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[Livre] Au bois dormant

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Résumé : On l'appelle le Rouet. En référence au « rouet » sur la pointe duquel la Belle au Bois Dormant se pique le doigt dans le conte de Perrault. Car le Rouet est un tueur en série, un criminel qui traque ses victimes dès leur naissance, promettant à leurs parents qu'il leur dérobera la vie le jour de leur seizième anniversaire.

 

Auteur : Christine Féret-Fleury

 

Edition : Hachette

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 11 juin 2014

 

Prix moyen : 16€

 

Mon avis : Quand on commence le roman, Ariane ignore tout du Rouet. Enfin elle en sait ce qu’elle a attendu aux infos mais ne se sent pas concernée, un peu comme quand on lit qu’il y a eu un meurtre de joggeuse, on ne va pas arrêter de faire son jogging pour autant parce qu’on n’imagine pas que cela puisse nous arriver.
Bien sûr, nous, grâce à la fois au quatrième de couverture et au prologue, on sait parfaitement ce qu’il en est et, quand Ariane découvre la vérité, et, paniquant pour la sécurité des siens, s’enfuit, on ne peut que la comprendre.
Et vu que le Rouet semble toujours avoir un train d’avance sur tout le monde, franchement, vous auriez fait confiance aux flics, vous ?
Le rythme est haletant, mais il faut dire que toute l’histoire se déroule sur à peine 5 mois, le Rouet tuant toujours ses victimes le jour de leur seizième anniversaire, s’en désintéressant s’il rate l’échéance. L’anniversaire d’Ariane tombant fin mars, elle va devoir passer l’hiver en fuite, traquée à la fois par un tueur et la police, prévenu de sa fuite par ses parents et dont l’un des inspecteurs a des raisons très personnelles de vouloir la retrouver au plus vite.
J’avais une théorie assez précise, fondée sur le conte de la belle au bois dormant, mais en fait, je faisais complètement fausse route. Cela dit, même si l’auteur nous balade, j’aurais aimé avoir plus le sentiment que la solution était sous mes yeux et que je n’ai rien vu. Là, ok, je n’ai pas vu venir l’identité du Rouet, mais je n’ai pas non plus eu l’impression que j’aurais pu le découvrir si j’avais été plus attentive.
Malgré ce point, qui, évidemment, ne m’a frappé qu’après ma lecture, j’ai vraiment adoré ce livre. J’ai eu énormément de mal à le lâcher et ce dès le prologue. A chaque page, une seule question : qu’allait-il se passer après ? Une vraie obsession !
On a tellement l’impression que le Rouet est omniprésent qu’on en viendrait presque à penser qu’il n’est pas humain si on ne savait pas qu’on n’était pas dans un livre mettant en scène du surnaturel.
Les personnages, que ce soit Ariane ou Jude, le jeune flic en charge de l’enquête, ont tous des failles qui, parfois, leur coûtent cher. On aurait presque le sentiment que seul le Rouet est dépourvu de faille. Peut-être parce que ses victimes sont tellement humaines et que lui est clairement un sociopathe.
Un thriller qui nous fait revivre d’une certaine façon le conte de la belle au bois dormant tout en s’en éloignant suffisamment pour qu’on ne puisse pas parler réellement de revisite.

 

Un extrait : — Tu es prête ?

La question rituelle. Son père l’attendait, les clés de la voiture déjà sorties de sa poche de duffle-coat. Si Ariane acquiesçait, Lise ouvrirait la porte et la refermerait derrière eux. Puis elle passerait dans le salon pour assister, par la fenêtre, à leur départ. Elle agiterait la main, un sourire aux lèvres. Un sourire qui, d’année en année, semblait plus fatigué, plus anxieux.

« On dirait que tu as peur de ne plus jamais me revoir, avait plaisanté Ariane un jour.

— Les mères ont peur, avait répondu Lise sans se dérider. Tout le temps. »

Mais les autres mères ne se comportaient pas ainsi. Elles arrivaient en retard à la sortie de l’école, essoufflées, le chien tirant sur sa laisse, des sacs de courses au bout de leurs bras ; elles pianotaient des textos – « Va m’attendre chez Marjorie, la réunion s’est prolongée » – et quelquefois oubliaient de prévenir. Elles envoyaient leurs enfants seuls à la piscine par les chaudes après-midi de juillet pour se retrouver entre copines ; elles ne se retournaient pas sans cesse dans la rue, marchant au contraire comme si la ville leur appartenait, saluant l’un ou l’autre avec de grands gestes et des rires sonores.

Lise était toujours pressée : elle tirait Ariane par la main, rasait les murs, vite, vite, papa nous attend, les rues ne sont pas sûres le soir, la boulangerie va fermer. Elle n’aimait pas être dehors. Récemment, Ariane avait pensé que sa mère souffrait peut-être d’agoraphobie, l’angoisse des espaces publics et découverts. Elle ne se sentait en sécurité qu’entre quatre murs, maison calfeutrée et chaleureuse, et ceux qu’elle aimait autour d’elle, à portée de regard.
Le trajet entre leur maison et le lycée était court, mais le flot des voitures qui se dirigeaient vers le centre-ville encombrait chaque intersection. Patrick respectait scrupuleusement les limitations de vitesse et les priorités ; il ne s’énervait jamais quand un chauffard l’apostrophait, manœuvrait avec précaution, jetait de fréquents regards dans le rétroviseur.

— C’est bon, on les a semés, éclata Ariane alors qu’il évitait un camion de livraison et s’engageait dans une petite rue à sens unique, qui leur imposerait un détour inutile.

— Qui ?

Le ton était brusque. Ariane vit que les mains de son père s’étaient crispées sur le volant.

— Les types du FBI. Ceux qui te poursuivent depuis une éternité.

— Ah oui. J’avais oublié.

Il sourit à sa fille, qui se demanda si elle avait rêvé cette tension du corps, cette crispation des mâchoires qui, tout à coup, lui avaient révélé une autre image de son père.

Celle d’un étranger aux aguets, prêt à l’affrontement – peut-être dangereux.

Quand la voiture s’arrêta devant le portail peint en vert foncé, largement ouvert pour permettre au flot des élèves de se déverser dans l’enceinte du lycée, une violente averse noya le pare-brise.

— Je vais être trempée, constata Ariane avec une grimace de dépit.

— Tu aurais dû prendre ton parapluie.

La jeune fille éclata de rire.

— Papa ! Celui avec des pingouins, que tu m’as acheté quand j’avais six ans ? J’en ai presque seize, tu sais ?

À nouveau, les doigts de Patrick Prudent étreignirent le volant.

— Je le sais, Ariane, dit-il à voix basse. Oh oui, je le sais.

 

adoré 5 étoiles.jpg

Commentaires

  • Il s'est parfaitement intégré à mon mois des contes, tout en étant un vrai thriller!

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