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Livres - Page 54

  • [Livre] L’enfant de l’enfer

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    Résumé : Malgré ses années d’expérience en tant que mère d’accueil, Cathy Glass fait face à un défi de taille avec le cas d’Aimee, petite fille de 8 ans, qui n’a jamais connu que des conditions de vie déplorables : pas d’hygiène, pas d’éducation… et une violence omniprésente. Alors qu’elle découvre les joies simples de l’enfance, Aimee se libère de ses plus sombres souvenirs.

     

    Auteur : Cathy Glass

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2017

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Cathy va devoir relever un sacré défi avec Aimee. La fillette est assez attachante, se montrant extrêmement lucide sur sa vie avec sa mère mais voulant tout de même lui être loyale et donc se montrant assez difficile dès qu’elle a vu ou parler à sa mère. Le problème est que le juge a accordé des conversations téléphoniques tous les soirs où il n’y a pas de rencontre, lesquelles ont lieu 3 fois par semaine. Autant dire que pour chaque pas en avant que fait Cathy avec Aimee, elle en fait 3 en arrière et 2 sur le côté.

    La mère d’Aimee, Susan, est agressive, violente et connais assez bien le système (elle a 6 ou 7 enfants, tous placés les uns après les autres depuis 25 ans) pour savoir ce qu’elle doit dire ou faire pour rendre la vie impossible à la famille d’accueil. Elle porte plainte, provoque enquêtes sociales et contrôles qui minent non seulement le moral de la famille mais aussi tout progrès fait avec la fillette.
    Cependant, j’ai trouvé que Susan était finalement moins à blâmer que les services sociaux. A 8 ans, Aimee a eu une douzaine d’assistantes sociales dont pas une ne connait vraiment le dossier, les services sociaux ont plus à cœur de couvrir leurs arrières que d’aider efficacement la fillette. Aimee, qui aurait dû être placé dès sa naissance, est passée entre les mailles du filet pendant 8 ans, 8 années pendant lesquelles elle a vécu une vie sordide.
    Contrairement à d’autres parents biologiques auxquels a eu affaire Cathy, ici, on n’a aucun doute sur l’amour que Susan porte à sa fille, mais elle ne sait pas l’élever et surtout elle est incapable d’échapper à l’emprise de la drogue et du coup de celle de ses différents dealers.
    J’ai aussi été choquée que Cathy soit systématiquement considérée comme fautive a priori par les services sociaux : quand le coup de téléphone quotidien n’a pas pu être donné, on lui dit qu’elle est obligé de le faire, sans se demander s’il y a eu un problème quelconque, quand Susan laisse échapper son agressivité, l’assistante qui supervise ses rencontres avec Aimee n’intervient pas, et la directrice du centre ne trouve rien d’autre pour la calmer que de lui dire de venir dans son bureau faire la liste de tout ce qu’elle reproche à Cathy.
    Susan est droguée jusqu’à la moelle et malheureuse de ne plus avoir sa fille près d’elle, on peut comprendre son agressivité, mais pourquoi la laisser s’enliser dans cette attitude ? L’absence de réaction des services sociaux est presque criminelle.
    Heureusement Cathy peut compter sur le soutien de sa famille et sur celui de son assistante sociale référente qui se bat bec et ongles pour que sa meilleure mère d’accueil ne soit pas harcelée.
    Il faut vraiment une grande force morale pour faire ce métier car, en plus des révélations souvent à la limite du soutenable que fait un enfant abusé quand il commence à se sentir en sécurité, il ne s’agit souvent que de placement de longue durée mais temporaire (entre 6 mois et 18 mois). Largement de quoi s’attacher profondément à lui, avant de le voir partir pour une autre famille.
    Je ne sais pas si j’aurais cette force.

     

    Un extrait : « Aimee est agressive. Elle donne des coups de pied, elle crie sur sa mère et lui tire les cheveux. Sa mère a avoué avoir peur d’elle et, quand Aimee s’en prend à elle, il lui arrive de s’enfermer dans la salle de bain ou de courir se réfugier chez des voisins. Sa mère a déclaré qu’Aimee avait étranglé les chatons que leur chatte venait d’avoir. »

    - Quoi ?
    Le cri m’échappa à la lecture du rapport.
    Jill hocha la tête gravement.
    - Continue. Ca ne s’arrange pas.
    Jill est mon assistante sociale de référence – ou référent tout court – à Homefinders, l’organisme où je suis inscrite comme parent d’accueil. Nous étions installées dans son bureau et Jill m’observait attentivement à mesure que je lisais la description de la petite fille de huit ans que les services sociaux venaient de prendre en charge et cherchaient à placer.
    Je poursuivi :

    « Les parents d’Aimee sont séparés et Aimee vit principalement avec sa mère. L’appartement est toujours sale, glacial, et il n’y a jamais de nourriture dans les placards. Aimee et sa mère dorment sur un matelas souillé posé par terre au milieu du salon car l’unique chambre est trop humide. Aimee est souvent débraillée, d’allure misérable, et elle a des poux. Elle refuse d’aller à l’école. Sa mère est incapable de s’occuper d’elle et la laisse souvent en compagnie d’autres adultes, la plupart du temps des hommes et des drogués notoires. Susan (la mère d’Aimee) est incapable de fixer des limites à suivre et se défend en expliquant qu’Aimee devient violente si elle l’empêche de faire ce qu’elle veut. Une assistante familiale a tenté d’intervenir pour proposer son aide mais Susan était incapable de tenir tête à sa fille. La mère et le père d’Aimee se droguaient tous les deux par intraveineuses. Il est probable qu’ils continuent. Les deux parents ont fait de la prison pour trafic de stupéfiants. »


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  • [Livre] Trahison

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    Résumé : Lorsqu’à 17 ans elle quitte sa bourgade natale du Mississipi, Becky Lynn n’a qu’une idée en tête : fuir la misère, l’alcoolisme de son père, l’ignominie de ces riches adolescents qui l’ont violée en toute impunité… Becky Lynn veut croire qu’une autre vie est possible. Une vie que lui suggèrent ces luxueux magazines de mode dans lesquels elle a puisé la force de rêver. Timide, sauvage, blessée… mais aussi courageuse, obstinée et entière : Becky Lynn se réfugie à Los Angeles où elle est bien décidée à s’inventer une nouvelle vie.

     

    Auteur : Erica Spindler

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 1995

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai lu ce livre au moins 10 fois, je le connais quasiment par cœur, et pourtant, non seulement je ne me lasse pas de le lire, mais le coup de cœur est toujours aussi puissant quel que soit le nombre de lectures.
    Pour les éditions harlequin c’est aussi une manne car il a été réédité pas moins de trois fois sous des titres différents et avec un résumé qui laisse entendre que les éditions les plus récentes (Trahison et Les blessures du passé) sont les suites de la plus ancienne (Destinées). Ne pas se faire avoir, il s’agit bien du même roman.
    Ce que vit Becky Lynn dans sa ville natale est affreux et je ne parle pas seulement du viol dont elle est victime : toute la ville la méprise à cause du manque d’argent de sa famille, son père est alcoolique et violent, sa mère complétement effacée. Tous, chacun à sa manière, à contribuer à ce que des Garçons tels que Ricky et Tommy pensent pouvoir faire ce qu’ils veulent à Becky Lynn sans jamais être inquiétés puisqu’elle est quantité négligeable. Hélas, ils ont raison (du moins en ce qui concerne leurs parents et ceux de Becky Lynn). La patronne de Becky Lynn fait exception et, qui sait ce qu’il se serait passé si elle était allée trouver la police dès la première agression en compagnie de celle-ci ?
    Mais après avoir été rejetée par son père, son frère et sa mère, de manière différente pour chacun d’eux, Becky Lynn décide de prendre les maigres économies qui ont échappées à la rapacité de son père et de ficher le camp une bonne fois pour toute.
    Malheureusement, si la fuite l’éloigne de ses agresseurs, les problèmes psychologiques qu’ils ont provoqués chez elle la suivent dans sa nouvelle vie : Becky Lynn est maladivement timide, essayant de se rendre le plus invisible possible et surtout, elle a une peur panique des hommes, ne supportant pas que ceux-ci ne fasse ne serait-ce que l’effleurer.
    Cette timidité et cette peur ne vont pas l’aider quand elle va commencer à graviter dans le milieu de la mode. Becky Lynn arrive à donner une impression de force à son entourage mais au fond d’elle, elle est toujours aussi vulnérable.
    Le pire pour elle est le sentiment de solitude profonde qui l’accompagne sans cesse, même lorsqu’elle est très entourée et Jack, le fils de sa patronne, celui qui la fait entrer dans le monde de la mode, ne va pas arranger les choses.
    Il n’y a pas besoin d’avoir ressenti un jour cette solitude pour ressentir la souffrance de Becky Lynn car l’écriture de l’auteur nous plonge à l’intérieur même de la jeune fille.
    Malgré le nombre de fois incalculable où j’ai relu ce livre, je suis toujours au bord des larmes (et à certains moment, plus qu’au bord) à la lecture de cette histoire.
    Erica Spindler nous fait vraiment vivre, ressentir, toutes les émotions de ses personnages, en particuliers ceux de Becky Lynn et de Carlo Triani.
    Un coup de cœur assurément, depuis ma première lecture, et sans doute pour toutes les relectures qui suivront !

     

    Un extrait : Becky Lynn ralentit un instant le pas au bout du chemin de terre, pour contempler la petite maison carrée qui se dressait devant elle. Sa maison. Inconsciemment, elle serra contre sa poitrine les magazines que lui avait donnés Miss Opal. Dans la lumière déclinante, les murs autrefois blancs, aujourd’hui gris et galeux, paraissaient encore plus sinistres, plus délabrés, comme si cette maison elle-même avait cessé de rêver à un avenir meilleur. La clôture branlante et brisée qui entourait le jardin avait sans doute été immaculée et pimpante jadis.
    D’un pas trainant, Becky Lynn remonta le chemin. C’était curieux comme les heures passaient vite dans le salon de Miss Opal, songea-t-elle, et comme elles passaient lentement ici. Le temps avait le don, semblait-il, de s’arrêter pour prolonger les instants de souffrance.
    La jeune fille fut assaillie par l’odeur du whisky à l’instant même où elle gravissait les marches de la véranda délabrée. Elle détestait cette odeur aigre-douce. Parfois, il lui arrivait de se réveiller en pleine nuit avec l’impression d’être étouffée par cette odeur qui s’infiltrait partout, dans ses vêtements, dans les meubles et les lits, dans les pores de la peau de son père.
    Dans sa propre vie.
    Becky Lynn ne se souvenait pas d’avoir vécu sans cette puanteur.
    Jusqu’au moment de franchir la porte de la maison, elle avait réussi à oublier qu’on était vendredi. Le jour où son père touchait sa paye. Le jour où il s’offrait son « petit plaisir », comme il disait. En rentrant de la fonderie, il s’achetait une flasque de whisky Ji Beam, et il buvait jusqu’à ce que la bouteille soit vide… ou qu’il tombe dans les pommes. Le reste de la semaine, il se contentait d’ingurgiter ce qu’il pouvait s’offrir. Arrivé au jeudi, la plupart du temps, il n’avait plus les moyens de boire, alors il dormait. Voilà pourquoi Becky Lynn attendait le jeudi avec la même impatience que l’arrivée que l’arrivée des nouveaux magazines. Ou presque.

     

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  • [Livre] Les aériens

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette excellente lecture

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    Résumé : Dure rentrée de 5e, pour Alexandre : ses amis l'ont abandonné, et Théo et sa bande le harcèlent chaque jour.

    Heureusement, il y a Sarah, la nouvelle au collège. Dès son arrivée, elle l'aide à échapper aux brutes qui le poursuivent avec leurs scooters !

    C'est justement en se réfugiant chez elle qu'ils rencontrent un être étrange :

    Courantd'Air, un Aérien. Un nuage de particules vivant...

     

    Auteur : Marie-Catherine Daniel

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 4 octobre 2017

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Dans ce nouveau pepix noir, nous faisons la connaissance des Aériens. Des sortes de nuages vivants qui sont confrontés, comme les humains, à des conflits qu’on pourrait qualifier de conflits de gangs.
    Courantd’air est un petit aérien, sans grande puissance, qui se retrouve confronté à un énorme aérien qui doit sa puissance à l’absorption d’autres aériens. Blizzard n’est pas un aérien pacifique et son but est de faire le plus de dégâts possible chez les humains tout en contrôlant tous les aériens du secteur.
    En se cachant de Blizzard, Courantd’air va rencontrer trois adolescents : il y a d’abord Sarah, une nouvelle arrivée en ville, dont le père a construit un appareil qui attire irrésistiblement les aériens.
    Ensuite il y a Alexandre qui est dans la même classe que Sarah et qui vit des moments difficile. En effet, tous ses amis l’ont laissé tomber et la bande de Théo, un petit caïd du quartier, cherche constamment à s’en prendre à lui.
    Enfin, il y a Romain. Romain est aphasique depuis un grave accident de la route. Ses anciens amis sont persuadés qu’il joue la comédie, n’ayant jamais entendu parler de l’aphasie, et à défaut de réussir à s’en prendre à lui, ils s’en prennent à son petit frère, Alexandre.
    J’ai pu comprendre la réaction de Karim. Même si Alexandre n’est responsable de rien, je comprends tout à fait qu’il le rejette au vu des circonstances. La situation est vraiment difficile pour lui.
    Les autres, que ce soit les élèves ou la bande de Théo, mériteraient des baffes. Sous prétexte qu’ils ne connaissent pas quelque chose, bien sûr, ça ne peut pas exister. Comment une chose pourrait exister sans que des parasites des cités ne le sache (Y’a beaucoup de choses qui ne doivent pas exister).
    J’ai été choquée que les professeurs, le proviseur, les autorités laissent les choses se dégrader à ce point. Bien sûr je me doute qu’ils ne sont pas vraiment au courant des expéditions punitives de Théo et tant que personne ne porte plainte contre ce petit con qui se croit fort avec son couteau, il ne risque pas d’être arrêté ; mais personne n’a donc pris la peine de parler aux gamins du collège ? Pour leur parler des dangers de la route et de ce qu’est exactement l’aphasie ?

    Alexandre et Sarah vont faire preuve de beaucoup de sang froid. Quant à Romain, il est très courageux car il essaie de rester le grand frère protecteur alors même qu’il n’arrive plus à parler et il n’hésite pas à se jeter dans l’aventure malgré son handicap.
    Mêlée à du fantastique avec la présence des aériens, cette histoire parle de colère, de harcèlement, de courage et d’acceptation.
    Bien adapté à son public cible, la collection pepix noir semble avoir un bel avenir devant elle si elle continue à nous proposer des titres aussi intéressant.

     

    Un extrait : Courantd’Air gonfle le nuage de ses particules pour voir par-dessus la cime du toit qui le dissimule. Il se rétracte aussitôt : Blizzard est là !

    Il rôde dans le froid de l’aube hivernale, à moins de deux pâtés de maisons.
    L’immense Aérien l’a-t-il perçu ? Courantd’Air frémit d’inquiétude, et n’attend pas pour le savoir. Il plonge vers la rue, petit souffle de vent invisible aux yeux des passants matinaux.

    A dix mètres du sol, il se met à suivre la chaussée, volant aussi vite qu’il peut. Il ne tient pas à être le prochain esclave de Blizzard – vraiment pas !
    Mais il n’a pas encore parcouru la moitié de la rue… qu’il se fige.
    Un son extraordinaire, sublime, caresse chacune des particules de son corps éthéré.
    Irrésistiblement attiré, Courantd’Air dévie sa course sans même s’en rendre compte et remonte à toute allure le flot de la musique.
    Il s’engouffre dans l’entrebâillement d’une fenêtre, au troisième étage d’un vieil immeuble. Le remous d’air de son passage précipité fait claquer le battant vitré, Courantd’Air ne s’en aperçoit pas. Il contourne sans le voir un humain accroupi devant une machine cubique trouée d’un hublot.
    La merveilleuse musique émane de là. Vaguement, le petit Aérien se dit qu’il devrait se méfier.
    Mais ce son est tellement divin…

    Avec délice, Courantd’Air se laisse aspirer totalement. Le hublot se referme sur lui.

     

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  • [Livre] Maman dit que c’est ma faute

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    Résumé : Cathy Glass, mère d’accueil, est désemparée devant cette petite fille qu’on vient de lui confier : Donna semble porter sur ses épaules toute la tristesse du monde. Le regard vide, elle ne dit pas un mot.

    Lorsqu’enfin elle s’exprime, elle révèle une vie de souffre-douleur. Sa mère la bat, l’humilie, la traite en esclave et boit l’argent des allocations.

    Cathy saura-t-elle redonner à Donna l’estime de soi et faire sortir toute la colère qui semble près de l’étouffer ?

     

    Auteur : Cathy Glass

     

    Edition : Archipoche

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 14 octobre 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : La famille de Donna est vraiment horrible et Cathy va aller de découvertes en découvertes, chacune pire que la précédente alors qu’elle pense à chaque fois que la mère de Donna a touché le fond.
    Personnellement, je ne comprends pas que cette femme soit non seulement en liberté mais qu’on l’autorise à avoir des contacts avec sa fille qu’elle se plaît à détruire psychologiquement à défaut de pouvoir le faire de nouveau physiquement. La place de cette femme est en taule, ou à la rigueur dans un hôpital psychiatrique parce qu’avoir une telle haine pour une petite fille est révélateur de problèmes mentaux, aux cas où l’état de sa maison et son comportement autodestructeur n’auraient pas mis la puce à l’oreille des autorités.
    Même s’il n’y a pas encore eu d’audience définitive devant le juge, je n’arrive pas non plus à comprendre qu’on laisse cette femme en contact avec Donna, trois fois par semaine, surtout quand on voit les crises de violence de la fillette à chacun des retours de ces « séances », actes de violence qui montre tout le désarroi de la gamine.
    Le dilemme pour Cathy est énorme car elle doit sans cesse penser à la meilleure manière d’aider Donna mais aussi protéger ses propres enfants et surtout sa fille, Paula, âgée de 6 ans.
    A travers de l’histoire de Donna, Cathy nous parle des obligations qui pèsent sur les familles d’accueil : départ en vacances, sorties, privation d’argent de poche, tout doit être accepté par l’assistante sociale. La mère d’accueil doit aussi écrire un journal où elle doit raconter tout ce que fait l’enfant qui lui est confié et ce journal est consulté régulièrement par l’assistante sociale qui le signe pour montrer qu’elle en a eu connaissance. A se demander si les mères d’accueil ne sont pas vues comme de simples employées de garderies. Elles semblent avoir les mains liées pour tout mais doivent gérer les tensions et les difficultés des enfants au quotidien. Si je trouve bien qu’il y ait un suivi pour éviter les dérives que l’on a pu constater dans certaines familles d’accueil, je trouve que là c’est un peu exagéré. Pas étonnant qu’ils aient autant de mal à trouver des familles prêtes à accueillir des cas difficiles quand on voit toutes les contraintes qu’on leur impose.
    Cathy a gardé contact avec Donna après que celle-ci, qui est métisse, ait été confiée définitivement à une femme ayant la même couleur de peau qu’elle (décision prise car la fillette avait un gros problème d’acceptation de sa couleur), et nous donne des nouvelles pour qu’on puisse voir comment elle a évolué en grandissant. Elle nous donne aussi des nouvelles de la famille de la fillette.
    Ainsi l’histoire ne se termine pas de façon abrupte, comme parfois pour ce genre de témoignage.

     

    Un extrait : Je ne pensais pas accueillir un nouvel enfant avant la rentrée. En général, le mois d’août est « calme » pour les services de la protection de l’enfance, non que les mauvais traitements ou les crises familiales connaissent une trêve pendant cette période, mais tout simplement parce que personne ne les signale. Ce n’est qu’en septembre, lorsque les enfants retournent à l’école, que les enseignants remarquent de ecchymoses, recueillent des confidences ou repèrent des comportements anormaux de repli sur soi ; ils donnent alors l’alerte. Les périodes les plus chargées pour les services sociaux sont fin septembre, octobre et, malheureusement, après Noël, quand les familles dysfonctionnelles explosent sous la pression de toute une semaine passée ensemble.
    C’est donc avec une certaine surprise que, rentrée du jardin, où je mettais une lessive à sécher, pour aller répondre au téléphone, j’entendis la voix de Jill, ma coordinatrice de l’agence de placement.
    - Bonjour, Cathy, me dit-elle, toujours enjouée. Vous profitez bien de ce beau soleil ?
    - Et comment ! Vous avez passé de bonnes vacances ?
    - Oui, merci. La Crète est un endroit charmant. Je ne suis rentrée que depuis deux jours, mais je repartirais bien !

    - Ah oui ? L’agence a déjà beaucoup de demandes ? demandai-je, surprise.

    - Non, mais je suis seule au bureau cette semaine. Rose et Mike sont en vacances.
    Jill marqua une pause. J’attendais la suite ; elle ne m’avait sans doute pas appelée pour savoir si je profitais bien du soleil ni pour se plaindre que ses vacances soient terminées. J’avais vu juste.
    - Cathy, j’ai reçu ce matin un coup de téléphone d’une assistante sociale, Edna Smith. Une femme formidable. Elle cherche une nouvelle famille d’accueil pour une petite fille, Donna, qui a été placée fin juillet. J’ai tout de suite pensé à vous.
    Je ne pus réprimer un petit rire entendu. A n’en pas douter, cela laissait présager des ennuis. Quand un enfant doit changer de famille au bout de trois semaines, c’est que son comportement a été ingérable.

    - Qu’est ce qu’elle a fait ? demandai-je
    Cette fois, c’est Jill qui émit un petit rire.

    - Je ne sais pas vraiment, et Edna non plus. Tout ce que les parents d’accueil ont dit, c’est que Donna ne s’entend pas avec ses deux petits frères. Ils ont été placés ensemble.
    - Ca me parait léger pour justifier un changement de famille, commentai-je.
    Etant donné le caractère très déstabilisant pour l’enfant d’une telle décision, on ne la prend qu’en cas d’extrême nécessité, lorsque l’échec est patent.

     

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  • [Livre] Fétiches

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    Résumé : Des chuchotis dans les ténèbres.

    Une cavalcade étouffée dans les couloirs.

    Des gémissements.

    Les nuits sont rudes et effrayantes à l'établissement psychiatrique haute sécurité de Beechway ...

    Pour le personnel comme pour les patients.

    On murmure que le fantôme de « La Maude », la cruelle infirmière de tous leurs cauchemars, serait reparue.

    Hallucination collective ?

    Autosuggestion ?

    Lorsque les malades commencent à se mutiler et que des morts suspectes surviennent, l'infirmier en chef, AJ, décide d'alerter le commissaire Jack Caffery.

    La folie rôde, l'horreur est en marche et ne demande qu'à s'évader ...

     

    Auteur : Mo Hayder

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 08 janvier 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans l’histoire de « la Maude », le commissaire Caffery n’arrive que vers la moitié du roman car il est occupé à la recherche d’une jeune fille disparue (ou plutôt de son corps car personne ne pense la trouver en vie). J’avoue que cette partie m’a laissée perplexe car je n’y ai trouvé aucun intérêt ni pour le personnage de Caffery, ni pour l’ensemble du roman. Comme le commissaire Caffery est un personnage récurrent des romans de Mo Hayder, je me suis demandé si toute cette histoire n’était pas là pour apporter une résolution à une affaire commencée dans un autre tome, mais comme ce tome est le seul que j’ai lu, je ne saurais le confirmer.
    La première chose à savoir c’est que ce livre est beaucoup moins effrayant que ne le laisse supposer le quatrième de couverture et la couverture. Franchement, je m’attendais à trembler, à ne pas pouvoir éteindre la lumière… et puis non. C’est un bon thriller, mais il ne file pas la trouille (surtout quand on a lu le dernier Sire Cédric peu de temps avant).
    Les chapitres sont très courts, ce qui fait qu’on avance assez vite (le coup du : encore un chapitre et je dors, ne marche absolument pas, les chapitres étant trop courts pour qu’on s’y tienne).
    Il y avait quelques indices qui nous indiquaient la fin, mais franchement, je n’ai pas su les décoder avant que la solution ne soit écrite sous mes yeux. Comme les personnages, je me suis laissée prendre aux apparences et je ne me suis pas méfiée de la bonne personne (en fait, même quand je m’en suis méfiée, j’ai minimisé son rôle).
    L’histoire personnelle d’Isaac est dure à avaler. Ok il a tué ses parents, mais certaines révélations font qu’on se demande si sa place était vraiment dans un hôpital psychiatrique pour aussi longtemps. Beaucoup de choses dans ce livre ne sont pas ce qu’elles semblent être.
    Malheureusement, beaucoup de choses ne sont pas expliquées comme : comment Isaac arrive à entrer chez Penny ?
    Parfois, certaines scènes semblent peu importantes, anecdotiques, mais au final, elles se révèlent toutes importante pour comprendre l’intrigue.
    J’ai beaucoup aimé Mère Monstre qui en sait bien plus que l’on croit et que personne ne songe à interroger sous prétexte qu’elle est une patiente. Et pourtant, elle en aurait des choses à dire !
    Fétiches fait partie d’une série de roman ayant pour personnage principal le commissaire Caffery mais peut se lire indépendamment des autres. La seule chose est que le personnage, qui a déjà évolué dans 5 livres avant celui-ci, ne sera pas développé autant que les personnages créés spécifiquement pour ce roman, puisqu’on est censé déjà le connaitre.
    Un thriller qui n’a pas été un coup de cœur, mais que j’ai lu d’une traite.

    Un extrait : Il est près de 11 heures quand AJ LeGrande, coordinateur en chef de l’établissement psychiatrique Beechway, s’éveille en sursaut d’un cauchemar. Son cœur cogne dans sa poitrine et il lui faut un moment pour retrouver ses repères et se rendre compte qu’il est habillé, assis dans son fauteuil, les pieds sur son bureau. Les rapports qu’il lisait se sont éparpillés sur le sol.

    Il se frotte la poitrine nerveusement. Cligne des yeux et se redresse. La pièce est sombre, il ne passe qu’un rai de lumière sous la porte. Sur sa rétine danse l’image floue récurrente d’une petite forme accroupie sur lui. A cheval sur sa poitrine, sa figure lisse proche de la sienne. Ses bras menus posés délicatement sur les clavicules d’AJ. Il se passe la langue sur les lèvres, parcourt la pièce des yeux, imagine la forme s’échappant malgré la porte fermée à clé. Glissant dessous, passant dans le couloir et se mettant à courir dans tout l’hôpital.

    Il a la gorge serrée. Il n’a pas l’habitude des cols de chemise : il n’est coordinateur que depuis un mois et ne s’habitue pas au costume. Et les cravates à clipser qu’il porte pour sa propre sécurité, il n’a pas le tour de main pour les fixer correctement. Elles ne sont jamais bien accrochées – du moins il n’a jamais l’impression qu’elles le sont. Il laisse ses pieds tomber par terre et défait sa cravate. L’étau qui lui comprime les poumons se desserre un peu. Il se lève, va à la porte. Tripote la poignée, hésite. S’il ouvre, il va découvrir une petite silhouette en chemise de nuit trottinant dans le couloir désert.

    Trois longues inspirations. Il ouvre la porte. Inspecte le corridor dans un sens puis dans l’autre. Rien en vue. Rien que les choses familières auxquelles il s’est accoutumé au fil des ans : les dalles vertes du sol, le point de rassemblement en cas d’incendie avec son plan du service, les mains courantes capitonnées. Pas d’ourlet de chemise de nuit disparaissant au détour du couloir.

    AJ s’appuie un moment au chambranle et tente d’éclaircir son esprit. Des naines sur sa poitrine ? Des petites créatures en chemise de nuit ? Le chuchotis de pieds menus ? Et deux mots auxquels il ne veut pas penser : la Maude.

    Bon Dieu. Il se frappe le front de la jointure d’un doigt. Voilà ce qui arrive quand on enchaîne deux services d’affilée et qu’on s’assoupit avec une cravate trop serrée. Franchement, c’est dingue. Comment se fait-il que, passé cadre administratif, il assure pour la deuxième fois le service de nuit d’un membre du personnel soignant ? C’est tout à fait ridicule, parce que, auparavant, le service de nuit était très recherché : une occasion de regarder la télé ou de rattraper du sommeil en retard. Tout a changé depuis ce qui est arrivé la semaine précédente au pavillon Pissenlit. D’un seul coup, ceux qui étaient de service de nuit ont quitté le navire tels des rats en se faisant porter pâles sous toutes sortes de prétextes. Personne ne veut plus passer la nuit dans le service, comme s’il y était arrivé quelque chose de surnaturel.

     

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  • [Livre] Les cancres de Rousseau

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette excellente lecture

     

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    Résumé : 1994, Sarcelles, Djiraël en est sûr, cette année sera exceptionnelle. Il entre en terminale, dans la même classe que ses potes Sacha, Jazz, Rania et les autres. En plus, la belle Tatiana semble enfin réponde à ses avances... Cerise sur le gâteau, le prof principal, c'est monsieur Fèvre - le seul qui s'intéresse à eux. Bref, c'est parti pour une année d'éclate... sauf que parfois, plus on prévoit les choses, moins elles se passent comme on le pensait.

     

    Auteur : Insa Sané

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 04 octobre 2017

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre et pourtant, excepté un ou deux, je ne me suis pas attachée aux personnages. Tatiana m’est apparue comme une manipulatrice, Rania, une pleurnicheuse. Djiraël se cache un peu trop à mon goût derrière le côté noir de banlieue pour justifier ses combines à la limite de la légalité, quand il ne franchi pas carrément la ligne. La mère de Djiraël, que j’appréciais au début, est vite tombée dans mon estime quand elle reproche à son fils de n’avoir que 13 de moyenne comme s’il avait ramené un 4 et quand elle lui ordonne de cesser de se battre pour ses idées. En fait, elle et son mari, dont on se demande de quel droit il ramène sa fraise, n’étant jamais là plus d’une semaine d’affilée, semble conseiller à leur fils de ne jamais montrer d’émotion mais en même temps de faire profil bas, de s’écraser… ce n’est pas ma conception de l’éducation. Si j’avais un fils, je préférerais le voir s’élever contre l’injustice, quitte à repasser un examen un an plus tard, plutôt que de la voir ramper devant ceux qui se croit au-dessus de lui parce qu’ils sont nés du « bon » côté de la barrière.
    Le proviseur, et surtout le CPE, devrait être traduit devant un conseil de discipline. Je l’ai pensé dès le début du livre quand le CPE essais, à mots à peine couverts, d’influencer le vote des élèves quant à la nomination du délégué des délégués, et mon sentiment n’a fait que se renforcer au fil de ma lecture.
    En revanche, j’ai beaucoup aimé Mr Fèvre, qui est un prof comme tout le monde aimerait en avoir. Côté ados, j’ai bien aimé Maceo « jazz » ainsi que Sacha, même si j’ai grincé des dents devant certaines de ses décisions.
    Ce livre est la preuve qu’on peut aimer un bouquin, vraiment l’apprécier, sans pour autant accrocher avec les personnages et leur personnalité.
    La fin est parfaite, avec une pointe d’amertume mais qui fait bien passer le message qu’il est rare de gagner sur tous les tableaux, même quand on est dans son bon droit, et qu’il faut savoir lâcher sur certaines choses pour en obtenir d’autres plus importante.
    Un petit point reste en suspension, à la toute fin, mais comme ce point concerne un personnage que je n’ai vraiment pas apprécié, ça m’a laissée complètement froide, j’ai préféré me concentrer sur la fin de l’histoire, sur l’amitié qui lie ces adolescents.
    J’ai vraiment apprécié ma lecture, encore plus que si je m’étais attachée aux personnages. Parce que quand on aime d’entrée de jeu les personnages, on peut dire que la moitié du chemin est fait pour l’auteur. Même quand l’histoire a quelques défauts, il y a ce sentiment envers les personnages qui font pencher la balance sur « j’aime ». Dans le cas, où comme ici, je n’ai pas franchement d’affinité avec les personnages, il faut que l’écriture et l’histoire soient quasiment sans défaut pour que le texte fasse mouche. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé ici, l’histoire est tellement forte et bien écrite que la personnalité des personnages en devient secondaire, pas pour l’histoire elle-même, mais pour l’appréciation qu’on va en faire.
    Il semblerait que d’autres romans d’Insa Sané portent sur ces mêmes personnages (ou leur entourage, j’ai cru voir un résumé où le personnage principal serait le petit frère de Djiraël) et c’est donc avec plaisir que je retrouverais la plume de l’auteur dans un avenir, je pense, assez proche.
    Petit bonus, après l’extrait, je vous mets le lien vers une interview de l’auteur.

     

    Un extrait : Maman s’est invitée dans ma chambre – sans frapper, bien sûr. Je feuilletais les derniers potins du foot et j’ai dû paraître un peu trop insensible à son intrusion, car elle m’a arraché le magazine des mains.

    - Tu compte t’en débarrasser quand, de ces cartons ? On se croirait dans un grenier !

    D’un geste large, elle a désigné ma chambre, dont les deux tiers étaient encombrés par des piles de cartons fermés.

    - Pour la centième fois, ce sont les bouquins que j’ai achetés pour la Bourse aux livres du lycée. Dans un mois, tu ne les verras plus.
    - Y’a intérêt, sinon c’est moi qui vais les faire disparaître.

    Elle a pris une voix plus accorte :

    - Sinon… Tu te sens prêt ?

    Je voyais très bien où elle voulait en venir, mais j’avais décidé de faire le sale gosse. L’air affolé, j’ai lancé d’une voix chevrotante :

    - Ooooooh non, Maman ! La chaise électrique est prête ? c’est ça ? C’est ça ??

    Elle a pouffé en secouant la tête.

    - T’es vraiment trop bête !

    Reprenant son sérieux :

    - Je suis sûre que ça va être une année fantastique.

    - Te prend pas la tête comme ça. Le Bac, ça ne vaut plus rien.
    - Peut-être, mais c’est un passeport pour les études supérieures. Moi, si j’avais eu ta chance, je me serais accrochée de toutes mes forces…
    Et voilà, c’était reparti. Elle fredonnait la même comptine depuis que j’étais en CP ! Je savais très bien ce que représentait cette année à ses yeux. Elle qui n’avait pas pu poursuivre ses études parce qu’elle avait le ventre gonflé, à l’époque… Elle aimait l’école plus que tout au monde, et elle aurait sans doute pu aller loin – si elle n’avait pas encore plus aimé Papa. C’était au Sénégal, il y avait longtemps de ça.
    Bref ! Maintenant que j’entrais en Terminale, elle était excitée comme une mère le jour de Noël devant son mioche en train de déballer les cadeaux. Elle voulait me voir heureux, et son bonheur à elle dépendait de la lueur que j’aurais dans les yeux en découvrant mon nouveau joujou… Fallait peut-être lui rappeler qu’à Noël, Papa et elle ne m’offraient que des bouquins, et que la plupart du temps je tirais la tronche !

     

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  • [Livre] Harry Potter et l’ordre du Phoenix

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    Résumé : À quinze ans, Harry Potter s'apprête à entrer en cinquième année à Poudlard. Et s'il est heureux de retrouver le monde des sorciers, il n'a jamais été aussi anxieux. L'adolescence, la perspective des examens importants en fin d'année, et ces étranges cauchemars... Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour et, plus que jamais, Harry sent peser sur lui une terrible menace. Une menace que le ministère de la Magie ne semble pas prendre au sérieux, contrairement à Dumbledore. Poudlard devient alors le terrain d'une véritable lutte de pouvoir. La résistance s'organise autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours...

     

    Auteur : Joanne Kathleen Rowling

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 décembre 2003

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Ce tome s’ouvre sur un Harry frustré qui ronge son frein, seul chez les Dursley, privé de toute nouvelle en provenance du monde de la magie. La gazette ne raconte rien et les lettres de ses amis ne sont qu’un amalgame de diverses excuses de ne pouvoir rien lui raconter.
    Alors que l’adolescent essaie de calmer ses nerfs en se promenant dans son quartier, son cousin lui tombe sur le râble. Harry aurait géré cet inconvénient sans difficulté si, juste après Dudley, ce n’était pas deux détraqueurs qui avaient pointé leur absence de nez à Little Whinging. Obligé de jeter un sort du patronus pour se protéger, Harry va vite se rendre compte que l’indulgence qu’avait montrée le ministre de la magie lorsqu’il avait gonflé la tante Marge comme un ballon, ne va pas se reproduire.
    De toute évidence, le ministère n’a aucune intention d’admettre la réalité du retour de Voldemort et, plutôt que de prendre les mesures de sécurité nécessaires, il préfère discréditer ceux qui dénoncent une vérité qui les dérange : Harry et Dumbledore en tête de liste.
    Et le ministère n’a pas l’intention de se contenter d’une campagne de discréditation dans les journaux.
    Ainsi, à la rentrée, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, le professeur Ombrage, se révèle à la solde du ministère et prête à tout pour museler les rumeurs.
    Pour la première fois depuis sa rentrée en première année, Harry ne va pas être heureux à Poudlard.
    J’ai beaucoup aimé, dans ce tome, ce qui parait n’être qu’un détail : Ron va enfin avoir l’opportunité de ne pas être dans l’ombre de Harry en étant nommé préfet. Ca n’apporte pas grand-chose au livre, mais j’ai trouvé ça bien qu’il ait cette opportunité car cela lui donne une confiance en lui qui va être importante aussi bien dans la suite de ce tome que dans la suite de la saga.
    J’ai bien aimé aussi que des personnages secondaires comme Ginny, Luna ou Neville prennent de l’importance. Que tout ne tourne pas uniquement autour du trio.
    Contrairement à beaucoup de lecteurs, je trouve que dans ce tome on voit la personnalité de Sirius et que ce n’est pas du joli : il est hargneux, jaloux et a une forte tendance à culpabiliser son entourage. Mais bon, disons qu’après 12 ans d’Azkaban, il a le droit d’être quelque peu irritable.

    Lupin est égal à lui-même (J’aime cet homme). Molly est parfois un peu agaçante, mais, même si il faut qu’elle réalise qu’elle ne peut pas tenir les adolescents à l’écart de ce qui se prépare, on peut comprendre qu’ayant vécu la guerre, ayant perdu des proches du fait des mangemorts, elle ne veuille pas, contre toute logique, que ses enfants (au sens large, comprenant Hermione et Harry) soit mêlé à tout cela.
    Dumbledore est pris en défaut dans ce tome. De son propre aveu, il a pris des décisions peu judicieuses qui ont conduit Harry à prendre des décisions qu’ils n’auraient jamais pris s’il avait eu conscience de tout ce qu’on s’évertue à lui cacher.

    Dans la saga Harry Potter, j’ai toujours trouvé la plupart des adultes très hypocrites : ils veulent qu’Harry reste à sa place d’adolescent, mais ils comptent sur lui pour se dresser face à Voldemort. Un peu comme s’il était un pion sans conscience et sans sentiments.
    Avec ce tome, on entre vraiment dans la guerre contre Voldemort. Même si beaucoup de sorciers nient son retour, il n’en est pas moins là, et recrute des partisans. On sait d’ores et déjà que les deux derniers tomes ne vont pas être faciles pour Harry et ses amis.

     

    Un extrait : Dans la cuisine, Maugrey avait remis son œil magique qui tournait si vite à présent, après un bon nettoyage, que Harry en eut le vertige. Kingsley Shacklebolt et Sturgis Podmore regardaient le four à micro-ondes et Hestia Jones s’amusait beaucoup en examinant un épluche-légumes qu’elle avait trouvé dans un tiroir. Lupin, lui, cachetait une lettre destinée aux Dursley.

    — Parfait, dit Lupin lorsqu’il vit entrer Tonks et Harry. Je pense qu’il nous reste à peu près une minute. Nous devrions peut-être sortir dans le jardin pour nous tenir prêts. Harry, j’ai laissé un mot à ta tante et à ton oncle pour leur dire de ne pas s’inquiéter…

    — Ils ne s’inquiéteront pas, assura-t-il.

    — … que tu es en sécurité…

    — Ça va les déprimer.

    — … et que tu les reverras l’été prochain.

    — C’est vraiment indispensable ?

    Lupin sourit mais s’abstint de tout commentaire.

    — Viens là, mon garçon, dit Maugrey d’un ton bourru en lui faisant signe avec sa baguette magique. Il faut que je te désillusionne.

    — Que vous quoi ? s’inquiéta Harry.

    — Que je te soumette à un sortilège de Désillusion, répondit Maugrey, sa baguette brandie. Lupin m’a dit que tu possèdes une cape d’invisibilité mais tu n’arriveras pas à la maintenir en place pendant le vol, il faut donc trouver un meilleur déguisement. Allons-y…

    Il lui donna un bon coup de baguette sur le crâne et Harry éprouva aussitôt une étrange sensation, comme si Maugrey venait de lui écraser un œuf sur la tête. Un liquide froid semblait couler le long de son corps à partir de l’endroit où il avait reçu le coup.

    — Beau travail, Fol Œil, dit Tonks d’un air appréciateur en contemplant Harry à hauteur de la taille.

    Harry regarda son corps, ou plus exactement ce qui avait été son corps et qui n’avait plus du tout le même aspect. Il n’était pas devenu invisible mais avait pris la couleur et la texture de l’élément de cuisine qui se trouvait derrière lui. Il semblait transformé en caméléon humain.

     

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  • [Livre] L’héritage des templiers

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    Résumé : 1118, Jérusalem, Terre sainte. Neuf chevaliers créent un ordre militaire, les « Pauvres Chevaliers du Christ ». Le roi Baudoin II leur cède pour résidence une partie de son palais, bâti sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent les « chevaliers du Temple », puis les « Templiers ».

    1307 : Jacques de Molay, le grand maître de l'ordre des Templiers, est arrêté sur ordre de Philippe le Bel et livré à l'Inquisition. Il garde le silence sur le déjà célèbre trésor des Templiers.

    2006 : Cotton Malone, ex-agent du département de la Justice américaine, et son amie Stéphanie, entrent en possession de documents troublants relatifs à la nature du trésor des Templiers. Commence alors une quête à la fois historique, érudite et périlleuse, qui les mènera à Rennes-le-Château, cœur du mystère.

     

    Auteur : Steve Berry

     

    Edition : Le cherche midi

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 01 mars 2007

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : Dans le cadre d’un challenge je devais lire un livre sur les templiers et mon choix s’est porté sur celui-ci.
    Je suis très vite entrée dans cette histoire qui mêle avec talent faits historiques, théories religieuses et fiction.
    J’ai beaucoup aimé le personnage de Cotton Malone, en revanche celui de Stephanie Nelle m’a vraiment énervée. Cette femme est d’une arrogance, toujours à mettre son métier en avant, comme si c’était un gage de compétence, alors qu’il est clair qu’elle n’a rien à faire sur le terrain. Son coté : je vais appeler Washington et tout sera réglé, alors que l’histoire se déroule en France est également pénible. Elle décide que tel ou tel élément devrait être éradiqué et que, bien sûr, l’armée américaine doit intervenir et on a qu’une seule envie, c’est lui rappeler qu’elle n’est pas chez elle et que les militaires américains n’ont rien à foutre sur le territoire français, sauf s’ils viennent en vacances !
    J’avais presque envie qu’il lui arrive quelque chose de définitif, comme ça on aurait été débarrassé d’elle, de ces certitudes, de ses préjugés…

    C’est vraiment un personnage que je n’ai pas supporté, tout comme De Rochefort, mais lui, on n’est pas franchement supposé l’apprécier.
    On ne sait pas grand-chose de Cotton, même pas comment il a eu ce surnom, mais comme il est le personnage principal de bon nombre des romans de Steve Berry, je suppose que le personnage se dévoile au fil des tomes.
    Ce roman nous offre une théorie sur le trésor des templiers, non seulement sur le lieu où il pourrait se trouver, mais sur son contenu qui ne se limiterait pas à de l’or et des pierres précieuses mais à des preuves de certains événements qui mettrait à mal toute la religion catholique.
    Les énigmes que doivent résoudre les personnages sont bien élaborés et la solution est trouvée au bout d’un temps raisonnable (ni trop rapide, ni trop long).

    Histoire, complot, trahison, aventure, enquête, on a là un thriller historique qui a un rythme rapide et qu’on a du mal à lâcher avant la dernière page.

     

    Un extrait : Cotton Malone remarqua le couteau au moment même où il apercevait Stéphanie Nelle. Il était confortablement installé à la terrasse du café Nikolaj. Par cette douce après-midi d’été, la Højbro Plads, fameuse place danoise qui s’étendait sous ses yeux, grouillait de monde. Comme d’habitude, il régnait une atmosphère survoltée dans le café qui ne désemplissait pas, et il attendait Stéphanie depuis une demi-heure.

    C’était une femme frêle, âgée d’une soixantaine d’années – bien qu’elle n’ait jamais confirmé cette information. Quant aux fichiers personnels du ministère de la Justice que Malone avait consultés un jour, ils ne comportaient que la malicieuse mention « non communiquée » dans l’espace réservé à sa date de naissance. Des reflets argentés jouaient dans ses cheveux bruns, et dans son regard marron transparaissaient à la fois la compassion de l’humaniste et la fougue du procureur. Deux présidents avaient tenté de la nommer ministre de la Justice, mais elle avait décliné leur offre. Un ancien ministre de la Justice avait exercé des pressions pour lui faire perdre sa place – surtout après qu’elle eut été engagée par le FBI pour enquêter sur son compte –, mais la Maison Blanche avait refusé d’en entendre parler puisque Stéphanie Nelle faisait preuve, entre autres qualités, d’une honnêteté scrupuleuse.

    Par contraste, l’homme au couteau était petit, replet, avait le visage étroit et les cheveux coupés en brosse, les traits caractéristiques des Européens de l’Est. Son air hagard, accablé, inquiétait Malone plus que la lame étincelante de son arme ; il portait une tenue décontractée, un jeans et un blouson rouge sang.

    Malone se leva sans quitter Stéphanie des yeux.

    Il pensa la mettre en garde en criant, mais elle se trouvait trop loin et la place était trop bruyante. Elle disparut un instant derrière l’une des sculptures modernes de la Højbro Plads qui représentait une femme d’une obésité obscène couchée nue sur le ventre, ses imposantes fesses de bronze ressemblant à des collines exposées aux quatre vents. Lorsque Stéphanie réapparut, l’homme s’était rapproché d’elle et Malone le vit sectionner la bandoulière passée sur son épaule gauche, s’emparer de son sac de cuir et la pousser sur les pavés.

    Une femme cria et la vue d’un voleur à la tire armé d’un couteau provoqua l’émoi de la foule.

    L’homme au blouson rouge s’enfuit, le sac de Stéphanie à la main, bousculant les badauds au passage. Certains le bousculèrent à leur tour. Le voleur prit à gauche, contourna l’une des autres statues et se mit finalement à courir. Il semblait se diriger vers Købmagergade, rue piétonne qui bifurquait vers le nord depuis la Højbro Plads et s’enfonçait dans le quartier commerçant.

    Malone bondit de son siège, résolu à barrer la route à l’agresseur avant qu’il ait pu disparaître au coin de la rue, mais un groupe de cyclistes le gênait. Il se mit à courir après les avoir évités et dut contourner une fontaine avant de pouvoir se jeter sur sa proie.

    Ils heurtèrent le pavé ; l’homme au blouson rouge fut le plus durement touché et Malone remarqua immédiatement la musculature de son adversaire. Sans se laisser démonter, l’homme roula sur lui-même et enfonça son genou dans l’estomac de Malone.

    Le choc lui coupa le souffle et lui retourna les tripes.

    Sans perdre une seconde, l’homme au blouson rouge s’élança et remonta Købmagergade en courant.

    Malone voulut se lever, mais dut immédiatement s’accroupir pour reprendre son souffle.

    Bon sang. Il avait perdu l’habitude.

     

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  • [Livre] La femme lapidée

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    Résumé : La femme lapidée, c'est Soraya M., accusée d'adultère et victime des lois islamiques qui prescrivent la lapidation chaque fois qu'un mari se sent trompé ou bafoué. Ce document raconte les derniers moments de la vie de Soraya M., depuis le verdict rendu par les hommes du village jusqu'à sa mort sous les pierres jetées par ses proches.

     

    Auteur : Freidoune Sahebjam

     

    Edition : Grasset

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 1990

     

    Prix moyen : 17,50€

     

    Mon avis : Freidoune Sahebjam est un auteur qui avait à cœur de dénoncer les injustices du système de l’Iran de Khomeiny. Il s’est rendu à plusieurs reprises clandestinement dans son pays, malgré une condamnation à mort qui pesait sur sa tête depuis 1979. C’est ainsi qu’il a recueilli les témoignages du calvaire de Soraya Manutchehri.
    Son ouvrage a fait l’objet d’une adaptation cinéma sous le titre « la lapidation de Soraya M. »
    Il nous montre combien les femmes ont été rabaissées sous le nouveau régime, devenant des poupées soumises dénuées de voix et de droits.
    Sans concession, il montre comment des hommes avides de pouvoirs et de biens n’hésitent pas à déformer une loi déjà inique pour arriver à leurs fins, comment des hommes ordinaires peuvent se transformer en meute de hyènes assoiffées de sang dès qu’il est question de leur soi-disant sacro-saint honneur.
    La plume de l’auteur est incisive, il va droit au but sans fioriture, sans emballer son propos dans des descriptions inutiles.
    Dès le titre on sait de quoi il est question et on n’a ainsi aucun doute sur le destin de Soraya. Mais toute la question est de savoir comment on en est arrivé là. Comment une femme courageuse, épouse exemplaire et mère dévouée a pu être condamnée à la plus atroce et avilissante des morts ?
    Les sentiments qui m’ont dominée tout au long de ma lecture ont été l’horreur et la colère.
    L’horreur devant une pratique aussi barbare que la lapidation dont l’auteur ne nous épargne aucun détail, la colère devant l’hypocrisie de quasiment tous les auteurs du drame, devant leur attitude après l’exécution qui a de quoi soulever le cœur.
    En peu de pages (le livre fait moins de 200 pages), l’auteur nous alerte sur ces pratiques qui ont toujours lieu aujourd’hui. Soraya a été suppliciée en 1986, autant dire hier.
    Personne n’a pu venir en aide à cette pauvre femme mais la pression internationale réussit parfois à changer le destin d’une de ces condamnées, c’est pourquoi, même si on n’est pas à côté, même si on ne les connaît pas, il ne faut jamais cesser de dénoncer et de condamner ces pratiques, en espérant que ceux qui veulent les conserver hésiteront à le faire en pleine lumière.

     

    Un extrait : Par trois fois, le religieux demanda au jeune homme s’il voulait prendre Soraya pour épouse. Aux deux premières demandes, il ne répondit rien. A la troisième, il dit oui. La même question fut posée trois fois à la jeune fille. Elle acquiesça à la troisième.
    Ils baisèrent le Coran qu’on leur présenta, ils apposèrent leurs noms sur un registre, le mollah lut l’acte de mariage. En fait, Soraya seule apportait une dot, pour sa part l’arbab avait tenu à offrir à son ancienne domestique un beau samovar, un tapis, une lampe à pétrole, un matelas et un peu d’argent.
    Quant à Gorban-Ali, en dehors d’un collier que lui remit sa mère, un korsi pour les longues soirées d’hiver et un vieux tapis élimé, il s’engageait surtout à travailler et à entretenir sa femme et sa future famille.
    Le soir, sous la haute autorité de Zahra Khanoum, les femmes entreprirent la toilette de la mariée. Elle fut lavée, totalement épilée et parfumée. Quand son mari fut enfin seul avec elle, il ne lui dit rien. Il éteignit l’unique lampe de la maison, se jeta sur elle et la pénétra de force. Dix mois plus tard naquit Hossein-Ali, suivi d’un enfant mort-né et deux ans plus tard Hassan-Ali. Puis vinrent au monde deux filles, Maryam et Leila, puis un autre enfant mort-né, puis d’autres enfants. En quatorze années, Soraya mit au monde, vivants ou morts, neuf enfants. Son dernier bébé, la petite Khojasteh, naquit l’année ou la révolution éclata.

    Ghorban-Ali, comme son père, était d’un naturel paresseux mais toujours à l’affut de bons coups et de menus profits. Tout ce qui était en marge de la légalité l’intéressait. Un peu braconnier, un peu chapardeur, c’est la révolution islamique et les changements qu’elle provoqua dans son village qui lui permirent de se donner un rôle important.
    Une fois par mois, il descendait en autocar à la ville pour ses affaires. Quelles affaires ? Soraya ne le sut jamais vraiment, mais à chaque fois qu’il revenait, il avait quelques centaines de rials en poche qui servaient à acheter le strict nécessaire pour nourrir sa famille.

     

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  • [Livre] Le père Noël assassiné

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    Résumé : Plus de sapins, plus de rennes, plus de lutins et surtout plus de cadeaux !

    Le 1er décembre, le Père Noël a été assassiné par un monstre sanguinaire, et ses petits assistants massacrés par une horde de créatures maléfiques.

    Depuis, la magie de Noël a laissé place à l’effroi.

    Mais comment sauver Noël, quand la seule personne assez puissante pour combattre cette malédiction n’était autre que le Père Noël lui-même ?

    Katrine, Frederik et Jesper ont vingt-quatre jours pour empêcher l’humanité de s’enfoncer à jamais dans les ténèbres…

     

    Auteur : Kenneth Bogh Andersen

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 17 novembre 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : « Attention, certaine scènes peuvent choquer ». Cet avertissement, apposé au dos du roman, n’est pas à prendre à la légère. En effet, nombres de scènes, surtout au début, sont assez impressionnantes par la précision des détails sanglants. D’autant qu’on ne s’y attend pas. Dans un thriller signé Sire Cédric ou Bernard Minier, on se méfie, mais là, dans un roman Pocket Jeunesse, on s’attend à quelque chose de plus édulcoré pour s’adapter aux enfants de 13 ans qui font parti du public cible de la collection.
    On est donc frappé de plein fouet et par surprise par ces scènes (et être prévenu qu’elles existent n’atténuera pas ce qu’elles font ressentir !).
    J’ai bien aimé le découpage en chapitres du livre qui se présentent comme un calendrier de l’avent : du 1er au 25 décembre. Mais ne croyez pas pour autant que l’histoire sera une longue ballade tranquille car même le calendrier peut réserver des surprises !

    Katrine et Frederik ont été choisi par un lutin survivant de l’attaque de l’atelier du père Noël, dans les premières pages du livre, sur la liste des enfants sages pour sauver Noël. Leur ami Jasper, présent chez ses amis, est embarqué dans l’affaire un peu à contrecœur, aussi bien de son coté que du coté du lutin qui n’est pas ravi de devoir faire confiance à un enfant qui n’est as inscrit sur la sacro-sainte liste.
    Le père Noël a une importance qui va au-delà de Noël lui-même car il est une entité qui va au-delà de cette fête. Il prend la place de Dieu, sans en avoir le nom. Sa mort a donc un impact qui dépasse l’entendement sur le monde des humains et même sur d’autres mondes, comme celui où vont les lutins décédés, car tout ce qu’il a créé est destiné à disparaître après lui.
    Le rythme est assez rapide mais j’avoue que j’ai eu un peu de mal à suivre, vers la fin quand on suivait plusieurs personnages, avec des paragraphes qui s’interrompaient au milieu d’un phrase pour reprendre quelques paragraphes plus loin quand on revenait vers le personnage concerné. Du coup j’ai eu l’impression qu’une fin un peu brouillonne qui m’a laissée dubitative.
    Les premiers chapitres sont les plus effrayants, la suite est assez versée dans l’horreur, mais une fois la surprise passée, je pense qu’on relativise un peu.
    La fin globale est assez prévisible, surtout qu’on a des indices pour nous dire ce qu’il va se passer, mais la dernière page nous apporte quand même une sacrée surprise que je n’avais pas vu venir.
    Je n’ai pas atteins le coup de cœur sur ce roman, à cause de la dernière partie que j’ai trouvée trop embrouillée pour moi, mais j’ai quand même adoré ce livre.

     

    Un extrait : Au collège, on aurait dit que tout le monde avait passé une mauvaise nuit. Les mines étaient fatiguées et boudeuses. Cela n’avait rien d’ordinaire pour un mercredi matin. C’était aussi, semble-t-il, le cas de Karsten, leur professeur de mathématiques, dont le cours fut inhabituellement court. Pour commencer, il renversa son café bouillant après avoir posé sa tasse sur un biscuit au gingembre.
    - Qui a mis ça là ? cria-t-il furieux
    Les élèves de 5e B sortirent leurs manuels et se mirent au travail à contrecœur. Même Katrine eut beaucoup de mal à se concentrer sur ses exercices. Son cerveau était aussi lourd que ses paupières.

    Son regard glissa de son manuel de mathématiques à la fenêtre. Dehors, des nuages gris déversaient des trombes d’eau qui formaient d’énormes flaques dans la cours du collège. Cela faisait des lustres que l’on n’avait pas vu un mois de décembre aussi triste.
    Elle plissa le front. Qu’est ce que c’était ? Là, dans le ciel, au-dessus du parc ? Avait-elle halluciné ou…
    Lorsqu’elle cligna des yeux, la vision disparut. Peut-être était-ce un oiseau ou un avion. Ou peut-être tout simplement une tâche sur le carreau. En tout cas, elle devait effectivement être fatiguée car, l’espace d’une seconde, il lui avait semblé voir un cheval passer au galop dans le ciel.
    Au même moment, une petite boule de papier atterrit sur son bureau. Elle jeta un regard à la ronde.

    - C’est…, chuchota Frederik qui était assis à côté d’elle avant d’être interrompu par leur professeur.
    - Jesper !

    - Pardon, pardon, pardon, s’excusa Jesper en levant les mains. Je vais…

    - Tu vas juste te taire et aller dans le bureau du directeur. Et tout de suite ! Je ne tolérerai pas qu’on s’envoie des petits mots pendant mes cours.
    - Quoi ? Le bureau du directeur ? Je n’ai même pas un avertissement ?

    - Tout de suite !

    - Sérieusement ! C’était juste un petit mot, rien de plus. Vous avez oublié que c’était bientôt Noël ? La fête de la générosité, du pardon et…

    - A la prochaine remarque, c’est la retenue, le menaça Karsten.

    - C’est bon, j’y vais, grommela Jesper. J’en connais un qui s’est levé du mauvais pied, ce matin, ajouta-t-il avant d’aller jusqu’à la porte d’une démarche traînante et de refermer derrière lui.

    Karsten s’approcha de la table de Frederik et Katrine avec la corbeille à la main. Frederik prit la boule de papier et l’y jeta. Ils entendaient Jesper chanter dans le couloir : « Not’ prof, c’est un vrai charlot, i’ f’rait mieux d’changer d’boulot. »
    Des ricanements s’élevèrent dans la classe. Karsten fulmina, se précipita vers la porte et l’ouvrit brusquement.
    Mais s’il y avait une chose que Jesper savait faire, c’était de prendre ses jambes à son cou au bon moment. Le couloir était désert.

     

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