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[Livre] Le sang versé

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Résumé : Après un long congé maladie, l’avocate Rebecka Martinsson est de retour, en mission pour son cabinet, dans sa ville natale de Kiruna. Mais les retrouvailles sont loin d’être aussi paisibles que le suggèrent les forêts enneigées de Laponie. Une femme pasteur, dont l’engagement féministe suscitait des remous dans la communauté, est retrouvée sauvagement mutilée, pendue à l’orgue de son église. Cette exécution fait remonter en Rebecka le souvenir traumatisant d’une enquête sur le meurtre d’un autre pasteur à laquelle elle avait participé un an auparavant. Le coupable est-il le même ? Y aura-t-il d’autres victimes ? La terre, désormais, semble prête à dévoiler le sang versé…

Auteur : Asa Larsson

 

Edition : Le livre de poche

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 02 septembre 2015

 

Prix moyen : 3€

 

Mon avis : Ce second tome reprend environ 1 an et demi après le 1er tome. Rebecka a été quelque peu traumatisée par les évènements clôturant la fin de « horreur boréale » (on le serait à moins, vous me direz), du coup, elle ne fait que de la figuration à son travail, jouant les potiches pour que les clients au pénal (le cabinet ayant beaucoup développé cette activité depuis que Rebecka a fait la une de toutes les infos) ait l’impression d’être bien défendu.
Dans le cadre du côté fiscal dont s’occupe toujours le cabinet, un des patrons de Rebecka doit se rendre dans une petite ville juste à côté de la ville natale de la jeune femme. Un peu réticente, celle-ci accepte de l’accompagner pour jouer les assistantes, histoire que les futurs clients soient « rassurés » de voir qu’au moins un des employés du cabinet connait leur coin perdu (Comme quoi, décrocher un contrat tient à peu de choses).
A peine arrivés, et à peine les clients rencontrés, qu’ils apprennent qu’un pasteur, une femme, a été assassinée d’une manière assez horrible.
Alors là, clairement Rebecka se pose la question : Y a-t-il un quelconque rapport avec l’assassinat de Viktor dans le tome 1 ? Et moi, je me suis demandé : C’est un sport national de buter les pasteurs dans le coin ?
Et je ne suis pas la seule ! Dans les remerciements, Asa raconte que son oncle, vicaire à la retraite, lui aurait dit, après avoir lu son livre : « Tu sais, Åsa, il faut que tu arrêtes d’assassiner des prêtres. »
Personnellement, j’ai envie de lui dire « vous savez, Asa, butez tous les corps de métiers que vous voulais, mais pitié, arrêtez de buter les chiens ! » Non, sérieux ! J’ose à peine ouvrir le tome 3 tellement j’angoisse de savoir quel chien va encore en prendre plein le museau !
Rebecka va rester sur place après le départ de son patron, sans pour autant dévoiler forcément qui elle est. On sent qu’elle a envie de renouer avec les lieux de son enfance mais qu’en même temps, c’est difficile pour elle à cause de ce qu’elle a vécu.
Dans un restaurant du coin, Rebecka va rencontrer un jeune homme retardé mental adorable et devenir assez proche de lui.
Parallèlement à la tentative de reconstruction de Rebecka, on suit, bien sûr l’enquête policière, avec Anna-Maria Mella. On va apprendre que le pasteur, Mildred, n’était guère aimée de la population masculine du coin. Déjà, un autre pasteur du coin dit clairement qu’il n’aime pas qu’une femme soit pasteur et qu’il pense que c’est un poste qui devrait être réservé aux hommes… ambiance… Mais ce n’est pas tout ! Les hommes en général lui reproche de pousser leurs femmes à s’émanciper et à ne plus accepter aveuglement leur domination, les chasseurs craignent qu’elle ne convainque le conseil paroissial de leur retirer le bail d’une portion de forêt et l’ensemble des hommes lui reproche de vouloir protéger une louve (qui, disons-le, ne fais de mal à personne). Bref, le nombre de suspect comprend la moitié de la ville !
J’ai imaginé des dizaines de scénarios, suspecté bon nombre de coupables (mais quand même j’avais un plus fort soupçon sur l’un d’eux) et, honnêtement, si mon doute sur l’identité du coupable était bon, en revanche, le mobile m’est complètement passé au-dessus de la tête. J’en suis restée comme deux ronds de flan !
J’ai beaucoup aimé ce tome et je vais attaquer sans attendre le 3e tome, seul de la série qu’il me reste à lire (jusqu’à un tome 6 ?)

 

Un extrait : Ils avaient interrogé tout le monde. Quelqu’un avait forcément dû voir quelque chose. À Jukkasjärvi, où l’on avait retrouvé le corps de la pasteure suspendu à l’orgue de l’église, ou à Poikkijärvi, où elle habitait. Rien du tout. Il avait frappé à des centaines de portes sans que cela donne le moindre résultat. Il n’avait aucune piste.

C’était une drôle d’histoire. Quelqu’un l’avait tuée au bord de la rivière, sur le terrain communal, puis le meurtrier avait transporté le corps jusqu’à l’église, et personne n’avait rien vu. Certes, ça s’était passé en pleine nuit, mais il faisait aussi clair que si ç’avait été en plein jour.

L’enquête avait établi que la pasteure ne faisait pas l’unanimité. Quand Sven-Erik avait cherché à savoir si elle avait des ennemis, la plupart des femmes de la paroisse avaient répondu : « Bien sûr qu’elle avait des ennemis ! Tous les hommes de la ville sans exception ! » Une femme du secrétariat paroissial, dont la bouche pincée était creusée de part et d’autre de profondes rides, avait dit carrément que la pasteure ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même si elle s’était fait buter. Elle avait déjà fréquemment fait parler d’elle dans la presse locale de son vivant. Elle s’était mis le conseil paroissial à dos en organisant des cours d’autodéfense pour les femmes dans la salle de réunions. Ensuite elle s’était battue avec les services communaux pour exiger que la patinoire du village soit réservée un tiers du temps à son groupe de lecture biblique pour femmes, l’association Magdalena, pour ses entraînements de hockey sur glace féminin et de patinage artistique. Récemment encore, elle s’était disputée avec des chasseurs et des éleveurs de rennes à propos d’une louve qui avait élu domicile sur des terres appartenant à l’Église. Mildred Nilsson considérait qu’il était du devoir de celle-ci de protéger la louve. Le Norrländska Socialdemokraten, le journal local, avait publié une photo d’elle en page centrale en face d’une photo de l’un de ses opposants sur le sujet et avait mis en sous-titre : « Pour ou contre la louve ? »

Et sur la rive opposée à Jukkasjärvi, son mari était toujours installé dans le presbytère de Poikkijärvi. En congé maladie et inapte à s’occuper de la succession. Sven-Erik se souvenait encore à quel point il lui avait été pénible de parler à ce pauvre type : « Encore vous ? Vous n’en avez jamais marre ? » Chaque fois qu’il était allé le voir, il avait eu l’impression d’être devant un trou dans la glace et de devoir briser la mince couche qui avait regelé entre-temps. Et le chagrin du bonhomme remontait à la surface sous ses yeux. Il avait du mal à regarder en face ce regard bouffi par trop de larmes. Le pauvre homme n’avait même pas d’enfant avec qui partager sa douleur.

Sven-Erik avait une fille qui habitait Luleå, mais il était capable de reconnaître le drame de la solitude quand il la rencontrait. Il était divorcé et il vivait seul. Enfin, seul avec son chat, et personne n’avait tué sa femme avant de la pendre au bout d’une chaîne.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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