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Livres - Page 42

  • [Livre] Treize raisons

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    Résumé : Clay Jensen reçoit sept cassettes enregistrées par Hannah Baker avant qu'elle ne se suicide. Elle y parle de treize personnes qui ont, de près ou de loin, influé sur son geste. Et Clay en fait partie. D'abord effrayé, Clay écoute la jeune fille en se promenant au son de sa voix dans la ville endormie. Puis il découvre une Hannah inattendue qui lui dit à l'oreille que la vie est dans les détails. Une phrase, un sourire, une méchanceté ou un baiser et tout peut basculer...


    Auteur : Jay Asher

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 30 mai 2012

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Je ne sais pas si c’est parce que je ne suis plus une ado, mais je n’ai pas ressentie d’empathie particulière pour Hannah. J’ai eu l’impression d’une jeune fille qui a monté en épingle des bêtises et qui n’a jamais rien fait pour que les choses réellement graves s’arrêtent. Par exemple, à aucun moment, elle n’envisage de parler à ses parents, à l’infirmière du lycée ou encore à un professeur de l’attitude de certains garçons après qu’elle a été noté sur « la liste ».
    J’ai eu plus de peine pour ses parents et pour Clay, à qui elle pourri la vie en toute connaissance de cause. Quand j’ai lu « la cassette » qui concernait le jeune homme, je me suis dit : « non mais pour de bon, elle a osé lui faire ça ? »
    Tout ce qu’Hannah a fait en prévision des jours/semaines suivant sa mort, elle aurait pu le faire de son vivant.
    Ce qui m’a dérangée, c’est que Hannah met au même niveau un poème publié contre son gré dans le journal du lycée et un viol. Comme si les deux faits étaient d’égales importances. Il y a aussi le fait qu’elle ramène tout à elle : ce viol a fait partie des faits l’ayant poussé au suicide dit-elle… sauf qu’elle n’est pas la victime. Elle est un témoin qui s’est tu, qui a laissé faire. Je ne vois pas en quoi elle est à plaindre quand on sait qu’elle a laissé faire sans réagir et qu’après les faits, elle a gardé le silence.
    Le sujet est grave, parfois tabou, et j’ai vraiment eu l’impression qu’il était traité un peu de manière légère. J’aurais apprécié que Clay, dans ses observations au fil de la lecture, nous dise quel impact la mort d’Hannah a eu sur la communauté.
    Sur la manière de traiter le sujet, j’ai trouvé que la série était plus explicite et plus profonde en mettant en avant ce que ressentent les parents d’Hannah, le procès qu’ils intentent au lycée, la réaction de Clay aux divers récits qui est moins passives… bref, je trouve que la série lève plus le tabou que le livre qui m’a laissée sur ma faim.
    En fait, je crois que c’est cette histoire même de cassettes qui m’a mise mal à l’aise. L’auteur présente le suicide d’Hannah comme une vengeance ; comme si faire souffrir et culpabiliser des petits cons valaient la vie humaine. Là on n’est pas dans le cas, malheureusement fréquent, d’ados harcelés qui un jour, craquent, et, ne voyant pas d’autre alternative, mettent fin à leurs jours. Ici on a une jeune fille qui a passé des heures à enregistrer ces cassettes, à organiser leur diffusion… Bref, j’ai trouvé qu’il y avait presque une banalisation du suicide en en faisant une arme. Et j’ai trouvé que ce n’était pas rendre justice à la souffrance que ressent un ado qui commet ce geste.
    Pour autant l’écriture n’est pas désagréable et je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ma lecture. J’ai aimé le style, la manière d’écrire, mais je suis plus réservée sur le contenu.

     

    Un extrait : Salut, tout le monde. Ici Hannah Baker. En live et en stéréo.

    Je n'en crois pas mes oreilles.

    Il n'y aura pas d'autres dates. Pas de rappels. Et cette fois, aucune intervention du public.

    Non, c'est impossible. Hannah Baker s'est suicidée.

    J'espère que vous êtes prêts, parce que je vais vous raconter l'histoire de ma vie. Ou plus exactement, la raison pour laquelle elle s'est arrêtée. Et si vous êtes en train d'écouter ces cassettes, c'est que vous êtes l'une de ces raisons.

    Hein ? Non !

    Je ne vous dirai pas laquelle de ces cassettes vous concerne personnellement. Mais n'ayez crainte : si vous avez reçu cette charmante petite boîte, votre nom surgira à un moment ou à un autre... c'est promis.

    Et la parole d'une morte, c'est sacré

    Tiens ! Ça me rappelle une blague. Quel est l'autre nom du croque-mort ? Réponse : Le mord-bide.

    C'est un genre de lettre d'adieu tordue, ou quoi 

    Allez. Riez.

    Bon, tant pis. Je trouvais ça drôle.

    Avant sa mort, Hannah a enregistré des cassettes audio. Pourquoi ?

    Les règles sont simples. Et au nombre de deux seulement. Petit un : écouter. Petit deux : faire passer les cassettes à la personne suivante. L'un comme l'autre, je l'espère, devraient vous être très pénibles.

    — Qu'est-ce que tu écoutes ?

    — Maman !

    Je me jette sur la platine, presse plusieurs boutons à la fois. 

    — Tu m'as fait peur. C'est rien. Juste un devoir pour le lycée. Ma réponse automatique, idéale en toutes circonstances.

     

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  • [Livre] Le voyage de Ruth

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    Résumé : 1804, sur l’île de Saint-Domingue, un massacre n’épargne qu’une seule vie, celle d’une petite fille noire. Recueillie par deux Français, l’enfant, qu’ils prénomment Ruth, part vivre avec eux dans la bouillonnante ville de Savannah, au sud des États-Unis. Ainsi commence l’incroyable destin de celle qui grandira dans un pays à la veille de la guerre de Sécession et tombera follement amoureuse d’un Noir libre, avant de devenir « la Mama » qui élèvera l’irrésistible Scarlett.
    Derrière le masque de la domestique dévouée, on découvre la vie secrète et les pensées de Ruth. Entre résilience et rêves brisés, Le Voyage de Ruth jette une nouvelle lumière sur l’une des inoubliables héroïnes d’Autant en emporte le vent.


    Auteur : Donald McCaig

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 06 novembre 2014

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Donald McCaig nous livre ici l’histoire de la mama de la célèbre Scarlett O’Hara. Après avoir été sauvée, alors seule survivante d’un massacre perpétré sur Saint-Domingue (ex-Haiti), dont on ne saura pas par qui il a été commis (rebelles noirs ou troupes françaises), une petite noire d’environ 5 ans est recueilli par le capitaine Fornier qui l’offre à sa femme, Solange.
    Solange a une relation des plus étranges avec cette enfant qu’elle traite à la fois comme sa fille, comme sa servante et comme un animal de compagnie.
    A l’adolescence, la fillette, prénommée Ruth, va devenir la mama de la fille de Solange, Pauline. Bien que très jeune, comparée aux autres noires tenant le même rôle, Ruth sait s’imposer comme nurse. Sa maitresse, Solange, montre le caractère que l’on connait bien chez Scarlett : avide de liberté, refusant de se laisser dicter sa conduite par les on-dit, Solange Escarlette sera d’abord Solange Fornier, puis Solange Evans, puis enfin Solange Robillard.
    Le parcours de Ruth l’éloignera un temps de sa chère maîtresse, mais après plusieurs drames, elles finiront par être réunies. Et Ruth abandonnera son prénom pour ne vouloir qu’être désignée sous le nom de « mama ».
    Pour ceux qui ont lu « autant en emporte le vent », c’est un plaisir de retrouver, au fil des pages, des noms connus comme les Butler ou les O’Hara.
    Ruth garde en elle tout le chagrin qu’elle a pu connaitre, elle ne se livre que rarement et jamais complètement. Elle « voit » certaines choses qu’elle préférait ignorer et st dévouée corps et âme à ses maîtresses successives qu’elle a, chaque fois, beaucoup aimé.
    Le livre est divisé en trois parties. C’est dans la troisième, la seule racontée du point de vue de Mama Ruth que l’histoire rejoint « Autant en emporte le vent » avec l’arrivée sur scène des personnages que l’on a rencontré dans ce roman.
    Malgré tout, avoir lu « Autant en emporte le vent » n’est qu’un plus car le roman de Donald McCraig est fait de telle façon qu’il peut se lire indépendamment de celui qui l’a inspiré.
    L’auteur donne vie à Mama, et celle-ci, avec toutes les épreuves qu’elle a traversées, n’en méritait pas moins.

     

    Un extrait : Quand Ruth revint finalement à la maison, Solange lui demanda : « Savais-tu qu’Augustin allait mourir ? »

    L’enfant évita son regard. « J’vois es choses.

    - Où étais-tu ?

    - J’devais r’prendre mon souffle. » Elle répéta avec véhémence : « J’devais r’prendre mon souffle ! » Elle toucha d’un doigt glacé la joue de sa maîtresse. « Z’allez épouser cet homme. Ouais. Vaut mieux être maudit pour c’qu’on est que pour c’qu’on est pas. »

    Quand, quelques temps plus tard, Solange épousa Wesley, Antonia Sévier expliqua qu’elle l’avait fait pour prouver son mépris des règles de bienséances, une idée que Solange fit sienne quelques années plus tard. Parce qu’il y avait une chose qu’elle n’arrivait pas à comprendre – et qu’aucune jeune fille bien élevée de Saint-Malo, et encore moins une Escarlette, ne pourrait avouer ou admettre : c’était le besoin irrépressible qu’elle avait ressenti de s’éclipser de la réception de son mariage avec Wesley pour se jeter dans le lit conjugal.
    Le second mari de Solange était aussi déterminé et perspicace qu’elle, avec, en plus, un certain sens de la dérision. « Quand Dieu nous regarde depuis le ciel, il voit une fourmilière qui grouille, dans laquelle rien ne différencie le riche de son serviteur. 

    - Un sou est un sou, disait Solange avec hauteur, que ce soit au ciel ou dans une fourmilière. »

    Deux ans et neuf mois après leur mariage, Mme Wesley Evans donna naissance à une petite fille en parfaite santé : Pauline. Toute la jeunesse de la haute société de Savannah se rendit au baptême du nourrisson et à la réception qui suivit chez les Evans. Une jeunesse qui n’avait cure des vieux scandales que chérissaient des croulants d’un autre siècle, attachés à des mœurs d’un autre siècle.

    Quand Solange suggéra que Ruth devienne la mama – c’est-à-dire la nounou – de Paulin, Wesley demanda :
    « Est-ce que tous les enfants du sud sont vraiment obligés d’avoir une mama ?

    - Les mamas permettent aux dames du Sud de dorloter leur homme », dit-elle avec un sourire en coin qui n’aurait jamais été approuvé par une Escarlette.

    Wesley se racla la gorge. « Ruth est si jeune.

    - Les Noirs grandissent plus vite que les Blancs. Ruth est une femme, plus une enfant.

    - Je crois que je n’ai jamais connu personne comme elle. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, dans les moments heureux comme dans les plus durs… jamais je n’ai vu notre charmante Ruth se départir de son sourire.

    - Alors ? Tu es contre ?

    - J’aimerais tellement savoir ce que Ruth pense vraiment.

    - Crois-moi sur parole, chéri, il ne vaut mieux pas. »

    Ruth était faite pour éduquer des enfants, et la mère de Pauline pour dorloter son mari, à la plus grande satisfaction des deux parties.


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  • [Livre] Mortelle impasse

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    Résumé : Sur le panneau " Impasse " là, devant elle... Non, Brette ne rêve pas: c'est bien l'empreinte d'une main qu'elle distingue nettement. Une main de petite taille, et d'une étrange couleur sombre. Comme du sang ... Choquée, Brette Barry veut d'abord croire à une plaisanterie. Mais qui, dans le tranquille petit comté de Wood, aurait intérêt à monter une farce aussi macabre ? L'inquiétude s'empare vite de la jeune femme lorsque son fils Eric lui apprend que son meilleur ami a disparu depuis la veille. L'adolescent a-t-il fugué, comme cela lui est déjà arrivé... ou l'empreinte sanglante sur le panneau était-elle la sienne ? Craignant pour la vie de ce garçon secret et solitaire qu'elle considère comme le sien, Brette, révoltée que la police ne la prenne pas au sérieux, décide de mener sa propre enquête. Il lui faut faire d'autant plus vite que, entre-temps, la fameuse empreinte a mystérieusement disparu. Qui peut l'avoir effacée ? Qui... et pourquoi, sinon pour éliminer toute trace d'un crime abominable ?

    Auteur : Helen R. Myers

     

    Edition : Harlequin Best Seller

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 novembre 2005

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Comme il serait quasiment impossible de parler de l’intrigue sans spoiler, je vais donner un avis sur ce qui entoure l’intrigue.
    Déjà, même si j’ai beaucoup aimé ma lecture, j’ai trouvé qu’on s’éloignait trop du sujet. En effet, la moitié du livre se concentre sur un évènement qui n’a aucune incidence sur ce qui fait de ce livre un thriller, même si quelques détails les relient. Disons que toute la première partie aurait pu ne pas être présente et être condensée en 1 chapitre, ça aurait suffi.
    Ensuite, on a un évènement qui est présenté comme majeure quand il arrive mais qui au final n’a absolument aucune utilité pour l’histoire. Je cherche encore en quoi cet évènement a apporté quelque chose.
    Concernant les personnages, je dois dire que si j’ai beaucoup aimé Eric, le fils de Brette, j’ai eu beaucoup plus de mal avec Brette elle-même.
    Jugez vous-même : elle se méfie de son voisin, jusqu’à vouloir refuser son aide au début du livre à cause de… Là vous vous dites qu’il a eu des paroles ou un geste déplacés, mais non, pas du tout, il a simplement refusé de faire ami-ami en déclinant une invitation à dîner. Voilà son crime. Ne pas avoir envie de souscrire à la « tradition » qui veut que quand on emménage en banlieue on devient un peu la propriété de ses voisins et qu’ils doivent tout savoir de vous.
    J’ai trouvé Brette tellement ridicule sur ce point-là, elle m’a vraiment exaspérée, surtout que ça prend une sacré ampleur !
    Son « amie » Sally n’est pas mieux. Une espèce de droguée nymphomane qui croit être irrésistible et n’accorderait pas une minute de son temps à son fils même si sa vie en dépendait.
    Hank est un gamin difficile, mais, même si certaines de ses attitudes sont énervantes, il a de sacré excuses ce môme.
    Mais la palme revient au Sheriff qui divulgue des informations personnelles devant des tiers et juge un homme selon le passé de sa famille au risque de briser sa vie. J’ai trouvé qu’il aurait dû être viré car son attitude n’est pas digne de sa fonction.
    Même si j’ai trouvé qu’on perdait beaucoup de temps en digression, le reste de l’histoire était intéressante et, même si je me suis assez vite doutée de l’identité du coupable, j’ai quand même gardé un petit doute jusqu’à ce qu’il se dévoile.
    Une bonne lecture mais pas transcendante et qui ne restera pas bien longtemps dans ma mémoire.

     

    Un extrait : Et zut ! pesta Sam à part lui. Maintenant qu’il s’approchait de Russell, voilà que ce dernier remontait dans sa voiture et s’apprêtait à démarrer. L’inspecteur lui expliqua que le central venait de lui signaler un accident de la circulation, à quelques kilomètres de là. Il devait se rendre sur place. L’autre policier de service était occupé ailleurs et le rejoindrait dès que possible.

    - Apparemment, il y a des blessés, poursuivit-il. Je ne pourrai donc pas revenir tout de suite, mais je ferai de mon mieux.

    - Et le shérif Cudahy ? s’enquit Sam alors que l’inspecteur tournait la clé de contact. Ne pourrait-il pas remettre en service des hommes qui étaient de repos ?

    - Le central l’a joint également. Nous verrons bien ce que ça donne. Je suis désolé, mais il faut vraiment que j’y aille.

    Il faisait demi-tour dans l’allée quand Brette souffla :

    - Je n’arrive pas à y croire… Il nous laisse tomber !

    - D’après lui, il y avait des blessés.

    Des arguments. Il fallait qu’il trouve des arguments à la conduite de Russell et que Brette les estime valables. Ainsi, elle ne conclurai pas que les autorités se fichaient totalement du sort de Hank.

    - La police intervient en priorité là où des vies sont en danger immédiat, Brette. C’est normal.

    - J’avais bien compris, réplica-t-elle. Et je ne suis pas indifférente à la souffrance d’autrui. Simplement, je n’arrive pas à admettre qu’il y ait si peu de flics de garde la nuit. C’est absurde : le comté est vaste. Mais c’est comme si, le crépuscule tombé, ceux qui sont censés nous protéger se mettaient aux abonnés absents.

    - Le comté est vaste, oui, mais très peu peuplé. D’ordinaire, la petite équipe de policiers suffit.

    - Mais un enfant a disparu !

     

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  • [Livre] Un noël à New-York

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    Résumé
     : La fille de Thomas Pitt, Jemima, est l’héroïne de ce nouveau mystère de Noël dans le New York de 1904.
    Jemina Pitt, la fille du célèbre directeur de la Special Branch, a 23 ans durant l’hiver 1904. Elle décide d’accompagner sa jeune amie Delphinia Cardew à New York, sur le point de se marier avec l’aristocrate Brent Albright. Dans la haute société new-yorkaise, ce mariage est une grande affaire qui liera deux familles prodigieusement riches. Mais Jemina détecte une ombre mystérieuse planant sur la célébration. Maria, la mère de Delphinia, est absente de la fête et les Albright refusent de mentionner son nom. Et quand le frère du marié demande à Jemina de l’aider à retrouver Maria afin de prévenir un scandale, elle n’hésite pas à se lancer dans une enquête aussi inattendue que périlleuse.
    De Hell’s Kitchen à Central Park, Jemina devra trouver son chemin à travers les rues enneigées de New York, sans se douter qu’un danger mortel la menace.

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 novembre 2016

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Voici la dernière nouvelle de noël que j’ai lu dans le cadre de mon challenge d’hiver. Ici l’histoire s’inscrit dans l’univers Charlotte et Thomas Pitt, puisqu’on va suivre leur fille Jemina, âgée de 23 ans, qui va s’attirer quelques ennuis à New York.
    Venue accompagner une amie afin de lui servir de chaperon jusqu’à son mariage, Jemina fait montre de beaucoup plus de patience que je n’aurais pu. En effet, Delphinia, cette merdeuse de 19 ans qu’elle se doit de chaperonner dans son voyage d’Angleterre à New York, passe son temps à la rabaisser et à lui rappeler à quel point son père à elle est riche et combien Jemina devrait s’estimer heureuse de faire ce voyage tous frais payés.
    A peine arrivées, le frère ainé du fiancé entraîne Jemina à la recherche de la mère de la future mariée, afin d’éviter un scandale, cette dernière ayant abandonnée sa fille depuis 15 ans et risquant néanmoins de pointer son nez au mariage.
    Dès le départ on sent qu’il y a quelque chose derrière cet « abandon ». Le fils ainé, qui n’a donc pas eu vraiment de contact avec la mère de sa future belle-sœur, semble lui vouer une haine féroce si on en croit ses réactions à chaque fois que sa tante ose l’évoquer.
    Très vite lui et Jemina retrouvent la trace de la jeune femme et, quelque temps après, celle-ci est retrouvée morte.
    Tout semble accuser Jemina, mais personnellement, dès cet instant, j’ai su exactement ce qu’il en était.
    Heureusement pour Jemina, le policier en charge de l’affaire, Patrick Flannery, ne croit pas plus à sa culpabilité que les lecteurs et va tout faire pour l’aider à découvrir la vérité.
    Dans cette histoire, on est encore dans une sorte de lutte des classes. La lutte contre la ségrégation quand on parle de la mère de Delphinia, la lutte entre classe sociale dans l’enquête elle-même puisqu’on se trouve encore en présence de personne se croyant intouchables du fait de leur rang social et trouvant normal de faire accuser une personne moins bien née à leur place.
    Et côté cœur, je dirais simplement que Jemina semble bien parti pour marcher sur les traces de sa mère !

     

    Un extrait : Une dame âgée dans une tenue d’hiver splendide la dépassa, se retourna en la toisant d’un bref regard, puis la salua d’un signe de tête.

    — Bonjour, Miss Pitt, lança-t-elle avec froideur.

    Qu’elle sache son nom étonna Jemina, pas tout à fait certaine cependant qu’il faille le prendre pour un compliment. Elle réalisa soudain que la femme connaissait Phinnie, dont elle n’était que « la dame de compagnie ». Une étiquette qui n’avait rien de très flatteur.

    — Bonjour, Mrs. Weatherby ! répondit-elle en redressant le menton et en avançant sans attendre de voir si aurait pu s’engager une conversation.

    Elle alla rejoindre Phinnie dans sa cabine, l’une des plus luxueuses du bateau, qui, en plus de la chambre, comportait un salon de belle taille. La jeune fille était lovée dans l’un des fauteuils. Plus petite que Jemina, et légèrement plus ronde, elle avait de grands yeux sombres – c’était son principal atout – et d’épais cheveux quasiment noirs qui bouclaient de façon naturelle, ce que Jemina lui enviait. Les siens, d’un acajou étincelant, avaient des reflets roux qu’elle n’aimait pas. Sans compter qu’il fallait les encourager avec une extrême vigueur pour espérer obtenir la moindre ondulation !

    Phinnie leva les yeux en la voyant entrer. Elle venait de finir d’écrire dans son journal, qu’elle referma avec précaution avant de mettre en place le minuscule cadenas.

    — Je vais avoir envie de mémoriser ce moment, observa-t-elle en souriant. Je ne serai plus célibataire très longtemps. Je pourrais oublier quelle impression ça fait…

    — Je te le rappellerai, rétorqua Jemina en refermant la porte.

    Elle était contente de se retrouver au chaud. Le vent qui balayait l’océan avait quelque chose de cinglant.

    Phinnie haussa vaguement une épaule.

    — Oh, tu ne resteras peut-être pas toujours célibataire ! s’exclama-t-elle d’une voix enjouée. Tu devrais t’intéresser davantage au sujet… Tu n’as pas besoin d’avoir autant de fortune que moi pour trouver un bon parti.

    Non sans effort, Jemina ravala la réplique mordante qui lui vint aux lèvres à propos de ce qui convenait à chacun. Après tout, le père de Phinnie payait son billet, ainsi qu’il le lui avait déjà été rappelé à deux reprises.

     

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  • [Livre] Le condamné de noël

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    Résumé : Londres, 1868. Alors que la période de Noël commence, Claudine Burroughs ne se sent pas joyeuse à l'idée des bals sans fin, des obligations sociales et des évènements somptueux. Venir en aide aux femmes dans le besoin à la clinique Hester Monk lui a ouvert les yeux sur un autre monde, et le fait que son mari n'approuve pas ce choix la rend malheureuse. Mais les deux univers qu'elle côtoie vont bientôt se rencontrer. Lors d'un gala de Noël, une femme est brutalement battue, et il apparaît rapidement qu'il s'agit d'une prostituée invitée clandestinement par l'un des invités. Le poète Dai Tregarron, accusé d'être l'agresseur, prétend qu'il ne faisait que protéger cette femme contre la violence de trois riches jeunes hommes. Claudine croit en l'histoire de Dai, mais face au rang social qui joue en sa défaveur, comment peut-elle prouver son innocence sans tout risquer ?

     

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 novembre 2015

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Cette nouvelle prend place dans l’univers de la série William Monk. Bien qu’il y ait une enquête, on s’attache plus à la description des mœurs de la bonne société anglaise et de ses dérives.
    Claudine s’attire les foudres de son mari en refusant de laisser un homme aux origines modestes payer pour un crime commis par un fils de bonne famille. Si on ne sait pas immédiatement ce qu’il s’est passé, et lequel de ces gosses de riches est coupable, on se doute dès les premières lignes que Dai Tregarron n’est qu’un bouc émissaire.
    On voit Claudine de battre contre une certaine solidarité de la bonne société mais aussi contre sa condition de femme car, d’un claquement de doigt, son mari peut lui fermer toutes les portes et lui interdire de continuer à se rendre utile à l’hôpital où elle vient en aide aux prostituées, ce qui, pour un homme qui côtoie l’aristocratie et la haute bourgeoisie sans vraiment en faire partie, n’est pas « convenable ». Il aurait sans doute préféré que sa femme s’occupe d’une œuvre de charité mettant moins en avant les réalités de la vie des pauvres. J’ai trouvé cet homme, très donneur de leçon, totalement hypocrite et j’ai adoré voir sa femme lui mettre le nez sur ses contradictions.
    J’ai aussi apprécié que l’auteur n’hésite pas à montrer que si cet homme, bien qu’innocent, n’avait pas eu de son côté une femme de qualité et, grâce à elle, de quelques soutiens dans la bonne société, il aurait été pendu car la police se serait arrêtée à la parole des aristocrates. Elle montre bien à quel point la justice était à deux vitesses (quoi que je ne suis pas sûre que ça ait tellement changé, mais bon).
    C’est une des nouvelles que j’ai préférée car elle ne prétend pas mettre en place une enquête policière en si peu de page. Ici, il s’agit plus de trouver un moyen de prouver l’innocence d’un homme accusé à tort alors que l’on sait déjà qui est le vrai coupable.

    Un extrait : Wallace était planté au milieu du vestibule, son manteau sur le dos. Son mari était un homme imposant, plus gros que ne le laissaient deviner ses costumes onéreux coupés sur mesure. L’impatience qui crispait ses traits dépourvus de charme lui fit comprendre qu’elle l’avait fait attendre.

    Sans lui adresser le moindre compliment sur sa tenue, il l’aida à passer sa cape, puis fit un signe au valet de pied avant de franchir la porte derrière elle. Leur voiture était déjà avancée, prête à les emmener. Le cocher devait connaître l’adresse où ils se rendaient, car Wallace ne lui donna aucune indication.

    Pendant le trajet, ils n’échangèrent pas un seul mot. Il y avait longtemps qu’ils avaient épuisé les sujets de conversation et ne se parlaient plus de leur vie ni de leurs sentiments. Elle imaginait que son mari n’avait pas davantage envie qu’elle de faire semblant. Ils devraient bien assez donner le change au cours de cette soirée. Les autres invités appartenaient tous à la haute société – c’était d’ailleurs pour cette raison précise qu’ils y allaient. Wallace était le conseiller financier très apprécié de plusieurs personnes d’une importance considérable, et Claudine admettait volontiers qu’il le méritait. Outre qu’il était doué, il travaillait d’arrache-pied en vue de cultiver les bonnes relations et ne se dérobait jamais à ce qu’il considérait relever de son devoir. Ce dont il était incapable, c’était de rire et de s’amuser, de faire preuve de gentillesse ou d’imagination. Sans doute était-ce au-delà de ses capacités en même temps qu’inscrit dans sa nature. À de rares moments, Claudine espérait que son mari était plus heureux que lui n’avait su la rendre heureuse.

    Et cependant, ne pas reconnaître qu’elle n’avait jamais manqué de rien eût été injuste. Elle n’avait jamais redouté la lettre ou la visite d’un huissier réclamant une somme qu’elle n’aurait pu payer. Et, autant qu’elle le sache, Wallace ne lui avait jamais menti, de même qu’il n’avait jamais trop bu, ne l’avait jamais mise dans l’embarras en public et ne lui avait probablement jamais été infidèle – ce qu’elle aurait pu comprendre, voire lui pardonner. C’eût été la preuve d’un tempérament passionné qu’il n’avait, hélas, jamais possédé. Loin de susciter son admiration, l’ordre et la rigueur de son mari la mettaient en rage. Il pliait tout, jusqu’aux vieux journaux qu’il repliait avec un soin maniaque, et rangeait systématiquement chaque chose à sa place.

    Mais c’était là des reproches aussi vains que dénués d’intérêt. Si son mari avait compris ce qu’étaient la passion et la solitude, le désir désespéré d’affection, elle aurait pu l’aimer. Et ce n’était pas faute d’avoir essayé.

     

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  • [Livre] La révélation de noël

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    Résumé : Pour Emily Radley, la belle-soeur du célèbre policier Thomas Pitt, les fêtes de Noël s'annoncent désastreuses. Elle doit quitter sur-le-champ Londres, ses enfants et les mondanités pour passer ce Noël 1895 en Irlande, auprès d'une tante agonisante qui l'a demandée auprès d'elle. Brusquement plongée au cœur du magnifique et sauvage Connemara, dans un petit village perdu au bord de l'océan, Emily ne s'imaginait pas une seconde être confrontée à une affaire de meurtre commis sept ans auparavant. Tandis qu'une tempête ramène sur la grève souvenirs et remords du passé, Emily, aussi à l'aise dans les tourbières irlandaises que dans un salon de la gentry, remue les consciences de la petite communauté, en quête d'un secret bien gardé.

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 18 novembre 2010

     

    Prix moyen : 5€

     

    Mon avis : Je comprends un peu la première réaction d’Emily. C’est sûr qu’abandonner mari, enfants et réjouissances de noël pour aller au chevet d’une tante qui n’a pas donné de nouvelles depuis 15 ans, c’est un peu raide. Mais d’un autre côté, c’est un peu délicat de répondre : « Ah non, mourrez dans votre coin, ou attendez le 3 janvier ». Même moi j’oserais pas… Alors à l’époque victorienne, pensez donc !
    Certes, la région doit être magnifique, mais à une époque où il n’y a ni voiture hyperconfortable, ni avion, ni téléphone… c’est un peu… comment dire… isolé… et froid… et la tempête qui s’annonce ne va pas arranger les choses. D’autant plus que les habitants, s’ils sont vraiment accueillants, semblent quand même avoir un grain (de la taille d’un pamplemousse au bas mot).
    A force de poser des questions, Emily va finir par réaliser que la chère tantine ne voulait pas tant de la compagnie pour mourir mais quelqu’un pour résoudre une énigme. D’ailleurs on comprend mieux pourquoi elle avait écrit à Charlotte plutôt qu’à Emily. Il faut dire que Charlotte a épousé un flic et a une très nette tendance à mettre son nez dans les enquêtes de son mari. Mais bon, Emily n’est pas une petite nature pour autant et elle compte bien faire la lumière sur ce qu’il s’est passé dans la communauté, 7 ans plus tôt.
    On ne peut pas parler vraiment d’enquête car ce qui mène Emily vers la vérité est plus une analyse de la personnalité de chacun et une observation des interactions sociales plutôt qu’une enquête policière en bonne et due forme. Et Emily ne va pas se contenter de résoudre le mystère que lui demande sa tante, elle va également mettre à jour plusieurs secrets qui empoisonnaient la vie des habitants du village.
    Ses « investigations » vont également pousser Emily à s’interroger sur ses relations avec son mari et à prendre quelques résolutions.
    Et pour une fois, le « méchant » n’est pas si méchant que ça et on a du mal à le détester. On aurait plutôt tendance à avoir pitié de lui.

     

    Un extrait : — C’est absurde ! s’exclama Emily en regardant son mari. Il a perdu l’esprit !

    — Ah bon ? fit Jack en plissant les yeux. Que raconte-t-il ?

    Sans un mot, Emily lui passa la lettre.

    Il la lut, fronça les sourcils, puis la lui rendit.

    — Je suis navré… Je sais que tu te faisais une joie de passer ces fêtes de Noël à la maison, mais nous nous rattraperons l’année prochaine…

    — Il est hors de question que j’aille là-bas ! déclara Emily d’un air incrédule.

    Jack se contenta de la fixer calmement sans rien dire.

    — C’est ridicule ! enchaîna-t-elle. Dieu du ciel, je ne vais quand même pas aller au Connemara ! Surtout au moment de Noël ! Ce serait la fin du monde… D’ailleurs, crois-moi, c’est bel et bien la fin du monde ! Il n’y a rien d’autre là-bas que des tourbières gelées !

    — À vrai dire, je crois que la côte ouest de l’Irlande jouit d’un climat tempéré, la reprit Jack. Quoique humide, c’est certain, ajouta-t-il dans un sourire.

    Soulagée, Emily poussa un soupir. Le sourire de son mari continuait à la charmer plus qu’elle ne souhaitait le lui faire savoir. S’il l’avait su, il serait sans doute devenu impossible à manœuvrer. Elle posa la lettre sur la table.

    — J’écrirai demain à Thomas et je lui expliquerai.

    — Que lui diras-tu ?

    Emily parut surprise.

    — Eh bien, qu’il n’est pas question que j’y aille… Mais je le lui dirai gentiment.

    — Comment pourrais-tu dire gentiment que tu as l’intention de laisser ta tante mourir toute seule à Noël sous prétexte que tu n’apprécies pas le climat irlandais ? demanda Jack avec une douceur surprenante étant donné le contenu de sa question.

    Emily se figea. Et lorsqu’elle se retourna vers son mari, elle comprit que, malgré son sourire, il pensait chaque mot de ce qu’il venait de dire.

     

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  • [Livre] La promesse de noël

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    Résumé : En cette veille de Noël, le superintendant Runcorn de Scotland Yard aspire à un peu de solitude, loin du vacarme de la ville. Malheureusement, sa paisible retraite sur l'île sauvage d'Anglesey sera de courte durée. Olivia Costain, la jeune soeur du pasteur local, est retrouvée assassinée au coeur du cimetière. De l'avis général, ce crime odieux ne peut être l'œuvre d'un insulaire. Mais les preuves semblent indiquer tout le contraire... Pressé par la belle Melisande Ewart qui lui ouvre les portes de la gentry locale, Runcorn accepte de mener l'enquête.

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 novembre 2009

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Si au niveau de l’enquête on reste un peu sur sa faim, notamment à cause de l’impossibilité de découvrir le coupable, avec les indices l’incriminant tombant comme un cheveu sur le soupe (en mode : voilà le coupable parce que qu’on a trouvé ça, ça et ça… croyez-moi sur parole), j’ai beaucoup apprécié le côté humain avec un Runcorn qui remet beaucoup en question son attitude passée et un côté haute bourgeoisie qui freine l’enquête, le commissaire en étant chargé semblant plus soucieux d’épargner l’égo des habitants de l’ile que de trouver le coupable.
    La manière dont il se décharge du problème sur Runcorn, afin que celui-ci passe pour le rustre sans éducation, tout en gardant pour lui les honneurs en cas d’aboutissement de l’enquête est révélatrice de son personnage. D’ailleurs j’ai plus passé de temps à espérer que Melisandre, la jeune femme dont est amoureux Runcorn, refuse de l’épouser qu’à espérer démasquer le meurtrier.
    D’ailleurs les lecteurs de la saga Monk seront sans doute ravis de retrouver cette jeune femme, rencontrée lors d’une enquête. C’est là le plus gros intérêt de cette nouvelle : Runcorn va-t-il séduire sa belle malgré leur différence de statut ?
    Une nouvelle sympathique, mais définitivement, ce format-là ne se prête pas au polar, qui ne peut être que bâclé par manque de temps.
    L’écriture, en revanche, est toujours agréable et me conforte dans l’idée de lire un vrai roman de l’auteur.

     

    Un extrait : Monk, qui avait été son collègue de nombreuses années auparavant, et l’un de ses rares amis, n’était pas né gentleman lui non plus, même s’il avait toujours réussi à passer pour tel. Et si Runcorn en avait été blessé, ce n’était plus le cas à présent. Il savait que Monk était humain lui aussi, vulnérable, et qu’il lui arrivait de commettre des erreurs. Mais peut-être Runcorn lui-même était-il devenu plus sage…

    La dernière affaire sur laquelle ils avaient enquêté ensemble s’était révélée difficile et, pour finir, abominable. Runcorn était las de la ville et avait plusieurs semaines de congés à prendre. Pourquoi ne pas aller les passer dans un endroit aussi différent de Londres que possible ? Loin de la routine et du prévisible, il se rafraîchirait l’esprit, s’autoriserait de longues promenades au grand air et aurait pour une fois tout loisir de s’abandonner à la réflexion.

    Au sud-ouest, le soleil déclinait, projetant ses feux éclatants sur l’eau. La terre s’assombrissait à mesure que les couleurs s’estompaient tandis que le promontoire s’avançait en mauve et noir sur la mer. Seuls les sommets, dont les nervures pâles évoquaient le velours froissé, captaient les dernières lueurs du couchant.

    Combien de temps le crépuscule durait-il sur l’île en hiver ? Allait-il bientôt se retrouver perdu, incapable de reconnaître son chemin pour rentrer chez sa logeuse ? Le froid était déjà mordant, et Runcorn avait les pieds engourdis à force de rester immobile. Il fit demi-tour, puis se remit en marche vers l’est et le ciel de plus en plus sombre. À quoi pouvait-il penser ? Dans son travail, il était efficace, patient, peut-être un tantinet terre à terre. Les brillantes intuitions n’étaient pas son style, mais il obtenait ce qu’il fallait. Il avait réussi bien mieux que les autres jeunes gens qui avaient commencé à la même époque que lui. À la vérité, son propre succès l’avait lui-même étonné.

     

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  • [Livre] La détective de noël

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    Résumé : Pour Mariah Ellison, la grand-mère acariâtre et austère de Charlotte Pitt, ces fêtes de Noël s'annoncent comme un véritable cauchemar ! Être exilée contre son gré chez son ancienne belle-fille, au bord de la Manche, avait déjà mis ses nerfs à rude épreuve, la voilà maintenant obligée de supporter l'arrivée d'une invitée de dernière minute, Maude Barrington. Cette aventurière a passé sa vie à parcourir le monde et, selon Mariah, l'existence même de cette personne est une insulte aux convenances victoriennes. Mais elle ne pourra s'empêcher d'être touchée par sa joie de vivre. Lorsqu'elle découvre un matin son corps sans vie, son sang ne fait qu'un tour. Le médecin conclut à une mort naturelle, mais, pour Mariah Ellison, cela ne fait aucun doute, Maude a été empoisonnée. Dans le plus grand secret, elle décide d'enquêter sur-le-champ et se rend dans la famille de la victime...

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 23 août 2007

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Mariah Ellison est une vieille femme acariâtre mais au fil du texte on a un aperçu de son passé et on se rend compte qu’elle n’a pas eu la vie facile et qu’elle a quelques raisons d’être amère. Pour autant, quand Maude Barrington, une cousine du nouveau mari de sa belle-fille, est expédiée chez eux pour noël au prétexte que sa famille ne peut pas la logée, elle est quelque peu choquée par leur attitude. Et quand Maude vient à mourir, elle se dit immédiatement qu’il y a quelque chose qui cloche.
    Afin de faire la lumière sur cette mort mystérieuse, elle se rend dans la famille de Maude, au prétexte de les prévenir de vive voix et, pour être invitée à rester quelques jours, s’efforce de se montrer charmante avec tous.
    En parallèle de son enquête, elle se rend compte que se montrer gentille avec son prochain n’est pas si désagréable, bien au contraire.
    J’ai beaucoup aimé cette nouvelle dont j’ai trouvé l’enquête moins précipitée que les autres. Mariah ne lâche rien et, sous couvert de sollicitude, fait ressortir les plus sombres secrets de la famille afin de démasquer le responsable de la mort de Maude. Bon certes, il n’était pas bien difficile à trouver pour nous, car de toute sa famille, je ne voyais qu’une seule personne capable d’agir ainsi, mais l’intérêt résidait surtout dans la façon qu’allait avoir Mariah de la confondre, avec sa classe toute victorienne.
    Une nouvelle assez prenante qui se lit rapidement et offre une bonne alternative quand on a envie d’un peu de policier sans pour autant avoir le désir de s’embarquer dans une aventure de plusieurs centaines de pages.

     

    Un extrait : Mariah huma une odeur de fumée et de sel, en même temps qu’un vent mordant lui cinglait le visage. Un vent humide, qui soufflait sans doute de la mer. Non seulement sa belle-fille avait gaspillé son argent, mais elle avait perdu le peu qui lui restait de bon sens!

    La porte s'ouvrit sur Caroline qui descendit les marches en souriant. Pour une femme dans la cinquantaine, elle était encore d’une étonnante beauté. Ses cheveux sombres aux reflets acajou étaient parsemés de fils argent sur les tempes, ce qui lui apportait une certaine douceur. Elle était vêtue d’une robe d’un rouge chaud et profond qui donnait de l’éclat à son teint.

    — Bienvenue à St. Mary, Belle-maman, dit-elle avec un brin de circonspection.

    La vieille dame ne trouva rien à répondre qui lui parût adapté à la situation - ou à ses sentiments. Bien qu’elles eussent vécu pendant plus de vingt ans sous le même toit, Caroline et elle n’avaient jamais vraiment été amies. Du vivant de son fils, Edward, les deux femmes avaient conclu une trêve. Après quoi Caroline s’était comportée de manière honteuse, refusant d’écouter le moindre conseil. Mariah avait été obligée de trouver un autre arrangement, étant donné que Caroline et Joshua bougeaient sans cesse, ainsi que l’exigeait cette profession ridicule. Il n’avait jamais été question que Mariah aille vivre chez Charlotte, l’aînée de ses petites-filles. Celle-ci avait scandalisé tout le monde en épousant un policier, un homme sans éducation ni argent, et dont le travail défiait toute description décente. Dieu seul savait comment ils survivaient!

    Aussi Mariah n’avait-elle eu d’autre choix que d’aller vivre chez Emily, qui avait au moins hérité de son premier mari des moyens très considérables.

     

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  • [Livre] La disparue de noël

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    Résumé : Coupable ! Le jugement est tombé sur l'infortunée Isobel Alvie. La veille, Gwendolen Kilmuir, une jeune veuve, s'est suicidée dans la propriété où Omegus Jones recevait quelques invités. De l'avis de tous, l'attitude cruelle d'Isobel envers la jeune femme la rend responsable de cet acte désespéré. Il ne reste guère que son amie, l'indomptable Lady Vespasia, pour la soutenir. Pour racheter sa faute aux yeux de la gentry, Isobel doit accomplir un voyage expiatoire jusqu'au nord de l'Ecosse, afin de prévenir la mère de Gwendolen. En compagnie de Lady Vespasia, elle entreprend un éprouvant pèlerinage, semé d'embûches...

    Auteur : Anne Perry

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 20 octobre 2005

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Ce livre est classé en thriller mais en ce qui me concerne je n’ai eu à aucun moment l’impression d’être dans un thriller.
    Certes le pèlerinage exigé par le « jury » est difficile et éprouvant, certes son amie, Lady Vespasia s’interroge sur la mort du mari de la suicidée, mais on ne peut pas parler d’enquête à proprement parler car il n’y a pas vraiment de coupable à démasquer, plutôt un mystère à élucider.
    Je l’ai surtout lu parce qu’il y avait noël dans le titre et que je voulais augmenter mon score dans mon challenge d’hiver mais franchement, cette nouvelle ne va pas rester dans ma mémoire. Les autres nouvelles de noël d’Anne Perry m’ont parue bien plus accès sur le côté policier, enquête et m’ont, du coup, bien plus intéressée.
    N’ayant jamais lu les œuvres de cet auteur, je n’ai pas eu, comme d’autre, le côté nostalgie en voyant évoluer des personnages secondaires des sagas de l’auteur dans leur jeunesse ou dans des situations les éloignant des personnages principaux. Ce n’est pas non plus cette nouvelle-là qui m’a donné envie de lire les romans.
    Ce n’était pas une lecture déplaisante, mais elle était un peu inutile. A la rigueur, elle avait l’avantage de changer les idées entre deux lectures plus intenses.

     

    Un extrait : Vespasia suivit Isobel et Lady Salchester. Gwendolen, Lady Warburton et Blanche Twyford leur emboîtèrent le pas. Elles s’installèrent dans la pièce à rideaux de velours, arrangeant leurs jupons pour à la fois rester à leur avantage et ne pas gêner le passage.

    C’était le moment de la soirée que Vespasia aimait le moins. La conversation tournait toujours autour de la famille, et, depuis Rome, elle peinait à se concentrer sur de tels sujets. Elle adorait ses enfants – elle leur portait un amour profond, au-delà des mots et des exigences de la société –, et sa vie était loin d’être déplaisante. Son mari, aimable et brillant, était fort respectable. Plus d’une femme lui aurait envié une telle situation. Comblée socialement et matériellement, elle ne manquait de rien. Seuls les besoins du cœur, la soif de sentiments enfouie au plus profond de son être, lui faisaient défaut.

    Elle observa les visages autour d’elle et se demanda ce que cachaient ces masques avenants. Lady Salchester, malgré son énergie et son intelligence, était tout à fait quelconque, plus encore que sa servante ou sa cuisinière. Nombreux étaient ceux qui soupçonnaient Lord Salchester d’avoir l’esprit vagabond, au sens propre comme au figuré.

    — Je sais ce que vous pensez, dit Isobel qui se pencha vers elle afin de pouvoir chuchoter.

    Vespasia fut stupéfaite.

    — Ah bon ?

    Isobel sourit.

    — Bien sûr ! Je pensais la même chose que vous. Et c’est tout à fait injuste. Si elle l’imitait avec ce séduisant domestique, par exemple, ce serait un scandale, et pour elle, finie la vie sociale. Elle ne serait plus invitée nulle part !

    — Des tas de femmes mariées se lassent de leur mari, et lorsqu’elles ont eu le nombre adéquat d’enfants, elles ont des liaisons, fit remarquer Vespasia avec tristesse. Je ne crois pas les admirer, mais je sais en revanche que ça existe. Je pourrais vous en nommer des dizaines.

    — Et moi donc ! acquiesça Isobel d’un air désinvolte. Nous devrions essayer pour voir si nous connaissons les mêmes.

    Blanche Twyford discutait avec Gwendolen ; la première hochait la tête de temps à autre et la seconde souriait. Il était aisé de deviner le sujet de leur enthousiasme.

    Vespasia lança un regard en coin à Isobel et vit de nouveau l’ombre qui lui voilait les yeux. Si Bertie demandait la main de Gwendolen dans les jours à venir, Isobel perdrait-elle plus qu’un éventuel soupirant ? Éprouvait-elle des sentiments pour lui, nourrissait-elle même quelque espoir ? Elle avait aimé son mari, Vespasia le savait, mais il était décédé trois ans plus tôt, et Isobel n’était guère plus âgée qu’elle. Une femme pouvait tomber amoureuse une nouvelle fois – d’ailleurs, à trente ans, le contraire aurait été une dure épreuve.

     

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  • [Livre] Cette nuit là

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    Résumé
     : Cynthia a 17 ans lorsqu'elle se réveille un matin dans une maison vide, ses parents et son frère disparus, sans un mot alors que sa mère ne quitte jamais le domicile sans une petite note pour sa fille.
    25 ans plus tard, Cynthia ignore toujours ce qu'il s'est passé cette nuit-là. L'ont-ils abandonnée ? Ont-ils été assassinés ? Cynthia, aujourd'hui mariée et mère de famille, doit savoir. Très vite, des incidents étranges remettent l'enquête au goût du jour. Cynthia s'approche-t-elle de la vérité ? Ou bien est-elle en train de perdre la tête ?

    Auteur : Linwood Barclay

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 février 2011

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai eu beaucoup de mal avec Cynthia et Grace. La première est complètement névrosée. Autant je peux comprendre qu’elle soit trop protectrice avec sa fille, au vu de ce qu’elle a elle-même vécu, autant j’ai eu du mal à supporter son attitude envers son mari qui fait preuve d’une sacrée patience. La seconde m’a énervée parce qu’elle ne fait jamais ce qu’on lui dit. Même sans avoir eu le passé de Cynthia, le fait que la gamine de 8 ans sorte en pleine nuit dans le jardin sans rien dire à personne a de quoi filer des sueurs froides à ses parents. De même, quand son père lui ordonne de ne pas bouger de sa chambre, elle n’en tient aucun compte sous le seul prétexte qu’elle veut savoir. Je ne sais pas si c’est juste que je ne supporte pas les gosses, mais elle m’a donné envie de lui filer des baffes.
    En revanche, j’ai beaucoup aimé Terry, le mari de Cynthia. Malgré son ras-le-bol devant l’incapacité de sa femme à passer à autre chose ou simplement à vivre normalement, et au bout de vingt-cinq ans, on peut le comprendre, il la soutient et est prêt à de gros sacrifices financiers pour soutenir chacun de ses caprices.
    J’ai commencé à avoir une théorie vers la moitié du roman, théorie qui était complétement erronée… puis j’en ai eu une autre, et je me suis rapprochée de la vérité… mais il a quand même fallut attendre la fin du roman pour avoir le fin mot de l’histoire, et même là, alors que tout me paraissait en effet parfaitement logique, bam, l’auteur nous balance un dernier uppercut que je n’avais pas vu venir du tout.
    J’ai beaucoup aimé être baladée comme ça parce qu’il n’était pas impossible de découvrir la vérité. Quand on a le fin mot de l’histoire, même la dernière révélation, ça ne nous semble pas tomber du ciel, on se rappelle plein de détails qui auraient pu nous amener à cette conclusion.
    Les thrillers, c’est assez compliqué dans la mesure où, si je n’aime pas ne rien découvrir, je n’aime pas non plus tout comprendre trop tôt. Ici, c’était parfaitement dosé.
    Je n’avais pas eu une expérience très heureuse avec cet auteur avec le roman « crains le pire » qui était très bien mais qui avait une fin qui manquait de crédibilité car elle allait trop loin. Du coup je n’avais plus rien lu de lui jusqu’à ce qu’une collègue de travail me prête celui-ci.
    Finalement, je vais peut-être donner une nouvelle chance à cet auteur et à ses romans.

     

    Un extrait : Les yeux de Grace suppliaient, mais son ton était grave.

    - Papa… j’ai… huit… ans.
    Où donc avait-elle appris à parler de cette manière, cette façon de détacher chaque mot pour s’assurer de leurs effets dramatique ? Comme si la question se posait. Ce n’était pas les situations dramatiques qui manquaient dans cette maison.
    - Oui, répondis-je à ma fille. Je suis au courant.
    Les cheerios ramollissaient dans son bol, et elle n’avait pas touché son verre de jus d’orange.
    - Les autres se moquent de moi, poursuivit-elle.
    Je bus une gorgée de café. Je venais à peine de le verser, mais il refroidissait déjà. La cafetière rendait l’âme. Je décidai d’en acheter une en passant au Dunkin’Donuts sur le chemin du lycée.
    - Qui se moque de toi ?

    - Tout le monde, affirma Grace

    - Tout le monde ? Comment ils ont fait ? Ils ont réuni l’école tout entière ? Et le directeur a ordonné à chacun de se moquer de toi ?
    - Maintenant, c’est toi qui te moque de moi, papa.
    Elle avait raison.

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