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Selene raconte... - Page 161

  • [Livre] Alex

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    Résumé : Qui connait vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante.

     Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée, livrée a l'inimaginable ? Mais quand la police découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien, ni personne.

     

    Auteur : Pierre Lemaître

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : mai 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Le début de ce livre est extrêmement frustrant car on ne sait rien des raisons de cet enlèvement brutal. Pourtant cet enlèvement semble trop bien préparé pour être le fruit du hasard. Ce n’est qu’au bout de presque une centaine de pages que l’on a la confirmation que rien n’est du au hasard mais on n’en sait pas plus. On ne sait pas pourquoi, on ne sait rien à part qu’Alex a compris qui était son ravisseur.
    Au fil de la première partie on en apprend plus sur les raisons de cet enlèvement et Alex de simple victime passe à un statut plus ambigu.
    Malheureusement, le quatrième de couverture révèle la fin de cette première partie (le livre en compte trois). Comme souvent, à trop vouloir attirer les lecteurs, les éditeurs en disent trop. Cela dit, cela ne dérange pas vraiment la lecture car tout l’intérêt est le cheminement qui mène à ce premier dénouement qui ouvre l’intrigue de la partie deux.
    La seconde partie s’attache à en savoir plus sur Alex. Bien qu’on ne sache pas les raisons de son comportement, on la suit à la trace.
    Pour l’instant, tout ce que je sais vraiment sur elle c’est qu’elle a une mère horrible et que son frère n’a pas l’air franchement mieux. Cela dit, rien n’est jamais clairement dit. Comme à son habitude, Pierre Lemaître nous balade au gré de ses envies, la tension monte et quand elle devient intolérable, elle redescend un peu avant de reprendre son ascension.
    Chaque chapitre, dès le début du roman, alterne entre Alex et la police qui la recherche, d’abord comme victime, puis comme suspecte.
    Tout l’intérêt (enfin peut être pas pour eux) est qu’ils recherchent une femme dont ils ignorent tout, jusqu’au nom. Tout ce qu’ils ont, c’est un portrait robot tiré d’une mauvaise photo. Ce qui provoque quelques petites tensions, surtout quand un juge, arrogant et ne connaissant rien au travail de police, se mêle de tout.
    L’inspecteur chargé de l’affaire l’a prise à contrecœur, une affaire d’enlèvement lui rappelant trop celui de sa propre épouse qui s’est terminée de façon tragique.
    Alex étant le second livre mettant en scène cet inspecteur, peut être que le premier, Travail soigné, en révèle plus sur cette affaire.
    L’inspecteur, Camille Verhoeven, fils d’une artiste dont le tabagisme excessif pendant sa grossesse l’a condamné à une taille d’1m45, compense sa taille par une attitude brusque et des méthodes bien à lui impliquant un certain mépris de la hiérarchie que son divisionnaire tolère au vu de ses bons résultats.
    La fin de la seconde partie fait l’effet d’une bombe. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, surtout en voyant qu’il restait toute une partie à lire. Qu’est ce qu’il pouvait bien y avoir après ça ?
    Et bien la fin de la seconde partie, c’est un pétard mouillé à coté de la troisième qui remet en cause tout ce qu’on croyait avoir compris de l’affaire dans les deux parties précédentes.
    Pierre Lemaitre s’amuse avec nous. Ses personnages passent au fil des pages du statut de victimes à celui de suspects avant de redevenir des victimes, en passant par des monstres… impossible de savoir qui est qui avec certitude, jusqu’à la fin. Cette valse est déstabilisante mais ne perd jamais en crédibilité.
    Un coup de cœur.

     

    Un extrait : Alex adore ça. Il y a déjà près d’une heure qu’elle essaye, qu’elle hésite, qu’elle ressort, revient sur ses pas, essaye de nouveau. Perruques et postiches. Elle pourrait y passer des après-midi entiers.

    Il y a trois ou quatre ans, par hasard, elle a découvert cette boutique, boulevard de Strasbourg. Elle n’a pas vraiment regardé, elle est entrée par curiosité. Elle a reçu un tel choc de se voir ainsi en rousse, tout en elle était transformé à un tel point qu’elle l’a aussitôt achetée, cette perruque.

    Alex peut presque tout porter parce qu’elle est vraiment jolie. Ça n’a pas toujours été le cas, c’est venu à l’adolescence. Avant, elle a été une petite fille assez laide et terriblement maigre. Mais quand ça s’est déclenché, ç’a été comme une lame de fond, le corps a mué presque d’un coup, on aurait dit du morphing en accéléré, en quelques mois, Alex était ravissante. Du coup, comme personne ne s’y attendait plus, à cette grâce soudaine, à commencer par elle, elle n’est jamais parvenue à y croire réellement. Aujourd’hui encore.

    Une perruque rousse, par exemple, elle n’avait pas imaginé que ça pourrait lui aller aussi bien. Une découverte. Elle n’avait pas soupçonné la portée du changement, sa densité. C’est très superficiel, une perruque mais, inexplicablement, elle a eu l’impression qu’il se passait vraiment quelque chose de nouveau dans sa vie.

    Cette perruque, en fait, elle ne l’a jamais portée. De retour chez elle, elle s’est aussitôt rendu compte que c’était la qualité la plus médiocre. Ça faisait faux, moche, ça faisait pauvre. Elle l’a jetée. Pas dans la poubelle, non, dans un tiroir de la commode. Et de temps en temps, elle l’a reprise et s’est regardée avec. Cette perruque avait beau être affreuse, du genre qui hurle : « Je suis du synthétique bas de gamme », il n’empêche, ce qu’Alex voyait dans la glace lui donnait un potentiel auquel elle avait envie de croire. Elle est retournée boulevard de Strasbourg, elle a pris le temps de regarder les perruques de bonne qualité, parfois un peu chères pour son salaire d’infirmière intérimaire, mais qu’on pouvait vraiment porter. Et elle s’est lancée.

    Au début, ce n’est pas facile, il faut oser. Quand on est, comme Alex, d’un naturel assez complexé, trouver le culot de le faire demande une bonne demi-journée. Composer le bon maquillage, assortir les vêtements, les chaussures, le sac, (enfin, dégotter ce qui convient dans ce que vous avez déjà, on ne peut pas tout racheter chaque fois qu’on change de tête…). Mais ensuite vous sortez dans la rue et immédiatement, vous êtes quelqu’un d’autre. Pas vraiment, presque. Et, si ça ne change pas la vie, ça aide à passer le temps, surtout quand on n’attend plus grand-chose.

    Alex aime les perruques typées, celles qui envoient des messages clairs comme : « Je sais à quoi vous pensez » ou « Je suis aussi très bonne en maths ». Celle qu’elle porte aujourd’hui dit quelque chose comme : « Moi, vous ne me trouverez pas sur Facebook. »

    Elle saisit un modèle nommé « Urban choc » et c’est à ce moment qu’elle voit l’homme à travers la vitrine. Il est sur le trottoir d’en face et fait mine d’attendre quelqu’un ou quelque chose. C’est la troisième fois en deux heures. Il la suit. Maintenant, c’est une certitude. Pourquoi moi ? C’est la première question qu’elle se pose. Comme si toutes les filles pouvaient être suivies par des hommes sauf elle. Comme si elle ne sentait pas déjà en permanence leurs regards, partout, dans les transports, dans la rue. Dans les boutiques. Alex plaît aux hommes de tous les âges, c’est l’avantage d’avoir trente ans. Quand même, elle est toujours surprise. « Il y en a tellement de bien mieux que moi. » Toujours en crise de confiance, Alex, toujours envahie par le doute. Depuis l’enfance. Elle a bégayé jusqu’à l’adolescence. Même encore aujourd’hui, quand elle perd ses moyens.

    Elle ne le connaît pas, cet homme, un physique pareil, ça l’aurait frappée, non, elle ne l’a jamais vu. Et puis, un type de cinquante ans suivre une fille de trente… Ce n’est pas qu’elle soit à cheval sur les principes, ça l’étonne, voilà tout.

     

  • Le tiercé du samedi #58

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous aimeriez changer un ou plusieurs éléments de la fin

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Harry Potter

     

     

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    Je voulais que Voldemort gagne! Non je déconne... J'aurais voulu un autre destin pour Severus Rogue. Parce qu'il a quand même consacré sa vie à la cause et qu'il aurait mérité de pouvoir avoir une seconde chance de refaire sa vie (dans le film il est plus âgé, mais le personnage n'a que 37 ans!)

     

     

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    Hunger games

     

     

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    Il n'y a qu'un point que j'aimerais changer, c'est le vote de Katniss pour les derniers hunger games avec des enfants du capitole dot la petite fille de Snow. Parce que c'est s'abaisser au niveau de Snow que de s'en prendre aux enfants, d'autant plus que la partie est gagnée et que les habitants du capitole n'étaient pas plus libres que ceux des districts. Quiconque se serait élevé contre Snow aurait été exécuté.

     

     

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    Divergente

     

     

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    Après tout ce que Quatre a vécu dans sa vie, c'est franchement cruel de lui avoir enlevé Tris! J'aurais éliminé ce passage ou j'aurais fait en sorte qu'il flippe bien mais qu'au final ça s'arrange. D'autant que je n'ai pas trouvé l'intérêt de ce choix de l'auteur



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous feriez dédicacer si vous n’aviez ni file d’attente à faire, ni livre à racheter exprès, ni de limite concernant l’auteur (s’il est mort, on le ressuscite juste pour vous, dites donc !)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Le sacrifice du soir: vie et mort de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI

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    Résumé : Orpheline à l'âge de trois ans, Madame Elisabeth, la petite sœur de Louis XVI, la dernière de la famille, bénéficie pourtant d'une instruction complète. Sportive, passionnée d'équitation, excellente en mathématiques et en dessin, vive, active et rapide, elle étonne son entourage par la diversité de ses talents et la fermeté de son caractère. Avec sa maison princière et ses amies, elle forme une petite cour au milieu de la cour, y faisant régner la piété et la paix. Elle ne se marie pas, n'entre pas au couvent. Sa vocation est de rester avec les siens, le roi, la reine et leurs enfants. Dans les dernières années de l'Ancien Régime, comme avertie de la tragédie, elle se prépare pour les secourir. A partir de 1789, elle les assiste et les réconforte. Refusant de les abandonner, elle quitte avec eux Versailles pour les Tuileries, et les Tuileries pour la prison du Temple. Après le roi et la reine, elle est guillotinée. Le régime ne peut pas l'épargner. Elle est son ennemie. Elle a toujours vu dans la Révolution un mensonge et une illusion. Elle a toujours déploré la faiblesse de son frère, et n'a jamais pu y remédier. Ange consolateur, grande figure de la résistance spirituelle à la persécution antichrétienne, elle est aussi l'exhortatrice. Elle encourage ses amies à la perfection chrétienne. Dans la voiture du retour de Varennes, elle convertit Barnave à la cause du roi. Sur le chemin de l'échafaud, elle exhorte à la mort ses compagnons de supplice. Puis elle quitte ce monde sans regret, tout à l'espérance de se " retrouver dans le sein de Dieu " avec sa " famille ".

     

    Auteur : Jean de Viguerie

     

    Edition : Cerf histoire

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : L’auteur ne cache pas dans sa biographie sa sympathie pour son sujet (on le comprend), ni son scepticisme quant à la Révolution (on le comprend encore plus).
    Tout au long des jours, voire des semaines qui précédent les événements de 1789, elle pressent que quelque chose va se produire sans en mesurer la gravité (Elle n’imagine pas l’ampleur de la révolte).
    Sans cesse elle pense que la bonté du roi plaidera à sa faveur.
    Toute sa vie, même en captivité, elle continue à vivre selon les principes inculqués par ses gouvernantes, principes issus de l’école de Saint-Cyr, fondée par Madame de Maintenon.

    A plusieurs reprises, du moins jusqu’à la mort du roi, elle aurait pu fuir le pays, les révolutionnaires l’auraient probablement laissée partir. Peut être aurait-elle-même pu emmener Madame Royale, fille du couple royal et seule survivante de la famille.
    Et pourtant, même si elle reste à ses côtés sans jamais faillir, chose qui lui sera reprochée lors de son pseudo procès, elle est souvent en désaccord avec les choix politiques de son frère qu’elle juge faible. Mais sa soumission à son frère et à son roi l’empêcheront toujours de lui dire ouvertement le fond de sa pensée.
    En toute chose, elle trouve du réconfort dans la religion. Elle a dévoué sa vie à Dieu sans pour autant entrer au couvent. Le fait qu’aucun mariage n’ait été envisagé pour elle par Louis XVI, alors qu’elle est mineure, montre que son frère la soutient dans son choix.
    Son grand-père, Louis XV, avait exigé que son éducation soit complète et, malgré l’opposition sur ce sujet des hommes des lumières, hostiles à l’éducation des femmes, on lui a très tôt enseigné la philosophie et ainsi apprit à penser par elle-même.
    Un regret sur cette biographie : qu’on ne sache pas quelle a été sa réaction à l’annonce de la mort du roi, puis de la reine (elle n’a appris la mort de cette dernière que 7 mois après son exécution), ce qui montre l’isolement subi par Madame Elisabeth et Madame Royale dans les derniers mois de la réclusion de Madame Elisabeth.

    Un extrait : Elle est bien chétive cette petite fille que l’on vient de baptiser. Dans ses premiers mois on craint pour sa vie. Ensuite sa santé s’affermit, mais son père et sa mère viennent à mourir. Elle a un an et demi à la mort de son père, à peine trois ans au décès de sa mère. Elle dira souvent « Je suis une enfant de la providence ».
    Le Dauphin et la Dauphine étaient tous les deux animés d’une foi très vive. Leurs deux filles, Marie-Clotilde et Elisabeth, auront la même vertu à un degré héroïque.
    La Dauphine, avant de mourir, les a recommandées à son amie, la comtesse de Marsan, gouvernante des enfants de France. Marie-Louise de Rohan, comtesse de Marsan, est veuve sans enfants. Elle n’a peut-être pas été toujours un prix de vertu, mais c’est une personne très entendue et d’expérience. Elle a élevée les trois garçons, Berry, Provence et Artois, jusqu’à leur passage aux hommes, et tout le monde à la cour s’accorde à dire qu’elle a bien réussi dans cette tâche.
    Maintenant, il lui reste à éduquer les deux sœurs et à les gouverner jusqu’à leur majorité. Louis XV, cela est nouveau de sa part, suit les progrès de ses petites-filles et s’en fait rendre compte.
    Madame de Marsan les conduit tous les jours saluer « grand-papa roi ».
    Malgré une différence d’âge de quatre ans et huit mois, elles sont élevées ensemble. C’est bon pour la petite qui veut imiter la grande. Elles sont logées dans la partie du château réservée aux Enfants de France, au bout de l’aile du Midi, du côté de l’Orangerie, au rez-de-chaussée ouvrant sur une terrasse et dominant le parterre. Les deux enfants peuvent sortir facilement et même se promener autour de la pièce d’eau des Suisses toute proche.
    Le lieu est tranquille, éloigné des agitations de la cour.

  • [Livre] Un hiver en enfer

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    Résumé : "Edward avait l'impression de se trouver dans un cauchemar. À regarder sa mère si calme, si parfaite, déblatérer les preuves criantes de l'isolement dément qu'elle lui faisait subir, Edward comprit qu'elle était vraiment dangereuse. Complètement tarée. Je n'aurai pas le temps de trouver les preuves avant de devenir dingue, moi aussi, pensa-t-il. C'est peut-être ce qu'elle cherche. M'emporter dans son délire. Il faut que je me casse d'ici, et vite !" Pour échapper à l'enfer familial, Edward, adolescent fragile, se réfugie dans sa vie virtuelle. Prisonnier des liens malsains d'une mère qui n'a jamais su l'aimer et soudain l'étouffe, l'isole. En plein coeur de l'hiver, Edward se sent en danger de mort. Deux êtres. Deux folies ? Une seule vérité sera possible. 

     

    Auteur : Jo Witek

     

    Edition : France loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 20 aout 2014

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Le roman se divise en deux parties. Au début du livre, la mère d’Edward sort d’une « cure de repos », probablement dans un institut psychiatrique. Edward fait preuve d’une méfiance presque maladive envers sa mère qui ne lui a jamais montré la moindre preuve d’affection, au grand désespoir de son père.
    Dès le début, cette famille a un coté glauque. Certes, il y a une grande complicité entre Edward et son père et on voit bien que ces deux là s’adorent, mais le choix du père de ne garder les jeunes femmes qui travaillent pour eux qu’au maximum deux ans afin que son fils ne puisse pas forger de lien affectif trop fort avec elles est vraiment malsain.
    Edward n’a aucune relation positive avec sa mère et plutôt que le laisser avoir une relation de substitution, son père lui retire cela. Il croit sans doute forcer son fils et sa femme à se rapprocher, mais tout ceci à l’effet inverse et Edward déteste encore plus sa mère pour le départ de certaines de ces personnes.
    Puis il y a le drame, qui laisse en tête à tête la mère et le fils.
    Dans la première partie du livre, l’histoire se met en place : Edward, en plein deuil, partagé entre le déni et la colère, sombre lentement, d’autant plus qu’il ne peut pas s’appuyer sur sa mère pour l’aider à se remettre de son chagrin.
    Toute cette partie permet de mettre en place et d’expliquer le huis clos ou presque qui se met en place dans la seconde partie et de justifier les réactions des personnes qui entourent le jeune homme.
    Personnellement, j’ai décidé de croire Edward envers et contre tout, peut être parce que son entourage ne le croit pas. Pourtant, il y a des moments ou c’est difficile. Non seulement ce que dit et pense Edward est délirant, mais en plus, certains faits semblent conforter la thèse qu’il invente beaucoup de choses et qu’il devient paranoïaque.
    D’un autre coté certains autres faits semblent au contraire conforter ses dires. Cependant, même si le roman est raconté à la troisième personne, la plupart du temps, excepté certains passages concernant deux autres personnages, l’histoire est racontée du point de vue d’Edward : on ne sait que ce qu’il sait. On est alors en droit de se demander si l’histoire que l’on lit n’est pas altérée par l’interprétation des faits que fait Edward.
    C’est assez tard dans le livre qu’on connaît enfin la vérité et celle-ci dépasse franchement tout ce qu’on aurait pu imaginer.
    Malgré quelques coquilles (« coup » pour « cou » ; « réveille » pour « réveil »…), l’écriture est fluide et l’intrigue très bien menée.
    Ce livre est mon troisième coup de cœur de l’année. Les thrillers ont la côte cette année : trois coups de cœur, deux thrillers !

    Un extrait : Sa mère jouait du piano quand ils arrivèrent. Une suite de Philippe Glass. De la musique contemporaine dans un mobilier design très épuré. Tout était calme, rangé, à sa place. Un décor de magazine, sans bazar ni bibelots. Rose s’interrompit à leur entrée dans le salon. Elle se contenta de tourner légèrement la tête vers lui, les mains en suspens sur le clavier.

    — Bonsoir, Edward. Je suis contente de te voir. Tu as bonne mine. Tu as eu des notes aujourd’hui ?

    Il la détestait en réalité, même après quinze jours d’absence. Guérison ou pas, son sentiment demeurait intact. Il aurait voulu l’aimer, il avait espéré cet amour, mais ça n’avait pas été possible. Ça ne s’était pas fait. Sa mère avait toujours été si distante avec lui et, depuis la mort de sa grand-mère deux ans auparavant, cela avait empiré. “Maniaco-dépressive”. Les médecins avaient ainsi mollement diagnostiqué l’étrange comportement de cette femme qui passait sa vie enfermée dans la maison à jouer du piano, à disparaître dans ses pensées ou à courir les magasins pour acheter quantité de vêtements qu’elle finissait par donner au personnel de la maison ou aux bonnes œuvres. Elle ne s’occupait de rien, ni de personne. Une figurante. Une ombre. Avec cet épouvantable regard de tristesse qu’un léger sourire permanent ne réussissait pas à camoufler. Depuis quelque temps, Edward ne supportait plus cette tristesse, et encore moins les phases d’excitation de sa mère, qui se mettait alors à ranger la maison, à donner des ordres sans queue ni tête au personnel ou encore à nettoyer sa chambre d’ado, pourtant toujours parfaitement ordonnée. Il avait ses repères, ses habitudes de rangement, il lui avait interdit de fouler son territoire mais Rose, dans ses phases “maniaques”, n’écoutait rien ni personne. La seule chose dont elle était capable était de lui acheter des fringues qu’il ne mettait pas, des livres qu’il ne lisait pas. Elle était tarée, cette brute de Traval avait raison. Tarée et insensible. Incapable de le prendre dans ses bras, de lui organiser une fête d’anniversaire, de l’emmener à l’école, de lui faire des crêpes, un gâteau ou de lui offrir un de ces gestes tendres que les mères savent normalement prodiguer à leurs enfants.

    — Salut Ed, tu vas être content, j’ai fait du tiramisu ! le prévint Helena, en ébouriffant son épaisse chevelure brune. Vous voulez boire quelque chose ?

    — Pas tout de suite, merci, répondit son père à la jeune étudiante qui fit un passage éclair dans le salon, avant de filer en cuisine. Nous allons d’abord écouter un peu Rose. N’est-ce pas, Ed ? La musique a manqué à cette maison, ma chérie. Tu nous as manqué, murmura Paul-Thomas en embrassant délicatement la nuque de sa femme.

    Voilà, c’était comme ça chez les Barzac. Du grand mensonge organisé. Une mise en scène de vie familiale. Sa mère jouait du piano à longueur de temps et autour d’elle chacun faisait son possible pour que tout ait l’air normal. Son père affichait un air éternellement jovial et embauchait tous les deux ans une nouvelle “dame de maison” qui interprétait à merveille le rôle de la maman de substitution. Câlins, histoires du soir, après-midi au parc, goûters d’anniversaire puis, plus tard à l’adolescence, sorties ciné, rendez-vous scolaires ou chez le dermatologue. Les employées étaient nourries, logées et même très bien rémunérées pour ça, triées sur le volet et embauchées en contrat à durée déterminée. Deux ans de service, pas plus. Il fallait que ces femmes comblent les défaillances affectives de la mère, mais pas qu’elles la remplacent. Paul-Thomas y mettait un point d’honneur. De la tendresse, mais pas de lien affectif prolongé.
    Pourtant, Edward s’était attaché à elles, lui. Il avait eu le cœur brisé plusieurs fois au départ de ces femmes qui, parfois, sentaient bon la tendresse maternelle. Il avait même pleuré et supplié, mais son père, malgré l’amour qu’il lui témoignait, n’avait jamais voulu déroger à cette règle. Pas plus de deux ans. Pas d’attaches. Tout cela à cause de sa mère et de sa foutue maladie qui emportait tout sur son passage.

     

  • [Livre] Une autre idée du silence

    Les lectures de Gribouille et moi-même participons à un challenge.
    Ce challenge consiste à sélectionner trois livres dans la PAL de notre binôme. Celui-ci choisi lequel des trois il lira et chroniquera. Les lectures de Gribouille et moi avons choisi de lire les trois livres que chacune à choisi pour l'autre (c'est qu'on a une PAL assez conséquente à faire descendre!)

    Ce livre est le premier que m'a choisi Les lectures de Gribouilles dans le cadre du challenge Livra'deux sur livraddict. Pour sa part je lui avais choisi La colline aux esclaves de Kathleen Grissom dont vous trouverez la chronique ICI

     

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    Résumé : Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l’église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d’un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde – à ses dangers, ses désirs et ses tentations – pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur. 

     

    Auteur : Robyn Cadwallader

     

    Edition : Denoël

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 3 septembre 2015

     

    Prix moyen : 22,50€

     

    Mon avis : Dans ce roman, on ne découvre les personnages et les évènements présents et passés qu’au travers deux personnages : Sarah et Ranaulf.
    Ce qui m’a interpellé en premier lieu dans ce livre, c’est le manque de foi des personnages principaux eut égard à leur choix de vie.
    Sarah, 17 ans, a décidé de devenir recluse. Elle se destine à passer sa vie en prière dans une cellule de neuf pas sur sept, accolée à l’église et dont tous les accès vers l’extérieur sont condamnés à l’exception d’une fenêtre donnant dans la chambre de ses servantes par laquelle on lui transmet le nécessaire et d’une meurtrière donnant dans l’église, masquée par un lourd rideau, à travers laquelle elle peux parler, mais sans les voir, à son confesseur et aux femmes du village qui viennent lui demander des conseils ou des prières.
    La vie qu’à choisi Sarah est une vie de sacrifice et de dévotion envers Dieu, plus encore qu’une vie de simple religieuse. Or, la jeune fille, si elle est pieuse, n’est pas vraiment dans l’état d’esprit d’une femme se dévouant à son créateur. Elle est pleine de colère, dit ses prières sans y penser, comme une routine. Lorsqu’elle réalise que sa cellule n’est pas totalement hermétique, elle s’en offusque, mais est incapable de se couper des bruits, des odeurs, avec sérénité. On sent bien que ce n’est pas la dévotion qui l’a conduise dans ce reclusoir, mais un évènement de son passé et je ne suis pas certaine que ce soit le décès de sa sœur en couche comme le dit résumé et comme Sarah elle-même ne cesse de le rappeler.
    Elle semble supporter également très mal de devoir conseiller les femmes du village, d’autant plus qu’elle ne peut rien faire de plus que prier pour elles.
    Ranaulf, lui, est un prêtre copiste du prieuré qui gère la vie de la recluse. Il devient son confesseur en remplacement d’un prêtre trop âgé pour effectuer le trajet. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’en est pas content. Il affiche un mépris des femmes surdéveloppé, bien plus fort que l’église elle-même puisqu’il ne considère pas les recluses comme des saintes femmes mais comme, semble-t-il, des pécheresses qui expient leurs fautes, rien de plus.
    Au niveau de sa foi, j’ai l’impression qu’il n’est devenu prêtre que pour avoir accès à ses précieux livres, il montre à plusieurs reprises que toute autre tâches dévolues aux prêtres, telle que le fait d’être confesseur ou de devoir assister aux offices, n’ont aucunes importances à ses yeux et sont même presque indigne de figurer au rang de ses activités, la copie des ouvrages étant placées au dessus de tout.

    Du coté des personnes qui entourent ces deux là, on a tout un florilège de personnages, essentiellement des femmes ! Maud, Lizzie, Louise, Anna, Ellie… Les hommes, on en entend parler par elles, qu’ils soient leurs époux ou leurs voisins, à l’exception du père Simon, du père Peter et de Sir Thomas, 3 hommes que connaissait Sarah avant d’entrer en réclusion et qui vont interagir soit avec elle, soit avec Ranaulf.
    Le plus antipathique, est clairement Thomas. Fils du seigneur qui a payé pour que Sarah puisse entrer en réclusion, il a hérité de cette charge de protecteur à la mort de son père. De toute évidence, il a un passé avec Sarah, que celle-ci dévoile par bribes. Son opinion sur la vie que la jeune fille a choisie est lapidaire et il ne cesse de la tourmenter pour ébranler ses résolutions.
    Comme tout seigneur à cette époque (XIIIème siècle), il est convaincu de son impunité quoi qu’il fasse, ce qui le rend particulièrement dangereux pour tous. J’espère vraiment qu’il recevra la monnaie de sa pièce.
    Il est impressionnant de la part de l’auteur de nous tenir en haleine comme ça dans un livre où il n’y a que peu d’action, la quasi-totalité de l’histoire se passant entre les 4 murs de la cellule de Sarah et parfois dans l’enceinte du prieuré.
    C’est un huis clos presque total et pourtant, on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour savoir la suite.

    Un extrait : J’étais près de la porte, là où les femmes devaient attendre. Allongée face contre terre, bras écartés sur le sol dur qui me refusait et que j’embrassais, désirant cette vie, cette mort. Je savais qu’il y avait des gens à proximité, des villageois venus pour regarder ou pour prier, mais je n’en ai vu aucun. Des voix dans le sanctuaire qui semblaient très éloignées psalmodiaient un chant, un chant funèbre, des prières pour moi. J’en connaissais les paroles : je les avais lues et relues, mémorisées, mais à présent elles n’étaient qu’un son. L’humidité froide de la pierre m’a pénétrée jusqu’aux os ; je n’ai pas senti les gouttes d’eau sur mon dos, leur fraîcheur bienfaisante. J’étais devenue pierre.
    L’évêque m’a relevée, mes jambes étaient lourdes, et il m’a guidée vers l’autel. J’ai pris les cierges qu’on me donnait ; une flamme brillait à présent dans mes mains et je ne pouvais rien voir au-delà. Quelque part à l’extérieur du halo de lumière, les paroles de l’évêque m’ont implorée :

    - Aime de tout cœur Dieu et ton prochain.

    Je me suis agenouillée et j’ai prié.
    Il y a eu des mots, des pages et encore d’autres mots : j’ai signé tout ce qu’on me demandait. J’ai entendu tinter la chaîne de l’encensoir. Lentement, le parfum doux-amer de l’encens m’a enveloppée comme un voile, comme des bras qui m’enlaçaient.
    Ils m’ont conduite jusqu’à la porte d’entrée, loin des gens et de la lumière des cierges, puis dehors dans la nuit, noire et glaciale. Nous avons traversé le cimetière ; l’herbe était mouillée sous mes pieds, les morts m’entouraient.
    Un chant s’est élevé dans les ténèbres, « Que les anges te guide jusqu’au paradis » ; c’était le cantique que nous avions chanté pour maman quand elle était morte, et plus tard pour Emma. Nous nous sommes arrêtés devant la cellule et les mains chaudes qui me tenaient les bras se sont retirées. Je me suis mise à frissonner. L’évêque a lancé :

    - Si elle veut entrer, qu’elle entre.

    La porte s’ouvrait sur les ténèbres. J’ai pris une profonde inspiration et ai pénétré à l’intérieur. Tout autour de moi n’était qu’obscurité et je sentais l’humidité sur mon visage. Des voix douces chantaient : « fais preuve de patience, ton désir de Dieu est proche. » Ils m’ont déposée par terre ; de la poussière et des mots sont tombés sur moi, à l’intérieur de ma bouche et dans mes yeux. La mort me désirait et je l’ai acceptée :

    - Je resterais ici pour toujours ; c’est la maison que j’ai choisie.

    Je pouvais sentir mes os, blancs et inertes contre le sol noir ; des vers se tortillaient entre mes côtes comme de la laine sur un métier à tisser. Au cœur de ces ténèbres, je suis morte. Mon corps s’est décomposé, désagrégé, est retourné à la terre. Ils sont partis et m’ont laissée seule.

     

  • [Film] L'hermine

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    Titre original : L’hermine

     

    Réalisé par : Christian Vincent

     

    Date de sortie : 18 novembre 2015

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h38

     

    Casting : Frabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Eva Lallier, Victor Pontecorvo, Candy Ming…

     

    Résumé : Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait parti du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret. Peut-être la seule femme qu'il ait jamais aimée.

     

    Mon avis : Je n’ai pas vraiment réussi à m’intéresser à tout ce qui n’est pas le procès. Le terrible président de cour d’assise a un coté très pathétique dans sa vie privée.

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    Parce que, des années auparavant, le médecin qui le soigne après un accident, lui prend la main par compassion, pour lui apporter du réconfort, il tombe amoureux d’elle et voyant qu’elle ne partage pas l’intensité de ses sentiments s’en trouve dévasté au point d’être troublé quand il la voit parmi les jurés.

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    A part pour donner une humanité à l’implacable magistrat, je n’ai trouvé aucun intérêt à cette pseudo histoire d’amour.
    En revanche, j’ai adoré toute la partie procès et particulièrement la scène où il vient expliquer aux jurés leur rôle et les frustrations qui peuvent en découler.

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    J’ai beaucoup aimé le déroulement de l’affaire, et la manière d’agir du Président de la Cour qui est en totale contradiction avec la réputation qu’il a, du moins je trouve.
    En revanche je trouve anormal que les magistrats chargés de diriger les débats des jurés les influencent tant et les montent contre Racine sans la moindre hésitation.
    Fabrice Luchini a un jeu beaucoup plus sobre que d’habitude, d’habitude il a un jeu plus saccadé, plus sautillant si j’ose dire. Ici il est plus introverti mais toujours avec ce petit je-ne-sais-quoi qui fait toute sa légende.
    Pour en revenir au procès, dès le début, je ne sentais pas cette histoire. Le coupable me semble cacher quelque chose et la mère de la fillette qui a été tuée et qui s’est constituée partie civile encore plus.
    Pour moi, c’est elle qui a tué sa fille, exaspérée par les pleurs et lui ne fait que la protéger.
    Après est ce que j’ai vu juste… ça…c’est une autre chose.


     

  • C'est lundi que lisez vous? #59

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?


    Comme au boulot on est bourré de filtres, ça me prend vraiment trop de temps de venir voir et commenter vos blogs le matin. Je passerai donc ce soir! Bonne journée!

     

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    Et vous? Que lisez vous?

     

  • [Livre] Les descendants - T01 - L'île de l'oubli

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    Résumé : Il y a vingt ans, les Méchants ont été bannis du royaume d’Auradon et emprisonnés sur l'ile de l'Oubli, un lieu sombre et morne protégé par un champ de force.

    Privés de leurs pouvoirs magiques, les Méchants et leurs descendants vivent désormais dans l'isolement le plus total.

    Cependant, au cœur de la Forêt Interdite, se cache l'Oeil de Dragon, la clé des véritables ténèbres, et de leur liberté.

    Seul le plus perfide, le plus sournois, le plus machiavélique pourra s'en emparer.

     

    Auteur : Melissa De La Cruz

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 1 Juillet 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : On m’avait dit beaucoup de bien de ce livre et j’en attendais beaucoup, mais j’ai finalement été un peu déçue.
    Adepte des réécritures de contes, j’ai pris l’habitude de texte assez travaillé avec un ton adapté à l’adolescence mais largement lisible par des adultes.
    Ici, j’ai eu l’impression d’avoir un mauvais livre pour enfant entre les mains sur les deux tiers du livre.
    Déjà, les descendants semblent être sortis de nulle part. Si on suit la chronologie du livre, ils sont nés sur l’île de l’oubli. Mais alors où est la seconde moitié du duo parental ? Jay n’a qu’un père, Carlos qu’une mère… La seule dont le père est cité est Mal, la fille de Maléfique, mais ce n’est que pour dire que c’est un humain. Est-ce à dire qu’il y a des humains prisonniers avec les méchants sur l’île ? Les gentils ne sont donc pas si gentils que ça s’ils n’ont pas hésité à condamner des innocents, juste pour donner l’illusion d’une vraie ville. Et si le père de Mal est un humain, et que l’île est si petite où est-il ? Qui est le père de Carlos ? La mère de Jay ?
    Au-delà de cet aspect, l’écriture en elle-même est vulgaire, pas dans le sens où le texte est bourré d’injures mais dans le sens où il n’y a aucune finesse.
    Par curiosité, j’ai regardé le film Disney Channel dont ce livre est le prequel et je ne m’étonne plus de mon sentiment sur le texte quand je vois la médiocrité du téléfilm. Quand on voit les merveilles, d’animation ou en prises réelles que les studios Disney sont capables de produire, on se demande vraiment comment ils peuvent également produire une médiocrité pareille.
    J’ai trouvé que l’histoire devenait un peu plus élaborée et intéressante à partir du moment où les descendants entre dans la forteresse, mais cela n’arrive que tardivement dans le bouquin et c’est dommage car c’est quand même le but final de l’histoire, la quête principale. Tout ce qui est écrit avant ne sert qu’à meubler et à remplir des pages.
    On parle très peu des « gentils », bien que quelques chapitres leurs soient consacrés, et tout ceci pour se rendre compte que leur monde est bourré d’inégalités destinées à améliorer les confort des « grands » au détriment du bien-être des « petits ». Pas si gentils que ça, donc. Heureusement, le futur roi, le prince Ben, fils de figures emblématiques des contes de fées, semble être prêt à faire changer les choses.
    J’ai été perturbée par le manque d’imagination des créateurs des descendants. Les prénoms des descendants des méchants, rien que cela, donne le ton : Jay pour le fils de Jaffar, Evie pour la fille de la méchante reine (evil queen), Mal pour la fille de Maléfique, Gaston junior et Gaston III pour les fils de Gaston… c’est affligeant… Au moins les « gentils » ont des noms différents de leurs parents (Audrey, fille de la belle aux bois dormant, qui est la seule dont l’auteur parle dans le livre, mais dans le film on rencontre aussi Doug, fils de simplet, Lonnie, fille de Mulan ou encore Jane, fille de la marraine la bonne fée).
    J’ai trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin, même pour un livre destiné à avoir une suite, même pour un prequel.
    On a l’impression de lire un article promotionnel de 300 pages incitant à voir le film.
    Je suis d’autant plus déçue qu’avec une réécriture de conte, d’autant plus en se concentrant sur les enfants des méchants, ce qui est en général peu exploité, il y avait la possibilité de faire un bouquin vraiment génial.

    Un extrait : Je suis forcément dans un rêve, ça ne peut pas être vrai, se dit Mal.

    Assise au bord d’un lac merveilleux, sur les pierres d’un temple en ruine, elle croque une belle fraise sucrée. Autour d’elle s’étend la forêt luxuriante, à ses pieds coule l’eau claire.

    « Mais où suis-je ? lance-t-elle à voix haute, en attrapant la gourde d’ambroisie dans le panier de pique-nique.

    — Tu es à Auradon, au bord du lac enchanté », lui répond le garçon allongé près d’elle.

    Tiens, elle ne l’avait pas remarqué, celui-là. Mais à présent, elle l’enverrait volontiers batifoler ailleurs. Parce que ce garçon est pire que tout – mais pire que quoi au juste ? Il est grand, il est blond comme les blés, il est terriblement beau. Son sourire doit remuer le cœur des demoiselles et les faire tomber en pâmoison.

    Mais pas Mal, qui n’a rien d’une fille à papa.

    La panique commence à monter, elle le sent. C’est comme si on l’avait coincée quelque part. À Auradon, qui plus est. Ce ne serait donc pas un rêve ?

    « Qui es-tu, toi ? Une sorte de prince ? »

    Elle le toise d’un regard mauvais, lui et sa chemise bleue brodée de fil d’or.

    « Tu sais bien qui je suis. Je suis ton ami. »

    Cette réponse soulage Mal instantanément.

    « Oh ! C’est bien un rêve alors ! dit-elle, fine mouche. Je n’ai pas d’amis ! »

    Le garçon blêmit, mais, avant qu’il ne puisse répondre, une voix gronde dans ce tableau idyllique, les cieux noircissent et l’eau clapote furieusement.

    « Crétins ! Idiots ! Triples buses ! » tonne la voix.

    Mal se réveilla en sursaut.

    Sa mère hurlait après ses sujets depuis son balcon. Il faut dire que Maléfique régentait l’îlot de l’Oubli d’une poigne de fer. Et sa fille n’échappait pas à sa tyrannie.

    Pourtant habituée aux vociférations de sa mère, Mal trouva le réveille-matin un peu rude. Surtout que son cœur s’affolait encore à cause du cauchemar. Elle rabattit les couvertures de satin mauve et s’assit, songeuse.

    Bon sang, mais pourquoi avait-elle rêvé d’Auradon ? Quelle sorte de magie noire avait envoyé un prince charmant roucouler dans le creux de son oreille durant son sommeil ?

    Mal frissonna et secoua la tête pour chasser l’horrible souvenir. Elle fut rassurée d’entendre le cérémonial des villageois tremblants de peur aux pieds de sa mère. Elle regarda autour d’elle. Pas de doute, elle était au bon endroit : dans son gigantesque lit de fer forgé qui grinçait. Le baldaquin pendouillait toujours au-dessus de sa tête en menaçant de s’écrouler. Comme d’habitude, les quatre gargouilles lui tiraient la langue. Rien n’avait changé. La chambre de Mal demeurait sinistre et grise.

    Les braillements de sa mère faisaient trembler les murs. Une ultime secousse fit éructer la commode laquée, projetant une montagne de vêtements mauves sur le parquet. Le mauve, Mal n’en démordait pas : à ses yeux, cette couleur symbolisait la magie et le mystère. Le noir était d’un commun… Tout le monde en portait sur l’île.

    Elle se leva pour gagner la fenêtre. À sa droite, son armoire fatiguée débordait des babioles qu’elle avait chapardées. D’un geste sec, Mal écarta les lourds rideaux de velours. Sous ses yeux s’étendait l’habituel paysage, lugubre à souhait.

    Basse-cour pourrie, chère fosse à purin.

    Il est vrai que l’île de l’Oubli n’avait rien de remarquable : elle n’était ni grande, ni belle, ce n’était pas un coup de pinceau vert sur la carte, mais une simple crotte de mouche avec un entassement de bicoques branlantes adossées les unes aux autres.

     

  • Le tiercé du samedi #57

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois derniers livres que vous avez abandonnés parce qu’avec la meilleure volonté ce n’était pas possible

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Les visages

     

     

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    Si ça se trouve, une fois que l'intrigue démarre, ce livre est très intéressant, mais après près de 150 pages à m'ennuyer ferme, je n'ai pas réussi à m'accrocher pour voir si les choses changeaient. Trop de blabla, rien de ce qui accroche sur un thriller. C'est mou, et ce n'est même pas juste un manque d'action, j'ai déjà lu des livres sans "action" qui tenaient en haleine, mais là, on ne sait pas où on va, on ne sait pas quel but poursuit l'auteur... Au lieu d'être devant un Alex Cross, j'étais devant un Derick (et encore, Derick enquête, lui)

     

     

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    Une affaire conjugale

     

     

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    Ennui total. Avec une "l'héroïne" puérile, narcissique, toxique, mais que l'auteur présente comme une victime. Une litanie sur le divorce avec des jugements à l'emporte pièce sur les hommes, les femmes, le couple... Un livre à fuir! 

     

     

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    L'enfant de la délivrance

     

     

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    J'ai été obligée d'abandonner, entre les fautes de syntaxe, de vocabulaire etc..., les dialogues qui ne s'intègrent pas bien du tout dans le récit et qui tombent comme de nombreux cheveux sur la soupe... et le style d'ado ayant séché les cours qui ne convient pas vraiment à un roman..., je n'ai pas réussi à passer outre ces défauts pour m'intéresser à l'histoire. Et vu le nombre de romans de ce genre publiés aujourd'hui, il est impardonnable de ne pas travailler plus que ça une œuvre destinée à la vente (près de 15€ quand même, ce n'est pas rien).



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont vous aimeriez changer un ou plusieurs éléments de la fin

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] The hunger games – La révolte partie 2

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    Titre original : The hunger games : Mockingjay part 2

     

    Réalisé par : Francis Lawrence

     

    Date de sortie : 18 novembre 2015

     

    Genre : Young Adult

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 2h17

     

    Casting : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Willow Shield, Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore…

     

    Résumé : Alors que Panem est ravagé par une guerre désormais totale, Katniss et le Président Snow vont s’affronter pour la dernière fois. Katniss et ses plus proches amis – Gale, Finnick, et Peeta – sont envoyés en mission pour le District 13 : ils vont risquer leur vie pour tenter d’assassiner le Président Snow, qui s’est juré de détruire Katniss. Les pièges mortels, les ennemis et les choix déchirants qui attendent Katniss seront des épreuves bien pires que tout ce qu’elle a déjà pu affronter dans l’arène…

     

    Mon avis : Dans ce tome, Katniss se retrouve au front (mais sa façon d’y arriver diffère de celle du livre).

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    Coin m’énerve de plus en plus : elle est arrogante et ne cherche qu’à se servir de Katniss.

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    Dès que la guerre atteint le capitole, elle devient plus violente. Celui-ci est truffé de pièges plus sanglants les uns que les autres (sans compter les pacificateurs) et tous les combattants, les rebelles comme les appelle Snow ne s’en sortiront pas vivants (c’est logique remarquez). Il faut dire que ce sont les concepteurs des jeux des hunger games qui ont conçu ces pièges alors autant dire que ça va pas rigoler.
    Comme souvent dans les trilogies découpées en 4 films, ce dernier opus est celui où ça tire le plus : coup de feu, explosions, hurlements, on a droit à tout.

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    Je ne sais pas de qui est pire de Coin ou de Snow mais, bien que ça puisse paraître bizarre compte tenu de tout ce que Snow a fait, je crois que Coin est pire encore. Je me demande si elle a prit toutes ses décisions sans en parler à quiconque ou si d’autres personnes étaient au courant (comme Haymitch ou Plutarch)

    Il est difficile de faire une chronique plus fouillée sans trop en révéler tant il se passe de choses.
    Mais comme pour la fin du livre, que le film respecte bien, je trouve une partie du final très amorale et j’aurais préféré que les personnages s’abstiennent.
    Quant à l’épilogue (oui je distingue le final de l’épilogue), il est conforme au livre.
    Dans l’ensemble, même si ce dernier opus est celui qui présente le plus de différences avec les livres, il en respectait quand même l’essentiel et clôture parfaitement la saga.