dont on entend parler plus qu’on ne le voit), on a une belle brochette de vainqueur !

    Malgré des situations un peu (beaucoup) caricaturées (non parce que si vraiment on tombe sur tout ça, en même temps… ben faut aller se faire démarabouter… franchement !) le texte est facile à lire, avec une écriture entraînante et beaucoup d’humour.
    J’ai un peu regretté que le papa et ses enfants ne fassent leur entrée que vers la moitié du livre, parce que bon, le livre s’intitule : « sois belle (mère) et tais-toi », pas « les folles parties de jambes en l’air de Lola ». Toute la partie « avant Lucas » aurait pu être réduite de moitié.

    Au final je dirais que ce livre était une lecture détente : sympa mais sans plus, drôle mais qui ne restera pas dans ma mémoire.

     

    Un extrait : « On n’échappe pas à son destin ». Peut-être, mais on n’échappe pas non plus aux statistiques ! Un mariage sur deux est voué à se dissoudre un jour... Pour ma part, j’ai tenu dix ans.

    D’une nature un peu rebelle, j’ai quitté le cocon familial dès l’âge de vingt ans. Pour suivre « l’homme de ma vie » ! Le dixième depuis ma majorité... ceci pouvant peut-être expliquer la réaction un brin sanguine de mon père à l’annonce de mon envol :

    — T’es tombée sur la tête ?! Et ton année de Prépa ? Lola, je te préviens, si tu franchis cette porte, je te coupe les vivres !

    — Ce garçon n’est pas pour toi. Je ne le sens pas du tout. Et tu sais que mon instinct ne me trompe jamais ! Tu vas le regretter, tu peux me croire ! avait alors cru bon d’ajouter ma mère.

    Mais la perspective d’une vie dépourvue de contraintes, ainsi que la promesse de mon bien-aimé de me prendre sous son aile, avaient balayé jusqu’à ma plus petite hésitation.

    Et même si au bout de quelques mois, je m’étais retrouvée étudiante la semaine et serveuse le week-end pour subvenir aux frais inattendus d’un quotidien à deux, j’avais eu la conviction de savourer pleinement ma liberté, sans soupçonner un instant que ce n’était qu’un leurre.

    — C’est qui la chérie de son doudou ? aimait à me demander, chaque matin, mon homme adoré.

    — C’est moiii ! Mi Amorrr ! répondais-je en roucoulant, les yeux brillants d’amour.

    Vingt-cinq ans, même homme, même vie. J’avais brillamment terminé mes études de marketing et étais entrée dans l’une des meilleures agences de publicité de Paris. Malheureusement, l’apparition de ce nouveau salaire n’avait en rien modifié mon rythme effréné. Mon amoureux croquant chaque centime de notre patrimoine pour ses propres aspirations, à l’image de cet intérieur Starck, si froid et si inconfortable, de cet écran de télé dont la platitude était inversement proportionnelle à son prix, je devais fournir de plus en plus d’efforts pour assurer notre minimum vital... et faire une croix sur mes rêves de voyages !

    — C’est qui la chérie de son doudou ?

    — C’est moi ! Mi Amor !

    Vingt-cinq ans, même homme, même vie, plus aucun roucoulement et des questionnements de plus en plus fréquents sur cette notion de liberté qui m’avait été si chère.

    Étais-je en train de faire fausse route ? À l’époque, je n’aurais su le dire. Lorsque je regardais les autres couples autour de moi, aucun d’eux ne m’apportait la preuve d’un éventuel modèle « idéal ». Entre Virginie et son époux volage, Agnès et son mari alcoolique, je ne me trouvais finalement pas si mal lotie !

    Sept ans de vie commune : le mariage s’était présenté à nous comme une évidence... Et mon époux commença enfin à agréer l’idée de fonder une famille. Mais au préalable, il souhaitait remplacer notre voiture, pourtant suffisamment récente et spacieuse, faire le plein de sorties, trouver un autre job, gagner plus d’argent, perdre 15 kilos, acheter une plus grande maison... et pourquoi pas remporter un Nobel de Physique et me faire refaire de la tête aux pieds ?!

    — C’est qui la chérie de son doudou ?

    — Hein ? Heu, c’est moi...

    Évènement inattendu, je tombai enceinte plus tôt que prévu, et « doudou » dut se résoudre à abandonner, momentanément, ses grands projets !

    À quelques jours de mes vingt-huit ans, je donnai naissance à une petite princesse, prénommée Aliénor, qui combla vite nos cœurs et... mon emploi du temps.

    Il y eut des jours où « si j’aurais su, j’aurais pas venu ! » et des jours où « quand je te prends dans mes bras... je vois la vie en rose... ». Mélange subtil de bonheur et de prise de conscience qu’on ne pouvait plus penser qu’à nous. Finie « la liberté » de nos vingt ans ! Là, c’était bébé qui réglait le tempo des sorties... à savoir plus aucune depuis son arrivée. Ma vie devint aussi rythmée qu’une musique techno : tétée-couche-ménage, tétée-couche-déjeuner, tétée-couche-paperasse, tétée-couche-dîner... pendant que mon cher et tendre, « super papa » en société, mais « homme invisible » à la maison, se délectait dans un programme de loin plus divertissant : boulot-apéro-tripot la semaine et connexion no limit sur jen_fous_pas_une.com le week-end.

    Je n’avais pas imaginé une telle vie de famille. Abandonnée par mon mari et reléguée au rang de meuble, je m’étais mise à mener la barque en mode monoparental avec mon alliance pour seul vestige de nos vœux sacrés.

    Le temps des désillusions démarra alors, comme si devenir maman m’avait greffé d’autres yeux. Tout me sembla soudain différent, à commencer par l’homme qui partageait ma vie depuis tant d’années. Je le trouvais moins attirant. Je scrutais chacun de ses faux pas. Je ne souriais plus à ses blagues. Je le voyais comme un étranger, avec lequel je n’avais plus rien à partager.

    — C’est qui la chérie de son doudou ?

    — Ta mère !!!

  • [Livre] Et soudain tout change

     

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    Résumé : Pour sa dernière année de lycée, Camille a enfin la chance d'avoir ses meilleurs amis dans sa classe. Avec sa complice de toujours, Léa, avec Axel, Léo, Marie et leur joyeuse bande, la jeune fille découvre ce qui fait la vie. À quelques mois du bac, tous se demandent encore quel chemin ils vont prendre. Ils ignorent qu'avant l'été, le destin va leur en faire vivre plus que dans toute une vie... Du meilleur au pire, avec l'énergie délirante et l'intensité de leur âge, entre espoirs démesurés, convictions et doutes, ils vont expérimenter, partager et se battre.

     

    Auteur : Gilles Legardinier

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 5 mars 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai bien aimé ce livre, mais je crois que je préfère quand l’auteur s’en tient au registre de l’humour.
    Ici, il mêle humour et émotions et, s’il est vrai que le texte est bien écrit, j’ai eu l’impression de relire une histoire mainte et mainte fois racontée.
    Sans dévoiler le bouleversement qui va toucher la bande (il y en a peut-être encore pour être surpris), on retrouve ce schéma dans un nombre incalculable de livre jeunesse (là encore, je ne vais pas en citer, sinon je vous dévoile tout ou presque).
    L’histoire se lit facilement, les émotions sont présentes, mais voilà, c’est un peu toujours la même chose.
    Après, le pauvre Legardinier n’y est pour rien, il a peut-être écrit son histoire avant les quelques livres faits sur le même schéma, mais comme je le lis après les autres, c’est lui qui trinque !
    J’ai aussi plusieurs fois regretté que des scènes commencée dans un chapitre ne soient jamais terminée (ainsi on ne sait pas comment la prof de dessin réagit à la disparition du dossier d’inscription, comment les filles sont finalement descendues du toit…). Ce ne sont presque que des anecdotes, mais on a l’impression d’avoir eu des commencements d’idées de scènes jetées sur le papier sans être menée jusqu’au bout.
    Au niveau des personnages, j’ai bien aimé la manière dont l’auteur décrit les adolescents. A la fois immature et parfois tellement conscient de ce qu’ils ont à faire et des décisions qu’ils doivent prendre. Jamais noir ou blanc. Par exemple, Camille a honte du nouveau métier de son père qu’elle trouve dégradant par rapport au métier qu’il exerçait avant mais leur conflit ne tourne qu’autour des gâteaux que celui-ci achète.
    Ici, je trouve qu’ils sont tous les deux en tort : Camille est un peu orgueilleuse et méprisante envers le métier de son père, métier qui les fait pourtant vivre sa famille et elle. D’un autre côté, son père traite un peu trop par-dessus la jambe les menaces dont elle est victime à cause de son métier.
    Pour les gâteaux, c’est pareil : Camille sait où est l’argent, à l’autorisation de sa mère pour en prendre et peut donc aller s’acheter ses gâteaux bio et allégés ; d’un autre côté, son père, qui ne fait que ces courses-là, pourrait faire l’effort de glisser un ou deux paquets des gâteaux qui plaisent à sa fille au lieu de n’acheter que pour lui et son fils.
    Dans tout le roman on est dans cette optique : les ados n’ont pas forcément raisons, mais les adultes non plus.
    Comme je l’ai déjà dit, j’ai bien aimé ce livre qui est bien écris et dans lequel les émotions sont présentes et justes (Il a réussi à me faire pleurer) mais de cet auteur, je préfère les titres comme « ça peut pas rater ».

     

    Un extrait : Quand on s’est installés en salle de maths pour le contrôle, Tibor n’était pas là, et je n’étais pas la seule à me demander ce qu’il mijotait.

    — Quelqu’un a vu mon imper ? a demandé Axel.

    Ceux qui, dans le brouhaha ambiant, ont entendu la question ont secoué la tête négativement.

    Mme Serben, la prof, sort les sujets de son sac. Je ne vois pas bien ce qui pourrait nous éviter le contrôle, d’autant que l’établissement ne prend plus en compte les alertes à la bombe parce qu’on en a eu jusqu’à trois par jour… Léo a vu Tibor juste avant de monter, et ses derniers mots ont été : « Je vais vous sauver. » J’ai peur. Les garçons attendent le feu d’artifice avec impatience, Mélissa dessine des cœurs, Maeva pleure toujours sur son sort, Sabrina se remet de la crème sur les mains et la prof distribue les feuilles. Au premier coup d’œil, ça a l’air coton.

    Tout à coup, la porte s’ouvre brutalement. Un homme apparaît. Il porte un turban qui lui cache le visage, fait avec une écharpe rose et jaune, et un imperméable trop grand dans les poches duquel il semble pointer deux armes.

    — C’est une prise d’otages !

    L’accent pseudo sud-américain est pathétique. Un mélange de stupeur et de joie incrédule se répand dans la classe. Il reprend :
    — J’exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques du monde, et j’exige aussi que vous reportiez cette interro, disons à jeudi prochain. Sinon, je tue une fille ! Tiens, celle-là, avec les gros nénés.

    Il désigne Clara qui, du coup, se regarde la poitrine, contente. Pas facile d’être un preneur d’otages crédible en étant camouflé dans une écharpe rose et jaune. Ça fait plus gay pride que héros libérateur. Évidemment, cette quiche d’Inès a quand même pris ça au premier degré et s’est à moitié évanouie. Mme Serben sourit et répond :

    — Lanski, vous faites perdre du temps à vos camarades. Retirez-moi ce déguisement ridicule et dépêchez-vous de vous installer.

    — Mais madame, je suis un combattant de la liberté !

    — Tibor, ne m’obligez pas à hausser la voix. Vous avez du travail. Si vous continuez, je vous retire cinq points.

    Si elle fait ça, il aura 15. C’est sûr, il va s’immoler près de la cuve à fioul et tout le bahut partira en fumée.

  • [Livre] Si tu me voyais maintenant

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    Résumé
     : Une existence réglée comme du papier à musique : de son emploi du temps à ses émotions, Elizabeth a tout planifié pour ne plus souffrir.

    Mais lorsqu'un inconnu fait irruption dans sa vie cette mécanique si bien huilée se dérègle.

    Insouciant, spontané, en quête perpétuelle d'aventures, le mystérieux Ivan semble touché par la grâce.

    Peu à peu, la jeune femme baisse le bouclier qui protégeait son coeur et sort de sa carapace.

    Mais que sait-elle d'Ivan ? D'où vient-il ? Est-il vraiment celui qu'il prétend être ou n'est-il qu'une illusion ?

     

    Auteur : Cecelia Ahern

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Chick lit

     

    Date de parution : 26 mai 2008

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : De Cecilia Ahern je ne connais que P.S I love you, et encore je n’en est vu que l’adaptation ciné. J’avais ce livre dans ma PAL depuis des lustres mais je n’étais pas vraiment dans l’état d’esprit pour l’en sortir, d’autant plus qu’entre le titre et la couverture, je pensais avoir affaire à une autre histoire de deuil.
    En fait, pas du tout, comme j’ai pu m’en rendre compte quand j’ai tiré cette lecture au sort.
    Dès les premières pages, on fait la connaissance d’Ivan. Ivan est un meilleur ami professionnel. Il apparait aux enfants qui ont besoin de lui. Les adultes, qui ne le voient pas, le nomme « ami imaginaire », ce qui ne lui plait pas du tout.
    Mais un grain de sable va venir enrayer la machine. Elizabeth, la tante du nouveau « meilleur copain » d’Ivan, se met à le voir…

    Je n’ai pas du tout aimé Elizabeth. Si je comprends qu’elle soit perturbée, échaudée, qu’elle veuille contrôler chaque aspect de sa vie, je ne peux ni comprendre, ni pardonner l’attitude qu’elle a envers son neveu. Luke n’a que 6 ans, c’est un tout petit garçon flanqué d’une mère absente et alcoolique, d’un grand père bourru et démissionnaire et qui aurait mérité que celle qui vit avec lui se montre un minimum maternelle.
    Hors non seulement Elizabeth n’est pas maternelle, mais elle ne fait aucun effort dans ce sens. Luke est confiné dans sa chambre et sa salle de jeu, il n’a pas le droit de trainer ou d’apporter ses affaires dans le reste de la maison. Il doit se montrer silencieux en permanence, n’ouvrant la bouche que pour demander des permissions. Sa tante ne lui lit pas d’histoire, ne joue pas avec lui, mais ce qui a été de pire à mes yeux, elle refuse de lui laisser une part de rêve : pas de père noël, pas de petite souris, et certainement pas d’ami imaginaire…
    Je crois que c’est ce qui m’a le plus choquée dans l’attitude d’Elizabeth, cette obstination à empêcher Luke d’être un enfant.

    Même dans son travail, je me suis demandé comment elle pouvait s’en sortir. Une décoratrice d’intérieur qui ne présente jamais la moindre couleur, ce n’est pas très engageant.
    Voilà le travail difficile que va devoir faire Ivan : Décoincée un peu la reine des glaces.

    L’histoire, le passé d’Elizabeth n’est dévoilé que par petite touche, et on comprend pourquoi elle est devenue comme elle est.
    Du côté d’Ivan, on va en apprendre un peu plus sur son monde, sur les « amis imaginaires » et les difficultés de leur métier.
    La relation entre Ivan et Elizabeth est assez ambigüe : c’est une romance, mais pas une de celle que l’on a l’habitude de voir. Certain trouveront que la fin n’a rien d’un happy end, moi je l’ai trouvée parfaite.

     

    Un extrait : Elizabeth se mit debout et pénétra dans la cuisine baignée de lumière. Ses talons claquaient sur le carrelage en marbre, les éclats se répercutaient dans la pièce déserte et haute de plafond. Le soleil, qui tapait fort à travers les vitres de la véranda, réchauffait l’air ambiant. Aveuglée par ses rayons, Elizabeth plissa les yeux. Les meubles immaculés rutilaient, les plans de travail en granit noir étincelaient, les accessoires chromés reflétaient la lumière… un paradis revêtu de noyer et d’acier inoxydable. Elizabeth fonça droit vers la machine à espresso salvatrice et se prépara le remontant que réclamait son organisme roué de fatigue. Elle ouvrit un placard, en extirpa une tasse beige – avant de le refermer elle fit pivoter une autre tasse de façon à présenter son anse à droite, comme ses voisines –, fit glisser le long tiroir en acier où étaient rangés les couverts, remarqua un couteau égaré dans le compartiment à fourchettes, le rangea à l’endroit qui lui était dévolu, pêcha une petite cuillère et repoussa le tiroir.

    Du coin de l’œil, elle avisa un essuie-main jeté sans façon sur la poignée de la cuisinière. Elle le balança dans la remise, récupéra une serviette propre dans l’armoire, la plia soigneusement en deux et en drapa la poignée. Parfait. Chaque chose à sa place.

    Puis elle posa la tasse fumante sur un plateau en marbre destiné à protéger la table en verre, lissa son pantalon, épousseta sa veste. Elle alla ensuite s’installer dans la véranda pour y contempler son vaste jardin et le paysage vallonné qui s’étendait à perte de vue. Une symphonie de teintes émeraude, or et terre de Sienne.

    Elizabeth respira l’arôme puissant de son espresso et se sentit revivre. Elle se représenta sa sœur qui fonçait par-delà les collines au volant de son cabriolet, les bras en l’air, les yeux fermés, cheveux au vent, savourant son insouciance. En irlandais, Saoirse signifie liberté – un nom symbolique, choisi par sa mère dans une tentative désespérée pour rendre plus légères les obligations de la maternité, obligations qu’elle méprisait tant qu’elle pouvait. Elle avait souhaité que sa seconde fille l’aide à briser les chaînes de son mariage, à fuir ses responsabilités… bref, à la consoler de la dure réalité.