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Selene raconte... - Page 165

  • [Livre] Dylan Dubois

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    Résumé : Après un an en foyer, Dylan, un garçon de 16 ans tendre et soli- taire, rentre chez lui… où une surprise l’attend : son père a trouvé une remplaçante à sa mère, partie trois ans plus tôt.A priori, Dylan n’a rien contre Cynthia, sa séduisante belle-mère. Sauf quand elle met son chien Rusty dehors « parce qu’elle ne supporte pas son odeur ». Et puis, Dylan ne comprend pas pour- quoi c’est elle qui fait la pluie et le beau temps dans la maison alors qu’elle passe ses soirées à se faire draguer dans les bars. Il ne comprend pas non plus pourquoi son père mute caniche dès qu’elle le siffle… Mais le pire, c’est quand il finit par comprendre. Cynthia n’est pas seulement une belle-mère désagréable et égoïste : c’est une veuve noire, une machine à diviser, à manipuler et démolir les autres.
    Là, il n’a plus qu’une issue : se tirer avec Rusty, direction la forêt, le seul endroit où il se sent en sécurité, pour aller voir si ailleurs a plus de sens qu’ici.

    Auteur : Martine Pouchain

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 04 novembre 2015

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé l’histoire en elle-même qui est prenante et bien construite. On voit bien l’évolution et la dégradation des relations entre Dylan et sa belle-mère, tout comme l’attitude de mollusque de son père.
    D’ailleurs Dylan est vraiment patient, il prend sur lui énormément je trouve. Parce que cette nana est vraiment une plaie. Ça m’étonne même qu’elle ait ce pouvoir sur les autres parce que bon, la « beauté », ça ne fait pas tout non plus, d’autant que Dylan précise qu’elle est belle, certes, mais sans plus. Son attitude est si détestable que ses compagnons devraient avoir envie de l’épingler contre un mur.
    Si encore c’était une bonne mère, on pourrait lui trouver des bons côtés, mais elle est odieuse avec le pauvre petit bonhomme qui a le malheur d’être son fils.
    On assiste également à l’évolution de la relation entre Tobie et Dylan. D’ailleurs je comprends parfaitement qu’avec le modèle familial qu’il a eu (et qu’il aujourd’hui, d’ailleurs), Dylan soit réticent à l’idée d’être en couple. Il a tellement peur de reproduire les schémas qu’il voit se dérouler devant lui.
    Durant son périple (il se débrouille bien quand même avec juste 20€ au départ), il rencontre toute sorte de gens et il est presque surpris du nombre qui lui apporte de l’aide (nourriture, gîte, argent….). Je mets un bémol sur Diane, mais bon, c’est une opinion personnelle….

    En revanche, il y a quelques bémols qui ont rendu ma lecture moins agréable que je n’en ai l’habitude pour un roman des éditions sarbacane et qui font que ce roman est une petite (mais toute petite) déception.
    En premier lieu, ce qui m’a le plus hérissé les poils à chaque fois que je l’ai lu, au point de gêner ma lecture sur quelques pages après chacune de ces « visions d’horreur », c’est le mot T-shirt. Dans la mesure où il s’agit d’un mot anglais, je trouve normal qu’on l’écrive T-shirt ou à la rigueur tee-shirt, mais là, on le trouve systématiquement orthographié ticheurte. Je ne comprends même pas que ce soit passé à la correction. Et qu’on ne vienne pas me parler de francisation, je doute que l’auteur écrive ouiquinde pour week-end.
    Au milieu du roman, nouvelle énormité : « Je m’endors comme une mouche ». Méconnaissance des expressions (on dit comme une souche, et non comme une mouche), coquille ou humour ? Dans ce dernier cas, je veux bien qu’on m’explique la blague, parce qu’elle m’est passée au-dessus de la tête…
    Enfin, l’explication sur les martinets est affligeante. Si l’auteur s’était documentée, elle aurait su que oui, le martinet à des pattes, bien qu’elles soient petites et faibles et que donc, oui, il lui arrive de se poser, même si c’est extrêmement rare (croit-elle qu’il couve ses œufs en vol ?).

    Alors ce roman, c’est comme la beauté de Cynthia, il est bien mais sans plus et j’ai du mal à comprendre l’engouement qu’il a suscité…

     

    Un extrait : « Un homme ne doit pas rester seul trop longtemps, m’avait dit un jour la vieille Simone. Il n’y en a pas beaucoup qui ont le mental assez solide pour le supporter ».
    Cette fois, ça y était, le paternel avait trouvé quelqu’un.
    Pendant les derniers mois de mon séjour au foyer, ses coups de fil étaient devenus de plus en plus intermittents. C’est seulement sur le trajet de la gare jusqu’à chez nous qu’il s’est décidé à me briefer sur son actualité. On était arrivés à la voiture sans un mot échangé en dehors de salut, ça va ?, dans la gêne de se retrouver. On n’a jamais été des grands bavards ni l’un ni l’autre, mais là, on atteignait nos sommets. Une fois le moteur en marche, il m’a lâché le morceau comme quoi il y avait du nouveau.
    « Du nouveau ?
    - Oui, il a précisé un peu gêné, elle s’appelle Cynthia. »

    Avant qu’il ne mette la nouvelle femme de sa vie sur notre tapis, je pensais à la maison, à Rusty, et à comment ça me rendait heureux de les retrouver. Je rentre chez moi ! Je me répétais cette phrase en boucle à l’intérieur où elle faisait pétiller mon plaisir. J’allais à nouveau vivre avec mon père, et mon père avait repris goût à la vie !
    Le simple fait de prononcer Cynthia lui dessine un sourire béat que je ne lui ai pas vu depuis longtemps. J’ai souvent souhaité qu’il trouve une femme pour le dorloter après la défection de Mona. Je l’imaginais timide et sérieuse, douce et attentionnée, je l’imaginais nous mitonnant des plats délicieux.
    Le paternel commence à me brosser sa réalité en dressant l’historique. Il a rencontré Cynthia au bureau de tabac – ce qu’il interprète comme un signe du ciel, vu que d’habitude elle achète toujours ses cigarettes au centre-ville où elle travaille, mais ce jour-là elle était invitée chez une de ses collègues qui habite pas loin de notre quartier. Au début, le paternel ne l’a pas remarquée. Il l’a même bousculée et sa cartouche de cigarettes est tombée, alors il l’a ramassée en s’excusant. Je vous passe les détails qui n’ont rien d’extraordinaire, sauf pour mon père qui les juge mémorables dans le genre coup de pouce du destin.
    Bref, au lieu d’aller chez sa copine, Cynthia a pris un verre avec le paternel, puis deux, et de fil en aiguille, ils ont tricoté un réseau de points communs et de coïncidences.
    « Voilà l’histoire », il conclut.
    Sur le coup, je ne mesure pas bien la portée. Tout juste si je subodore que l’histoire n’est pas aussi rose qu’il s’en est persuadé.

     

  • C'est lundi que lisez vous #54

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] Blanche neige, le plus horrible des contes

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    Titre original : Snow White : A Tale of Terror

     

    Réalisé par : Michael Cohn

     

    Date de sortie : 24 aout 1997

     

    Genre : Horreur

     

    Pays d’origine : U.S.A.

     

    Durée : 1h36

     

    Casting : Sigourney Weaver, Sam Neil, Monica Keena…

     

    Résumé : Le conte de Grimm revisité dans une version bien plus horrifique que celle de Disney. Claudia, une femme belle et acariâtre, n'arrive pas à accepter la présence de sa belle-fille Lili dans sa vie. La rendant de plus responsable de sa fausse couche, elle se charge de la faire tuer. Arrivant à échapper au piège tendu par sa belle-mère, Lili est recueillie par sept vagabonds...

     

    Mon avis : Quand son épouse décède dans un accident de carrosse dans une forêt où ils sont suivis par des loups affamés, Lord Friedrich Hoffman tient la promesse que son épouse lui a fait faire avant de mourir et arrache sa fille prête à naitre du ventre de sa mère.

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    Dès le début, et donc dès sa naissance, on s’éloigne du conte de fée !
    Ici la petite Lili se montre extrêmement agressive et hostile envers sa belle-mère. Bon celle-ci n’est pas toute blanche, dès le début on voit bien qu’elle est versée dans la sorcellerie. Mais elle arrive quand même avec un cadeau pour sa belle-fille : un chien que Lili a toujours arrivé à l’âge où les choses vont mal tourner.

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    On se demande tout de même si les choses auraient effectivement mal tournées si Lili s’était montrée plus ouverte à sa belle-mère. Probablement que oui, car il lui aurait été difficile de cesser de grandir et de ressembler à sa mère et c’est cela qui déclenche la jalousie maladive de Lady Claudia. Mais la fausse couche a sans doute agit comme un déclencheur.

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    Même si elle maintient, ou en tout cas essaie de maintenir Lili dans l’enfance, Claudia n’est pas ouvertement hostile à Lili. D’ailleurs quand le miroir lui parle, elle semble ne pas immédiatement comprendre de quoi il s’agit. Au début du film, elle laisse entendre que sa mère était une femme jalouse, envieuse, aigrie et vindicative. Or le miroir lui vient d’elle et quand celui-ci lui parle de ses ennemis, on peut penser qu’il se sert de sa faiblesse, de son chagrin et de sa nature jalouse pour désigner Lili comme adversaire. Mais est-ce la nature profonde de Claudia qui contrôle le miroir ou autre chose ?
    Ici, il n’y a pas de chasseur à proprement parlé, mais le frère de Lady Claudia, Gustave. C’est lui qu’elle envoie pour tuer Lili.
    Là il n’y a pas de remords de dernière minute, il ne la laisse pas partir, mais elle réussi à s’échapper. Et Gustave tue un porc pour rapporter un cœur à sa sœur et elle lui ordonne de mettre le reste dans le ragoût qu’elle fera servir à son époux (ou comment pousser la cruauté à son comble).
    Pas de nains non plus, mais des vagabonds, dont un assez charmant je dois dire.

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    Lady Claudia va tenter de tuer Lili de bien plus de façons que dans le conte : en faisant s’écrouler la mine où travaille les vagabonds et où Lili les a accompagné, elle ensorcelle le soupirant de Lili pour qu’il la retrouve et la lui ramène, elle tente de la faire écraser sous des arbres qui s’effondrent dans la forêt…. La pomme, bien sûr, on ne pouvait pas y échapper.
    Les vagabonds ont beau se la jouer mauvais et sans scrupules, malgré les pertes qu’ils subissent lors des différentes attaques, ils restent près de Lili.
    Et une fois Lili éveillée de son « sommeil pareil à la mort » (ca c’est le conte, dans le film, c’est dit d’une autre manière), il reste encore à se confronter à la vilaine belle-mère !
    Et ça va pas aller tout seul !



     

  • Le tiercé du samedi #52

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres peu médiatisés que vous avez adorés

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Virtuosity

     

     

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    Un livre sur les parents qui tentent de vivre la gloire au travers du talent de leur enfant quel qu’en soit le prix.

     

     

     

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    Une bonne épouse indienne 

     



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    Mariage arrangé et fossé entre les cultures: la culture indienne de Leila et des deux familles et la culture occidentale qu'à adopté Neel.

     

     

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    La nostalgie de l'ange

     

     

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    Alors bien sur, aujourd'hui, on en a parlé un peu plus lors de la sortie de l'adaptation ciné en 2010: the lovely bones, mais quand j'ai découvert ce livre, en 2003, c'était un grand inconnu.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois auteurs que l’on retrouve le plus dans votre bibliothèque

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Un geste de trop

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    Résumé : Une femme que tous disaient douce et réservée a poignardé à mort son mari et l'a laissé se vider de son sang.

     Pour tenter d'y voir clair dans cette sombre affaire, le policier chargé de l'enquête, Théophane Fournier, se voit adjoindre une psychologue, Antonella Fabrini. Cette femme brillante mais froide, croqueuse d'hommes assumée, l'intrigue et le fascine.

    Alors qu'ils s'appliquent ensemble à faire éclore la vérité, une véritable complicité naît entre eux. Mais derrière sa carapace, Antonella dissimule un lourd passé. Théophane est-il prêt à en connaître les secrets ?

     

    Auteur : Alexandra Chausseau

     

    Edition : Nouvelles plumes

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je ne m’attendais pas, si peu de temps après mon premier coup de cœur de l’année à tomber sur ma première amère déception. Et pourtant si ! J’attendais avec impatience de lire ce livre dont le résumé m’avait séduite, mais j’ai vite déchantée.
    Dès le départ, et par ordre d’apparition : Antonella, Ombelline, Théophane… On est dans la surenchère de prénoms « originaux » quand ils ne sont pas ridicules comme si l’auteur avait eu besoin de se démarquer autrement que par son histoire. Celle-ci aurait-elle été moins aboutie si les personnages principaux s’étaient prénommés Antonia, Julie et Thomas ?
    S’il peut être amusant, voire intéressant s’il a une histoire, d’avoir un prénom sortant de l’ordinaire parmi les personnages, ici l’emploi systématique de tels prénoms a deux conséquences : la première, cela nuit à la crédibilité de l’ensemble du texte (comment prendre au sérieux celle qui a nommés ses personnages ainsi), la seconde, il est plus difficile pour le lecteur de s’identifier aux personnages et donc de plonger complètement dans l’histoire.
    Reste à espérer que les prénoms aient une incidence sur l’enquête ou sur la psychologie des personnages.

    Au niveau du texte lui-même, on est en présence de phase trop longues, parfois difficilement compréhensibles là où les virgules auraient dû être remplacées par un point ou, à la rigueur, deux points. L’inverse se présente aussi et on a des phrases coupées en deux par un point là où il aurait fallu une virgule. Bref, la ponctuation ne semble pas être le point fort de l’auteur.
    On plonge assez vite dans le cœur de l’histoire avec la rencontre de personnages secondaires sans subtilité (le fils de la victime n’est absolument pas crédible dans sa misogynie exacerbée, c’est une caricature).
    Le livre n’a pas de chapitre. Une nouvelle mode semble-t-il, à laquelle je n’adhère pas. J’aime bien, quand je dois interrompre ma lecture, finir sur la fin d’un chapitre qui clôt une scène et donne envie de découvrir la suite. Cela fait partie du plaisir de la lecture.
    Ici le plaisir, il est vite passé. Une fois l’enquête bouclée, sans que l’auteur ne prenne la peine de nous en donner le résultat qui en découle, on se focalise sur le passé d’Antonella.
    Cela ne serait pas un problème si dans ce livre, l’auteur ne disait pas peu ou prou qu’on ne peut échapper au modèle familial : un homme violent engendrera toujours un enfant violent, une femme qui a vu sa mère être battue, choisira des compagnons tout aussi violents que son père. Bref l’auteur dit qu’on est formaté et qu’on ne peut absolument pas dévier de ce modèle (les hommes violents qui ont eu des parents charmant ou inversement, celui qui ne lèvera jamais la main sur qui que ce soit parce qu’il a trop vu son père le faire, ça, ça passe au dessus de la tête de l’auteur).
    C’est tellement cliché, tellement superficiel comme vision des choses que cela m’a gâché un bon tiers du livre, jusqu’à la fin, navrante tant elle est incompréhensible et peu crédible. C’est une fin qui aurait pu être valable (et j’insiste sur le aurait pu) si elle avait été mieux amenée.
    Bref, des euros jetés par la fenêtre et un livre à refiler à la bibliothèque du boulot (il n’a pas gagné sa place sur mes étagères et, quelque soit la nullité d’un livre, je n’aime pas jeter).

    Un extrait : Antonella Fabrini allait sur ses trente-trois ans. Certains disaient qu’elle était aussi bien faite de l’intérieur que de l’extérieur. Bien entendu, très peu de gens étaient aptes à la juger de l’intérieur puisque son cercle d’intimes était des plus restreints, elle n’en était pas mécontente. Dans l’ensemble, elle détestait la compagnie des autres. Elle avait une aversion particulière pour les hommes qu’elle utilisait comme des kleenex. Certains besoins corporels étaient incontournables même pour elle. Elle y cédait et aussitôt tournait le dos à ces compagnons d’un soir sans jamais en éprouver de remords. Sa vie était suffisamment compliquée sans qu’un homme y mette encore plus la pagaille. Antonella Fabrini, que personne n’appelait jamais par son prénom au risque d’être foudroyé sur place par les yeux de braise de la dame, était du genre croqueuse d’hommes sans sentiments et laissait dans son sillage un mélange de respect et de peur adressé tout spécialement à la gens masculine. Beaucoup la méprisaient, les autres la fuyaient. Personne n’avait jamais supposé que son comportement avait sans doute une raison d’être. Lorsque les femmes utilisent le sexe comme un passe-temps frivole, elles sont vite cataloguées dans la liste noire des salopes. Osons le mot, bien que vulgaire, il sied parfaitement à la situation. Pour Antonella, c’était juste une manière de se détendre et elle ne faisait rien de plus que ce que font bon nombre d’hommes qui eux sont classifiés comme des Don Juan, des Casanova, termes beaucoup plus élogieux et flatteurs bien qu’ils reviennent à résumer le même type de comportement : un usage compulsif du sexe sans émotion.
    Antonella avait une personnalité qui s’élevait bien au-delà de ses capacités sexuelles. C’était un esprit futé et minutieux, auquel rien n’échappait. Son cerveau était en constante ébullition, ne se reposant que rarement. L’inaction lui pesait et quand elle évoquait l’action, ça pouvait être aussi bien le sport qu’une quelconque activité intellectuelle. L’essentiel pour elle était de s’occuper les mains ou l’esprit, mais de s’occuper. Au premier abord, elle renvoyait une impression de froideur car sourire n’était pas une priorité dans sa vie. Elle aimait analyser, observer, examiner. Forcément, quand les gens étaient passés à la loupe, ils se sentaient vite mal à l’aise. Ses yeux noirs vous détaillaient sans ménagement ni pudeur. Passé ce premier cap, une fois habitué à ce regard scrutateur, il fallait accepter qu’elle ne soit pas forcément agréable ou amicale. Elle appartenait à ces personnes qu’on dit brutes de décoffrages, sans respect des conventions sociales les plus élémentaires. Si les gens l’avaient dans leur entourage et l’acceptaient, c’est tout simplement qu’elle était une des meilleures dans son travail. Certains prétendaient que cette froideur la rendait plus méticuleuse et précise. D’autres disaient que, comme elle ne se laissait pas envahir par des sentiments humains, elle était en mesure de travailler de manière plus professionnelle et de garder la tête froide. En fait, Antonella était une personne bourrée de bons sentiments, capable d’éprouver amour et joie, pitié et compassion, mais n’en voyait pas l’intérêt la plupart du temps. Elle préférait réserver cela aux gens qui en valaient vraiment la peine et ils étaient peu nombreux, pour ne pas dire inexistants.

    Antonella n’était pas une grande femme à la beauté ravageuse. Elle était de taille moyenne, pas vraiment mince, sans pourtant être grosse. Plutôt plantureuse, avec des atouts physiques qui attiraient le regard des hommes, elle savait user de ses charmes à la perfection. C’était une séductrice, consciente de son potentiel qu’elle utilisait avec une facilité déconcertante. Son sourire si rare illuminait une pièce et sa rareté était un avantage certain pour surprendre et envouter. Ce qui lui plaisait le plus était la chasse. Son gibier préféré, les hommes qui lui résistaient. Ils étaient peu à l’avoir repoussée définitivement. Elle les attirait, les ferrait et ramenait ses proies tout en douceur jusqu’à elle. Une fois le but atteint, elle consommait le vaincu et prévoyait la prochaine battue. Il était rare qu’elle voie un homme plusieurs fois de suite. Elle leur faisait bien comprendre que c’était un one-shot et que même s’ils le désiraient, il serait inutile de revenir à la charge ! La plupart saisissaient bien cela, même s’ils regrettaient de ne pas réitérer l’expérience. D’autres trouvaient insultante son attitude, elle leur répliquait que les hommes agissaient ainsi depuis des centaines d’années et que personne n’avait jamais rien trouvé à y redire, alors elle ne voyait pas pourquoi elle ne profiterait pas du système, elle aussi ! Après tout, le sexe n’était pas qu’une question d’hommes !

     

  • [Film] Le noir (te) vous va si bien

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    Titre original : Le noir (te) vous va si bien

    Réalisé par : Jacques Bral

    Date de sortie : 05 décembre 2012

    Genre : Drame

    Pays d’origine : France

    Durée : 1h28

    Casting : Sofiia Manousha, Lounes Tazairt, Souad Amidou, Samlim Kechiouche, Julien Baumgartner, Grégoire Leprince-Ringuet…

    Résumé : Une famille orientale émigrée, en Europe. Moncef, le père, porte en lui la souffrance du déracinement et le poids de "l’ailleurs". Sauvegarder sa culture, vivre dans le respect des traditions, c’est pour lui, plus qu’une règle de vie, une manière de rester fidèle à son passé, à son origine et surtout… à lui-même. Chaque matin, Cobra, sa fille, quitte la maison familiale. Voilée. Mais chaque matin, elle se change, dans un café, son refuge à elle ; avant de se rendre à son travail, la chevelure et l’esprit libres. A la maison, Moncef est inquiet : Cobra est encore célibataire et il voudrait bien la marier au plus tôt. Dans l’entreprise où Cobra travaille, le jeune patron est tombé amoureux d’elle. Il est prêt à tout pour l’épouser. Mais Cobra, elle, veut choisir, comme sa mère l’avait fait en son temps avec son père. Elle n’aura pas le temps de présenter "l’homme de sa vie" à ses parents. Un ami de son père les surprend.

    Mon avis : Le film s’ouvre sur une cellule de prison au son d’une balle qui rebondit sur le mur. Emprisonné, Moncef, le père de famille, déclare qu’il n’aurait jamais du quitter son pays.

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    Au parloir sa femme, qui lui hurle : « mais qu’est ce que tu as fait » et son fils, qui ne parvient pas à soutenir le regard de son père.
    Oui, qu’est ce que Moncef a fait ? Pour le comprendre, il faut revenir plusieurs semaines ou plusieurs mois en arrière.
    Chaque jour, quand sa fille Cobra quitte la maison pour se rendre à son travail, Moncef s’assure qu’elle est correctement voilée.

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    Mais Cobra, qui est née en France, est prise entre les traditions que veut conserver son père et la vie occidentale, et, chaque jour, à mi-chemin de son travail, elle retire son voile.

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    Dès le début, on sait qu’un drame se profile (On se doute bien que le père n’est pas emprisonné pour rien). Pendant le film, le réalisateur a recours à des flash-back sans qu’aucun signe temporel ne soit donné, ce n’est qu’après coup qu’on comprend que telle scène était un flash-back quand on la voit dans la continuité de l’histoire. Etrangement, cela ne perturbe pas le déroulé du film, on est comme happé dans l’histoire, on espère, tout en sachant que c’est en vain, que quelque chose, n’importe quoi, va venir empêcher l’inéluctable.
    Le point fort du film est qu’il ne fait jamais réellement référence à la religion. La religion n’est pas ici utilisée comme « excuse » pour les évènements. C’est une histoire humaine, dans laquelle Dieu n’a pas pris part.
    Moncef est dans la contradiction perpétuelle : il veut préserver les traditions de son pays, mais il a choisi de le quitter pour un pays où il sait fort bien que les femmes sont libres de leurs choix ; il a épousé la mère de Cobra en défiant lui-même les traditions (elle venait d’une famille riche et il a refusé dot et trousseau), il est heureux que sa femme ait su imposer le choix de l’homme qu’elle aimait à son père, mais il refuse à sa fille le droit d’avoir le même choix et prospecte pour lui trouver un mari sans envisager de la consulter…
    Il y a une certaine hypocrisie que les personnages ne remarquent sûrement même pas. Chacun d’eux, son père et son frère, souhaite le bonheur de Cobra. Mais elle doit être heureuse à leur manière, dans les frontières que leurs traditions lui imposent (son père veut qu’elle se marie parce que « la pire chose au monde c’est la solitude »). Sa mère voudrait qu’on accorde à sa fille un peu plus de liberté.

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    Cobra elle-même est partagée : elle aspire à la liberté occidentale et d’un autre coté, elle a certains principes auxquels elle n’est plus bien sûre de croire : ne pas boire d’alcool, ne pas sortir avec un garçon, ne pas porter de tenue sexy…
    Quand Moncef se sent dépassé, il va voir son fils, car, comme il est né en occident, il se dit qu’il pourra lui expliquer certaines choses.

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    Le film montre comment un mélange de désir d’émancipation, de traditionalisme, une rumeur et un manque de communication peuvent mener à un drame qui détruira toute une famille.


     

  • [Livre] L'empire des Auras

    Je remercie la masse critique de Babelio et les éditions du seuil pour cette lecture.

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    Résumé : 2059. Les individus sont maintenant classés en fonction de leur aura : les bleus ont tous les privilèges ; les rouges, décrétés dangereux, sont exclus du pouvoir.
    Avec son aura bleue, Chloé, elle, a été éduquée dans la méfiance des rouges. Obligée de quitter son lycée privé bleu pour un établissement public mixte, ses idées reçues ne tardent pas à être remises en cause. Car à l'évidence, certains rouges ne sont pas aussi mauvais qu'elle le croyait.
    Lorsque sa propre aura commence à se modifier, Chloé est rejetée par sa famille. Et bien obligée de prendre position.
    Et si les auras, finalement, n'étaient qu'un prétexte utilisé par les puissants pour justifier une société de plus en plus inégalitaire ?

     

    Auteur : Nadia Coste

     

    Edition : Seuil

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 07 avril 2016

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Contrairement à ce que l’on peut penser quand on lit le résumé, il ne s’agit pas d’une dystopie mais plutôt un roman d’anticipation. L’essentiel de la vie est exactement la même que la notre : le brevet, le lycée, le bac, les trams, le métro, le travail, les pertes d’emplois… Mais là, la science a prouvé que chaque individu dégageait une aura, soit rouge, soit bleue, invisible à l’œil nu, mais visible sur des scans. Le gouvernement se congratule d’avoir vu disparaître l’homophobie, le racisme, le sexisme, les guerres de religion… mais tout s’est reporté sur la différence faite entre les rouges et les bleus et qui a été mise en évidence par le médecin qui a découvert ce phénomène, le docteur Peysson.
    Chloé se retrouve dans un lycée mixte à cause du chômage de son père, qui ne lui permet pas d’intégrer un lycée privée, et de son mauvais dossier scolaire qui lui interdit une acceptation dans un lycée d’élite.

    Dès son arrivée dans le lycée, sa vie est bouleversée. Déjà, les scans sont interdits. Pour elle qui scanne tout le monde et qui est scannée tous les matins par sa mère, c’est une interdiction aussi absurde que dangereuse : comment éviter les rouges si elle ne peut pas les repérer ?
    Très vite, ses convictions vont être mises à mal. Il faut dire que les deux petits loubards de la classe sont de bons bleus et les gars et filles sympas, sont en majorité des rouges… Il y a de quoi être perturbée quand on a apprit toute sa vie que les rouges sont dangereux.
    Les parents de Chloé sont horribles, quoi que son père ait une capacité de réflexion que sa mère ne semble pas avoir. Celle-ci scanne sa fille tous les jours, pour vérifier que son aura demeure bien bleue et ce avant même de lui dire bonjour le matin. Elle ne cache pas ses sentiments envers les rouges et fait d’ailleurs partie d’une association qui milite contre eux (on peut lire quelques slogans imprimés sur des tracs et ça fait froid dans le dos). Elle ne cache pas non plus que si l’aura de sa fille venait à changer, elle considèrerait qu’elle n’a plus de fille.

    Chloé va se poser de plus en plus de questions au point de mettre en doute les paroles de tous, gouvernement, officiels, parents…

    L’écriture est fluide et très agréable. L’idée est originale mais ça me fait sourire quand je vois des critiques qui disent : pourvu que l’avenir ne deviennent pas comme ça car les mentalités y sont effroyables.
    J’ai envie de leur dire : eh oh, réveillez vous, les mentalités sont déjà effroyables ! Il y a déjà de la discrimination à l’embauche, tous les jours des parents jettent leurs enfants dehors parce qu’ils se révèlent homosexuels, parce qu’ils se mettent en ménage avec une personne d’une autre confession…
    En fait ce livre ne nous montre pas ce que pourrait être l’avenir, il nous montre seulement ce qu’est déjà notre présent en concentrant la haine sur une cause commune plutôt que sur des causes différentes.
    Et cerise sur le gâteau, c’est vraiment agréable d’avoir une histoire complète de ce genre en un seul tome !

    Un extrait : Une fois que son reflet lui sembla acceptable, Chloé attrapa son téléphone portable, choisit l’option appareil photo avec l’appli Aura et prit un selfie en tenant l’appareil à bout de bras. Trois photos s’affichèrent côte à côte : sur la première, la jeune fille apparaissait sans retouches. Sur la deuxième, une lumière bleutée irradiait des contours de son corps. Et, enfin, la troisième ne laissait voir que sa silhouette, entièrement colorée par un halo d’énergie invisible à l’œil nu. Son aura, d’un bleu profond, émanait de chaque cellule de son corps. On ne distinguait ni ses yeux ni sa bouche. Seulement le flot coloré révélé au grand jour par les recherches des médecins dans les années 2020.
    Chloé sourit. S’il y avait bien une chose dont elle était fière, c’était la parfaite couleur bleue de sn aura.

    Le stress de la rentrée lui tordit soudain le ventre.
    Au collège, elle avait passé quatre années entourée d’auras bleues, comme elle. Mais ses résultats scolaires ne lui avaient pas permis d’intégrer un lycée d’élite, et, depuis que son père avait perdu son travail, ses parents n’avaient pas les moyens de l’envoyer dans le privé. Alors elle se retrouvait condamnée au lycée public, mixte, où la racaille des auras rouges pullulait.
    « Ca va aller », se convainquit-elle intérieurement en essuyant ses mains moites sur son pantalon.
    Avec un dernier soupir adressé au miroir, elle attrapa son sac alourdi de fournitures scolaires neuves et quitta sa chambre.

    Chloé était bien trop nerveuse pour petit-déjeuner, mais elle savait que si elle n’emportait rien à grignoter dans la matinée, elle ne tiendrait pas jusqu’à la cantine. Elle passa donc par la cuisine.
    Son père était déjà parti pour un de ses rendez-vous avec les agents de reclassement qui tentaient de l’aider dans sa recherche d’emploi. Sa mère, penchée sur sa tablette, ajustait la mise en page des tracts de l’association dont elle gérait la communication.

    - Bonjour, maman.

    Elle se tint immobile le temps que sa mère dégaine son smartphone. Chloé était soumise à ces scans quotidiens depuis toujours. Sa mère lui avait raconté tous les faits divers où des enfants, qui avaient basculé dans la nuit, avaient éliminé leur famille au matin. Pas question de prendre un tel risque chez les Fournier.
    Mais, plus Chloé grandissait, plus elle perdait patience. Sa mère ne pouvait-elle pas lui faire confiance ? Aussi bien pour la stabilité de son aura que pour sa santé mentale ? Jamais elle ne ferait quelque chose d’aussi horrible !
    Les yeux de la jeune fille passèrent sur les gros titre du tract, où l’on pouvait lire « Rouge est la couleur du péché », « Rester pur par la prière » ou encore « Oui aux quartiers d’isolement ».
    L’association, ouvertement religieuse, voyait l’appli Aura comme un outil donné par Dieu pour connaître la ligne de conduite à adopter. Ils organisaient des ateliers prières et méditation une fois par semaine, et leur taux de résultat très encourageant – une seule bascule en deux ans – confortait Mme Fournier dans son militantisme antirouges.
    Une fois que cette dernière se fut assurée que l’aura de Chloé n’avait pas changé pendant la nuit, elle lui répondit enfin :

    - Bonjour, ma chérie.

     

  • [Livre] La guerrière d’Argalone – Tome 3 – Un combat difficile

    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

     

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    Résumé : Alexia a sauvé Tomas des griffes du Grahir et s’est réfugiée à Spéro grâce à ses pouvoirs magiques. Elle y retrouve monsieur Hary, Kévin, Fallia et Léona. Mais le prince William et ses compagnons sont restés aux mains de l’ennemi. Le royaume d’Argalone est ainsi privé de son prince héritier.

    Cependant, Spéro se trouve sur le territoire de Dorduine, si bien qu’Alexia et ses amis ne sont pas en sécurité. Après avoir échappé à un encerclement de l’armée noire, ils s’efforcent de regagner leur pays.

    Des dangers mortels les attendent, ainsi qu’une rencontre inattendue qui va tout changer. Et c’est plus forte, mais non moins terrifiée, qu’Alexia se lance dans son dernier combat contre Grahir.

     

    Auteur : Frédérique Arnould

     

    Edition : Artalys

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 octobre 2015

     

    Prix moyen : 16,50€

     

    Mon avis : La guerrière d’Argalone est une histoire plaisante mais c’est le type même de roman qui ne laisse pas de souvenirs impérissables. Alors que j’ai parfois attendu près de 10 ans entre deux tomes de certaines sagas (par exemple les enfants de la terre, de J.M Auel), j’ai pu lire le nouveau tome en me rappelant parfaitement ce que j’avais lu précédemment.
    Ici, quand je commence ce troisième tome, j’ai le sentiment de ne pas avoir lu le second (que j’ai lu il y a moins d’un mois), je ne comprends rien, les réactions des personnages me laissent perplexe, je me demande où sont la moitié des personnages. Mais petit à petit, on se laisse prendre dans l’histoire et au final, on ne pense plus aux tomes précédents car des rappels discrets sont disséminés dans ce dernier tome.
    Dès le début de ce tome, Tomas recommence à m’énerver. Son attitude de petit coq est pénible et j’espère que quelqu’un va vite le remettre à sa place, prince ou non.
    Sans surprise, ce tome conserve les défauts des précédents : fautes de conjugaison, écriture parfois hasardeuse, descriptions inutilement trop détaillées…
    On constate aussi une abondance de rebondissements. Trop, presque, car du coup, le nombre de pages n’ayant pas sensiblement augmenté, les problèmes trouvent une résolution trop rapide, trop facile. On a souvent l’impression de ne pas être allé au fond des choses. Un peu comme les romans de Stephen King qui font monter la tension pour que celle-ci retombe comme un soufflé devant une fin bâclée, on a ici une fin, qui, sans être, elle, bâclée, est un peu trop rapide, comme si l’auteur avait épuisé sa capacité à décrire et argumenter. En deux pages c’est plié.
    Ce tome a aussi les qualités des précédents : une histoire prenante et des personnages secondaires attachants (personnellement, je ne peux pas supporter Alexia, Maxi et Tomas).
    C’est une assez bonne trilogie qui aurait méritée plus de travail de réécriture, sans doute une beta lecture plus stricte et une correction plus attentive.
    Mais si c’est un premier roman (on va considérer ici qu’il s’agit d’un seul roman), c’est un bon début et avec du travail et de l’expérience, l’auteur s’améliorera très certainement, les défauts du roman étant loin d’être insurmontable et l’essentiel, à savoir l’imagination et une maîtrise correcte de la langue, étant là.

    Un extrait : Assise sur un rocher en bordure de prairie, je fixai avidement un tronçon végétal que j’avais rendu transparent. Le paysage morne de l’autre côté de la paroi accroissait mon malaise. Tout était vide et triste, comme moi. C’était comme s’il n’y avait plus âme qui vive. L’hiver était installé. Lentement, je remontai ma cape de fourrure sur mes épaules pour me protéger des flocons blancs qui tombaient du ciel. La brise fraîche fouettait mes joues jusqu’à les rendre insensibles.

    Cela faisait une semaine que je passais mes journées de cette façon, et rien n’arrivait à me faire bouger. Je détournai mon regard vers la droite en percevant des bruits de pas crisser dans la neige.

    « La nuit tombe, Alexia. Tu devrais rentrer.

    — Encore quelques minutes. »

    Léona me rejoignit, elle s’assit à mon côté et se frotta les mains pour se réchauffer.

    « Le conseil va commencer. Nous n’attendons plus que toi.

    — Ne pouvons-nous pas le reporter ?

    — Cela fait plus d’une semaine que tu es apparue avec Tomas et ni l’un ni l’autre n’avez fait état de ce que vous savez. Il est temps de délier vos langues. Fallia veut savoir ce qui est advenu de leur meneuse et des autres. Si tu continues comme ça, elle va perdre patience. Elle ne mange plus depuis des jours.

    — Est-ce que Tomas sera là ?

    — Il patiente avec Édouard, Kévin et Fallia. Comme je te l’ai dit, nous n’attendons plus que toi.

    — Très bien, je te suis. »

    Je jetai un dernier coup d’œil en direction de la paroi transparente. Ne décelant rien de nouveau, je me levai et suivis Léona sans aucune envie. Depuis que Tomas et moi avions échappé à Grahir et miraculeusement atterri à Spéro grâce à mes pouvoirs, aucun de nous ne s’était adressé la parole. J’avais passé trois jours inconsciente et quand enfin je m’étais réveillée, il m’avait fallu encore deux jours pour arriver à marcher tant j’étais faible. Kévin, Fallia, et Léona s’étaient relayés pour veiller sur moi. Mais pas une seule fois, Tomas n’était venu me rendre visite. C’est comme si toute cette histoire avait dressé une barrière entre nous. C’était dur à supporter, moi qui avais mis une ardente volonté à le retrouver !

    Kévin, qui avait tenté de lui parler à plusieurs reprises, m’avait expliqué que Tomas ne voulait voir personne. Il avait besoin de solitude pour chasser les démons qui le tiraillaient. De ce fait, je n’osais pas aller vers lui. Je ne souhaitais pas creuser davantage le fossé qui semblait s’être placé entre nous. Et même si c’était douloureux, je préférais attendre qu’il revienne de lui-même. J’avais peur qu’il m’en veuille, peur qu’il me rende responsable de ce qui s’était passé.

    Cette épreuve avait cassé quelque chose en moi. Je ne me sentais plus entière, même si j’étais soulagée et heureuse que l’on ait échappé à ce monstre. Et je me doutais bien que Tomas avait été plus marqué que moi. Je comprenais donc son comportement, mais ça me faisait mal de le savoir si près de moi sans que je puisse être avec lui.

    Le pas lent, je regagnai le village. Ce petit bourg était totalement recouvert de neige. Sous les toits pendaient des stalactites qui, de temps en temps, se décrochaient pour exploser en mille billes lorsque celles-ci percutaient le sol.

    Nous passâmes à côté du grenier à grain avant de tourner vers la gauche. Léona glissa sa main sous mon bras et me ramena vers elle. Elle me conduisit devant la plus grande maison, celle d’Aimy. Elle poussa la porte et une douce chaleur s’éleva dans le froid. J’entrai et aperçus tous mes camarades. Monsieur Hary, Fallia, Kévin, et Aimy étaient attablés face à des parchemins. Plus loin, assis sur une chaise en face de l’âtre, Tomas ne quittait pas les flammes des yeux. Il était totalement absorbé dans ses réflexions, si bien qu’il ne nous entendit pas.

    Léona referma la porte et s’installa avec les autres. Immobile, je fixai Tomas avec tristesse. Il avait l’air si mal. Je fis un pas puis deux vers mes camarades avant de changer de direction pour aller rejoindre mon compagnon. Je m’avançai doucement jusqu’à lui sans qu’il me prête la moindre attention.

    « Tomas », murmurai-je du bout des lèvres.

    Il se retourna lentement et me fit face. Son regard chargé de douleur s’illumina et il esquissa un timide sourire. Je fus soulagée de voir qu’il ne m’avait pas effacée de son cœur. J’avais eu si peur qu’il ne veuille plus de moi !

    « Il est temps que l’on parle. »

     

  • C'est lundi que lisez vous? #53

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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  • [Film] Mission impossible : Rogue Nation

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    Titre original : Mission impossible Rogue Nation

     

    Réalisé par : Christopher McQuarrie

     

    Date de sortie : 12 août 2015

     

    Genre : Action

     

    Pays d’origine : U.S.A.

     

    Durée : 2h12

     

    Casting : Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg, Rebecca Fergusson, Ving Rhames, Sean Harris, Alec Baldwin…

     

    Résumé : L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.

     

    Mon avis : Dans la scène finale du précédent opus, Ethan Hunt parlait du syndicat. Rogue Nation commence donc juste après la fin de Protocole fantôme, avec Hunt qui prépare ses équipes pour combattre cette organisation.
    Des fois, je me dis que j’aime beaucoup Tom Cruise mais que bon, il faudrait voir à ne pas trop faire de mission impossible au risque de tourner en rond (pour l’instant je ne suis pas lassée mais sait-on jamais), mais je me dit qu’à force de pratiquer lui-même des cascades complètement dingues sans effets spéciaux, il va finir par se tuer et que les films vaudront de l’or. Ici, il n’a rien trouvé de mieux que de s’accrocher à un avion, à plus de 1500 mètres d’altitude sur un avion qui allait à 400km/h. Et il l’a fait plusieurs fois, juste pour être sûr que la prise serait bonne… Taré, je vous dis !

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    Ici on a tous les ingrédients qui font le succès de mission impossible : des agents qui n’ont plus de légitimité (soupçonnés, désavoués, et maintenant considérés comme des traîtres car l’agence a été dissoute), un nouveau chef dont on se demande encore s’il est honnêtement préoccupé par le fait que l’agence mission impossible était un électron libre ou s’il est lui-même un traître (on a déjà vu le cas)

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    , un chef des service secrets britanniques pour lequel on se pose les mêmes questions, un grand méchant, une belle espionne dont on ne sait pas vraiment dans quel camp elle est.

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    Comme toujours, dans les pires moments, on a des dialogues bourrés d’humour qui sont complètement décalés avec la situation.
    Le rythme ne faiblit jamais, les rares périodes visuellement calmes permettant de souffler un peu mais étant généralement psychologiquement tendues.
    On a même un détournement de la fameuse phrase : « votre mission si vous l’acceptez » puisqu’elle est dites par les ennemis de Hunt.
    Les cascades en voitures sont spectaculaires, même si on a mal au cœur de voir tant de belles voitures se faire réduire en bouillie !
    On est content de retrouver Luther Stickell, Benji Dunn et William Brandt (qui ne dénoterait pas dans les services secrets britanniques).

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    Dans les scènes d’action, on est dans la surrenchère, il faut faire mieux et plus impressionnant que dans les opus précédents pour continuer à intéresser le public.
    Et, comme l’avait dit à Ethan Hunt son patron au début de Mission impossible 2 : « Ce n’est pas mission difficile, difficile serait un jeu d’enfant pour vous. C’est Mission Impossible. »