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Livres - Page 46

  • [Livre] Il était une fois – T02 – La Belle et la Bête

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    Résumé : À cause d'une malencontreuse méprise, la ravissante Linnet Thrynne est déshonorée. Sa tante trouve alors une solution : Linnet épousera Piers Yelverton, futur duc dont personne ne veut. Et pour cause : victime d'un accident qui l'a laissé boiteux et impuissant, il terrorise son entourage de ses fureurs dévastatrices. Puisqu'il n'a aucun espoir d'engendrer un héritier, il acceptera de donner son nom à une femme qui, pense-t-il, porte la vie. Ce sera l'union de la belle et de la bête. Sauf que Linnet est aussi pure que la blanche colombe et que son irascible fiancé est loin d'être un monstre...

     

    Auteur : Eloïsa James

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 06 février 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé les premières pages de ce livre, j’ai eu du mal à croire que je lisais le même auteur que le tome 1 de la série Il était une fois tant le ton était radicalement différent.
    A la fin de son livre, l’auteur avoue s’être inspirée du personnage du Docteur House pour Piers Yelverton. Et effectivement, il faut dire qu’il y a une certaine ressemblance.
    Piers Yelverton est donc blessé à la jambe, se déplace avec une canne, et est réputé impuissant. Ajoutez à ça qu’il a un caractère épouvantable et vous comprendrez aisément qu’il ne soit pas vraiment sur la top liste des hommes à qui marier leur fille des femmes de la haute société. Mais il ne s’en porte que mieux, bien trop occupé à exercer son métier de médecin pour envisager de s’encombrer d’une épouse, et surtout si c’est là une idée de son père, qu’il méprise profondément.
    De son côté, Linnet est certes l’une des plus belles filles de Londres, mais elle a été victime de la mode. Et je parle littéralement ! Car sa robe à la dernière mode lui a laissé une silhouette qui a convaincu le tout Londres qu’elle attendait un (mal)heureux évènement. Il faut dire que le fait que le prince lui ait tourné autour pendant un certain temps n’a fait que conforter la bonne société dans son idée que la jeune fille s’était déshonorée. Et peu importe qu’elle n’ait échangé qu’un ou deux baisers avec le dit prince. Il faut dire que la pauvre fille a la malchance d’avoir eu une mère aux mœurs libérés dont la réputation entache la sienne.
    Expédiée au pays de galles pour y épouser Piers, les deux jeunes gens ne sont pas franchement ravis de la situation.
    Piers a une fierté parfois mal placée et il m’a énervée d’être prêt à repousser une femme avec qui il pourrait être heureux sous le seul prétexte qu’elle lui a été amenée par son père.
    Ni Linnet ni Piers n’ont la langue dans leur poche et leurs joutes verbales sont vraiment hilarantes.
    La fin de la romance n’est pas une surprise. Mais la manière dont on arrive à cette fin est plutôt originale.
    A côté de cette romance, on peut voir l’activité des médecins de l’époque, même si Piers se distingue de ses pairs et n’est pas porté sur les saignées. Il avoue lui-même être plus doué avec les mort qu’avec les vivants. En fait, il est plus médecin légiste que médecin.
    J’ai passé un excellent moment avec cette romance et maintenant j’ai hâte de lire le tome 3 pour voir si le ton du récit est encore différent.

     

    Un extrait : Il était une fois, il n'y a pas si longtemps...

     

    Dans les contes de fées, les jolies filles sont aussi nombreuses que les galets sur la plage. Des bergères au teint de magnolia rivalisent avec des princesses au regard ingénu et, en vérité, si l'on additionnait les yeux brillants de toutes ces demoiselles, on obtiendrait une galaxie entière d'étoiles scintillantes.

     

    Cet éclat rend encore plus triste le fait que les vraies femmes sont rarement à la hauteur de leurs homologues de fiction. Elles ont les dents jaunes, la peau boutonneuse, l'ombre d'une moustache ou le nez comme un promontoire.

     

    Bien sûr, il y en a de jolies. Toutefois, même celles-là n'échappent pas aux maux qui sont le lot de toute chair, comme le déplorait déjà Hamlet dans son célèbre monologue.

     

    Bref, rare est la femme capable d'éclipser vraiment le soleil. Et ne parlons pas des dents de perle, des voix cristallines et des visages si parfaits que les anges en pleurent de jalousie.

     

    Linnet Thrynne possédait tous ces attraits, à l'exception, peut-être, de la voix cristalline. "Cependant, sa voix était tout à fait agréable, et on lui avait déjà dit que son rire évoquait le tintement de clochettes d'or.

     

    Elle n'avait pas besoin de se regarder dans le miroir pour savoir que ses cheveux brillaient, que ses yeux brillaient, et que ses dents... peut-être ne brillaient-elles pas, mais elles étaient incontestablement blanches.

     

    Linnet était de celles pour qui un chevalier n'aurait pas hésité à se livrer à toutes sortes de prouesses ; ou un prince moins intrépide à traverser un buisson de ronces simplement pour lui donner un baiser.

     

    Ce qui ne changeait rien, hélas, au fait que, depuis la veille, elle était immariable.

     

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  • [Livre] Le Grand Méchant Renard

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    Résumé : Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des œufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...

     

    Auteur : Benjamin Renner

     

    Edition : Delcourt

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 21 janvier 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je suis tombée sur quelques planches de cette bande dessinée au détour d’un blog et j’ai immédiatement eu envie de me la procurer tant les deux ou trois pages lues m’avaient fait rire.
    J’avoue que j’avais une crainte : celle que, à l’instar de certains films, tout l’intérêt de la BD réside dans la « bande annonce » et que l’humour ne tienne pas la distance sur la totalité de l’ouvrage.
    Eh bien, j’ai vite été rassurée : l’humour ne retombe pas une seule seconde.
    Le grand méchant renard fait rire, fait pitié, attendrit… tout cela à la fois.
    Quant aux personnages secondaires, je ne saurais dire qui j’ai préféré de la poule caractérielle et à la main leste, du loup blasé, du chien paresseux ou encore du duo cochon et lapin aussi timbré l’un que l’autre.
    Les illustrations mettent l’accent sur les personnages, ne faisant qu’esquisser les décors et supprimant cadres et bulles qui rendent un effet trop strict. Même les dessins des personnages sont simples, sans détails superflus. L’auteur de la BD a vraiment mis l’humour au centre de son œuvre et ne laisse rien l’en détourner.
    C’est le type même de BD qui convient à tous les âges. Les plus petits riront des « baffes » que prend ce pauvre renard, les plus grands seront plus sensibles aux dialogues truffés d’humour et de sous-entendus.
    J’ai rarement autant rit dans une BD. La plupart du temps l’humour retombe à un moment ou un autre, mais pas ici ! Et chose rare, elle plaira aussi bien aux filles qu’aux garçons !
    La bande dessinée a été adaptée en dessin animé, je vais essayer de le voir, par curiosité, pour voir si l’esprit de la BD a vraiment été respecté.

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Les contes politiquement corrects

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    Résumé : Politiquement correct : Il était une fois une reine qui lisait le Petit Chaperon Rouge à la princesse sa fille,

    lorsqu'elle découvrit que ce conte était cousu de remarques sexistes, racistes et politiquement incorrectes.

    Elle persuada son tendre époux, le roi, de décréter obligatoire la réécriture des contes tant appréciés par les enfants du peuple.

    Mais il fallut attendre James Finn Garner pour lire ces histoires traditionnelles enfin débarrassées de tous les préjugés archaïques qui les encombraient et pour découvrir la vraie nature de Blanche-Neige et des sept hommes à la verticalité contrariée.

    De plus en plus politiquement correct : Après le succès époustouflant de Politiquement correct, James Finn Garner poursuit sa croisade pour délivrer les contes classique des préjugés révolus et malsains - sexisme, âgisme, mais aussi lookisme, spécisme, environnementalisme - , qui ont empoisonné tant de générations. Désormais les enfants sont des "pré-adulte", les vieillards des "des personnes temporellement avancées". La Belle au bois dormant une "personne endormie plus belle que la moyenne", le bûcheron d'Hansel et Gretel un "exterminateur d'arbres". Et tant pis pour le héros du chat Botté s'il néglige les conseils en communication de son animal! Ce comportement frileux et rétrograde lui vaudra de s'étioler sur un siège de sénateur, quand il pouvait viser la présidence des Etats-Unis. Huit contes et fables universellement connus, enfin adaptés au lecteur évolué de notre temps!

     

    Contes de Noël politiquement correct : Les contes de Noël nous enchantent depuis toujours, mais ils sont farcis de valeurs morales! Ils renforcent le système de castes et perpétuent un stéréotype majeur: le patriarche bonasse qui opprime et utilise des animaux sauvages les jours fériés... James Finn Garner n'oublie pas non plus les gloutonneries de cette période de l'année, la richesse des uns et la misère des autres... tout comme nos contes d'autrefois!

     

    Auteur : James Finn Garner

     

    Edition : Grasset – J’ai lu

     

    Genre : Humour

     

    Date de parution : entre 1995 et 1997

     

    Prix moyen : 8€ pièce

     

    Mon avis : Que les féministes, celles qui vilipendent les contes de fées, persuadées que ces histoires sont autant de méthodes pour l’asservissement de la femme (S’il t’en faut si peu pour t’asservir ma cocotte, crois-moi, tu as un problème autrement plus important que les contes de fées… mais bon, moi je dis ça…), James Finn Garner a remédié au problème !
    Terminé Blanche neige et les sept nains, la famille pauvre ou encore le pauvre bûcheron, bonjour à Blanche Neige et les sept hommes à la verticalité contrariée, la famille économiquement défavorisée et le technicien du ravitaillement en combustible (ou exterminateur d’arbres, ça dépend de l’histoire).
    Garner nous fait bien rire en fustigeant le « politiquement correct » si cher aux yeux de certains et qui apparait comme totalement ridicule lorsqu’il est associé aux contes. Non content de revoir le vocabulaire, Garner réadapte les contes pour qu’ils soient socialement acceptables. Ainsi, il passe presque plus de temps à justifier chaque acte de ses personnages qu’à raconter l’histoire. Ecris il y a une vingtaine d’année, ces contes « revisités » sont toujours d’actualité. Encore plus même, puisque de nos jours on ne peut rien dire sans être taxée de racisme, sexisme, et autres vilaines choses en –isme.
    Si j’ai vraiment beaucoup aimé les deux premiers tomes, politiquement correct et De plus en plus politiquement correct, j’ai moins accroché avec Contes de Noël politiquement corrects. En effet ce livre est essentiellement constitué de la revisite du conte de Noël de Dickens et je trouve que Dickens faisaient déjà une critique sans concession de la société sans son histoire ce qui fait que l’effet « politiquement correct » devient de trop.
    Cependant, l’écriture est agréable et les contes se lisent avec autant de plaisir que les originaux.

     

    Un extrait : Cette sorcière était d'une bonté défectueuse. Attention : il n'est pas question ici de suggérer que toutes les sorcières, ou même certaines, ont cette déficience ni de contester à celle-là le droit d'exprimer une tendance qui lui vient naturellement, loin de là. Sans aucun doute, sa nature avait été conditionnée par de nombreux facteurs, dont son éducation et ses fréquentations, autant d'éléments qu'on doit, hélas, laisser de côté si on veut rester brefs.

    Comme on vient de le mentionner plus haut, la sorcière était donc d'une bonté défectueuse, et le rétameur était vert de peur. Elle le saisit par la peau du cou, et lui demanda: « Où allez-vous comme ça avec mes laitues ? »
    Au lieu d'avoir le réflexe de discuter avec elle du concept de propriété – après tout, les laitues « appartenaient » légitimement à tout individu affamé qui avait assez de cran pour les prendre –, le rétameur demanda grâce en se livrant à un spectacle dégradant et typiquement mâle: « C'est la faute de ma femme, gémit-il. Elle est enceinte et crève d'envie de manger quelques-unes de vos belles laitues. Je vous en prie, épargnez-moi ! Même si un foyer monoparental est tout à fait acceptable, s'il vous plaît, ne me tuez pas, ne privez pas mon enfant de la structure stable d'une famille biparentale. »

     

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  • [Livre] Animale – T01 – La malédiction de Boucle d’Or

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    Résumé : Et si le conte le plus innocent dissimulait l’histoire d’amour la plus terrifiante ?
    1832. 
    Blonde, dix-sept ans, est cloîtrée depuis toujours dans un couvent perdu au cœur d’une forêt profonde. Pourquoi les sœurs l’obligent-elles à couvrir ses cheveux d’or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes sombres ? Qui sont ses parents, et que leur est-il arrivé ?

    Alors qu’elle s’enfuit pour remonter le fil du passé, Blonde se découvre un versant obscur, une part animale : il y a au cœur de son histoire un terrible secret.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 août 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai mal commencé ce livre. Ou plus exactement, j’ai fait l’erreur de commencer par le prélude qui nous entraîne en pleine campagne de Russie. Un peu comme l’un des préludes au trône de fer, le fait que ce prélude ne concerne pas directement un des personnages principaux ou secondaires du roman m’a ennuyé. Je voulais lire une réécriture de Boucle d’Or et à la place j’ai eu un récit de soldat.
    Du coup, je partais dans de mauvaises dispositions pour lire ce tome 1. Il m’a donc fallu une bonne cinquantaine de pages pour entrer dans l’histoire. Bon, sur plus de 530 pages, c’est pas la mort non plus.
    J’aime beaucoup la plume de Victor Dixen que j’ai découvert avec Phobos et une fois entrée dans l’histoire, j’ai été captivée.
    J’ai beaucoup aimé Blonde et la voir évoluer au fil du livre. Au début elle est docile, craintive, résignée, mais au fil des pages, elle gagne en assurance même si elle reste assez effrayée par tout ce qu’elle découvre.
    J’ai beaucoup aimé le fait que chaque personnage, qu’il soit principal ou secondaire, ait une importance dans le récit : soit ils apportent des réponses directes, soit ils permettent à Blonde d’avancer dans ses recherches de manière indirecte.
    J’aime bien quand les histoires fantastiques s’intègrent dans un monde normal. Ici on se trouve, selon les périodes des différents récits, sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, de Napoléon et de Louis-Philippe.
    A travers certaines parties du récit, on retrouve vraiment une revisite du conte de Boucle d’Or, mais l’histoire va au-delà d’une simple revisite.
    Contrairement à certains livres qui font toutes les révélations à la fin du tome (pour donner envie de se jeter sur le suivant), celui-ci pourrait être un one shot. Les révélations nous sont apportées au fur et à mesure de la lecture et la fin pourrait se suffire à elle-même, ce qui donne encore plus envie de lire le tome 2 pour savoir ce que Victor Dixen nous réserve.

     

    Un extrait : La jeune fille saisit une mèche dépassant de son chignon, pareille au marin d’un navire en détresse qui s’agrippe à un cordage pour tenter d’échapper au naufrage.

    Ce fut le geste qui la perdit.

    Des murmures commencèrent de s’élever du premier rang, qui, à travers les verres bleutés, ressemblait à une vague menaçante. C’était là qu’étaient assises les demoiselles issues des familles riches. Plus on s’enfonçait vers l’arrière de la salle où les sœurs faisaient la classe, moins les pensionnaires étaient argentées. La place de Blonde était tout au fond, à un petit pupitre bancal, pour bien marquer sa différence. Contrairement aux quinze autres élèves de la classe des cadettes, elle n’était pas à Sainte-Ursule pour quelques années seulement, le temps de parfaire son éducation avant de retourner dans le monde pour s’y marier. Elle n’avait toujours connu que ce couvent perdu au creux de la vallée de la Moselle, et elle ne connaîtrait jamais que lui : les mains qui l’avaient placée sous le porche avaient aussi déposé une somme d’argent couvrant ses frais de logement et de couvert jusqu’à sa mort. Cette manière archaïque de se débarrasser des bâtards nés en dehors du mariage avait encore cours parmi quelques grandes familles lorraines.

    C’était à titre gracieux que les sœurs avaient décidé d’assurer également l’éducation de Blonde, d’abord parmi les minimes (la classe qui regroupait les couventines âgées de six à douze ans), puis parmi les cadettes (rassemblant les demoiselles de treize à dix-huit ans).

    – J’attends…, s’impatienta sœur Prudence, excédée.

    Blonde savait qu’elle aurait dû reposer sa main, mais quelque chose l’en empêchait. Il lui semblait que le contact de ses cheveux contre sa peau était tout ce qui la rattachait à la réalité, à cet instant, à cette classe ; que si elle les avait lâchés, elle se serait à nouveau enfouie dans ses pensées moites et obscures. Aussi les entortilla-t-elle plus fiévreusement autour de ses doigts.

    – Elle cherche la réponse dans ses cheveux ! fit une voix, quelque part.

    Un gloussement secoua les rangs, semblables à une mauvaise bête qui s’ébroue.

    – Silence ! gronda sœur Prudence. Silence !

    La petite préceptrice en charge des cours de Morale était la religieuse qui éprouvait le plus de difficultés à tenir les demoiselles.

    – Les quatre vertus cardinales…, répéta finalement Blonde.

    Elle parlait dans un souffle, et sa voix semblait remonter de très loin, des brumes d’un rêve.

    – Je suis désolée, je ne m’en souviens pas…



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  • [Livre] Peter Pan

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    Résumé : Peter Pan enlève Wendy et ses frères. Il les conduit au Pays Imaginaire où il règne en maître sur les enfants abandonnés. La lutte contre le Capitaine Crochet est sans merci. La jalousie de la fée Clochette est sans pitié pour Wendy... Et le dévouement de Wendy pour les enfants sans mère est sans limite.

     

    Auteur : James Matthew Barrie

     

    Edition : Livre de poche

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 1911

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Comme beaucoup de monde, j’ai découvert Peter Pan au travers de l’adaptation de Disney dans lequel notre héros est, certes un peu espiègle, un poil arrogant, et quelque peu susceptible, mais quand même globalement sympathique.
    Mais ça, c’était la magie Disney. Parce que en vrai, c’est pas du tout, mais alors pas du tout ça !!
    Peter est arrogant et susceptible, mais il n’est pas espiègle (ou alors lui et moi, on n’a pas la même définition de l’espièglerie).
    Peter déteste les adultes et ne s’en cache pas. D’ailleurs, au pays imaginaire, ce n’est pas tant que les enfants perdus ne peuvent pas grandir, mais qu’ils n’en ont pas le droit. Car si Peter n’hésite pas à zigouiller allégrement pirates et indiens, il n’a pas plus de compassion pour ses propres amis qu’il élimine sans scrupule s’ils donnent l’impression d’avoir recommencé à grandir. Or Peter est le seul pour qui le temps est arrêté.
    Peter est également un horrible m’as-tu-vu, clairement atteint du symptôme du pompier pyromane : il n’hésite pas à provoquer des situations dans lesquelles il va apparaître comme le héros, et ce même s’il met au passage des personnes en danger.
    C’est un vrai dictateur qui impose des règles complètement absurdes mais qu’aucun des enfants perdus n’oserait enfreindre, sachant avec quelle violence Peter réagirait.
    Il n’y a qu’avec Wendy qu’il se montre courtois et même chevaleresque.
    Contrairement au Disney, l’histoire se déroule sur une assez longue période et les parents Darling ont pleinement conscience de la disparition de leurs enfants. Et de temps en temps, on est témoin de leur angoisse, de leur détresse et de leur attente insupportable.
    La raison pour laquelle Peter déteste les adultes est expliqué, mais, comme à chaque fois qu’il ouvre la bouche, on ne sait pas distinguer fantasme et réalité. Difficile alors de dire si la scène qu’il raconte a bien eu lieu ou s’il l’a tout simplement inventée pour justifier son comportement.
    Peter ne vit que l’instant présent. Il ne se projette pas vraiment dans l’avenir puisqu’il ne va pas évoluer, mais il semble aussi oublier tout ce qui est dans le passé, comme s’il ne voulait s’embarrasser d’aucuns souvenirs susceptibles de provoquer des sentiments tel que le remord ou les regrets.
    Côté pirates, on a une description de James « Jas » Crochet à la fois très différente et très proche du Disney. Très différente car on est très loin du dandy endimanché que nous présente le dessin animé. Là on nous parle d’un pirate au teint noiraud, qui fut le second de Barbe Noire et réputé le seul homme faisant peur à Long John Silver. Il est dit qu’il tue avec une certaine élégance (mais en éventrant quand même ses ennemis d’un coup de crochet). D’un autre côté, on retrouve le personnage de Disney dès que le crocodile, Tic Tac Croc, est dans les parages. Là le capitaine devient hystérique, un vrai lâche qui demande à ses hommes de la cacher à la vue du crocodile obsédé par le capitaine.
    La fin du conte montre bien à quel point Peter est le prisonnier volontaire d’une boucle temporelle car, quand il constate que Wendy grandit, il va prendre une décision à la fois étonnante et pourtant prévisible.

     

    Un extrait : Ce soir-là, les principales forces de l’île étaient disposées comme suit. Les garçons perdus faisaient une sortie à la recherche de Peter. Les pirates faisaient une sortie à la recherche des garçons perdus. Les indiens faisaient une sortie à la recherche des pirates.
    Ils tournaient et tournaient en rond sur l’île mais sans parvenir à se rencontrer car ils avançaient tous à la même vitesse.
    Tous voulaient voir couler le sang sauf les garçons perdus qui aimaient ça d’ordinaire mais qui, ce soir-là, étaient simplement sortis pour accueillir leur capitaine. Leur nombre sur l’île varie selon que certains sont tués et ainsi de suite. Et quand ils semblent se mettre à grandir, Peter les élimine. A ce moment-là, il y en avait six, en comptant les jumeaux comme deux. Faisons comme si nous étions cachés au milieu des cannes à sucre et regardons-les s’avancer furtivement à la queue leu leu, la main posée sur leur coutelas.
    Comme Peter leur interdit de lui ressembler si peu que ce soit, ils se vêtent de peaux d’ours qu’ils ont tués de leurs propres mains, ce qui les rend si ronds et si rembourrés que, quand ils tombent, ils se mettent à rouler. Du coup, ils sont devenus extrêmement habiles pour éviter les chutes.

     

     

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  • [Livre] Les descendants – T02 – Retour sur l’île de l’oubli

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    Résumé
     : Après avoir passé toute leur enfance sur l'Île de l'Oubli, Mal, Evie, Jay et Carlos n'ont pas rejeté le luxe et le confort d'Auradon ! Après tout, vivre avec des princes et des princesses, c'est loin d'être aussi terrible qu'ils le pensaient. Pourtant, lorsqu'ils sont invités en secret à retourner sur l'Île, Mal et ses amis ne peuvent pas s'empêcher de retrouver leurs mauvaises manies. Mais tout n'est pas exactement comme dans leurs souvenirs.

    Le danger rôde, et ils vont rapidement devoir unir leurs talents afin de sauver le royaume d'une nouvelle menace, plus sombre et plus mystérieuse encore que les précédentes.

     

    Auteur : Melissa De La Cruz

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 29 juin 2016

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : J’avais été très déçue par le premier tome des descendants, mais je n’aime pas ne pas avoir le fin mot de l’histoire, donc j’étais bien décidée à jeter un œil au tome 2 pour voir s’il y avait de l’amélioration dans l’air.
    Même si le livre reste assez jeunesse et l’intrigue cousue de fil blanc, j’ai trouvé qu’il y avait une grande amélioration par rapport au premier tome dont la lecture avait plus ou moins été de la torture.
    Mal (dont le prénom est expliqué dans le livre), Jay, Evie et Carlos reçoivent chacun des menaces à peine voilées leur intimant de ficher le camp d’Auradon avant la prochaine pleine lune. Le roi et la reine ont pris leur retraite et sont en voyage, la marraine bonne fée s’est absentée et Ben, tout jeune monarque (tant pas l’âge que par la durée de son règne) est par mont et par vaux dans tout le royaume du fait d’une créature inconnue qui terrorise les différentes régions (et il n’a pas papa sous la main pour avoir des conseils). Or, avant d’autoriser l’utilisation de la magie, il souhaite se rendre compte par lui-même de l’importance du problème.
    De plus, Auradon, qui a toujours été paradisiaque, subi quelques perturbations désagréables tels que les tremblements de Terre. Mal en est sûre, sa mère, même transformée en lézard, est responsable de tout cela. Et le reste de leurs parents aussi !
    Les 4 exilés décident donc de retourner sur l’île de l’oubli pour tirer ça au clair.
    J’ai beaucoup ri en voyant que malgré leur envie de sauver Auradon, les priorités des ados sont très claires : assister au match, aller à la fête, sauver Auradon, et être à l’heure pour les cours lundi matin.
    Carlos est sans doute le plus terrorisé à l’idée de revoir sa mère, mais une fois sur l’île de l’oubli, ils vont se rendre compte que rien ne se passe comme ils l’avaient imaginé.
    Le style est toujours aussi jeunesse, mais l’intrigue est plus intéressante, même si j’ai trouvé que tout se résolvait très vite (et très facilement contrairement à ce qu’on nous vend avant la « quête »). Peut-être que le fait que le 1er tome et le téléfilm étaient vraiment nuls a fait que j’ai trouvé celui-ci plus lisible.
    Et la fin nous laisse présager de nouveaux ennuis, plus sérieux cette fois-ci, pour Auradon et je ne suis pas sûre que l’auteur ait la gentillesse de laisser nos héros s’y préparer.
    Je ne vais pas tarder à lire ce 3ème et normalement dernier tome, que je vais aborder avec moins d’appréhension que le premier.

     

    Un extrait : Le sol se mit à vibrer, les murs de la bibliothèque à trembler. Mal rattrapa ses livres avant qu’ils ne tombent, Ben agrippa la table pour la maintenir.

    « Encore un tremblement de terre, s’écria Mal. C’est le troisième depuis le début de la semaine. »

    Elle lança de nouveau un regard inquiet vers la porte close. Le sol avait déjà tremblé de cette manière quand le dragon avait attaqué. Du coup, Mal ne pouvait s’empêcher de penser à sa mère.

    « C’est pareil dans tout le royaume, dit Ben. Ce serait un phénomène naturel, les plaques tectoniques qui s’agitent sous l’océan.

    — Je préférerais qu’elles se tiennent tranquilles. Ça me donne la nausée.

    — C’est déjà fini. Tant mieux. »

    Pas comme d’autres fléaux, pensa Mal.

     

    Mal oublia le tremblement de terre et ne releva la tête que lorsque Ben rangea ses livres. Ce n’était pourtant pas encore l’heure du dîner.

    « Tu pars déjà ? Obligations royales ?

    — Oui, j’ai un ruban à couper pour l’inauguration du nouveau centre de loisirs des sous-fifres. Je n’ai pas le droit de les négliger. »

    Ben enfila son blazer bleu marine avec ses armes brodées sur la poche droite. Il prenait ses fonctions à cœur, Mal le savait bien : être le roi de tous ses sujets, sous-fifres et rejetons de Méchants y compris.

    « On s’écrit plus tard ? demanda Ben en tirebouchonnant une boucle de cheveux mauves.

    — Prems ! »

     

    Mal se remit au travail, jusqu’à ce que son téléphone vibre. Elle le sortit de son sac, persuadée que c’était déjà Ben. Mais non, le message provenait d’un numéro inconnu. Bizarre.

    Rentre chez toi.

    Pardon ? écrit-elle en retour.

    Elle observa ses voisins et voisines. Tous d’Auradon, et absorbés par leurs ordinateurs ou plongés dans leurs livres. Il faut dire que le devoir de cette semaine était un sacré morceau : « Comment faire plaisir à tout le monde quand vous avez une famille de sept sur les bras ? (a priori des nains). »

    L’estomac noué, Mal attendit la réponse qui tardait à arriver.

    Retourne sur l’île de l’Oubli avant la prochaine lune, sinon gare à toi !

    C’est qui ?

    Tu sais bien qui je suis. M.

    Signé M. Rien de plus. Qui était ce M lui ordonnant de rentrer ? Et pourquoi avant la pleine lune ? D’ailleurs, c’était quand la pleine lune ?

    Mal connaissait bien plusieurs M, mais il y en avait surtout une. La grande Maléfique. Sa mère serait donc capable de communiquer par textos ? Même transformée en lézard, Maléfique n’en restait pas moins la plus grande sorcière de tous les temps. Tout était possible avec elle.

    Évidemment, sa mère voulait que Mal rentre vivre sur l’île. Maléfique avait planifié son évasion pour retrouver sa magie, mais elle méprisait Auradon et ses vallons enchanteurs. Si la sorcière avait accompli sa vengeance, le royaume entier aurait ressemblé à la Forteresse interdite. Noir et sinistre, pire que le pire des cauchemars imaginés par ses amis de l’école.

    Le cœur battant, elle relut le message. Non, Mal ne pouvait pas laisser faire ça. Elle rassembla ses livres. Elle devait rejoindre ses amis au plus vite pour en discuter avec eux.

    Mal eut la désagréable impression que sa vie douce était en train de se terminer…

     

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  • [Livre] La mythologie

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    Résumé : L'ouvrage le plus clair et le plus complet sur la mythologie.Edith Hamilton est sans doute le seul auteur à avoir saisi toute l'importance que gardent, à notre époque, les mythes et les légendes, qui sont le fondement même de notre culture, et où nous puisons encore une si large inspiration. Remontant aux sources, c'est chez les poètes - Homère, Hésode, Pindare, Ovide - qu'elle retrouve la substance des grands thèmes mythologiques et nous les restitue, dans leur spontanéité, leur efficacité, sous forme de merveilleuses histoires : Orphée et Eurydice, Philémon et Baucis, Tantale et Niobé, les travaux d'Hercule, le défi d'Icare, la descente de Thésée aux Enfers...De l'avis unanime, voici, sur la mythologie, l'ouvrage le plus clair et le plus complet. Avec trente illustrations et un index très détaillé.

     

    Auteur : Edith Hamilton

     

    Edition : Poche Marabout

     

    Genre : documentaire

     

    Date de parution : 16 février 2007

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Un livre très complet, au format poche, donc plus maniable qui fait le tour de la mythologie grecque (et du coup romaine). Edith Hamilton ne se contente pas de nous présenter les dieux de l’Olympe avec leurs villes fétiches, leur animal, leur arbre/plante, leur ascendance et descendance, mais aussi les grandes légendes comme la guerre de Troie, ou encore les grandes familles, en détaillant le destin de ses membres les plus éminents.
    L’auteur s’appuie sur les écrits des grands auteurs comme Homère, Virgile, Ovide, et explique que dans certain cas les légendes n’ont été rapportées que par des auteurs latins et que du coup c’est pour cela qu’elle utilise le nom romain des dieux et demi-dieux.
    Le livre est sectionné en plusieurs partie : les dieux, les héros, les légendes, les couples, les familles… A la fin, Edith Hamilton consacre un chapitre à la mythologie nordique pour souligner ressemblances et différences entre ces mythologies.
    En annexe, on peut trouver les arbres généalogique des grandes familles : on ne se demandera plus de qui Agamemnon est le père, qui sont les diverses mères des enfants de Zeus ou encore quel est le lien entre Hélène de Troie et Castor et Pollux.
    L’index vous renverra aux pages concernées si vous n’êtes intéressé que par un seul Dieu ou un seul héro. Vous pouvez également lire le livre dans le désordre puisque chaque histoire, si elle s’imbrique dans d’autres, peut tout de même être lue indépendamment des autres.
    Un livre dont tout passionné de mythologie ne pourra plus se passer dès qu’il l’aura ouvert !

     

    Un extrait : Tantale était fils de Zeus et plus que tous les autres enfants mortels du Seigneur de l'Olympe, il était honoré par les dieux. Ils lui permettaient de manger à leur table, de goûter au nectar et à l'ambroisie que, lui seul excepté, nul autre que les immortels ne pouvait savourer. Ils firent davantage ; ils vinrent à un banquet dans son palais ; ils condescendirent à dîner avec lui et chez lui. En retour de cette faveur insigne, il agit envers eux de façon si atroce que pas un poète ne tenta jamais d'expliquer sa conduite. Il tua Pélops, son fils unique, puis l'ayant fait bouillir dans un grand chaudron, il le servit aux dieux. Apparemment, la haine que lui inspirait les dieux l'incita à sacrifier son fils dans le but d'attirer sur eux l'horreur du cannibalisme. Il se peut aussi qu'il ait voulu montrer de la façon la plus saisissante et la plus effrayante possible combien il était facile d'abuser ces divinités solennelles, vénérées et si humblement adorées de tous. Dans son mépris des dieux et sa confiance sans limite en lui même, pas un instant il ne pensa que ses convives se rendraient compte de la nature du mets qu'il leur offrait. Il était insensé. Les Olympiens ne se laissèrent pas tromper. Ils refusèrent avec horreur l'abominable festin et leur fureur se tourna contre celui qui le leur avait proposé. Ils déclarèrent qu'il devait en être puni de façon telle, que tout homme à venir, sachant ce que celui-là avait souffert, n'oserait jamais les insulter. Ils le condamnèrent à rester éternellement dans le Hadès, au milieu d'un cours d'eau limpide, mais chaque fois que dans sa soif dévorante il se baisse pour y boire, l'eau disparaît dans le sol pour reparaître dès qu'il se redresse. Au dessus du ruisseau se penchent des branches d'arbres chargées de fruits, poires, grenades, pommes rosées et figues douces. Chaque fois qu'il étend la main pour les saisir, le vent les élève bien haut, hors de sa portée. C'est là qu'il demeure à jamais parmi l'abondance, la gorge brûlante et desséchée par la soif, et sa faim jamais assouvie.Les dieux ramenèrent son fils Pélops à la vie mais ils durent lui façonner une épaule d'ivoire. L'une des déesse_certains disent Déméter, les autres Thétis_ ayant par inadvertance mangé un peu du plat détestable, quand on rassembla les membres de l'adolescent, une épaule manquait. Cette vilaine histoire semble avoir été transmise à travers les âges dans toute sa brutalité première. Plus tard, elle déplut aux Grecs qui protestèrent, et le poète Pindare l'appelle un conte orné de ces mensonges étincelants qui se dressent contre la vérité.
    Qu'à aucun homme il ne soit permis de parler de cannibales parmi les dieux bénis.

     

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  • [Livre] Once Upon a Time – T01 - Renaissance

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    Si vous désirez acheter ce livre, vous pouvez cliquer ICI ou sur l'image. Vous serez alors redirigés sur bookwitty. Si vous achetez le livre par ce lien, je touche une petite commission. Cela ne change rien au prix!

     

    Résumé : Il existe une ville dans le Maine où tous les personnages des contes de notre enfance sont piégés entre deux mondes. Ils sont sous l’emprise d’une terrible malédiction lancée par la Méchante Reine. Un enfant connaît les secrets de ce sortilège : Henry. Pour lui, seule Emma, sa mère biologique qui l’a abandonné à sa naissance, peut les libérer.

    Lorsque Henry la retrouve et lui annonce qu’elle est la fille de Blanche Neige et du Prince Charmant, Emma est sous le choc. Elle ne veut pas de lien avec ce fils qu’elle n’a pas désiré, pourtant Henry semble avoir sérieusement besoin d’aide... Inquiète, elle décide alors de le ramener chez lui à Storybrook, où elle rencontre des gens étranges. Surtout Regina, la mère adoptive d’Henry. Emma comprend vite qu’il règne là-bas une atmosphère trop bizarre pour être vraiment réelle.

     

    Auteur : Odette Beane

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 13 juin 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Cette novélisation de la première saison de Once Upon a Time est parfaite pour se remettre la saison en tête avant d’attaquer la suite, ou pour savoir de quoi parle la série sans se frapper les 22 épisodes.
    En tant que livre à proprement parler, je regrette le manque de description des personnages (si on n’a jamais vu la série, on a du mal à les imaginer). J’aurais aussi aimé que le livre profite de son format pour approfondir l’histoire, peut être en insistant sur les pensées des personnages ou sur leur caractère.
    Le livre résumant la saison 1 en seulement 350p, de nombreux raccourcis sont bien évidemment pris par l’auteur.
    Comme dans la série, le récit du présent et celui du passé dans le royaume enchanté sont en alternance ce qui fait que l’on découvre les choses petit à petit.
    Ce n’est pas vraiment ce que j’espérais en lisant ce livre, mais je reconnais l’avantage qu’il y a à pouvoir se remettre en tête certains évènements en simplement feuilletant les pages.
    Je pense que le manque d’éléments nouveaux a dû être un souci pour beaucoup de lecteur car ce livre est noté comme étant un tome 1. Nous sommes maintenant à la saison 6 de la série (que je n’ai toujours pas eu le temps de voir, alors chut) et l’expérience n’a pas été renouvelée pour les saisons suivantes.
    La seule différence entre le livre et la série est que la série se termine sur un cliffhanger destiné à nous donner envie de nous jeter sur la suite comme une poule sur un ver terre bien dodu. Dans le livre ce cliffhanger n’existe pas. De là à penser que l’auteur saurait que l’expérience ne serait pas renouvelée, il n’y a qu’un pas !
    Au final, j’ai bien aimé ce livre en ce sens qu’il m’a remis en mémoire les évènements de la saison 1 avant d’attaquer la saison 6 (j’aurais bien aimé, d’ailleurs, pouvoir faire pareil avec les 5 saisons).
    Mais pour des personnes qui n’ont pas vu la série, excepté pour ceux qui veulent juste savoir de quoi parle la saison 1 pour en discuter ou décider de poursuivre ou non la série, j’ai trouvé qu’il n’était pas assez approfondi.

     

    Un extrait : Ce premier jour, quand Emma se réveilla, elle se demanda brièvement ce qu’elle fichait dans cette maudite ville.

    Mais elle le savait. Elle savait parfaitement pourquoi elle était là.

    Elle était dans la salle de bains quand elle entendit frapper à la porte. En ouvrant, elle fut surprise de voir une Regina Mills tout sourire.

    – Bonjour ! la salua madame le maire. Je me suis dit que j’allais passer vous voir pour vous faire un présent.

    Elle brandit un panier de pommes et s’introduisit dans la petite chambre sans attendre d’y avoir été invitée. Emma l’observa avec méfiance.

    – Je suis sûre que vous les savourerez en rentrant chez vous, ajouta-t-elle. Il est dommage que vous n’ayez pas pu partir hier soir.

    Après avoir regardé autour d’elle avec un certain dédain, Regina posa les pommes sur le plan de travail.

    – J’ai décidé de rester, riposta Emma en contemplant les pommes. Mais merci quand même.

    – Êtes-vous certaine que ce soit une bonne idée ? demanda Regina d’un ton jovial, visiblement peu étonnée. Henry a connu un certain nombre de problèmes affectifs, et je suis persuadée que votre présence ne fera que le désorienter encore un peu plus, non ?

    – Le fait que vous m’ayez menacée à deux reprises en douze heures, finit par lui confier Emma, m’a donné envie de rester un peu plus longtemps.

    – Pardon ? s’offusqua Regina. Vous considérez ces pommes comme une menace ? Je ne…

    – Je sais lire entre les lignes. Je crois que je vais rester jusqu’à ce que je comprenne ce qui se passe réellement avec Henry. Je veux m’assurer qu’il va bien.

    – Je vois. Vous craignez que je sois vraiment… maléfique, n’est-ce pas ? Vous aussi avez lu son livre. Je vous garantis qu’il va très bien. Et qu’il est entre de bonnes mains. Il n’a pas besoin de vous.

    – Que voulez-vous dire ?

    – Qu’il suit une thérapie, expliqua Regina. Il comprendra bientôt que la réalité a bien plus de sens que l’imagination. Comme je ne cesse de le lui rappeler. Et qu’une seule de nous deux qui sait ce qui est bon pour lui.

    – Je commence à croire que vous avez raison sur ce point.

    L’audace de cette femme était incroyable. Emma n’aurait jamais songé à entrer si effrontément chez une inconnue pour lui parler avec un tel mépris. Regina s’approcha d’elle, le sourire aux lèvres.

    – Ravie de vous avoir rencontrée, mais il est temps pour vous de quitter la ville.

    – Sinon ? s’enquit-elle, les bras toujours croisés.

    La femme s’approcha encore. À une trentaine de centimètres de son visage, elle lui conseilla d’un ton glacial :

    – Ne me sous-estimez pas, mademoiselle Swan. Vous n’avez aucune idée de ce dont je suis capable.

    Emma prit le temps de la réflexion.

    – Eh bien, lui répondit-il enfin, vous allez m’en faire la démonstration, n’est-ce pas ?

    Regina plissa les yeux.

    – Vous l’aurez voulu.

     

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  • [Livre] Ce que murmure la mer

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    Résumé : L’histoire de la sirène qui aimait l’homme n’a pas d’âge, l’impossibilité de cette pulsion se noue à la manière des grandes tragédies et étouffe inexorablement l’héroïne. Pourtant, quand Galathée aperçoit Yvon, solitaire sur son bateau à voiles, l’amour la foudroie et la pousse à toutes les folies. Eperdue, désespérée, animée par un espoir aveugle, elle parvient à se faire une place dans la vie du jeune marin, mais qu’en est-il de son coeur?

     

    Auteur : Claire Carabas

     

    Edition : Magic Mirror

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 07 septembre 2017

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Ce livre est le tout premier que je lis des éditions Magic Mirror et le second roman édité par cette toute petite et toute récente maison d’édition est déjà en prévision de lecture. Autant vous dire que je guette la sortie de leur prochaine édition, prévue pour courant 2018, comme la prochaine saison de Game of Throne (si, si, c’est un compliment).
    Claire Carabas signe une réécriture de la petite sirène d’Hans Christian Andersen (dont le conte original est à la fin du livre) bien loin du conte de fée quasi-idyllique que nous avait proposé Disney (Ce n’est pas une critique, j’avais adoré). Ici, dès le prologue, on s’attend à une histoire plus sombre, plus tragique, et on va en avoir pour notre argent, si j’ose dire.
    La petite sirène, dont nous ignorons le vrai prénom mais qui va être baptisée Galathée (Toutes ses sœurs ayant un prénom commençant par un N, je suppose qu’elle doit elle aussi avoir un prénom en N), va, lors d’une excursion à la surface de l’eau, repérer et tomber folle amoureuse d’un humain en train d’effectuer un tour du monde en solitaire.
    Comme dans le conte ou le Disney, le père de notre sirène n’apprécie pas, mais alors pas du tout, cette inclination. Mais là où le roi Triton avait une forte tendance à hurler mais finissait par se laisser fléchir, celui de « Galathée » est plutôt du genre impitoyable, prêt à sacrifier sa fille plutôt que de céder. Son attitude m’a vraiment choquée.
    Le récit alterne entre le récit de Galathée et le journal d’Yvon, le marin de ses rêves. On a du coup les deux points de vue, ce qui donne de la profondeur à l’histoire.
    Certaines des scènes du contes sont ici dignes d’un film d’horreur, notamment la scène où elle donne sa voix à la sorcière des mers.
    Concernant les personnages, si je me suis assez vite attachée à Galathée, je suis restée assez froide vis-à-vis d’Yvon. Je lui ai préféré les personnages secondaires comme les sœurs de Galathée ou le meilleur ami d’Yvon.
    J’ai beaucoup aimé la fin. En fait c’est la fin que j’aurais voulu avoir dans le conte d’origine et j’ai trouvé que l’auteur avait eu une super idée.
    Quant à la fin, même si quelques pages avant j’avais compris de quoi il retournait, j’ai vraiment trouvé ça bien trouvé et original.
    J’ai passé un excellent moment avec ce livre que je conseille à tous (enfin, pas aux plus jeune car l’histoire est bien plus sombre).

     

    Un extrait : Depuis ma cachette, je me délectais des heures dérobées aux leçons ennuyeuses. Quand la voie était libre, je cueillais sur les dulses les petits mollusques et des crabes qui les grignotaient. Je les déposais plus loin, vers le potager royal. Je me cachais pour rire de la colère des jardiniers, furieux de découvrir ces nouveaux envahisseurs. Je me faisais des bracelets avec les spirulines dorées. Je posais des étoiles dans mes cheveux. Je flottais, le ventre offert à la transparence qui tombait de la surface, le dos chatouillé par l'onde de la prairie. La lumière caressait de ses rayons les anémones de ma mère. Je choisissais celle qui me plaisait le mieux, le temps d'une journée. Parfois c'était la pâle avec le bout des doigts violets, parfois la rose flamboyante, la bleue électrique aux très longs filaments, la petite géométrique aux reflets métalliques. Seule ma grand-mère savait me trouver là.

    Elle me surprit un jour alors que je passais ma main dans les corallines pour en libérer le parfum.

    - Comme tu ressembles à ta mère !

    L'occasion qu'elle m'offrait était trop belle.

    - Parle-moi d'elle, grand-mère ! Raconte-moi les histoires de ma mère ! Dis-moi ce que je tiens d'elle !

    Ma grand-mère, déjà, regrettait ses paroles échappées. Elle leva les yeux vers la lumière qui jouait entre les ondes comme sur les cordes d'une harpe. Elle écoutait un chant que je n'entendais pas. Elle me regarda à nouveau, secoua la tête. Ses yeux se voilèrent. Et puis le silence. Encore ce silence. Seul leur silence me parlait de ma mère. Le silence de mon père alourdi de colère, le silence de ma grand-mère empreint de tristesse, le silence gêné des servantes dessinaient d'elle une ombre pleine de mystère qui traversait les conversations pour disparaître devant moi. Le mutisme de tout le palais se refermait sur le souvenir de ma mère et tenait son secret aussi serré que l’huître serre ses valves.

    Ma grand-mère savait détourner ma curiosité. Quand je posais trop de questions, elle se lançait dans le récit de contes qu'elle seule connaissait. Et moi, inconstante, oublieuse, je la pressais de me dire encore ces fables. Je poursuivais ces leurres semés pour m'écarter du mystère de ma mère. Elle me racontait l'histoire de la petite fille qui voyait des merveilles dans le feu de ses allumettes, l'histoire de Gerda qui partit jusque dans les royaumes reculés à la recherche du jeune garçon qu'elle aimait et l'histoire de la métamorphose des cygnes sauvages en hommes. J'adorais l'écouter. Ce monde fascinant regorgeait d'énigmes.

     

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  • [Livre] Heartless

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    Résumé : La Reine de Coeur n’a pas toujours été la terrible souveraine d’Alice au pays des merveilles. Avant d’être couronnée, elle s’appelait Catherine et rêvait de devenir la plus grande pâtissière du royaume. Mais le sort a décidé de lui jouer un vilain tour : le Roi de Coeur veut absolument l’épouser et les parents de Catherine, très ambitieux, placent de gros espoirs en cette union.
    Catherine, elle, veut vivre librement et aimer celui qui fait battre son coeur : Badin, le bouffon du Roi.
    Malheureusement au pays des merveilles, où s’entrechoquent magie, folie et monstres, les contes n’ont pas tous une fin heureuse…

     

    Auteur : Marissa Meyer

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 05 Octobre 2017 

     

    Prix moyen : 18,50€

     

    Mon avis : J’avais déjà beaucoup aimé la saga des chroniques lunaire dans lesquels Marissa Meyer revisitait le conte de Cendrillon mais aussi celui de Raiponce, du petit chaperon rouge et de Blanche Neige. Alors quand j’ai vu qu’elle nous offrait cette fois ci, non pas une revisite mais un prequel de conte, et que son héroïne était l’effroyable Reine de Cœur d’Alice au pays des merveilles, je ne pouvais pas ne pas sauter dessus.
    Longtemps avant d’être la souveraine un poil hystérique et susceptible du pays des merveilles, ou plutôt du Royaume du Cœur, la terrible reine était une jeune femme rêveuse et simple dont le seul but était d’être reconnue par tous comme la meilleure cuisinière du royaume et d’ouvrir une pâtisserie avec sa servante et meilleure amie, Marie Anne.
    Mais Catherine, c’est son prénom, a un gros problème. Deux problèmes pour être exacte : l’ambition démesurée de ses parents, très fiers de leur marquisat, et le roi. En effet, à force de confectionner de merveilleuse friandises et pâtisseries pour le monarque dans l’espoir qu’il lui fasse un peu de pub gratos, Catherine a attiré son attention, mais pas de la manière dont elle l’espérait.
    Il faut dire que le roi a tout pour plaire : petit, inconstant, lâche et incapable, il est en plus bouffi d’orgueil et n’imagine même pas qu’il puisse ne pas intéresser Catherine.
    Or Catherine a envie d’un homme, un vrai, et cet homme, celui qui l’insupporte et l’attire irrésistiblement à la fois, c’est Badin, le nouveau bouffon du roi.
    Bon une fille de marquis, convoitée par le roi, avec des parents ambitieux, qui craque pour le bouffon du roi et veut ouvrir une pâtisserie… Vous la sentez venir la mega embrouille ?
    J’adore ces histoires dans lesquelles on découvre comment le « méchant » d’une histoire est devenu méchant. On passe notre temps à espérer que le livre finira bien en sachant que ce ne sera pas le cas, puisque dans un sens, on connaît déjà la fin : il ou elle devient le grand méchant de son univers. Donc on sait d’avance qu’il n’y aura pas de fin heureuse… mais on ne peut pas s’empêcher d’espérer.
    Le roi n’est pas méchant, mais son orgueil l’empêche d’imaginer qu’il puisse être repoussé et son besoin que tout aille bien le pousse à ne prendre aucune mesure pour régler les problèmes du royaume. Et de problème, il en a un énorme sur les bras en la « personne », si j’ose dire, d’un monstre plein de dents et plein de griffes qui sème la terreur sur son passage.
    J’ai beaucoup aimé découvrir les personnages du pays des merveilles avant que le royaume ne tombe sous la coupe de la souveraine et de son règne de la terreur. Le lapin blanc, le chapelier pas encore si toqué que ça, le lièvre de mars… bref tous ces personnages emblématique qui sont à la fois semblables au livre original et en même temps tellement différents.
    Au fil du récit, on a plein d’allusion au livre, comme la mention des non-anniversaires. Pas vraiment d’explications données, mais quand on a lu le livre ou vu le Disney, on a l’impression de connaître déjà ce royaume.
    Au fil des évènements, on comprend comment et pourquoi la reine est devenue si insensible, si réfractaire aux roses blanches et si portée sur la décapitation. Et franchement, même si sa réaction est extrême sur le long terme, sur le court terme en revanche, je crois que je la comprends.
    Ce roman a été un énorme coup de cœur, et pour ne rien gâcher, la couverture est superbe !

     

    Un extrait : Trois alléchantes tartes au citron luisaient sous le regard de Catherine. Elle enfonça dans le four ses mains entortillées dans des serviettes, ignorant la chaleur qui enveloppait ses bras et lui cuisait les joues, puis sortit la plaque. La garniture dorée des tartes frémit – à croire qu’elle était soulagée d’échapper à cette prison de pierre.

    Cath tenait la plaque avec autant de déférence que s’il s’était agi de la couronne du Roi. Elle traversa la cuisine sans la quitter des yeux pour la déposer en douceur sur la table. Les tartes tremblotèrent brièvement avant de s’immobiliser, scintillantes et parfaites.

    Posant ses serviettes, elle piocha parmi les écorces de citron enrobées de sucre qu’elle avait étalées sur un parchemin et les disposa en rosaces sur ses tartes, les enfonçant délicatement dans la garniture encore chaude. Des arômes de citron frais et de pâte au beurre assaillirent ses narines.

    Elle se recula d’un pas pour admirer son œuvre.

    Faire les tartes lui avait pris toute la matinée. Cinq heures à peser le beurre, le sucre et la farine, à mélanger, pétrir et rouler la pâte, à fouetter, cuire à petit feu et filtrer les jaunes d’œufs et le jus de citron pour leur donner une consistance crémeuse, couleur de boutons-d’or. Elle avait glacé la pâte et découpé les bords comme un napperon en dentelle. Elle avait fait bouillir les écorces de citron dans du sirop et broyé finement des cristaux de sucre pour la décoration. L’envie la démangeait d’en saupoudrer le dessus des tartes, mais elle se retint. Elles devaient d’abord refroidir, sans quoi le sucre fondrait en grumeaux disgracieux à la surface.

    Ces tartes étaient un condensé de tout ce qu’elle avait appris dans les vieux livres cornés rangés sur l’étagère de la cuisine. Catherine n’avait précipité aucune étape, négligé aucun geste, n’avait employé que des ingrédients de la meilleure qualité. Elle avait fait preuve d’une méticulosité sans faille. Elle y avait mis tout son cœur.

    Elle prolongea son inspection, scrutant chaque repli de pâte, chaque centimètre carré de la surface luisante.

    Avant de s’autoriser enfin un petit sourire.

    Elle avait sous les yeux trois tartes absolument divines, et tout le royaume de Cœur – depuis les dodos jusqu’au Roi en personne – devrait reconnaître qu’elle était la meilleure pâtissière. Même sa propre mère serait bien forcée d’en convenir.

    Soulagée, elle sautilla sur la pointe des pieds et battit des mains.

    — Vous êtes ma plus grande fierté, proclama-t-elle en écartant les bras au-dessus des tartes comme pour les adouber. À présent, partez à la conquête du monde avec votre volupté citronnée et faites naître des sourires sur toutes les bouches que vous remplirez de vos délices.

    — On s’adresse encore à la nourriture, lady Catherine ?

    — Ah ! mais pas à n’importe quelle nourriture, Cheshire. (Elle leva un doigt sans se retourner.) Je te présente les plus merveilleuses tartes au citron jamais préparées dans le glorieux royaume de Cœur.

    Une queue rayée s’enroula autour de son épaule droite. Une tête poilue ornée de longues moustaches apparut sur sa gauche. Le ronronnement pensif de Cheshire vibra le long de son dos.

    — Stupéfiant, dit le chat, sur ce ton que Catherine ne savait jamais comment interpréter.

    Il disparut de ses épaules pour réapparaître sur la table, une patte griffue tendue au-dessus des tartes. Cath bondit pour l’écarter.

    — Pas touche ! Elles sont destinées au Roi, sale bête.

    Les moustaches de Cheshire tressaillirent.

    — Au Roi ? Encore ?

    Cath attrapa un tabouret, l’approcha de la table en faisant crisser ses pieds sur le sol et s’assit dessus.

    — Je pensais lui en réserver une et faire servir les autres au banquet. Sa Majesté est si heureuse quand je lui cuisine quelque chose. Et le bonheur du Roi…

    — … fait celui du royaume.



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