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[Livre] Si tu me voyais maintenant

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Résumé
 : Une existence réglée comme du papier à musique : de son emploi du temps à ses émotions, Elizabeth a tout planifié pour ne plus souffrir.

Mais lorsqu'un inconnu fait irruption dans sa vie cette mécanique si bien huilée se dérègle.

Insouciant, spontané, en quête perpétuelle d'aventures, le mystérieux Ivan semble touché par la grâce.

Peu à peu, la jeune femme baisse le bouclier qui protégeait son coeur et sort de sa carapace.

Mais que sait-elle d'Ivan ? D'où vient-il ? Est-il vraiment celui qu'il prétend être ou n'est-il qu'une illusion ?

 

Auteur : Cecelia Ahern

 

Edition : J’ai lu

 

Genre : Chick lit

 

Date de parution : 26 mai 2008

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : De Cecilia Ahern je ne connais que P.S I love you, et encore je n’en est vu que l’adaptation ciné. J’avais ce livre dans ma PAL depuis des lustres mais je n’étais pas vraiment dans l’état d’esprit pour l’en sortir, d’autant plus qu’entre le titre et la couverture, je pensais avoir affaire à une autre histoire de deuil.
En fait, pas du tout, comme j’ai pu m’en rendre compte quand j’ai tiré cette lecture au sort.
Dès les premières pages, on fait la connaissance d’Ivan. Ivan est un meilleur ami professionnel. Il apparait aux enfants qui ont besoin de lui. Les adultes, qui ne le voient pas, le nomme « ami imaginaire », ce qui ne lui plait pas du tout.
Mais un grain de sable va venir enrayer la machine. Elizabeth, la tante du nouveau « meilleur copain » d’Ivan, se met à le voir…

Je n’ai pas du tout aimé Elizabeth. Si je comprends qu’elle soit perturbée, échaudée, qu’elle veuille contrôler chaque aspect de sa vie, je ne peux ni comprendre, ni pardonner l’attitude qu’elle a envers son neveu. Luke n’a que 6 ans, c’est un tout petit garçon flanqué d’une mère absente et alcoolique, d’un grand père bourru et démissionnaire et qui aurait mérité que celle qui vit avec lui se montre un minimum maternelle.
Hors non seulement Elizabeth n’est pas maternelle, mais elle ne fait aucun effort dans ce sens. Luke est confiné dans sa chambre et sa salle de jeu, il n’a pas le droit de trainer ou d’apporter ses affaires dans le reste de la maison. Il doit se montrer silencieux en permanence, n’ouvrant la bouche que pour demander des permissions. Sa tante ne lui lit pas d’histoire, ne joue pas avec lui, mais ce qui a été de pire à mes yeux, elle refuse de lui laisser une part de rêve : pas de père noël, pas de petite souris, et certainement pas d’ami imaginaire…
Je crois que c’est ce qui m’a le plus choquée dans l’attitude d’Elizabeth, cette obstination à empêcher Luke d’être un enfant.

Même dans son travail, je me suis demandé comment elle pouvait s’en sortir. Une décoratrice d’intérieur qui ne présente jamais la moindre couleur, ce n’est pas très engageant.
Voilà le travail difficile que va devoir faire Ivan : Décoincée un peu la reine des glaces.

L’histoire, le passé d’Elizabeth n’est dévoilé que par petite touche, et on comprend pourquoi elle est devenue comme elle est.
Du côté d’Ivan, on va en apprendre un peu plus sur son monde, sur les « amis imaginaires » et les difficultés de leur métier.
La relation entre Ivan et Elizabeth est assez ambigüe : c’est une romance, mais pas une de celle que l’on a l’habitude de voir. Certain trouveront que la fin n’a rien d’un happy end, moi je l’ai trouvée parfaite.

 

Un extrait : Elizabeth se mit debout et pénétra dans la cuisine baignée de lumière. Ses talons claquaient sur le carrelage en marbre, les éclats se répercutaient dans la pièce déserte et haute de plafond. Le soleil, qui tapait fort à travers les vitres de la véranda, réchauffait l’air ambiant. Aveuglée par ses rayons, Elizabeth plissa les yeux. Les meubles immaculés rutilaient, les plans de travail en granit noir étincelaient, les accessoires chromés reflétaient la lumière… un paradis revêtu de noyer et d’acier inoxydable. Elizabeth fonça droit vers la machine à espresso salvatrice et se prépara le remontant que réclamait son organisme roué de fatigue. Elle ouvrit un placard, en extirpa une tasse beige – avant de le refermer elle fit pivoter une autre tasse de façon à présenter son anse à droite, comme ses voisines –, fit glisser le long tiroir en acier où étaient rangés les couverts, remarqua un couteau égaré dans le compartiment à fourchettes, le rangea à l’endroit qui lui était dévolu, pêcha une petite cuillère et repoussa le tiroir.

Du coin de l’œil, elle avisa un essuie-main jeté sans façon sur la poignée de la cuisinière. Elle le balança dans la remise, récupéra une serviette propre dans l’armoire, la plia soigneusement en deux et en drapa la poignée. Parfait. Chaque chose à sa place.

Puis elle posa la tasse fumante sur un plateau en marbre destiné à protéger la table en verre, lissa son pantalon, épousseta sa veste. Elle alla ensuite s’installer dans la véranda pour y contempler son vaste jardin et le paysage vallonné qui s’étendait à perte de vue. Une symphonie de teintes émeraude, or et terre de Sienne.

Elizabeth respira l’arôme puissant de son espresso et se sentit revivre. Elle se représenta sa sœur qui fonçait par-delà les collines au volant de son cabriolet, les bras en l’air, les yeux fermés, cheveux au vent, savourant son insouciance. En irlandais, Saoirse signifie liberté – un nom symbolique, choisi par sa mère dans une tentative désespérée pour rendre plus légères les obligations de la maternité, obligations qu’elle méprisait tant qu’elle pouvait. Elle avait souhaité que sa seconde fille l’aide à briser les chaînes de son mariage, à fuir ses responsabilités… bref, à la consoler de la dure réalité.

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