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[Livre] Les descendants - T01 - L'île de l'oubli

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Résumé : Il y a vingt ans, les Méchants ont été bannis du royaume d’Auradon et emprisonnés sur l'ile de l'Oubli, un lieu sombre et morne protégé par un champ de force.

Privés de leurs pouvoirs magiques, les Méchants et leurs descendants vivent désormais dans l'isolement le plus total.

Cependant, au cœur de la Forêt Interdite, se cache l'Oeil de Dragon, la clé des véritables ténèbres, et de leur liberté.

Seul le plus perfide, le plus sournois, le plus machiavélique pourra s'en emparer.

 

Auteur : Melissa De La Cruz

 

Edition : Hachette

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 1 Juillet 2015

 

Prix moyen : 16€

 

Mon avis : On m’avait dit beaucoup de bien de ce livre et j’en attendais beaucoup, mais j’ai finalement été un peu déçue.
Adepte des réécritures de contes, j’ai pris l’habitude de texte assez travaillé avec un ton adapté à l’adolescence mais largement lisible par des adultes.
Ici, j’ai eu l’impression d’avoir un mauvais livre pour enfant entre les mains sur les deux tiers du livre.
Déjà, les descendants semblent être sortis de nulle part. Si on suit la chronologie du livre, ils sont nés sur l’île de l’oubli. Mais alors où est la seconde moitié du duo parental ? Jay n’a qu’un père, Carlos qu’une mère… La seule dont le père est cité est Mal, la fille de Maléfique, mais ce n’est que pour dire que c’est un humain. Est-ce à dire qu’il y a des humains prisonniers avec les méchants sur l’île ? Les gentils ne sont donc pas si gentils que ça s’ils n’ont pas hésité à condamner des innocents, juste pour donner l’illusion d’une vraie ville. Et si le père de Mal est un humain, et que l’île est si petite où est-il ? Qui est le père de Carlos ? La mère de Jay ?
Au-delà de cet aspect, l’écriture en elle-même est vulgaire, pas dans le sens où le texte est bourré d’injures mais dans le sens où il n’y a aucune finesse.
Par curiosité, j’ai regardé le film Disney Channel dont ce livre est le prequel et je ne m’étonne plus de mon sentiment sur le texte quand je vois la médiocrité du téléfilm. Quand on voit les merveilles, d’animation ou en prises réelles que les studios Disney sont capables de produire, on se demande vraiment comment ils peuvent également produire une médiocrité pareille.
J’ai trouvé que l’histoire devenait un peu plus élaborée et intéressante à partir du moment où les descendants entre dans la forteresse, mais cela n’arrive que tardivement dans le bouquin et c’est dommage car c’est quand même le but final de l’histoire, la quête principale. Tout ce qui est écrit avant ne sert qu’à meubler et à remplir des pages.
On parle très peu des « gentils », bien que quelques chapitres leurs soient consacrés, et tout ceci pour se rendre compte que leur monde est bourré d’inégalités destinées à améliorer les confort des « grands » au détriment du bien-être des « petits ». Pas si gentils que ça, donc. Heureusement, le futur roi, le prince Ben, fils de figures emblématiques des contes de fées, semble être prêt à faire changer les choses.
J’ai été perturbée par le manque d’imagination des créateurs des descendants. Les prénoms des descendants des méchants, rien que cela, donne le ton : Jay pour le fils de Jaffar, Evie pour la fille de la méchante reine (evil queen), Mal pour la fille de Maléfique, Gaston junior et Gaston III pour les fils de Gaston… c’est affligeant… Au moins les « gentils » ont des noms différents de leurs parents (Audrey, fille de la belle aux bois dormant, qui est la seule dont l’auteur parle dans le livre, mais dans le film on rencontre aussi Doug, fils de simplet, Lonnie, fille de Mulan ou encore Jane, fille de la marraine la bonne fée).
J’ai trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin, même pour un livre destiné à avoir une suite, même pour un prequel.
On a l’impression de lire un article promotionnel de 300 pages incitant à voir le film.
Je suis d’autant plus déçue qu’avec une réécriture de conte, d’autant plus en se concentrant sur les enfants des méchants, ce qui est en général peu exploité, il y avait la possibilité de faire un bouquin vraiment génial.

Un extrait : Je suis forcément dans un rêve, ça ne peut pas être vrai, se dit Mal.

Assise au bord d’un lac merveilleux, sur les pierres d’un temple en ruine, elle croque une belle fraise sucrée. Autour d’elle s’étend la forêt luxuriante, à ses pieds coule l’eau claire.

« Mais où suis-je ? lance-t-elle à voix haute, en attrapant la gourde d’ambroisie dans le panier de pique-nique.

— Tu es à Auradon, au bord du lac enchanté », lui répond le garçon allongé près d’elle.

Tiens, elle ne l’avait pas remarqué, celui-là. Mais à présent, elle l’enverrait volontiers batifoler ailleurs. Parce que ce garçon est pire que tout – mais pire que quoi au juste ? Il est grand, il est blond comme les blés, il est terriblement beau. Son sourire doit remuer le cœur des demoiselles et les faire tomber en pâmoison.

Mais pas Mal, qui n’a rien d’une fille à papa.

La panique commence à monter, elle le sent. C’est comme si on l’avait coincée quelque part. À Auradon, qui plus est. Ce ne serait donc pas un rêve ?

« Qui es-tu, toi ? Une sorte de prince ? »

Elle le toise d’un regard mauvais, lui et sa chemise bleue brodée de fil d’or.

« Tu sais bien qui je suis. Je suis ton ami. »

Cette réponse soulage Mal instantanément.

« Oh ! C’est bien un rêve alors ! dit-elle, fine mouche. Je n’ai pas d’amis ! »

Le garçon blêmit, mais, avant qu’il ne puisse répondre, une voix gronde dans ce tableau idyllique, les cieux noircissent et l’eau clapote furieusement.

« Crétins ! Idiots ! Triples buses ! » tonne la voix.

Mal se réveilla en sursaut.

Sa mère hurlait après ses sujets depuis son balcon. Il faut dire que Maléfique régentait l’îlot de l’Oubli d’une poigne de fer. Et sa fille n’échappait pas à sa tyrannie.

Pourtant habituée aux vociférations de sa mère, Mal trouva le réveille-matin un peu rude. Surtout que son cœur s’affolait encore à cause du cauchemar. Elle rabattit les couvertures de satin mauve et s’assit, songeuse.

Bon sang, mais pourquoi avait-elle rêvé d’Auradon ? Quelle sorte de magie noire avait envoyé un prince charmant roucouler dans le creux de son oreille durant son sommeil ?

Mal frissonna et secoua la tête pour chasser l’horrible souvenir. Elle fut rassurée d’entendre le cérémonial des villageois tremblants de peur aux pieds de sa mère. Elle regarda autour d’elle. Pas de doute, elle était au bon endroit : dans son gigantesque lit de fer forgé qui grinçait. Le baldaquin pendouillait toujours au-dessus de sa tête en menaçant de s’écrouler. Comme d’habitude, les quatre gargouilles lui tiraient la langue. Rien n’avait changé. La chambre de Mal demeurait sinistre et grise.

Les braillements de sa mère faisaient trembler les murs. Une ultime secousse fit éructer la commode laquée, projetant une montagne de vêtements mauves sur le parquet. Le mauve, Mal n’en démordait pas : à ses yeux, cette couleur symbolisait la magie et le mystère. Le noir était d’un commun… Tout le monde en portait sur l’île.

Elle se leva pour gagner la fenêtre. À sa droite, son armoire fatiguée débordait des babioles qu’elle avait chapardées. D’un geste sec, Mal écarta les lourds rideaux de velours. Sous ses yeux s’étendait l’habituel paysage, lugubre à souhait.

Basse-cour pourrie, chère fosse à purin.

Il est vrai que l’île de l’Oubli n’avait rien de remarquable : elle n’était ni grande, ni belle, ce n’était pas un coup de pinceau vert sur la carte, mais une simple crotte de mouche avec un entassement de bicoques branlantes adossées les unes aux autres.

 

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