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Selene raconte... - Page 169

  • [Film] Barbie apprentie princesse

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    Titre original : Barbie: Princess Charm School

     

    Réalisé par : Terry Klassen, Ezekiel Norton

     

    Date de sortie : 2011

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h21

     

    Casting : Noemie Orphelin (Blair Willows), Angélique Leleux (Mlle Privet), Claire Tefnin (Delancy Devine), Nathalie Hons (Mme Devine)…

     

    Résumé : Au royaume de Gardania, Blair Willows, une jeune fille de condition modeste, rêve depuis toujours d'intégrer la fameuse école de princesses du pays. Chaque année, une seule et unique fille du peuple est sélectionnée pour y entrer. Quand la sœur de Blair l'inscrit secrètement au tirage au sort, son vœu se réalise enfin. Mais à son arrivée à l'école, elle ne se fait pas que des amies.

     

    Mon avis : Quand son nom est tiré au sort pour intégrer l’école de princesse, dans le but de devenir un jour dame d’honneur, la première réaction de Blair est de refuser. Il faut dire que c’est son travail qui fait vivre sa famille et qui permet de soigner sa mère malade. Mais celle-ci lui fait justement remarquer que si elle obtient son diplôme, elle pourra changer leur vie.

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    Arrivée au château qui sert d’école, Blair est émerveillée mais se heurte immédiatement à Delancy Devine, future reine de Gardania. Celle-ci est vraiment odieuse, elle méprise clairement le peuple qu’elle est censée gouverner et ne se prend pas pour une m***e.

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    Quant à se mère, Dame Devine, elle est horrible et certainement le professeur le plus détesté de l’école. De plus, dès leur première rencontre, on voit bien qu’elle en sait plus sur Blair qu’elle ne le dit.

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    Car un mystère entoure la naissance de Blair, en effet, elle confie à ses amis que sa mère l’a trouvée sur la pas de sa porte alors qu’elle n’avait qu’un an.
    Comme un fait exprès (oui bon ok, ils ne sont pas super subtils chez Barbie), à chaque fois que Blair commet une bourde ou provoque un incident, c’est Delancy qui en est victime (ou responsable par la suite).
    La directrice, émue par Blair et un peu soupçonneuse quant à la haine que lui porte Dame Devine, décide de l’aider à s’intégrer et à s’en sortir mieux face à ses cours.

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    Portia, l’amie de Delancy, est complètement évaporée. Elle vit sur sa propre planète et ce n’est vraiment que parce qu’elle est l’amie (ou plutôt le faire-valoir) de Delancy.

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    Delancy est peut-être une petite peste, mais je crois que c’est plus dû à son désir d’imiter et de satisfaire sa mère qu’à sa nature profonde. A plusieurs reprises elle semble être gênée par les déclarations de sa mère, même si elle n’ose pas intervenir.
    Evidemment le tout est un peu cousu de fil blanc mais les fillettes ne viendront rien venir (ou alors elles en ont déjà trop vu dans leur vie ces pauvres petites).


     

     

  • [Livre] Marie-Antoinette : carnet secret d’une reine

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    Résumé : Qui n'a jamais rêvé de s'immerger dans l'intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d'une belle édition à la fabrication soignée, nous vous proposons de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cécile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet d'une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnes) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette et de ses proches aux pages fictives de son journal intime. Un livre exceptionnel pour les amateurs d'Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

     

    Auteur : Benjamin Lacombe

     

    Edition : Soleil

     

    Genre : Album historique

     

    Date de parution : 03 décembre 2014

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : L’approche choisie par Benjamin Lacombe est une bonne idée. On découvre ainsi les lettres authentiques envoyées à Marie-Antoinette par sa mère, lettres qu’il faut parfois relire pour les comprendre, le style étant très différent de ce à quoi nous sommes habitués de nos jours. A ces lettres, Benjamin Lacombe a ajouté un journal intime fictif de la dauphine puis reine de France en s’appuyant sur les éléments historiques que nous connaissons.
    Marie-Antoinette n’ayant jamais aimé écrire, il a pris soin de faire des entrées espacées, au début desquelles la reine avoue souvent avoir délaissé son journal.
    Il nous reproduit également des lettres des proches de Marie-Antoinette.
    Au début du livre, une préface de l’historienne Cécile Berly, nous éclaire sur le côté historique de l’ouvrage, modérant par exemple le choix de Lacombe de faire de la liaison de Fersen et la reine une chose avérée alors qu’il est probable qu’elle ait plus ressemblé à de l’amour courtois.
    A la fin de l’ouvrage, une mention discrète nous précise que les lettres présentées sur un fond de papier à lettre ont été reproduites à l’identique.

    Le point fort de cet ouvrage, et de la part de Benjamin Lacombe cela n’étonne pas, c’est les illustrations. Parfois un peu dérangeante comme un mélange de Gorjuss et de Tim Burton, mais toujours magnifiques, on ne se lasse pas de les revoir, découvrant à chaque fois de nouveaux détails qui nous avaient échappés.

     

    En extrait, étant donné qu’il n’y a pas de risque de spoiler, le pire des cancres en histoire sachant normalement comment à fini la dernière reine de France, je vous propose de découvrir la dernière lettre de Marie-Antoinette. Cette lettre était adressée à la sœur de Louis XVI, Madame Elisabeth. Cette dernière ne l’a jamais reçue.

    Un extrait : C’est à vous ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien. J’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur. Vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse !

    J’ai appris, par le plaidoyer même du procès, que ma fille était séparée de vous. Hélas ! La pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre. Je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra. Recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur.

    Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils, à son tour, rende à sa sœur tous les soins, les services, que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous. Combien, dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et, dans le bonheur, on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ?

    Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort ! J’ai à vous parler d’une chose bien pénible en mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère sœur ; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas. Un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore quelques pensées. J’aurai voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais, outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.

    Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée. N’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas si il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’il y entrait une fois, je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que dans sa bonté Il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’Il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais, et à vous, ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurai pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis ; l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.

    Adieu ma bonne et tendre sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! Pensez toujours à moi : je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants. Mon Dieu ! Qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu ! Je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre ; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger.

     

  • [Film] Asterix le domaine des dieux

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    Titre original : Astérix, le domaine des dieux

     

    Réalisé par : Louis Clichy, Alexandre Astier

     

    Date de sortie : 26 novembre 2014

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : France, Belgique

     

    Durée : 1h26

     

    Casting : Roger Carel (Astérix), Guillaume Briat (Obélix), Alexandre Astier (Centurion Oursenplus), Alain Chabat (Sénateur Prospectus), Philippe Morier-Genoud (César), Lionel Astier (Cétautomatix), Florence Foresti (Bonemine), Lorant Deutsch (Anglaigus)…

     

    Résumé : Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura  séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux  ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

     

    Mon avis : Le domaine des dieux est l’adaptation de la 17ème BD d’Astérix et Obélix, qui est également la préférée d’Alexandre Astier.
    Le plan machiavélique de Cesar semble être une réussite car, si au début le village est contre l’idée du « Domaine des dieux » et fait tout pour en détruire le projet, lorsqu’il se rend compte que chacun des villageois peut s’enrichir sur le dos des romains, c’est le plébiscite.
    Les seuls à garder la tête froide sont Astérix, Obélix, Panoramix et Assuracetourix (mais lui c’est peut être parce que les romains ne sont pas plus réceptif à son « art » que les gaulois).

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    Même si ce nouvel opus en image 3D est très bien fait, même si Uderzo lui-même a été convaincu par les premiers tests de modélisation, j’avoue que je préfère les versions traditionnelles. Je trouve que cette technologie fait perdre beaucoup de son charme à l’ensemble bien que celle-ci ait permis un rendu très fidèle aux dessins de la BD.
    Heureusement il y a les dialogues et les gags pour nous remettre dans l’ambiance. Comme toujours des jeux de mots, des références cinématographique, voire politiques, qui passeront certainement loin au dessus de la tête des plus jeunes, mais feront sourire les adultes.
    (J’ai particulièrement aimé quand Abraracourcix s’exclame « Je vous ai compris ! » et qu’en voix off un gaulois lui rétorque « à propos de quoi ? »).

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    Petit moment de nostalgie : c’est la dernière fois que nous entendons LA voix d’Asterix. En effet, Roger Carel, qui double le petit gaulois depuis 1967, a déclaré qu’il s’agissait là de sa dernière prestation.

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    Pour le prochain film d’animation, Asterix aura donc une voix différente (à moins qu’un imitateur ne soit engagé pour le doublage ?), ce qui sera sans doute un choc pour ceux qui le suivent depuis longtemps.


     

     

  • C'est lundi que lisez vous #48

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?



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    Voici l'avancement de mes lectures des livres qui ne rentrent dans aucun challenges (je n'ai mis les images que des listes où j'ai rayé au moins un livre):

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    A compter d'aujourd'hui (d'hier en fait mais on va pas chipoter), j'attaque les livres qui entrent dans le challenge du printemps: livres compris entre 73 et 349 pages. Pour les trois prochains mois, je vais me concentrer sur ces livres là: 

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  • [Livre] A couteaux tirés

     

    Je remercie la masse critique Babelio et les éditions Presse de la cité pour cette lecture

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    Résumé : Henry Pelham se rend en Californie et revoit à cette occasion Celia Favreau, son ancienne maîtresse. Tous deux ont été agents secrets, à Vienne, et ne se sont pas revus depuis l'attentat terroriste qui a coûté la vie à cent vingt personnes dans un avion, cinq ans plus tôt. Celia a quitté la CIA et a fondé une famille. Malgré les sentiments qu'il éprouve encore, Henry a aujourd'hui une mission à remplir : découvrir ce qu'elle sait sur cette terrible journée où tout a basculé. Un huis clos époustouflant où un simple dîner de retrouvailles, du moins en apparence, se transforme en habile joute verbale, chacun jonglant entre discussion personnelle et professionnelle, chacun poussant l'autre dans ses retranchements pour sauver sa peau...

     

    Auteur : Olen Steinhauer

     

    Edition : Les presses de la cité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 10 mars 2016

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Le livre se découpe en parties : Les parties racontées par Henry se déroulent 5 ans après un attentat en Autriche qui a fait 120 morts dans un avion. Henry enquête sur ce qu’il s’est passé cette journée-là : il cherche un responsable, peut être un agent double. Lorsqu’il donne rendez-vous à Celia, celle-ci a quitté les services secrets et n’est pas emballée à l’idée de revenir sur cette histoire.

    Les parties racontées par Celia se passent au moment de l’attentat et on voit en temps réel comment elle a vécu cette affaire, ce qu’elle a fait, qui elle a contacté etc…

    D’ailleurs son interprétation des faits est souvent contraire à celui d’Henry, surtout en ce qui concerne leur relation.

    Au milieu du livre, il n’y a aucune trace d’un quelconque coupable au sein des services secrets, du moins aucun que j’ai décelé.

    Au fil de la lecture, cependant, j’ai acquis une certitude et je commence à développer une hypothèse.

    Ma certitude est que peu importe que Celia soit coupable ou non, Henry a décidé d’en faire un bouc-émissaire car elle vit à présent à l’écart de tout, ce qui l’isole de ceux qui pourrait s’élever contre sa mise en cause et donc son exécution.

    Quant à mon hypothèse, c’est que Celia n’est pas la taupe, elle ne l’a jamais été, mais elle sait peut-être de qui il s’agit et a essayé de protéger cette personne et cela se retourne contre elle. Je pense que confier l’enquête sur la recherche de la taupe à Henry, reviendrait à confier l’enquête sur les meurtres du fils de Sam à David Berkowitz. Je me trompe peut-être, mais chaque conversation, chaque pensée des protagonistes, les transcriptions des enregistrements… tout me laisse penser à ça… et tout me laisse penser que Celia n’est pas aussi sans ressources que l’imagine Henry.

    Je ne sais pas si elle l’a percé à jour, mais il se passe quelque chose. Est-ce une coïncidence ? Est-ce quelque chose de totalement différent (une autre affaire par exemple) ? Est-ce que je me fais des idées parce que le personnage d'Henry est limite paranoïaque et que je forge mes convictions sur son attitude ? Il faudra, je pense, attendre la fin du livre pour voir mes hypothèses confirmées ou infirmées.

    Un extrait : Je pousse la porte du restaurant Le Rendez-Vous avec une demi-heure d’avance. La présence d’un bar m’apparaît comme un heureux présage, même si je ne vois de bouteilles nulle part. Je suis accueilli par une jeune évaporée toute de noir vêtue, qui a rassemblé ses cheveux en une queue-de-cheval haute et tient un iPad à la main.
    La salle a beau être vide, elle me demande :

    - Vous avez réservé ?

    - Oui, mais il est encore tôt. J’aimerais boire un verre.

    - C’est à quel nom ?

    - Harrison. Euh, non, Favreau.

    - Dix-neuf heures, confirme-t-elle à l’adresse de l’iPad. Je peux vous installer maintenant, si vous le souhaitez.

    Pendant les différents vols, je me suis raccroché à l’image de ma destination finale pour me motiver : un long comptoir et un tabouret sur lesquels reposer mon corps épuisé. C’est ce que je veux que Celia voie en arrivant : un homme occupant sa place d’homme.

    - Je préfère attendre au bar, dis-je en la contournant.

    C’est avec un immense soulagement que je m’assois à l’extrémité du comptoir en laiton martelé. Un jeune barman alerte, tout en noir lui aussi, qui a si soigneusement sculpté sa barbe de trois jours qu’elle paraît peinte sur sa peau, me gratifie d’un petit sourire. Je commande le martini gin dont je rêve depuis vingt-quatre heures.

    - Désolé, nous ne servons que du vin.

    - C’est une blague ?

    Il hausse les épaules, avant de me tendre une carte plastifiée sur laquelle figure la liste des crus proposés.
    Nous sommes au pays du vin, après tout… Je commence à étudier les différents cépages, mais les noms composés ne tardent pas à se brouiller devant mes yeux. Je n’y connais rien. Je referme la carte.

    - Quelque chose de corsé et de bien frais.

    - Blanc ou rosé ?

    - Pour le coup ça m’est égal. Je veux juste un vin sec.

    Je le regarde sortir une bouteille du frigo, puis se colleter un long moment avec le tire-bouchon avant de réussir à l’ouvrir. Il me sert sans aucune élégance : le blanc glougloute et éclabousse le bar. Conscient de sa maladresse, il m’adresse un sourire embarrassé.

    - C’est mon premier jour, désolé.

    Ce qui me le rend un tout petit peu plus sympathique.
    Il pousse vers moi un verre rafraîchi, rempli de ce qui se révèle être un chardonnay de chez Joullian, produit au plus profond de la vallée de Carmel. Il pose à côté un bol de noix de macadamia, me fait un clin d’œil et, l’air encore gêné, s’éloigne.
    Le long miroir en face de moi m’offre une vue dégagée sur la salle.
    Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais. Certainement pas à ça, en tout cas.

     

  • Le tiercé du samedi #46

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont fait rire aux larmes alors que vous broyiez du noir avant de les commencer

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Embrouilles à Manhattan

     

     

     

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    Tout tient dans les personnages qui sont hilarants et très attachants.

     

     

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    Le merveilleux divorce de Juliette B.

     

     

     

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    Juliette est une vraie Bridget Jones avec enfants. 

     

     

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    Les tribulations d'une jeune divorcée

     

     

     

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    C'était mon premier Agnès Abecassis et, excepté sa suite, j'ai moins accroché avec ses autres livres. Pas tellement parce qu'ils sont moins bons mais parce que j'ai vraiment adoré celui là. Je ne sais pas de qui, de Deborah ou de ses copines est la plus déjantée, mais quand elles sont ensembles, il y a du soucis à se faire.
    L'histoire est tellement proche de la réalité qu'on se retrouve forcément dans une des anecdotes relatée.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous refuseriez de lire même si votre vie en dépendait (ça peut être un auteur).

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!


  • [Livre] L'enfant que personne n'aimait

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    Résumé : " Nous avons faim, Justin, trouve-nous quelque chose ", répètent ses frères. Mais il n'y a rien à manger. Justin sent les larmes monter, la colère l'envahir aussi. Qu'est-il donc censé faire ? Justin n'a que cinq ans, ses frères ont deux et trois ans. Leur mère, héroïnomane, les a laissés seuls et affamés. Une fois de plus. La fois de trop : ce jour-là, Justin a mis le feu à la maison. Six ans et vingt foyers d'accueil plus tard, Justin est enfin arrivé dans une famille aimante qu'il a, au départ, tout fait pour rejeter. 
    Jusqu'au moment où il s'est progressivement ouvert et confié. Là, il est devenu évident qu'il avait atrocement souffert, au-delà de l'imaginable et du supportable...

     

    Auteur : Casey Watson

     

    Edition : City Editions français

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2012

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : J’ai découvert cet auteur avec « la petite fille qui criait au secours ». En le lisant j’ai pu constater que c’était son second roman, sur le second enfant confié à ses soins et elle cite de temps en temps Justin, celui avec lequel elle a commencé sa « carrière » de famille d’accueil.
    C’est comme ça que je me suis retrouvée avec « l’enfant que personne n’aimait » entre les mains, pour découvrir ce premier enfant et cette première expérience qui n’a pas dû être de tout repos si on en croit le résumé.

    J’apprécie moins Casey Watson que d’autres personnes exerçant les mêmes fonctions qu’elle parce qu’elle semble toujours chercher la reconnaissance chez les enfants placés.
    Ce qui m’a frappé dans son autre livre, et que je retrouve ici est qu’elle passe des jours à décorer la chambre qui va accueillir l’enfant, selon les goûts qu’elle imagine qu’il va avoir, et qu’elle s’attend à des cris émerveillés voire à voir le gosse se jeter dans ses bras éperdu de bonheur devant une telle chambre.
    Elle oublie un peu vite que ces gamins n’ont confiance en personne, qu’ils ne la connaissent pas et qu’une chambre qui a déjà l’air d’appartenir à un autre ne va pas forcément leur plaire ou les mettre à l’aise.
    Je me demande si elle a choisi ce travail par amour des enfants, ou pour le regard des autres : « quelle femme courageuse »…
    La réalité du travail qu’elle a choisi va vite lui remette les pieds sur terre, même si elle et sa famille vont commettre de nombreuses erreurs dues à leur inexpérience.
    Casey a beaucoup de mal avec les services sociaux. Elle ne supporte pas ceux qui traitent les enfants comme des dossiers sans se préoccuper d’eux plus que ça et le protocole qu’on lui impose lui pèse parfois car il n’est pas toujours dans le meilleur intérêt de l’enfant.
    Je crois que le plus dur pour Casey dans ce premier placement a été d’accepter le fait qu’elle ne ferait que passer dans la vie des enfants qui lui sont confiés, que son rôle n’est que de les remettre sur les rails avant de passer la main à une famille d’accueil traditionnelles. Et que les enfants, s’ils peuvent décider de rester en contact avec elle après leur départ, peuvent tout aussi bien décider de couper les ponts.
    Entre chaque enfant qui leur est confié, Casey et son mari n’ont que deux semaines de vacances et leur référant lui rappelle constamment que, même si elle doit se donner à fond pour les enfants qui sont placés chez eux, elle doit s’endurcir et ne pas oublier que ce qu’elle fait est un travail.

    Un extrait : J’avais rencontré Justin le mardi précédent. À vrai dire, cela ne faisait qu’une semaine qu’on nous avait suggéré ce placement, et huit jours que j’avais quitté mon travail à l’établissement secondaire de notre village. La semaine avait été intense, car tout était arrivé très vite.

    Et, même si Mike et moi n’étions pas encore habitués à ce mode de fonctionnement, nous avions saisi la gravité de la situation. John Fulshaw, notre contact dans l’agence de placement en famille d’accueil, avait été très clair : ce n’était pas une décision à prendre à la légère. Nous ne savions pas encore à quel point il avait raison.

    John avait été désigné comme notre contact dès notre inscription à l’agence, et nous nous sommes immédiatement bien entendus. Nous le connaissions assez bien, désormais, et, si John se faisait du souci, je ne pouvais que m’inquiéter. Cela dit, nous ne nous attendions pas à ce que les choses soient faciles. Mike et moi ne nous étions pas engagés dans l’accueil traditionnel. Nous étions censés pratiquer une sorte d’accueil intense, sur du court terme, en appliquant un nouveau programme de gestion du comportement. Après que ce concept eut été testé avec beaucoup de succès aux États-Unis, certaines municipalités du Royaume-Uni avaient décidé de le financer. Il concernait les enfants considérés comme « non plaçables » – ceux qui avaient déjà été en familles d’accueil et pour qui la seule autre option était d’être confiés de façon permanente à une institution. Mais pas n’importe quelle institution ; en principe, ils avaient déjà essayé les maisons d’enfants : il s’agissait malheureusement de centres d’éducation surveillée, la plupart de ces jeunes étant coupables de délits.

    — Le problème, m’avait dit John lors de notre première conversation au sujet de Justin, c’est que nous savons très peu de choses sur lui et son passé. Et ce que nous savons n’est pas d’un grand secours. Depuis ses cinq ans, il a été placé dans vingt foyers différents, sans succès. Il a connu plusieurs familles d’accueil et maisons d’enfants. Autant dire que vous êtes plus ou moins notre dernière chance. J’aimerais donc venir vous parler de lui, à tous les deux. Demain, si je ne vous prends pas trop au dépourvu.

    Notre petite famille avait discuté de ce coup de fil toute la soirée, tentant de déduire ce que nous pouvions du peu d’informations révélées par John au sujet de l’enfant qu’il voulait nous confier. Qu’avait pu faire ce garçon pour avoir connu vingt échecs de placement en seulement six ans ? C’était incompréhensible. Pourquoi était-il perturbé au point d’être « non plaçable » ? Mais, étant donné le peu d’éléments dont nous disposions, il était inutile de spéculer. Nous saurions bien assez tôt de quoi il en retournait.

    Toutefois, le lendemain matin, John ne nous avait pas appris grand-chose de plus. Aussitôt le café servi, il nous avait confié ce qu’il savait.

    — Au départ, c’est une voisine qui a prévenu les services sociaux. Justin avait été plusieurs fois chez elle pour réclamer à manger.

     

  • [Film] Antartica, prisonnier du froid

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    Titre original : Eight Below

     

    Réalisé par : Frank Marshall

     

    Date de sortie : 26 avril 2006

     

    Genre : Aventure, Young Adult

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h

     

    Casting : Paul Walker, Jason Biggs, Bruce Greenwood…

     

    Résumé : Alors qu'ils mènent une expédition scientifique en plein Antarctique, le guide Jerry Shepard et le géologue Davis McClaren sont victimes d'un accident qui aurait pu être fatal si leurs chiens de traîneau ne les avaient pas tirés d'affaire.
    Evacués d'urgence dans des conditions extrêmes, Jerry est contraint d'abandonner ses chiens au cœur d'un des hivers les plus redoutables que la zone polaire ait connus.
    Livrés à eux-mêmes, les huit animaux vont tenter de survivre dans une nature aussi majestueuse qu'hostile. Incapable d'oublier ses compagnons à quatre pattes, Jerry tente par tous les moyens de retourner sur place, mais les conditions météo l'en empêchent. Face aux pires conditions qui soient, humains et chiens vont tout affronter pour se retrouver...

     

    Les récompenses : Le film a été nommé dans la catégorie « Avant-première » au festival du film Jules Verne 2006.

     

    Mon avis : Le film est un remake d’un film japonais de 1983, lui-même tiré d’une histoire vraie, bien plus tragique. Dans celle-ci, les chiens, au nombre de 15, sont laissés sur place car une équipe doit remplacer la première. Mais les conditions météo empêchent cette seconde équipe d’atteindre la base. 7 des 15 chiens ne parviennent pas à se détacher et meurent de faim et de froid. Sur les 8 qui ont réussi à se défaire de leurs colliers, seuls deux chiens survivront, après avoir été livrés à eux-mêmes pendant un an.
    Comme on a ici un Disney, je le regarde confiante, ça ne finira pas aussi mal ! (Un Disney ne finit JAMAIS aussi mal !!!).
    L’histoire de base, à savoir les animaux dans un environnement hostile et leurs humains qui essaient de les retrouver, me fait penser à un autre film Disney : « L’incroyable voyage » dans lequel un chat et deux chiens traversent des régions montagneuses pour rejoindre la maison de leurs maîtres, se croyant abandonnés.
    Ici, les chiens sont dans un climat bien plus hostile (base en antarctique, tempête de neige violente) et ils ne doivent pas retrouver simplement leur chemin, mais survivre.

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    Au fur et à mesure du film, on voit s’afficher la date et le nombre de jours que les chiens ont déjà passés livrés à eux-mêmes : 15 jours, 133 jours, 152…
    Ils ont été sympas chez Disney, je n’ai commencé à pleurer qu’à la moitié du film ! Mais je n’ai plus pu m’arrêter…
    A chaque fois qu’un moment grave se produisait, je me disais : non, ça va aller, c’est un Disney après tout….
    Le pire, ici, c’est l’indifférence de tous. Jerry est le seul à se préoccuper du sort des chiens, à s’en vouloir d’avoir du les laisser.

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    Pour tous les autres, les chiens ne sont au final qu’un outil de travail et même si leur perte les peine, ça ne les empêche pas de continuer leur vie tranquillement sans y penser plus que cela. Mais devant l’obstination de Jerry, certains finissent par changer d’avis (plus par amitié pour Jerry que pour les chiens, je pense).
    L’attaque de l’otarie géante est percutante même si celle-ci, vue de près, ne m’a pas semblée faire très réelle (bon ok, j’avais les yeux à moitié fermés pendant la scène).
    On a beau se douter que dans un Disney, l’histoire ne peut pas être totalement tragique, on ne peut pas s’empêcher de s’angoisser : les chiens seront-ils vivants ? Combien d’entre eux ont-ils survécu ? (D’ailleurs heureusement qu’ils n’ont pas mis en scène exactement l’histoire dont est tiré le film, parce que je crois que je n’y aurais pas survécu !).
    A chaque fois que je vois les chiens, je ne peux pas m’empêcher de les compter, mais comme le réalisateur est un sadique, on ne sait jamais si on les voit tous ensemble.

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    On parle souvent des yeux de cocker, mais je vous garantis que les yeux de huskies n’ont rien à leur envier !
    Pendant la dernière demi-heure, j’avais envie de crier à Jerry et ses amis : Mais bougez-vous !!!! (Ce qui est injuste, ils font ce qu’ils peuvent !).
    A la fin, à force de pleurer et de compter et recompter les chiens (je suis têtue), je n’ai carrément plus les yeux en face des trous !
    Il ne faut vraiment pas que je vois ce genre de films trop souvent, c’est mauvais pour mon cœur !


     

  • [Livre] Amélia

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    Résumé : À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. En dépit d'un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l'écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. C'est en tout cas ce que croit Kate, jusqu'à ce matin d'octobre où elle reçoit un appel de l'école. On lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu'elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d'ambulances et de voitures de police. Elle ne reverra plus jamais sa fille. Amelia a sauté du toit de l'établissement.
    Désespoir et incompréhension. Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Rongée par le chagrin et la culpabilité, Kate tente d'accepter l'inacceptable... Mais un jour, elle reçoit un SMS anonyme qui remet tout en question : « Amelia n'a pas sauté. »
    Obsédée par cette révélation, Kate s'immisce alors dans la vie privée de sa fille et réalise bientôt qu'elle ne la connaissait pas si bien qu'elle le pensait.
    À travers les SMS, les mails d'Amelia, les réseaux sociaux, elle va tenter de reconstruire la vie de son enfant afin de comprendre qui elle était vraiment et ce qui l'a poussée à monter sur le toit ce jour-là. La réalité qui l'attend sera beaucoup plus sombre que tout ce qu'elle avait pu imaginer.

     

    Auteur : Kimberly McCreight

     

    Edition : Cherche Midi

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 27 Août 2015

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Ce n’est pas un coup de cœur, mais on en est pas loin.
    Sans même lire le livre, on sait qu’Amelia est morte. La police conclue, un peu rapidement, à un suicide. Sa mère, Kate, va recevoir un texto anonyme lui disant que sa fille n’a pas sauté. A partir de là, elle va tout faire pour découvrir ce qu’il s’est exactement passé.
    Le livre est un récit à deux voix. D’une part, nous avons Kate, racontée à la troisième personne, qui découvre la vie de sa fille, après la mort de celle-ci, en fouillant ses affaires, son portable, son ordinateur… De l’autre, nous avons Amelia, qui raconte elle-même (donc à la première personne) ces mêmes évènements au moment où elle les a vécu.
    La partie de Kate se déroule donc de la mort de sa fille, le 24 octobre, jusqu’au 30 novembre (durée de son enquête).
    La partie d’Amelia débute un mois et demi avant son décès, le 14 septembre.
    Avant certaines des parties de Kate, on peut lire des extraits de ses journaux intimes datant de l’époque de la conception et de la naissance d’Amelia.
    Avant les parties d’Amelia, on peut voir des statuts facebook, des transcriptions de textos reçus et envoyés ainsi que les publications d’un blog de potins dans le style de « Gossip girl » se nommant gRaCeFULLY.
    Au fil des pages, on voit les évènements tels qu’ils se sont exactement passés, puis on voit Kate les interpréter, parfois de travers. On voit aussi Kate découvrir des choses sur ces évènements que sa fille ignorait.
    La culpabilité de Kate est énorme et elle réagit souvent par l’agressivité envers les différents protagonistes. On peut la comprendre car chacun d’entre eux est susceptible d’en savoir plus qu’il ne le dit sur Amelia et, au chagrin et à la colère bien compréhensible qu’elle ressent devant la mort de sa fille s’ajoute ce sentiment que si elle avait été plus présente, si elle n’avait pas donné tout son temps à sa carrière, si Amelia avait pu lui parler, rien ne serait arrivé.
    Pourtant rien n’est moins sûr. Car ce que vit Amelia, pendant deux mois est un véritable harcèlement scolaire.
    La livre décrit bien l’univers adolescent, ses codes, ses « obligations », l’importance de la réputation, et surtout ces « populaires » (surtout les filles) qui, semblant au-dessus des règles et se fichant des conséquences de leurs actes, décident de qui a le droit de vivre tranquillement ou non. Quand elles trouvent une victime, ces membres de gangs en jupes plissées, n’ont plus rien d’adolescentes mais se transforment en hyènes s’acharnant sur celui ou celle qui a eu le malheur de leur déplaire.

    Kate va devoir démêler les fils de ces « relations » sociales toxiques, trouver qui envoie les mots, les textos.
    Si j’ai un reproche à faire à ce livre, c’est l’absence de conséquences sérieuses pour certains protagonistes.
    La personne qui écrit le blog, l’adolescente la plus acharnée contre Amelia, certains membres de l’administration qui ont cherché à minimiser les faits, quitte à faire de l’obstruction, s’en sortent bien avec comme seule punition de « devoir vivre avec ce qu’ils ont fait ». J’aurais préféré des conséquences plus sévères, en lien avec la justice, surtout dans un pays où on fait des procès à tout propos.
    C’était une excellente lecture.

    Un extrait : « Kate Baron à l’appareil.

    − Oui, madame Baron, répondit la femme à l’autre bout du fil. C’est madame Pearl, la CPE de Grace Hall. »

    Un appel urgent. Comment se faisait-il que sa fille ne lui ait même pas traversé l’esprit ?

    « Il est arrivé quelque chose à Amelia ? »

    Les battements de son cœur s’étaient accélérés.

    « Non, non, elle va bien, répondit Mme Pearl avec un soupçon d’agacement. Mais il y a eu un incident. Amelia est exclue pendant trois jours, c’est une sanction immédiate. Il va falloir que vous veniez signer une fiche de sortie et que vous la rameniez à la maison.

    − Exclue ? Que voulez-vous dire ? »

    Amelia n’avait jamais eu de problème de toute sa vie. Ses professeurs ne tarissaient pas d’éloges à son propos : brillante, créative, réfléchie, concentrée. Elle excellait en sport et était inscrite à toutes les activités extrascolaires imaginables. Elle était bénévole une fois par mois à CHIPS, une soupe populaire locale, et apportait régulièrement son aide lors des manifestations organisées avec le lycée. Exclue temporairement ? Non, pas Amelia. Kate, malgré son travail accaparant, connaissait sa fille. Vraiment. Il y avait erreur.

    « Oui, Amelia a été exclue trois jours, répéta Mme Pearl, comme si cela répondait à la question pourquoi. Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons la laisser partir qu’avec un parent ou un tuteur. Cela vous pose-t-il problème, madame Baron, de venir la chercher ? Nous avons conscience que vous travaillez à Manhattan et que le père d’Amelia n’est pas disponible. Mais malheureusement, le règlement scolaire est ce qu’il est. »

    Kate s’efforçait de ne pas se mettre sur la défensive. Elle n’était même pas sûre de percevoir le moindre jugement dans la voix de Mme Pearl. Seulement, au fil des ans, elle avait subi son lot de questions gênantes, de regards interrogateurs et de désapprobation à peine déguisée. Ses propres parents semblaient toujours considérer sa décision de mener à terme sa grossesse non désirée, alors qu’elle était encore à la faculté de droit, comme une forme particulièrement perverse de démence criminelle. Et en effet cette décision ne lui ressemblait pas. Sa vie entière, Kate avait toujours fait la bonne chose au bon moment, dans tous les domaines, excepté celui des hommes. À dire vrai, avec les hommes, elle avait toujours manqué de perspicacité. Cependant, garder son bébé n’avait pas été une décision prise à la légère, et elle ne la regrettait pas.

    « J’arrive tout de suite, je pars immédiatement. Mais pouvez-vous au moins me dire ce qu’elle… »

    Kate s’interrompit, l’avocate en elle lui rappelant soudain qu’elle devait choisir soigneusement ses mots. Elle n’était pas prête à admettre la culpabilité de sa fille.

    « De quoi Amelia est-elle accusée, au juste ?

    − J’ai bien peur que les questions disciplinaires ne puissent être abordées au téléphone, répliqua Mme Pearl. Il y a des règles de confidentialité, des procédures mises en place. Je suis sûre que vous comprenez. M. Woodhouse, le proviseur, vous donnera les détails tout à l’heure. Vous pensez arriver quand, exactement ? »

    Kate regarda sa montre.

    « Je serai là dans vingt minutes.

    − Si c’est le mieux que vous puissiez faire, repartit Mme Pearl d’un ton qui laissait penser qu’elle aurait préféré dire quelque chose de nettement moins conciliant. J’imagine que ça ira. »

     

    Vingt minutes, c’était extrêmement ambitieux. Victor avait bruyamment protesté quand Kate avait essayé de conclure la réunion en avance. Au final, elle n’avait eu d’autre choix que d’appeler Jeremy.

    « Je déteste faire ça », lui dit-elle en venant à sa rencontre dans le couloir qui menait à la salle de conférences.

    Et c’était vrai. Elle détestait partir ainsi en pleine réunion. C’était quelque chose que Daniel − son ancien camarade de la faculté de droit ultracompétitif et désormais coassocié junior, sans enfant et depuis longtemps divorcé − n’aurait jamais fait, quand bien même il aurait été victime d’une hémorragie interne.

    « Mais le lycée d’Amelia a appelé. Je dois aller la chercher.

    − Pas de problème. D’ailleurs, tu viens juste de m’épargner un rendez-vous avec Vera et les entrepreneurs qui s’occupent de notre nouvel appartement. Je préfère de loin une réunion client avec Attila le Hun à une conversation sur les murs porteurs », la rassura Jeremy avec un de ses fameux sourires.

    Il passa la main dans ses cheveux prématurément argentés. Il était grand, séduisant et, comme d’habitude, d’allure élégante dans sa chemise à rayures roses.

    « Tout va bien ?

    − Je ne sais pas, répondit Kate. Apparemment Amelia s’est mise dans je ne sais quel pétrin, mais ça n’a pas de sens. Elle n’est pas du genre à s’attirer des problèmes.

    − Amelia ? Je viens juste de chanter ses louanges dans ma lettre de recommandation pour le programme d’été de Princeton, alors je ne suis peut-être pas objectif, mais je n’y crois pas une seconde. »

    Jeremy posa une main compatissante sur l’épaule de Kate et sourit de nouveau.

    « Tu connais ces écoles privées. D’abord elles accusent, ensuite elles posent des questions. Qu’importe ce qui s’est passé, je suis sûr qu’il y a une explication logique. »

    Il n’en fallut pas plus à Kate pour se sentir un peu mieux. C’était Jeremy tout craché : toujours le mot juste. Juste et manifestement sincère, même aux oreilles de Kate, qui pourtant le connaissait bien.

    « Victor est furieux, commenta-t-elle en désignant la porte close de la salle de conférences. J’ai un peu l’impression de te jeter en pâture aux loups.

    − Ne t’inquiète pas. »

    Il eut un geste nonchalant de la main. Il pouvait travailler jusqu’à l’aube avant d’enchaîner au tribunal avec une cause perdue face à un adversaire agité et un client insatisfait sans jamais se départir de son attitude on-est-tous-copains.

    « Je peux gérer Victor Starke. Va donc t’occuper d’Amelia. »

     

  • [Film] A l'aveugle

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    Titre original : A l’aveugle

     

    Réalisé par : Xavier Palud

     

    Date de sortie : 7 mars 2012

     

    Genre : Thriller

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h34

     

    Casting :Jacques Gamblin, Lambert Wilson, RaphaëlleAgogué…

     

    Résumé : Le cadavre mutilé d’une jeune femme est retrouvé à son domicile. Pas d’effraction, pas de témoin : le crime est parfait. L’enquête est confiée au commandant Lassalle, un flic expérimenté et solitaire, détruit par la mort de sa femme. Alors que d’autres meurtres tout aussi sanglants sont perpétrés, Lassalle est intrigué par la personnalité d’un aveugle, Narvik. Mais l’alibi du suspect est plausible et son infirmité le met hors de cause. Un étrange duel, telle une partie d’échecs, s’engage alors entre les deux hommes.

     

    Mon avis : Comme quoi, les français sont capables de faire des polars flippants !
    Dès la fin de la première scène : musique bien pourrie (comprendre dans mon immense mauvaise foi : qui m’a foutu d’entrée une sacrée trouille !).
    Lambert Wilson, qui joue l’aveugle Narvik, a une longue filmographie, mais c’est la première fois que je le vois dans ce genre de rôle (Je l’ai vu jouer Racine dans Marquise, Le comte De Chabannes dans la princesse de Montpensier ou encore le vicomte de Montmort dans suite française).

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    Jacques Gamblin campe à la perfection le flic râleur, bourru, pas trop porté sur le règlement et têtu comme une bourrique. Le fait qu’il porte le deuil de sa femme, décédée deux ans plus tôt et dont il n’arrive pas à se remettre de la disparition semble excéder sa hiérarchie (j’ai été choquée par le : « trouve toi une autre gonzesse », de sa supérieure).

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    Le film reste « tout public » : jamais on ne voit quoi que ce soit de vraiment horrible : la première victime est intacte quand on la quitte (bon morte, mais intacte) et on sait qu’elle a été mutilée à travers les dialogues, l’explosion n’est qu’auditive, les coups de feu, généralement hors champ… c’est glauque, mais light…
    La musique soutient bien le coté angoissant du film sans prendre le pas sur les dialogues comme cela arrive souvent dans les productions américaines.
    On n’arrive pas à détester Narvik. On sait dès le début que c’est le tueur, mais d’une part on se demande comment Lassalle va bien pouvoir arriver à prouver qu’un aveugle puisse commettre des meurtres et d’autre part, on reste intrigué par les motivations de Narvik qui n’a pas franchement le profil du sociopathe. Alors on ne cesse de se demander : tueur, oui, mais pourquoi ? Et s’il avait une bonne raison ?
    Et contrairement aux films américains, il n’y a pas LA grande histoire d’amour qui résout tout ou aide à le faire. Même s’il y a une attirance entre Lassalle et sa jeune collègue, on sent bien que celui-ci n’est pas psychologiquement disponible et elle ne va pas insister lourdement sur le mode : je t’aurais à l’usure (Dans les productions américaines, c’est limite du harcèlement sexuel sur les enquêtes).
    Tout est bien dosé : la noirceur, les problèmes de chacun, l’humour de certains dialogues.
    Au final, même si l’enquête est rondement menée, peut-être même un peu trop, c’est un polar bien plus crédible que beaucoup que j’ai pu voir jusque là.