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Résumé : Réduite au rang de servante depuis la mort de son père, Kate vit sous le joug de sa belle-mère Mariana. L'odieuse femme va bientôt marier sa fille, Victoria, à un éminent parti, mais avant tout, la future épouse doit être présentée au prince Gabriel. Par un coup du sort, Victoria ne peut se rendre au château. C'est donc Kate qui est envoyée à sa place, déguisée en fiancée. Kate va rencontrer Gabriel, un prince aussi charmant qu'arrogant. Un prince pour qui son cœur vacille, mais que le destin s'acharne à lui dérober. Et si un baiser avait le pouvoir de tout changer ? Et si les contes de fées existaient ?
Auteur : Eloisa James
Edition : J’ai lu
Genre : Romance
Date de parution : 5 décembre 2012
Prix moyen : 7€
Mon avis : Ce premier tome d’une série de cinq livres revisitant les contes en version romance historique est consacré à Cendrillon.
Kate n’est pas tellement réduite à l’état de servante dans la mesure où elle pourrait partir si elle le voulait, contrairement à Cendrillon, mais elle ne le veut pas car, elle partit, elle sait que plus personne ne protégera les paysans et les serviteurs de son défunt père.
Je pense que la belle-mère a du bien caché son jeu pendant des années, car le père de Kate, dans son testament, a pris une décision et on apprend assez vite que son but était de protéger Victoria car il pensait Kate à l’abri du besoin. Il devait donc penser que son épouse, Marianna, aurait la décence de traiter Kate selon son rang.
La marraine de Kate est tout simplement géniale. Complètement hors des conventions mais il ne se trouvera personne pour oser la critiquer. Je comprends pourquoi elle n’a pas été plus présente dans la vie de Kate et j’ai trouvé le père de celle-ci très maladroit sur ce coup, mais bon, c’est un homme, un homme du XIXème siècle qui plus est, on ne va pas trop lui en demander. Mais d’un autre côté, on voit qu’il a fait le bon choix et que Kate n’aura plus rien à craindre de personne maintenant qu’elle a retrouvé sa marraine (qui, elle, n’arrête pas de la protéger à minuit).
Dans l’histoire, on n’a guère de repère temporel et c’est dans une annotation que l’auteur déclare qu’on peut considérer que l’histoire a lieu sous la régence, vers 1812.
J’ai bien aimé l’histoire qui se noue entre les personnages principaux. Que ce soit le prince qui passe pour un coureur de dot mais qui n’a guère le choix, ce qu’on comprend quand il expose la situation, ou Kate qui voudrait bien céder à ses pulsions mais est bloquée par ses principes et le fait qu’elle doit continuer à jouer le rôle de sa sœur.
Victoria n’a rien d’une méchante demi-sœur. Elle est naïve et peut être un peu idiote parfois, mais elle a bon cœur et j’ai beaucoup aimé ce personnage.
J’ai un petit regret, c’est de ne pas savoir ce qu’il advient finalement des chiens de Victoria, promis à un sort funeste par la belle-mère mais que Victoria adore et que Kate et sa marraine prennent en affection, chacune le leur.
La pantoufle de verre est bien présente, mais, comme on a souvent eu un doute sur une éventuelle erreur de traduction entre verre et vair, ici, la pantoufle est très fragile mais d’une matière encore différente et certainement plus réaliste pour une pantoufle. En revanche, il n’y a pas vraiment de mention du fameux douzième coup de minuit, la seule échéance étant celle de l’arrivée de la fiancée étrangère du prince Gabriel.
Même si des libertés sont prises, j’ai bien aimé cette réécriture qui, même si c’est léger, nous rappelle Cendrillon.
Un extrait : Miss Katherine Daltry, que presque tout le monde appelait Kate, sauta de son cheval, folle de rage.
Il serait juste de préciser quelle était souvent d’une humeur massacrante. Avant le décès de son père, sept ans auparavant, il lui était parfois arrivé de trouver sa belle-mère agaçante. Pourtant, depuis que la nouvelle Mme Daltry dirigeait la propriété, Kate avait réellement appris ce qu’est la colère.
La colère de voir les fermiers du domaine familial être contraints de payer le double d’un loyer normal, ou de quitter la maison où ils avaient toujours vécu. La colère de voir les récoltes faner sur pied et les haies envahir les champs parce que Mariana refusait de dépenser un penny pour l’entretien du domaine. La colère de voir sa belle-mère et sa belle-sœur dilapider la fortune de feu son père en robes, chapeaux et autres fanfreluches, en telles quantités qu’il n’y avait pas assez de jours dans l’année pour les porter toutes.
La colère de subir les regards apitoyés des connaissances qu’elle ne croisait plus dans les dîners. D’avoir été reléguée dans une sinistre mansarde dont le mobilier défraîchi était à l’image de la nouvelle position de Kate dans la maisonnée. La honte de ne pas trouver le courage de quitter cet endroit une fois pour toutes. Et tout cela était encore avivé par l’humiliation, le désespoir… et la certitude que son père devait se retourner dans sa tombe.
Kate gravit les marches d’un pas vif, prête pour le combat.
— Bonjour, Cherryderry, dit-elle, un peu surprise de voir le cher vieux majordome ouvrir lui-même la porte. Vous jouez les valets de pied, à présent ?
— Elle-Même les a expédiés à Londres pour chercher un médecin. Deux médecins, plus exactement.
— Elle est encore malade ?
Kate ôta ses gants de cuir avec précaution car la doublure commençait à se découdre au niveau du poignet. Autrefois, elle se serait demandé si sa belle-mère – que tout le personnel appelait « Elle-Même » – feignait d’être malade. Maintenant, elle n’en doutait pas un seul instant. Voilà des années qu’elle était régulièrement réveillée au beau milieu de la nuit par des glapissements à propos d’attaques qui se révélaient n’être que des indigestions.
— Cette fois, ce n’est pas Elle-Même, précisa Cherryderry. Je suppose que c’est pour miss Victoria.
— Oh, la morsure ?
Il hocha la tête.
— Rosalie nous a dit ce matin que cela lui faisait pendre la lèvre. Et elle est toute gonflée.
Malgré sa mauvaise humeur, Kate ressentit un élan de pitié. La pauvre Victoria n’avait pas grand-chose pour elle, à part son joli minois et ses robes élégantes. Kate aurait été désolée de la voir défigurée à vie.