Résumé : À cause d'une malencontreuse méprise, la ravissante Linnet Thrynne est déshonorée. Sa tante trouve alors une solution : Linnet épousera Piers Yelverton, futur duc dont personne ne veut. Et pour cause : victime d'un accident qui l'a laissé boiteux et impuissant, il terrorise son entourage de ses fureurs dévastatrices. Puisqu'il n'a aucun espoir d'engendrer un héritier, il acceptera de donner son nom à une femme qui, pense-t-il, porte la vie. Ce sera l'union de la belle et de la bête. Sauf que Linnet est aussi pure que la blanche colombe et que son irascible fiancé est loin d'être un monstre...
Auteur : Eloïsa James
Edition : J’ai lu
Genre : Romance
Date de parution : 06 février 2013
Prix moyen : 7€
Mon avis : Quand j’ai commencé les premières pages de ce livre, j’ai eu du mal à croire que je lisais le même auteur que le tome 1 de la série Il était une fois tant le ton était radicalement différent.
A la fin de son livre, l’auteur avoue s’être inspirée du personnage du Docteur House pour Piers Yelverton. Et effectivement, il faut dire qu’il y a une certaine ressemblance.
Piers Yelverton est donc blessé à la jambe, se déplace avec une canne, et est réputé impuissant. Ajoutez à ça qu’il a un caractère épouvantable et vous comprendrez aisément qu’il ne soit pas vraiment sur la top liste des hommes à qui marier leur fille des femmes de la haute société. Mais il ne s’en porte que mieux, bien trop occupé à exercer son métier de médecin pour envisager de s’encombrer d’une épouse, et surtout si c’est là une idée de son père, qu’il méprise profondément.
De son côté, Linnet est certes l’une des plus belles filles de Londres, mais elle a été victime de la mode. Et je parle littéralement ! Car sa robe à la dernière mode lui a laissé une silhouette qui a convaincu le tout Londres qu’elle attendait un (mal)heureux évènement. Il faut dire que le fait que le prince lui ait tourné autour pendant un certain temps n’a fait que conforter la bonne société dans son idée que la jeune fille s’était déshonorée. Et peu importe qu’elle n’ait échangé qu’un ou deux baisers avec le dit prince. Il faut dire que la pauvre fille a la malchance d’avoir eu une mère aux mœurs libérés dont la réputation entache la sienne.
Expédiée au pays de galles pour y épouser Piers, les deux jeunes gens ne sont pas franchement ravis de la situation.
Piers a une fierté parfois mal placée et il m’a énervée d’être prêt à repousser une femme avec qui il pourrait être heureux sous le seul prétexte qu’elle lui a été amenée par son père.
Ni Linnet ni Piers n’ont la langue dans leur poche et leurs joutes verbales sont vraiment hilarantes.
La fin de la romance n’est pas une surprise. Mais la manière dont on arrive à cette fin est plutôt originale.
A côté de cette romance, on peut voir l’activité des médecins de l’époque, même si Piers se distingue de ses pairs et n’est pas porté sur les saignées. Il avoue lui-même être plus doué avec les mort qu’avec les vivants. En fait, il est plus médecin légiste que médecin.
J’ai passé un excellent moment avec cette romance et maintenant j’ai hâte de lire le tome 3 pour voir si le ton du récit est encore différent.
Un extrait : Il était une fois, il n'y a pas si longtemps...
Dans les contes de fées, les jolies filles sont aussi nombreuses que les galets sur la plage. Des bergères au teint de magnolia rivalisent avec des princesses au regard ingénu et, en vérité, si l'on additionnait les yeux brillants de toutes ces demoiselles, on obtiendrait une galaxie entière d'étoiles scintillantes.
Cet éclat rend encore plus triste le fait que les vraies femmes sont rarement à la hauteur de leurs homologues de fiction. Elles ont les dents jaunes, la peau boutonneuse, l'ombre d'une moustache ou le nez comme un promontoire.
Bien sûr, il y en a de jolies. Toutefois, même celles-là n'échappent pas aux maux qui sont le lot de toute chair, comme le déplorait déjà Hamlet dans son célèbre monologue.
Bref, rare est la femme capable d'éclipser vraiment le soleil. Et ne parlons pas des dents de perle, des voix cristallines et des visages si parfaits que les anges en pleurent de jalousie.
Linnet Thrynne possédait tous ces attraits, à l'exception, peut-être, de la voix cristalline. "Cependant, sa voix était tout à fait agréable, et on lui avait déjà dit que son rire évoquait le tintement de clochettes d'or.
Elle n'avait pas besoin de se regarder dans le miroir pour savoir que ses cheveux brillaient, que ses yeux brillaient, et que ses dents... peut-être ne brillaient-elles pas, mais elles étaient incontestablement blanches.
Linnet était de celles pour qui un chevalier n'aurait pas hésité à se livrer à toutes sortes de prouesses ; ou un prince moins intrépide à traverser un buisson de ronces simplement pour lui donner un baiser.
Ce qui ne changeait rien, hélas, au fait que, depuis la veille, elle était immariable.