Résumé : Lorsque le jeune Dominic Corde et sa femme Clarice arrivent à Cottisham, un charmant village de la campagne anglaise, pour remplacer Mr. Wynter, le pasteur, pendant la période de Noël, ils ont immédiatement le sentiment d'avoir découvert le lieu de leurs rêves. La beauté du paysage, l'accueil chaleureux des habitants, le confort du presbytère, tout les incite à se réjouir de ce séjour... jusqu'à la découverte du cadavre de Mr. Wynter dans la cave de leur maison. Le médecin conclut à une mort accidentelle mais Clarice, alertée par d'étranges indices, n'y croit pas une seconde. Qui a pu tuer un homme aimé de tous? Obstinée et courageuse, plus soucieuse d'écouter sa conscience que de se plier aux bonnes manières de la société victorienne, Clarice entreprend de percer les secrets les mieux cachés de ses adorables voisins...
Auteur : Anne Perry
Edition : 10/18
Genre : Thriller
Date de parution : 20 novembre 2008
Prix moyen : 10€
Mon avis : L’histoire s’inscrit dans l’univers de Charlotte et Thomas Pitt. Dominic était l’époux de Sarah, la sœur de Charlotte, morte assassinée. Ici, on le voit avec sa nouvelle épouse, Clarice, alors qu’il doit remplacer un pasteur parti précipitamment en vacances.
Sa jeune épouse, en cherchant les animaux de la maison, qui sont allé se cacher dans un coin de la cave, découvre le cadavre dudit pasteur. Le médecin conclu à un accident mais Clarice à des doutes : d’où viennent les blessures que porte le pasteur ? Est-ce vraiment lui qui a écrit à l’évêque pour signifier son départ en vacances ? Ou était-il déjà mort ?
La jeune femme est bien décidée à faire la lumière sur la mort d’un homme aimé de tous. En tant que pasteur, avait-il décelé un secret qu’on ne pouvait risquer de voir dévoilé ?
On a l’impression que, dans ce village, chacun espionne son voisin et chacun cache un secret.
On se doute quand même assez vite de qui est le coupable dans cette histoire, du moins dès l’instant où un secret en particulier est dévoilé.
La neige empêchant toute communication avec l’extérieur, et donc le recours à la police, on est dans une sorte de huis-clos assez angoissant quand on pense que Clarice n’a aucune expérience en la matière et qu’il y a quelqu’un qui n’a pas hésité à tuer un vieil homme dans le village et qui risque de ne pas avoir plus de scrupule à tuer une jeune femme trop curieuse.
J’ai bien aimé la fin, même si, comme la plupart des nouvelles d’Anne Perry, j’ai trouvé que tout se résolvait un peu rapidement. Cela dit, contrairement à d’autres enquêtes, ici, ça ne parait pas artificiel, peut être car tout se déroule sur fond de confidences faites à un pasteur.
Un extrait : Clarice Corde s’adossa à son siège au moment où le train sortit de la gare dans un nuage de vapeur. De petites particules de charbon voletèrent dans tous les sens tandis que la locomotive rugissait en prenant de la vitesse. La pluie battait si fort contre la vitre qu’elle distinguait à peine les toits luisants de Londres. On était le 14 décembre 1890, à dix jours du réveillon de Noël. Mariée depuis un peu plus d’un an, Clarice était loin de s’être habituée à son rôle de femme de pasteur. Ni l’obéissance ni le tact ne lui venaient sans qu’elle dût faire un effort considérable, mais elle s’y appliquait par égard pour Dominic.
L’observant à la dérobée, elle le surprit abîmé dans ses pensées. Elle le savait inquiet au sujet de sa capacité à se montrer à la hauteur de l’occasion qui leur avait été offerte de manière si inattendue. Le vieux révérend Wynter avait pris un congé bien mérité, et son église, située dans le petit village de Cottisham, avait besoin d’un remplaçant qui prenne soin de ses ouailles durant la période de Noël.
Dominic avait saisi l’aubaine. L’année où il s’était retrouvé veuf, il avait renoncé à une vie facile pour embrasser le ministère sur le tard. Personne en dehors de Clarice ne devinait ses doutes derrière son beau visage et son aisance. Elle l’aimait d’autant plus fort de le savoir conscient de ses propres faiblesses, en même temps que du pouvoir de ses rêves.
Dominic redressa la tête et lui sourit. Une fois de plus, Clarice s’étonna avec bonheur que ce soit elle qu’il ait choisie: la sœur maladroite, celle qui avait la parole indélicate et un sens de l’humour désastreux, plutôt que l’une de ces beautés fiables et plus conventionnelles qui recherchaient son attention.
Aller à Cottisham, dans le comté du Hertfordshire, représentait le plus beau cadeau de Noël qu’on eût pu leur faire. Une chance qui leur permettrait d’échapper au révérend Spindlewood et à la région sinistre de la Londres industrielle où Dominic avait été affecté comme vicaire.
Comment rassurer son mari sur le fait que ses nouveaux paroissiens n’attendraient de lui que de la patience, qu’il devrait être là pour les écouter et les réconforter, leur rappeler le message de Noël et d’espoir de paix sur la terre?