Résumé : Qui a dit que j’avais besoin d’un love coach ?
J’ai 29 ans et je m’apprête à passer mon premier Noël de célibataire en dix ans ! Dix ans que je ne suis pas allée dans un bar pour un speed dating ou que je n’ai pas tenté de séduire un homme. Donc, il y a urgence !
Mes copines, Hallie et Erika, prétendent que la séduction, c’est comme le vélo : ça ne s’oublie pas. Moi, j’ai du mal à les croire.
Comment engager la conversation ? Comment avoir l’air sexy sans en faire trop ? Bref, je crois bien que j’ai perdu la main.
Le hic, c’est que je viens de rencontrer Todd. Un cadeau inespéré : grand, mignon, un faux air de Colin Farrell.
Dire que je n’ai rien trouvé d’autre comme tactique d’approche que de lui citer toutes les répliques des Incorruptibles ! Cela dit, ça a eu l’air de marcher.
Alors, peut-être que je ne suis pas encore un cas désespéré… Peut-être même que j’ai encore le droit de croire au Père Noël…
Auteur : Caren Lissner
Edition : Harlequin
Genre : Chick Lit
Date de parution : 01 décembre 2012
Prix moyen : 5€
Mon avis : Encore une fois, comme souvent dans les romans de chick lit, le titre et le résumé donnent une fausse idée du contenu du bouquin.
D’ailleurs, j’aurais pu être déçue et ne pas apprécier ma lecture à cause de ça (quand on s’attend à quelque chose et que ça ne correspond en rien à nos attentes) mais je n’ai pas lu le résumé avant de lire le livre. Donc je ne savais pas trop ce que j’allais trouver et je n’avais pas d’a priori.
Certes, Gert a effectivement 29 ans et est seule dans la vie, mais pas parce qu’elle est une célibattante ou une working girl incapable de se détendre et d’aborder un homme. Depuis 1 an et demi, Gert est veuve. Ses copines la presse de « remettre le pied à l’étrier » mais difficile pour la jeune femme de faire son deuil et d’envisager une nouvelle histoire sans avoir l’impression de trahir son mari, Marc. Le fait que sa belle-famille ait quasiment coupé tout contact avec elle depuis la mort de Marc n’aide pas. Gert trouve du réconfort dans un groupe de soutien où elle rencontre des veuves de tout âge, y compris du sien. Il faut dire que Marc est mort quelques jours avant le 11 septembre, et que, depuis les attentats, les jeunes veuves sont moins isolées car plus nombreuses.
Gert accompagne son amie Hallie et l’amie de celle-ci, Erika, dans leur sorties pour « ferrer » un homme, mais l’attitude de celles-ci a tendance à l’agacer. Elle trouve que les deux filles se plaignent sans cesse de leur célibat tout en rejetant les hommes sous les prétextes les plus futiles.
On a aussi affaire à la patronne de Gert, Missy, qui a l’air d’un vrai dragon, mais qui, finalement, n’est pas si méchante que ça (comme quoi même les « garces » peuvent avoir des soucis sentimentaux).
A force de suivre ses copines dans les bars, Gert va rencontrer Todd. Commence alors pour elle un vrai dilemme : Lui dire qu’elle est veuve ? Oui mais quand ? Ou le lui cacher de peur de l’effrayer ?
Le roman est assez léger mais il parle quand même de la reconstruction après le deuil et mets l’accent sur le fait qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être confronté à la mort pour devoir faire un deuil : on peut faire le deuil d’un mort, mais aussi d’une relation, d’un mode de vie, de certitudes etc… On va dire que ce livre parle plus de reconstruction que de deuil.
Même si le titre n’est absolument pas adapté, et ne parlons même pas du résumé qui est une honte au monde de l’édition, j’ai trouvé qu’on passait un bon moment avec Gert et Todd.
Un extrait : Gert savait que Hallie et Erika la traînaient à leur remorque, simplement pour tenter de l’« aider » — tout comme ceux qui lui répétaient que la souffrance s’atténuerait à la longue, ou bien qu’elle était forte et s’en remettrait. Mais personne n’avait idée du nombre de fois dans une journée où elle entendait des expressions, des chansons ou des références évoquant le souvenir de Marc. Au moindre événement désagréable, ou encore dès qu’elle se sentait seule, elle pensait aussitôt à lui, comme elle l’avait fait la majeure partie de sa vie d’adulte — et cela lui rappelait une fois encore qu’il n’était plus. Ils s’étaient rencontrés durant leur deuxième année de fac. Donc, cela faisait huit ans, ou encore deux mille neuf cent vingt jours de souvenirs à garder enfouis au fond de soi-même pour ne serait-ce que se sentir dans un état à peu près correct. Pourquoi personne ne saisissait ça ?
Les seules qui comprenaient étaient les femmes du groupe de soutien de Long Island, où elle se rendait chaque semaine. Parmi ses amies, les veuves de vingt-neuf ans n’étaient pas légion. La plupart d’entre elles n’étaient même pas encore mariées. Et Gert qui, si longtemps, s’était tenue éloignée de ses amies célibataires en se félicitant de sa chance avait maintenant — à cause d’un jour atroce — rejoint leurs rangs.
Un an et demi seulement s’était écoulé depuis l’accident de voiture. Durée insuffisante pour accepter la réalité. Et à peine suffisante pour ne plus souffrir de ces brefs instants où, baignée de la même sensation de sécurité que par le passé, elle se rappelait en un éclair que tout s’était écroulé.
Mais Gert avait fini par céder aux exhortations de Hallie et Erika à sortir. Ce serait plus sain que de rester enfermée chez elle toute la soirée. Mais son cœur n’y était pas, sa tête non plus. Elle allait fonctionner en automate — comme si souvent maintenant.