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[Livre] Un bel âge pour mourir

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Résumé : D'un côté il y a France, soixante et un ans, propriétaire d'une galerie d'art au caractère bien trempé.

De l'autre il y a Marion, sa belle-fille, jeune mère célibataire et timide.

Entre elles, une maison.

France est-elle à l'origine des incidents qui visent à déloger Marion de la demeure familiale pour de sombres raisons financières ? Pour la jeune femme, cela ne fait aucun doute : même si France joue les grands-mères modèles, c'est elle qui a semé des sachets de mort aux rats sur le terrain de jeux. Mais Marion n'est-elle pas un peu fragilisée depuis la mort de son père ?

Contrairement à ce qu'affirment tous les parents du monde, les monstres existent bel et bien. Et les contes de fées se transforment parfois en véritable descente aux enfers...

 

Auteur : Barbara Abel

 

Edition : Les éditions du Masque poche

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 27 mai 2015

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Quand j’ai commencé ce livre qui est mon 4ème livre de Barbara Abel, j’ai eu vraiment peur que ce ne soit prévisible car je commençais à trouver une certaine tendance chez l’auteur. Et je m’étais dit : Si c’est comme ça que ça finit, je ne lirais plus cet auteur. J’aime bien son écriture, mais si c’est pour deviner la fin dès le premier chapitre, pas la peine de perdre mon temps.
Et puis… Ben et puis je l’ai lu (ben oui, le suspense était limité, j’avoue).
Dès la couverture (bon et aussi le résumé qui nous aiguille un peu), on pense immédiatement à Blanche Neige. Cette pomme bien rouge sur ce fond bien sombre, sous une cloche de verre (bon ok, la cloche de verre c’est la belle et la bête, mais ne chipotons pas !)
France est absolument ignoble. Je ne spoile pas, rassurez-vous, on l’apprend vers la page… allez disons la page 10.
Marion est une fille courageuse mais qui est un peu brutale dans ses opinions (la manière dont elle parle parfois à son amie Hélène et la raison pour laquelle elle a coupé les ponts avec son père m’ont laissée un peu dubitative). Elle vit dans la maison de son enfance, que lui laisse occuper gratuitement son père.
Mais le père de la princesse vint à mourir (euh pardons, en l’occurrence le père de la costumière). Et ne voilà-t-il pas que l’affreuse Belle-Mère (non si, si, croyez-moi, elle est affreuse) voudrait bien vendre la maison afin d’acheter un tableau de maître (oui elle est galeriste). Et que le défunt papa a négligé de faire un testament et que, par une série de micmacs (sans doute pour couillonner le fisc… bon ça, c’est pas dit, je fais des suppositions) la maison se trouve tomber dans l’escarcelle de la veuve éplorée. Qui intime à sa chère Belle-fille de foutre le camps et plus que ça merci bien.
Sauf qu’il y a un petit détail qui vient toujours contrarier les plans des vilaines reines…euh des vilaines galeristes : la loi. Et le délai que la loi donne à Marion pour quitter les lieux ne convient pas, mais alors pas du tout à la vieille peau (on va pas se mentir).
Et là, ça va légèrement (ouh l’euphémisme !) partir en c… vrille.
Et à partir de là, on se régale (non, on n’est pas sadique mais bon… encore que… bon peut être un peu).
On ne peut pas vraiment parler de revisite ou de réécriture de contes, mais les clins d’œil au conte se multiplient.
J’ai tremblé en même temps que Marion. Mille fois je me suis dit : non mais c’est pas possible, elle sort d’où cette vieille peau, comment on peut berner son monde en toute impunité comme ça ?
J’ai eu envie de baffer quelques personnages secondaires parce que, clairement, une simple vérification aurait été si simple à faire !!
Jusqu’au bout, très honnêtement, j’aurais été bien incapable de vous dire laquelle des deux femmes allait emporter la partie. Je me suis même demander si elle n’allait pas finir par provoquer leur destruction mutuelle. Encore un livre de Barbara Abel que je n’ai pas pu lâcher avant la fin.

 

Un extrait : Avant de poursuivre, Paul s’immobilise quelques instants pour la dévisager avec désolation.

— Tu es quelqu’un de brillant, je dirais même d’exceptionnel, tellement supérieure à la plupart des femmes que je connais. Tu es intelligente et même à ton âge, les hommes se retournent encore dans la rue pour te regarder passer. J’ai toujours admiré ta force de caractère, la puissance de ta volonté, et même ce foutu orgueil qui m’a empoisonné la vie depuis le premier jour où…

— Épargne-moi tes longs discours suffisants ! glousse-t-elle avec un aplomb teinté de mépris. La vérité, c’est que tu t’aperçois enfin que tu n’as pas assez de couilles pour conclure une affaire de manière simple et efficace.

— Parce que tes méthodes d’intrigante aveuglée par l’appât du gain te paraissent simples et efficaces ? s’étrangle-t-il avec colère.

Paul est en train de perdre ses moyens. Et, curieusement, France ressent comme une onde de soudaine sérénité l’envahir de la tête aux pieds.

— J’ai agi uniquement dans notre intérêt ! répond-elle sans sourciller.

— Faux ! Il n’y a que ce tableau qui t’intéresse ! Tu serais prête à tuer père et mère pour l’obtenir !

— Oui ! C’est vrai ! s’exclame-t-elle avec exaltation. Herbert Lieben est un artiste qui dépassera la notoriété des Picasso, Dali et autres Van Gogh. Je l’ai découvert avant tous les autres et maintenant que le monde entier a les yeux braqués sur lui, je compte bien m’imposer, de gré ou de force. J’ai investi une grande partie de mon capital dans ses œuvres, du moins dans celles que l’on a déjà retrouvées. Aujourd’hui, le musée d’Orsay lui fait les yeux doux et depuis l’année dernière, le nombre des collectionneurs qui s’intéressent à lui a littéralement triplé. L’Histoire est en marche, Paul, plus rien ne pourra l’arrêter. La pièce maîtresse de son œuvre est enfin réapparue sur le marché. Je l’ai vue à la salle des ventes Gounot. C’est une pure merveille, un véritable chef-d’œuvre, l’apogée de ma collection. Dans deux mois, elle sera mise aux enchères pour je ne sais quelle œuvre de bienfaisance, et je peux t’assurer qu’elle fera date dans l’histoire de la peinture moderne. Si je parviens à l’acquérir, c’est le travail de toute une vie qui rejaillira sur nous.

» Paul ! Tu dois me faire confiance, insiste-t-elle. Toute ma vie j’ai attendu cette occasion unique de pouvoir acquérir une pièce telle que celle-là. C’est une aubaine inespérée, je ne comprends même pas comment tu peux ne pas t’en apercevoir ! Chaque jour, j’ai prié ma bonne étoile avec ferveur pour qu’elle me donne l’opportunité de me mettre dans les rangs, pour qu’elle me donne ma chance. Ma chance, Paul ! Il n’y en aura pas d’autres. J’ai soixante et un ans, je vais bientôt prendre ma retraite… Le train est en gare, il va partir et je dois monter dedans !

— En piétinant tout sur ton passage ?

— Oui ! S’il le faut, je le ferai ! Personne ne pourra m’en empêcher !

Paul la dévisage avec dégoût, le regard lointain, comme s’il découvrait brutalement la profondeur de l’abîme qui le sépare soudain de sa femme. Pendant quelques secondes, un silence opaque flotte dans l’air, hostile et venimeux. Les deux époux s’affrontent de part et d’autre du lit, sur lequel une valise déployée attend un prochain départ.

— Tu es folle.

Le visage cramoisi, il s’empare d’un tiroir de la commode qu’il vide rageusement dans son bagage, sans faire le détail. Une dizaine de paires de chaussettes atterrissent en rebondissant sur les chemises maladroitement pliées.

France reprend espoir. La colère de Paul lui prouve que, peut-être, tout n’est pas perdu. Tant qu’il acceptera l’affrontement, elle aura encore une chance, infime peut-être, mais une chance tout de même de lui faire entendre raison.

— Pourquoi refuses-tu de vendre la maison ? demande-t-elle tristement.

— Tu n’avais pas le droit de me faire ça ! hurle-t-il en rejetant violemment le tiroir vide à l’autre bout de la pièce. Tu n’avais pas le droit d’appeler cette ordure de Cuvelier et de lui signer une promesse de vente en mon nom ! Cette maison m’appartient, jamais je ne la vendrai !

— Elle m’appartient de moitié, Paul, rétorque-t-elle avec calme. Nous sommes mariés sous le régime de la communauté de biens et je possède une bonne part de tes actions immobilières. Tu devrais t’en souvenir.

— Non ! Elle m’appartient, à moi et à ma fille.

 

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