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Selene raconte... - Page 173

  • Le tiercé du samedi #41

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Petite demande: Si vous avez des idées de thèmes, je suis preneuse! C'est que ça part vite et que ça se trouve doucement! Merci d'avance!

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Vos trois BD préférées

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Asterix

     

     

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    C'est LA bande-dessinée de mon enfance!
    Et je ne me lasse pas de les relire!

     

     

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    Cédric

     

     

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    J'adore ce gamin. Ce petit teigneux est génial! Et son grand père encore plus.
    Ces deux là font la paire pour rendre leur entourage complètement fou!

     

     

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    Les sisters

     

     

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    Une nouvelle BD (en tout cas pour moi). J'ai lu seulement les 4 premiers tomes et je sais qu'il y en a 10 pour l'instant. L'auteur met en scène ses filles et vu ce que donne la BD, il ne doit pas s'ennuyer, ni s'amuser tous les jours!!!
    Pour notre plus grand plaisir



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages de livres (principaux ou secondaires) en lesquels vous aimeriez vous réincarner si c’était possible.

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] La couleur du lait

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    Résumé : En cette année 1831, Mary, une fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible et sévère, en bref, une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.
    Simple et franche, lucide et impitoyable, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée travailler chez le pasteur Graham, afin de servir et tenir compagnie à son épouse, femme fragile et pleine de douceur.
    Elle apprend avec elle la bienveillance, et découvre avec le pasteur les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi l'obéissance, l'avilissement et l'humiliation. Finalement, l'apprentissage prodigué ne lui servira qu'à écrire noir sur blanc sa fatale destinée. Et son implacable confession.

     

    Auteur : Nell Leyshon

     

    Edition : Phebus français

     

    Genre : Drame

     

    Date de parution : 28 aout 2014

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai été totalement rebutée par l’écriture. L’auteur s’est mise dans la peau d’une adolescente sans instruction de la moitié du XIXème siècle qui écrit son histoire très peu de temps après avoir appris à lire et à écrire.
    Du coup on se retrouve avec un texte sans majuscule, sans réelle mise en page, sans indication de changement de protagoniste dans les dialogues, avec une grammaire et une syntaxe plus qu’hésitante.
    J’aurais préféré que l’auteur nous raconte l’histoire, quitte à l’écrire à la troisième personne, avec un texte plus riche, plus correct et du coup plus plaisant à lire.
    Toutefois je me suis accrochée parce que l’histoire est intéressante. Le titre, la couleur du lait, fait référence à la couleur des cheveux de Mary.
    Le père, paysans, ne pense qu’à l’argent, et ses filles ne sont que des bras destinées à lui en apporter en travaillant à la ferme. Sa manière de se conduire avec son propre père, paralysé suite à une chute, démontre à quel point il n’a aucune morale.
    Il vend littéralement Mary au révérend, ne s’intéressant qu’à l’argent que lui rapporte sa place, argent dont Mary ne voit jamais la couleur. A plusieurs reprise, le révérend semble se vexer que Mary ose clairement lui dire qu’elle déteste être au presbytère et qu’elle n’est là que parce qu’on ne lui laisse pas le choix.
    L’histoire montre bien la toute puissance du père et des notables. Qui irait s’opposer à un pasteur ?
    Le père remonte un peu (mais juste un peu) dans mon estime vers la fin du récit.
    La fin m’a fait penser à la fin de Tess d’Uberville de Thomas Hardy. Même si le style d’écriture n’a rien à voir, on retrouve la même ambiance dans la description de la vie plus subie que désirée des protagonistes.
    Ce livre est loin d’être un coup de cœur, mais c’est une lecture intéressante.

    Un extrait : en l’an de grâce mille huit cent trente mon père habitait dans une ferme avec ses quatre filles et de ces quatre filles j’étais la dernière.

    dans la ferme il y avait aussi une mère et un grand-père.

    les animaux ne vivaient pas avec nous mais les agneaux rentraient le soir quand ils avaient perdu leur maman et qu’il fallait les nourrir.

    l’histoire commence en mille huit cent trente. l’an de grâce mille huit cent trente.

    il ne faisait pas chaud au commencement. non, il faisait froid et chaque brin d’herbe était brodé de givre. mais dès que le soleil est sorti les gelées s’en sont allées et les oiseaux ont chanté. je le sentais jusque dans mes jambes. c’est une chose qui m’arrive des fois. le soleil coule dans mes jambes et après il monte à ma tête.

    la sève gonflait les tiges et les feuilles se dépliaient. les oiseaux tapissaient le fond de leur nid.

    le monde se souvenait du printemps.

    je sais très bien où j’étais ce jour-là. j’étais aux poules. elles avaient été enfermées toute la matinée à pondre et maintenant il fallait qu’elles courent et mangent les vers et les insectes qui rendent les œufs goûtus. il y avait même un peu d’herbe qui avait repoussé après les froids de l’hiver.

    j’ai tiré la porte du poulailler et le coq a sorti le premier. il paradait comme au défilé mais sans la musique.

    derrière les poules hésitaient et se demandaient quel temps qu’il faisait alors j’ai dû les aider à décider. puis j’ai entendu ma sœur beatrice. elle était au portail et elle criait mon nom.

    mary qu’est-ce tu fais donc là ?

    tu crois que je fais quoi ?

    on dirait que tu sors les poules.

    allons bon. c’est drôle parce que c’est point du tout ce que je faisais. je dansais avec le coq et puis il y a eu un grand festin et le cochon est arrivé et il s’est assis au bout de la table pour nous chanter une belle chanson.

    tu changeras donc jamais ?

    pourquoi faudrait-y que je change ? je suis pas mauvaise fille.

    c’est pas de causer que ton ouvrage se fera.

    et toi c’est pas de regarder ce que font les autres que ton ouvrage se fera. où c’est que t’étais d’abord ?

    à l’église.

    et les bêtes elles vont se nourrir toutes seules ?

    le bon dieu y pourvoira.

    ah oui ? et qui c’est qui traîne la mangeoire des poules ? c’est pas le bon dieu que je sache.

    il traîne pas ta mangeoire mais peut-être que c’est lui qui fait pousser ce qu’y a dedans.

    tu m’en diras tant. moi qui croyais que j’avais planté ces graines toute seule.

    tu devrais pas causer comme ça.

    je cause comme je veux.

    un jour ça te vaudra des embêtements.

    des embêtements ?

    oui. des embêtements.

    j’ai mis mes mains sur mes hanches.

    des embêtements je m’en attire toujours. mais ça m’a jamais empêchée de dire qu’est-ce que je pensais.

     

  • [Film] Non-stop

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    Titre original : Non-Stop

    Réalisé par : Jaume Collet-Serra

    Date de sortie : 26 février 2014

    Genre : Thriller

    Pays d’origine : USA, France

    Durée : 1h46

    Casting : Liam Neeson, Julianne Moore, Scoot McNairy

    Résumé : Alors qu'il est en plein vol, un agent de la police de l’air reçoit des SMS d’un inconnu qui dit être à bord et vouloir assassiner un passager toutes les 20 minutes s'il ne reçoit pas 150 millions de dollars.

    Mon avis : On pourrait se dire que trouver un criminel dans un avion est relativement facile. Après tout, il ne peut pas aller bien loin il faut dire. Et ben, ce n’est pas si facile que ça quand on a affaire à un as de l’informatique qui sait si bien brouiller les pistes et à je ne sais combien de passagers qui ont la tête de truands.
    Dès les premières minutes, j’ai soupçonnée l’hôtesse de l’air parce qu’elle a bien la tête d’une complice perfide. Mais le film venait de commencer donc, je suis très certainement de mauvaise fois (elle jouait Marie dans Downton Abbey).

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    Comme on est dans un huis-clos, l’angoisse monte d’autant plus que le réalisateur joue du : on a trouvé le coupable, ah ben non, c’était pas lui (on s’en serait douté, un film qui dure 29 minutes, ça aurait été un poil gonflé à 10€ la place de ciné).
    Moi qui n’aime pas l’avion, et encore moins depuis le 11 septembre, ce n’est certainement pas ce film qui va me convaincre de le reprendre !
    Le terroriste est un as de l’informatique qui réussi à faire croire à tous que c’est le flic lui-même, le marshall Bill Marks, qui a monté toute l’affaire. Et les preuves s’accumulent contre lui.

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    Cette idée que les preuves s’accumulent contre celui censé trouver la solution et qui se retrouve du coup seul contre tous m’a fait penser au film Flight Plan avec Jodie Foster.
    On finit même par se demander si Bill ne serait pas schizophrène et ne commettrait pas les actes lui-même… On a vraiment des doutes !
    Il y a un peu d’action mais relativement peu, si on compare à Taken. Le film joue plus sur la tension psychologique que sur la baston (et ce n’est pas plus mal).
    Le fait de laisser les passagers dans l’ignorance ne sert pas les intérêts de Bill, bien au contraire. Il y a un flic dans l’avion, au lieu de le prendre à part pour tout lui expliquer, quitte à garder un œil sur lui, il se le mets immédiatement à dos.

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    On n’a aucun indice sur le ou les coupables (on ne sait pas si le taré aux textos a ou non un complice) et on découvre les indices en même temps que Bill.
    On a beau passer une bonne 1h30 avec les passagers, on ne se doute absolument pas de l’identité du ou des coupables.
    Les raisons d’agir du ou des coupables sont crédibles même si leurs actes sont un poil exagérés (mais juste un poil ^^).
    J’ai lu que tout ce qu’il se passait après la découverte du ou des coupables était de trop. Je n’ai pas trouvé. A quoi s’attendaient ces gens ? A ce que le coupable dise : ok tu m’a bien eu, c’est bon j’arrête !
    Au début j’ai hésité à voir ce film, parce que les films de Liam Neeson ont tendance à tirer dans tous les coins pendant 2h… mais j’ai été agréablement surprise par celui là.


     

  • [Livre] Les tribulations d'une cuisinière anglaise

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    Résumé : Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit " entrer en condition ". 
    De fille de cuisine elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. 
    Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de " ceux qu'on appelle "Eux" ", des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent. 
    Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres.
     

     

    Auteur : Margaret Powell

     

    Edition : Payot

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 10 avril 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé ce livre, j’ai aussitôt replongé dans l’univers de Downton abbey. Peut être est-ce parce que je savais déjà qu’il avait inspiré la série, mais j’ai retrouvé les manières un peu brusque de Daisy dans la manière de s’exprimer de Margaret. Je l’imagine très bien avec un accent campagnard dans les belles maisons de Londres.
    Dès le début, Margaret a dans l’idée de trouver un mari, qui ne soit pas domestique, et de quitter son emploi.
    Pour une femme née avant la première guerre mondiale, elle ne mâche pas ses mots et a une manière très moderne de voir les choses et surtout les relations entre hommes et femmes.
    Avant d’entrer en condition, c'est-à-dire de devenir domestique, Margaret a travaillé comme femme de ménage, puis dès qu’elle a eu l’âge, à la blanchisserie.
    D’ailleurs son entrée en condition se fait un peu contre son gré : elle sait qu’elle doit travailler, elle n’est pas contre, mais la place ne lui plait guère. Mais sa mère accepte le poste en son nom. Comme le seul poste qui ne requiert pas de connaissance en couture est fille de cuisine, c’est donc par là qu’elle commencera, en espérant devenir un jour cuisinière, presque le Saint Graal chez les domestiques.
    Margaret a eu la chance de travailler à une époque où le poste de fille de cuisine était facile à trouver : beaucoup de jeune fille postulaient, mais il y avait beaucoup de place à prendre. De plus, rare étaient les personnes qui conservaient ce poste longtemps. Margaret a donc pu assez facilement changer de maison, à chaque fois qu’elle ne se plaisait pas, que les patrons lui était odieux, ou qu’elle pensait avoir appris tout ce qu’elle pouvait apprendre de la cuisinière. A cette époque a succédé une période différente, mais dans laquelle il était encore facile de se placer : celle où les domestiques ont diminués, mais pas encore les employeurs. La place de fille de cuisine, puis de cuisinière, était toujours demandée, mais de moins en moins de personnes étaient disposées à l’occuper. C’est là que Margaret a vu la condition domestique s’améliorer un peu : il fallait les inciter à rester.
    Plus tard, mais elle avait déjà quitté la domesticité, elle a vu, avec la seconde guerre mondiale, les revenus des employeurs diminuer et avec eux, le nombre de postes offerts. Mais elle ne se sentait plus vraiment concerné, même quand elle tirait le diable par la queue avec les faibles revenus de son mari parce qu’à l’époque une femme mariée ne travaillait pas (sauf si le mari était au chômage) parce que « ça ne se faisait pas ».
    Margaret parle surtout d’elle, de comment elle perçoit ses patrons et de sa recherche d’un mari. Il est dommage qu’elle n’en dise pas un peu plus sur les autres domestiques, sur les différents postes (bien qu’elle précise que les nurses étaient à part).
    Après que ses fils aient grandit, Margaret a passé des examens, jusqu’à obtenir l’équivalent du BAC en Angleterre, en 1969, à l’âge de 62 ans. Peut-être une petite revanche personnelle pour celle qui rêvait d’être institutrice.

    Un extrait : Je suis allée à un bureau de placement pour les domestiques ; il y en avait à tous les coins de rue en ce temps-là. Les places de fille de cuisine aussi ça courait les rues, parce que c’était tout en bas de l’échelle des gens de maison ; et pourtant, si on voulait devenir cuisinière et qu’on n’avait pas de quoi se payer des cours, le seul moyen d’apprendre le métier c’était de commencer comme fille de cuisine.

    On m’a proposé plusieurs places, et finalement j’en ai choisi une dans Adelaide Crescent, à Hove, parce que ça ne faisait pas trop loin de chez nous. C’est là qu’habitaient le révérend Clydesdale et sa femme. Ma mère est venue avec moi pour l’entretien d’embauche.

    Dans Adelaide Crescent les maisons étaient immenses. Pour aller du sous-sol au grenier il y avait bien cent trente marches, et les sous-sols étaient sombres comme des cachots. La partie qui donnait sur la rue, là où il y avait des barreaux aux fenêtres, c’était la salle des domestiques. Quand on était assis dans cette pièce, tout ce qu’on voyait c’étaient les jambes des passants, et quand on était de l’autre côté, c’est-à-dire dans la cuisine, on ne voyait rien du tout à cause d’un jardin d’hiver en saillie juste au-dessus. Il y avait une minuscule fenêtre en haut du mur, mais pour voir dehors on devait grimper sur une échelle. Il fallait laisser la lumière allumée toute la journée.

    Adelaide Crescent, c’est une des plus belles rues de Hove. Les maisons étaient de style Regency, et même maintenant qu’elles ont été transformées en appartements, comme les façades ont été conservées ça ressemble beaucoup à ce que c’était, avec les jardins au milieu. Naturellement, autrefois il n’y avait que les résidents qui avaient la clé et qui pouvaient profiter des jardins – mais bien sûr ça ne s’appliquait pas aux domestiques, ça je vous le certifie !

    Ma mère et moi, quand on est arrivées pour l’entretien on s’est présentées à la porte principale de la maison. Pendant tout le temps où j’ai travaillé chez les Clydesdale, c’est bien la seule fois où je suis passée par la grande porte. On nous a fait entrer dans un vestibule qui m’a paru le comble du luxe. Il y avait un beau tapis par terre et un escalier très large entièrement recouvert de moquette – rien à voir avec le petit bout de lino qu’on avait posé chez nous au milieu des marches ! Dans le vestibule il y avait aussi une table en acajou, un portemanteau en acajou, et des miroirs immenses avec des cadres dorés. Pour moi ça respirait tellement la richesse que je me suis dit que les Clydesdale étaient sûrement millionnaires. Je n’avais jamais rien vu de pareil.

    C’est un majordome qui nous avait ouvert, et ma mère avait dit que j’étais Margaret Langley et que je venais pour la place de fille de cuisine. Ce majordome, c’était un vrai nabot ; moi qui croyais que les majordomes étaient toujours grands et imposants ! Dans le vestibule on a vu un monsieur assez âgé et la dame qui allait nous recevoir pour l’entretien, et on nous a fait entrer dans une pièce qui était visiblement la salle de jeux des enfants.

    C’est ma mère qui a parlé tout le temps, parce que moi j’étais abasourdie : dans cette pièce-là on aurait pu mettre sans problème les trois où je vivais avec ma famille, alors que c’était juste une salle de jeux. Et puis j’étais paralysée par la timidité. Ce que je pouvais être mal à l’aise en ce temps-là, c’était horrible ! Il faut dire que la dame, Mrs Clydesdale, m’examinait de la tête aux pieds comme si on était au marché aux esclaves. Elle avait l’air de soupeser mes capacités.

    Ma mère lui a dit que j’avais déjà fait des ménages. Elle n’a pas parlé de la blanchisserie, parce que d’après elle ce n’était pas une référence. Les gens croyaient que les blanchisseries étaient des « antres du vice », comme on disait, parce que les filles qui y travaillaient étaient malpolies.

    Mrs Clydesdale a décidé que comme j’étais robuste et en bonne santé je ferais l’affaire. Je serais payée vingt-quatre livres par an et je toucherais mon salaire tous les mois. J’aurais un après-midi plus une soirée de congé par semaine, de quatre heures à dix heures, et un dimanche sur deux aux mêmes heures ; je ne devais jamais rentrer après dix heures, sous aucun prétexte. Il faudrait que j’aie trois robes en tissu imprimé bleu ou vert ; quatre tabliers blancs à bavette et quatre bonnets ; des bas et des chaussures noires à lanière. Je devais toujours dire « Monsieur » et « Madame » à Mr et Mrs Clydesdale quand ils m’adressaient la parole, montrer beaucoup de respect aux domestiques de haut rang et faire tout ce que la cuisinière me dirait.

    À chaque fois ma mère a répondu « Oui, Madame » ou « Non, Madame ». Elle a promis de ma part que je ferais tout ça. Moi, plus ça allait plus j’étais démoralisée, et à la fin j’avais l’impression d’être prisonnière.

    En sortant je l’ai dit à maman, mais comme elle avait décidé que la place me convenait la question était réglée.

     

  • [Film] Divergente 2 : L’insurrection

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    Titre original : Insurgent

     

    Réalisé par : Robert Schwentke

     

    Date de sortie : 18 mars 2015

     

    Genre : Young Adult

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h59

     

    Casting : Shailene Woodley, Theo James, Octavia Spencer, Ansel Elgort, Kate Winslet, Naomie Watts

     

    Résumé : Dans un monde post-apocalyptique où la société a été réorganisée autour de 5 factions (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères et Fraternels), Tris a mis au jour un complot mené par la faction dominante, les Érudits, dirigés par Jeanine. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, Tris et Quatre sont désormais traqués par les autorités. Jeanine décrète la loi martiale pour anéantir les Divergents, tandis que la guerre entre les factions prend de l’ampleur. Pourquoi les Divergents sont-ils une menace pour la société ? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…

     

    Mon avis : Dans ce second volet, on retrouve les problèmes de son musique/dialogue qu’on avait déjà dans le premier. Je pense qu’il faut se faire une raison, ce sera pareil dans les 4 films (puisqu’ils ont décidé de souscrire à cette mode très énervante du dernier tome coupé en deux, ce qui donne en général un tas de scènes rajoutées pour combler les vides).
    C’est impressionnant le temps qu’il faut aux fraternels et aux sincères pour comprendre que Jeanine et ses érudits sont en train de prendre le pouvoir au travers d’un véritable coup d’état (en gros, ils ne comprennent que quand ils sont eux même agressés).
    J’ai trouvé le choix de Naomie Watts peu judicieux pour interpréter la mère de Tobias.

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    Certes c’est une excellente actrice mais on a là un personnage qui a été rouée de coups pendant des années, puis qui, pendant encore plus longtemps a vécut comme sans-faction, avec tout ce que cela implique de difficultés de vie, une vie sans confort, sans nourriture ou très peu, une vie éprouvante… et on a là une actrice toute mignonne qui a l’air d’être la sœur ainée de celui qui interprète son fils.

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    Bref, il aurait soit fallut une actrice plus âgée, plus marquée, soit un maquillage de Naomie Watts allant dans ce sens (là on a l’impression que la mère de Quatre sort d’une séance photo pour Vogue).
    Les effets spéciaux dans les simulations, sont très bien faits, en particulier dans la simulation des audacieux.
    Beaucoup d’émotions présentes dans le film ne sont pas retranscrites à l’écran : la colère et le désarroi de Christina quand elle apprend que Tris a tué Will (dans le livre elle ne lui pardonne pas comme ça, ça prend plus de temps)

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     ; les tensions entre Quatre et Tris quand elle veut se livrer (dans le film, c’est tout juste s’ils abordent le sujet). Il manque aussi la tension à la limite de la violence entre Tobias et son père, Marcus et même entre Tris et Marcus.
    Des scènes ont également totalement été modifiées (comme tout ce qui se passe au siège des érudits).

    Autre reproche, que j’avais déjà remarqué dans le premier film mais qui s’accentue dans le second : ceux qui n’ont pas lu le livre risquent de ne rien comprendre. En effet pas mal d’explications données dans les ouvrages ne sont que survolées dans les films. Dommage car tout le monde ne lit pas les livres (ou ne lit pas les livres avant d’avoir vu les films).
    J’ai lu les livres il y a trop longtemps pour remarquer toutes les différences, mais une chose est sûre, la fin n’a rien à voir avec le livre. Au point que l’on ne peut s’empêcher de s’inquiéter sur ce qui va être fait du troisième tome, d’autant plus que je ne vois pas du tout l’utilité de ces modifications.
    Enfin, le troisième film, 1ère partie de la conclusion, nous éclairera peut être sur ces choix !


     

  • C'est lundi que lisez vous #42

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    "Le Dahlia Noir" était mon premier livre mystère

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    Je remets ces deux là ("Les visages" est mon second livre mystère), mais je ne sais pas si ce sera pour cette semaine... tout dépend à la fois du temps qu'il va me falloir pour finir "Jeune homme" que je ne peux lire que le soir (et qui fait plus de 500 pages), et des dispos de ma binôme pour la lecture commune de "Appelle-moi"

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    Et pour mes lectures bus/pause déjeuner:

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] London Panic

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

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    Résumé : Lucie n’aurait jamais dû entrer en guerre ouverte contre sa prof d’anglais : la voilà privée du voyage scolaire à Londres dont elle rêvait.
    Tant pis : ce voyage, elle le fera, coûte que coûte ! Quitte à vendre son âme (ou presque) à un mystérieux camarade de classe – l’étrange et peu loquace Abu - , quitte à s’improviser baby-sitter dans la famille farfelue d’un authentique lord anglais, quitte à courir aux quatre coins de Londres sur la piste d’un petit prophète de 1m20, disparu en plein shopping !

     

    Auteur : Marie Vermande Lherm

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 février 2016

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je ne sais pas comment les éditions sarbacane sélectionnent et travaillent les manuscrits qu’ils décident de publier, mais ça doit pas rigoler ! Parce que depuis que je lis leurs livres, j’ai été plus ou moins intéressée par le contenu de l’histoire, mais jamais déçue par la qualité du texte. Et c’est assez rare pour être souligné !

    London Panic ne déroge pas à la règle. Bien que l’histoire soit racontée à la première personne, du point de vue d’une gamine de 16 ans issue d’un foyer à priori défavorisé, à aucun moment on ne tombe dans la facilité du langage incorrect, des erreurs de syntaxe ou de grammaire (bon sauf au début, mais la gamine fait exprès pour énerver sa prof d’anglais).
    Ce n’est pas pour autant que l’écriture nous fait douter de l’âge de sa narratrice. Non. Elle utilise des mots familiers, des tournures d’adolescentes, mais tout est dans le dosage. Ce n’est ni trop, ni pas assez.
    Coté personnages, Lucie est un peu une tête brûlée. Elle semble avoir tendance à agir sans trop réfléchir aux conséquences de ses actes. Après tout, elle décide d’aller à Londres sans appui financier, sans même un vrai appui parental puisqu’elle n’hésite pas à manipuler sa mère. Je la trouve à la fois inconsciente (sur sa manière de partir) et la tête très sur les épaules (elle s’adapte quand même vite et bien dans son rôle de baby-sitter).
    Un que j’ai eu envie de baffer, même si on le voit peu, c’est lord Painswick. Non seulement, malgré la présence de l’intendante, il est incapable de prendre soin de ses fils et se débarrasse d’eux avec un soulagement certain sur quiconque veut bien s’en occuper (quitte à pourrir la vie de sa fille) mais en plus il se montre d’une cruauté intolérable avec son plus jeune fils. De toute évidence le petit garçon se languit de sa mère, il s’inquiète, pense sûrement qu’elle ne reviendra pas et au lieu de tenter de le rassurer, son père le rabroue en permanence dès qu’il essaie de parler d’elle.
    Un autre que j’ai eu envie de baffer : Abu, le camarade de classe. Dès le départ son attitude ne m’a pas plu et encore, comme Lucie je n’ai pas tout compris à ce qu’il racontait. Au vue de la suite des évènements, j’aurais aimé que ce petit c** ait à faire face à des conséquences plus sérieuses.
    Les situations s’enchaînent rapidement et il est presque impossible de deviner à l’avance ce qu’il va se produire, et comme on n’est pas dans un roman policier où on espère toujours trouver l’assassin avant qu’il ne soit dévoilé, c’est tant mieux. La surprise est totale et le rire toujours présent.
    Encore un Sarbacane que j’ai lu d’une traite, incapable de le lâcher et de résister à la curiosité quand, à la fin de presque chaque chapitre, Lucie nous dit : Alors, après, il s’est passé quoi ?

    Un extrait : Après, il s’est passé que ma famille a commencé à faire chier.
    En tête de liste, Briac, mon frère.

    - Aaaaaarhhh, Lucie, tu pues le curry…T’es allée bouffer chez des pak-pak !

    Petite précision : mon frère a 12 ans, 12 kilos de trop et 12 de QI. On se croise aux heures des repas et on s’esquive le reste du temps. Au goûter, on s’embrouille entre deux tartines. J’ai essuyé mon couteau plein de chocolat sur le bord du pot.

    - J’ai déjeuné chez Abu. Et il est pas paki, il est indien. Et toi je t’em…

    - Les indiens et les pak-pak, c’est pareil, ils puent le curry !

    - Et toi, tu pues quoi ?

    Ma mère, qui venait de rentrer du boulot, a poussé un long soupir, presque un gémissement :

    - Les enfants, du calme, j’ai une migraine épouvantable.

    Là-dessus, elle a balancé son sac dans un coin et s’est vautrée sur une chaise sans même enlever son manteau.
    Puis elle a pointé son index droit sur sa joue gauche.

    - Lucie. Bisou.

    Tu m’aurais vue me précipiter pour l’embrasser : Laura Ingalls.

    - Bonsoir, ma petite Maman. Bonne journée ?

    - Mon chef a juste été épouvantable. Briac ?

    Index gauche, joue droite.
    Mon frangin a gambadé jusqu’à elle en soulevant les deux côtés de son t-shirt du bout des doigts.

    - Bonjour ma petite Maman chériiie ! Ca va bien ma petite Maman chériiie ?

    Grillée. Je pensais avoir été plus naturelle dans mon élan d’affection.

    - Te laisse pas arnaquer, Maman. Lucie trafique un truc pas net, je suis sûr. Elle passe son temps avec des pak-pak, maintenant. Ca pue, cette histoire. Ca pue le curry, même !

    Il a eu un gros rire débile et je me suis retenue de lui étaler une louche de pâte à tartiner dans les cheveux.
    Maman a attrapé une tranche de pain de mie qu’elle s’est mise à mâchouiller d’un air absent. Ca a dû lui redonner un peu d’énergie, car j’ai vu l’information de Briac faire peu à peu son chemin dans son cerveau.
    Pile à l’arrivée dans le lobe frontal, elle a froncé les sourcils :

    - C’est quoi cette histoire de pak-pak, Lucie ?

    - Maman !

    On ne choisit pas sa famille, désolée.

     

  • Le tiercé du samedi #40

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois pires livres qu’on vous a forcé à lire à l’école

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Les confessions, Rousseau

     

     

     

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    Regain, Jean Giono

     

     

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    L'écume des jours, Boris Vian

     

     

     

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    Un seul commentaire pour trois livres parce qu'il n'y a pas vraiment de bronze et argent mais trois ex æquo or. Est ce que je n'étais pas prête pour ces lectures? Est ce que l'obligation a tué le plaisir? Ou est ce que la nécessité d'analyser chaque virgule, de décortiquer le texte pour essayer d'entrer dans la tête des auteurs m'a empêcher d'apprécier le livre? Toujours est-il que je n'ai non seulement jamais relu ces livres, mais j'ai également définitivement rayé ces auteurs de ma bibliothèque.
    Et il fallait vraiment aimer lire pour ne pas être dégoûtée de la lecture à vie!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Vos trois BD préférées

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Divergente

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    Titre original : Divergent

     

    Réalisé par : Neil Burger

     

    Date de sortie : 09 avril 2014

     

    Genre : Action

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h19

     

    Casting : Shailene Woodley, Theo James, Ansel Elgort, Kate Winslet, Ray Stevenson, Ashley Judd, Tony Goldwyn…

     

    Résumé : Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitude n’est pas concluant : elle est Divergente. Les Divergents sont des individus rares n’appartenant à aucun clan et sont traqués par le gouvernement. Dissimulant son secret, Tris intègre l’univers brutal des Audacieux dont l’entraînement est basé sur la maîtrise de nos peurs les plus intimes.

     

    Mon avis : Avant même de se pencher sur l’histoire, dès les premières minutes, un gros point négatif, mais qui n’a rien à voir avec le film lui-même : une musique très forte et des dialogues quasiment inaudibles ! Il faut vraiment qu’ils arrêtent d’enregistrer les DVD au son cinéma ! Parce que dans un salon c’est plus pénible qu’autre chose ! On a toujours la télécommande à la main !

    Le film est moins violent que le livre : personne ne meurt en sautant du train, un des novice ne se fait pas éborgner et il n’y a pas de dimension sexuelle dans l’agression de Tris (mais je crois que l’auteur a regretté d’avoir écrit cette tentative de viol et l’a fait savoir lors de diverses interviews. Peut être que ça a joué dans la suppression de la scène à l’écran).

    Au tout début du film, on a un panorama de Chicago dévasté qui est très bien fait : on voit les buildings qui tiennent encore debout mais sont percés de trous dus probablement à des explosions, des ponts effondrés etc… et l’image se resserre pour arriver sur une sorte de grande place où circulent les différentes factions.

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    Le jeu d’acteur n’est pas mauvais du tout, on croit sans problème à l’attitude de dictateur d’Eric,

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    à celle de petit con de Peter,

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    ou encore aux manipulations de Jeanine.

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    Caleb, le frère de Tris, a un plus beau rôle ici que dans le livre, c’est le moins qu’on puisse dire.

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    L’histoire d’amour est là mais ne crève pas l’écran, ce qui est bien car on n’est pas censé voir une comédie sentimentale. Même si quasiment dès le début, on sent une certaine alchimie entre Tris et Quatre, leur relation prend du temps à se concrétiser, Tris étant bien trop préoccupée par sa divergence et ses résultats aux tests pour draguer ou se laisser draguer. Mais quand cela arrive, cela se fait si naturellement qu’on a l’impression que ces deux là étaient ensemble depuis le début.

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    L’évolution de Tris dans ses capacités de combattante est progressive, mais comme le film ne peut pas durer 12h, cette évolution est montrée rapidement : plans de Tris entraidant au combat la nuit, plan d’exercice de tir où elle touche enfin ses cibles, et scène de combats d’entrainement où elle met plus de temps à se faire envoyer au tapis.

    Bien que beaucoup de choses aient du être enlevées ou on été modifiées, l’esprit du livre est respecté. Il reste à présent à voir si cela perdurera dans les trois prochains films, mettant en scène les deux prochains tomes.

     


  • [Livre] Impératrice Orchidée T02 – La souveraine

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    Résumé : Veuve de l'empereur de Chine, Orchidée assure l'éducation de son fils, le jeune prince Tongzhi, mais sa tâche n'est pas simple car elle doit louvoyer entre les manigances de la corégente, Nuharoo, l'ambition du prince Kung qui prend une place de plus en plus grande au sein du gouvernement, les révoltes des musulmans dans les lointaines provinces et les exigences croissantes des Occidentaux.
    Sa mission devient d'autant plus délicate que Tongzhi meurt bientôt, victime de la débauche. Le fils adoptif et neveu d'Orchidée monte alors sur le trône sous le nom de Guangxu. Dotée d'une volonté de fer, l'impératrice est acculée à prendre parfois des décisions impitoyables, souvent mal comprises, mais toujours destinées à préserver la grandeur de l'Empire du Milieu.
     

     

    Auteur : Anchee Min

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2008

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai eu un problème avec le début de ce livre : les incohérences. Dans les premières pages, Orchidée dit qu’elle a débutée comme concubine du 3eme rang alors qu’elle se voit attribué le rang de concubine du 4ème rang dans le 1er tome (et que la vraie Cixi était concubine du 5ème rang, le plus bas). Son époux meurt quand son fils a 5 ans. A un moment elle dit que son époux est mort depuis presque 10 ans et que son fils a 10 ans…ça ne colle pas…
    Mais ces petites incohérences du début sont vite oubliées quand on plonge dans la lecture.
    Au fil de ma lecture, il est devenu très clair que l’auteur avait décidé de faire de l’impératrice Cixi une malheureuse victime n’ayant jamais pris de décision cruelle volontairement mais en y étant forcé par tel ou tel autre.
    Je veux bien admettre que les historiens, dans leur ensemble, aient peut être un peu diabolisé l’impératrice en se basant sur des articles de presse étrangères qui avait intérêt à lever l’opinion internationale contre elle. Mais je ne crois pas non plus qu’elle ait été la douce agnelle menée au sacrifice que l’on décrit ici.
    Car pour obtenir et conserver, envers et contre tout, le pouvoir qu’elle a exercé, il a bien fallut qu’elle écarte de son chemin les obstacles qui se sont présentés devant elle.
    L’histoire la décrit comme une victime, Anchee Min comme un ange…La vérité a du se trouver quelque part entre les deux…

    Un extrait : Tongzhi se plaignit de maux d’estomac et ne put assister à l’audience matinale mais, l’après midi, j’envoyais An-te-hai le chercher. Mon fils allait avoir treize ans et il était empereur depuis sept années. Je comprenais pourquoi il haïssait ses devoirs et s’esquivait chaque fois qu’il le pouvait, mais cela ne m’empêchait pas d’être déçue.

    Je ne cessai de penser à lui alors que, assise sur le trône, j’écoutais Yung Lu lire une lettre de Tseng Kuo-fan évoquant le remplacement du gouverneur Ho et de Sheng Pao. Aucune décision n’avait encore été prise et j’avais du mal à me concentrer. Les yeux rivés sur la porte, j’espérais entendre l’annonce de l’entrée de mon fils. Enfin il arriva et les cinquante hommes présents dans la salle tombèrent à genoux pour se frapper le front sur le sol. Tongzhi prit place sur le trône sans même leur accorder un regard.

    Mon beau garçon s’était rasé pour la première fois. Il avait beaucoup grandi dernièrement. Ses yeux et sa voix douce me rappelaient son père. Devant la cour, il semblait sûr de lui mais je savais que l’instabilité de son caractère ne faisait qu’augmenter.

    Je laissais Tongzhi seul la plupart du temps parce que l’ordre m’en avait été donné. Nuharoo m’avait fait comprendre qu’il était de son devoir d’exprimer les besoins de l’empereur. « Tongzhi doit pouvoir mûrir selon ses propres critères. », avait-elle précisé.
    La cour avait du mal à maîtriser le caractère sauvage de Tongzhi. Un jour, Tsai-chen, fils du prince Kung, arriva pour devenir le compagnon d’étude de mon fils. Bien que n’ayant pas pris part à cette décision, j’étais impressionnée par ses bonnes manières et je fus soulagée de constater que les deux garçons se lièrent aussitôt d’amitié.

    Tsai-chen avait deux ans de plus que Tongzhi et son expérience du monde extérieur fascinait le jeune empereur qui n’avait pas le droit de franchir les portes de la cité interdite. Les deux garçons partageaient en outre le même intérêt pour l’opéra chinois.

    Contrairement à Tongzhi, Tsai-chen était robuste et solidement bâti. Il adorait monter à cheval et j’espérais que, sous l’influence de son ami, mon fils suivrait la tradition des hommes de Bannière, celle des guerriers mandchous qui avaient vaincu la Chine des Han deux siècles auparavant. Les peintures de famille montraient les empereurs mandchous participant à des évènements tout au long de l’année, qu’il s’agisse d’arts martiaux, d’équitation ou de chasse automnale. Depuis six générations, la tradition était respectée et je verrai mon rêve se réaliser, si, un jour, Tongzhi montait enfin à cheval.