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Selene raconte... - Page 171

  • [Film] Hocus pocus

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    Titre original : Hocus Pocus

     

    Réalisé par : Kenny Ortega

     

    Date de sortie : 26 janvier 1994

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h36

     

    Casting : Bette Midler, Kathy Najimy, Sarah Jessica Parker, Thora Birch, Omri Katz, Vinessa Shaw, Jodie Rivera, Doug Jones, Sean Murray…

     

    Résumé : Halloween 1993 : Pour gagner le cœur de sa bien-aimée, Max Dennison, va, par bravade, allumer la bougie fatidique qui a le pouvoir de faire renaître les trois soeurs Sanderson Winifred, Sarah et Mary, les trois plus célèbres sorcières de Salem.

     

    Mon avis : Ce film est sorti à une époque où Halloween était encore mal connu en France, les enfants étaient donc pleins de curiosité à ce sujet.
    En gamin de la ville, Max se trouve trop vieux pour accompagner sa petite sœur quémander des friandises et ne croit pas aux superstitions de Salem.

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    Ses parents le forceront à faire la première chose, les circonstances à croire aux secondes.
    Par défi, pour impressionner une fille qui lui plait,

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    peut-être pour embêter un peu sa sœur, il allume la fameuse bougie à flamme noire. Et voilà trois affreuses sorcières, pendues trois siècles plus tôt, de retour à Salem. Et quelles sorcières !
    Les sœurs Sanderson ce sont Winifred, dite Winnie, le cerveau de la fratrie, un peu désespérée d’avoir des sœurs pas toujours très fut-fut ; Mary, la cadette, douée de la capacité de sentir les enfants mais qui n’exploite pas toujours au mieux ce talent ; et Sarah, la benjamine, plus intéressée par quel homme mettre dans son lit que par la sorcellerie et qui dit ce qui lui passe pas la tête sans réfléchir en jolie blonde qu’elle est.
    Bette Midler est géniale dans le rôle de Winnie, pleine d’humour dans sa quête désespérée de la jeunesse éternelle.

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    Pour moi, même si elle a joué de nombreux rôles, Kathy Najimy sera toujours, outre Mary Sanderson, la Sœur Mary-Patrick de sister act.

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    Quant à Sarah, ce n’est autre que Sarah Jessica Parker qui interprète la plus jeune sœur volage de Winifred. Une Sarah Jessica Parker qui n’avait pas encore connue la consécration qu’elle a obtenue dans son rôle de Carrie Bradshaw. Bien que le rôle ne soit pas si différent : blonde, le feu aux fesses, mangeuse d’homme… Bien qu’elle ait joué dans pas mal de productions avant Hocus Pocus, c’était, du moins en France, une quasi-inconnue.

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    Une autre actrice fait ses presque débuts dans ce film, il s’agit de Thora Birch, jeune actrice de 11 ans, qui a joué dans pas mal de séries, films et téléfilms depuis.

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    Enfin, il y a un autre acteur que tout le monde ou presque connaît bien aujourd’hui. Il s’agit de Thackery Binx. Non pas sous sa forme de chat (très mal fait d’ailleurs, mais bon 1993 et les effets spéciaux, il ne fallait pas en attendre plus),

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    mais sous sa forme de jeune homme que l’on voit au début du film, puis sous forme de fantôme à la fin. Mais si ! Il ne vous dit rien ce jeune homme ?

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    Et si je vous le montre 10 ans plus tard ?

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    Et oui, L’agent spécial Timothy McGee a fait ses débuts en bottant les fesses de vilaines sorcières.
    Le maitre mot de ce film est l’humour : toutes les situations, même les plus dramatiques sont immédiatement suivies ou précédées d’un trait d’humour. C’est donc un film à prendre au 25ème degré.


     

  • [Livre] Loukas ou l'indésiré

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    Résumé : Que reste-t-il de l'innocence d'un enfant quand le sort s'acharne ? Élevé dans une communauté religieuse, Loukas est le souffre-douleur de sa famille. De santé très fragile, il subit coups et brimades. À l'adolescence viennent s'ajouter les viols... Son journal intime, tenu dès l'âge de 8 ans, nous dévoile sa terrible vérité.

     

    Auteur : Esther Louve

     

    Edition : Nouvelles plumes

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Fiction ou témoignage ? C’est un peu dur à dire : sur la couverture, figure seulement le nom d’Esther Louve, ce qui est inhabituel pour un témoignage écrit à la première personne par un autre. Si elle a été la plume permettant au protagoniste de prendre la parole, c’est son nom à lui (ou son pseudonyme) qui aurait dû figurer en priorité. De plus sur sa page facebook, l’auteur parle de la sortie de SON livre, sans jamais citer « Loukas ».
    D’un autre côté, le nom de Loukas Rodrigues figure sur la page de garde, sous le nom d’Esther Louve, et un encart précise que les noms et lieux ont été changés sur la volonté de Loukas pour préserver son anonymat et sa sécurité.

    Si c’est de la fiction, l’auteur a peut être poussé un peu loin le désir de tromper le lecteur.
    L’histoire elle-même se présente sous la forme d’un journal intime entrecoupée d’explications donnée par un « Loukas » adulte et, a priori, libéré de la secte.
    Loukas ne se plaint pas ou presque pas de l’attitude de son père à son égard. Ça viendra avec l’âge mais il ne se rebelle pas vraiment.
    En revanche, il essaie d’alerter son entourage sur ce que lui fait subir son oncle. Je reste d’ailleurs totalement abasourdie de la fin que va connaitre cette histoire.
    A aucun moment Loukas ne remet en question l’autorité du maître dans son journal intime, il semble totalement soumis à la secte. D’ailleurs même aujourd’hui, alors que dans les inserts qu’il fait de son opinion d’adulte il laisse entendre qu’il est parti, il n’aime toujours pas que la communauté soit qualifiée de secte.
    En plus d’être un enfant martyre, Loukas est un enfant malade, ce qui rend encore plus intolérable la description de l’attitude de son entourage envers lui. Dès les premières pages, on sait qu’il souffre de leucémie, avec tous les effets que cela peut avoir sur le corps : fatigue, fragilité osseuse…
    Ce qui révolte, c’est que les rares fois où Loukas a vaincu sa peur des représailles pour parler de ce qu’il subissait, on ne l’a pas cru. Et pourquoi ? Parce que son père était un homme respectable : un notaire. Et c’est bien connu, n’est-ce pas ? Un homme cultivé ne peut en aucun cas être un monstre.
    A la fin du livre, on peut lire quelques témoignages de personnes ayant côtoyé Loukas en dehors du cercle restreint de la famille ou de la secte : une infirmière de l’hôpital, une jeune patiente de son âge qui s’était liée d’amitié avec lui et une voisine de l’étude de son père.
    C’est ce témoignage-là qui m’a le plus marqué. La voisine, vieille dame octogénaire durant l’adolescence de Loukas, a vite compris ce qu’il se passait. Et a été tout bonnement menacée par le père qui lui a fait comprendre que la secte savait se débarrasser des fouineurs. Ça m’a fait penser au témoignage de la nièce du dirigeant de l’église de scientologie qui mettait l’accent sur le fait que la secte était persuadée, et souvent à juste titre, d’être au-dessus des lois et de n’avoir rien à craindre de la police ou de la justice.
    La fin est un peu frustrante. Je trouve qu’on ne va pas assez loin. J’aurais aimé savoir comment le jeune frère de Loukas, Diego, qui affiche très tôt sa rébellion, s’est sorti de cet environnement hostile. Et comment Loukas, qui semble si profondément soumis et acquis aux idées de la secte a pu, si les allusions faites ne m’ont pas trompées, partir à son tour.
    J’aurais voulu savoir si les responsables des actes abominables commis sur Loukas avaient fini par payer pour ça, où s’ils avaient continué leur vie, comme si de rien n’était.
    J’ai beaucoup aimé ce livre, mais je le referme sur un goût d’inachevé.

    Un extrait : Voilà mon cahier qui va me servir à écrire ce que je vis et je vais le cacher très bien pour que plus tard, peut-être, il y a quelqu’un qui le lise et se souvienne de moi. Il faut d’abord que je me présente, c’est comme ça dans les livres pour les grands. Celui qui écrit son histoire, il se présente ! alors voilà : je m’appelle Loukas Rodriguez, j’ai huit ans aujourd’hui (c’est pour ça que j’ai un cahier neuf, c’était mon cadeau d’anniversaire que mon frère m’a donné), c’est la première fois que j’ai un cadeau de mon frère (j’ai deux frère, un grand et un petit), c’est mon grand frère qui m’a donné le cahier, alors ça m’a fait drôlement plaisir, mais il faut que personne le sache, surtout pas notre père. Il faut que je dise aussi que chez nous, on fête jamais les anniversaires, enfin surtout le mien, moi j’ai jamais eu de gateau avec des bougies comme mes copains d’école me racontent et aussi pas de cadeau non plus. Mes frères, ils ont un livre, un livre d’instruction qu’il dit notre père car nous devons être des garçons intelligents et que les jouets, c’est pour les petits enfants et ils ont le droit de manger à la table des adultes le soir de ce jour là ; moi, j’ai jamais le droit. Mon plus petit frère, lui, il reçoit encore des jouets parce qu’il est encore un bébé et puis aussi parce que lui, c’est le préféré de nos parents.
    Je suis un grand garçon et comme toute ma famille, je fais partie de la communauté des « frères de foi ». Mon père, il est notaire et ma mère, elle travaille pour lui, mais à la maison (elle prend les rendez-vous et fait les factures).
    J’ai un grand frère (celui qui m’a offert mon cahier) qui s’appelle Manoël, il a onze ans et un petit frère qui s’appelle Diego et qui a trois ans.
    J’ai eu aussi deux sœurs mais elles sont parties au paradis avant que je vienne sur la Terre. Mary était la plus grande, elle est partie bien avant moi et l’autre (je connais pas son nom), elle était avec moi dans le ventre de notre mère, mais elle est remontée au ciel et moi, je suis restée là.
    J’aurais bien voulu moi, qu’elle m’emmène avec elle auprès de notre seigneur Jésus.
    Je suis un petit garçon normal, sauf que je suis tout maigre et pas aussi fort et grand que mes frères et mes copains d’école. C’est parce que moi, je suis malade : quand j’étais plus petit, j’ai été longtemps à l’hôpital, les docteurs ont trouvé dans mon sang quelque chose qui n’allait pas bien, je ne sais pas ce que c’est exactement, mais mon grand frère a dit que c’était une maladie grave qui s’appelle leucémie. Je suis allé dans un grand hôpital où j’ai connu plein d’enfants comme moi, les dames étaient très gentilles avec nous mais c’était difficile d’être malade et tout seul, enfin moi, j’étais tout seul, les autres, ils avaient leurs parents. Mais ça change pas grand-chose à ma vie, sauf que je vais encore souvent à l’hôpital. Père me punit souvent parce que je suis pas assez fort comme il aimerait que je sois, il dit qu’un garçon à doit être très fort et costaud et que ça pleure pas, que nous devons être des vainqueurs car nous sommes des « zélus ». Moi je ne sais pas ce que c’est les « zélus », je comprends pas pourquoi il faut être toujours les plus forts, les premiers dans tout ce qu’on fait, et puis moi, comme je suis souvent puni, alors il m’arrive de pleurer.
    Il faut dire que mes parents, comme ils voulaient pas encore un garçon, alors ils m’aiment pas.
    Je le sais, parce que j’entends souvent Père dire que si j’étais pas là, ça irait mieux pour tout le monde !

  • Mes sorties du mois #7

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

     
    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

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    Les sorties grand format:

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    Les sorties poche:

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois de mars?

     

  • [Film] La gloire de mon père

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    Titre original : La gloire de mon père

     

    Réalisé par : Yves Robert

     

    Date de sortie : 29 août 1990

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h45

     

    Casting : Julien Ciamaca, Philippe Caubère, Nathalie Roussel, Didier Pain, Thérèse Liotard, Joris Molinas, Victorien Delamare, Pierre Maguelon, Paul Crauchet, Jean-Pierre Darras…

     

    Résumé : Le jeune Marcel Pagnol part en Provence avec toute sa famille pour les vacances d'été. Enfant de la ville, c'est la découverte de la nature, des grands espaces et la fierté d'avoir un père grand chasseur. Des vacances qui marqueront à jamais ses souvenirs d'enfance.

     

    Mon avis : Le film est sorti quand j’avais 9 ans, et pour moi, la voix de Pagnol a toujours été celle de Jean-Pierre Darras, le narrateur du film.
    Une de mes scènes préférées est celle avec les gendarmes qui cherchent Mond des parpaillouns pour braconnage et qui illustre parfaitement les sentiments que les provençaux ont pour les représentants de la loi. Avec la mauvaise foi en sus avec les réponses à la phrase ironique des gendarmes (merci pour votre précieuse collaboration) : de rien, y’a pas de quoi, c’est toujours un plaisir…
    La musique créée par Vladimir Costa est superbe et je ne me lasse jamais de l’entendre.
    On retrouve souvent des sentiments à l’emporte-pièce de la part de Marcel. Il parle de la toute-puissance de son père mais dès que celui-ci se montre simplement humain, Marcel a tendance à en éprouver de la honte.
    Mais il finit par se rendre compte que cette humanité rend son père encore plus attachant que l’image parfaite et sans faille qu’il en avait.
    On retrouve dans ce film l’accent chantant du sud qui manque trop souvent au cinéma, tous les films français semblant se dérouler à Paris là où la voix est lisse, sans accent, sans intonation.
    Le fait que les trois jeunes acteurs ayant interprétés Marcel, Paul et Lili n’aient joué dans aucun autre film et aient quitté le monde du cinéma (l’un travaille pour EDF, l’autre dans la plomberie et le troisième a disparu de la circulation) fait qu’ils resteront toujours pour moi les trois personnages de l’enfance de Pagnol.

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    Même chose, en réalité pour les interprètes de Joseph, qui s’est ensuite surtout consacré au théâtre et d’Augustine que je n’ai pas vue dans d’autres rôles (elle a joué dans plusieurs productions mais je ne les ai pas vus).

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    Alors est ce que le film a des défauts ? Oui certainement, comme tous les films, d’autant plus que chacun s’est imaginé les scènes du livre.
    Mais pour moi, Yves Robert est resté très proche de l’œuvre de Pagnol. Et, même si on la voit très peu et seulement au début du film, Mlle Guimard, la première institutrice de Marcel est délicieusement odieuse, que ce soit dans son attitude envers Marcel qui sait déjà lire (petit singe savant) ou dans ses commentaires sur la sœur d’Augustine lorsqu’elle attend son premier enfant (les enfants de vieux c’est toujours délicats).
    C’est un film qui rend nostalgique. Certes on n’a pas connu l’époque, certes les avantages sociaux d’aujourd’hui n’existaient pas (il suffit de voir les enfants de la classe de Joseph pousser des exclamations ravies quand celui-ci leur dit que les machines pourraient sûrement permettre de réduire à 10 heures la journée de travail et que le travailleur aura un jour de repos par semaine), mais la vie semblait paradoxalement plus douce, plus facile à vivre, moins stressante.



     

  • C'est lundi que lisez vous #45

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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     Pas lu grand chose cette semaine, Le charme discret de l'intestin n'est pas le plus long, mais il a été le plus long et difficile à lire, bien qu'intéressant!

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    Pour une fois, je n'ai aucune idée de ce que je lirai ensuite, si ce n'est que ce sera dans la liste de la PAL prioritaire que je me suis faite. Je vous montre donc cette liste. Les titres barrés sont ceux que j'ai lus, les livres en cours de lecture ne sont pas encore barrés.

    Ici les livres qui ne feront pas l'objet de chroniques (je n'ai pas chroniqué les premiers tomes, donc je ne chronique pas non plus les suivants):

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    Et ici la liste des livres qui feront, eux, l'objet d'une chronique:

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    Je vous fais grâce de la liste des oubliés, oui vous savez, ces livres qu'on pose sur le bord des étagères en se disant qu'on les lira mais que rien ne presse! Il y en a 103, et en général ils me servent soit pour le challenge boule de neige (où quelqu'un d'autre me choisi un livre à lire) ou alors je pioche dedans un peu au hasard quand l'envie m'en prend (mais vu la liste des prioritaires, c'est plus rare, j'avoue).

     

  • [Livre] Où sont mes lunettes

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    Résumé : Un jour, une femme reçoit une lettre de sa caisse de retraite : " Madame, vous avez 59 ans, il est temps de préparer votre dossier... " Elle est stupéfaite. Qui a 59 ans ? Pas elle, tout de même, qui mène une vie trépidante et travaille comme une folle. Non, c'est impossible. Hélas, si ! Elle ouvre alors une grosse malle pleine de papiers et de souvenirs. Toute sa vie lui saute à la figure. Une enfance auprès de grands-parents aristocrates. Une adolescence fauchée. Son premier emploi : secrétaire d'un papa-patron. Ses amours avec un bel officier de marine italien qui lui fait un enfant - qu'elle ne peut pas garder. Un grand mariage à 20 ans. Des déboires conjugaux. Un divorce. Un remariage. Puis c'est le coup de foudre. Elle épouse celui qu'elle appelle le " Grand Salaud ". Ils auront un fils, de belles disputes et trente ans de bonheur.

     

    Auteur : Nicole de Buron

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : 19 avril 2000

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Pour les habitués de la plume de Nicole de Buron, on peut dire qu’elle brouille les pistes : l’Homme est toujours là, constant, parfois sans prénom, ici Alexandre, le mari de l’auteur était Jean Bruel, le patronyme ayant causé certains tracas : « non je ne suis pas la mère de Patrick ».
    Mais pour les enfants, c’est une autre affaire. Ils sont toujours deux. Mais j’avais rencontré Fille ainée (Justine) et petite chérie (Alizée) dans « chéri tu m’écoutes… », Alizée était devenue Joséphine dans « c’est quoi ce petit boulot » (ou inversement, je ne les ai pas lus dans leur ordre de sortie).
    Généralement, malgré l’allusion à un premier mariage, les deux héritières, comme se plait à les appeler l’auteur, sont du même père.
    Ici, le premier mariage a été fructueux et Justine n’est plus Justine mais Pauline, qui n’a pas le titre de « fille ainée » mais de « petite mère », quoi qu’elle ait tout de même 3 enfants (mais pas les même que dans les autres livres) et une boutique.
    Quant à l’héritière de l’homme, Alizée/Josephine, elle disparait au profit du Fils : Balthazar (d’après la page wikipédia de l’auteur, celle-ci aurait 2 filles…).
    Autour de cette famille à la composition et aux prénoms changeant, on retrouve les même anecdotes : l’affaire des épinards de l’enfance de Nicole de Buron, le père militaire qui n’a eu que des filles dans sa course pour avoir un fils (bien fait comme elle dit), les grands parents aristocratiques mais finissant fauchés par le banquier de Grand-père qui a fait faillite, la mère, plusieurs fois mariée, jamais contente, souvent en « maison de santé », les copines, la ferme à retaper, les nuits de travail etc…
    Au travers des papiers rangés (comprendre entassés) dans une malle et qu’il faut trier pour Madame la Cnav, qui, comme toujours se mêle de ce qui ne la regarde pas, puis délaisse les assurés quand il est enfin temps de faire son travail, Nicole de Buron nous entraine dans ses souvenirs de petite fille aristocrate faisant ses études au couvent sous la houlette de Mère Saint-Georges, passant ses vacances soit au château de famille, soit chez l’un ou l’autre de ses parents (rarement), puis de jeune fille fauchée, logée dans la buanderie de cousins et courant les boulots mal payés, devenant aventurière, puis journaliste, scénariste et enfin écrivain, en passant par ses souvenirs de jeune épouse, puis de mère, et enfin de grand-mère.
    Comme toujours, un roman qui se lit vite et qui nous arrache toujours un rire aux pires moments, tant l’auteur a le sens de l’autodérision.

    Un extrait : Vous aimez passionnément vos enfants.

    Mal. Si vous en croyez les psycho-pédiatres. Pour eux, une mère ne peut être qu’une personnalité étouffante ou un monstre d’indifférence.

    Les vôtres vous ont apporté beaucoup de joies égoïstes, des soucis quasi quotidiens et un immense chagrin : quand ils vous ont quittée.

    Ils n’ont pas été faciles à élever.

    Surtout Petite Mère.

    Douée d’une vitalité d’enfer et d’un esprit perpétuellement révolté (les premiers mots qu’elle prononça furent : « c’est pas juste !»), elle a, dès l’enfance, détesté l’École. Qui le lui a rendu.

    Ses carnets scolaires – que vous avez pieusement conservés – ne sont qu’une succession d’appréciations indignées de ses professeurs.

    « … ricane pendant les cours… » « … s’amuse sans arrêt pendant l’étude… » « … empêche les autres de travailler… » « … n’accepte pas le minimum de discipline nécessaire à la bonne marche de la classe… » « … organise chahuts et grèves… » (allons bon ! une future syndicaliste), etc.

    Côté études, ce n’était guère plus brillant : « … ne fait pas ses devoirs… » « … n’apprend pas ses leçons… » « le travail en classe est désastreux… » et pire : « a essayé de tricher en composition !»… (si votre général de père savait cela !).

    De temps en temps, vous piquiez une belle colère. Vous disiez d’un ton dramatique :

    — Pauline, j’ai-à-te-parler ! Veux-tu venir dans mon bureau, s’il te plaît ?

    Et vous vous asseyiez solennellement, tel un juge anglais, derrière votre table de travail tandis que votre fille restait debout, un peu pâle.

    Vous brandissiez alors l’affreux carnet scolaire.

    — Tu as vu tes notes en classe ? Tu n’as pas honte ?

    Pauline ne se démontait pas. Dans ses ravissants yeux gris-vert passait une lueur d’étonnement faussement candide.

    — Montre !

    — Arrête ! Tu es parfaitement au courant. Tu n’as que des zéros. Et quelquefois, par miracle, un 2 ou un 3. Ah ! Pardon ! je vois là un 4 en français…

    — Mais les professeurs notent sévère EXPRÈS ! Un 4 en français, je t’assure, c’est formidable !

    — Et le 1 en anglais, c’est formidable, peut-être ?… après trois séjours en Irlande !

    — Le prof d’anglais me HAIT parce que justement j’ai l’accent irlandais !

    — Et le 1/2 en maths, ce n’est pas parce que tu as l’accent irlandais quand même !

    — Le prof de maths me HAIT aussi…

    (Petite Mère a certainement été l’élève la plus haïe des profs.)

    — … parce que je ne comprends rien aux maths.

    (Vous non plus. Vous ne vous attardez pas.)

    — Et je lis là : « Insupportable… met le désordre partout !» Pauline ! Ce n’est plus possible. Tu choisis. Ou tu es la première de la classe et… heu… tu peux te permettre d’être un peu agitée… Ou tu es nulle et tu te fais oublier. Mais pas à la fois cancre et chahuteuse. Trop, c’est trop ! Si tu te fais renvoyer de cette école, je te mets en pension en Angleterre.

    — Je me fous d’aller en pension en Angleterre.

    — C’est cela : crâne ! Mais telle que je te connais, tu ne supporteras pas d’être enfermée.

    Petite Mère ne répond pas. Elle sait que c’est vrai. Mais elle ne faiblit pas. Elle vous regarde en silence, droit dans les yeux, avec insolence.

    Vous hésitez sur la sanction. Plus de cinéma avec les copines jusqu’au prochain carnet ? Pas de télévision pendant quinze jours ? Aucun argent de poche, ce mois-ci ? Vous balancez lâchement. Parce que vous savez que Pauline va faire la gueule. Et que la gueule de Pauline, vous supportez mal. Lèvres serrées, yeux lançant des éclairs, silence écrasant, elle reste tapie dans sa chambre, statue de l’Enfance Torturée par une Mère Sadique.

    Vous soupirez.

    — Interdiction de téléphone avec tes copines jusqu’à ce que tu saches tes leçons et fasses correctement tes devoirs. Et tu vas m’écrire une lettre d’excuses pour le pion que tu as traité de « crotte de chèvre constipée » !

    Pauline tourne les talons et, à la porte, vous demande, insolente :

    — Est-ce que tu veux que je pleure aussi ?

    Un jour, vous avez essayé la carotte au lieu du bâton. Imprudemment, vous lui promettez la bicyclette bleue de ses rêves contre une place de première. Malheureusement, vous n’avez pas précisé en quoi. Triomphante, elle vous la ramène. En gymnastique (20 sur 20 en épreuve de corde à nœuds).

     

  • Le tiercé du samedi #43

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres gourmands qui vous ont fait saliver

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Charlie et la chocolaterie

     

     

     

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    Je ne suis pas une dingue de chocolat aujourd'hui, mais quand j'étais petite, c'était une autre histoire et il faut avouer que quand on est gosse et qu'on lit la description des différentes salles qui composent le domaine de Mr Wonka, on aimerait bien être à la place de Charlie!

     

     

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    True Blood le livre de recettes

     

     

     

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    Ce n'est pas un roman c'est vrai, mais ça reste tiré de la série, avec plein de textes en rapport avec elle. Comme les commentaires que se fait cette saleté de madame Fortenberry, la mère de Hoyt, quand elle apporte son ragoût de thon à la veillée qui suit l'enterrement de la grand-mère de Sookie. Ragoût de thon qui est excellent, soit dit en passant!

     

     

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    Cupcake Club

     

     

     

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    Si j'aime bien cuisiner salé et que je me débrouille assez bien pour ne pas laisser mes amis mourir de faim, je suis une nullité complète en pâtisserie. Même s'il y a des moment où je meurs d'envie de sucré, ça reste assez rare et c'est même extrêmement rare qu'il me prenne l'envie de tenter une recette (sortie des crèpes, moi...).
    Une exception pour les cupcake: j'adorerais savoir en faire. Mais c'est plus parce qu'on peut faire des tas de fantasies: coeurs coulant, napages, décorations... D'ailleurs je recherche toujours des recettes de cupcakes salés (mais j'ai du mal à me lancer)



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres de fiction dans lesquels on trouve les plus mauvais parents

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Jack Reacher

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    Titre original : Jack Reacher

     

    Réalisé par : Christopher McQuarrie

     

    Date de sortie : 26 décembre 2012

     

    Genre : Action

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h11

     

    Casting : Tom Cruise, Rosamund Pike, Robert Duvall, Richard Jenkins…

     

    Résumé : Un homme armé fait retentir six coups de feu. Cinq personnes sont tuées. Toutes les preuves accusent l’homme qui a été arrêté. Lors de son interrogatoire, le suspect ne prononce qu’une phrase : « Trouvez Jack Reacher. » 
    Commence alors une haletante course pour découvrir la vérité, qui va conduire Jack Reacher à affronter un ennemi inattendu mais redoutable, qui garde un lourd secret.

     

    Mon avis : Le problème de la police dans cette affaire de tuerie, c’est que le suspect n’a prononcé (enfin écrit) qu’une seule chose : trouvez Jack Reacher.
    Or Jack Reacher est un fantôme : il a un extrait de naissance, un numéro de sécurité sociale et un compte en banque…mais en dehors de ça… pas de permis, pas de casier, pas de passeport, pas de traces…

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    Et quand il se pointe comme une fleur au bureau du procureur, pas coopératif pour deux sous non plus…
    Jack Reacher est un film à la fois thriller et d’Action.
    Au niveau de l’action, on est servi tant par les tirs dans tous les sens que par les courses poursuites en voiture qui seraient vraiment sensationnelles si le son du DVD n’était pas, comme toujours, aussi mal enregistré : dialogues faibles et bruits de moteurs assourdissants, encore une soirée passée en partie la télécommande à la main.

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    En partie seulement car heureusement Jack Reacher n’est pas qu’un film d’action mais aussi un thriller.
    Et du coté thriller, justement, j’ai bien aimé l’évolution de l’histoire. L’explication de la fusillade m’était venue rapidement, même si je n’avais pas identifié la victime principale. Mais cette configuration n’est pas des plus originale, on la rencontre assez souvent, surtout dans les séries policières.
    L’implication de l’homme arrêté a été claire pour moi de la même manière et pour les même raisons qui ont menée Jack à la conclusion que j’avais avancé (bon ok, rien que le fait qu’il demande Jack Reacher, surtout une fois qu’on voit à qui on a affaire…).
    Quant à une éventuelle taupe, ok, j’étais totalement à coté de la plaque, je l’admets.
    Le rythme est soutenu que ce soit dans l’alternance action/enquête que dans les découvertes faites.
    Il paraît que Jack Reacher est un grand blond dans le roman (oui, il parait qu’il y a un roman), personnellement, je ne vois pas ce que ça change.
    Ici le rôle de Tom Cruise me fait penser à celui qu’il avait joué dans « La firme » avec une petite injection d’Ethan Hunt. Le mélange n’est pas pour déplaire.
    Comme souvent, ce n’est pas un film que je reverrais 150 fois, mais j’ai passé une bonne soirée, sans regarder ma montre toutes les cinq minutes en me demandant quand ça serait fini.


     

  • [Livre] La petite fille qui criait au secours

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    Résumé : « C’est ma mère, je crois qu’elle est morte. Il y a du sang partout. »
    C’est ce que Sophia ne cesse de répéter en téléphonant à la police. La jeune fille n’a que dix ans. Sa mère vient d’essayer de se suicider et elle ne sortira jamais du coma. 
    Sophia passe alors de famille d’accueil en famille d’accueil et sa vie devient un enfer. Ses sautes d’humeur, ses colères et son comportement agressif laissent deviner de lourdes souffrances remontant à sa petite enfance. A une époque où les amis de sa mère n’hésitaient pas à abuser d’une fillette innocente. 
    Au fur et à mesure, l’histoire de Sophia se dévoile. Terrible, pleine de douleurs, au-delà de l’imaginable.
    Le témoignage émouvant d’une petite fille abandonnée et trahie par les adultes…
     

     

    Auteur : Casey Watson

     

    Edition : City éditions français

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : C’est très dur d’avoir de la compassion pour Sophia. Une gamine de douze ans qui s’habille comme une ado de seize, qui traite les gens comme ses serviteurs personnels, qui devient facilement physiquement violente, qui simule des crises puisqu’elle sait qu’on ne peut pas prendre le risque de l’ignorer… Bref un cauchemar ambulant à la sexualité précoce et dérangeante.
    Alors je suis d’accord que ce n’est pas entièrement sa faute, car elle semble atteinte d’un trouble psychologique, ce qui n’est guère étonnant quand on connaît son histoire familiale. Certes, Sophia ne semble pas avoir réellement été battue, mais elle a été victime d’un dénigrement systématique de son existence. On lui a bien fait comprendre que tout irait mieux si elle n’existait pas, que tous les problèmes arrivaient parce qu’elle était un jour venue au monde.
    Dans ce livre, on n’a guère de connaissance de la personnalité de la mère de Sophia puisque celle-ci est déjà dans le coma quand Casey entre dans la vie de la fillette. Mais au vue de ce que l’on apprend au fil du livre sur le reste de la famille, je pense que la jeune femme devait être tout aussi perdue, déboussolée et perturbée que sa fille.
    Pour moi, les grands-parents, et surtout la grand-mère, devraient être poursuivis en justice pour torture mentale ou quelque chose de ce genre. Cette femme est affreuse. On peut le voir alors même qu’on ne la « voit » que quelques minutes.
    Le gros problème, qui semble récurant car Cathy Glass en parle également dans ses propres livres, c’est l’absence d’indications qui sont données aux familles d’accueil. Surtout dans ces cas-là, où ils accueillent des enfants et adolescents gravement perturbés, parfois encore en danger, il serait normal que les services sociaux et les différents acteurs qui s’occupent de l’enfant (assistante sociale, éducateurs, personnel médical ou administratif) donnent à la famille le plus d’indications possible, le plus d’éléments pour pouvoir s’occuper correctement de l’enfant, mais non, au contraire, il semblerait presque qu’on les laisse volontairement dans le noir, comme si on avait peur qu’ils refusent l’ampleur de la tâche s’ils en avaient pleinement connaissance.
    Je reste ahurie que ces gens-là ne semblent pas avoir de comptes à rendre.
    L’évolution de la vie avec Sophia est difficile et Casey envisage presque d’abandonner. Elle ne se présente pas comme une super héroïne qui sait tout gérer. Elle est moins expérimentée que Cathy Glass et donc peut être moins armée émotionnellement, du moins au moment de l’écriture de l’histoire de Sophia qui était, il me semble, seulement le second accueil qu’elle et sa famille effectuaient.
    Plusieurs fois, elle remet en cause son choix car il s’agit de son propre métier mais cela impacte toute la famille et ce n’est jamais facile.
    Je suis admirative du dévouement qu’elle et les siens donnent à ces enfants, malgré les moments de découragement et de doute.
    Je suis impatiente de lire ses autres livres !

    Un extrait : Au moment où j’atteignais la fenêtre, je vis que les trois voitures étaient déjà garées devant la maison.

    Toutefois, il semblait qu’elles contenaient moins d’occupants : John Fulshaw sortit de la sienne, Linda Samson, de la deuxième, et Sam Davis, de la troisième. Sophia se tenait déjà devant le portail ouvert, tel un véritable général dirigeant les opérations.

    Ou plutôt la reine qui considérait chacun de ses courtisans avançant en procession, car la fillette était vêtue comme une star avec un manteau en fourrure, le bibi assorti et le visage maquillé à l’extrême.

    Devant le tableau qu’ils composaient, j’en restai bouche bée. Je n’arrivais pas à détacher mes yeux de la quantité de bagages qui ne cessait de sortir des coffres des voitures. Sidérée, je comptai quatre énormes valises, au moins six boîtes en carton et ce qui ressemblait à une pile de tableaux.

    Où allions-nous mettre toutes ces affaires ? D’ailleurs, me demandai-je avec plus de pertinence, pourquoi avait-elle apporté autant de choses alors qu’il ne s’agissait que d’un séjour provisoire ?

    Tout aussi incroyable était le fait que – comme je pouvais l’entendre trop bien malgré les fenêtres fermées – cette fillette de douze ans aboyait ses ordres aux adultes qui, chose encore plus inouïe, écoutaient et obtempéraient.

    — Fais donc gaffe aux tableaux ! l’entendis-je hurler à John qui passait devant elle. Si tu les déchires, tu me les rembourseras !

    Elle claqua ensuite des deux mains – toute la scène commençait à ressembler à un vaudeville – en ajoutant :

    — Hop ! hop ! On ne va pas y passer toute la journée !

    Elle tourna alors la tête pour me découvrir, toujours bouche bée, à la fenêtre. Avec un sourire, elle agita la main et (je crus un instant que mes yeux se trompaient) claqua des doigts en me faisant signe de m’approcher de la porte d’entrée.

    Par pur réflexe, et comme ses autres courtisans, je m’empressai d’obéir si vite que je faillis tomber sur la table basse dans ma précipitation.

    — Bonjour, ma puce, dis-je en émergeant à la porte juste alors qu’elle trottinait dans l’allée. Mon Dieu, tu as beaucoup de bagages, non ? Puis-je t’aider ? As-tu besoin d’un coup de main pour quoi que ce soit ?

    — Salut, répondit-elle en me dépassant pour continuer droit devant. Merci, mais tu n’as qu’à leur dire te monter tout dans ma chambre. Je ne porte rien, moi, ajouta-t-elle d’un ton adorable.

    Tu n’as qu’à ?

    Je retrouvai un peu de mes esprits.

    — Je crois que non, commençai-je en m’adressant aussi bien à Sophia qu’au reste de la troupe.

    Les adultes s’étaient rassemblés dans le hall, disparaissant pratiquement sous les affaires de l’enfant.

    — Nous allons laisser tout cela dans l’entrée pour le moment, je pense. Nous monterons (et je pensais vraiment nous) tes affaires plus tard.

    Rien de terrible ne se produisit : ni explosion ni drame. Sa Majesté se contenta de hausser les épaules et de continuer son chemin vers le living en me laissant, la bouche encore grande ouverte, derrière elle, dans son sillage, tandis qu’elle grommelait dans sa barbe quelque chose au sujet des « idiots » et des « incompétents ».

    Honnêtement, cela défiait toute imagination.

     

  • [Film] 1001 pattes

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    Titre original : A bug’s life

     

    Réalisé par : John Lasseter, Andrew Stanton

     

    Date de sortie : 10 février 1999

     

    Genre : Animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h35

     

    Casting : Thierry Wermuth (Tilt), Marie Vincent (Atta), Marie Sambourg (Couette), Dominique Collignon-Maurin (Le Borgne)…

     

    Résumé : Tilt, fourmi quelque peu tête en l'air, détruit par inadvertance la récolte de la saison. La fourmilière est dans tous ses états. En effet cette bévue va rendre fou de rage le Borgne, méchant insecte qui chaque été fait main basse sur une partie de la récolte avec sa bande de sauterelles racketteuses. Fou de rage, ce dernier annonce qu'il reviendra à l'automne prélever le double de sa ration habituelle. Tilt décide alors, pour se faire pardonner, de quitter l'île pour recruter des mercenaires capables de chasser le Borgne.

     

    Mon avis : 1001 pattes est un dessin animé où on rit de la 1ère à la dernière minute. Le « bêtisier », qui se déroule pendant le générique de fin est excellent et reprend parfaitement tous ce qui peut se passer sur un vrai tournage : oubli de texte, décors qui tombent, fou rire etc…
    Ici, pas un humain en vue, on est et on restera dans le monde des insectes.
    Les fourmis, qui avant de faire leur propre récolte pour l’hiver doivent faire celle pour les sauterelles, travaillent sans relâche, malgré quelques petites frayeurs (une feuille coupe la ligne et c’est la panique ; la princesse Atta, qui apprend le métier de reine stresse pour un rien…).

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    Au milieu de tout cela, il y a Tilt. Tilt qui veut aider, qui veut alléger la charge de travail des fourmis mais dont les inventions conduisent la plupart du temps à la catastrophe.

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    La seule à lui faire confiance est Couette, la petite princesse qui n’a pas confiance en elle-même puisqu’elle ne peut pas encore voler.

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    Après une énième catastrophe, cette fois ci lourde de conséquence, Tilt décide de partir à la recherche de mercenaires pour se débarrasser une bonne fois pour toute de ces satanées sauterelles qui les oppriment et surtout de Le Borgne, leur chef, qui exerce un régime de terreur sur tous, y compris sur les siens (avec son frère, il montre un poil plus de patience mais c’est parce que, comme il le dit lui-même : « promis à maman sur son lit de mort de ne jamais te tuer ! »).

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    Parmi les « mercenaires », j’ai beaucoup aimé Marcel, la coccinelle que l’on prend pour une fille jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche pour hurler (Quand Tilt s’exclame : les sauterelles ont peur des oiseaux ; réponse immédiate de l’intéressé qui vient de se colleter avec un moineau : Et je ne les en blâme pas !) ; Cake, qui a des airs de grand méchant mais qui n’est qu’un gros bébé ; ou encore Fil, un phasme bâton qui ne supporte plus de jouer les poteaux (« Je suis là ! La seule branche qui ait les yeux hagards ! »).

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    Il n’y a pas un instant de répit car, même lorsque nous ne voyons que des seconds rôles muets à l’écran, ça court dans tous les sens.
    Autant je n’ai pas accroché avec Toy Story (malgré qu’il soit tout aussi bien fait), autant là, je n’ai pas vu passer les 1h35.
    C’est un DA qui montre qu’en s’unissant on peut venir à bout de l’adversité, et ce même si individuellement, on en serait incapable. Ici chaque personnage a un « handicap » Tilt est maladroit, Atta dépassée par les évènements, Couette trop petite, la reine trop vieille,

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    les mercenaires dans l’ensemble peureux et inefficaces, mais, leurs forces combinées et avec derrière eux l’ensemble de la colonie de fourmis, suffisent à prendre le dessus.